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Points de vue

  • Remigration : l’ultime bataille pour protéger nos frontières européennes...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 13octobre 2025 et consacrée à la question essentielle de la remigration...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                               

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  • La gauche psychanalytique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Roberto Pecchioli, cueilli sur Euro-Synergies et consacré à la gauche qui confond l'idée avec la réalité.

     

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    La gauche psychanalytique

     

    Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier : l’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal.

    Arrêtez le monde, je veux descendre. Est-ce la vieillesse, ou l’altérité absolue face aux idées dominantes, mais je ne supporte plus les Bons, les Pacifistes, les Belles Âmes. Peut-être dois-je me faire soigner, car tout écart par rapport à la pensée magique progressiste de l’Occident comateux est considéré comme une maladie. Psychique, naturellement. De nouvelles phobies sont inventées chaque matin: xénophobie, homophobie, transphobie, technophobie, islamophobie. Plus on en trouve, mieux c’est. Il y a toujours de la place nouvelle dans l’idéologie gauchiste dévoyée. Si tu n’es pas comme moi, si tu penses différemment, raisonne le bon progressiste qui transpire la bonté par tous les pores, tu es rongé par la haine. Il faut donc punir par la loi un sentiment, selon le critère de la mélasse progressiste indigeste. Dans la mécanique mentale correctionnelle et rééducative, ce sont toujours les autres qui haïssent. Telle est la pédagogie de la normophobie, l’aversion pour tout ce qui est normal.

    La gauche moderne autoproclamée – normophobe – est psychanalytique en tant qu’idéalisme. Au sens philosophique du terme: elle confond l’idée avec la réalité. Vieille histoire, inaugurée par le vieux Hegel, qui toutefois n’aurait pas aimé la frénésie du changement thématisée par Marx. Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier. La projection, selon Freud, est le mécanisme de défense inconscient qui consiste à attribuer à autrui ses propres pensées, sentiments ou qualités inacceptables ou déplaisants, afin d’éviter le conflit et l’angoisse de les reconnaître. Raccourci parfait pour nier la réalité: par exemple, ils croient à l’égalité en dépit de l’évidence de son inexistence dans la nature. Ou que le mariage n’est pas l’union d’un homme et d’une femme, et que donc le prétendu mariage homosexuel (un oxymore évident) est un acte bienfaisant d’égalité.

    Personne n’y avait jamais pensé: merveilles du progrès, l’œuf de Christophe Colomb qui tient debout parce qu’il est écrasé. L’obsession pour l’égalité déclinée en termes d’équivalence, d’homologation, d’interdiction de constater les différences et les faits. Contra factum non valet argumentum, disaient les Latins. Vieillerie! L’idéalisme (l'idéisme) malade, onirique, est la négation de la biologie elle-même: masculin et féminin sont des constructions sociales des classes dominantes. Nous ne sommes pas ce que nous sommes, seule compte l’autoperception; aujourd’hui, je me sens chat, donc je le suis, demain, je me considèrerai femme. Personne ne peut me juger ni me demander de me regarder dans le miroir. Au diable la réalité.

     

    La gauche psychanalytique ? Psychanalytique parce qu’elle projette ses propres fantasmes sur la réalité, la déformant jusqu’à la nier.

