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europe - Page 38

  • Tour d'horizon... (205)

    nicolas moinet,christian harbulot,luuk van middelaar,europe, guerre de l'information,puissance,territoire récit

     

    Au sommaire cette semaine :

    - Répondant aux questions de Nicolas Moinet, professeur des universités en sciences de l'information et de la communication, Christian Harbulot analyse les carences actuelles de la France dans la guerre de l'information...

    50 ans de guerre de l'information - Christian Harbulot  #1

    50 ans de guerre de l'information - Christian Harbulot  #2

    50 ans de guerre de l'information - Christian Harbulot  #3

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    - sur Le grand Continent, Luuk van Middelaar évoque la nécessité d'un réveil géopolitique de l'Europe qui passe par l'activation de trois concepts clés : puissance, territoire et récit...

    Le réveil géopolitique de l'Europe

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  • Immigration de masse : l'assimilation impossible...

    Les éditons de La Nouvelle Librairie viennent de publier dans leur collection Éclairs un court essai de Michel Geoffroy intitulé Immigration de masse - L'assimilation impossible.  Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018) et tout dernièrement La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020).

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    " N’en déplaise aux «déni-oui-oui», l’immigration extra-européenne vire à la catastrophe. Elle transforme l’Europe en agrégat de communautés toujours plus étrangères les unes que les autres. Partout, l’assimilation est en panne : ce ne sont du reste plus des individus isolés qui s’installent sur notre continent, mais des populations entières qui ont choisi de vivre dans leur pays d’accueil comme si elles se trouvaient encore dans leur pays d’origine. Pire : l’assimilation s’opère désormais à rebours. Il faudra bientôt se plier aux mœurs des nouveaux venus. Ainsi l’utopie du multiculturalisme rejoue-t-elle l’échec annoncé de la tour de Babel. Il nous revient d’en tirer au plus vite les conséquences pour relever le défi civilisationnel que cette immigration de masse lance aux peuples européens. "

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  • L'Europe contre l'Europe...

    Les éditions de L'Herne viennent de publier un essai du général Jean-Yves Lauzier intitulé L'Europe contre l'Europe. Ancien officier de l'Armée de terre, le général Jean-Yves Lauzier  été notamment responsable de la formation à la géopolitique et à la stratégie à l’École de guerre.

     

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    " C'est dans un passionnant périple géopolitique et historique que nous entraîne le général Jean-Yves Lauzier qui signe ici un essai ambitieux sur l'avenir de l'Europe. Retraçant l'histoire européenne depuis l'Empire romain à nos jours, il met en lumière les problèmes profonds que traverse notre époque afin d'évoquer de nouvelles perspectives de sortie des conflits. Depuis des siècles l'Europe occidentale se déchire entre les partisans d'une entité impériale, politique ou commerciale, et ceux de l'idée nationale, fondée sur le sentiment identitaire ou culturel et religieux.
    Les tentatives nombreuses d'une restauration d'un équilibre politique supranational, synonyme pour beaucoup de prospérité et de paix, n'ont jamais duré, mises à mal tantôt par les soubresauts politiques des circonstances, tantôt par l'opposition des partisans de la nation identitaire. Ainsi s'opposent deux visions radicalement différentes d'organisation politique, entre disciples " de l'Empire " et disciples " de la Nation ".
    Ces antagonismes s'inscrivent dans le temps long de l'histoire, et les manifestations d'hostilité à un monde sans frontière et la perte de l'identité nationale s'expriment à la fois dans les urnes, comme lors du BREXIT, ou dans la rue, comme lors des manifestations des Gilets Jaunes qui rejettent le modèle supranational pour tenter de retrouver le sens de la solidarité identitaire. "

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  • " Il est difficile de voir dans le catholicisme une religion identitaire "...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh-Info, dans lequel il donne son sentiment sur l'actualité récente et évoque son dernier essai La puissance et la foi - Essais de théologie politique (Pierre-Guillaume de Roux, 2021).

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020) et L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021).

