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Points de vue - Page 2

  • Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Lionel Baland, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la répression qui s'abat en Allemagne sur les organisations et les personnes appartenant à la mouvance patriote.

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    Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue

    Le système politique allemand, mis en place après la Seconde Guerre mondiale par les Alliés occidentaux et étendu dans l’Est de l’actuelle République fédérale d’Allemagne lors de la réunification survenue en 1990, présente la particularité d’être installé entre des « rails ». En conséquence, les individus et les structures qui développent des idées et des activités qui sont, sur la gauche ou sur la droite, à l’extérieur de ces « rails » sont soumis à diverses mesures de surveillance et de répression. Si ces dernières ont touché dans le passé essentiellement des éléments politiques radicaux, le rejet de l’immigration de masse, à la suite de l’ouverture des frontières par la chancelière démocrate-chrétienne CDU Angela Merkel en 2015, conduit à ce que des formations politiques qui disposent désormais d’un soutien important parmi la population se trouvent elles aussi dans le collimateur.

    Surveillance et infiltration

    Ainsi, l’État fédéral et chacun des seize États fédérés disposent d’Offices de protection de la Constitution qui jouent le rôle de services secrets. Les Offices de protection de la Constitution de chacun des États fédérés n’étant pas soumis à celui de l’État fédéral, chacune de ces structures agît de sa propre initiative et est en relation avec le ministère de l’Intérieur et le Parlement de l’entité qu’elle représente.

    Les Offices de protection de la Constitution classent des groupements qu’ils examinent en trois catégories : « objet d’observation », « cas suspect » et « extrémiste avéré  ». Les groupes qui sont mis dans les deux dernières d’entre elles font l’objet d’interceptions des communications (téléphoniques, par courriels, …) et d’infiltrations par des agents de renseignement. 

    Parmi les sections du parti patriotique Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne – AfD) ayant atteint le plus haut niveau dans ce classement figurent trois sections d’États fédérés de l’Est du pays. Une autre, également de l’Est, et l’AfD au niveau fédéral sont aussi placées dans cette catégorie, mais ce classement est suspendu dans les deux cas pour des raisons stratégiques en attendant que les recours juridiques introduits par l’AfD soient traités par les instances appropriées.

    Menaces d’interdiction

    L’AfD, première dans l’Est du pays et deuxième formation politique d’Allemagne dans les sondages, est sans cesse menacée de faire l’objet d’une procédure d’interdiction au niveau fédéral, même si la probabilité que celle-ci puisse aboutir sur le long terme reste faible.

    En effet, au cours de l’histoire de la République Fédérale d’Allemagne, seules deux formations politiques ont été interdites : le parti national-socialiste Sozialistische Reichspartei (Parti socialiste de l’Empire – SRP) en 1952 et le parti communiste Kommunistische Partei Deutschlands (Parti communiste d’Allemagne – KPD) en 1956.

    Les tentatives de prohibition visant le parti ultranationaliste Nationaldemokratische Partei Deutschlands (Parti national-démocratique d’Allemagne – NPD) ont échoué dans le passé, la Cour constitutionnelle fédérale estimant que, ce parti étant infiltré par des informateurs de l’Office de protection de la Constitution, il n’était pas possible de déterminer si les propos et les actes considérés comme anticonstitutionnels émanaient ou non d’informateurs – certains de ceux-ci exerçant même de hautes fonctions au sein du parti – et aussi que, au vu de ses résultats électoraux, le NPD ne représentait pas réellement une menace pour le système en place.

    Gouvernement illégitime

    Lors des élections législatives du 23 février 2025, le parti de gauche anti-immigration Bündnis Sahra Wagenknecht – Für Vernunft und Gerechtigkeit (Alliance Sahra Wagenknecht – Pour la raison et la justiceBSW) a raté à moins de 14 000 voix près le seuil électoral des 5 % permettant de siéger à la Chambre fédérale des députés. Après des recomptages partiels dans l’un ou l’autre endroit du pays, ce nombre est tombé à moins de 10 000 voix. En conséquence, les extrapolations permettent d’affirmer qu’en cas de nouveau comptage dans l’ensemble de l’Allemagne, le BSW atteindrait les 5 % nécessaires. Or, si le BSW siégeait à la Chambre fédérale des députés, le gouvernement actuel, dirigé par Friedrich Merz et regroupant les démocrates-chrétiens de la CDU, les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les sociaux-démocrates du SPD, n’y disposerait plus d’une majorité des sièges.

    Le BSW a introduit une demande de recomptage auprès de la Cour constitutionnelle fédérale. La juridiction a décliné la requête. Le BSW désire s’adresser à la commission adéquate de la Chambre des députés afin de déposer la même sollicitation, mais trois mois après le scrutin celle-ci n’est toujours pas constituée.

    Vote de l’ancienne Chambre

    Après les élections législatives, l’ancienne Chambre des députés a voté, à la majorité des deux tiers, une réforme de la Constitution portant sur l’assouplissement du « frein à la dette », car au sein de la nouvelle Chambre des députés, une majorité des deux tiers en faveur de cette modification n’aurait pu être dégagée. Afin que cette mesure soit adoptée par les écologistes, une promesse d’attribuer une partie des fonds à l’environnement a été faite ainsi que celle de proposer le ministre écologiste sortant des Affaires étrangères Annalena Baerbock au poste de présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, fonction que cette dernière exerce désormais.

