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Métapo infos - Page 1700

  • Contre l'homogénéisation planétaire !

    Dans notre rubrique archives, nous mettons en ligne un éditorial de Robert de Herte (alias Alain de Benoist), dans la revue Eléments (n°100, mars 2001), consacré au localisme.

     

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    L'heure de la micropolitique
     
    A l'époque de la modernité, la politique a été pensée de façon essentiellement institutionnelle ou constestataire de l'institution. Le pouvoir central était l'enjeu des pratiques et des luttes politiques. Quand les mécontents étaient trop nombreux, on assistait à des mouvements de colère, voire à des insurrections. Aujourd'hui, on assiste à une implosion. On ne se mobilise plus, on se détourne. Non seulement les pouvoirs officiels sont de plus en plus impuissants, mais l'abstention ne cesse de progresser. D'autant plus coupés du peuple qu'ils veulent être " proches de lui ", les politiciens ont beau assurer de façon pathétique leur " souci de transparence ", leurs programmes n'intéressent plus.
    Ceux qui ne comprennent pas que le monde a changé s'en désolent. Voyant s'effacer leur paysage familier, ils éprouvent un sentiment de dissolution. Ils confondent la fin d'un monde - le leur - et la fin du monde. Ils oublient que l'histoire est ouverte, et que ce qui se défait annonce des recompositions nouvelles. Comme la vague, dit Michel Maffesoli, qui avance alors qu'elle paraît reculer.
    Il ne faut pas en effet se tromper sur ce mouvement de retrait, en l'interprétant par exemple comme une " désertion " de type classique. Il s'agit en effet d'une nouvelle secessio plebis. Comme parfois chez l'individu, le corps ne suit plus. Mais ici, c'est du corps social qu'il s'agit. Dans un mouvement de sédition instinctive, ce corps social se dérobe à la conscience de l'institution, de la puissance sociétale. Il ne se reconnait plus dans l'institué, dans la classe politique. Ce n'est pas qu'il est devenu indifférent à tout. C'est seulement qu'il a compris que la vraie vie est ailleurs.
    Cette dynamique est déroutante parce que, contrairement à ce que l'on voyait autrefois, elle ne se finalise pas. Elle n'est pas guidée par de vastes théories, et ne se fixe pas de grands objectifs à atteindre. Les grandes notions abstraites (patrie, classe, progrès, etc.) à la lumière desquelles on avait voulu changer le monde pour le rendre meilleur, avec pour seul effet de le rendre pire, apparaissent désormais comme vides de sens. L'Histoire (avec une majuscule) est désertée au profit des histoires particulières, les " grands récits " au profit des narrations locales. Après quinze siècles de doctrines qui prétendaient dire comment le monde devait être, on en revient à l'idée que le monde doit être pris tel qu'il est. Il ne faut pas avoir peur de ce mouvement, de ce foisonnement à la fois opaque et prometteur.
    La mondialisation, qui constitue désormais le cadre de notre histoire, n'est pas moins paradoxale. D'un côté, elle est unidimensionnelle, semblant provoquer partout l'extinction de la diversité sous toutes ses formes. De l'autre, elle entraîne une fragmentation inédite. Ce faisant, elle restitue la possibilité d'un mode de vie " autopoïétique ", fondé sur l'auto-organisation à tous les niveaux, et d'abord la possibilité d'un type de pratique démocratique qui était devenu impossible dans des ensembles unitaires trop grands.
    L'action locale permet en effet d'envisager un retour à une démocratie directe, de type organique et communautaire. Une telle démocratie, prenant en compte aussi bien le moment de la délibération que celui de la décision, implique d'abord une large participation. Elle repose ensuite sur les notions de subsidiarité et de réciprocité. Subsidiarité : que les collectivités puissent le plus possible décider par elles-mêmes pour ce qui les concerne, en ne déléguant au niveau supérieur que la part de pouvoir qu'elles ne peuvent exercer. Réciprocité : que le pouvoir de décider donné à quelques-uns soit assorti du pouvoir donné à tous de contrôler ceux qui décident. Une telle démarche répond à la définition du pouvoir donné par Hannah Arendt, non comme une contrainte, mais comme un pouvoir de faire et d'agir ensemble. Elle revient à penser la vie politique à partir de la notion d'autosuffisance, en cherchant à créer les conditions de cette autosuffisance à tous les niveaux : familles élargies ou recomposées, communautés de quartier, de villes et de régions, comités locaux, systèmes intercommunaux, écosystèmes et marchés locaux.
    La Révolution de 1789, consacrant les droits de l'individu indépendamment de toute appartenance communautaire, a voulu mettre fin au système des associations, auquel elle reprochait de faire écran entre l'individu et l'Etat souverain. Rousseau n'était pourtant pas hostile au régime associatif, dont Tocqueville devait faire après lui l'un des outils de la liberté. Au XIXe siècle, le modèle de la représentation n'a cessé d'être concurrencé par celui de l'association. " L'idée proudhonienne du fédéralisme, rapporte Joël Roman, fut explicitement proposée en opposition à la représentation politique, et le mouvement ouvrier naissant se retrouva davantage dans la notion d'association." (La démocratie des individus, Calmann-Lévy, 1988, p. 129). Ce modèle a par la suite inspiré les expériences les plus diverses (conseillistes, communautaires et coopératives). Il renaît aujourd'hui, avec une portée nouvelle.
    La notion de communauté est directement liée à celle de démocratie locale. En même temps qu'une réalité humaine immédiate, la communauté est un instrument de création de l'imaginaire social. C'est à partir d'elle qu'il est possible aujourd'hui de recréer le collectif. La dimension collective associe ceux qui ont une cause à faire valoir en commun : appartient à ma communauté celui qui, dans la vie de tous les jours, ets confronté aux mêmes problèmes que moi. Mettre l'accent sur les communautés revient à réhabiliter les " matries " charnelles, concrètes, à côté de la patrie abstraite, surplombante, anonyme et lointaine. Ce réenracinement dynamique, ouvert, n'est pas de l'ordre de la régression, de la clôture ou du sur-place. Il privilégie les notions de réciprocité, d'entraide, de solidarités de proximité, d'échanges de services et d'économies parallèles, de valeurs partagées. La résistance à l'homogénéisation planétaire ne peut se faire qu'au niveau local.
    Penser globalement, agir localement : tel est le mot d'ordre de la micropolitique. Il s'agit d'en finir avec l'autorité et l'expertise qui viennent d'en haut, édictant à partir du sommet de la pyramide des règles générales, en même temps qu'avec une société où la richesse augmente au même rythme que se défait le lien social. Contre la mentalité d'assistance et l'Etat-Providence, il s'agir de travailler à la reconstitution de réseaux de réciprocité, à la resocialisation du travail autonome, à l'apparition de nouvelles " niches " sociales, à la multiplication des " noeuds " au sein des " réseaux ". Il s'agit de faire réapparaître l'" homme habitant " (Pierre George) par opposition à l'homme qui n'est que producteur ou consommateur. Il s'agit de remettre le local au centre, et le global à la périphérie. Retour au lieu, au paysage, à l'écosystème, à l'équilibre. La vraie vie est ailleurs !
     