    Les gauchistes y croient toujours, mordent à l’hameçon des menteurs et des agitateurs auxquels leurs pères et grands-pères n’auraient jamais prêté l’oreille, eux qui maniaient la faucille et le marteau pour faire vivre la famille, dite "traditionnelle" pour la discréditer. Tradition signifie transmission: inutile de rappeler que qui ne transmet pas détruit. «Bien creusé, vieille taupe», commenta Marx à propos de la révolution qui agit en sous-main comme les rongeurs, qui ne songent guère à construire. Belles âmes, désaccoutumées à l’ordre mental, pensent à la fois que le pouvoir naît du canon du fusil, «mais aussi » (copyright Walter Veltroni) qu’il suffit, pour arrêter les guerres, d’arborer un drapeau arc-en-ciel et proclamer la nécessité du «dialogue», remède universel. Étrange qu’Héraclite, le philosophe du changement (panta rhei, tout coule) ait écrit que « pōlemos (le conflit) est le père de toutes choses, de tout le roi ; et il révèle certains comme dieux, d’autres comme hommes, les uns il fait esclaves, les autres libres». La notion de pōlemos indique le principe fondamental du devenir du monde et de l’harmonie de la réalité. Trop compliqué: pour éviter le mal de tête, la seule guerre qui indigne ces messieurs et compagnons – alors qu’il y en a des dizaines en cours – est celle de Palestine, à laquelle ils appliquent immédiatement le même critère de jugement unique, estampillé conforme: opprimé contre oppresseur. La logique dualiste du plus facile, ici coïncidant avec la vérité.

    Le progressiste collectif est sincèrement persuadé que la manifestation, la mobilisation et la grève résolvent tout. D’ailleurs, le mythe de la grève générale, ferment de révolte et de révolution sociale, théorisé par Georges Sorel, est plutôt démodé et Sorel lui-même a ensuite suivi d’autres voies idéales. Le vacarme progressiste actuel sur Gaza est exemplaire: ils vivent la juste cause palestinienne comme un psychodrame à réparer en agitant des drapeaux ou en bloquant – ici, pas là-bas – gares, autoroutes, transports. Jamais de grèves proclamées pour se défendre contre les factures d’énergie, la hausse des dépenses militaires, pour condamner la fuite de Fiat hors d’Italie, pour les malversations bancaires, pour soutenir ceux qui ont été licenciés pour refus de vaccin.

    Le vide décrit par Eugenio Montale: «ne nous demande pas le mot qui scrute de tous côtés notre âme informe», pour conclure «cela seulement aujourd’hui nous pouvons te dire / ce que nous ne sommes pas, ce que nous ne voulons pas». Un siècle plus tard, nous voilà revenus au point de départ. Ils savent ce qu’ils ne veulent pas, mais ignorent à quelle société ils veulent tendre. Hurleurs sans idées. Autrefois, ils étaient communistes et luttaient pour quelque chose. Les grèves d’hier rassemblaient des foules dignes qui exigeaient la justice sociale, défendaient le travail et une répartition plus équitable des richesses. Peut-être aspiraient-ils à devenir petits-bourgeois, comme le pensaient les francfortistes qui niaient la nature révolutionnaire du prolétariat industriel, mais c’étaient des générations concrètes avec des objectifs précis.

    L’exemple parfait de la dissonance cognitive progressiste sont les flash mobs – rassemblements spontanés, brefs, chorégraphiés – réalisés dans de nombreux hôpitaux italiens pour soutenir la Palestine. Outre l’inanité évidente du moyen utilisé, le choix du lieu frappe, typique de ceux qui n’ont aucun rapport avec la réalité. Dans les hôpitaux, on souffre; patients et familles attendent des soins, pas des manifestations. Dans ce cas, comme dans les blocages routiers et des transports, il est probable que le résultat soit contraire aux attentes, mais l’idéalisme à bon marché qui se moque des faits est plus facile. Cela coûte peu, comme la foire à l’indignation sourcils froncés et moralisme verbeux. Le progressisme adore le mot droits, dont il use chaque jour, passé du champ social (travail, salaire, santé, éducation, sécurité) à celui de l’individualisme amoral, libertin et consumériste.

