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Métapo infos - Page 26

  • Rome et les Barbares...

    Les éditions les Belles Lettres viennent de publier une étude historique de Peter Heather intitulé Rome et les Barbares - Histoire nouvelle de la chute d'un Empire. Peter Heather est professeur d’histoire médiévale au King’s College de Londres.

     

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    " De l’Écosse jusqu’à la Mésopotamie, de l’embouchure du Rhin jusqu’aux contreforts de l’Atlas, Rome a dominé durant près de cinq siècles un immense territoire. Le démembrement rapide de sa partie occidentale a d’autant plus frappé les esprits que l’Empire a remporté jusqu’au bout des succès décisifs, notamment contre Attila en 451.

    Pour faire comprendre ce paradoxe, Peter Heather rouvre le dossier en déplaçant le point de vue. Brassant une superbe documentation avec un art consommé du récit, il s’intéresse autant à la vie culturelle, économique et politique de l’Empire qu’à celle des « barbares ». Ceux-ci, en effet, ne viennent pas de nulle part. Qu’il s’agisse des peuples germaniques ou, plus encore, des Huns, Peter Heather fait revivre de l’intérieur la logique des adversaires de Rome. Une logique qui, tout autant que celle des héritiers d’Auguste, façonnera le Moyen Âge européen. On découvre ici l’histoire de la fin de l’Empire d’Occident autant que celle des débuts de l’Europe, comme celle des personnages hauts en couleur qui l’émaillent : diplomates de Rome et de Byzance toujours sur les routes, généraux, chefs barbares, impératrices ambitieuses, poètes, philosophes, théologiens…

    Considérée comme un classique, cette décapante « histoire nouvelle » a marqué un tournant dans les analyses de la chute de l’Empire romain. "

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  • La paix en Ukraine, un chemin semé d'embûches...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue réaliste de Maxime Lefebvre cueilli sur le site du Figaro Vox et consacré aux perspectives de paix dans le conflit russo-ukrainien. Ancien diplomate, Maxime Lefebvre est professeur de géopolitique à l'ESCP.

     

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    « La paix en Ukraine, un chemin semé d'embûches »

    La musique de la paix se fait entendre depuis quelques mois au milieu de la guerre en Ukraine. Le sommet organisé en Suisse en juin, sans la Russie, a servi à réaffirmer le soutien de la moitié des pays du monde à l'Ukraine, mais s'est aussi soldé par un appel à négocier avec Moscou, ce qui a ouvert une fenêtre d'opportunité pour une rencontre entre les parties en novembre, alors que le G20 tiendra son grand sommet à Rio, après l'élection présidentielle américaine.

    Vladimir Poutine a annoncé de son côté des «conditions de paix» (la souveraineté de la Russie sur la Crimée et sur les quatre oblasts annexés, que Moscou ne contrôle pas entièrement à l'heure actuelle ; la non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan ; la levée des sanctions) dont on peut penser qu'elles sont une base de départ pour une négociation.

    L'Ukraine semble ouverte à la diplomatie. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien s'est rendu à Pékin, qui avait envoyé un émissaire en 2023 dans plusieurs capitales, y compris Moscou et Kiev, pour parler de la paix. Viktor Orban a commencé sa présidence de l'Union européenne en juillet par une «mission de paix» à Moscou, Kiev et Pékin - très critiquée car effectuée sans aucun mandat de l'Union, alors que la Hongrie n'est pas complètement alignée sur la ligne européenne de ferme soutien à Kiev. Le premier ministre indien s'est lui aussi rendu à Moscou puis Kiev.