    Robert de Herte (Eléments n°100, mars 2001)
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  • Le siècle des totalitarismes...

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier dans leur collection Bouquin un recueil de Tzvetan Todorov, intitulé Le siècle des totalitarismes. D'origine bulgare, spécialiste de l'histoire des idées, l'auteur a consacré une partie importante de son oeuvre à l'étude de ce phénomène. 

     

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    "Il inclut Face à l’extrême, une analyse de la vie morale dans les camps de concentration allemands et soviétiques (1991) ; Une tragédie française, récit et analyse d’un épisode peu connu de la Libération, qui se déroule dans le centre de la France (1994) ; L’Homme dépaysé, série d’études sur la vie au temps du communisme dans le pays natal de l’auteur, la Bulgarie, sur la fin des régimes communistes en Europe de l’Est, sur les procès pour crimes contre l’humanité qui se sont tenus en France (1996) ; et Mémoire du mal, tentation du bien, réflexion sur le XXe siècle et le rôle qu’ont joué en Europe les régimes nazi et communiste (2000).
    Ce volume propose des clés pour mieux comprendre l’histoire européenne du siècle passé. Il explore plusieurs aspects du phénomène totalitaire : son idéologie, les métamorphoses de la morale dans les camps de concentration, la vie quotidienne aux pays du « socialisme réel », la psychologie des « sauveteurs » au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les formes que prend aujourd’hui la mémoire de ce passé douloureux.
    La portée de l’expérience vécue sous les régimes totalitaires déborde le domaine du politique : ces régimes constituaient, d’une certaine façon, des laboratoires à ciel ouvert, à l’échelle du pays entier. Il ne faudrait pas que les leçons qu’on peut en tirer, au prix de tant de souffrances, soient oubliées : les régimes totalitaires eux-mêmes sont derrière nous, mais leurs séquelles orientent toujours la politique des pays européens, comme en témoignent les tensions entre l’Est et l’Ouest ou les luttes idéologiques à l’intérieur de chaque pays.
    Pour la présente édition, Tzvetan Todorov a rédigé une ample introduction, « Le totalitarisme entre le passé et le présent », qui situe ses recherches les unes par rapport aux autres et les complète par un examen des nouvelles idéologies dominant notre monde, le messianisme démocratique et l’ultralibéralisme."

