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Gagner la guerre !

Depuis, notamment, le triomphe du Seigneur des Anneaux au cinéma, le genre littéraire du médiéval-fantastique ou de la fantasy a détrôné la science-fiction dans les librairies et connait un réel succès dans le public. Malheureusement, la production dans ce domaine, pléthorique, et le plus souvent anglo-saxonne, est globalement assez médiocre. Dans ce marais hanté par des clônes fabriqués à la chaîne dans les écoles d'écriture américaine, c'est donc une bonne nouvelle de découvrir un auteur français de talent en la personne de Jean-Philippe Jaworski. Celui-ci a fait des débuts brillants avec Janua Vera, un recueil de nouvelles, publié par les éditions Les Moutons électriques ou disponible en format poche dans la collection Folio, et Gagner la guerre, un roman, toujours aux éditions Les Moutons électriques. Dans ces deux livres, l'auteur nous fait découvrir le Vieux Royaume, un univers moyennageux proche du nôtre, où les nains et autres elfes ne sont plus qu'un lointain souvenir, mais où la magie reste présente... C'est subtil et superbement écrit, et l'auteur, respectant les règles du genre, sait donner l'impression d'un univers foisonnant. A lire, donc ! Et on attend avec impatience les prochains livre de cet auteur. 

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"Chaque nuit, Leodegar le Resplendissant se réveille en hurlant dans son palais. Quelle est donc l’angoisse qui étreint le conquérant dans son sommeil ? S’agit-il d’un drame intime, ou bien de l’écho multiple des émotions qui animent le peuple du vieux royaume ?

Désenchantement de Suzelle, la petite paysanne, devant la cruauté de la vie ? Panique de maître Calame, le copiste, face aux maléfices qui somnolent dans ses archives? Scrupule d’Ædam, le chevalier, à manquer aux lois de l’honneur ? Hantise de Cecht, le housekarl, confronté aux fantômes de la forêt ? Appréhension de Benvenuto, le maître assassin, d’être un jour l’objet d’un contrat ? Ou peurs primales, peurs fondamentales, telles qu’on les chuchote au Confident, qui gît au plus noir des ténèbres…

À travers dix destins se dessine une géographie du vieux royaume, de ses intrigues, de ses cultes, de ses guerres. Et de ses mystères, dont les clefs se nichent, pour beaucoup, dans les méandres du cœur humain."

 

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"Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier. » Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…"
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