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Points de vue

  • Canicule mentale...

    Nous reproduisons ci-dessous un coup de gueule de Julien Dir, cueilli sur Breizh-Info et consacré au sectarisme écolo-gauchiste.

     

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    Canicule mentale : les écolos-gauchistes rêvent de notre disparition, mais s’indignent qu’on puisse mourir

    On les voit, on les entend, on les subit. En boucle, depuis des années, les sirènes du climat hurlent dans nos oreilles : « Il fait chaud, on va tous mourir ! » après le « il fait froid, c’est un signe que ça se réchauffe et qu’on va tous mourir » et le « il pleut, c’est lié au réchauffement climatique on va tous mourir ». Les thermomètres s’affolent, les journalistes transpirent, les médecins de plateau paniquent, les écolos twittent en nage. C’est le réchauffement climatique, ma brave dame, l’Apocalypse éco-responsable. Fermez les volets, arrêtez les barbecues, coupez les moteurs thermiques et hydratez-vous — de l’eau du robinet, bien sûr, surtout pas un Coca dans une bouteille plastique, assassin de tortue marine. Encore moins de la climatisation dans les écoles, et si vous allez sous les 26 degrés dans les commerces, on envoie la police de l’écologie vous mettre à l’amende.

    Mais permettez-moi une question simple : pourquoi diable ces gens s’émeuvent-ils autant à l’idée de la disparition de l’humanité, alors que c’est précisément ce qu’ils promeuvent toute l’année ?

    Ils détestent l’homme, mais redoutent sa fin

    C’est une contradiction aussi hilarante qu’abyssale : ces militants du néant, ces prédicateurs de l’extinction douce, geignent à l’idée que l’humanité puisse s’éteindre… alors même qu’ils passent leur vie à prôner son effacement. Car enfin, qui martèle à longueur de colonnes, de podcasts et de tribunes que faire des enfants est un acte écocidaire, que chaque naissance est un fardeau carbone, que l’avortement est un droit sacré, que le suicide assisté est un progrès, et que l’espèce humaine (enfin surtout l’homme blanc) est un virus sur la planète ?

    Qui, sinon eux ?

    Les mêmes qui célèbrent la stérilité comme un acte militant, la solitude comme une victoire, l’utérus comme un champ de bataille à neutraliser. Les mêmes qui transforment chaque revendication LGBT en nouveau modèle anthropologique, et qui considèrent le transhumanisme, la PMA pour toutes, l’auto-identification sexuelle et le polyamour asexué comme l’horizon d’une humanité enfin déconstruite.

    Et les voilà, pourtant, à pleurnicher à l’idée que “la planète ne nous survivra pas”, comme si cela les attristait.

    Le culte de Gaïa contre la vie

    Ne vous y trompez pas : ce ne sont pas des défenseurs de la nature, ce sont des partisans d’un ordre moral totalitaire, masqué sous un vernis verdâtre. Ils n’aiment ni les arbres ni les animaux ; ils haïssent simplement les hommes — surtout ceux qui sont blancs, ont des enfants, un barbecue, un 4×4, et un avis divergent.

    Leur écologie n’est pas une science, c’est une théologie punitive. Elle ne cherche pas à protéger la création, mais à justifier la destruction de notre civilisation. Il faut expier. Se taire. S’excuser d’exister. Et surtout, ne pas se reproduire.

    Mais alors, qu’est-ce qui les dérange tant dans le réchauffement ? Si l’humanité est un fléau, ne devraient-ils pas se réjouir qu’une canicule en finisse avec quelques boomers climato-sceptiques ? Ne serait-ce pas là une épuration naturelle, dans leur logique ? Pourquoi cette panique, si l’effacement de l’espèce est leur Graal ?

    Parce qu’au fond, ils ne veulent pas mourir. Ils veulent que vous, nous, les autres, mourions à leur place.

    Le véritable réchauffement, ce n’est pas celui du climat, c’est celui du délire idéologique. La température des cerveaux a dépassé les 42° dans les bureaux de Bruxelles, dans les salles de rédaction, et sur les bancs de la gauche morale. C’est une canicule mentale, un incendie de la raison.

    Ceux qui rêvent de mondes “dégenrés”, “décarbonés” et “posthumains” nous expliquent avec des trémolos dans la voix que la planète va mal parce qu’il y a encore des gens vivants dessus. Et ils s’affolent quand le thermomètre grimpe. Incohérence ? Non. Hypocrisie.