    L’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles (c’est-à-dire, étymologiquement, des absences) auxquelles tout lui est dû. Il y a « droit » et chaque nouveau droit devient invariablement une « loi de civilisation ». Donc le passé, tout passé, doit être interprété comme barbarie, dont on sort en se confiant à la mystique du progrès: après, c’est toujours mieux qu’avant. Dans un monde où le capitalisme est vraiment devenu «destruction créatrice» (J. Schumpeter), c’est le binôme étrange, maîtres universels et progressistes, qui l’emporte. Ils ne veulent pas l’admettre, mais la conscience malheureuse des plus réfléchis sait que c’est la vérité. La solution, tout aussi facile, est la préférence pour les gestes symboliques, le bavardage pensif où l’on se lave la conscience et où l’on donne libre cours à l’émotivité, dernier refuge de l’esprit, par nature passager, trouble éphémère, petite larme légère qui certifie la bonté, l’appartenance granitique à l’armée du Bien.

    Les gauchistes se divisent en trois catégories principales: ceux d’origine catholique croient à un humanitarisme larmoyant, fraternité abstraite d’une religion sans Dieu. La couleur rose. Le gros du corps central, ex-, post-, néo-communiste, s’est adapté à une sorte de marxisme light, épuré de l’abolition de la propriété privée. La couleur rouge. Troisième secteur, la couleur fuchsia de la bourgeoisie libérale, globaliste, dévouée au Marché, à la Technique, à l’Innovation. Toutes convergent dans le Progrès et les Droits tout en détestant Dieu, la patrie et la famille. Ce n’est plus la religion l’opium du peuple, mais plutôt l’opium des dépendances et des modes qui est la religion des peuples. Leur idole est toujours l’Autre, la Victime. Ils ont la manie du défilé, du nombre, qui ne produit pas de force mais du poids. Enfant, je me demandais pourquoi ils «prenaient toujours parti pour l’équipe adverse». Maintenant je le sais, c’est la haine pour la comparaison insoutenable, la rancœur pour ce qui est plus élevé et plus beau.

     

    L’idéologie gauchiste dévoyée et l’aversion pour tout ce qui est normal : l’archétype progressiste contemporain est un éternel adolescent, un Peter Pan immature dont l’aspiration est des vacances éternelles où tout lui est dû.

    J’exagère ? Peut-être, mais parfois il faut laisser parler ses tripes. Lors des manifestations pro-Pal à Rome, une bonne cause – mais qui, pour beaucoup, n’était qu’une occasion de se défouler contre le gouvernement – a aussi été ternie par des jets d’œufs, de pierres et d’insultes contre le siège du mouvement ProVita. Un signal révélateur. D’autres hommes vertueux (ou dames) ont souillé la statue du pape Wojtyla, traité de fasciste de m... Les voyous et les crétins ne sont pas ennoblis par les drapeaux qu’ils brandissent. J’exagère encore ? Alors j’insiste: la haine, les visages livides de rage, la rancœur de gens mal dans leur peau, la négligence personnelle, sont filles du nihilisme de ceux qui ne croient qu’à la destruction. Orphelins de père et de mère, enfants naturels d’idéologies rances, ils trouvent dans l’aversion une raison de vivre.

    Le sempiternel dualisme: ils ont besoin de l’ennemi, à leurs yeux toujours absolu. Un sondage a révélé que plus d’un quart de la faction la plus progressiste américaine approuve la violence et l’assassinat politique, contre sept pour cent du monde ultraconservateur. Il s’agit, c’est la justification gramscienne, de violence « progressive », destinée à l’édification d’une société meilleure. Meilleure? Fichez-moi la paix, dirait Totò, qui était tout de même le prince De Curtis. Un autre élément psychanalytique est la fascination – qui devient mode de vie – pour les instincts les plus bas, présentés comme spontanéité, sincérité, naturalisme. Dans la gauche psychanalytique, c’est le Ça qui gagne, les pulsions et besoins primitifs. Et l’emportent même sur le vieux rouge, le violet de la rancœur et le jaune de l’envie, autre thème freudien. Charlie Kirk avait tort de défier ses adversaires: prove me wrong, prouve-moi que j’ai tort. Impossible. L’évangile apocryphe progressiste est une séquence de dogmes sectaires, indiscutables, aussi durs que les Commandements. Pour Moïse le radical-progressiste, génération perdue de l’Occident terminal, le divan du psychanalyste ne servira à rien.

