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Métapo infos - Page 1371

  • La France des cathédrales...

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    Le numéro de mai 2013 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque. 

    Le dossier est consacré à la France des cathédrales. On pourra y lire, notamment, des articles de François Bousquet ("Un grand élan vers le Ciel" ), d'Olivier Maulin ("Les chantiers de la foi", "Notre-Dame de Paris, Notre-Dame de France", "Viollet-le-Duc, le recréateur"), de Mathilde Gibelin ("Une géographie sacrée"), de Philippe Maxence ("La cathédrale des compagnons") ou de François-Laurent Balssa ("La cathédrale retrouvée") ainsi qu'un entretien avec Alain Erlande-Brandenburg ("La grande leçon des cathédrales est dans leur pérennité").

    Hors dossier, on pourra aussi lire des articles de Gilles Gaetner ("Affaire Cahuzac. La République des scandales"), de Julien Thouery ("Gauche-Droite. Un clivage en question", "Edouard Berth. Un socialisme nietzschéen"), de Jean-François Gautier ("Le siècle du théâtre des Champs-Elysées" ou de Philippe d'Hugues ("Jean Forton, romancier de l'«inquiète adolescence»") ainsi qu'un entretien avec Dany-Robert Dufour ("L'égoïsme est en train de tuer le meilleur du libéralisme"). Et on retrouvera aussi  les chroniques de Patrice de Plunkett ("Héros et témoins") et d'Eric Zemmour ("La rançon de l'impuissance").

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  • Le bal des faux-culs...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 10 mai 2013, dans laquelle il réagit aux 1000 morts provoqués, au Bangladesh par l'effondrement, le 24 avril 2013, d'un immeuble qui abritait des ateliers de confection travaillant pour des marques occidentales...

     


    Bangladesh, le plus grave accident industriel... par rtl-fr

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  • Un grand film de droite ?...

    Dans le flot des films de divertissement qui se bousculent sur les écrans de cinéma, il est possible de dénicher ici ou là une pépite. Ainsi, dans cet article cueilli sur Causeur, Ludovic Maubreuil, dont on peut régulièrement lire les articles consacrés au cinéma dans la revue Eléments, nous explique pourquoi le film Jack, le chasseur de géant mérite d'être vu.

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    Jack, le chasseur de géant, un grand film de droite ?