    Délit d’expression

    En Allemagne, à l’instar d’autres pays d’Europe occidentale, diverses opinions sont réprimées, mais également l’utilisation de symboles et de slogans anticonstitutionnels. Ainsi, Björn Höcke, qui est le chef de file de la tendance nationaliste de l’AfD et le codirigeant de l’AfD en Thuringe, ainsi que le président du groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de Thuringe, a été condamné au pénal à une peine de 13 000 euros pour avoir déclaré « Tout pour l’Allemagne ! » eu sein de la phrase « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne !», puis, une autre fois, à 16 900 euros pour avoir dit « Tout pour … », attendant que le public réponde « … l’Allemagne ! »

    Des écrivains et des éditeurs aussi visés

    La Nouvelle Droite allemande participe au combat métapolitique et influe fortement sur les idées de l’AfD. Sa principale structure se trouve à Schnellroda dans l’Est du pays, où l’éditeur Götz Kubitschek s’est implanté et subit les persécutions de l’Office de protection de la Constitution de Saxe-Anhalt et de l’Office fédéral de protection de la Constitution.

    Sa maison d’édition Antaios est placée sous surveillance et est classée en tant que « avérée d’extrême-droite », alors que la « fabrique d’idées » Institut für Staatspolitik (Institut pour la politique d’État – IfS) siégeant au même endroit s’est auto-dissoute en 2024, par crainte d’une interdiction par les autorités.

    Interdiction professionnelle

    Dans le plus pur style des systèmes politiques totalitaires, l’écrivain patriote John Hoewer est officiellement empêché d’avoir accès au stage ouvrant la voie vers la profession d’avocat, de juge ou de procureur à cause d’écrits qu’il a réalisés et de son rôle au sein des deux organisations classées « avérées d’extrême droite » Ein Prozent et Junge Alternative, qui est l’organe de la Jeunesse de l’AfD.

    Le système liquide ses propres valeurs

    En étant de plus en plus contraint de renoncer à ses propres principes basés sur l’affirmation de la démocratie et de la liberté d’expression, le système politique en place en Allemagne montre qu’il se sent de plus en plus menacé par des partis qui le contestent.

    Si, naguère, le rejet du système était extrêmement limité grâce à la qualité et au niveau de vie dans l’Ouest du pays et à la promesse et à l’espoir pour la partie orientale d’atteindre dans le futur les standards de vie de l’Allemagne occidentale d’autrefois issus du miracle économique de l’après-guerre, une partie importante de la population ne se reconnaît plus dans les partis du système ; la mondialisation, l’immigration de masse incontrôlée, ainsi que les mesures écologistes et la guerre en Ukraine soutenue par les partis du système qui engendrent une augmentation des coûts énergétiques, décrédibilisent de plus en plus le régime qui se cabre et tente de se protéger en violant ouvertement ses principes fondamentaux.

    Pour le système en place, la roche Tarpéienne n’est plus loin du Capitole !

    Lionel Baland (Site de la revue Éléments, 13 juin 2025)

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  • Le feu aux poudres...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros cueilli sur Geopragma et consacré à l'offensive déclenchée par Israël contre l'Iran et à ses suites potentielles.

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    Le feu aux poudres

    Il est difficile de comprendre l‘attaque « préventive » (une notion non reconnue par le droit international) d’Israël sur les infrastructures militaires, nucléaires, énergétiques et politiques (avec une série d’assassinats de personnalités militaires et scientifiques iraniennes) de l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi dernier autrement que comme le clou mis avec jubilation dans le cercueil d’un monde qui semblait enfin en passe de pouvoir retrouver un équilibre adapté à la nouvelle configuration des forces planétaires.

    Pur sabotage. « La multipolarité ne passera pas » dit Washington au monde via Tel-Aviv.

    Après l’impasse des pourparlers entre les Etats-Unis et la Russie sur l’Ukraine, orchestrée depuis l’entourage même du président Trump, voilà donc le Moyen-Orient qui s’embrase, mettant opportunément en péril la perspective d’un accord réaliste sur le nucléaire iranien qui aurait permis à ce pays de sortir enfin du marasme économique dans lequel les sanctions occidentales l’ont plongé depuis près de 20 ans. Cette attaque repousse aussi aux calendes grecques la perspective de reconnaissance d’un État palestinien qui semblait s’imposer de nouveau du fait de l’opprobre général suscité par la politique de terreur du gouvernement israélien sur le Hamas mais surtout sur les populations palestiniennes de la bande de Gaza depuis octobre 2023. Le sixième round à Oman des négociations indirectes USA-Iran est en panne, comme le sommet sur le règlement de la question palestinienne qui devait se tenir mardi à l’invitation de la France et avec la participation de l’Arabie Saoudite.