     

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    Alain de Benoist : « Le meilleur moyen de faire accepter des restrictions des libertés est de les justifier par la nécessité de garantir la santé ou la sécurité »

    Breizh-info.com : N’est-ce pas la peur, finalement, qui pousse les individus, les uns à côté des autres, à ne pas, à ne plus réagir ? Il semblerait que l’homme occidental ait désormais peur de tout (de mourir, d’agir, de vivre…). Est-ce le signe de quelque chose de potentiellement grave civilisationnellement parlant ?

    Alain de Benoist : Il est sûr que dans la société des individus, l’opinion dominante est qu’il n’existe rien de pire que la mort (d’autant plus que pour la majorité de nos contemporains il n’y a rien après). Cette opinion est caractéristique de toutes les époques décadentes, alors qu’à d’autres époques on estime que la servitude ou le déshonneur sont pires que la mort et que certaines causes méritent que l’on donne sa vie pour elles. Parallèlement, la vie est prise comme un absolu sans particularités, ce que les Grecs appelaient zoè, la « vie nue », la simple existence biologique, par opposition à la bios, le mode de vie, la vie pleinement vécue. De nos jours, on se préoccupe beaucoup de l’allongement de l’espérance de vie, c’est-à-dire de sa simple durée, plus rarement de son contenu. Comme le dit l’excellent Byung-Chul Han, « la quête de la vie bonne a cédé la place à l’hystérie de la survie ». Ceux qui veulent le plus survivre sont aussi ceux qui n’ont jamais vécu. Voilà pour l’aspect « civilisationnel ».

    Cela dit, il ne faut pas disqualifier la peur, comme le font ceux qui roulent les mécaniques en répétant « même pas peur ! » pour se rassurer. La peur n’est pas seulement le fait des froussards : seuls les inconscients n’ont jamais peur. Les gens courageux ne sont pas ceux qui ne connaissent pas la peur, mais ceux qui la surmontent. Il y a aujourd’hui beaucoup de raisons d’avoir peur : peur du chaos qui s’étend partout, peur de la précarité sociale, peur des faillites et des fermetures de petits commerces qui vont faire suite à la pandémie, peur d’une crise financière mondiale, etc. Les uns ont peur de voir Marine Le Pen arriver au pouvoir, d’autres ont peur des racailles et des « islamo-gauchistes ». Toutes ces peurs ne se valent pas, la grande question restant de savoir si, face à elles, on se résigne ou si l’on résiste. Mais la peur n’est pas toujours un fantasme.

    Breizh-info.com : N’y a-t-il pas un paradoxe en France actuellement avec l’introduction à venir d’un possible droit à l’euthanasie par les mêmes autorités qui sacrifient une population pour sauver un maximum de vieillards ?

    Alain de Benoist : On n’aurait pas de mal à vous répondre que les vieillards actuellement hospitalisés en réanimation ne sont pas forcément candidats à l’euthanasie ! C’est un peu comme si vous trouviez paradoxal qu’on cherche à toujours mieux protéger les enfants alors même qu’on autorise l’avortement…

    Breizh-info.com : Comment expliquez-vous par ailleurs que cette peur se soit diffusée au niveau mondial, à tel point que des pays n’ayant rien à voir avec des démocraties occidentales agissent finalement de la même façon ? Toute raison a-t-elle quitté notre planète ou bien est-ce dans l’ordre des choses ?

    Alain de Benoist : A des degrés divers, le virus s’est diffusé dans le monde entier. Il est assez logique que les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Notons quand même que les pays considérés (et bien souvent dénoncés) comme « illibéraux » sont, dans l’ensemble, ceux qui ont combattu l’épidémie avec le plus d’efficacité. Quand le moment sera venu de dresser un bilan, il y aura peut-être quelques leçons à tirer de ce côté-là.

    Breizh-info.com : Changeons de sujet. Vous avez sorti en février un essai intitulé « La puissance et la foi ». Qu’avez-vous voulu aborder à cette occasion ?

    Alain de Benoist : C’est un livre qui aborde, sous différents angles, la question aujourd’hui rebattue de la « théologie politique ». L’étiquette est large : elle se rapporte aussi bien à la façon dont l’Eglise a conçu le pouvoir temporel lorsqu’elle le contrôlait qu’aux tensions qui ont pu l’opposer au pouvoir politique : c’est elle qui est en jeu, par exemple, dans l’opposition du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel, dans la séculaire querelle de l’Empire et de la papauté, dans le conflit du trône et de l’autel, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’opposition entre loi civile et « loi naturelle », les notions de potestas et d’auctoritas.

