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Métapo infos - Page 629

  • Les pervers du PAF...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous le point de vue des rédacteurs du site Idiocratie sur l'affaire Yann Moix, dont le déroulement est symptomatique de la perversité du système médiatique.

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    Les pervers du PAF

    Si les perturbations météorologiques de plus en plus visibles font planer au-dessus de nos fronts inquiets le spectre du dérèglement climatique, l'immuable régularité avec laquelle le cycle des saisons littéraires s'accomplit est propre à nous rassurer. A la manière des tempêtes qui reviennent inlassablement ravager les Tropiques, le monde des lettres connaît lui aussi, à la même période, une saison cyclonique. Celle-ci ne fait cependant pas de victimes, ce n’est qu’une tempête dans un verre d’eau. Un verre d’eau servi au prestigieux Café de Flore, avec un café à cinq euros par un serveur désagréable, mais un verre d’eau tout de même. Cette année l’ouragan qui frappe le microcosme des lettres françaises se nomme Moix. Apparemment c’est un cyclone de force 5 capable de faire souffler les vents mauvais de l’antisémitisme et de déchaîner avec une force jamais vue auparavant les courants du narcissisme et du voyeurisme dans les hautes couches de l’atmosphère littéraire.

    Yann Moix a donc commis un roman intitulé Orléans, dans lequel il raconte avoir été un enfant battu et dépeint le tableau cauchemardesque de son enfance martyrisé, entre une mère Folcoche et un père Tenardier. Il faut croire que la mise à mort des géniteurs par voie de littérature est devenue un lucratif fond de commerce. Edouard Louis a rencontré le succès en descendant sa famille de prolos dans En finir avec Eddy Bellegueule en 2014, Yann Moix a décidé de réitérer l’exercice en 2019 avec Orléans. Il ne s’agira pas ici de discuter de la véracité des faits relatés par Moix dans Orléans. La polémique autour du livre a commencé quand les principaux intéressés – le père, la mère, le frère de Yann Moix – ont protesté face au traitement qui leur était réservé dans le vrai-faux roman, de la même manière que la famille d’Edouard Louis avait émis quelques réserves vis-à-vis de la manière dont leur fils les avait traité dans son roman. Les deux ouvrages présentent certaines qualités littéraires. Quant aux querelles de familles, elles sont, comme les viscères, inextricables et vouées à rester cachées. Quand on les étale au grand jour, elles puent et répugnent au commun des mortels. On ne sait par quel bout s’en saisir et on n’y peut trouver aucune vérité. Souhaitons bon courage aux juges qui sont parfois chargés de les examiner de près. Quand un écrivain décide d’étaler ses viscères au grand jour et que la machine médiatique s’empare de la tragédie familiale pour en faire le scandale de la rentrée littéraire, elle n’en devient que plus incompréhensible. Le vrai sujet de l’affaire Moix, c’est Moix lui-même. Yann Moix. Yann MOI. 

    Au crapoteux étalage des tourments familiaux c’est ajoutée la révélation des frasques antisémites du jeune Moix. Le 26 août 2019, un article de L’Express a révélé les publications produites par Yann Moix il y a trente ans, dans un sympathique fanzine antisémite finement nommé Ushoahia, le magazine de l'extrême. Pris dans la tourmente médiatique, l'auteur d'Orléans a courageusement affirmé que, s'il était bien l'auteur des (très mauvaises) caricatures publiées dans Ushoahia, les textes tout aussi affligeants signés « Auschwitz Man » avaient pour auteur trois anciens camarades de Sup de Co. Il ne fait visiblement pas bon être l'ancien camarade de Yann Moix. La défense de l'écrivain s'est effondrée face aux nouveaux documents à charge publiés dans les jours suivants par L'Express et Moix a dû se résoudre à laisser en paix ses anciens camarades de Sup de Co, assumer son lourd passé et reconnaître ses « erreurs de jeunesse ». Après la tragédie familiale romancée et les révélations du passé antisémite, le troisième acte de ce soap opera littéraire et médiatique commençait. Intitulons-le « Yann Moix à la recherche du Grand Pardon ». 

