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Métapo infos - Page 26

  • Le capitalisme de l'apocalypse...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Quinn Slobodian intitulé Le capitalisme de l'apocalypse. Quinn Slobodian est spécialiste de l’histoire du néo-libéralisme et professeur d'histoire économique et politique globale à l'Université de Boston. Il a notamment publié Les Globalistes - Une histoire intellectuelle du néolibéralisme (Seuil, 2022). 

     

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    Si l’on jette un rapide coup d’œil à un planisphère, nous ne verrons qu’un patchwork d’États-nations, net et bien connu. Et si notre réalité était toute autre ? La mondialisation a bouleversé l’ordre du monde, entraînant un foisonnement de nouvelles entités : paradis fiscaux, ports francs, cités-États, enclaves fermées et zones économiques spéciales. Ces nouveaux espaces, libérés des formes ordinaires de réglementation, de taxation et d’obligations mutuelles, perforent la carte des pays. Là, les fanatiques de l’ultra-capitalisme échappent au pouvoir des gouvernements et au contrôle démocratique.

    C’est ce monde, composé de trous, d’aspérités et de zones grises que Quinn Slobodian décrit, se lançant sur les traces des libertariens radicaux les plus notoires - de Milton Friedman à Peter Thiel et Elon Musk. Cette enquête magistrale nous mène du Hong Kong des années 1970 à l'Afrique du Sud à la fin de l'apartheid, du Sud des États-Unis à la ville de Londres, de Dubaï à la Somalie en guerre, et jusque dans le métavers, révélant de manière vertigineuse les progrès terrifiants du capitalisme sans la démocratie.

    Le Capitalisme de l'apocalypse nous offre une histoire inédite des dernières décennies et une vision alarmante de notre futur proche.

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  • Petit bestiaire à l’usage de nos gouvernants...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Philippe Duranthon, cueilli sur Geopragma et consacré à l'inquiétude que provoque la réélection de Donald Trump chez les Européens. Jean-Philippe Duranthon est haut-fonctionnaire et membre fondateur de Geopragma.

     

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    Petit bestiaire à l’usage de nos gouvernants

    A l’évidence la réélection de D. Trump justifie l’inquiétude des Européens. Au-delà de l’instauration de droits de douane destinés à rééquilibrer le commerce entre les deux zones et des incertitudes sur le positionnement des États-Unis dans l’OTAN, c’est, de manière plus générale, la façon dont le président américain structure la planète qui peut soucier. Il semble en effet considérer que la paix repose, non plus sur un multilatéralisme mondial, mais sur un équilibre entre quelques grands empires faisant chacun la loi dans sa zone géographique. Le problème est qu’on ne voit pas la place que l’Europe, trop faible pour constituer à elle seule un empire, peut occuper : sans doute une sorte de glacis protecteur, à l’instar des « marches » qui jadis protégeaient l’empire carolingien. Ce n’est pas bien exaltant pour nous.

    Mais la façon dont les « leaders d’opinion » ont, en France, accueilli l’avènement de D. Trump a donné lieu à quelques moments savoureux, les prises de position déclinant à l’envi deux émotions :

    – Le mépris. D. Trump est vulgaire, c’est un voyou. Il ne pense pas comme nous, il néglige, bouscule ou conteste les « valeurs » que nous affirmons porter (droits de l’homme, environnement, inclusion…), c’est donc un être instable et sans doute un peu dérangé mentalement ; selon certains c’est même un « monstre », une « ordure absolue » ou un « gros dégueulasse qu’il faut supprimer littéralement »[1].

    – La peur. Les journalistes et les politiques brodent sur le thème du règne de la force ou de la loi du plus fort et parlent de « guerre » commerciale. Ursula von der Leyen découvre que, même à Davos, les bons sentiments dont elle se pare suscitent moins d’intérêt que les carottes et les bâtons agités par D. Trump. Quant à C. Lagarde, pourtant à la tête d’un organisme majeur de la « souveraineté européenne » tant chérie, la Banque centrale européenne (BCE), elle est d’ores et déjà prête à claquer des talons : dans une interview au Financial Times elle déclare que « l’Europe pourrait discuter de l’achat de plus de gaz naturel liquéfié aux États-Unis. Il y a évidemment des équipements de défense dont certains ne sont pas en mesure d’être produits ici en Europe et qui pourraient être achetés » ; Pascal Lamy, l’ancien directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), réputé pour son calme et sa courtoisie, s’en étrangle et estime qu’elle « cède à un chantage de mafieux ». François Bayrou résume excellemment l’ambiance en déclarant à ceux qu’il appelle les « commentateurs » : « Vous êtes devant Trump et Musk comme le petit oiseau devant le serpent dans “Le Livre de la jungle”. Vous êtes hypnotisés».