    Oui, il fait chaud. Et alors ?

    Le climat change ? Sans doute. Il a toujours changé. L’homme s’adapte — ou il disparaît. Mais il ne supplie pas Gaïa à genoux en récitant des mantras inclusifs.

    L’avenir n’appartient pas aux sectaires suicidaires en tongs biodégradables. Il appartient aux peuples enracinés, féconds, conscients d’eux-mêmes et debout. Pas aux effacés de l’histoire qui célèbrent leur propre extinction entre deux shots de soja tiède.

    Alors oui, il fait chaud. Qu’ils transpirent. Nous, on construit.

    Julien Dir (Breizh-Info, 1er juillet 2025)

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  • La liberté d’expression menacée en Europe : une crise civilisationnelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels cueilli sur le site de la Fondation Patriotes pour l'Europe et consacré aux menaces qui pèsent sur la liberté d'expression en Europe.

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

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    La liberté d’expression menacée en Europe: une crise civilisationnelle

    Selon une enquête menée en Allemagne en 2023, 44 % des personnes interrogées estimaient qu’il fallait faire attention à ce qu’on dit en politique, tandis que seuls 40 % déclaraient pouvoir s’exprimer librement – soit le chiffre le plus bas depuis 1990, où 78 % se sentaient encore libres de s’exprimer. Ce sondage en dit long sur l’état de la liberté d’opinion au sein même du moteur politique et économique de l’UE. Des résultats similaires sont observés dans d’autres pays d’Europe occidentale.

    Les sujets controversés restent toujours les mêmes : immigration de masse, islamisation, revendications LGBTQ+, ou encore ingérence de l’Union européenne. Toute personne osant remettre en cause le récit promu par les élites politiques et les médias officiels est rapidement disqualifiée comme étant d’« extrême droite » – avec des conséquences parfois graves, non seulement pour la démocratie, mais aussi pour les libertés individuelles, comme l’a récemment souligné J.D. Vance lors de la conférence sur la sécurité de Munich.

    Une censure sans censeurs : comment l’Europe fait taire sans le dire

    Si les représailles politiques restent moins brutales que dans des pays comme la Chine ou la Russie, on observe néanmoins une inquiétante montée en puissance de la répression : suppression de comptes sur les réseaux sociaux, campagnes de diffamation, licenciements, clôtures de comptes bancaires, sanctions financières, résiliations de bail, interdictions d’association, poursuites pour « discours de haine », voire emprisonnements. Toute personne ayant ne serait-ce qu’un lien lointain avec des cercles conservateurs ou patriotes peut citer des exemples concrets. Et durant la période du COVID, chacun a pu constater jusqu’où le système en place était prêt à aller pour imposer ses choix.

    La nouvelle orthodoxie : quand les “valeurs européennes” justifient l’intolérance

    Certes, des cas similaires ont été recensés en Pologne sous Kaczyński ou en Hongrie sous Orbán, visant cette fois la gauche. Mais le déséquilibre reste manifeste, au détriment des opinions qualifiées de « droitières ». Pourquoi, et comment ? Ces deux questions sont étroitement liées : la gauche a réussi, à travers sa lente conquête des médias, de la bureaucratie et du monde éducatif, à imposer sa vision du monde dans toutes les institutions-clés.

    Résultat : des concepts aussi larges que la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit ou la justice sont désormais interprétés à travers une grille de lecture gauchisante, présentée comme seule légitime , et toutes les autres sont disqualifiées comme « racistes », « nationalistes », « fondamentalistes », « réactionnaires » ou « patriarcales ».

    Une fois ces valeurs redéfinies idéologiquement, leur défense est appliquée avec un zèle implacable via les leviers juridiques et judiciaires , avec parfois des conséquences absurdes : la dignité humaine justifie l’avortement, la tolérance religieuse justifie l’islamisation, la liberté d’expression justifie des lois censurantes, le droit d’asile justifie l’immigration de masse, la démocratie justifie l’exclusion des partis dits populistes, la protection de l’environnement justifie la désindustrialisation, la laïcité justifie l’effacement du christianisme, l’égalité des chances justifie l’endoctrinement scolaire, et la lutte contre la haine justifie le démantèlement des États-nations.