    C'est sur le plateau de On n'est pas couché que l'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier est venu jouer la scène la plus importante de la comédie de la rédemption pour laquelle, à défaut d'obtenir un jour le prix Goncourt, on lui accordera peut-être le César du meilleur acteur. Face à un Ruquier partagé entre gêne et complaisance et à des invités dont pas un ne semble vraiment au courant de l'affaire ou n'a jeté même un œil sur les fameuses caricatures, Moix surjoue le repentir, clame face caméra que « l'homme de cinquante ans que je suis crache au visage de celui de vingt ans », admet sa faute, bat sa coulpe, endosse le rôle de victime, puis retrouve rapidement ses réflexes de procureur médiatique. Il a fauté, certes, il y a trente ans, mais il s'est repenti et il porte depuis le poids de cette faute qui l'a amené à devenir un justicier, à traquer partout les salauds qui ont failli enfermer le jeune homme de vingt ans mal dans sa peau dans la nasse de l'antisémitisme, du racisme et de la haine. «J’étais un impuissant, j’étais un raté et j’étais un faible. Toute ma vie, j’ai essayé de m’arracher à ce trou noir, à cette espèce d’attraction maléfique. » Le diable s'est emparé il y a trente ans de la plume de Yann Moix, le forçant à écrire, sous la dictée de la dépression les horreurs que d'ailleurs ni Ruquier, ni aucun des invités de l'émission ne prend soin de rappeler. Ce n'est pas Yann Moix qui écrivait en 1989 dans Ushoahia « un noir qui chie, c'est la figure emblématique de la génération spontanée », c'est le mal-être. Et ce mal-être, instrumentalisé par l'extrême-droite, a failli faire de Yann Moix un sale bonhomme. Alors Yann Moix a changé, il a retrouvé le bon en lui, grâce à Bernard-Henri Lévy, « l'ange de lumière » qui lui pardonna de l'avoir traité de « youppin dont le crâne n'a hélas pas été rasé par les amis d'Adolf » et l'arracha à l'emprise de Satan pour l'élever, lui aussi, vers la lumière. Celle des spotlights, celle que Yann Moix révère entre toute. 

    Car de la pathétique « affaire » Yann Moix et de son larmoyant repentir télévisuel, répété à l'envi presque mot pour mot à la radio et dans les journaux, ressort le portrait d'un petit arriviste balzacien, prêt à faire feu de tout bois pour obtenir son quart d'heure de gloire littéraire. Accroché aux basques de Marc-Edouard Nabe quand celui-ci profite encore d'une certaine notoriété, faisant sa cour à Dieudonné ou Alain Soral puis répudiant ses anciennes amours pour embrasser enfin la notoriété dont il rêvait, Yann Moix a par la suite endossé avec bonheur l'uniforme du croisé de l'antiracisme, seyant mieux à sa nouvelle carrière d'écrivain et de chroniqueur à succès. Aujourd'hui mis en cause pour ce péché de jeunesse dont il a attendu durant trente ans avec terreur – dit encore Moix avec des larmes dans les yeux – qu'il soit révélé, l'écrivain s'imagine néanmoins au centre d'une nouvelle machination de l'extrême-droite. C'est elle qui a révélé à L'Express l'existence des textes et caricatures d'Ushoahia, c'est elle qui, à travers le scandale, cherche encore une fois à l'atteindre. Et celui qui aide l'extrême-droite à accomplir ses basses œuvres, c'est son frère, Alexandre Moix. CQFD.

    Yann Moix n'est pas seulement un ambitieux qui passe d'un mensonge à un autre pour sauver sa carrière. Moix semble bien au contraire croire que cette succession de fables racontées à lui-même et aux autres, de l'antisémitisme hystérique du jeune homme de vingt ans à la croisade obsessionnelle du chevalier de l'antiracisme qui siège trente ans après en procureur du petit écran, tisse un patchwork qui peut passer pour la vérité. Les vrais menteurs ne mentent pas pour cacher la vérité. Ils utilisent la vérité pour camoufler leurs mensonges. Après avoir imploré le pardon, s'être abaissé sans retenue jusqu'aux limites extrêmes de l'humiliation publique, Yann Moix conclut en posant à nouveau en victime et en pointant du doigt un complot d'extrême-droite dirigé contre sa personne. Le tout nappé de moraline télévisuelle et entrelardé des bienveillantes remontrances du père Ruquier compose un ahurissant numéro de repentance médiatique. Pour un peu on imaginerait Ted Bundy se livrant à une séance d'autocritique dans l'URSS de Brejnev. 

