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Métapo infos - Page 1374

  • Le crétin tel qu'on le parle...

    Les Editions de Paris viennent de publier Le crétin tel qu'on le parle ou le jargon des élites, un court recueil de Pierre Chalmin, qui avait déjà publié le Dictionnaire des injures littéraires (L'Editeur, 2010 ; puis Livre de poche, 2012). Nous reproduisons ci-dessous la recension que Christopher Gérard a fait de ce livre sur le site de Causeur.

     

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    Du crétinisme

    « Un aimable raté aux yeux du monde. Un réactionnaire selon les critères de l’époque. Catholique et Français. Anarchiste de droite si cette notion a un sens : j’entends qu’on me fiche la paix, mais je suis un partisan fervent de l’ordre imposé à autrui ! » Ainsi se définissait Pierre Chalmin, auteur d’un Dictionnaire des injures littéraires fort remarqué, dans un entretien qu’il m’a accordé naguère. Autodidacte, rebelle résolu, l’homme a survécu en corrigeant ou réécrivant des manuscrits pour le compte de divers éditeurs, « observatoire idéal de l’indigence tant grammaticale qu’intellectuelle de nos contemporains ».
    Cette indigence, qu’il baptise crétinisme sans doute en raison de son caractère dogmatique, il en dresse un tableau qui suscite tantôt l’hilarité, tantôt la consternation : Le Crétin tel qu’on le parle ou Le jargon des élites, petit dictionnaire de l’imposture contemporaine, qui fait songer aux si précieux Maux de la langue de Michel Mourlet ou au travail de nettoyage linguistique entrepris sur la toile par Renaud Camus. Dédié à la mémoire d’Emile Littré, ce Crétin tel qu’on le parle nous exhorte à ne pas nous laisser contaminer par le délire verbal des cuistres, des snobs et des ignares. Comme le dit Chalmin, « la vie est courte, autant la vivre en français » ! Sus aux journalistes, aux politiciens, aux publicitaires qui triturent notre langue, l’émasculent et l’enlaidissent ! Sus aux zombies télégéniques, aux incompétents logorrhéiques, aux écrivaillons conformistes ; sus aux élites de pacotille !
    Anglicismes, d’addiction à trader (sans oublier l’ignoble booster) ; barbarismes, d’astérix à rabattre les oreilles ; pléonasmes, de s’avérer vrai au grotesque celles et ceux ; clichés, d’exclusion à enjeu de société ;  langue de bois, d’ethnies (qui n’existeraient plus) à jeunes : Pierre Chalmin n’en rate pas une, qu’il illustre et définit avec esprit. Nuançons : il y a des oublis, évidemment, tel cet insupportable la maman de François H.
    Bref, cet opuscule se révèle un outil de dépollution mentale.

    Christopher Gérard (Causeur, 2 juin 2013)

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  • Marchés, machines et mafias...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la soumission de l'oligarchie qui nous gouverne à la loi du divin marché...

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    Marchés, machines et mafias

    Les oligarques sont hantés par « les marchés ». Que pensent-ils ? Que vont-ils faire ? Les taux d’intérêts, les dettes, les budgets nationaux, tout dépend des « marchés » qui réduiraient à peu de choses les marges de manœuvre des Etats. L’austérité est une contrainte ! La déflation salariale une nécessité… sauf pour les grands patrons et les banquiers qui touchent des sommes mirobolantes !

    Le discours biaisé sur « les marchés » invoque pour se justifier la théorie économique : les marchés sont efficients, ils sont le thermomètre de l’activité générale, ils adressent les signaux qui permettent les investissements judicieux. Sur « les marchés », les opérateurs sont beaucoup plus pertinents que les régulateurs et la dérégulation maximale est par conséquent la condition de la bienfaisante concurrence.  Telle est la vérité que nous devrions accepter, avec enthousiasme ou résignation selon les cas.

