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Métapo infos - Page 118

  • Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Ghislain de Castelbajac cueilli sur Geopragma et consacré aux pistes d'un apaisement géopolitique qui passe par le retour à une vision gaullienne de la politique étrangère de la France... Membre fondateur de Geopragma , Ghislain de Castelbajac est spécialiste des questions d'intelligence économique et enseigne à l’Ecole de Guerre Economique.

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    Les hypocrites, les cyniques et leurs Golems

    Du Donbass au Haut-Karabagh, de Téhéran à Sanaa, d’Israël à Gaza, du Kivu à Kabul, des peuples souffrent, se battent, fuient les massacres, le nettoyage ethnique, les pogroms, meurent sous les bombes, les actes de barbarie, la torture, le viol.

    Le tableau est plus qu’alarmant, au-delà de révoltant.

    Une guerre mondiale sournoise, sans début et sans doute sans fin : une guerre sans merci, où l’horreur et la terreur sont filmées, commentées sur les réseaux sociaux, où chaque victime est le macabre trophée d’une cause jetée contre le camp adverse dans une agora mondiale où couve un feu attisé par des satrapes revanchards et des messianiques apocalyptiques.

    Il est parfois saisissant de relier les idéologies de certains leaders, ou de leurs financiers, pour comprendre que notre monde est entre les mains de gens souhaitant sincèrement sa fin :

    • La fin d’un ordre post-guerre froide et la revanche des empires. C’est en premier lieu le cas de la Russie de Vladimir Poutine, qui tente de reprendre pied après la perte de territoires et d’influence de la Russie tsariste puis soviétique. Cet esprit revanchard territorial classique, est mû par une idéologie civilisationnelle « Orient orthodoxe contre Occident décadent », et Eurasisme contre atlantisme. C’est aussi le cas de l’Azerbaïdjan d’Aliev et de la Turquie d’Erdogan, qui ne s’arrêteront pas à la reprise en main du Haut-Karabagh, enclave arménienne distribuée par Staline à la RSS Azerbaïdjan.
    • La fin d’un ordre post-colonial qui n’en finit pas de mourir, avec ses clientèles faciles, ses frontières découpées en Etats-nations qui écrasent le fait ethnique pour la dictature de la majorité, et nient donc les spécificités des minorités tribales qui composent de nombreux pays d’Afrique par exemple. C’est le cas au Mali, Niger, mais aussi au Congo oriental (Kivu) et dans la région des grands lacs. Les nouveaux chefs d’Etats autoritaires, souvent issus de coups d’Etats, n’hésitent plus à redessiner les cartes à l’aune d’une redistribution des ressources et des fidélités tribales et ethniques.
    • La fin d’une civilisation multimillénaire, celle des chrétiens d’Orient, qui composaient récemment une part importante des populations du Levant arabe et de Mésopotamie, et qui a été victime d’un génocide silencieux depuis près d’un siècle, avec un dernier coup frappé au coeur de la chrétienté d’Orient par l’exode massif le plus rapide de l’Histoire lors de l’exil des Arméniens du Karabagh en 48 heures.
      Il s’agit là de l’effacement pur et simple d’une civilisation, gênante pour les tenants de la purification ethnique (pantouranisme) et religieuse (oumma).
    • La fin d’un monde mercantile ouvert aux échanges, au progrès et aux libertés, mais aussi à leurs corolaires idéologiques dégénérescents d’une humanité interchangeable, déracinée, transhumanisée, asexuée.
    • La fin de l’hypocrisie, dénoncée par ce qu’il est convenu d’appeler le Sud « global », et qui regrouperait une nouvelle génération bercée aux guerres de l’hyperpuissance américaine et ses tapis de bombes démocratiques. Originellement assoiffée de libertés individuelles et dégoutée de la corruption généralisée, elle se révolte depuis les intifadas, les « printemps arabes » et les révolutions de couleur, sans succès.
      Dégoutée par l’hypocrisie des médias occidentaux, des risibles recomptages électoraux aux Etats-Unis, elle applaudit à tout ce qui pourrait affaiblir cet occident : une guerre de blancs en Ukraine, une armée française déboutée du Sahel par des putschistes, un massacre en Israël… Quitte à préférer le cynisme et la cruauté de leurs nouveaux modèles, à l’hypocrisie des occidentaux.
      L’hypocrite étant particulièrement voué aux gémonies dans le Coran, certains y trouvent en plus une justification religieuse.1

    Cette galaxie d’idéologues, d’ultrareligieux et de nihilistes croient que la purge d’un conflit mondial permettra la venue de leur messie et l’éradication de leurs ennemis : « les juifs à la mer », « les palestiniens chez les pays arabes voisins », « les arméniens hors du Caucase », etc.