    Le visage que Yann Moix offre à la critique dans les médias n'est rien d'autre que celui du système médiatique qu'il a embrassé. La rhétorique de Moix est perverse mais elle reflète la perversité de la société spectaculaire qui lui donne asile. Cette société-là cultive un antiracisme pavlovien et très sélectif qui distingue soigneusement ceux qui doivent être condamnés sans pitié et ceux qui bénéficieront de l'absolution médiatique. Au temps où Yann Moix posait encore en justicier du PAF, il s'était attaqué en 2017, sur le plateau d'On est pas couché, à Renaud Camus, accusant l'auteur de Du sens de racisme et d'antisémitisme. Renaud Camus, depuis bien longtemps ostracisé et étiqueté comme écrivain d'extrême-droite, a gagné son procès en diffamation contre Moix en 2018. Aujourd'hui c'est l'auteur d'Orléans qui est dans la tourmente pour de bien plus substantielles raisons que celles qui ont valu sa déchéance à Renaud Camus. Ce dernier, pourtant l'un des écrivains français contemporains les plus talentueux, ne reviendra sans doute jamais de l'exil médiatique. Moix, faiseur brillant, a peut-être plus de chances de s'en tirer à bon compte, quand la tempête dans un verre d'eau se sera apaisée. On verra alors si la sentence de Jean de La Fontaine se vérifie toujours : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

    Des idiots (Idiocratie, 19 septembre 2019)

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  • L'identité, pour quoi faire ?...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°180, octobre 2019 - novembre 2019) est en kiosque !

    A côté du dossier consacré à l'identité, on retrouvera l'éditorial d'Alain de Benoist, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés, des entretiens, notamment avec le journaliste Frédéric Taddeï, , l'historien Claude Quétel, le philosophe Philippe Forget, l'essayiste François-Marin Fleutot, l'éditeur Thierry Lopez ou les militants identitaires Martin Sellner et Clément Martin, et les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Ludovic Maubreuil, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers et d'Yves Christen...

    Bonne lecture !

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

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    Au sommaire :

    Éditorial           

    Politiquement correct, par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Frédéric Taddeï :  « Le complotisme est la maladie infantile de notre époque », propos recueillis par François Bousquet et Pascal Esseyric

    Cartouches

    Le regard d’Olivier François : Relire Michel Mohrt

    Une fin du monde sans importance, par Xavier Eman

    Anna. Plongée dans les décombres du cinéma, par Ludovic Maubreuil

    Champs de bataille : Les Tercios meurent à Rocroi (II), par Laurent Schang

    Les leçons de Delphes (1/4), par Fabien Niezgoda

    Quand Nice était encore sarde... , par Alix Marmin

    Nos figures : L'hystérique, par Bruno Lafourcade

    Économie , par Guillaume Travers

    Bestiaires : Chez les dauphins aussi, qui se ressemble s'assemble ! , par Yves Christen

    Sciences

    Le combat des idées

    Portrait du bourgeois en Monsieur Météo, par François Bousquet et Fabien Niezgoda

    Brève histoire du réchauffement, par Alexandre Luiset

    Internet ! Et si on débranchait ?, par Pierre Saint-Servant

    CETA : le traité qui entérine la disparition des frontières, par Andréa Kotarac

    Courage ! , le bréviaire de François Bousquet, par Pascal Esseyric

    Le populisme selon Alexandre Devecchio, par François Bousquet

    La montée de l'insignifiance siliconée, par Fabrice Moracchini

    Alimentation coupée. Nouveaux estomacs et haine de soi, par Christophe A. Maxime

    De Pif gadget à Werner Herzog, propos recueillis par Nicolas Gauthier

    Quand le cinéma communiste était identitaire, par David L'Epée

    Yann Moix, le puceau d'Orléans, par François Bousquet

    Entretien avec François-Marin Fleutot : Les rois de France excommuniés, propos recueillis par Christophe A. Maxime