    Une part importante de l’ouvrage porte sur ce qu’on a appelé la « querelle de la sécularisation ». L’époque de la sécularisation est celle où l’Eglise perd l’autorité surplombante qu’elle détenait auparavant sur la société globale – où la société « sort de la religion » pour reprendre l’expression de Marcel Gauchet. Mais c’est aussi l’époque où les grandes thématiques théologiques et religieuses sont transposées sous une forme profane. Carl Schmitt affirme ainsi que tous les concepts-clés de la politique moderne sont des concepts issus de la théologie. La sécularisation est alors à envisager comme une dialectique. Erik Peterson et Hans Blumenberg sont de ceux qui se sont opposés à Schmitt sur ce point, dans des perspectives d’ailleurs radicalement différentes. Je retrace ce débat dans le détail, en essayant d’en tirer des conclusions. Mais le livre porte aussi sur le péché originel, la violence monothéiste, l’image de Rome dans le judaïsme ancien, etc.

    Breizh-info.com : Vous posez également la question de la pertinence politique du christianisme. Vous n’allez pas vous faire que des amis…

    Alain de Benoist : Laissez-moi vous dire d’abord que je n’écris pas pour me faire des amis, mais pour dire ce que je pense – et pour donner à mes amis de bonnes raisons de penser ce qu’ils pensent également. En outre, je n’ai pas beaucoup de considération pour ceux qui estiment qu’on ne peut être lié d’amitié qu’avec ceux qui partagent vos opinions.

    La question de la « pertinence politique du christianisme » a dans le passé été discutée par de nombreux auteurs. Observant qu’au cours de l’histoire, le christianisme a voulu instaurer un pouvoir religieux distinct et rival du pouvoir politique, Rousseau constatait qu’il en a résulté un « perpétuel conflit de juridiction qui a rendu toute bonne politique impossible dans les États chrétiens ». L’apparition du christianisme a en effet entraîné un bouleversement dans les rapports entre vie religieuse et vie sociopolitique, communauté de foi et appartenance à la cité. Le christianisme pose l’individu avant le citoyen, et donc indépendamment de lui. L’individu étant considéré comme irréductible à la collectivité ou à la communauté politique, il en résulte un rapport nouveau du citoyen à l’Etat, qui modifie du même coup l’objet du culte et le statut de la religion. Le Dieu des chrétiens n’est en effet pas le Dieu d’un peuple, puisqu’il a autorité sur tous les hommes, et que ceux-ci ont tous vocation à l’adorer : l’idée d’un Dieu unique implique celle d’une famille humaine qui soit (ou puisse devenir) spirituellement une elle aussi. Autrement dit, le « peuple de Dieu » ne connaît pas de frontières. C’est la raison pour laquelle il est difficile de voir dans le catholicisme une religion identitaire – surtout quand on est Européen, puisque les gros bataillons de l’Eglise se trouvent désormais dans le Tiers-monde. S’il est un croyant rigoureux, un chrétien préférera toujours voir immigrer en France un Congolais catholique plutôt qu’un Suédois païen !

    Breizh-info.com : Le XXIe siècle scellera-t-il le retour et la victoire du religieux sur le matérialisme notamment ?

    Alain de Benoist : Je ne fais pas profession de lire l’avenir, et m’abstiendrai donc de répondre à votre question. Pour y voir plus clair, il faudrait déjà préciser le sens qu’on attribue aux mots « religieux » et « matérialisme ». Le « religieux », c’est très vague (tout aussi vague que la notion même de religion). En France, on ne compte plus que 4 % de chrétiens pratiquants, et parmi ceux qui se disent catholiques mais ne mettent jamais les pieds à l’église, seuls 52 % déclarent croire en Dieu ! L’islam, de son côté, est une force montante, mais l’islamisme a des objectifs beaucoup plus politiques que religieux. Quant au matérialisme, qui prend aujourd’hui surtout la forme du fétichisme de la marchandise, son principal moteur est l’obsession de la consommation. Ce n’est pas un matérialisme philosophique, mais un matérialisme pratique, doublé d’un indifférentisme religieux qui est, avec la privatisation de la foi, le principal danger qui menace aujourd’hui les Églises. La question que je préfère me poser porte plutôt sur la notion de sacré (qui est tout à l’opposé de celle de sainteté). Y aura-t-il encore place pour du sacré à l’époque de l’intelligence artificielle et des robots ? Quelles en seront les formes ? Où se situera-t-il ? Voilà des interrogations qui pourraient nourrir la réflexion.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh-Info, 8 avril 2021)