    En haut lieu, on est persuadé que  « les gens » réagissent simplement aux stimuli des campagnes de communication. Ils ne savent pas que la théorie économique invoquée est comme la lumière d’une étoile morte ? Ils ont oublié que la crise commencée en 2007-2008 a détruit la légende de l’efficience des marchés financiers ? Admettons. Mais il suffit de regarder la télévision pour savoir ce qu’il en est des « marchés ».

    Ecoutons Philippe Béchade sur BFM Business (1). Ce spécialiste de la Bourse décrit semaine après semaine la hausse prodigieuse du cours des actions et les gains gigantesques des spéculateurs. Quand on peut réaliser des profits inouïs en quelques heures, on renonce à investir dans l’économie où il faut patienter plusieurs années avant de rentabiliser ses investissements. Les « marchés » aspirent toutes les liquidités mais ce n’est ni un signe d’efficience, ni une preuve d’autonomie. Philippe Béchade montre que Wall Street est alimentée par la Banque centrale des Etats-Unis (FED) qui ne cesse de créer de la monnaie. « La FED achète le marché », elle «fait monter le marché, c’est totalement mécanique » car ce sont les machines qui prennent les décisions à la place des boursiers : « on se repose sur les algorithmes » (2). Tels sont les mécanismes qui produisent chez les financiers une euphorie d’autant plus inquiétante que, pour la première fois dans l’histoire, « les actifs sont totalement déconnectés de toute activité », alors qu’auparavant on spéculait à partir d’une réalité – par exemple les nouvelles technologies ou l’immobilier. C’est clairement dit : les marchés financiers ne sont plus des thermomètres mais des bombes à retardement et les signaux qu’ils envoient ne s’adressent qu’à eux-mêmes : acheter toujours plus puisque tout le monde achète car cette fois il est certain que les arbres monteront jusqu’au ciel ! Le divin marché est une construction fictive vouée à s’effondrer dans la panique.

    Ce n’est pas tout. Un livre récent, qui se lit comme un roman noir (3), prouve documents à l’appui que les mafias ont prospéré en Italie, aux Etats-Unis et en Russie grâce à la déréglementation ultralibérale et à la globalisation financière. Les activités des délinquants en cols blancs – de l’évasion fiscale aux diverses formes de corruption – sont de plus en plus mêlées aux trafics des mafias constituées comme telles et les grandes figures du crime organisé copinent avec les vedettes de la politique, du spectacle et du sport. « Il est tout aussi dangereux d’être gouverné par l’argent organisé que par le crime organisé », disait Roosevelt. Nous voyons aujourd’hui que le crime et l’argent gouvernent ensemble le système mondialisé de la prédation.

    La scène du crime est sous les yeux des citoyens. Mais chacun n’en voit qu’une petite partie, qui à elle seule montre la puissance presque désespérante de l’ennemi – et sa séduction car la corruption procure d’immédiats agréments. Pour vaincre l’argent et le crime organisé, il faudra restaurer l’Etat et remettre toutes les forces dont il dispose au service du bien commun. Il faut faire la révolution par la loi et pour la nation, avec un chef d’Etat digne de ce nom.

    Bertrand Renouvin (Le Blog de Bertrand Renouvin, 2 juin 2013)

     

    Notes :

    (1) Chronique du 22 mai.

    (2) En gros, un algorithme est une suite d’instructions précises données à une machine à calculer.

    (3) Jacques de Saint Victor, Un pouvoir invisible, Les mafias et la société démocratique 19ème – 20ème siècle, Gallimard, 2012. Ce livre sera présenté dans notre prochain numéro.

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  • Le totalitarisme économique...