    Roberto Pecchioli (Euro-Synergies, 7 octobre 2025)

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  • Eloge de l'ethno-différentialisme...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous,  sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, la chronique du 7 octobre 2025 de Romain Petitjean consacrée à l'ethno-différentialisme.

    Romain Petitjean est coordinateur du développement de l'Institut Iliade.

     

                                             

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  • Villepin, l’autre candidat de la « nouvelle France » ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Daoud Boughezala cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à Dominique de Villepin, faux gaulliste mais vrai opportuniste et tenant, comme Mélenchon, d'une France "créolisée"...

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    Villepin, l’autre candidat de la « nouvelle France » ?

    « Qui dit humanité veut tromper », écrivait Carl Schmitt dans La notion de politique. Sans doute avait-il pressenti que Dominique de Villepin désignerait un jour humanité comme son mot préféré de la langue française. L’ex-Premier ministre (2005-2007) n’est plus à une sortie démagogique près. Quoique légitime, sa dénonciation des crimes que commet Israël à Gaza cache un vide idéologique abyssal. Pour s’en convaincre, il suffit de visionner in extenso son grand entretien d’1h45 avec Guillaume Pley. Il en ressort une flopée d’images d’Epinal digne de miss Vosges : le « vivre-ensemble » a fait la France, Chirac aimait les gens et la charcutaille, mieux vaut rassembler que diviser, etc.

    14 février 2003 : son quart d’heure warholien

    Et dire que l’ex-diplomate est censé élever le niveau de la politique française. Signe qu’elle est tombée bien bas. Par sa stature, Villepin incarne le visage aristocratique et international de la France de Jacques Chirac. Celle des terroirs et des comices agricoles, de ces élus radsocs à la Queuille qui tapotent le cul des vaches, promettent un bon plassou aux croquantes et aux croquants, exaltent la Corrèze mais importent le Zambèze. 

    Les partis politiques que Villepin a successivement fondés, République solidaire puis La France humaniste, rivalisent de mots creux et d’espoirs déçus. Jadis libéral pratiquant, DDV a privatisé les autoroutes pour une bouchée de pain, a tenté d’assouplir le marché du travail avec les éphémères CNE et CPE, mis la jeunesse de France dans la rue et a vainement tenté de barrer la route à Nicolas Sarkozy en 2007. Malgré ce bilan famélique, il se fait applaudir à la Fête de l’Huma et compte même des soutiens chez Mediapart. Dominique de Villepin reste l’homme du grand discours de « la vieille Europe » contre la guerre en Irak prononcé à la tribune des Nations-Unies le 14 février 2003, d’après un canevas signé Bruno Le Maire (décidément meilleur en lettres qu’en chiffres…). Si ce quart d’heure warholien lui colle aux semelles, Villepin a remis un peu de dorure à son blason en s’affichant comme l’unique critique d’Israël à droite. Il faut dire que notre époque ennemie de la nuance nous contraint à choisir entre l’occidentalisme borné et un tiers-mondisme mal digéré.

    Importer la doctrine Terra Nova à droite

    Cette première tendance, devenue hégémonique à droite, rappelle régulièrement les liens présumés de l’avocat d’affaires Villepin avec le Qatar – émirat richissime qui arrose bon nombre d’élus français et caresse nos banlieues dans le sens de la barbe. Pour entretenir les meilleures relations du monde avec Doha et le PSG, Sarkozy échappe pourtant à ce traitement. C’est que le discours démago de Villepin agace. Ne nous y trompons pas ; rien n’est gratuit. Ses appels du pied répétés aux « quartiers populaires », ses réquisitoires contre la « dérive identitaire de LR » répondent à une stratégie bien huilée. Villepin voudrait ainsi rapatrier à droite la fameuse doctrine Terra Nova : s’attirer les suffrages de l’électorat de banlieues qui, adjoint aux bobos des centres-villes, ferait basculer la majorité dans les urnes.