    Les questions fusent de toutes part sur l’ampleur de l’escalade choisie par Tel Aviv, la durée et l’extension prévue de la campagne de décapitation, la capacité réelle de représailles de l’Iran – que Trump pousse sans rire à négocier sous peine d’annihilation -, sur le niveau d’infiltration de l’Iran par le Mossad, l’entrée officielle de Washington dans le conflit, les réactions de Moscou et de Pékin…

    Bref, nous voici de nouveau en plein Far West. Face à un tel niveau de double standard et d’impunité, on se demande si les « Indiens » – ici les Iraniens, comme les Russes dans le cas de l’Ukraine – ne devraient pas cesser d’être crédules ou légalistes pour se faire respecter. Être les plus intelligents ou patients ne suffit pas toujours quand on veut vous faire la peau.

    Au-delà de l’illégalité totale de l’action israélienne, et si l’on veut bien se donner la peine de raisonner avec un minimum de bon sens, chacun reconnaitra qu’il y a un vice de forme et de fond dans le narratif israélien entonné en chœur en Europe et à Washington. Au-delà du risque évident de prolifération régionale, que personne ne souhaite (notamment pas la Russie ou la Chine), un Iran accédant au rang de puissance nucléaire militaire, ce qu’il ne revendique d’ailleurs pas, n’est pas une menace existentielle pour Israël qui est à ce jour la seule puissance nucléaire de la région. C’est Téhéran qui dans les faits, est menacé existentiellement par Israël, non l’inverse. Or, la puissance nucléaire est une arme de non-emploi qui permet d’éviter la montée aux extrêmes, précisément par l’équilibre dissuasif de la terreur face au risque d’annihilation mutuelle que son acquisition instaure automatiquement. Le régime de Téhéran n’est pas plus irrationnel ou suicidaire que celui d’Israël. En conséquence, l’acquisition du statut de puissance nucléaire militaire aurait pour effet de sanctuariser ipso facto le territoire de la République islamique et d’empêcher Israël de pouvoir désormais surclasser l’Iran et se risquer de nouveau à toute offensive d’ampleur. C’est précisément cet équilibre que B Netanyahu veut empêcher. Car il faut bien reconnaitre que ce que l’on appelle depuis des décennies « l’équilibre stratégique au Moyen-Orient » est de fait un déséquilibre flagrant au profit exclusif d’Israël, puisque l’État hébreu est, dans la région, l’unique puissance nucléaire non avouée, non inspectée, non signataire – contrairement à l’Iran – du TNP donc non soumise aux inspections de l’AIEA. L’objectif israélien est donc d’empêcher ce rééquilibrage mais aussi tout accord sur le nucléaire civil, toute normalisation des relations économiques et politiques de l’Iran avec les États-Unis ou l’Europe et de forcer un changement de régime en Iran pendant qu’il le peut encore, pour y installer un pouvoir sous contrôle occidental permettant son accès au marché iranien et l’accaparement des richesses énergétiques, industrielles et technologiques de ce grand pays.

    Le gouvernement de B. Netanyahu depuis des décennies nourrit donc un lobbying intense en ce sens et la focalisation sur la menace militaire iranienne vis-à-vis de l’État hébreu vise à finir par légitimer officieusement des frappes présentées comme « vitales » pour la sécurité d’Israël, frappes devant être appuyées indirectement puis directement par Washington. Au risque d’entrainer le monde dans une escalade gravissime. Depuis la destruction en avril dernier du consulat iranien à Damas, cette campagne de provocations s’est très largement intensifiée et vient d’arriver à ses fins.

    D. Trump cautionne-t-il pleinement cette stratégie portée par le Deep State américain et les néo-conservateurs qui fourmillent toujours autour de lui et ne rêvent que d’une guerre perpétuelle pouvant permettre selon eux la survie de l’hégémonisme américain ?

    Si oui, les pourparlers en cours depuis deux mois n’auront été qu’une mascarade, et toutes les contorsions présidentielles actuelles (j’ai essayé de dissuader Bibi, j’ai été prévenu mais je n’ai rien fait, les Iraniens peuvent encore négocier et renoncer à tout programme nucléaire et puissance balistique ou mourir sous les bombes, etc..) visent à prétendre rechigner à une implication militaire directe pour rapidement se déclarer « obligé » de voler au secours d’Israël face aux représailles destructrices de Téhéran. En ce cas, Donald Trump aura peut-être sauvé ses élections de mi- mandat, mais aussi ruiné toute sa crédibilité extérieure pour la fin de son second mandat. Si non, il est très urgent pour lui de reprendre la main, d’exprimer son refus total et définitif d’obéir à Israël, ce qui calmera militairement la situation très rapidement et permettrait la reprise d’un dialogue tripartite avec Pékin et Moscou.

    Le premier cas de figure semble le plus probable malheureusement, tant on sait que l’attaque initiale et l’encaissement des représailles par Tel Aviv n’a pu être possible que grâce au soutien militaire et en renseignement de Washington, comme en témoigne notamment la livraison en amont de plusieurs centaines de missiles Hellfire à guidage laser livres le 10 juin à Israël mardi dernier, juste avant les premières frappes de la nuit de jeudi.