    Toutes ces évolutions ne sont pas sans lien avec l'impasse du conflit, marqué par une forme de lassitude ukrainienne, et dans la perspective d'un éventuel retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis (devenu cependant moins probable depuis le remplacement de Joe Biden par Kamala Harris). Aucun camp ne paraît aujourd'hui pouvoir l'emporter sur le champ de bataille. Si l'Ukraine a engrangé des succès notables contre la flotte russe en Crimée et dernièrement par son incursion en Russie, celle-ci détruit méthodiquement ses infrastructures énergétiques (c'était le bombardement des infrastructures énergétiques qui avait amené la Serbie à capituler face à l'OTAN en 1999) et profite d'un rapport de force favorable malgré l'aide occidentale à Kiev. Elle représente quatre fois la population et le PIB de l'Ukraine, et les sanctions n'ont pas empêché la mobilisation à plein régime de son industrie d'armement. Elle grignote du terrain sur le front, dans ce qui reste une guerre d'usure et d'attrition, et non une guerre de mouvement et d'offensive qui nécessite une nette supériorité de moyens.

    L'opération ukrainienne surprise dans la région de Koursk ne change pas fondamentalement la donne, sinon qu'elle retarde peut-être l'ouverture de négociations. Elle a été contenue (1000 km² sur les 17 millions que compte la Russie, contre 107000 km² contrôlés par Moscou en Ukraine, soit 18 % du territoire de cette dernière). Si l'Ukraine entendait sans doute obtenir un gage et une monnaie d'échange, on peut aussi s'attendre à ce que Vladimir Poutine cherche d'abord à reprendre la totalité du contrôle du territoire russe, tout en poursuivant sa pression dans le Donbass. L'ouverture de contacts russo-ukrainiens secrets, sous l'égide du Qatar, a été rendue publique et interrompue.

    À supposer que des négociations réelles puissent s'engager, des obstacles très sérieux hypothèquent un accord de trêve, et encore plus un accord durable.

    C'est d'abord évidemment la question territoriale, que complique encore l'affaire de Koursk. Un simple cessez-le-feu reviendrait aujourd'hui à confirmer de facto le gain territorial de Moscou, comme ce fut le cas en Géorgie en 2008, même si l'Ukraine garde son gage en territoire russe, qui oblige la Russie à insister sur le respect de son intégrité territoriale. Une discussion pourrait s'engager sur les frontières, mais elle se heurterait vite à un blocage. Contrairement à la situation en 2014-2015 lorsque l'insurrection du Donbass (soutenue par la Russie) avait conduit aux accords de Minsk sur la réintégration de ces républiques dans l'Ukraine, la Russie a désormais franchi le pas d'une annexion territoriale de territoires et de populations, dans le sud et l'est de l'Ukraine, qu'elle considère comme russes (au-delà de la Crimée, déjà annexée en 2014), et on peut penser qu'elle ne reviendra pas là-dessus volontairement. L'Ukraine de son côté ne peut renoncer à son intégrité territoriale, qui fait partie de l'identité fondamentale des États, et elle trouve d'ailleurs l'appui de la Chine sur ce point, du fait entre autres de la question de Taïwan.

    Si aucune des parties n'est en mesure de reprendre l'offensive, la question territoriale a toutes les chances de se solder par un accord de fait pour geler les lignes du front, à travers un armistice (possiblement accompagné d'un dispositif de surveillance et de mesures de confiance), et par l'impossibilité de progresser sur une reconnaissance de droit. Le conflit ukrainien rejoindrait alors un certain nombre d'autres conflits gelés dans le monde, comme le Cachemire, la Corée, Chypre, etc., où une situation de fait n'a pas débouché sur une situation de droit.