    C’est dans cette arche d’alliances des ténèbres que certains politiciens à courte vue et au cynisme déroutant, fomentèrent des stratégies imbéciles, cultivant ainsi des Golems (de l’hébreu ( 2גולם qui se retournent systématiquement contre leurs créateurs, ou leurs alliés :

    • Al-Qaïda enfantée par les errements de la CIA
    • Le Front Islamique du Salut algérien, encouragé par le département d’Etat américain
    • Da’esh, conséquence directe de l’invasion/destruction de l’Irak par l’armée américaine
    • Les jihadismes sahéliens, réveillés par la destruction de l’Etat libyen par la France et sa coalition
    • Le Hamas, renforcé par la politique du Likoud du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

    Jamais jugés, jamais condamnés pour leurs erreurs, ils portent une responsabilité dans le chaos et l’horreur terroriste à laquelle les peuples font face, de Mossoul à Paris et d’Israël au Sahel.

    Il y a aussi les financiers, ceux qui inondent d’argent les groupes les plus dangereux, du Darfour à la Syrie et du Sahel à Gaza. Pompiers pyromanes, ils se portent en intermédiaires « indispensables » lorsque survient l’apogée d’une crise d’otages. Ces Etats et leurs souverains estiment que l’argent achète tout, résout tout : un but en or au championnat de France vaut bien un pogrom !

    Ils déversent leur morgue et leur mépris des victimes jusqu’à héberger les cerveaux d’un groupe terroriste qui lance des appels au meurtre (bien reçus en France malheureusement) depuis leurs lofts luxueux en bord de mer…à un jet de pierre d’une importante base américaine. Quel courage !

    Enfin, il y a le groupe des « survivalistes ». Souvent autoritaires, ces pays connaissent de l’intérieur leurs populations et les risques de débordement.

    C’est en premier lieu le cas de l’Egypte du maréchal al-Sissi, qui est co-responsable du blocus des civils de Gaza, en fermant l’unique poste frontière de Rafah. Il faut comprendre le contexte, alors que des terroristes du Hamas s’étaient infiltrés dans le Sinaï égyptien pour y massacrer des militaires. Berceau de l’organisation des Frères Musulmans, ceux-ci sont interdits et pourchassés depuis la destitution du président Morsi.

    Depuis le 7 octobre, le pouvoir egyptien montre d’ailleurs muscles en faisant défilé des systèmes d’armes dans le Sinaï dont le message est clair : Vu la situation sécuritaire à sa frontière avec Gaza, l’Egypte montre par la même occasion à sa population une apparente fermeté vis-à-vis d’Israël.

    Les Emirats Arabes Unis leurs emboitent le pas, ainsi que la plupart des pays arabes frontaliers ou non d’Israël : ils redoutent avant toute chose un afflux de réfugiés gazaouis et la répétition d’un « septembre noir » de 1970, ou une nouvelle guerre civile comme au Liban entre 1975 et 1978 où les feddayin de l’OLP et du FPLP usaient de méthodes similaires à celles du Hamas contre les civils libanais, pourtant leurs hôtes contraints…

    Echaudés de la politique du Golem telle qu’elle fut pratiquée par l’Arabie Saoudite avant 2001 par exemple, ils pourchassent les groupes idéologiques apocalyptiques liés au terrorisme tels que les Frères Musulmans, le Hamas, le groupe EI ou al-Qaïda.

    Loin est le temps où Oussama ben Laden chassait au faucon avec ses cousins princes du désert.

    Nous pourrions citer également l’Algérie, dont les citoyens ayant fuit les années de plomb connaissent les imbrications de certains services dans la poussée verte du FIS et les années de guerre civile qui s’en suivirent.

