Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 1380

  • Aux origines de la théorie du « gender »...

    Un ami nous a fort opportunément signalé cet excellent article du sociologue Michel Maffesoli, publié sur Nouvelles de france et consacré à la théorie du genre... Auteur important, Michel Maffesoli a publié en 2012, aux éditions du CNRS, un essai intitulé Homo eroticus - Des communions émotionnelles.

     

    theorie_genre.jpg

     

    Aux origines de la théorie du « gender »

    Tout cela a un côté hystérique. Un petit grain de folie qui traverse la France. Mais, au fond, si « cette loi » suscite tant de passion, n’est-ce point parce qu’elle est insensée, en ce qu’elle croit au sens de l’Histoire ?

    Croyance largement partagée, il faut en convenir. Croyance qui est au fondement même du mythe du Progrès. Mais ce que l’on oublie par trop souvent, c’est que ce dernier n’est que la forme profane du messianisme d’origine sémite. L’homme ayant été chassé du Paradis par la faute originelle, il s’agit de réintégrer celui-ci. Qu’il soit céleste ou terrestre.

    Et ce péché originel, qu’était-il, sinon que les yeux d’Adam et d’Eve « s’ouvrirent et connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuiers et se firent des pagnes », (Genèse, 3, 7). En bref, ils découvraient la différence, et donc la complémentarité. Ils quittaient le vert paradis d’une enfance indifférenciée pour accéder à la rude et dure loi naturelle de l’altérité sexuelle.

    Et le désir profond de la « Cité de Dieu », tout comme celui d’une société parfaite, est de revenir à une androgynie originelle, où le sexe n’ait plus, véritablement droit de cité. Les querelles byzantines sur le « sexe des anges » en témoignent. Les théorie du « genre » actuelles n’en sont que le lointain reflet. On le sait, d’antique mémoire, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Et même si cela doit chagriner les sectateurs d’un Progrès indéfini, il faut leur rappeler ce qu’ils doivent à leur cerveau reptilien judéo-chrétien : la nostalgie d’un paradis indifférencié, où, « vêtus de probité candide et de lin blanc », on aura réussi à réduire l’autre au même. Reductio ad unum, c’est bien ainsi qu’au XIXe siècle, Auguste Comte résumait le but que s’était fixé la religion de l’humanité, celle du Progrès. Le Progrès est l’idéologie du « bourgeoisisme » moderne. Le « mariage pour tous » en est son abatardissement petit-bourgeois.

    Ainsi, est-ce faire injure aux progressistes de tous poils que de leur rappeler qu’ils sont en pleine régression : retourner à l’état embryonnaire de l’indifférenciation sexuelle.

    Mais contre toute orthodoxie (ce penser droit lénifiant), il faut savoir penser le paradoxe. En la matière, le progressisme régressif repose, essentiellement, sur la prétention, quelque peu paranoïaque qui veut construire le monde tel que l’on aimerait qu’il soit, et non s’adapter, tant bien que mal, à ce qu’il est. Tout simplement, rien n’est donné, tout est construit.

    Construire le monde, c’est-à-dire construire son monde, ou construire son sexe, c’est tout un ! La nature doit être gommée par la culture. Le « don » d’une richesse plurielle effacé au profit d’un égalitarisme sans horizon. Qui a dit que l’ennui naquit de l’uniformité ? Ce qui est certain, c’est qu’en plus de l’ennui, ce qui va résulter du prurit du nivellement, de la dénégation du naturel est immanquablement ce que M. Heidegger nommait la « dévastation du monde ». A quoi l’on peut ajouter la dévastation des esprits dont la folie actuelle est une cruelle illustration.

    Souvenons nous du mythe du « Golem » légué par la mystique juive. Ce robot construit, sans discernement, détruit la construction et son constructeur.