    Mais la question territoriale n'est qu'une partie du problème. La question plus fondamentale, qui était déjà à l'ordre du jour depuis de nombreuses années, est celle des garanties de sécurité qui pourraient bénéficier à l'Ukraine comme à la Russie. Celles de 1994 (le mémorandum de Budapest confirmant l'intégrité territoriale de l'Ukraine) ont volé en éclat, tout comme l'accord Otan-Russie de 1997 limitant les déploiements de troupes occidentales en Europe orientale. L'Ukraine attend désormais sa sécurité de l'Otan et des Occidentaux, qui ne lui promettent que de continuer à lui livrer des armes et ont gelé le processus d'adhésion. La Russie, si elle n'y est pas forcée par le sort des armes, n'arrêtera pas le conflit pour se retrouver nez à nez avec des troupes de l'Otan de l'autre côté d'une ligne d'armistice (d'où la neutralité demandée par Poutine). Or une neutralité négociée de l'Ukraine par rapport à l'Otan serait une capitulation des Occidentaux par rapport à ce qu'ils ont toujours affirmé sur le droit de l'Ukraine à choisir ses alliances, et n'apporterait aucune garantie de sécurité réelle à l'Ukraine, qui risquerait de subir une nouvelle agression.

    Cette question (la sécurité de la Russie par rapport à l'OTAN, la sécurité de l'Ukraine par rapport à la Russie) est en vérité le premier obstacle à l'arrêt des combats. Elle n'avait jamais pu faire l'objet d'une négociation sérieuse, avant la guerre, entre l'Otan et la Russie ou au sein de l'OSCE. Les Occidentaux avaient promis à l'Ukraine (et à la Géorgie) l'entrée dans l'Otan et avaient insisté sur le respect par la Russie des frontières post-soviétiques. Dans l'état d'escalade atteint aujourd'hui par le conflit, entre la Russie et l'Ukraine, et entre les Occidentaux (Otan, UE) et la Russie, on peut craindre qu'une trêve éventuelle ne puisse être qu'une paix armée et fragile, qui ne mette fin ni à l'accumulation des forces ni à la guerre économique.

    Il s'ajoute un troisième obstacle de taille sur le chemin d'une normalisation, ou même d'une simple trêve, entre l'Occident et la Russie. C'est le facteur Poutine, qui a franchi le Rubicon en agressant ouvertement l'Ukraine en 2022 (et non plus indirectement, comme en 2014), et qui est désormais inculpé par la Cour pénale internationale pour son rôle présumé dans l'enlèvement d'enfants ukrainiens, sans parler des crimes de guerre commis par l'armée russe. Parler de normalisation, de levée des sanctions, de garanties de sécurité de long terme, de droits des minorités, de retour de la confiance, avec un régime qui a franchi tant de limites, paraît aujourd'hui hors de portée.

    Rappelons que dans la guerre de Corée, débutée par l'agression nord-coréenne (encouragée par Staline) en 1950, des pourparlers de paix s'engagèrent entre les parties après la stabilisation du front en 1951, et n'aboutirent qu'après la mort de Staline en 1953. Ils ne débouchèrent que sur un armistice, pas signé à l'époque par la Corée du Sud (qui espérait encore réunifier l'ensemble du pays), qui ne fut jamais transformé en accord de paix.

    L'élection présidentielle américaine est évidemment un facteur clé. Kamala Harris se place dans la continuité de Joe Biden sur le soutien à l'Ukraine, mais même si Donald Trump était élu, il n'est pas dit qu'il forcera la main à Kiev pour capituler. Même dans une logique de diplomatie «transactionnelle», quel serait l'intérêt des États-Unis à faire sans contrepartie un cadeau à leurs adversaires : la Russie, mais aussi la Chine qui en sortirait renforcée ? Trump dans son premier mandat n'avait ni normalisé la relation avec la Russie, ni fait la paix avec la Corée du Nord, et il avait durci la politique américaine face à la Chine et à l'Iran.

    Malgré ces obstacles, il n'est pas trop tôt pour réfléchir à la fin du conflit et la préparer. Une première étape pourrait être la création d'un format de négociation qui garantirait la place des Européens et de la France. Ce pourrait être, par exemple, le format utilisé dans la négociation nucléaire avec l'Iran, associant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne (P5 + 1), ou dit autrement les trois grandes puissances européennes avec les États-Unis, la Chine et la Russie (E3 + 3), en ajoutant le Haut Représentant pour l'Union européenne, et bien sûr l'Ukraine. L'Inde pourrait être la voix du «Sud global» dans ces discussions : la création d'un concert mondial, réunissant les 7 principales puissances économiques et militaires du monde, toutes membres du G20, pourrait s'avérer utile dans une perspective beaucoup plus large. En tout état de cause, l'ouverture de discussions sur l'Ukraine ne marquerait pas l'abandon d'une partie de bras de fer qui est engagée depuis longtemps et qui n'est pas terminée.