     

    Et la France dans tout cela ?

    Première nation arabe d’Europe, la France est aussi la plus grande nation juive du monde après les Etats-Unis et Israël.

    Son approche gaullienne et les instants de lucidité de notre diplomatie sous la présidence de Jacques Chirac notamment, donnent encore à Paris la capacité de parler à toutes les parties du conflit israélo-palestinien. C’est en revanche bien moins le cas concernant le Karabagh et l’Ukraine.

    Alors que le président Macron vient de se rendre en Israël et Jordanie, il a pu tenter de porter une volonté de trêve humanitaire. C’est mieux que rien, mais ce n’est évidemment pas suffisant pour régler ce problème qualifié d’insoluble par les plus rationnels.

    Puis, comme pris d’une triste manie, il s’est contredit en reprenant les termes du Likoud pour une ‘coalition’ internationale contre le Hamas, cadrée sur celle qui eut lieu contre Da’esh… Cette saillie présidentielle malheureuse risque d’internationaliser non pas le combat, au sens d’une action coordonnée et concrète contre le Hamas, mais plutôt le ressenti des arabes contre nous ! Il est en effet évident, que si la France jouait un rôle, ce qui est souhaitable, l’internationalisation doit être d’une discrétion absolue, dans un jeu intelligent et mesuré de règlement, ou du moins de désamorçage, de plusieurs conflits régionaux.

    Malgré cette maladresse, nous pourrions peut-être encore affirmer que cette nouvelle tragédie en Terre Sainte est l’occasion pour Paris de se sublimer en proposant une feuille de route régionale et même globale pour éviter un nouveau bain de sang, et un possible conflit mondial sans doute plus meurtrier que les deux précédents.

    Il faudrait pour cela que la France s’arme de courage, et de discrétion, et propose notamment :

    1.Une trêve permettant d’éviter des bombardements aveugles dans Gaza en échange de la libération de tous les prisonniers civils israéliens et double nationaux, y compris bien entendu les Français. Mais pas d’échange de prisonniers dans le cas des civils.

    2. Un échange de prisonniers militaires (le Hamas détiendrait même un général de Tsahal) contre des prisonniers palestiniens.

    3. La tenue d’élections tant à Gaza qu’en Israël, dans un lapse de temps court, pour permettre notamment un changement d’interlocuteurs entre les parties, et que justice fasse son oeuvre… Il est évident que cette étape, surtout à Gaza, ne pourra se faire sans le soutien extrêmement convaincant des européens, de Washington, et…de Doha, qui devront agir de concert pour faire pression sur les deux camps pour l’organisation d’élections libres.

    4. La reprise de négociations de paix qui permettront la création d’un Etat palestinien, ou d’une solution confédérale, en échange d’une reconnaissance d’Israël par l’ensemble des Etats Arabes.

    5. En corollaire, et dans une dynamique proactive, le détournement de l’attention et l’assèchement de l’armement et des financements occidentaux en faveur de l’Ukraine forceront aussi les parties à une « paix des braves » alors qu’une Ukraine exsangue, dans un conflit ayant fait plus de 500 000 victimes, ne pourra bientôt plus compter que sur elle-même.
    Là aussi, la France doit reprendre pied et permettre au peuple ukrainien de tourner la page pour mieux se reconstruire. La perte d’un Donbass russophone détruit et vidé de ses habitants pourra être proposé en balance d’un partenariat fort, voire d’une adhésion à l’UE, qui inclut déjà des mécanismes de défense au sein du parapluie de l’OTAN. Ici aussi, cela passera par la nécessité de forcer la main aux parlementaires ukrainiens qui ne permettent aucune reprise de négociations avec Moscou.

    6. Concernant l’Arménie, possible prochaine victime d’une annexion d’une partie de son massif du Zenguezour par Bakou (avec le soutien d’Ankara) pour permettre la ‘réunification’ des turcs face aux « gêneurs » arméniens, elle s’est tournée en dernier recours vers Paris et Téhéran.