    Les éditions L'Æncre viennent de publier Le totalitarisme économique - Manipulations mondiales et répression financière, un essai de Christophe Poitou

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    Dans votre livre, vous prophétisez une sorte d’Apocalypse froide : ce qui nous menacerait serait non pas une crise financière cataclysmique, mais au contraire la fin des crises financières…

    L’oligarchie est mauvaise perdante. Elle ne laissera pas ce qu’on appel le système, qui est un « tout subtil et maléfique », se faire balayer par une crise économique, ce qui pourtant serait logique. Elle s’est laissé surprendre en 2008 par Lehman, mais ne se fera probablement pas avoir ainsi deux fois, elle prendra toutes les mesures nécessaires. À commencer par le refinancement ad libitum des agents financiers en difficulté présentant un risque systémique. Il s’agit d’éviter une crise trop monstrueuse qui se transformerait en crise politique majeure avec éventuellement l’arrivée au pouvoir de partis de sensibilité nationale ou l’avènement de telle ou telle situation qui la dérangerait trop. En fait, si on prend les choses avec du recul on peut dire que d’une certaine manière l’oligarchie se refinance elle-même dès qu’elle est en difficulté. Dans les faits, ce à quoi nous assistons depuis quelques temps.

    Elle ne peut donc en quelques sorte jamais être en difficulté ni être en passe être renversée ?

    Un krach obligataire dantesque aurait déjà du éclater en 2009/2010. Cela n’a pas été le cas. Certes, Sarkozy, Papandréou, Berlusconi ou Monti ont sauté, mais ça ne change pas grand-chose. Le système lui-même, lui, est toujours là. L’oligarchie a pris les mesures nécessaires sans la moindre légitimité ou consultation démocratique pour se maintenir et empêcher toute crise grave.

    Quelles sont ces mesures ?

    Ce sont ces mesures – en fait, ces sales méthodes – que j’examine une par une dans mon livre : la création monétaire dans ces diverses variantes, l’allongement de la maturité des titres, le partage forcé de la valeur ajoutée, l’extorsion fiscale, l’exportation de l’inflation, les manipulations des taux de change, ainsi que la manipulation à mon avis la plus satanique de toutes : les taux d’intérêt inversés ou négatifs. J’examine aussi les diverses formes de répression financière dont le cas de Chypre fournit actuellement un exemple incroyable. La méga-gaffe récente du commissaire européen Jeroen Dijsselbloem sur le fait que la répression financière à Chypre pourrait être éventuellement transposé chez nous fait froid dans le dos !

    Le masque tombe…

    À vrai dire, c’est déjà en partie le cas. On s’apprête en France à puiser de force dans l’épargne de M. et Mme Dupont pour financer les HLM faute de pouvoir faire de la création monétaire et de la dette comme avant ! Dernière combine en date (avril 2013) évoquée pour refinancer les agents en difficulté sans toucher à la dette publique centrale : la mise à contribution forcée de l’assurance vie des particuliers pour soutenir les entreprises en difficulté. On parle là d’un détournement de près de 100 milliards. Rapport à attendre entre la notation financière du titre et la santé de l’entreprise : probablement très faible !… Soit du mensonge pur et simple ! 

    Une crise majeure n’est donc pas envisageable ?

    Si, peut-être qu’en dépit de toutes ces mesures oligarchiques, une crise éclatera quand même… Ça ne me dérangerait pas d’ailleurs. Je dirais même que j’espère me tromper ! Vivement un monstrueux ouragan obligataire qui fasse valdinguer les puissants et emporte tout sur son passage de son souffle puissant et vengeur. Mais je n’y crois pas trop, hélas… Le rôle des apatrides cosmopolites est d’ailleurs significatif dans cette stabilisation totalitaire que nous voyons actuellement : ils sont massivement pour la création monétaire en occident car elle préserve le système tel qu’il est et dans lequel ils ont de bonnes places… 

    Ils ne vont donc pas se tirer une balle dans le pied et se limoger eux-mêmes ?

    Évidemment… En revanche, lorsque qu’ils n’ont pas de places assez bonnes à leur goût ou n’arrivent pas à se saisir d’actif réels, c’est l’inverse, ils essaient de renverser le système et non de le maintenir. Logique ! Ils utilisent alors la déflation et non la création monétaire, à savoir la fuite des capitaux ou alors des phénomènes déstabilisants : sortie de capitaux, par exemple… Ils font régulièrement le coup en Russie… C’était le cas avant 1917 et c’est le cas actuellement sous Poutine… Chez nous, c’est le contraire, ils essaient de stabiliser de force le système. 