    Enfin, si l’on regarde de plus haut encore, l’attaque contre l’Iran est aussi une attaque contre le cœur énergétique et commercial des BRICS. Le Corridor international de transport nord-sud (INSTC) reliant l’Inde et la Russie via l’Iran doit, avec d’autres infrastructures, renforcer la connectivité eurasiatique des BRICS. L’effondrement de l’Iran et sa mise sous contrôle politique américain mettraient sérieusement en péril l’intégration eurasiatique, donc les intérêts de Pékin et Moscou, les trois pays étant liés par des accords très importants et multidimensionnels.

    A minima, ne soyons pas dupes des énormités servies par des « grands » médias qui ont clairement perdu toute boussole : pas plus qu’Israël ne « rend service », comme il le prétend, au monde entier en mettant à feu et à sang l’Iran, le sort des femmes ou du peuple iranien n’est une quelconque préoccupation, tandis que celui des civils israéliens qui paient aussi de leur vie cette attaque folle est manifestement aussi passé par « pertes et profits » dans ces calculs sinistres et dangereux.

    Caroline Galactéros (Geopragma, 16 juin 2025)

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  • Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Samuel Martin, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au Grand Remplacement qui est en train de se réaliser au Royaume-Uni.

     

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    Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans

    Ce 10 juin, Sadiq Khan a été fait chevalier par Charles III. Maire de Londres depuis 2016, Khan a salué cet honneur en rappelant ses racines : « Évidemment, étant donné mon origine, étant fils d’immigrés, mes parents étant venus du Pakistan, c’est un événement important pour nous. » Une réussite familiale et individuelle qu’on ne peut s’empêcher de confronter aux chiffres et aux projections qui font le constat d’un bouleversement de la population du Royaume-Uni d’ici à une génération.

    72 écoles sans Blancs britanniques

    Concernant 21.500 écoles primaires et secondaires, les statistiques scolaires que vient de publier le ministère de l’Education nationale sont éloquentes. Pour en tirer l’essentiel :

    Les élèves britanniques blancs sont minoritaires dans une école sur quatre, où la majorité des élèves, soit est « Blancs non britanniques », soit appartient « à une minorité ethnique » (on mesure toute la limite d’un concept de minorité ethnique… majoritaire) : noire, indienne, pakistanaise, bangladaise, etc.

    Quand on parle d’élèves britanniques blancs minoritaires, ils le sont parfois dans une proportion écrasante : le Telegraph compte 454 écoles où ils représentent moins de 2 % des effectifs. Et même 72 écoles où il n’y a aucun Blanc inscrit. C’est le cas, par exemple, de la Rockwood Academy de Birmingham.

    Londres ne s’est pas défaite en un jour. Déjà, en 2012, des chiffres officiels montraient que « les enfants blancs nés en Grande-Bretagne sont désormais minoritaires dans de nombreuses écoles londoniennes ». Qu’ont fait les conservateurs, aux manettes de 2010 à 2022, pour enrayer la tendance ? Les Cameron, May, Johnson, Sunak ? Rien. La pression migratoire et nataliste n’a fait que s’accroître et se répandre au-delà de Londres : Birmingham, Manchester, Bradford, Leicester, sont des villes maintenant fortement concernées par cette disparition progressive des Blancs des photos de classe.

    La projection à long terme

    Fin mai, est parue une étude de Matthew Goodwin qui, par projections, donne une image du grand remplacement à moyen et long terme. « Les Britanniques blancs deviendront une minorité d’ici à 2063. Les personnes nées à l’étranger et leurs enfants seront majoritaires d’ici 2079. Et environ 1 personne sur 5 sera musulmane d’ici 2100 », a synthétisé sur X cet ancien professeur de l’université de Buckingham. Les Blancs britanniques ne se contenteront pas d’être minoritaires. Ils le seront de plus en plus. En 2100, ils ne représenteront plus que 33,7 % de la population. Ce que Matthew Goodwin appelle « des changements considérables et sans précédent dans la composition de sa population ».

    Sur les réseaux sociaux, le Pr Goodwin tient un discours politique : ni droite, ni gauche, trumpiste, anti-woke. Cela infirme-t-il son étude démographique ? Il ne semble pas. Elle a été publiée par le Centre for Heterodox Social Science, dont il est professeur invité et qui dépend de l’université de Buckingham : un gage de sérieux. De plus, ses projections sont « raccord » avec les chiffres publiés depuis par le ministère de l’Éducation : comment en irait-il autrement du Royaume-Uni dans une génération dès lors qu’il y a de moins en moins d’enfants blancs dans les écoles ? Car tout cela, c’est « d’ici à 2063 ». Cela paraît loin, mais c’est dans 38 ans. Autant dire très peu de temps avant que « ces îles n’aient une apparence et une perception profondément différentes », dit encore M. Goodwin.

    Starmer, Badenoch… ou Farage ?

    Les projections ne valent que si on laisse les choses courir en l’état, en accueillant toujours plus de population extra-européenne et sans relancer une politique nataliste. Un changement de cap les modifierait. Mais qui donnera ce coup de barre ? Les paroles martiales de Keir Starmer, pris il y a quelques semaines d’une frénésie de contrôle des frontières, se concrétiseront-elles ? Les bonnes intentions de Kemi Badenoch feront-elles oublier les années où les conservateurs n’ont rien fait ?