    C’est aussi une opportunité pour Paris de régler certaines questions liées à l’Iran avec du miel. En proposant à l’Arménie et à l’Iran un soutien à la protection de leurs frontières face à l’irrédentisme pantouranien dans le Caucase, Paris pourra montrer que les occidentaux ne souhaitent pas -à priori- le dépeçage de l’Iran millénaire, mais comprennent le rôle régional de cette puissance en (re)devenir. Les conditions à ce soutien auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU et auprès de Washington et d’Ankara, seront que l’Iran renonce à l’ensemble de ses prétentions nucléaires militaires, et normalise ses relations avec Israël…à la suite d’une paix signée entre le Liban (donc le Hezbollah) et l’Etat hébreu, ce qui passera entre-autres par un accord sur les fermes de Shebaa.

    Un refus de Téhéran d’accepter ce processus impliquerait par ricochet une exacerbation des soutiens aux irrédentismes des minorités azéris, kurdes et arabes d’Iran pour précipiter la chute d’un régime qui aurait alors refusé la main tendue de la France.

    Nos alliés kurdes d’Irak seraient alors ravis d’ouvrir une route à l’Est pour étendre leur autonomie au Kurdistan iranien. Quant aux 23 millions d’Azéris d’Iran, ils pourraient se réunir avec Bakou et reformer une province riche et stable. Cela signerait la fin du régime des mollahs, mais aussi la fin de la volonté de l’Azerbaïdjan de passer par l’Arménie pour recoller les morceaux de ses exclaves du Nakhitchevan…car la jonction méridionale serait alors ouverte via ses cousins azéris du Sud.

    Il est probable qu’une telle feuille de route s’opposera aux intérêts de nombreux acteurs qui souhaitent en venir aux mains, mais tant qu’il y a une volonté, il y a un chemin !

    Ghislain de Castelbajac, (Geopragma, 30 octobre 2023)

     

    1 « Al munafiqun » : cf : Sourate 63 du Coran

    2 Un Golem fut créé par un rabbin de Prague au moyen-âge. Censé protégé les juifs des pogroms, le rabbin écrivit « EMETH » (vérité) sur son front. Mais devenu trop dangereux, il dut ôter le Alef (la première letre), pour que sur le front du Golem soit inscrit « METH » (mort) et que la créature redevienne un tas d’argile. Pour cela le rabbin dut u

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  • René-Yves Creston, artiste Seiz Breur et ethnologue...

    Les éditions Ouest France viennent de publier un ouvrage de Saphyr Creston intitulé René-Yves Creston, artiste Seiz Breur et ethnologue. Le Seiz Breur («Sept Frères» en breton) est un mouvement artistique breton de l’entre-deux guerres, qui a réuni près de cinquante artistes dans diverses disciplines : architecture, art du bois, musique, sculpture, céramique, etc. Ses membres voulaient s'appuyer sur le fonds identitaire celte pour créer un style nouveau, à la fois moderne et populaire.

     

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    " Co-fondateur du groupe des Seiz Breur en 1923, René-Yves Creston (1898-1964) fut un illustrateur renommé, dessinateur hors pair, céramiste, décorateur de théâtre, peintre et grand voyageur. Il a nourri son œuvre du quotidien populaire. Fortement attaché à l’identité bretonne et à la modernité de son temps, son travail, tout en restant toujours figuratif, est marqué par une sorte de géométrisation des formes. Les Seiz Breur est un mouvement artistique breton créé entre les deux guerres. Leur esthétique utilise souvent la technique très reconnaissable de la gravure sur bois. Ils retravaillent les objets du quotidien à partir de matériaux bruts et de formes simples, une idée qui amènera à la naissance du design. "

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  • Les onze dates qui ont changé la face du monde...

    Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, sur TV Libertés, Patrick Lusinchi, avec François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments, David L'Epée, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cartremonte à la plus haute Antiquité avec la domestication du cheval en Europe, il y a 5 000 ans, phénomène central dans le processus civilisationnel, et égrène les grandes dates qui ont rythmé notre histoire, jusqu’à la date fatidique de 1976, année où le regroupement familial a été instauré. Onze dates qui ont changé la face du monde, à tout le moins de l’Europe.

     

                                           

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  • Le Dieu du Moyen Âge...