    Qu’en concluez-vous ?

    Certes, techniquement nous pouvons vivre sur l’héritage de nos ancêtres encore un peu. L’économie peut continuer quelques temps toute seule comme un poulet sans tête, sans son noyau spirituel, car elle est très mécanisée et rodée dans ces process. Hop ! vous appuyez sur le bouton d’une machine à laver et ça marche tout seul pendant une heure… Mais l’économie ne survivra pas éternellement à l’affaiblissement de sa cause, c’est-à-dire à l’affaiblissement de la population française de souche qui l’a créée. 

    Bonne question, ça : qui a créé l’économie française ?

    Les banquiers qui sont souvent des gros mégalomanes vous diront parfois qu’ils ont à eux tous seuls financé et créé la sidérurgie ou les chemins de fer. La vérité, c’est plutôt que c’est le dur labeur des paysans au cours des siècles qui a fondamentalement accru les rendements et dégagé une main-d’œuvre qui a permis l’essor de l’industrie.  Voyez aussi ce qui se passe en Afrique du Sud. En dépit des taux de croissance nominaux flatteurs qui ne veulent pas dire grand-chose, le pays entre dans une phase de délabrement grave car les Sud-Africains d’origine européenne qui ont créé cette économie s’en vont. Un article est paru d’ailleurs sur ce thème dans le pourtant très politiquement correct The Economist : South Africa cry the beloved country.

    Christophe Poitou, propos recueillis par Fabrice Dutilleul

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  • Aux sources des consciences et cultures politiques...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin s'interroge sur les sources des consciences et cultures politiques des différents pays. Selon lui, la menace écologique et environnementale sera, dans les prochaines années, le nouvel axe politico-stratégique sur lequel les Etats-Unis appuieront leur volonté de domination...

     


    Aux sources des consciences et cultures politiques par realpolitiktv

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  • Le matin des magiciens...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer dans leur collection de poche Folio, avec une superbe couverture, Le matin des magiciens, de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Un livre qu'on peut considérer comme la "bible" du réalisme fantastique. A découvrir ou à relire...

     

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    " Ce livre n'est pas un roman, quoique l'intention en soit romanesque. Il n'appartient pas à la science-fiction, quoiqu'on y côtoie des mythes qui alimentent ce genre. Il n'est pas une collection de faits bizarres, quoique l'Ange du Bizarre s'y trouve à l'aise. Il n'est pas non plus une contribution scientifique, le véhicule d'un enseignement inconnu, un témoignage, un documentaire, ou une affabulation. Il est le récit, parfois légende et parfois exact, d'un premier voyage dans des domaines de la connaissance à peine explorés."

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  • La diplomatie française, otage des pétromonarchies...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ardavan Amir-Aslani, cueilli sur Atlantico et consacré aux errements de la diplomatie française dans l'affaire syrienne. D'origine iranienne, Ardavan Amir-Aslani est avocat au barreau de Paris et est aussi l'auteur de plusieurs essais, dont Iran, le retour de la Perse (Picollec, 2009).

     

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    La diplomatie française, otage des pétromonarchies

    Auto-disqualifiée par son excès de zèle dans le conflit en Syrie, la France a décidé de jouer le tout pour le tout. C’est-à-dire l’armement des « rebelles », au risque d’un embrasement généralisé qui emporterait le Liban et la Jordanie et dont l’onde de choc provoquera immanquablement la rupture de cet « équilibre de la terreur » qui existe entre l’Iran et Israël. Ce jusqu’au-boutisme français est remarquable dans le sens mathématique du terme. Rien ne peut le justifier ou l’expliquer si ce n’est l’aliénation politique et diplomatique. C’est à se demander si la perception parisienne du conflit syrien n’a pas été totalement phagocytée par le wahhabisme !  