    Les soleils invaincus de D.H. Lawrence, par François Bousquet

    Nietzsche, le poète européen, par Pierre Fouques

    A Bayreuth, un Tannhaüser qui décoiffe, par Christian Dedet

    Un hommage inspiré aux romans d'aventure, par Michel Marmin

    Jacques Viret et la musique retrouvée, par Armand Grabois

    Georges Valois ou la révolution contre l'argent, par Guillaume Traverd

    Dossier

    L'identité, pour quoi faire ?

    Nous et les autres, par Alain de Benoist

    La terre ou les morts, par Jean-François Gautier

    Entretien avec Martin Sellner : « Avec "Defend Europe" , nous avons été à l'avant-garde », propos recueillis par Alain de Benoist

    Entretien avec Clément Martin : Génération identitaire, le "Greenpeace de droite" , propos recueillis par François Bousquet

    Entretien avec Philippe Forget : Contre les vanités identitaires, propos recueillis par Alain de Benoist

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête : S'évader de l'Alcatraz numérique, par Slobodan Despot

    Un païen dans l'église : A Albi, l'homme sauvage, par Bernard Rio

    L'anti-manuel de philosophie : A quoi bon expliquer une œuvre d'art ? , par Jean-François Gautier

    L’esprit des lieux : La fête des vignerons du Vevey, par Anne-Laure Blanc

    C’était dans Éléments (2005): Pourquoi Yukio Mishima a fait seppuku, par Tadao Takemoto

    Éphémérides

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  • Immigration : comment décrypter les chiffres de l’Insee ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Jean-Yves Le Gallou, cueillie sur Polémia et consacrée à l'évaluation de la part de la population d'origine extra-européenne présente en France. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018). 

     

    jean-yves le gallou, immigration, invasion, grand remplacement, michèle tribalat

    Immigration : comment décrypter les chiffres de l’Insee ?

    Régulièrement les médias mainstream s’appuient sur les chiffres de l’INSEE ou de l’INED pour essayer de démentir ceux qui partagent l’opinion que la France et l’Europe font l’objet d’un Grand Remplacement démographique et civilisationnel.

    L’argument d’autorité le plus couramment utilisé est le suivant : l’INSEE et l’INED seraient des « organismes scientifiques ». La réalité est un peu différente : il s’agit de services statistiques dirigés par des hommes nommés par le pouvoir politique et prenant en compte la pression médiatique. Des services statistiques qui, de surcroît, ne font aucun effort pour faciliter l’accès des citoyens aux données brutes. Approcher la réalité relève du jeu de piste face au « camouflage statistique ».

    Il est particulièrement difficile d’apprécier la réalité sociologique telle qu’elle est perçue par les Français : des minorités « visibles « (Africaines, Indo-Pakistanaises, Asiatiques) ou se rendant visibles (musulmanes) de plus en plus nombreuses. Car pour mesurer ce phénomène, il faudrait des statistiques raciales ou religieuses, interdites en France.

    L’INSEE et l’INED approchent – de manière très imparfaite la question – en s’intéressant à la nationalité (donnée juridique) et au lieu de naissance (donnée géographique). Des données utiles mais ne permettant pas de répondre directement à la question de la capacité d’assimilation des personnes concernées.

    Sur ces données là (nombre d’étrangers, d’immigrés, de descendants d’immigrés), les chiffres eux-mêmes sont sujets à question : il n’y a plus de recensement général de la population en France depuis… 1999 ! « Un crime contre la nation » selon le démographe Philippe Bourcier de Carbon. D’autant plus que la fiabilité des recensements annuels partiels est sujette à caution.

    Ainsi, selon les estimations publiées par l’INSEE, la Seine-Saint-Denis compterait 1,6 millions d’habitants au 1er janvier 2018. Parmi ces derniers, on dénombre plusieurs centaines de milliers de personnes de nationalité étrangère en situation régulière (en 2014, 420 000).