    Depuis au moins deux décennies, d’innombrables institutions ont été créées pour faire appliquer cette nouvelle orthodoxie : ONG, censeurs sur les réseaux sociaux, administrations complexes, sans parler de la multitude d’agences européennes (comme tout récemment le « Conseil européen des services de médias »), tous prétendument créés pour défendre la démocratie, mais œuvrant à restreindre le débat public à un seul cadre idéologique.

    Reconquérir le débat : pourquoi les patriotes doivent gagner la guerre culturelle

    Comment alors résister à cet autoritarisme feutré – et au nom de quelles valeurs ? Paradoxalement, la première question est plus facile à trancher que la seconde. Depuis deux générations, la droite politique a perdu de vue l’importance fondamentale de la guerre culturelle : sauf en cas extrême, les lois ne font que consacrer un changement de mentalité déjà advenu, jamais l’inverse.

    C’est pourquoi il faut d’abord changer les esprits, avant d’espérer réformer les institutions : avant de bâtir une nation, il faut d’abord rebâtir un peuple. C’est dans cette reconquête culturelle et identitaire que les forces patriotiques doivent investir leur énergie, bien plus que dans les campagnes électorales ou les manœuvres de coulisse.

    La seconde question, elle, divise : faut-il défendre les valeurs européennes selon une lecture libérale ou chrétienne ? L’Europe doit-elle être pensée comme un projet de souveraineté ou comme une civilisation ? L’économie doit-elle obéir à une logique libertarienne ou sociale ? Ces choix structurent non seulement la manière de mener la bataille culturelle, mais aussi la conception même de la liberté d’expression. Même si l’on résiste à la tentation d’imposer le silence aux adversaires, la question du fond reste entière : reconnaît-on l’existence de valeurs absolues, et doit-on gouverner en fonction d’elles ?

    Si l’on considère que la vie commence à la conception, que l’Europe est une civilisation chrétienne, qu’il n’existe que deux sexes, ou que la propriété individuelle est inviolable, il devient difficile d’imaginer financer des ONG ou des médias qui défendent l’inverse. Bien sûr, on peut (et on doit) faire preuve de magnanimité à l’égard des opinions divergentes, mais après des années de radicalisation croissante, est-il encore réaliste de croire à un retour au statu quo ante des années 1980, avant la révolution woke, comme certains l’espèrent ?

    Il nous faudra sans doute, un jour, renoncer à pleurer l’âge d’or du libéralisme des années 1970–1980, né dans des conditions historiques et économiques très spécifiques, qui ne reviendront pas. Quand le « centrisme radical » des baby-boomers aura disparu, les trois forces idéologiques majeures – islam, wokisme et patriotisme – pourront-elles coexister pacifiquement, sans que nos sociétés n’explosent au préalable, révélant à tous les mensonges et les illusions ? Pour l’heure, tous les signes pointent vers une aggravation des tensions. Et si cette dynamique se poursuit, les conflits qui traverseront l’Europe de demain seront bien différents des débats d’aujourd’hui sur la liberté d’expression…

    David Engels (Fondation Patriotes pour l’Europe, 29 juin 2025)

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  • L’américanisation linguistique de l’Union européenne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yannick Sauveur cueilli sur le site d'Euro-Synergies et consacré à l'américanisation linguistique de l'Union européenne...

    Yannick Sauveur, docteur en sciences de l’information et de la communication, a été actif, dans les années soixante et soixante-dix au sein de la mouvance prônant l’unification européenne, inspirée par Jean Thiriart. Il vient de publier récemment L'américanisation de la société française.

     

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    L’américanisation linguistique de l’Union européenne

    Si mon essai sur l’américanisation de la société française [1] traite du cas français, il est évident, hélas, que les constats que je fais s’appliquent très largement à l’Europe dans son ensemble, voire à ce qu’on appelle improprement l’Occident. J’ai écrit un long chapitre relatif à l’acculturation linguistique. Même si l’américanisation recouvre tous les aspects de la vie courante : arts, musique, vêtement, restauration, tourisme, il en est un qui me paraît essentiel, être le problème numéro 1, c’est celui de la langue nationale qui est en voie de disparition. En disant nationale, j’entends le français en France (ou Wallonie, ou Québec ou Suisse romande), l’allemand en Allemagne, l’italien en Italie, le castillan en Espagne, etc. Les ravages de la domination culturelle américaine sont, faut-il le déplorer, identiques dans tous les pays se soumettant avec une facilité déconcertante à la colonisation américaine. Le linguiste italien Antonio Zoppetti rappelle le propos de Churchill selon qui « Le pouvoir de dominer la langue d’un peuple offre des gains bien supérieurs à ceux de lui enlever des provinces et des territoires ou de l’écraser en l’exploitant. Les empires du futur sont ceux de l’esprit. »[2]