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  • Le grand Charles !

    Le numéro 53 de Flash, le journal gentil et intelligent, est paru. On y trouve un dossier sur De Gaulle, le "grand Charles", avec les points de vue d'Alain de Benoist, d'Alain Soral et d'Arnaud Guyot-Jeannin, notamment, ainsi que, bien sûr, toutes les rubriques habituelles. 

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    Au sommaire :

    40 ans après sa mort le Grand Charles entre totem et tabous Un dossier exclusif !

    • L’homme qui disait “non” ! Par Alain DE BENOIST

    • Visionnaire à courte vue ? Par Arnaud GUYOT-JEANNIN

    • Un bilan globalement positif Par Alain SORAL

    • Le drame des harkis Jean-Claude LAURET dénonce !

    Massacre des chrétiens d’Irak : À qui profitent le crime ? Témoignage exclusif de Bagdad en pages 8 & 9

    Loi Gayssot et “escroquerie à la Shoah” : L’historien Paul-Éric Blanrue et Topoline s’énervent en page 11&12

    Pour vous abonner en ligne et en toute sécurité : http://www.flashmagazine.fr/

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  • A propos des banlieues...

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    Le mardi 23 novembre 2010, sur Radio Courtoisie, aura lieu le Libre journal des enjeux actuels (de 21h30 à 23h) dirigé par Arnaud Guyot-Jeannin sur le thème : Les banlieues malades de la France. Invités : Alain de Benoist (Directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, éditorialiste à la revue Eléments) et Pierre Le Vigan (Essayiste et collaborateur de la revue Eléments). L'émission sera rediffusée le jeudi 25 novembre à la même heure. 

    Elle peut être écoutée sur le site de Radio Courtoisie ou sur le blog de la radio.

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  • Transfiguration...

    Les éditions Bellicum ont récemment publié Transfiguration, un roman d'espionnage de Szczepan Twardoch, un des espoirs de la littérature polonaise, lecteur de Chateaubriand et Rivarol, inspiré par Jünger et Marai et revendiquant la filiation de Raspail et Volkoff.

    Les pemières pages du livres peuvent être consultées sur le site personnel de l'auteur.

    A découvrir !

     

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    "La Pologne des années quatre-vingts.

    Le rideau de fer commence à rouiller et le système communiste, en apparence si solide, vacille. Un changement inéluctable se dessine à l’horizon. Un simple changement de régime ? Ou alors une transfiguration téléguidée ? Un jeune officier de la police politique, spécialisé dans l’infiltration de l’Église, découvre une conspiration ou plutôt des conspirations imbriquées les unes dans les autres à la mode des poupées russes...

     

    En plus d’être un captivant polar qui tient le lecteur en haleine jusqu’au bout, Transfiguration décrit avec précision l’univers des services communistes, et particulièrement leurs méthodes  de noyautage de l’Église catholique. Entre Volkoff et Raspail, filiation volontiers revendiquée par l’auteur, voici un brillant «Mon curé chez les tchékistes». Ou plutôt l’inverse."

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  • Entretien avec Jean-Claude Michéa

    Nous reproduisons ici un entretien avec Jean-Claude Michéa mis en ligne sur le site d'Egalité et Réconciliation. Comme toujours, brillant, percutant et clair !

    Les thèmes abordés sont les suivants : Le libéralisme et sa logique, la privatisation des valeurs, le nomadisme d’Attali, la démission de la gauche, la croissance, le jeunisme, la logique du don, les partageux, le NPA de Besancenot.


    Entretien avec Jean-Claude Michéa
    envoyé par oligarchie. - L'info video en direct.

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