    C’est au nom d’un monde à venir, lointain et parfait, le « meilleur des mondes » en quelque sorte, que, en un même mouvement, l’on construit /détruit la féconde diversité de ce qui est. Tout cela reposant sur le vieux fantasme « robespierrien », postulant la liaison du Progrès et du bonheur. Entre l’égalité pour tous et le nivellement, la différence est ténue, qui aboutit, de fait, à la négation de la vie, reposant elle, sur le choc des différences.

    Comme le rappelait, avec justesse Albert Camus, « la vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent ». Et le présent, c’est précisément de ne pas être obnubilé par un « paradis à venir », mais à s’ajuster, au mieux, à ce est, ce qui est là, donné.

    Certains ont nommé cela, avec sagesse, la « pensée progressive » ; alternative au progressisme/régressif. Progressivité s’enracinant dans la nature, s’accordant à l’ordre des choses, affirmant qu’on ne commande bien à la nature qu’en lui obéissant. On ne peut faire fi de la tradition, elle est gage de la continuité de la vie. C’est bien ce que la sagesse antique savait bien : « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».

    Dès lors, pourquoi « faire » des lois fallacieuses, qui ont pour conséquence d’abstraire du terreau culturel et anthropologique à partir duquel, sur la longue durée s’est élaboré l’être ensemble ?

    La vraie radicalité, celle attentive aux racines, est autrement plus concrète. Elle a le sentiment, issu de l’expérience ancestrale, de la limité. Cette « nécessité » dont la philosophie grecque nous a rappelé la fécondité. En la matière, il y a une constante anthropologique, celle de la différence sexuelle. C’est un « donné ». Inutile de la dénier, il suffit de ruser avec.

    Il s’agit là d’une duplicité structurelle : être double et duple. Le bon père de famille s’épanouissant avec ses « petits amis », l’épouse fidèle organisant des « des cinq à sept » avec des partenaires de son choix. Sur la longue durée, la création culturelle, film, roman, peinture, trouve là son moteur principal.

    Contre le fantasme « légalitaire » par essence mortifère, la concrétude de la vie se contente de rappeler que seul le paradoxe est créateur. Contre l’unidimensionalité du nivellement, elle souligne que c’est la multiplicité antagoniste qui est féconde. Enfin, souchée sur la tradition, elle ne peut que répéter l’ambiguïté paradigmatique de l’humain.

    Il s’agit là de banalités qui méritent d’être rappelées. L’inflation de lois st le signe irréfragable de la faiblesse du pouvoir. De la déconnexion aussi d’un réel, autrement plus complexe que la rachitique réalité que la politique veut imposer. La vraie sagesse consistant à laisser être ce qui est, à s’accrocher à la nature des choses et, ainsi, à tirer profit de la riche expérience qui s’est sédimentée sur la longue durée.

    Dans la foultitude des lois, cause et effet d’une civilisation décadente, celle qui est en cours d’examen, et les théories du genre lui servant de fondement, sont insensées, parce que, ainsi que je l’ai rappelé, elles croient au sens de l’histoire. À l’opposé d’un tel sens finalisé, la sagesse populaire sait, de savoir incorporé, qu’il faut suffit de s’ajuster à ce que le destin a fait de nous, et savoir ruser avec. Voilà qui est autrement plus ambitieux. Face à la persistance obsessionnelle du mythe du progrès, enfant de Prométhée, la souplesse de Dionysos est tout à la fois plus pertinente et plus prospective. Critiquant l’utopie, dont ce rationaliste quelque peu irrationnel de Rabelais, rappelait que « la plus grande rêverie du monde est de vouloir gouverne avec une cloche ». En la matière, la « cloche de la loi ». Est-ce cela que nous voulons, un pensionnat pour enfants attardés ?

    Michel Maffesoli ( Nouvelles de France, 16 mai 2013)
    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Quolibets...

    Les éditions L'Age d'Homme viennent de publier Quolibets, un journal de lectures de Christopher Gérard. Animateur de la défunte revue AnTaios, revue d'études polythéiste, Christopher Gérard a publié plusieurs romans « métapolitiques » comme Le songe d'Empédocle (2003), Maugis (2005) ou Porte Louise (2010) chez le même éditeur.