    L’américanisation n’est pas récente. Le déferlement culturel U.S., déjà présent dans la première moitié du 20ème siècle, prend son envol avec la fin de la 2ème Guerre mondiale : chewing-gum, bas Nylon, cigarettes blondes, coca-cola envahissent les territoires libérés. Ces nouveaux produits de consommation sont associés à un message subliminal, celui de liberté et c’est ainsi que la majorité des peuples vont entendre cette nouvelle occupation que certains nommeront plus tard une colonisation douce. Les Accords Blum-Byrnes et le Plan Marshall signés respectivement en 1946 et 1947 vont accélérer la domination politico-économico-culturelle tant il est vrai que tout est lié et qu’une domination qui ne serait que militaire n’aurait pas de sens, ce qu’a bien compris le politiste et ancien conseiller de Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski, pour qui « La domination culturelle des États-Unis a jusqu’à présent été un aspect sous-estimé de sa puissance globale. »

    Voilà pour le contexte historique. En ces années 40 et 50, les langues nationales sont encore épargnées. Au début des années 60, un auteur français, Etiemble, écrit un pamphlet, Parlez-vous franglais ?[3]. À la même époque des auteurs italien ou allemand auraient pu, tout aussi bien, écrire Parlez-vous italianglese ? ou Parlez-vous germanglais ? Etiemble fustige (déjà !) le sabir atlantique (« une langue au niveau le plus bas ») et l’invasion de l’anglais. Succès éditorial remarquable mais fiasco du point de vue de son influence. La lecture du livre d’Etiemble, à 60 ans de distance, prête à sourire tant il est vrai que les parking, dancing, building, pressing, lunch, business, fair-play, teenagers paraissent bien ordinaires à nos oreilles des années 2020. Pour s’en convaincre, il n’est pas inutile de citer quelques-uns des mots et expressions couramment utilisés dans les médias grand public : les masters, les think tanks, les followers, les like, les posts, les happy hours, le management, les managers, le turn-over, le feedback, le merchandising, l’inévitable black friday, le coach et le coaching avec ses variantes, equicoach et equicoaching, le coworking, le leadership, les leaders, les show room, les fast food, le drive et les drive in, les hamburger, check in et check out, les looser, les spots diffusés en prime time, les podcasts et les émissions en replay, les talk show, un full time job, les news qui se déclinent en news magazines, en newsletter, le body language, les start-up, faire son coming out (très en vogue dans la classe élitaire de la politique et/ou du spectacle), les check up, les crowfunding (financement participatif), le coliving et autre storytelling. En lisant la presse, je découvre que ThereSheGoes est une application pour aider les femmes à entreprendre ou encore qu’un escape game permet de sensibiliser sur les handicaps invisibles. Quant à la team mise à toutes les sauces, elle fait presque partie du langage courant et dans son sillage, la dream team. J’ai vu récemment un panneau intitulé « Espace Street Workout » qui invite à respecter la charte éthique de la Fédération Mondiale de Street Workout[4] et de Calisthénics. J’arrête là cet exercice épuisant qui n’est pas une spécificité française. En Italie comme en France dans les aéroports ou dans les gares, les portes d’embarquement sont des gates !  

    À cela ajoutons la transformation de nos villes, tant les périphéries avec les mêmes enseignes, les mêmes publicités, les centres-villes dont les vitrines se parent de slogans ou accroches anglo-saxonisées (Haircuts and Shaves BARBER SHOP Professionnal Service, L’Ideal Coffee - Working Café – Salad Bar – Petite restauration). On reste confondus devant pareille bêtise qui, hélas, se répand à toute vitesse.