    Les éditions Points viennent de rééditer un court essai de Jacques Le Goff intitulé Le Dieu du Moyen Âge et publié initialement en 2003. Jacques Le Goff (1924-2014) est un des grands historiens médiévistes français de la fin du XXe siècle.

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    " Jacques Le Goff, l’un des meilleurs spécialistes du Moyen Âge, livre son regard personnel sur le Dieu de l’Occident médiéval. Officiellement, ce Dieu était unique mais, dans les faits, l’était-il vraiment ? On découvre que les chrétiens de ces temps-là étaient, au jour le jour, polythéistes. Ils s’adressaient tantôt au Dieu Père, tantôt au Dieu Fils, tantôt au Dieu Esprit, et à la Vierge Marie.

    Jacques Le Goff traque les représentations de Dieu à travers les institutions politiques, l’art, la culture, la théologie, les dogmes, les pratiques et la vie quotidienne des hommes et femmes de la société médiévale. Au terme d’une enquête passionnante, menée avec Jean-Luc Pouthier, se révèle une véritable « histoire de Dieu » qui éclaire ce que l’Occident contemporain doit au christianisme médiéval. "

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  • Les Européens sont-ils sortis de l'histoire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir cueilli sur Breizh-Info et qui évoque la sortie de l'histoire des Européens...

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    Israël, Palestine, Gaza… et nous et nous et nous... les Européens ?

    On le sent depuis plusieurs années déjà, mais on en a la preuve très récente avec les évènements en Israël et à Gaza. Les Européens sont sortis de l’Histoire. Ils n’existent plus, aux yeux du monde, comme par rapport à eux-mêmes. Depuis plusieurs semaines, tout le focus médiatique, politique, en France notamment, a été mis d’abord sur l’attaque massacre du Hamas contre Israël, puis sur la riposte d’Israël contre Gaza. 

    Tout ça pour ce qui s’apparente à une guerre sans fin entre deux mondes qui ne peuvent pas vivre ensemble, et donc il parait même difficile qu’ils parviennent à vivre côte à côte dans deux États séparés sans poursuivre la guerre qu’ils se mènent depuis le milieu du 20e siècle.

    Des Européens réduits au silence…

    Mais c’est leur histoire. Celle des Israéliens, celle des Palestiniens. Pas la nôtre. Et nous avons un peu tendance à l’oublier ces derniers temps, alors que chaque plateau télévision est transformé en champ de bataille médiatique.

    Un champ de bataille à sens unique tout de même, toute objection faite à la riposte sanglante d’Israël vis-à-vis de Gaza et de ses habitants — qui ne sont pas tous des membres du Hamas — étant balayée d’un revers de la main, par des chroniqueurs et des journalistes qui semblent totalement sortis de leur rôle et de leurs gonds.

    Une attitude que l’on ne voit jamais, ou pas à cette intensité, lorsque des évènements sanglants frappent la France, ou lorsque des Français subissent au quotidien les conséquences de décisions politiques criminelles, et cela depuis des lustres.

    Ce champ de bataille médiatique — et la guerre politique parallèle, qui conduit à qualifier de «soutien au terrorisme» tous ceux qui émettent des objections, sur les termes employés, sur les mots choisis, ou tout simplement sur la conduite d’un gouvernement qui, comme ceux qui l’ont précédé, ne respecte même pas les recommandations de l’ONU, est révélateur de notre effacement.

    Tout comme sont révélatrices de notre effacement ces manifestations spontanées, à Londres, Paris, Berlin, ou même à Istanbul (rappelons que certains veulent faire entrer la Turquie dans l’UE), en solidarité avec la Palestine, avec Gaza, et très souvent contre Israël et son peuple, manifestations qui témoignent de l’ampleur d’une immigration extraeuropéenne que les décideurs politiques coupables ont laissée s’installer depuis 50 ans maintenant sur  notre sol.

    D’un côté, ceux qui donnent le la politique et médiatique ne tolèrent rien d’autre qu’un soutien inconditionnel à Israël, parfois sans la moindre mesure, parfois avec des dérapages verbaux sur les plateaux TV qui auraient envoyé n’importe quel Européen devant les tribunaux s’il les avait tenus pour dénoncer l’immigration et ses conséquences ici, chez nous.