    Reste Nigel Farage, député depuis un an et dont le parti Reform UK est sorti renforcé des élections locales de début mai, avec 677 sièges gagnés, tandis que droite et gauche traditionnelles s’effondraient. Les Britanniques font confiance à 37 % à Reform UK, devant tous les autres partis, pour réformer. Ça tombe bien, c’est son nom. A condition de se dépêcher. A l’horloge du grand remplacement, il est minuit moins cinq.

    Samuel Martin (Boulevard Voltaire, 11 juin 2025)

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  • Faire de l’Europe un endroit plus sauvage...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Hans Vogel cueilli sur Voxnr et consacré à l'ensauvagement organisé de l'Europe. Un point de vue qui naturellement (!...), sur certains aspects, peut susciter le débat.

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    Faire de l’Europe un endroit plus sauvage

    À grands renforts d’efforts et de financements somptueux, l’Europe est en train d’être transformée en un lieu plus sauvage. S’appuyant sur les affirmations des « climatologues » et sur toute une série de programmes et d’idées élaborés par des armées de bureaucrates, la Commission européenne, qui n’est pas élue, est en train de reproduire une version moderne des plans quinquennaux classiques de l’ancienne Union soviétique. À une différence cruciale près : les plans quinquennaux soviétiques visaient à développer et à diversifier l’économie soviétique. L’« agenda vert » de l’UE, les 17 « objectifs de développement durable » des Nations unies et « Natura 2000 » visent essentiellement à rendre les Européens totalement soumis à la religion impitoyable de l’environnementalisme. La nature, qui se caractérise essentiellement par une lutte permanente pour la survie de tous contre tous, est néanmoins présentée de la manière la plus romantique qui soit, dans des couleurs subtiles et peuplée d’ours bruns câlins, de loups mignons et de sangliers adorables.

    Il a été décidé que l’Europe devait devenir un endroit plus sauvage et tout est mis en œuvre pour atteindre cet objectif. N’est-ce pas romantique : « un endroit plus sauvage » ? À quoi ressemblerait un tel endroit ?

    Vous trouverez les réponses sur le site Rewilding Europe, une ONG basée aux Pays-Bas qui reçoit beaucoup d’argent de la Nationale Postcode Loterij néerlandaise, « fondée en 1989 pour soutenir des associations caritatives qui œuvrent pour un monde juste, sain et vert » (c’est moi qui souligne), et du WWF Pays-Bas. Rewilding Europe travaille en étroite collaboration avec les ONG affiliées Open Rivers Programme, Endangered Landscapes et Damremoval Europe.

    En d’autres termes, en supprimant des centaines de barrages sur les fleuves européens, en éliminant tous les obstacles artificiels de ces cours d’eau afin de les ramener à leur état d’origine (qui sait encore à quoi ils ressemblaient avant la construction des barrages ?), la nature devrait retrouver toute sa splendeur. Les inondations catastrophiques qui ont frappé la région de Valence en Espagne l’automne dernier nous ont donné un avant-goût de ce à quoi nous pouvons nous attendre lorsque tous les fleuves européens auront été débarrassés de leurs barrages et obstacles. Partout en Europe, des centaines de milliers, voire des millions de personnes devront finalement quitter leurs maisons à la campagne pour s’installer dans des appartements exigus en ville. Si l’on en croit la Commission européenne non élue et les ONG adeptes de l’écologie, cette ville sera une « ville 15 minutes ».

    Sous l’égide de Rewilding Europe, un certain nombre de régions pittoresques à travers l’Europe sont en train d’être transformées en un jardin d’Eden régional, où tous les animaux et toutes les plantes sont censés coexister dans une harmonie biblique. Dans le cadre de Natura 2000, près de 20 % de la superficie totale de l’UE, soit près de 800 000 kilomètres carrés (environ la taille du Texas) de terres boisées (la moitié de la superficie totale des forêts), ont été réservés à la conservation. En revanche, d’ici 2030, environ 7 % de la superficie totale sera urbanisée.

    Sur le papier, ces programmes de conservation de l’environnement semblent très bien. D’un côté, la Commission européenne, qui n’est pas élue, semble soutenir la nature, la faune sauvage et la diversité naturelle, respecter les coutumes et traditions ancestrales et restaurer la campagne dans son état d’origine. De l’autre côté, la même clique d’eurocrates fait tout son possible pour détruire la nature et empêcher les Européens de coexister avec elle.

    Au cours des dernières décennies, conformément à l’agenda vert et aux dix commandements du culte de la nature et du climat, quelque 100 000 éoliennes géantes ont été érigées, la plupart d’une hauteur moyenne de 150 mètres (environ 500 pieds !). Chaque année, chacune de ces éoliennes consommera 80 gallons d’huile lubrifiante hautement polluante et toxique. Chacune de ces éoliennes est un tueur en série d’animaux sauvages (oiseaux, chauves-souris, insectes), transformant la zone entourant les « parcs éoliens » en véritables déserts. Tout bien considéré, ces éoliennes constituent une catastrophe environnementale aux proportions insoupçonnées. Après leur cycle de vie de 20 ans, elles ne peuvent pas être recyclées et doivent être enfouies dans le sol, créant ainsi un problème environnemental majeur pour les générations futures (si celles-ci voient réellement le jour). De plus, toutes ces éoliennes, avec leurs trois pales pointues et laides, sont une véritable pollution visuelle, visibles de loin et gâchant le paysage.