    Ce langage, le franglais (Etiemble), le gallo-ricain pour Henri Gobard, le globish[5], langage réduit à 1.500 mots, syntaxe et grammaire simplifiées, voire la très expressive okeïsation, n’est qu’un des aspects de l’américanisation du langage. J’ai indiqué ailleurs[6] qu’il y avait deux types d’américanisation : Américanisation du riche, américanisation du pauvre (insidieuse), américanisation voulue (recherchée) ou subie, le résultat est le même. Et les deux publics peuvent se rejoindre et se retrouver dans un McDo. Cette américanisation subliminale de nos cerveaux (François Asselineau) n’est que la résultante d’un travail de sape en amont opéré depuis des décennies par des gouvernants serviles, des journalistes aux ordres, et plus généralement les élites complices de cette dégradation sans oublier une certaine bourgeoisie qui, par mimétisme, par snobisme envoie ses rejetons aux States (une année pour passer le bac américain, ou études supérieures complètes). Pour ceux-là, l’anglo-américain est une première langue à égalité avec la langue maternelle : les curriculums vitae sont rédigés exclusivement en anglais, même pas en bilingue langue maternelle/anglais ! Toutes les productions scientifiques sont majoritairement en anglais. C’est une erreur de croire que la richesse scientifique doive s’exprimer en anglais pour être reconnue. Le mathématicien Laurent Lafforgue (médaille Fields 2002) considère que, contrairement à l’opinion commune, ce n’est pas grâce à la vigueur et à la qualité de l’école française de mathématiques que les mathématiques françaises continuent à être publiées en français, mais, tout à l’inverse, parce que cette école continue à publier en français qu’elle conserve son originalité et sa force.[7]

    Les conférenciers s’expriment en anglais même s’il y a la traduction simultanée. Comment s’en étonner lorsque le Président de la République, Emmanuel Macron, s’obstine, contre tout bon sens, à ne pas utiliser la langue qui fut celle de la diplomatie pendant des siècles. Loin d’être un cas isolé, d’autres dirigeants, ainsi Mario Draghi, ancien Président du Conseil, ancien Président de la B.C.E., fait ses discours en anglais depuis des années.  La francophonie, elle-même, est en berne mais comment ne le serait-elle pas avec une secrétaire générale de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), Louise Mushikiwabo (photo), élue en 2018 et réélue en 2022, dont la candidature a été présentée en anglais par le président du Rwanda, Paul Kagame. Il est vrai que le Rwanda a remplacé en 2008 le français par l’anglais en tant que langue obligatoire à l’école !

    Comment imaginer qu’Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer, Donald Tusk, quand ils se réunissent parlent dans une autre langue que l’anglo-américain ?

    Les young leaders ne sont plus une spécificité franco-américaine. On les retrouve en Italie, en Allemagne, et même… en Afrique (Promotion 2023 de la French-African Foundation sous le haut patronage du Président Emmanuel Macron et du Président Paul Kagame). Les élites atlantistes sont associées aux cercles et organisations mondialistes : Fondation Rockefeller, Fondation Ford, Bilderberg Group, Aspen Institute. L’anglo-américain est tout naturellement la langue de communication pour ces participants du Bilderberg Group (réunion 2023) : Edouard Philippe, ancien Premier ministre français, Albert Bourla, Président de Pfizer, Paolo Gentiloni, Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la fiscalité et à l’Union douanière, à la Commission européenne, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, etc. La présidente du Conseil italien et proche de Trump, Giorgia Meloni, fait partie de Aspen Italia.

    Léopold Sédar Senghor (photo), prévoyait que le français pourrait être à la fois la langue de l’unité européenne, la langue véhiculaire du bassin méditerranéen et celle de l’unité de l’Afrique ! Hélas ! Celui qui a tant œuvré pour la francophonie serait bien amer de constater que l’anglais règne en maître dans toute l’Union européenne alors que l’anglais n’est langue officielle d’aucun pays de l’U.E*. À l’appui de l’anglais comme langue de l’U.E., les partisans invoquent le coût des traductions alors que la richesse induite par la diversité des langues est de loin supérieure au coût, en réalité négligeable.[8]

    Dans une Europe débarrassée de la domination anglo-américaine, une authentique politique d’Éducation nationale devrait avoir pour mission l’apprentissage, dès l’entrée dans l’enseignement secondaire, de trois langues (en plus de la langue maternelle) et se poursuivre dans l’enseignement supérieur avec l’approfondissement d’une langue autre que l’anglais. Encore faudrait-il que dès le plus jeune âge, tant dans les familles que dans l’enseignement primaire, le civisme fût la règle : respect de sa langue maternelle (ou d’adoption pour les immigrés) et apprentissage rigoureux de celle-ci. Les patrimoines linguistiques nationaux doivent être protégés. Il est inutile d’empiler des lois alors qu’il suffit d’appliquer strictement les lois existantes (loi Toubon en France), ce qui suppose que les publicitaires, et autres communicants, révisent prestement leur vocabulaire.