    De l’autre, des rues de grandes métropoles européennes qui, spontanément encore une fois, se transforment en «rue Arabe» si l’on peut s’exprimer ainsi, avec des manifestations de colère qui devraient d’ailleurs inciter les autorités à la plus grande prudence quant à la capacité de mobilisation, mais aussi de violences inhérentes à ce conflit qui ne devrait pourtant pas nous regarder, si nous étions encore en Europe, sur la terre des Européens.

    Dressons un parallèle très simple : Les dirigeants occidentaux s’évertuent (et dans l’indifférence d’Israël et de son peuple pour le coup) à imposer depuis 50 ans une immigration extraeuropéenne de plus en plus importante. Une immigration extraeuropéenne qui n’est plus individuelle, mais collective, populaire, et qui provoque dans tous nos pays des changements culturels, ethniques, religieux, tribaux. Et qui a des conséquences lourdes sur le «vivre ensemble à l’Européenne».

    Les exactions visant nos populations se sont multipliées de manière exponentielle. Les chiffres de la délinquance confirment ce que tout le monde pense, voit, mais n’ose pas dire. Combien d’Européens tués ces 20 dernières années par des individus qui n’avaient rien à faire sur notre sol, ou dont les familles ont bénéficié des largesses du droit du sol? Combien d’agressions, de viols, de cambriolages, d’exactions, en lien avec des individus qui n’auraient jamais dû venir ici, chez nous? Et enfin, combien d’enfants européens, blancs (n’ayons pas peur des mots), qui naissent ou à naître sur cette terre d’Europe, et combien d’extraeuropéens?

    Et pourtant, malgré ces injustices, malgré ces crimes, malgré cette dépossession progressive de la souveraineté des peuples Européens, malgré leur disparition démographique programmée… combien de manifestations massives, réunissant des dizaines, des centaines de milliers de personnes, spontanément, dans les rues des grandes métropoles, pour dire stop à des dirigeants de plus en plus mal élus, de moins en moins légitimes, mais qui se reproduisent socialement et qui règnent en maîtres sur notre continent? Vous ne voyez toujours pas le problème? Vous ne voyez pas que pendant que des masses défilent dans nos pays, pour soutenir leurs frères — puisqu’ils s’identifient aux Palestiniens comme leurs frères, eux qui ont des consciences raciales, ethniques, culturelles et religieuses ne souffrant d’aucun sentiment de culpabilisation, sentiment dont nous sommes pétris — nous en sommes rendus au silence? Même les urnes ne servent plus de défouloir, puisque moins de 50 % de la population française en âge de voter a voté aux dernières élections.

    Nous sommes à terre. Non pas par la faute des millions de défenseurs de la Palestine qui habitent aujourd’hui en Europe (et à qui il faudrait tout de même poser la question de savoir pourquoi ils ne vont pas en terre palestinienne aider leurs frères, puisque la question leur tient tellement à cœur). Mais par notre faute. Par notre aveuglement. Par notre recul permanent. Par notre culpabilisation permanente aussi, que nous devons y compris à des gens qui défendent aujourd’hui «le droit inconditionnel d’Israël à se défendre», et donc à quasiment éradiquer Gaza.

    Nous disparaissons de l’histoire parce que nous ne pouvons même plus exprimer notre colère sous peine d’être dissouts, arrêtés, jugés, condamnés, d’après des lois qui n’ont pas été votées en Palestine ou en Israël, mais bien ici, chez nous. Nos élites médiatiques, politiques, institutionnelles, ont obligé les Européens, depuis le nazisme, à ne plus se penser différents du reste de la planète. À croire que chacun est l’égal de l’autre, que tout se vaut, que nous serions tous des frères sur cette planète. Alors que la réalité, le quotidien, montre justement que partout où sur la terre, des hommes et des femmes aux religions, cultures, nationalités, ethnies, couleurs de peau différentes, se côtoient de manière trop massive, il y a la guerre.

    …Ou à n’être que des supporteurs d’une équipe de football !