    Comme si cela ne suffisait pas, les commissaires européens autorisent, voire encouragent, l’empoisonnement systématique de centaines de millions d’Européens en autorisant l’utilisation du glyphosate et d’autres poisons agricoles dans l’agriculture.

    Il semblerait que les eurocrates ne se soucient que de se remplir les poches tout en créant un monde dystopique pour tous les autres Européens. À bien y réfléchir, « Rewilding Europe » (ré-sauvager l’Europe) décrit probablement le mieux ce qu’ils font. On pourrait aussi dire que MEWA est leur devise : « Make Europe Wild Again » (rendre l’Europe sauvage à nouveau).

    Toutes ces éoliennes sont un outil formidable pour transformer de vastes étendues de terre en désert inhabitable. Dans le même temps, les commissaires européens font tout leur possible pour rendre la campagne inhabitable par d’autres moyens. Notamment en favorisant la croissance des populations de loups et de sangliers. Il y a déjà quelque 35 000 loups en Europe, soit cinq fois plus qu’en 2000, et plus d’un million de sangliers. Chaque année, ces merveilleux animaux gagnent du terrain et font leur apparition pendant l’hiver dans des villages de montagne isolés. Pour l’instant, les loups ne vivent pas encore en meute, mais lorsque ce jour viendra, la vie à la campagne sera impossible pour de nombreux Européens. Ils devront alors trouver un appartement exigu dans une « ville 15 minutes ». Chaque année, le nombre de zones où il est dangereux de sortir après la tombée de la nuit augmente. En fait, il semblerait que les commissaires européens se soient inspirés des plans élaborés par certains Français du XVIIIe siècle pour introduire secrètement des loups en Grande-Bretagne (où ils avaient disparu), afin de rendre la campagne trop dangereuse pour y vivre et ainsi déstabiliser leur ennemi juré (cette référence est tirée de l’historien français Fernand Braudel, pages 66-67 du premier volume de Civilisation et capital, XVe-XVIIIe siècles, Londres : William Collins, 1981).

    Dans le même temps, les politiques de l’UE et de ses États membres visent à modifier la structure de l’agriculture, ce qui revient à rendre la vie impossible aux agriculteurs. Confrontés à des réglementations toujours plus strictes et minutieuses (censées lutter contre le « réchauffement climatique » anthropique) et à toutes sortes de restrictions, ils sont chassés de leurs terres et contraints de se réinstaller dans des appartements exigus en ville. La politique agricole de l’UE est similaire à celle menée par l’Union soviétique il y a un siècle pour éradiquer les koulaks.

    Ce n’est pas seulement la campagne qui est renaturalisée. Puisqu’il a été déclaré comme objectif de transformer les villes européennes en « villes 15 minutes », où les habitants n’auront jamais besoin de marcher ou de faire du vélo plus de 15 minutes pour satisfaire leurs besoins fondamentaux et accéder aux services essentiels, il faut familiariser les gens avec ce concept et faire en sorte qu’ils n’opposent que peu ou pas de résistance lorsqu’on leur demandera de s’enfermer dans ces prisons à ciel ouvert. Ils doivent commencer à comprendre qu’ils ne doivent pas rester trop longtemps à l’extérieur, car le danger rôde toujours quelque part.

    L’Allemagne est déjà bien avancée dans ses efforts pour dissuader ses habitants (les Allemands de souche) de rester longtemps à l’extérieur. Ils sont encouragés à ne pas se rendre dans les merveilleux marchés de Noël traditionnels allemands. Ils ne sont pas non plus censés sortir quand bon leur semble pour rendre visite à des amis ou prendre une bière dans le bar de leur quartier. Chaque jour, environ 80 agressions au couteau sont perpétrées contre des Allemands de souche pacifiques, principalement par des « demandeurs d’asile » syriens, afghans ou africains. Toujours reconnaissants pour les aides, le logement gratuit, les soins de santé et toutes les autres avantages dont ils bénéficient, ils aiment aller poignarder des citoyens allemands ordinaires. En France, les Françaises de souche se sentent tellement en insécurité à l’extérieur que, selon un récent sondage, la plupart d’entre elles sont désormais favorables à la patrouille de l’armée dans les rues, car la police n’est manifestement pas en mesure de faire face.