    Maxime Lefebvre (Figaro Vox, 3 septembre 2024)

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  • Le féminisme en débat...

    Le numéro 78 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré au féminisme, avec un entretien entre Marlène Schiappa et Alice Cordier, la présidente de Némésis, mais aussi des entretiens avec Gérald Olivier, sur les élections américaines,  et avec Patrice Jean, à propos de son nouveau roman, ainsi que les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde", "Idées", "Culture", et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

     

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  • La messagerie cryptée Telegram mise au pas ?...

    Pour son émission sur TV Libertés, Chocs  du monde, Edouard Chanot reçoit le Frédéric Aigouy, journaliste indépendant, pour évoquer avec lui l'affaire Telegram. Alors que cette messagerie cryptée, d’origine russe, garantit la sécurité des échanges, que signifie l'arrestation en France de son créateur, Pavel Durov, et sa mise en examen par la justice française pour complicité d'escroquerie et de diffusion d’images pédopornographiques ? Et comment cet épisode s'inscrit-il dans la confrontation informationnelle entre l’Occident et la Russie ?...

     

                                           

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  • L'école sous emprise...

    Les éditions de l'Archipel viennent de publier un nouvel essai de Jean-Paul Brighelli intitulé L'école sous emprise.

    Normalien et agrégé de lettres, ancien professeur de classes préparatoires, Jean-Paul Brighelli est un polémiste de talent auquel doit déjà plusieurs essais comme La fabrique du crétin (Folio, 2006), A bonne école (Folio, 2007), Tableau noir (Hugo et Cie, 2014), Voltaire et le Jihad (L'Archipel, 2015), C'est le français qu'on assassine (Blanche, 2017) ou  La fabrique du crétin - Vers l'apocalypse scolaire (L'Archipel, 2022).

     

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    " Samuel Paty, professeur d'histoire décapité en 2020...
    Dominique Bernard, professeur de Lettres poignardé à mort dans son lycée d'Arras en 2023... Et tant d'autres menacés, insultés, agressés chaque jour dès qu'ils s'avisent de heurter les convictions des élèves et de leurs parents.
    Pour les enseignants, l'école se fait désormais la boule au ventre, sous le regard suspicieux de mouvances religieuses radicalisées, soutenues parfois par les enseignants eux-mêmes.
    Alors que l'École publique traverse une crise multiforme, Jean-Paul Brighelli plaide en faveur d'un système éducatif restauré et d'une laïcité intransigeante pour contrer l'emprise de l'entrisme islamiste.
    Les enseignants doivent retrouver le droit d'instruire enfants et adolescents, sans s'autocensurer. Est-il vraiment trop tard, face aux réseaux infiltrés du fanatisme, pour ressusciter ces " hussards noirs de la République " que furent jadis les instituteurs ? "

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  • L’extrême centre ? Un danger totalitaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves le Gallou cueilli sur Polémia et consacré à l'extrême-centre.

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021)  et dernièrement Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    L’extrême centre ? Un danger totalitaire

    L’extrême centre est un terme apparu récemment dans l’espace de la dissidence politico-médiatique et popularisé notamment par Mathieu Bock-Côté. Contrairement aux apparences, ce n’est pas un terme polémique mais un outil de compréhension du réel qu’on peut résumer ainsi :
    1 – Il y a une idéologie du centre. Celle de la doxa médiatique.
    2 – Cette idéologie est de plus en plus poussée aux extrêmes dans ses applications pratiques.
    3 – Cette idéologie s’impose dans l’espace public par la propagande, la censure et les interdits professionnels sur un modèle peu éloigné de celui qui prévalait à la fin du communisme soviétique.
    Reprenons.