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  • La France ne s’est pas construite sur le pillage des matières premières de l’Afrique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Peter Columns qui revient sur la légende d'une industrialisation de l'Europe qui aurait reposé sur le pillage des ressources de l'Afrique. Entrepreneur, Peter Columns est un ingénieur spécialisé dans les technologies de l’Intelligence Artificielle. Il anime le site Science et Remigration et tient un blog personnel.

     

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    La France ne s’est pas construite sur le pillage des matières premières de l’Afrique

    Une légende qui a été beaucoup répétée dans les médias ces dernières décennies est que l’Afrique se serait vue piller ses matières premières et que les pays occidentaux se seraient construits à partir de la colonisation de l’Afrique. Or, si ce discours semble très arrangeant pour un certain nombre d’acteurs politiques à l’agenda discutable, les faits infirment cette vision faussée de l’Histoire. Pour comprendre cela, il est nécessaire de se plonger dans l’Histoire minière de l’Europe et de sa Révolution Industrielle.

    L’Europe, un continent riche parsemé de mines exploitées depuis l’Antiquité

    Une des idées reçues les plus discutables est que le sol européen fut pauvre en minerai. En vérité, les ressources minières de l’Europe furent largement suffisantes pour accomplir la Révolution Industrielle. Les ressources clés de l’industrialisation de l’Europe furent les mines de charbon, de cuivre et de fer sur son propre sol. Pour cause: l’Europe est une région du monde avec un passé géologique très riche.

    Ces ressources furent exploitées dès l’antiquité. Les mines de Cornouailles et du Devon au sud de l’Angleterre furent exploitées dès l’Age de Bronze (3000 à 1000 ans av JC). La plus grande mine d’or de l’Empire Romain se trouvait en Espagne. Les Romains exploitèrent de nombreuses mines en France dans l’Est, la région des Pyrénées et celle de Montpellier, et ce plusieurs millénaires avant que la colonisation n’advienne. Les mines exploitées en France ou en Angleterre lors de la Révolution Industrielle furent en grande partie des anciens lieux de production antiques exploités depuis 2100 avant JC.

    Cette exploitation minière européenne se renforcera graduellement au cours du Moyen-Age. De nouvelles mines seront ouvertes dans l’est et le nord de l’Europe au Moyen-Age, notamment en Suède et en Hongrie.

    Une révolution industrielle basée sur l’exploitation d’anciennes mines à des profondeurs inégalées grâce à la mécanisation et aux procédés chimiques de purification

    La révolution industrielle marque une nouvelle ère pour l’exploitation minière européenne. Des investissements colossaux en équipement de machines à vapeur sont faits. Où sont déployés ces machines? Dans le sud, le centre et le nord du Royaume-Uni, dans le bassin de l’Alsace-Lorraine, près de Lyon et dans la Ruhr. C’est à ces endroits que seront extraits en masse de l’étain, du cuivre, de l’argent, du charbon et du fer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

    Ces lieux d’extraction ouverts depuis trois millénaires furent exploités beaucoup plus intensivement grâce aux machines à vapeur, permettant aux mineurs d’atteindre des profondeurs inégalées où la chaleur terrestre elle-même était insoutenable.

    En 1810, c’est près de 150 machines à vapeur qui sont déployées pour l’extraction du cuivre dans la Cornouailles (en Angleterre). Elles permettent alors à plus de 9000 ouvriers anglais de descendre jusqu’à 400 mètres de profondeur. La production d’étain de la mine de Cornouailles sera équipée de plus 600 machines à vapeur, creusant jusque sous le niveau de la mer. La Suède dominera la production de cuivre avec la grande montagne de cuivre de Falun. Par ailleurs, des registres existent au XIXe siècle sur l’extraction des minerais sur le sol français. On peut ainsi consulter la part de l’Algérie dans les flux de matières premières en 1838: évidemment négligeables.