    Mais, selon une commission d’évaluation de l’Assemblée nationale présidée par MM.Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM), « la seule certitude est l’incertitude dans laquelle l’État est plongé concernant le chiffre d’étrangers en situation irrégulière en Seine-Saint-Denis ». Selon les estimations des interlocuteurs rencontrés par les rapporteurs, ces clandestins seraient entre 150 000, 250 000, voire 400 000 personnes.

    Voilà qui jette un froid sur la confiance qu’on peut accorder aux chiffres de l’INSEE.

    Examinons néanmoins avec la prudence de rigueur les chiffres publiés sans beaucoup de précautions méthodologiques par l’INSEE.

    1- Immigrés extra-européens : personnes nées à l’étranger et de nationalité étrangère à leur naissance (source recensement, chiffres 2016)

    Afrique : 2 834 000

    Asie : 900 000

    Amérique/Océanie : 356 000

    Total immigrés extra-européens : 4 090 000

    Observations : il peut y avoir des Européens d’origine parmi les immigrés d’Amérique. A contrario un certain nombre d’immigrés européens d’origine balkanique (au nombre de plus de 200 000 mais non comptés ici) peuvent appartenir aux communautés musulmanes ou Roms dont la capacité d’assimilation de beaucoup de leurs membres est problématique.

    A noter aussi, l’augmentation rapide du nombre des immigrés originaires d’Afrique recensés :

    2 834 000 en 2016 à comparer à 2 410 000 en 2011, soit plus de 85 000 par an.

    Au total, d’après l’INSEE, la population immigrée non européenne a progressé de 113 000 personnes par an de 2011 à 2016.

    Des chiffres certainement inférieurs à la réalité compte-tenu de la perte de contrôle d’une partie du territoire par les autorités administratives françaises.

     

    2- Descendants d’immigrés extra-européens

    Il s’agit là de personnes nées en France mais dont un ou 2 ascendants sont nés étrangers à l’étranger.

    Afrique : 3 305 000

    Asie : 722 000

    Amérique, Océanie : 310 000

    Total descendants d’immigrés non Européens : 4 337 000

    Observations : là aussi, grandes incertitudes statistiques quant à la réalité de chiffres portant sur des populations vivant pour beaucoup dans « les territoires perdus de la République » et les « zones de non droit ».

     

    3- Ensemble immigrés et descendants d’immigrés extra-européens

    On atteint par totalisation 8 427 000 personnes, soit 13 % de la population résidente en France.

    C’est évidemment un chiffre par (double) défaut compte-tenu des imperfections de recensement mentionnées plus haut.

    Total Ensemble immigrés et descendants d’immigrés non européens : 8 427 000

     

    4- Le chiffre noir : les descendants d’immigrés à la deuxième et troisième génération

    Aucune statistique n’est disponible sur ce sujet.
    Michèle Tribalat a néanmoins produit plusieurs estimations très précises, reprises dans la vidéo de Sunrise : Grand Remplacement : une réalité.

                                         

    Par ailleurs, les marqueurs d’un retour vers la communauté d’origine sont en forte expansion. Dans L’Archipel français, Jérôme Fourquet cite la proportion de prénoms noms d’origine arabo-musulmane donnés aux nouveau-nés garçons : partant de 0 % des déclarations de naissance dans les années 1900/1950, ils montent à 2 % en 1964, atteignent 7 % en 1983/84, régressent légèrement puis remontent à 8 % en 1997 et approchent les 20 % aujourd’hui.

    Il est donc légitime de poser la question de la troisième génération.

    En l’absence de sources officielles et accessibles sur ce sujet, nous formulons l’hypothèse de 3 millions d’immigrés extra-européens à la troisième génération. Des contributions sont en cours pour permettre de documenter ce chiffre.

    Cela permet d’estimer les immigrés non européens (toutes générations confondues) à 11,5 millions, soit 17, 5 % de la population.