    Les partenariats et financements des organismes promouvant les langues nationales doivent être développés : Alliance Française, Goethe Institut, Institut Cervantes, etc. Le multilinguisme des élites doit être promu avec la connaissance minimale de l’allemand, de l’espagnol et du français. Est-ce utopique ? Oui, assurément dans le cadre actuel de l’U.E. mais certainement pas dans le cadre d’une Europe qui veut recouvrer les moyens de sa puissance, et la défense et la restauration des langues nationales en font partie. Avant toute chose, tout complexe d’infériorité doit être banni. La domination culturelle (et donc linguistique) anglo-saxonne n’est pas synonyme d’une quelconque supériorité mais renvoie à notre soumission voulue, acceptée.

    Yannick Sauveur (Euro-Synergies, 27 juin 2025)

    * Note Métapo infos : La langue anglaise reste la deuxième langue officielle de deux pays de l'UE : l'Éire et Malte...

     

    Notes:

    [1] Yannick Sauveur, L’américanisation de la société française, Éditions Aencre, 2024.

    [2] Winston Churchill, Discours aux étudiants de Harvard, 6 septembre 1943.

    [3] Etiemble, Parlez-vous franglais ? Gallimard, 1964.

    [4] Le code éthique du Street Workout correspond, peu ou prou, à ce qu’on entendait par esprit sportif au temps de Pierre de Coubertin. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?!

    [5] Contraction de Global et English, Jean-Paul Nerrière, ancien vice-président d’IBM USA serait à l’origine du globish.

    [6] Cf. Questions-réponses, site Eurasia.

    [7] Cité in Claude Hagège, Contre la pensée unique, Odile Jacob, 2012.

    [8] Cf. Claude Hagège, Contre la pensée unique, Op.cit.

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  • Europe en déclin : et si la France était son dernier espoir ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 20 juin 2025 et consacrée au rôle que pourrait jouer, dans certaines conditions, la France dans le redressement de l'Europe...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                                 

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  • Pendant que des hommes meurent…

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Philippe Duranthon cueilli sur Geopragma et consacré à l'impuissance de l'Europe. Jean-Philippe Duranthon est haut-fonctionnaire et membre fondateur de Geopragma

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    Pendant que des hommes meurent…

    Depuis plus de trois ans Ukrainiens et Russes meurent en Ukraine, et nul accord n’est en vue. Depuis dix-huit mois Israéliens, Gazaouis, Libanais, Palestiniens et maintenant Iraniens meurent au Proche Orient, et nul ne sait jusqu’où l’embrasement va s’étendre. En Asie Indiens et Pakistanais (deux puissances nucléaires, est-ce un hasard ?) ont su stopper l’escalade militaire qu’ils avaient initiée mais tous les pays se préparent pour un affrontement dont Taïwan sera l’enjeu.

    Pendant que des hommes meurent, les Occidentaux se réunissent et discutent, réaffirment la beauté des valeurs dont ils se réclament et se chamaillent à propos de pourcentages (de droits de douane, de part du PIB consacrée à la Défense). Chaque épisode diplomatique, économique ou militaire, chaque déclaration du président américain confirme ce que personne ne voulait voir jusqu’alors : le profond déséquilibre existant entre des Etats-Unis dominateurs, qui n’en font qu’à leur tête, et une Europe dans leur totale dépendance.

    Pendant que des hommes meurent, l’Union européenne veut être reconnue comme une puissance mais elle est seule à se voir telle ; elle n’intéresse pas grand monde, s’est montrée incapable de faire avancer le dossier ukrainien et personne ne lui demande son avis sur les évènements du Moyen Orient [1]. Réduire la politique à l’édiction de nouvelles normes et de nouveaux règlements ne fait pas rêver grand monde sur la planète.