    De nombreux sites d’approvisionnement en minerai se trouvaient dans le bassin de l’Alsace-Lorraine et dans le nord de la France, avec des exploitations parfaitement décrites dans leur dureté et leurs conditions de travail dans l’ouvrage Germinal d’Emile Zola en 1885. En 1913, la Lorraine extrait à elle seule 20 % de la production mondiale de fer. Elle dispose à cette époque d’un des gisements mondiaux les plus importants de la planète, contenant plusieurs milliards de tonnes. Elle est alors le deuxième producteur mondial de minerai de fer.

    Ces gisements furent d’ailleurs l’une des raisons de nombreuses guerres, entre Allemagne et France en particulier avec les annexions de l’Alsace-Lorraine.

    Cet essor est notamment permis par des procédés de purification chimique éliminant les impuretés des minerais extraits. En effet, il est rare qu’un minerai soit exploitable directement. Sans traitement de purification et affinage, le métal est de mauvaise qualité. Plus le métal est de bonne qualité, plus les constructions peuvent alors devenir ambitieuses, que ce soit des machines, des rails, des navires, des tours ou bien des ponts. Incidemment, plus les méthodes de purification deviennent élaborées, plus le nombre de gisements exploitables augmente. Un des meilleurs exemples de cette nécessité de purification est la construction de la tour Eiffel débutée en 1887.

    Le cas du fer “puddlé” de la tour Eiffel, entre intox et réalité

    Contrairement à ce que déclarent nombre de sites en ligne, le fer de la tour Eiffel ne provient pas des mines algériennes de Rouïna et Zaccar. La source de cette intox semble être le journal El Watan, qui ne précise nullement ses sources pour affirmer ses dires. Ironiquement, cette même propagande présente également une version tunisienne.

    L’argument non sourcé avancé par le journal serait que le minerai de fer lorrain ne permettait pas de produire le fer puddlé nécessaire à la Tour Eiffel. Ceci est un contre-sens. Le minerai lorrain se caractérise essentiellement par une proportion en phosphore rendant le fer cassant. Le puddlage est justement le principe qui permet au minerai lorrain d’être purifié et d’être exploitable. C’est le procédé de Thomas qui permettra cette prouesse dès 1877. Cette purification du phosphore est la raison de l’essor du bassin minier de la Lorraine, l’endroit exact où se trouvait les usines de Pompey lors de leur création en 1872. Ce sont ces usines qui traitèrent le métal de la tour Eiffel.

     

    “Pendant longtemps les minerais de cette nature [minerai de Lorraine chargés en phosphore] furent écartés, car des traces de phosphore rendent la fonte et l’acier cassants et impropres à la plupart des usages. Aussi les négociateurs du traité de Francfort [1871] avaient-ils cherché à nous arracher la plus grande et la plus riche partie du gisement de fer oolithique lorrain, le seul que par suite de l’introduction du puddlage anglais on pouvait utiliser soit par mélange avec du « fer fort » dans les usines dénaturant leur fonte, soit seul pour la fabrication du fer.”

    Le fer et le charbon lorrains : une des causes profondes de la guerre et une des conditions essentielles de la victoire de la France et de la paix durable, Georges Alfassa,1916

     

    Le fer utilisé pour la tour Eiffel provient en vérité de la ville de Ludres, dans le bassin de la Lorraine. 7000 tonnes de minerais seront extraits de ce gisement à forte teneur en fer. Les mines de fer de ce village étaient directement connectées par un réseau ferré aux usines de Pompey, à quelques kilomètres.

    C’est à partir des sources suivantes qu’Adoxa a pu démêler ce qui relevait de la propagande sur ce fait: un document vidéo du Musée de l’histoire du fer, le témoignage de la mairie de Ludres, l’ouvrage ‘Le fer et le charbon lorrains : une des causes profondes de la guerre et une des conditions essentielles de la victoire de la France et de la paix durable‘ de Georges Alfassa paru en 1916, ainsi que l’ouvrage ‘Le grand Nancy: histoire d’un espace urbain’ de Paulette Choné, Étienne Thévenin, Jean-Luc Fray et Michel Parisse, Presses universitaires de Nancy, 1993, p. 123.