    Dans de nombreuses grandes villes européennes, l’espace public est devenu très dangereux en raison de l’afflux incontrôlé de migrants provenant des enfers du tiers-monde, bombardés jusqu’à la destruction par les États-Unis et leurs vassaux européens de l’OTAN. Ils sont des millions, pour la plupart des jeunes hommes inaptes ou refusant d’exercer tout travail utile. À l’instar des loups, des ours et des sangliers dans les campagnes, ils font à nouveau de la vie une aventure, cela ne peut être nié. Pourtant, la plupart des Européens ne voient pas l’enchantement de cette situation. Jusqu’à présent, la plupart semblent avoir réussi à survivre au cycle précédent de retour à la nature, lorsque, pendant le grand spectacle Covid, les commissaires européens ont transformé tout le continent en une réplique d’un vieux saloon western, permettant à un petit groupe de fanatiques privilégiés de tirer sur leurs concitoyens.

    Le retour à la nature profite également aux grandes entreprises et aux géants de l’investissement, tels que BlackRock et Vanguard. Sur un continent dirigé par des commissaires européens impitoyables, ils s’en donnent à cœur joie. Pour eux, ce n’est qu’une grande fête sauvage où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Les commissaires européens les soutiennent, décrétant toutes les lois et règles nécessaires pour rendre l’Europe encore plus sauvage.

    Avec les commissaires européens qui tentent frénétiquement de provoquer une guerre avec la Russie afin de sacrifier encore plus d’Européens sur le champ de bataille (une aubaine pour les fabricants d’armes, les fossoyeurs et les entreprises produisant des monuments commémoratifs et des pierres tombales !), des temps sauvages s’annoncent pour tous.

    Alors que l’Ukraine est en train d’être rayée de la carte, des quantités fabuleuses d’armes vont inonder le marché noir européen. Il ne fait aucun doute que l’Europe deviendra alors un endroit très, très sauvage !

    Le bon côté des choses, c’est que les rares personnes qui vivront encore dans le pays pourront acheter des fusils d’assaut et des armes de poing pour se protéger contre les ours, les loups et les sangliers !

    Hans Vogel (Voxnr, 10 juin 2025)

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  • Pologne : le mirage d’un "renouveau" conservateur face à la purge libérale de Tusk...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 6 juin 2025 et consacrée à  l'élection du candidat conservateur Karol Nawrocki à la présidence de la Pologne...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                              

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  • Édouard Philippe à la rescousse du « bloc central » ? C’est pas gagné !

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier , cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à Édouard Philippe, l'homme providentiel du centre mou, progressiste et raisonnable...

    Philippe_Edouard.jpg

    Le prix de ses mensonges...

     

    Édouard Philippe à la rescousse du « bloc central » ? C’est pas gagné !

    Ce n’est pas l’imagination qui tuera les représentants du « bloc central ». La preuve par Le Prix de nos mensonges. (JC Lattès), livre programmatique d’Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre mirifique qu’on sait. À le lire, notre homme serait « en colère ». On en tremble déjà. Et derrière ce « nos mensonges », ne s’agirait-il pas surtout des « siens » ?

    En effet, le voilà qui se fâche tout rouge en écrivant : « Si nous voulons avancer, arrêtons de nous mentir ! ». Et peut-être de mentir aux électeurs, au passage ? Si l’homme à la capillarité fluctuante – un jour clone de Kung-fu Panda et l’autre, sosie officiel du défunt Michel Blanc – il a néanmoins de la suite dans son manque d’idées, affirmant, lors d’un entretien accordé au Point, ce 29 mai : « Nous ne sommes pas suffisamment conscients de ce que nous vivons, et nous aimons nous présenter la réalité d’une façon qui nous plaît, plutôt que de nous confronter à ce qu’elle est vraiment. » Ce subit accès de lucidité serait-il à prendre comme une sorte de contrition, ce « nous » le concernant au premier chef, sachant que ce sont « eux », ces fameux « partis de gouvernement », qui sont au pouvoir depuis tant de décennies ? Évidemment que non. Lorsque l’hebdomadaire lui fait remarquer qu’il ne cite « nommément aucun responsable » et qu’il aurait pu tout aussi bien titrer de la sorte son essai, « Et si Macron avait été courageux ? », il préfère éluder, expliquant que « tel n’est pas son état d’esprit ».

    Son projet de rupture ? Continuer comme avant !

    Ça, c’est finaud. Aussi finaud qu’un camion-benne, mais finaud tout de même. Au fait, tant qu’à dévaster les forêts pour imprimer des carabistouilles, autant en apprendre un peu plus sur le programme du potentiel futur Président de 2027 ; ce d’autant plus que le programme en question serait du genre « massif », allant jusqu’à évoquer « un projet de rupture », toujours à en croire Le Point. Bref, un machin propre à faire « bouger les lignes » et à donner dans le « disruptif », comme disent généralement les cons.

    Soyons justes, nous ne sommes pas déçus, ce « projet de rupture » consistant en ceci : « Il s’agit des éléments qui me paraissent prioritaires, l’école, le modèle social et son financement, la réforme de l’État, la justice. Je proposerai une transformation massive aux Français. Je dirai ce qui me paraît nécessaire pour le pays. » Pour « disrupter », ça va « disrupter », et pas qu’un peu, mais à fond les manettes. Il n’y a pas à barguigner : on sent l’homme « en colère », prêt à se battre à mains nues contre la première rame de TGV venue.

    Bon, bien sûr, il y a l’insécurité galopante ; mais il n’en parle pas, ou si peu.