    On observera que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) considère ce chiffre comme inférieur à la réalité puisqu’il reproche aux chaines de télévision de ne faire apparaître que 17 % de « représentants de la diversité » dans leurs programmes. Mais il est vrai que le CSA, dans la logique raciale qui est la sienne doit aussi prendre en compte les Français d’Outre-mer qu’on peut estimer entre 2 et 3 %.

     

    5- Le nombre d’enfants nés de mères nées à l’étranger (source INSEE)

     

    Maghreb

    Autres pays d’Afrique

    Autres pays

    total

    1996

    5,5%

    2,6%

    3,1%

    11,2%

    2016

    8,5%

    5,3%

    4,8%

    18,6%

     

    On observera l’augmentation de 55 % en 20 ans des naissances issues de mères nées au Maghreb et le quasi doublement des naissances issues de mères nées en Afrique subsaharienne (ou au Machreck).

    Aujourd’hui, près d’une naissance sur cinq provient d’une mère née hors d’Europe. Un chiffre qui ne prend évidemment pas en compte les naissances de mères d’origine non européenne à la troisième ou quatrième génération.

    Ces chiffres peuvent être considérés comme assez « robustes », sous la réserve de possibles fraudes à l’identité de déclarants se faisant passer indûment pour nés en France.

     

    6- Le nombre d’enfants nés de mères nées en France d’ascendants nés à l’étranger

    L’examen de statistiques plus anciennes permet d’estimer ces naissances aux alentours de 10 %.

    En effet, dans les années 1980/1990, les naissances issues de mères nées à l’étranger hors d’Europe se situaient autour de 10 % (11 % en 1996 ; 8 % en 1985). Les retours au pays d’origine d’enfants d’étrangers nés en France étant très rares, 20 à 40 ans plus tard les femmes issues de ces cohortes sont en âge de procréer en France. Or le taux de fécondité des femmes d’origine africaine et magrébine, même installées en France depuis longtemps, reste encore supérieur au taux français moyen.

    Dans ces conditions, on peut donc estimer ces naissances à la troisième génération à plus de 11 %.

    Les naissances à la quatrième génération sont plus difficiles à chiffrer, étant toutefois observé que dans les années 1950/1960 le regroupement familial n’avait pas eu lieu et que le nombre d’étrangères non européennes présentes sur le territoire était faible.

     

    7- Total des naissances issues de l’immigration non européennes : plus de 30 %

    Si l’on totalise les naissances d’enfants nés de mères nées à l’étranger et nés de mères nés en France de mères nés à l’étranger, on parvient à 30 %. Chiffre qu’on peut estimer par défaut.

     

    8- Le dépistage des nouveaux-nés à la drépanocytose : 38 %

    La drépanocytose est une maladie génétique rare touchant les populations issues d’Afrique, du Moyen Orient, d’Asie du sud, des Caraïbes et pour partie des Amériques et de la petite pointe sud de l’Europe.

    La France a mis en place un dépistage à la naissance. Depuis 1994 en Île-de-France et depuis 2001 sur l’ensemble de la France.

    Les chiffres de nouveaux nés dépistés sont les suivants :

    2001 (France métropolitaine) : 20%

    2017 (France métropolitaine) : 38 %, soit un quasi doublement en moins de 20 ans.

    2017 (Île-de-France) : 70 %.

    Ces chiffres montrent l’ampleur de la progression migratoire.

    Certains experts les contestent, estimant qu’il peut y avoir du sur diagnostic (dans les quartiers à fort dépistage on dépisterait tout le monde) mais ce point de vue est peu documenté.

    En revanche, il est exact que ce dépistage concerne aussi les Français issus des collectivités d’outre-mer présents en métropole tout comme certains Européens du sud (Italie du sud, Balkans).

    Même en introduisant ces correctifs on garde une estimation supérieure à 35 %.

     

    Conclusion

    Ce qui est en jeu c’est bien le Grand Remplacement de la population français : si rien ne change les Français de souche européenne deviendront inévitablement minoritaires sur la terre de leurs ancêtres.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 17 septembre 2019)

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  • Le succès d'une imposture...