    Des mines européennes aux mines américaines, canadiennes et australiennes

    Comme nous l’avons vu, l’histoire minière de la Révolution Industrielle fut essentiellement européenne.  Mais cela changea à partir de 1875. Petit à petit, ce sont les États-Unis, le Canada et l’Australie qui prendront le relai dans la production mondiale de minerai avec des modes de production similaires. La production africaine restera marginale et se fera par le Portugal essentiellement. L’Afrique ne verra jamais les machines à vapeur permettant l’extraction de masse.

    Les mines européennes verront la fin de leur activité seulement à partir de la fin du XXe siècle dans les années 90. Elles auront alors à ce moment été exploitées pendant plus de 4000 ans.

    L’Afrique, une région qui n’est pas si riche en minerai que nous pouvons l’imaginer, dont l’extraction se complique par les situations politiques instables.

    De nos jours, l’exportation de matières premières constitue 50 % du PIB de la plupart des pays d’Afrique. Les 50 % restants sont des dépenses publiques. Les pays africains sont ainsi les seuls pays au monde à jouir d’une rente sur quelque chose dont on les aurait dépossédés, rente sur laquelle est aujourd’hui basée l’intégralité de leur économie. Comme de nombreux autres pays du monde, nous achetons ces ressources au prix du marché mondial. C’est à dire au même prix que tout autre acteur.

    L’importance de l’Afrique sur le marché des matières premières est également très exagéré dans l’esprit des gens par rapport à la réalité. Elle est en effet très minoritaire sur un très grand nombre de marchés. Par exemple, elle comporte moins de 2 % des ressources en terre rare disponibles sur Terre contre 47 % pour la Chine et 17 % pour la Russie. De même, l’Afrique ne comporte que 15 % de la réserve mondiale d’uranium contre 31 % pour l’Australie.

    En vérité, la question sur ce continent n’est pas le pillage mais bien la sécurité et la stabilité des lieux d’extraction, qui nécessitent des investissements importants sur le long terme et qui fournissent aux populations un travail rémunérateur.

    Conclusion

    Contrairement à ce qu’affirment de nombreux acteurs politiques souhaitant flatter les velléités revendicatrices de populations immigrés africaines, ou alimenter la repentance des Français, la France ne s’est jamais construite sur le pillage des ressources de l’Afrique. A titre d’exemple, la colonisation du nord de l’Afrique démarrera en 1830, à ce moment, la première Révolution Industrielle est très avancée et l’Europe s’est déjà métamorphosée en une puissance industrielle moderne inégalable. A cette date, la machine à vapeur de James Watt existe depuis plus de 60 ans.

    La puissance métallurgique et minière de l’Europe reposait essentiellement sur sa capacité d’extraction avec ses machines à vapeur, ses techniques de purification du minerai, une main d’œuvre blanche aux conditions de travail extrêmement rudes (travail des enfants, misère ouvrière, coups de grisou), et une disponibilité des gisements sur son propre sol.

    La seconde partie de la Révolution Industrielle s’étendant sur la seconde moitié du XIXe siècle n’est pas marquée par l’exploitation des ressources de l’Afrique, mais par celles des États-Unis d’Amérique du Nord, tandis que l’exploitation des ressources minières de l’Europe perdure.

    Peter Columns (Blog de Peter Columns, 23 mars 2021)



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  • L’identité civilisationnelle de l’Europe est-elle « judéo-chrétienne » ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte important d'Henri Levavasseur cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré l’identité civilisationnelle de l’Europe. L'auteur est docteur en histoire et linguiste.

     

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    L’identité civilisationnelle de l’Europe est-elle « judéo-chrétienne » ?

    À l’heure où l’action de réseaux d’influence islamistes, alimentée sur notre sol par des décennies d’immigration massive, se conjugue à une formidable montée du « terrorisme intellectuel » pratiqué par les militants « déconstructivistes » (« cancel culture », antiracisme racialiste, féminisme « ultra », etc.), la pérennité de l’identité ethnique et culturelle des peuples européens se trouve gravement menacée. Toutefois, des voix courageuses s’élèvent, de plus en plus nombreuses, pour appeler à la défense de notre identité civilisationnelle, que de nombreux écrivains, penseurs ou polémistes qualifient alors volontiers de « judéo-chrétienne ».