    Si Jack, le chasseur de géants est de droite, ce n’est pour commencer pas celle que l’on peut qualifier de libérale-conservatrice et qui « ne se définit plus que comme force de conservation des avantages acquis par les classes dominantes »1. Sa transposition cinématographique est le héros impavide, peu porté sur la compassion qui vient toujours à bout de déclassés et dégénérés en tout genre, afin que ses contemporains puissent continuer à se la couler douce.
    Cette droite-là et ce type de héros-là se bornent à demeurer la force d’appoint des sociétés capitalistes, œuvrant pour que chacun continue d’y consommer en paix. Le film de Bryan Singer, malgré son titre, ne valide nullement ce schéma mais il ne fonctionne pas davantage comme ces films d’aventures qu’on pourrait considérer cette fois comme « de gauche », du moins la gauche dans sa version sociale-démocrate. La victoire y est obtenue par l’entremise d’antihéros instables, atteints de divers complexes, mais secondés brillamment par les fiers représentants de diverses minorités, dont la solidarité est idéalement agissante (sur ce point, le dernier exemple en date est certainement Battleship de Peter Berg).
    C’est une toute autre formule qui est ici à l’honneur, car c’est bien l’association de la fille du Roi, d’un chevalier et d’un pauvre paysan qui vient à bout de l’ennemi, triade qui illustre parfaitement ce qu’était la droite à son origine, et qu’elle a depuis si souvent renié, soit une opposition radicale à l’individualisme comme à l’utilitarisme des Lumières, réalisée, toujours selon les mots d’Alain de Benoist, par « l’union naturelle de l’aristocratie et du peuple contre leur ennemi commun : la bourgeoisie »2… C’est bien de cette droite-là, chevaleresque et désintéressée, ayant le sens de l’honneur et l’esprit du sacrifice, que Jack, le chasseur de géants, nous conte l’histoire !
    Désintéressée car lorsqu’il découvre ébloui les trésors des géants, Jack est bien davantage dans la contemplation de leur beauté que dans le désir de leur possession.
    Sens de l’honneur et esprit de sacrifice de même, car le chevalier Elmont, après avoir accompli sa mission consistant à retrouver la princesse capturée, tiendra au mépris de toute prudence, à rester seul dans le pays des géants, afin de venger l’honneur de son roi. Ce roi qui suscitera d’ailleurs un peu plus tard l’admiration de son armée, en combattant à ses côtés alors que tout semble perdu.
    Un roi ni grotesque ni sanguinaire, ni sénile ni indifférent, prêt à sacrifier sa fille pour sauver le royaume, mais prêt aussi à mourir pour défendre celui-ci, un roi à qui l’on reste fidèle sans hésitation, en bref un roi comme on n’en fait plus, tout particulièrement au cinéma où les tyrans succèdent aux monarques déchus…
    Ce qui cimente cette attitude héroïque, c’est à la fois le tribut payé à l’Histoire et un sens aigu de la hiérarchie. La droite a en effet souvent tendance à idéaliser le passé, à pleurer les mondes perdus, à célébrer le temps d’avant, à témoigner de ce que les traditions oubliées ont permis de fonder. C’est le sens du prologue sous la forme d’une légende racontée à la princesse et à Jack enfants, celle du roi Erik qui forgera leur caractère audacieux mais se révélera plus tard véridique, faisant même dire à un personnage cette phrase typiquement de droite : « à partir de maintenant, comprenez que ce que vous ont raconté vos pères était vrai ! ». Le film exalte de la même façon la relation maître-élève, laquelle préside à l’articulation de l’autorité et de la transmission, reconfigurée à tout instant selon les mérites de chacun.
    Ainsi le chevalier accepte-t-il, sans jalousie hors de propos, l’ascendant de Jack après que celui ait tué un géant, tandis que ce dernier reconnaît, sans honte inappropriée, l’expérience et la bravoure du chevalier quand il s’agit d’affronter les hommes.
    L’absence de ressentiment entre ces deux personnages est d’ailleurs tout à fait inhabituelle à une époque où l’équipée n’a plus grand sens, humiliations et compétitions formant, en bonne logique libérale, la base de la plupart des récits d’initiation. Une autre phrase vient alors illustrer que c’est bien par l’acceptation de l’ordre pyramidal entre les êtres qu’on accède à la liberté : « il y a quelqu’un derrière moi… » est ainsi employée au début du film par Jack lorsqu’il repousse avec difficulté des brigands importunant une femme (qui s’avère être la princesse) et que ceux-ci soudain s’agenouillent. Jack comprend qu’il est impossible qu’ils s’inclinent devant lui, en effet la garde est arrivée dans son dos. Plus tard, ce sera le chevalier Elmont qui voyant les géants, en plein cœur de la bataille, mettre un genou à terre, se fera la même remarque ; derrière lui une force plus grande encore sera apparue.
    Avec son respect scrupuleux de la hiérarchie et son admiration pour le panache des formes passées, la droite a fort logiquement la passion des signes distinctifs et des attributs glorieux (le chevalier remet à Jack une plaque en argent signifiant qu’il fait partie des leurs), professant un fétichisme certain pour l’objet en tant que relique ou talisman : c’est tout le sens de cette couronne qui a le pouvoir de faire plier les géants. Ils ne peuvent en effet renier ce symbole qui oblige, ce signe qui fait sens, sans se renier eux-mêmes. Nous ne sommes pas là devant le mirage qui berne la raison, comme dans Oz où le héros met en déroute ses ennemis par une entourloupe (celle d’une projection monumentale de son visage sur un écran de fumée), mais bien face à la puissance irrationnelle, et donc rituelle, d’un objet sacré.
    Mais alors, si l’on suit le raisonnement jusqu’au bout, les géants seraient-ils donc des bourgeois ? Ils le sont en effet et cela est clairement démontré par les trésors qu’ils entassent, sans autre but que leur accumulation, sans savoir jouir d’eux autrement que par leur quantité, laissant en particulier muette la harpe d’or ! Le bourgeois qui thésaurise, comme le disait Emmanuel Mounier, est bien « cet homme qui ne se meut que parmi des choses, et des choses utilisables, destituées de leur mystère »3.
    Contre leur conception du monde, le film de Bryan Singer identifie clairement ses valeurs. Il dénonce ceux qui n’agissent qu’en fonction de leur seul intérêt, comme le conseiller Roderick qui, coiffé de la couronne magique, utilise le pouvoir des géants à son unique profit. Et il glorifie ceux qui vouent leur existence à ce qui la dépasse, tel Jack se servant au contraire de la couronne pour chasser les géants, lesquels menacent à ses yeux l’essentiel : l’harmonie du royaume qui l’a vu naître. C’est surtout en cela finalement que Jack, le chasseur de géants est un grand film de droite.

    Ludovic Maubreuil (Causeur, 20 avril 2013)


    Notes :

    1. Alain de Benoist, Mémoire vive, Editions de Fallois, 2012.
    2. Entretien in Eléments n°118, 2005
    3. Écrits sur le personnalisme (1949), Editions du seuil, 2000
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  • Le trotskisme dégénéré...