     

    Quolibets.jpg

    " Quolibets ? Un journal de lectures, l’hommage d’un écrivain à soixante-huit confrères d’hier et d’aujourd’hui. Un panthéon littéraire, où l’on croisera Stendhal et Paul Morand, Jacqueline de Romilly et Jean Forton, Ernst Jünger et Michel Déon, Guy Dupré et Jean Clair… Des voix singulières, qui ont en commun un même amour du Vrai, du Juste et du Beau. Quolibets ? Une conversation au coin du feu au cours de laquelle se fait entendre une sensibilité insulaire et décalée, à rebours du siècle. Un autoportrait en pointillé où s’exprime, par touches et fragments, la passion de la liberté, le refus de la décadence et le culte de la langue française. À la fin du siècle dernier, des générations d’ingénieurs et de médecins russes disparaissaient de leur plein gré au plus profond des forêts sibériennes pour y former des communautés en marge. Fuyant policiers et bureaucrates, ces hommes pratiquaient la secessio nobilitatis, l’exil intérieur d’une phratrie se tenant à l’écart du triste festin sur lequel se ruaient les laquais. Nobilitas dépourvue de titres et de patrimoine matériel, comme il se doit ; secessio pacifique et exempte de provocation. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • De Gaulle, Jean Monnet, l'Europe et l' Allemagne...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un extrait de l'émission Ce soir ou jamais du 10 mai 2013, animée par Frédéric Taddeï au cours de laquelle Marie-France Garaud intervient sur la question européenne et sur l'Allemagne et rappelle quelques vérités sur Jean Monnet, l'agent américain...

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, En Europe, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Tour d'horizon... (48)

    Patton.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Valeurs actuelles, Fabrice Madouas revient sur la politique d'immigration menée pat Manuel Valls

    Immigration : la porte ouverte

    Clandestins 4.jpg

    - sur La voie de l'épée, le colonel Michel Goya nous livre une passionnante étude en quatre parties sur le thème de « Comment devenir un Mentat ? ». Pour ceux qui ne sont pas familliers de l'univers de l'extraordinaire roman Dune, de Frank Herbert, les Mentats sont une caste de stratèges et de maîtres de guerre, dont les membres servent les grandes familles qui se disputent l'empire galactictique... Une réflexion passionnante !

    Comment devenir un Mentat (1)(2) , (3) , (4)

    Rommel 2.jpg

    Lien permanent Catégories : Tour d'horizon 0 commentaire Pin it!
  • Deux poids, deux mesures ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 17 mai 2013 et consacrée à l'affaire des saccages commis à Paris, le 13 mai, par des hordes de casseurs venus de banlieue, à l'occasion de la victoire du club Paris-Saint-Germain en championnat de France de football...


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : Hollande et les... par rtl-fr

     

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Voyage en Ethiopie...

    Les éditions Arléa viennent de publier Voyage en Ethiopie, un récit datant de 1939 signé de Curzio Malaparte. Journaliste, essayiste et fasciste dissident, Malaparte est l'auteur de plusieurs ouvrages célèbres comme Technique du coup d'état, Kaputt ou La peau.

     

    Voyage en Ethiopie.jpg

     

    " En 1939, désavoué par le régime fasciste, Curzio Malaparte s’embarque pour l’Éthiopie afin de regagner estime et considération en témoignant de la colonisation italienne. Mais, séduit par la « terre des hommes rouges », il renonce à l’entreprise de glorification pour mener une exploration plus intime. Et son voyage devient littérature.

    À dos de mulet, seul ou accompagné de bataillons de l’armée coloniale, Malaparte sillonne une Éthiopie fascinante, qu’il confond parfois avec la campagne italienne et qui, parfois, s’apparente au sublime. Un sublime halluciné, traversé de brigands et de lépreux, de gazelles et de faucons, un paysage minéral, « d’une pauvreté âpre mais très belle », où chaque vision suggère un monde unique : celui d’un auteur magistral. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!