    Les éditions de L'Observatoire viennent de publier un essai de Julia de Funès intitulé Développement (im)personnel - Le succès d'une imposture. Docteur en philosophie et titulaire d'un DESS en Ressources humaines, Julia de Funès est notamment l'auteure de Socrate au pays des process (Flammarion, 2017) et, avec Nicolas Bouzou, de La Comédie (in)humaine (Éditions de l'Observatoire, 2018).

     

    De Funès_Développement impersonnel.jpg

    « Comment se "développer" quand on est sans cesse "enveloppé" par des coachs ? Comment le développement serait-il "personnel" quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive. "L'authenticité en 5 leçons", "La confiance en soi : mode d'emploi", "Les 10 recettes du bonheur"... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pas d'exalter l'empire de l'épanouissement personnel.
    Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. A les écouter, il n'y aurait plus de "malaise dans la civilisation", mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la "pensée positive" qui positive plus qu'elle ne pense ! C'est le non-esprit du temps. Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L'accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ? Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du "moi", Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs.
    Si la philosophie, âgée de 3000 ans, est toujours là, c'est qu'en cultivant le point d'interrogation, elle développe l'intelligence de l'homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L'esprit n'est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible ! »

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  • Les pièges de la société numérique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Renaud Vignes, cueilli sur L'Inactuelle et consacré à la naissance de l'homo festivus numericus. Renaud Vignes est docteur en sciences économiques et maître de conférences à l’IUT d’Aix-en-Provence.Il est aussi l'auteur d'un essai, L’impasse - Étude sur les contradictions fondamentales du capitalisme moderneet les voies pour les dépasser (CitizenLab, 2018).

     

    Téléphone portable_Addiction.jpg

    Renaud Vignes: “Les pièges de la société numérique”

    Cette génération que l’on appelle les « digital natives » ou la « e-génération », celle que Michel Serres surnomme « Petite poucette » parce que leurs pouces s’agitent en permanence sur leur smartphone, est née avec téléphone ou tablette numérique en main et des écrans devant les yeux. C’est une espèce en voie de mutation, une mutation dirigée par une sélection artificielle : celle où technologies numériques et humaines sont entrées en symbiose. Homo festivus devient homo festivus numericus.

    L’indifférence aux autres.

    Celui-ci baigne dans les flux de la réalité numérique. Il est indifférent aux autres, ce qui explique son désintérêt pour la chose publique. Il vit dans l’instant et se contente de satisfactions écologiques, d’engagements parcellaires, pour la théorie du genre ou les animaux. Bref, une atomisation du sens civique. Cette dictature du vide se contente d’une offre pressante de produits non indispensables. Le symbole de ces temps narcissiques est le selfie. Tout comme le légendaire Narcisse, festivus numericus est fasciné par son image et informe en temps réel le monde entier de ce qu’il fait. Dorénavant la vie sociale de festivus numericus se passe sur son téléphone portable.

    Des signes (like, flamme, cœur…) permettent d’établir une typologie de ses nouvelles relations sociales. C’est le baromètre de la popularité, de l’intégration. Dès le réveil, toute son attention est concentrée sur le développement de cette popularité. Les comportementalistes ont théorisé, il y a déjà longtemps, comment conditionner les êtres humains en s’appuyant sur différentes méthodes de stimulation. S’appuyant sur le puissant besoin d’appartenance de festivus numericus, ces applications jouent sur tous les leviers pour capter son attention. Comme on aide un enfant à lire, à écrire, à être poli, le développement d’une nouvelle science va l’aider à se concentrer sur ce qui est intéressant pour lui.

    La « captologie ».