    Pendant que des hommes meurent, les dirigeants français, depuis leurs bureaux parisiens ou en parcourant le globe, distribuent bons et mauvais points et adressent à tous (sauf aux Algériens) conseils, jugements péremptoires et admonestations. La France fait semblant de ne pas voir qu’incapable de prendre les mesures que nécessitent l’état de ses finances et son délabrement sociétal, elle a perdu sa crédibilité et n’est plus, au mieux, qu’écoutée poliment. Pendant que des hommes meurent, les députés, lorsqu’ils abandonnent leurs invectives habituelles, ne s’accordent que sur une repentance qui ne change rien au passé et ne prépare pas à l’avenir [2].

    Pendant que des hommes meurent, gouvernements et partenaires sociaux discutent à perte de vue, comme ils le font depuis des décennies, de la façon de pérenniser le régime de retraite alors que tous nos voisins ont, depuis longtemps, su faire prévaloir le réalisme sur le dogmatisme et engager les évolutions nécessaires (on peut au passage s’étonner qu’un pays incapable juridiquement de supporter quelques santons dans une mairie ou une statue de la Vierge au bord d’une route ait recours à un conclave, terme d’essence religieuse, pour trouver la solution miracle).

    La France n’a plus les moyens d’avoir, dans le monde et en Europe, le leadership dont elle se vante souvent, à peine ceux d’une influenceuse dont le nombre de followers diminue régulièrement. Depuis plus de trente ans le jeu politique national a pour objectif de repousser les réformes nécessaires et d’endormir les mécontents par un assistanat sans cesse accru. Ne soyons pas surpris des résultats.

    Jean-Philippe Duranthon (Geopragma, 23 juin 2025)

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  • La révolution arc-en-ciel : un totalitarisme participatif...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au "grand bordel arc-en-ciel", tel qu'il a été décrit et analysé par le journaliste Martin Peltier...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, ainsi que plusieurs essais, dont La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021), Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023) et, dernièrement Occident go home ! - Plaidoyer pour une Europe libre (Via Romana, 2024).

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    La révolution arc-en-ciel : Martin Peltier dénonce un totalitarisme participatif

    Martin Peltier, journaliste et auteur de nombreux essais, avait déjà traité en 2019 et en 2020 de la révolution arc-en-ciel. Mais l’essai qu’il vient de publier aux Éditions du Verbe Haut, Le Vrai Nom du grand bordel : Arc-en-ciel[1] élargit notablement l’analyse et la perspective. En réalité, c’est un véritable dictionnaire historique et raisonné de la révolution arc-en-ciel qu’il nous livre, abondamment documenté et sourcé, en 36 entrées développées dans un style direct et percutant, car Martin Peltier a, on le sait, le sens des formules choc. Derrière le « grand bordel » qui emporte actuellement l’Occident dans son tourbillon, l’auteur s’efforce de mettre en lumière la cohérence d’une idéologie, d’un agenda et de réseaux à l’œuvre. Car la révolution arc-en-ciel est multimodale puisqu’elle vise « la construction multidimensionnelle d’un homme nouveau sur une terre nouvelle[2] », sous des cieux nouveaux.

    Un projet à la convergence de plusieurs utopies

    Pour Martin Peltier le projet utopique de l’arc-en-ciel repose sur la convergence de trois mouvements principaux : la peur climatique et des pandémies, matrice de l’écologisme punitif et de la dictature sanitaire, l’idéologie du genre – c’est-à-dire la révolution par le sexe – et la promotion de l’immigration sans limite, au nom de l’antiracisme.

    Trois utopies qui reposent sur l’idéologie et non sur la réalité.

    Au début de son essai, Martin Peltier montre ainsi que ces évolutions ne doivent rien à la fatalité naturelle mais traduisent un projet conscient porté par des oligarchies et des idéologues, principalement anglo-saxons. C’est pourquoi l‘arc-en-ciel inverse tout : « le réel est pris pour virtuel et vice-versa[3] » et l’arc-en-ciel est avant tout une inversion radicale du christianisme. Pendant que « la transgression est devenue norme sociale[4] » en Occident.

    Martin Peltier montre ainsi que l’arc-en-ciel repose sur « la communauté de pensée et d’action entre l’extrême gauche radicale, les élites occidentales, économiques, intellectuelles, religieuses, politiques, militaires et les institutions internationales[5] ». On pensera sur ce plan au concept de cathédrale développé par le théoricien conservateur américain Curtis Yarvin.

    Car, pour l’auteur, la révolution arc-en-ciel résulte de « la fusion de trois internationales : celles de l’or, du socialisme et de l’humanisme maçon[6] ».