    Il y a quelques années, un spécialiste français du salafisme m’avait glissé en sourdine : « Si la droite française renonçait à critiquer l’islam, elle aurait un boulevard chez les musulmans de France qui adhèrent très majoritairement au libéralisme… » Villepin a peut-être intériorisé ce calcul électoral. Jusqu’ici, il camoufle son passif chiraquien derrière de grands gestes creux pour se ménager une popularité à gauche. Par les temps qui courent, le dirigeant d’un cabinet de conseil préférant payer trois mille euros d’amende annuelle plutôt que de déclarer publiquement l’origine de ses revenus a peu de chances de se présenter au suffrage universel. À l’heure de la transparence absolue sous la surveillance du Parquet national financier, une telle opacité ferait désordre. Alors, que vise-t-il ? Incarner le flanc droit d’une gauche LFI en mal de crédibilité internationale ? Le sait-il lui-même ? En réclamant la nomination d’un Premier ministre du Nouveau Front populaire au lendemain des dernières législatives, Villepin s’est racheté une virginité à gauche.

    Napoléon à vide

    En filigrane, Dominique de Villepin entérine le Grand remplacement tout en le niant. À l’instar de ses nouveaux amis mélenchonistes, il mise sur l’émergence d’un « nouveau peuple » incarnant la France créolisée qu’il observe de ses lambris parisiens. Une martingale promise à un grand avenir. Au moins les tenants d’une république sans frontières ouverte aux quatre vents de l’immigration, peuvent se targuer d’une certaine cohérence. De sa passion pour Napoléon, qu’il partage avec Louis Sarkozy (!), Villepin a essentiellement retenu l’opportunisme. On connaît la tirade de l’Empereur adressée à Roederer : « Ma politique est de gouverner les hommes comme le plus grand nombre veut l’être. C’est là, je crois, la manière de reconnaître la souveraineté du peuple. C’est en me faisant catholique que j’ai fini la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j’ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de Juifs, je rétablirais le temple de Salomon. » Du vide dans un bas de soie.

    Daoud Boughezala (Site de la revue Éléments, 9 octobre 2025)

     

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  • L'encombrant...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Jamet cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au divorce entre la nation et le chef de l’État.

     

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    L'encombrant

    La lettre de la Constitution est une chose. Autre chose ce qu’en font, au fil du temps, les amendements qu’on lui ajoute et qui l’améliorent ou la dénaturent, l’interprétation qu’on lui donne, l’usage qu’on en fait. Déçu par le résultat des législatives de 2022 qui ne lui avaient donné qu’une majorité relative, puis indirectement mais massivement désavoué lors des européennes de juin 2024, le président de la République était parfaitement en droit, tant d’un point de vue personnel et politique que dans le cadre de la loi fondamentale, d’en appeler au peuple en espérant que les électeurs reviendraient sur leur choix et rétabliraient avec lui ce lien de confiance que suppose et qu’impose même un système démocratique. D’où la dissolution… et la confirmation, voire l’accentuation, de la prise de distance ou, pour mieux dire, du divorce entre la nation et le chef de l’État.

    Un Président minoritaire dans le pays

    Dès lors, il était concevable qu’Emmanuel Macron, constatant son erreur, conscient de la réalité et se montrant à la hauteur de ses responsabilités devant les hommes et devant l’Histoire, admît son échec, en comprît la leçon et en tirât aussitôt les conséquences. Un autre, plus grand que lui, en avait donné il y a plus d’un demi-siècle l’exemple dont il convient, pour être équitable, de rappeler qu’il n’aura été suivi par aucun de ses successeurs. La dignité et la lucidité ne vont pas toujours de pair avec l’ambition et l’accession au plus haut poste de la République.