     

    Est-il cependant exact et pertinent de définir ainsi la civilisation européenne ? Cette dernière doit-elle être essentiellement conçue comme d’origine « judéo-chrétienne » ?

    Nous ne le pensons pas, pour deux raisons principales, l’une tenant à l’histoire des peuples européens, l’autre à l’histoire des religions.

    Il convient en effet de rappeler, tout d’abord, que les racines de la civilisation européenne sont antérieures au christianisme.

    Les langues parlées aujourd’hui par les peuples européens (langues romanes, germaniques, celtiques, slaves, baltes et langue grecque moderne) appartiennent en leur immense majorité (à l’exception du basque, du hongrois, du finnois et de l’estonien) à la famille des langues « indo-européennes », ce qui signifie qu’elles sont quasiment toutes issues d’une langue mère commune, vieille de plus de 5 000 ans. Or, dans la mesure où la langue structure la pensée, cet héritage constitue un pan essentiel de notre civilisation.

    En outre, aucune migration ou colonisation d’origine extérieure à l’ensemble indo-européen n’a été suffisamment massive – parmi celles qui ont touché certaines régions d’Europe depuis ces cinq derniers millénaires – pour bouleverser radicalement la composition de la population européenne à l’échelle du continent (à l’exception des vagues migratoires de ces dernières décennies, qui constituent un phénomène sans précédent dans la longue histoire de l’Europe, précisément depuis l’époque de la diffusion des langues indo-européennes). Ce constat est aujourd’hui confirmé sans équivoque par les résultats des études paléogénétiques les plus récentes. La plupart des Européens ne sont donc pas seulement les locuteurs d’une langue indo-européenne (comme le sont également les populations afro-américaines qui communiquent en anglais), mais aussi les descendants de lignées ancestrales « indo-européennes », autochtones depuis des millénaires.

    Les peuples d’Europe ont atteint un stade avancé de civilisation, dès l’âge du bronze, il y a plus de trois mille cinq cents ans.

    En ce qui concerne le développement des sciences et des arts, mais aussi dans le domaine des grands principes d’organisation sociale et politique, l’Europe est par ailleurs l’héritière de la pensée grecque et du modèle romain, qui sont également antérieurs au christianisme.

    Les sites de Stonehenge, du Parthénon ou du forum romain ont été érigés bien avant la conversion de l’Empire romain au christianisme. Ils sont les témoignages tangibles de l’antiquité de notre civilisation.

    Il ne s’agit pas pour autant de méconnaître l’importance des influences extérieures, notamment orientales, qui se sont exercées sur la civilisation européenne à différents stades de son histoire : aucune civilisation ne se développe sans contact avec ses voisines, avec lesquelles elle entretient tour à tour des rapports conflictuels ou pacifiques, ce qui conduit nécessairement à un jeu permanent d’influences mutuelles. Pour autant, la civilisation européenne est bien distincte de celles qui l’entourent ; elle possède son identité propre, et les influences qu’elle a reçues ou transmises au fil des siècles ne doivent pas conduire à ignorer la spécificité de cette identité.

    À ce titre, le christianisme n’appartient pas aux « racines » de l’Europe, mais constitue bel et bien une « greffe » qui a naturellement modifié la croissance de l’arbre sur laquelle elle s’est implantée à un stade déjà avancé de son développement plurimillénaire.