    Les éditions Les Bouquins de Synthèse nationale viennent de publier Le trotskisme dégénéré, un court ouvrage de Patrick Gofman. Correcteur, ancien trotskiste, ancien collaborateur de L'Idiot international et du Choc du mois, Patrick Gofman est l’auteur d’une dizaine de livres, parmi lesquels Les Blondes préfèrent les cons (Edition des Autres, 1979), coécrit avec Pierre Marcelle de “Libération”, ou l'excellent Cœur-de-Cuir (Flammarion, 1998) dans lequel il raconte sa jeunesse engagée. Il a également écrit Vengeances de Femmes (Fol’Fer, 2011) et Le dictionnaire des emmerdeuses (Grancher, 2012). Ceux qui connaissent la verve pamphlétaire de l'auteur ne rateront pas ce nouvel ouvrage !

    Ce livre peut être commandé ici.

     

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    " Pourquoi la chaloupe trotskiste coule-t-elle avec le "Titanic" stalinien ?

    Parce qu'elle est à sa remorque !

    Depuis 1938, le trotskisme, dans ses mille et une chapelles, se présente comme la direction alternative du prolétariat révolutionnaire mondial.

    La disparition du pouvoir soviétique, l'effondrement électoral et moral du PCF devrait donc ouvrir un boulevard aux trotskistes ? Eh bien, non. Les remous de l'immense naufrage stalinien entraînent vers le fond les frêles esquifs de son opposition de gauche.

    Patrick Gofman décrit ici avec précision, brièveté, références, humour et cruauté, les dégénérescences parallèles des staliniens et des stalinains, leur choc fatal avec l'iceberg de l'Histoire, leurs derniers gargouillis dans l'eau glaciale. "

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  • Les errements de la pensée stratégique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Conesa, cueilli sur son blog Chronique de la décadence heureuse et consacré à l'incohérence de la pensée stratégique française en matière d'alliances dans le monde arabo-musulman...

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont Les Mécaniques du chaos : bushisme, prolifération et terrorisme (L'Aube, 2007) et La fabrication de l'ennemi (Robert Lafont, 2012) ainsi que d'un excellent polar géopolitique, intitulé Dommages collatéraux (Flammarion, 2002) .

     

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    Les errements de la pensée stratégique
    Arabie saoudite, Pakistan, Iran : qui est l'ennemi principal ?