     

    Les cinq piliers de l’idéologie du centre

    1. L’idéologie du centre n’est pas (ou n’est plus) la prise en compte modérée et nuancée de ce qui viendrait de la gauche et de la droite. Non, c’est une idéologie conforme à la doxa médiatique et construite autour de cinq projets :

    • l’immigrationnisme, doctrine selon laquelle l’immigration est bienfaisante en soi et doit se poursuivre à l’infini, d’autant que l’immigration zéro serait impossible ;
    • le libre-échangisme qui conduit à aller vers une toujours plus grande ouverture des frontières à la circulation des marchandises, du capital et des hommes ;
    • l’affirmationnisme diversitaire, c’est-à-dire la soumission aux revendications des minorités ethniques, religieuses, sexuelles visant à leur obtenir une place toujours plus grande dans l’espace public ;
    • l’obligation de « transition énergétique » pour sauver la planète d’un réchauffement climatique, certes réel, mais de surcroît présumé catastrophique et supposé d’origine anthropique ;
    • l’hygiénisme obsessionnel qui consiste à répandre la peur des épidémies (H1N1, COVID, variole du singe) dans les populations ;
    • l’otanisme, c’est-à-dire l’alignement des politiques diplomatiques et militaires et du discours médiatique sur la ligne de l’État profond américain et de son lobby militaro-industriel.

    Ces cinq points sont sanctuarisés par « l’état de droit », autre nom du pouvoir des juges – internationaux, constitutionnels, administratifs et de droit commun – de valider ou non les textes de loi au regard de la doxa. Et imposés dans l’opinion grâce au complexe médiatico-associatif, c’est-à-dire la reconnaissance comme « experts » des représentants d’associations subventionnées, invités à répandre la bonne parole dans les médias.

    Le cercle de déraison

    2. Cette idéologie du centre est désormais mise en œuvre de manière de plus en plus extrême, c’est le cercle de déraison.

    • Sur le libre-échange : malgré la désindustrialisation, la perte d’une culture technique et les risques sur la souveraineté alimentaire, de nouveaux accords de libre-échange (Canada, Mercosur, etc.) sont sans cesse signés et mis en œuvre sans discernement malgré les promesses électorales contraires.
    • Sur l’immigration : des entrées chaque année de plus en plus nombreuses, 500 000 entrées d’étrangers supplémentaires (hors Union européenne) chaque année en France, plus d’un million en Grande Bretagne. Jusqu’à quand ?
    • S’agissant du droit des minorités, on est passé de l’égalité des chances à la « discrimination positive » et, dans les faits, au racisme antiblanc. Puis des Gay Pride tolérées aux Gay Pride subventionnées, enfin aux Gays Pride imposées comme lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Sans même parler de la promotion de la transsexualité dans l’Éducation nationale.
    • La « transition énergétique » sert de justification au saccage des paysages (avec les éoliennes et les panneaux solaires) et du patrimoine immobilier (avec des normes bannissant les préoccupations esthétiques). C’est aussi un moyen commode de créer de nouveaux impôts et d’imposer de nouvelles normes réduisant la liberté de propriété et s’ingérant à l’intérieur même des domiciles.
    • L’hygiénisme conduit à appliquer aux humains les méthodes de la médecine vétérinaire : confinement, vaccination obligatoire, voire éradication des malades (comme cela fut le cas avec l’usage du Rivotril dans les EHPAD au début de l’épidémie de COVID).
    • Quant à l’otanisme, il fait fi des intérêts nationaux élémentaires comme on l’a vu avec le sabotage par nos alliés (sic) du gazoduc Nord Stream.

    Tout cela s’accompagne d’un vocabulaire guerrier : guerre au « racisme », guerre à l’« homophobie », guerre aux virus, guerre au réchauffement climatique, guerre au méchant Poutine. « Nous sommes en guerre », répète souvent le président Macron, mais la première victime de la guerre, c’est la vérité, la deuxième, c’est la liberté.