    Cela s’appelle la « captologie » et elle s’est érigée en discipline scientifique. Au carrefour de nombreuses disciplines, ce nouveau champ de recherche est en train de prendre forme autour de la notion d’économie de l’attention. Au sein du Persuasive Tech Lab [1] se développent les recherches les plus avancées dans ce domaine. C’est-à-dire l’étude des technologies numériques comme outil d’influence sur nos comportements. Ce domaine de recherche explore les liens entre les techniques de persuasion en général et les technologies numériques. Cela est devenu une science, qui repose sur les travaux des comportementalistes. Notre cerveau évolue chaque jour, car il est plastique. Plus nous le sollicitons, plus il devient avare d’informations, d’interactions et de stimuli. Un peu comme l’estomac qui grossit quand nous mangeons trop et qui demande encore plus de nourriture pour être rassasié. Cela inclut la conception, la recherche et l’analyse fonctionnelle d’outils numériques créés dans le but de changer les attitudes et comportements des individus. Le terme de « captologie » a été inventé en 1996 par le Dr. Fogg dans ce laboratoire. Il publie en 2003 un ouvrage [2] dans lequel il souligne que la technologie n’est pas seulement un outil, mais également un media et un acteur social.

    La captologie a aussi pour ambition d’aider festivus numericus à mieux vivre. Cela peut sembler surprenant : pourtant on estime que, dans l’Union Européenne, 30% des couples se sont rencontrés sur Internet (70% pour les couples homosexuels). De véritables outils de gestion de la vie de famille et de la parentalité sont aujourd’hui disponibles. Des applications mobiles proposent par exemple d’aider à développer l’« intelligence émotionnelle » au sein d’un couple.

    La détection anticipée des désirs.

    Le potentiel de festivus numericus est la clé du système technocapitaliste. Ce qui intéresse celui-ci c’est de détecter automatiquement des potentialités, des goûts, des désirs, bien mieux que nous-mêmes ou nos proches. Les techniques de profilage nous disent ce que nous devons faire. Dans le domaine militaire et sécuritaire, c’est l’exécution par drones armés ou les arrestations préventives de potentiels combattants ou terroristes. Dans le domaine commercial, il ne s’agit plus tant de satisfaire la demande que de l’anticiper. Il devient de plus en plus rare, pour l’individu, d’être exposé à des choses qui n’ont pas été prévues pour lui, de faire l’expérience d’un espace public commun.

    Les citoyens ne sont plus identifiés en fonction de catégories socialement éprouvées dans lesquelles ils pouvaient se reconnaître, à travers lesquelles ils pouvaient faire valoir des intérêts collectifs ; ils le sont selon des profils de consommation. Nous intéressons les plateformes, comme Google, Amazon, ou Facebook, en tant qu’émetteurs de signaux utilisables. Ceux-ci n’ont individuellement que peu de sens, ne résultent pas la plupart du temps d’intentions particulières, mais s’apparentent plutôt aux traces que laissent les animaux. Celles-ci alimentent des algorithmes qui repèrent, au sein de ces masses gigantesques de données, des corrélations statistiquement significatives, qui servent à produire des modèles de comportements.

    Il ne nous reste plus rien à dire car tout est toujours déjà « pré-dit ». Les données parlent d’elles-mêmes. Ce qui intéresse les plateformes de commerce en ligne, par exemple, c’est de court-circuiter les processus à travers lesquels nous construisons et révisons nos choix de consommation, pour se brancher directement sur nos pulsions à venir, et produire ainsi du passage à l’acte d’achat, si possible en minimisant notre libre-arbitre.

    L’abandon des catégories générales au profit du profilage individuel conduit à l’hyper-individualisation, à une disparition du sujet, dans la mesure où, quelles que soient ses capacités d’entendement, de volonté, d’énonciation, celles-ci ne sont plus requises. L’automatisation fait passer directement des pulsions de l’individu à l’action ; ses désirs le précèdent.

    Renaud Vignes (L'Inactuelle, 16 septembre 2019)

     

    Notes:

    [1] http://captology.stanford.edu/

    [2] B. J. Fogg, Persuasive technology: using computers to change what we think and do, The Morgan Kaufmann series in interactive technologies (Amsterdam ; Boston: Morgan Kaufmann Publishers, 2003).

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    - sur la Lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot interroge Frédéric Pierucci sur l'affaire Alstom et l'extraordinaire complexité des jeux d'influence mis en œuvre par les autorités américaines s'approprier cette entreprise...

    Alstom, ou l'influence entre violence physique et prédation financière

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    - Cinéphiles, présenté par Olivier François, nous propose un entretien sur le cinéma avec le chanteur et compositeur Bertrand Burgalat...

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