    Minoritaire dans le pays, jusqu’à ne plus recueillir que 16 % d’opinions favorables, soutenu à l’Assemblée nationale par un tiers des députés dont bon nombre ne doivent leur élection qu’au barrage dit « républicain » qui a faussé l’expression du suffrage universel, Emmanuel Macron a choisi de rester en place et proclame, en toute occasion, qu’il ira jusqu’au bout du mandat que lui a confié le peuple en 2017, qu’il lui a renouvelé en 2022… mais qu’il lui a, de fait sinon de droit, refusé il y a maintenant seize mois. Cela, alors que, parallèlement et pour la première fois depuis 1958, l’Assemblée nationale, divisée en trois groupes sensiblement équivalents et totalement inconciliables, est congénitalement incapable d’accepter et de soutenir quelque gouvernement que ce soit.

    D’où l’affaiblissement conjoncturel puis l’effondrement passager d’un système et d’un équilibre qui reposent soit sur l’existence d’une majorité présidentielle soit sur la cohabitation organisée et mutuellement consentie entre un chef de l’État aux pouvoirs réduits et un gouvernement issu de la majorité parlementaire. D’où le retour du jeu mortifère des partis. D’où l’instabilité gouvernementale et la succession à Matignon, en un peu plus d’un an, de trois Premiers ministres, comme au mauvais vieux temps de la IVe dont le général de Gaulle avait cru exorciser définitivement le spectre et les mœurs qui avaient fait de la France la risée de l’Europe et du monde. La France est redevenue ce navire sans commandant de bord et sans gouvernail, sans chef et sans gouvernement, qui dérive au fil de l’eau sous les regards navrés, condescendants, amusés ou ravis de ses supposés ennemis comme de ses prétendus amis.

    L'entêtement irresponsable d'un Président

    De cette situation inédite, ce n’est pas le mouvement citoyen et marginal « Bloquons tout » qui est responsable, mais bel et bien un apprenti Président pas sorcier dont l’entêtement irresponsable, après les avoir suscités, entretient et aggrave jour après jour le désordre, l’impuissance et le chaos dans lesquels nous sombrons jour après jour. C’est lui qui, soit par une nouvelle dissolution, soit par sa démission suivie de l’élection présidentielle, détient les clefs qui permettraient de remettre en marche la mécanique qu’il a enrayée.

    Mais il s’y refuse obstinément et semble se satisfaire de l’accommodement bancal qui, du fait de l’imprécision des textes et de pratiques qui ne sont pas rigoureusement définies, lui permet de continuer à s’ébattre et à folâtrer dans ce « domaine réservé » de la défense et des affaires qui lui sont étrangères où il est maître, entre vacances méditerranéennes, voyages protocolaires, conférences internationales et session de l’ONU, ne cesse d’accumuler erreurs, fautes, incohérences, rodomontades, discours musclés et incohérents, et fait tout son possible pour rendre inévitable une guerre que, n’ayant pas la moindre idée ni la moindre expérience de ce qu’est la guerre, il s’évertue à nous présenter comme nécessaire, voire souhaitable, et à nous vendre sans jamais solliciter sur ce sujet mineur ni le Parlement ni les citoyens. L’égocentrisme, l’orgueil insensé et l’irréalisme, dans ce domaine comme dans les autres, ont déconnecté le Président du monde réel.

    Les municipalités, les éboueurs et les simples particuliers savent ce que sont les encombrants ménagers. Le dictionnaire les définit clairement comme des rebuts volumineux dont la destination finale est naturellement la déchetterie ou l’incinérateur. Le Président Macron, qui s’accroche aux prérogatives, se complaît aux apparences et s’incruste dans les palais du pouvoir, pourrait rester quelque temps dans les mémoires avant de sombrer dans l’oubli, comme un encombrant sonore et vain dont la si fulgurante et si décevante trajectoire est d’ores et déjà vouée aux poubelles de l’Histoire.

    Dominique Jamet (Boulevard Voltaire, 4 octobre 2025)

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  • Stonehenge : quand Ken Follett transforme nos ancêtres en hippies néolithiques...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 6 octobre 2025 et consacrée au dernier roman de Ken Follett...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                             

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