    Toujours plus d’immigrés…

    Évoquer l’immigration ? On le sent dans l’exercice obligé : « Les démagogues professionnels et angoissés du grand remplacement racontent n’importe quoi lorsqu’ils prétendent se fixer l’objectif d’une “immigration zéro”. Il est au contraire absolument certain que la France encore besoin, à l’avenir, de laisser s’installer sur son territoire des étrangers, sans quoi il ne sera pas possible de faire tenir notre modèle économique et social. » Pourquoi ? « Parce que nous aurons besoin d’ingénieurs, de techniciens, d’ouvriers agricoles, de cuisiniers. » Avec un demi-million d’immigrés débarquant en France chaque année, cela devrait pourtant suffire à Édouard Philippe pour faire son marché. Mais non. Il lui en faut toujours plus. Certes, voilà qui devrait faire le bonheur d’une extrême gauche immigrationniste, mais surtout celui du grand patronat, toujours plus avide de main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Histoire de jouer aux érudits, il lui faut bien évidemment en appeler aux mannes de Charles Péguy : « La vérité n’est pas toujours sexy, mais je cite souvent Charles Péguy, “Il faut toujours dire ce que l’on  voit ; surtout, c’est plus difficile, voir ce que l’on voit.” ».

    Édouard Philippe vu par Karl Marx…

    Nous, ce que l’on voit, c’est qu’un autre auteur, Karl Marx en l’occurrence et ce avec plus d’un siècle d’avance, dans Le Manifeste du Parti communiste, voyait mieux que bien qui est et ce que représente Édouard Philippe : « La bourgeoisie a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité traditionnelle, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange… La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent… La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire les rapports sociaux… Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelle distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes… Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés… » Ite missa est, si l’on peut dire, en évoquant cette homélie marxiste.

    Le énième avatar de la gauche rocardienne…

    Pour ceux qui ne s’en seraient pas doutés, Édouard Philippe, à l’instar de tant d’autres nuisibles, tel Dominique Strauss-Kahn, l’un des plus emblématiques, a usé ses fonds de culotte à l’école de Michel Rocard. On ne dira jamais assez le mal causé par cette « Deuxième gauche », ou « Gauche américaine » étant parvenu à ce tour de force ayant consisté à éloigner la gauche de ses traditionnels combats sociaux tout en contaminant la droite pour l’embringuer dans des luttes sociétales ; tout cela au nom de l’économie de marché.

    À tous les titres, l’impétrant est donc le plus capé pour incarner ce foutu « bloc central », même si aujourd’hui singulièrement vacillant. Ce qui ne signifie pas forcément que le triomphe sera au rendez-vous, loin s’en faut.

    Ainsi, et ce sans surprise, Éric Ciotti, ancien cacique LR rallié à Marine Le Pen, quand Le Parisien du 1er juin lui demande s’il serait un jour prêt à « travailler » avec lui, répond sans ambiguïté : « En aucun cas. Édouard Philippe incarne ce magma central, sans audace et sans courage, qui a tiré la France vers le fond. Nous n’avons pas besoin d’un robinet d’eau tiède, de la poursuite du “en même temps”. » De son côté, Le Figaro remarque, le 26 mai : « Si Édouard Philippe reste le meilleur atout du bloc central pour se hisser au second tour de l’élection présidentielle et espérer l’emporter, quelle que soit l’identité du prétendant RN, les sondages ne traduisent aucune dynamique en sa faveur. »

    La mémoire longue des Gilets jaunes ?

    Il est vrai qu’Édouard Philippe, c’est un peu le canard sans tête dans une impasse en sens interdit, ne disposant, pour seule réserve électorale que la droite des macronistes et la gauche de ce qui demeure des LR. LFI viendra-t-il à sa rescousse en cas de second tour ? Rien n’est moins sûr. Quant à l’autre « bloc », celui de la France d’en bas, on les voit mal plébisciter celui par lequel la grande jacquerie des Gilets jaunes est arrivée. Ce d’autant plus que le bougre persiste dans l’erreur, affirmant au Figaro, le 20 mai, qu’il ne regrette rien de la baisse de la vitesse sur les routes nationales à 80 km/h, même si concédant : « Peut-être que je le ferais différemment. (…) Je n’ai probablement pas réussi à expliquer, c’est ma responsabilité, que cette mesure n’était pas pour emmerder le monde ou gagner de l’argent, mais pour éviter des accidents. » « Sauver des vies » ? Le propos semble des plus baroques en une société où l’on tue les enfants à naître dans le ventre de leur mère, tandis qu’on s’apprête à zigouiller les vieux en passe d’atteindre la date de péremption. Mais, au fait, l’autre raison de la colère des Gilets jaunes n’était-elle pas la hausse des taxes sur le diesel, décidée par notre sauveteur en chef ? Si. Mais on doute qu’une telle mesure ait été mise en place pour « sauver des vies ».

    Édouard Philippe, tout polytechnocrate soit-il, a encore beaucoup à apprendre. Sur la vie, justement.

    Nicolas Gauthier (Site de la revue Éléments, 3 juin 2025)

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