    Nos dirigeants semblent apprécier les références animales puisque le Président de la République a déclaré, en novembre à Budapest (sans préciser qu’il empruntait la métaphore à un ancien ministre des affaires étrangères allemand), que « le monde est fait d’herbivores et de carnivores » ; au cas où l’on aurait mal compris, notre ministre délégué chargé de l’Europe fait deux mois plus tard le perroquet et rappelle qu’« il faut être un peu plus carnivore ». Trump est donc le grand méchant loup qui s’apprête à croquer les gentilles et paisibles brebis broutant dans un joli pré appelé Europe.

    L’analyse est un peu courte. Peut-être faudrait-il rappeler deux évidences.

    La première est que l’Amérique n’a pas attendu D. Trump pour se montrer dominatrice. De Gaulle a fait de la résistance active aux empiètements américains l’un des principaux fondements de sa politique et, dès 1964, V. Giscard d’Estaing a dénoncé les « privilèges exorbitants » du dollar. Depuis longtemps l’extraterritorialité du droit américain permet à nos « cousins » d’outre Atlantique, à la fois de nous imposer leurs politiques de sanctions et de pénaliser, voire contrôler de l’intérieur, nos grandes entreprises. Il est évident également que les États-Unis ne sont pas le seul loup qui nous regarde avec convoitise. Ce que Plaute a, il y a 23 siècles, dans sa Comédie des ânes, dit des hommes (« l’homme est un loup pour l’homme »), vaut pour les États. A Budapest E. Macron, en déclarant que D. Trump « a été élu par le peuple américain et il va défendre les intérêts des Américains, et c’est normal », s’est souvenu de De Gaulle rappelant que « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

    La seconde évidence est que le déséquilibre de puissance entre les États-Unis et l’Europe est largement dû, non aux manœuvres américaines, mais à nos choix politiques souverains. Si les entreprises européennes paient leur énergie deux à cinq fois plus cher que leurs homologues américaines, c’est parce que l’Union européenne a choisi comme modèle énergétique celui de l’Allemagne, dont la fragilité était pourtant évidente[2]. Si l’Europe s’est, pour les panneaux solaires et les batteries, mise entre les mains de la Chine et perd aujourd’hui son industrie automobile, c’est parce que, habituée à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, elle s’est fixé des objectifs environnementaux extrêmement ambitieux, voire irréalistes, sans se préoccuper de savoir comment son industrie pouvait les atteindre. Si l’Europe est absente, ou quasiment, du numérique et de la tech, et perd pied dans le spatial, c’est parce qu’elle ne s’intéresse qu’à la répartition des richesses existantes alors que l’Amérique cherche à en créer de nouvelles. Si de nombreuses entreprises envisagent de délocaliser leur outil industriel aux États-Unis, c’est parce que les dispositifs d’aide y sont puissants et rapides à mettre en œuvre alors que les européens sont bureaucratiques, coûteux et largement inefficaces[3]. Si la croissance et les gains de productivité sont beaucoup plus faibles en Europe qu’en Amérique[4], c’est pour l’essentiel parce que les charges sociales et fiscales y sont sensiblement plus fortes.

    En d’autres termes, ceux de Pascal Bruckner : « L’Amérique colonise le futur quand l’Europe lui tourne le dos ; elle est une promesse quand l’Europe est un chagrin ; elle est un projet quand nous baignons dans le regret. »

    La « menace » Trump ne fait que confirmer les analyses du rapport Draghi : la surenchère réglementaire, normative et fiscale pénalise les entreprises européennes et, à travers elles, les Européens eux-mêmes. Peut-être assistons-nous à l’esquisse d’un début de prise de conscience : la Commission a accepté d’engager des discussions avec les constructeurs automobiles ; certains Etats réclament la révision des textes relatifs au devoir de vigilance des entreprises, à la transposition de Bâle III et au reporting extra-financier ; en France et en Allemagne les chefs d’entreprise s’insurgent contre les projets d’alourdissement fiscal ; la Commission elle-même a même reconnu qu’elle était incapable, pour ses propres opérations financières, d’appliquer le nouveau label qu’elle vient d’adopter pour les green bonds. Enfin, elle a élaboré un document programmatique qu’elle a étrangement appelé sa « boussole économique » : faut-il y voir l’aveu qu’elle avait perdu le Nord ?