    Alors que les Américains et les Russes – les premiers par pragmatisme politique, les seconds par atavisme idéologique - veulent sérieusement trouver une sortie politique au drame syrien, le gouvernement socialiste joue à la surenchère et au pourrissement de la situation. D’abord en ralliant à sa cause belliqueuse les pays européens qui, à l’exception du Royaume-Uni, étaient plutôt défavorables à l’armement des « rebelles » en Syrie, et non point syriens, car l’on sait maintenant que des milliers de djihadistes sont des arabes non syriens et même des européens, qui combattent l’armée syrienne beaucoup plus par fanatisme religieux que par passion démocratique. Ensuite, en affichant son véto contre la participation de l’Iran aux prochaines négociations à Genève, sous le prétexte que ce pays joue un rôle dans la crise syrienne. Si cela est vrai, raison de plus de l’inclure ou alors il faudrait exclure également la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, trois pays dont l’implication directe dans ce conflit n’est plus un secret pour personne.

    Le but du prochain sommet de Genève 2, initiative russe que Washington n’a pas pu rejeter, est de réunir précisément tous les protagonistes de cette guerre : les représentants du régime syrien comme l’opposition hétéroclite, les puissances régionales comme les membres du Conseil de sécurité au sein de l’ONU. Le gouvernement syrien a déjà donné son accord pour y participer, mais pas encore l’opposition dite « démocratique » dominée par les frères musulmans, qui refuse de s’asseoir à la table de négociation, préférant les actions terroristes au compromis politique !

    Cela est visible aussi dans la décision européenne de lever le blocus sur l’armement des « rebelles », une décision obtenue grâce aux pressions franco-britanniques, ainsi que dans les récentes accusations portées contre l’Etat syrien, selon lesquelles les militaires utiliseraient des armes chimiques contre les « rebelles », voire même contre les populations civiles. Avant de quitter Bruxelles, Laurent Fabius a en effet déclaré qu’il y avait « des présomptions de plus en plus fortes, de plus en plus étayées, d’usage localisé d’armes chimiques en Syrie ». Ce qu’un haut diplomate ne peut pas affirmer au risque de subir le syndrome Colin Powell ( !), un grand quotidien parisien peut s’en charger en publiant un reportage accablant pour le régime syrien. Les affirmations et les « preuves » se substituent alors aux « présomptions », et les propos d’un Grand reporter, si honnête soit-il, deviennent plus crédibles que ceux tenus, le 5 mai dernier, par Carla Del ponte : « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin… Selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin ». La magistrate suisse, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, s’exprimait au nom de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU et quoique l’on ait pu dire par la suite, Carla Del Ponte n’a jamais démenti sa première déclaration.

    Plus compétents et mieux renseignés que les technocrates du Quai d’Orsay, les services de renseignement français savent que plusieurs groupes armés en Syrie , dont le plus important, le Jebhat Al-Nusrat, appartiennent à l’internationale islamo-terroriste, y compris Al-Qaïda. Est-ce ce radicalisme islamiste que les héritiers de Jean Jaurès cherchent à conforter ? Peut-on soutenir en Syrie ce que l’on combat au Mali et au Niger ? Vouloir exclure l’Iran de ce sommet qui le concerne autant qu’il l’implique dévoile ces grands paradoxes de la politique française dans le traitement du péril islamiste et dénote les limites de la stratégie française ainsi que l’ignorance des véritables enjeux géopolitiques dont certains technocrates du Quai d’Orsay font preuve.

    Il est peut-être grand temps pour la diplomatie française de retrouver son autonomie. Les intérêts de la France et ceux du Royaume-Uni sont historiquement antagoniques, et pas seulement au Moyen-Orient. A plus forte raison les ambitions du pays de de Gaulle et celles du wahhabisme mondial.

    Ardavan Amir-Aslani (Atlantico, 2 juin 2013)

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