    Les négociations sur le programme nucléaire de la République islamique reprennent avec le régime de Téhéran. L’Iran est le seul pays contre lequel six ou sept ouvrages en vente en librairie appellent à la guerre, semblant ainsi occuper la place d’ennemi principal. Pourtant en Afghanistan et au Mali, nos soldats sont face à des islamistes, catégorie salafistes jihadistes, les mêmes qui cherchent aujourd’hui à détourner les révolutions du Printemps arabe en Tunisie, en Lybie, en Egypte, au Yémen, ou organisent des kidnappings et des attentats meurtriers en Irak. La matrice géopolitique de la famille religieuse des Salafistes ? l’Arabie saoudite, le Pakistan et accessoirement le Qatar.  Pourquoi donc un tel silence sur le phénomène? 
    Les droits de l’homme, Riyad en ignore le sens même (sans parler des droits de la femme). On peut avec raison critiquer les élections en Iran mais pas en Arabie saoudite où le concept est Haram (théologiquement mauvais).  Aucune pratique religieuse autre que l’Islam n’est tolérée sur tout le territoire saoudien, jusques et y compris dans les Ambassades étrangères. Le Conseil des oulémas réglemente la vie quotidienne de la théocratie saoudienne sans que cela ne suscite la moindre critique des intellectuels occidentaux. Une main de voleur coupée en Arabie saoudite devrait autant révolter qu’au Mali ou à Téhéran. 14 des 19 terroristes du 11 septembre venaient d’Arabie saoudite. Les Occidentaux veulent convaincre Téhéran d’abandonner Assad en Syrie mais se taisent sur  la répression de la révolution démocratique à Bahrein par… l’Arabie saoudite. La déclaration officielle de soutien de Riyad à l’opération française au Mali, se fait toujours attendre.  
    Le Wahhabisme, doctrine exclusive du régime saoudien est la forme la plus intolérante  des quatre écoles juridiques de l’Islam, l’Hanbalisme poussé à son paroxysme par Mohamed Ibn Abd El Wahhab. La destruction de sites « profanes » a commencé dés 1806 quand Ibn Saoud a rasé à Médine, le Baqi, cimetière qui contenait les restes des compagnons du Prophète. La tombe de Mahomet faillit également être démolie. Cette politique s’est poursuivie par la destruction des Bouddhas de Bamyan par les Taliban. C’est cette même idéologie qu’on a vu en action en Algérie pendant la guerre civile (destruction de sites maraboutiques, assassinat d’imams officiels, de fillettes qui allaient à l’école,….), ou au Mali aujourd’hui où les Salafistes ont pratiqué la lapidation suivant la même législation que celle applicable à Riyad (et pas seulement à Téhéran). Arabie saoudite et Pakistan envoient à travers le monde leurs prédicateurs et leurs livres propagandistes. Pour sa formation, c’est au Pakistan que s’est rendu Mohamed Merah, pays où Ben Laden et les chefs talibans ont trouvé refuge. Le seul réseau de vente de technologies nucléaires moderne, est celui d’Abdul Qadeer Khan, le père de la Bombe pakistanaise actuellement en résidence surveillée (et non pas en prison). 
    Dans la hiérarchie des ennemis des Salafistes, les grandes écoles juridiques de l’Islam, le soufisme ou le Chiisme sont à peine moins maléfiques que les autres religions monothéistes. Si bien que le monde islamique est aujourd’hui déchiré par une véritable guerre de religions. Les violences intra-musulmanes déchirent Syrie, Irak, Yémen, Afghanistan, Pakistan, Bahreïn, Liban… où Chiites (quels que soient leurs noms) et Sunnites se livrent des combats sanglants. En Arabie Saoudite, les Chi’ites n’ont aucun droit et à Téhéran, capitale de 13 millions d’habitants, la république islamique n’accepte aucune mosquée dédiée aux Sunnites… Les mosquées de Tombouctou et Gao, typiques du rite malékite, ont été détruites par les Khmers verts d’AQMI… Les relations deviennent violentes entre Frères musulmans et salafistes en Tunisie, en Lybie et en Egypte… La terreur jihadiste tue plus de musulmans que d’autres croyants. Les 100 000 morts de l’Algérie des années noires, l’Irak victime d’attentats kamikazes quotidiens durant la Choura, l’Afghanistan où les Hazaras chiites redoutent le retour des Taliban sunnites, démontrent que l’espace arabo-musulman est bel et bien déchiré par une sanglante guerre de religions.   
    L’aveuglement stratégique occidental est-il volontaire ou inconscient ? La seconde hypothèse ne peut jamais être totalement jamais exclue comme l’ont prouvé les invasions militaires catastrophiques, soviétique puis otanienne, en Afghanistan ou en Irak. Mais la résilience dans l’erreur pose problème. L’attention s’est longtemps fixée sur la poussée des Frères Musulmans, opposition la plus visible aux dictatures « modernistes » soutenues par l’Occident, sans prêter attention à la poussée des Salafistes financés par l’Arabie saoudite et le Qatar  et formés dans les madrasas pakistanaises. Le danger stratégique est aujourd’hui la matrice géopolitique salafiste. Notre aveuglement ne nous place-t-il pas de fait aux côtés d’un de nos pires ennemis, champion d’un des deux camps de la guerre de religion qui déchire le monde arabo-musulman, guerre dans laquelle nous n’avons aucun intérêt. Est il indispensable de soutenir l'un des camps dans la guerre de religion qui déchire le monde musulman? C'est pourtant ce que nous faisons en nous alignant sur le Qatar et l'Arabie saoudite. 
    Le sultan ottoman avait pris fait et cause pour les protestants durant nos guerres de religion. Pour quel bénéfice ?
     
    Pierre Conesa (Chronique de la décadence heureuse, 2 mai 2013)

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  • Suburbia ?...

    Les éditions Inculte viennent de publier Suburbia, un essai de Bruce Bégout. Philosophe, maître de conférences à l’université de Bordeaux, Bruce Bégout a publié plusieurs essais, dont Zéropolis : L’expérience de Las Vegas (Allia, 2002) et De la décence ordinaire (Allia, 2008) ainsi qu'une fable dystopique intitulée Le Park (Allia, 2010).

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    " Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter du pain. Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizza errent le soir sans fin dans les rues mal éclairées. Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services. Nous sommes dans la suburbia lorsque les bretelles d’autoroute constituent les repères spatiaux habituels. Nous sommes dans la suburbia si le temps que nous passons à garer notre voiture est inférieur à cinq minutes. Nous sommes dans la suburbia si, où que nous nous trouvions, notre horizon visuel est rempli de panneaux de signalisation. Nous sommes dans la suburbia là où les parkings désertés constituent des lieux de sociabilité nocturne. Nous sommes dans la suburbia si un centre commercial représente un pôle d’attraction hebdomadaire voire quotidien. Nous sommes dans la suburbia lorsque nous comptons les distances en temps et non en espace à parcourir. Nous sommes dans la suburbia lorsque l’expression « en ville » ne signifie plus rien. Nous sommes dans la suburbia là où les paraboles tournées vers le ciel abondent sur les toits et les balcons d’immeubles. Nous sommes dans la suburbia si le temps passé devant la télévision excède celui passé au travail et dans les transports. "

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