    La révolution par le haut

    Mais Martin Peltier s’en prend aussi, et c’est son originalité, aux faux diagnostics : selon lui, la révolution arc-en-ciel n’a rien d’hyperlibérale car elle est conduite en Europe par des oligarchies issues de la gauche et elle ne nous fait pas entrer dans un monde orwellien.

    Car le monde orwellien était postsoviétique, alors que l’arc-en-ciel repose sur un soft totalitarisme qui se présente sous une forme séduisante. De même, pour lui, la révolution arc-en-ciel ne se réduit pas au wokisme car elle est « une révolution de l’élite longuement pensée dans des cénacles intellectuels, des décennies avant que les woke ne se sentent et se disent woke[7] ».

    Martin Peltier élargit ainsi l’analyse développée par Christopher Lasch dans sa Révolte des élites : la révolution arc-en-ciel est une « rupture imposée par le haut[8] » qui se sert de la cause des minorités pour imposer sa domination, dans le temps long. Et qui joue en permanence sur différents registres pour faire avancer son agenda, comme on dit au Forum de Davos.

    Un totalitarisme participatif

    L’arc-en-ciel se définit par le mouvement : « Ceux qui ont le droit de bouger sont les bons, nous, l’arc-en-ciel. Ceux qu’on entrave sont les mauvais, les nations, la vieille école, les automobilistes[9]. » Un mouvement sans fin mais pas sans but, puisqu’il ne vise rien de moins que de changer l’homme et de gouverner le monde.

    La révolution arc-en-ciel avance en faisant peur (peur du climat, des pandémies, de la guerre…), mais elle-même ne doit pas faire peur pour ne pas susciter la révolte des masses.
    Elle s’impose pour cette raison par le consensus des organisations internationales et des ONG, qui véhiculent son idéologie et son projet. Ou par le consensus des humanistes médiatiques et des scientifiques.
    Martin Peltier reprend ainsi le principe d’imbibition par lequel l’arc-en-ciel imprègne progressivement tout le corps social occidental : il « n’avance pas en convainquant mais en enveloppant, en engloutissant[10] ».

    L’auteur n’hésite pas à définir l’arc-en-ciel comme un totalitarisme participatif, car « tout le monde est maton et maté[11] », tout le monde est surveillant et surveillé, comme on l’a vu lors de l’épidémie de Covid-19. Et finalement il y a nous « qui donnons notre assentiment à tout cela, et qui devenons, leçon après leçon, des esclaves volontaires, responsables et admiratifs[12] ».

    Une révolution mondialiste mais pas mondiale ?

    Au terme d’un constat implacable et documenté, on pourra regretter que l’auteur ne nous fournisse pas de pistes de salut, clef en mains : c’est donc à nous de les trouver.

    Son constat vaut surtout pour l’Occident en outre, car le reste du monde se montre plutôt rétif à la révolution arc-en-ciel. Si l’arc-en-ciel se veut mondialiste, il n’est pas pour autant mondial, car il incarne avant tout le déclin de notre civilisation et fait, heureusement, figure de repoussoir pour les civilisations émergentes. Un aspect que l’auteur aurait pu également développer.

    Mais avec Le Vrai Nom du grand bordel, Martin Peltier nous donne, on le voit, matière à réfléchir sur ce qu’est devenue notre civilisation et sur le nouveau totalitarisme qui s’installe en Occident, sous les couleurs trompeuses de l’arc-en-ciel. C’est pourquoi il faut le lire car il nous donne l’occasion d’une prise de conscience salutaire.
    Tout en n’ayant pas peur puisque, dans le monde réel, l’arc-en-ciel n’est qu’un mirage visuel fugace…

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 juin 2025)

     

    Notes :

    [1] Peltier (Martin), Le Vrai Nom du grand bordel : Arc-en-ciel – Au bout de la révolution, un empire et sa religion, Les Éditions du Verbe Haut, 2025. 23 euros.
    [2] Peltier (M.), op.cit., p. 10.
    [3] Ibid., p. 92.
    [4] Ibid., p. 299.
    [5] Ibid., p. 62.
    [6] Ibid., p. 97.
    [7] Ibid., p. 62.
    [8] Ibid., p. 66.
    [9] Ibid., p. 80.
    [10] Ibid., p. 131.
    [11] Ibid., p. 164.
    [12] Ibid., p. 194.

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