    Ne faisons donc pas du méchant loup Trump le bouc émissaire de nos faiblesses, de nos renoncements, de nos lâchetés. Ne nous contentons pas de bêler plaintivement dans notre pré hexagonal. Ne faisons pas valoir qu’avec les jeux du théâtre politique national nous avons d’autres chats à fouetter. Ne cherchons pas d’excuses. Prenons le taureau par les cornes et donnons-nous un mal de chien pour réussir !

    Jean-Philippe Duranthon (Geopragma, 3 février 2025)

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  • Les snipers de la semaine... (287)

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    Au sommaire cette semaine ;

    - sur Hashtable, H16 dézingue les pathétiques arguments des tenants du système pour interdire l'anonymat sur Internet...

    La lutte contre l’anonymat sur internet continue

    Vendetta.jpg

    - sur Figaro Vox, allume la direction du Louvre qui a validé la mutation du musée en hypermarché culturel...

    «Le déplacement de la Joconde, solution toute trouvée pour adapter le musée à la civilisation du selfie»

    Joconde_Tourisme.jpg

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  • Feu sur la désinformation... (501) : Jean-Yves Le Gallou face aux juges !

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin.

     

                                               

    Au sommaire cette semaine :

    Dossier du jour : Jean-Yves Le Gallou convoqué devant la 17e chambre correctionnelle de Paris le mardi 18 février prochain pour deux tweets. L’occasion de se demander si la justice est à l’épreuve de la critique et de vous dévoiler les dessous de cette affaire qui commence en 2022 et qui soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression, le rôle des juges et la démocratie....

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    Pastilles de l’info:

    • Macron : président d’opérette
    • Merwane Benlazar, l'humoriste passé une fois sur C à vous : les meilleurs blagues sont les plus courtes
    • France Télévisions chausse ses gros sabots avec le téléfilm "Bénie soit Sixtine"
    • France Travail : un scandale dont presque personne ne parle
    • Attaque de policier au cris d'"Allah Akbar !" : TF1 occulte l'essentiel
    • Quotidien pleure les “chaînes démocrates” CNN, NBC et CBS
    • Usages des Réseaux Sociaux : entre choc des génération et guerre du “cool”
    • Ces médias qui célèbrent la vie sans enfants

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    Portrait piquant (en partenariat avec l’OJIM) : Pascal Praud...

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  • Les maîtres de la stratégie...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai collectif, dirigé par Benoît Durieux et Olivier Wieviorka, intitulé Les maîtres de la stratégie - De Sun Zi à Warden.

    Le général Benoit Durieux, docteur en Histoire, a effectué l’essentiel de sa carrière dans la Légion étrangère et a dirigé l’IHEDN et l’Académie de défense de l’École Militaire.

    Professeur à l'École normale supérieure de Paris-Saclay, Olivier Wieviorka est spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment publié une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (Perrin, 2023).

     

    Durieux-Wieviorka_Les maîtres de la stratégie.jpg

    " Le retour de la guerre en Europe comme les nouvelles formes de conflictualité en Afrique ou en Asie ont replacé la guerre au centre de l’actualité.

    Certes, la guerre se renouvelle constamment. Mais elle semble guidée par des lois immuables que des théoriciens se sont efforcés de décrypter depuis la plus haute antiquité. De Sun Tzu à Clausewitz, de Machiavel à Foch, le grand public connaît leur nom mais ignore bien souvent leurs idées.

    Les maîtres de la stratégie entendent pallier cette lacune. En rappelant les principales données biographiques des 21 plus éminents stratégistes de l’histoire d’abord ; en résumant les grands axes de leur réflexion ensuite ; en présentant, enfin, l’impact de leur pensée dans la conduite des guerres et la définition des politiques militaires enfin. L’ouvrage offre ainsi les clés indispensables pour comprendre les guerres du passé, interpréter les conflits du présent et imaginer les stratégies de demain.

    L’ouvrage offre une vision globale d’un panthéon où voisinent auteurs célèbres (Mao, Clausewitz…) ou moins connus (Warden, Gallois…) mais qui tous éclairent ce phénomène toujours difficile à décrypter. Ils aident à comprendre que la victoire n’a de sens que par la paix qu’elle permet, que l’économie des forces joue un rôle essentiel, que la bombe atomique, arme de non emploi, oblige à repenser la grammaire stratégique…. Autant de leçons qui valent pour hier comme pour aujourd’hui et qui nous aident à comprendre un phénomène éternel : la guerre. "

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  • Pierre Drieu la Rochelle, entre le rêve et l'action...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Jérémy Baneton à Ego Non dans lequel il évoque la figure de Pierre Drieu la Rochelle.

    Jeremy Baneton a publié un court essai intitulé Pierre Drieu la Rochelle - Le rêve ou l'action (La Nouvelle Librairie/Institut Iliade, 2024).

     

                                            

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