    Une liberté pour les citoyens que les juges renoncent alors à défendre « au nom des circonstances ». Tout en poussant au-delà des limites du possible les règles d’accueil des étrangers : ainsi la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a ouvert un droit systématique à l’asile à la « communauté des femmes afghanes » (20 millions de personnes) et à « la communauté des homosexuels togolais » (400 000 personnes ?), les uns et les autres pouvant ensuite faire jouer le regroupement familial pour faire venir leurs proches. Au fou ! Le prétendu « cercle de raison » n’est rien d’autre qu’un cercle de déraison.

    La déraison, c’est aussi l’endettement et le « quoi qu’il en coûte ». À force de « faire la guerre » au « racisme », aux virus, au réchauffement climatique, à Poutine, les déficits se creusent : en 2024, 180 milliards de déficit vont venir s’ajouter aux 3 100 milliards de dette existants. Là aussi, jusqu’à quand ?

    La tenaille du centre

    3 – Propagande et censure : la tenaille totalitaire

    En France, un couple résume à lui seul la tenaille totalitaire : à ma gauche, Caroline Roux omniprésente sur les chaînes du service public (France 5, France 2), c’est elle qui arbitre (!) les débats électoraux : à elle, la propagande. Son mari, c’est Laurent Solly, le patron de Meta France et Meta Europe : à lui, la censure des comptes qui déplaisent au gouvernement sur Facebook et Instagram, y compris des comptes de médias alternatifs comme Frontières.

    En France, la propagande est massive : à l’Éducation nationale, dans les universités, dans les entreprises (à travers les chartes), dans la publicité, dans les programmes culturels, dans les films, dans les séries, dans l’édition. Cette propagande est d’autant plus puissante qu’elle s’appuie sur la quasi-totalité des médias, les médias publics comme ceux des grands oligarques privés : les médias Bouygues (le bétonneur immigrationniste), les médias Saadé (l’armateur libanais), les médias Niel (principal hébergeur de vidéos pédophiles), les médias Arnault (le luxe mondialisé), les médias Kretinsky (le charbonnier tchèque).

    Mais la propagande ne suffit pas pour imposer les dogmes de l’extrême centre : il lui faut le complément de la censure pour empêcher l’expression d’opinions divergentes. C’est pourquoi la police de la pensée ne chôme pas.

    • En août 2024, la France n’a pas de gouvernement mais la police de la pensée n’a jamais été aussi active :
    • retrait des canaux TNT de C8 et NRJ 12 ;
    • pressions de l’Arcom sur CNews ;
    • censure de nombreux comptes par Meta ;
    • arrestation du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, à qui on reproche de protéger le secret de la correspondance de cette messagerie cryptée.

    Faut-il ajouter une proposition de loi (loi Lefèvre), votée en première instance à l’Assemblée nationale, prévoyant de criminaliser les propos privés tenus au domicile, dans les fêtes de famille ou au restaurant d’entreprise. Incroyable ? Mais, hélas, vrai.

    Voilà où en est la France, terre de libertés et patrie des droits de l’homme…

    Il est vrai que cette dérive est celle de l’ensemble de l’Occident.
    Le commissaire européen Thierry Breton menace ouvertement Elon Musk et le réseau social Twitter.
    En Allemagne, l’Office fédéral de protection de la constitution (la police politique) s’est arrogé le droit de valider les recrutements d’attachés parlementaires.
    En Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste a fait libérer 500 criminels, souvent étrangers, pour pouvoir embastiller 500 patriotes anglais hostiles à sa folle politique d’immigration, et souvent pour de simples posts. Un exemple supplémentaire d’anarcho-tyrannie.

    L’Europe, c’est la civilisation des libertés. L’extrême centre est une menace existentielle pour elle.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 28 août 2024)

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