    C’est ainsi qu’est l’Homme. On ne peut pas se reprogrammer. Certains voudraient bien en finir avec l’Homme, virer de cap vers le transhumanisme, ou le voir disparaitre dans une Apocalypse environnementale que certains anxiologues professionnels prédisent. Mais les faits sont têtus. L’Homme est toujours là. Et depuis des siècles, il conquiert des territoires, il fait la guerre, il fait la paix, il cherche le meilleur, d’abord pour lui, puis pour son foyer et sa famille, être social qu’il est, puis pour ses amis, puis pour ceux qui lui ressemblent et avec qui il a fondé une tribu, un clan, une ethnie. Puis éventuellement, s’il y a encore un peu de la place et de temps dans ses préoccupations, il s’intéresse à l’autre, le distant, le trop différent pour lui. Un trop différent qui raisonne de la même façon. C’est ainsi, c’est la vie, l’Histoire se répète.

    L’Histoire se répète, mais sans nous. Nous en sommes rendus à être non pas les arbitres — les voix diplomatiques y compris françaises font rigoler toute la planète — mais les supporteurs d’une équipe ou d’une autre. Des supporteurs qui, et c’est le principe, n’ont ni objectivité, ni compassion, et, lâchés en meute, se révèlent être parfois de fieffés salopards, chacun sachant ici comment une meute peut rendre con et barbare y compris le plus gentil des personnages de cette planète.

    Ce n’est pas ce destin que je souhaite pour mes enfants, ni pour tous ceux de mon peuple. J’aimerais d’abord que mon peuple puisse abolir les lois et les constitutions qui empêchent nos peuples d’Europe de faire le travail nécessaire pour ne pas disparaitre ethniquement et civilisationnellement. J’aimerais en finir avec l’immigration, et mettre en place la remigration massive d’une partie des populations qui ne sont pas Européennes (par exemple tous ceux qui aujourd’hui, se sentent supporteurs d’une des deux équipes qui se mènent une sale guerre sur un territoire martyr). Et qu’importe les chouineries de l’ONU, du FMI, de l’OTAN, ou de quelconque organisation non élue par mon peuple qui prétendrait vouloir lui dire ce qui est bon ou pas pour lui.

    J’aimerais que les Européens puissent s’exprimer librement, sur tous les sujets. Et s’affranchir des diktats d’organisations, de lobbys, de castes politiques, médiatiques, économiques, qui ne représentent que leurs intérêts propres. J’aimerais que les Européens réapprennent qui ils furent, qui ils sont, et qui ils doivent devenir. J’aimerais voir un sourire sur le visage de mes enfants, et ne pas lire en eux la peur de l’avenir, y compris de disparaitre englouti par les eaux parce que des faux prophètes leur lavent le cerveau.

    Et quand tous ces problèmes seront réglés, quand notre civilisation aura enfin redressé la tête, quand elle aura compris qu’on peut vivre, de façon quasi autarcique, comme l’Inde, sans emmerder ni se laisser emmerder par le monde entier, alors effectivement oui, je pourrais me poser, et accepter que les grands débats du moment puissent être, le cas échéant, la question israélo-palestinienne, ou le conflit religieux à l’ouest de la Chine, ou encore le devenir des Aborigènes d’Australie.

    En attendant, nous avons des peuples et une civilisation à défendre, qui n’est pas la civilisation occidentale comme voudraient nous faire croire ceux qui nous poussent sans jamais prendre de risque à la guerre des civilisations, mais bel et bien l’Europe.

    « Ni kippa, ni Keffieh » qu’ils disaient dans les années 80. Et Européen d’abord!

    Julien Dir (Breizh-Info, 1er novembre 2023)

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  • Tour d'horizon... (251)

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    Au sommaire :

     

     - sur le site de Philitt, Fabrizio Tribuzio-Bugatti évoque l'épopée de Gabriele d'Annunzio à Fiume...

    D’Annunzio ou la cinquième saison du monde

    Gabriele d'Annunzio.jpg

     

    - sur La Voie de l’Épée, Michel Goya évoque les conditions d'une éventuelle offensive israélienne à Gaza...

    Prodromes d'acier

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    - sur le site de Rébellion, Thierry Mudry revient sur l'itinéraire d'Ernst Niekisch, figure du national-bolchévisme allemand...

    L’itinéraire d’Ernst Niekisch

    Widerstand_Niekisch.jpg

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