    Ici encore, le constat ne vise pas à remettre en cause l’importance de l’apport chrétien au sein de notre civilisation. Celle-ci serait sans doute fort différente de ce qu’elle est devenue (pour le meilleur ou le pire, nul ne le peut le dire), si cette « greffe » ne s’était pas produite. Vibrer au souvenir de nos lointains aïeux devant le spectacle des ruines de Stonehenge ou du Parthénon n’empêche nullement d’éprouver le même type d’émotion sous les voûtes de la cathédrale de Chartres. Admirer Homère ou Aristote n’implique pas de renoncer à apprécier saint Thomas d’Aquin ou Pascal. Ajoutons (ce qui ne va malheureusement plus de soi en cette époque d’effondrement civilisationnel où nous subissons les injonctions des « terroristes intellectuels » inspirés par les délires d’outre-Atlantique) que l’on peut admirer un penseur sans nécessairement en partager toutes les analyses. Rappelons même cette évidence : reconnaître que les « racines » de la civilisation européenne sont plus anciennes que le christianisme n’interdit pas d’être soi-même chrétien, et ne remet pas en cause la validité des dogmes catholiques pour tous ceux qui y adhèrent. Il s’agit d’un constat qui s’inscrit dans l’ordre de l’analyse historique, et non dans celui de la foi ou de la religion : il s’agit de reconnaître que la civilisation européenne est DEVENUE chrétienne, c’est-à-dire que son destin historique ne saurait être dissocié de l’apport chrétien, tout en admettant que les premiers développements de cette civilisation, qui constituent notre héritage le plus lointain, sont antérieurs à l’arrivée du christianisme en Europe. À rebours, il ne faut pas non plus oublier que le christianisme a beaucoup reçu de l’Europe, en s’implantant sur son sol : il suffit pour s’en convaincre de mesurer l’importance des emprunts à la pensée grecque, aux modes d’organisation « romains » (dans ses variantes « occidentales » et « orientales »), ainsi qu’aux traditions locales en manière de « piété populaire » depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à nos jours – aussi bien chez les catholiques et les protestants que chez les orthodoxes.

    La seconde raison pour laquelle l’identité civilisationnelle de l’Europe ne peut être qualifiée de « judéo-chrétienne » repose sur un autre constat, celui du refus du message chrétien par le judaïsme post-christique.

    Ce n’est pas faire insulte au judaïsme que de rappeler qu’il s’est développé à partir du début de notre ère en opposition avec le christianisme, dont il rejette les dogmes ou les articles de foi pour de nombreuses raisons, sur la validité desquelles l’historien n’a d’ailleurs pas à se prononcer.

    Cela ne signifie naturellement pas que les rapports entre les fidèles des deux religions ont été toujours conflictuels au fil des siècles, ni que les chrétiens n’ont pas poursuivi un dialogue intellectuel souvent fécond avec les représentants du judaïsme (comme cela a d’ailleurs été également le cas avec certaines élites musulmanes, sans que l’on éprouve le besoin de parler d’islamo-christianisme).

    Nul ne niera que de nombreux Juifs aient contribué de manière éminente au développement de la civilisation européenne, que ce soit dans les domaines artistiques, scientifiques ou économiques. Pour autant, cela ne fait pas du judaïsme en tant que tel, en particulier dans sa version « post-christique », une source première de notre civilisation. Le fait que le monothéisme chrétien se soit développé à partir de racines juives n’implique pas qu’il faille nécessairement parler de « judéo-christianisme » : viendrait-il à l’esprit de nos contemporains d’évoquer l’existence d’un « judéo-islamisme » ? L’islam est pourtant, à bien des titres, beaucoup plus proche du judaïsme que ne l’est demeuré le christianisme depuis son implantation en Europe. Le monothéisme musulman procède assez directement de l’inspiration du monothéisme juif, alors que le christianisme s’est écarté sur de nombreux points essentiels de ses racines juives, en particulier avec l’idée d’incarnation : l’image du Christ, « vrai Dieu et vrai homme », est tout aussi impensable pour le judaïsme que pour l’islam. On rappellera au passage que les historiens des religions ont parfois émis l’hypothèse d’une influence exercée sur le premier judaïsme par la civilisation iranienne ancienne, d’origine indo-européenne, qui a connu elle-même une évolution « monothéiste » précoce avec le zoroastrisme : les choses ne sont donc pas simples dans ce domaine.

    Si le judaïsme a exercé une influence certaine sur la civilisation occidentale à plusieurs reprises au cours de son histoire (notamment au moment du renouveau des études hébraïques dans le sillage de l’humanisme de la Renaissance), on notera que les communautés juives installées en Europe ont elles-mêmes été largement imprégnées de culture européenne, ce qui les a dotées d’une identité distincte de celles des communautés demeurées hors d’Europe.

    Le judaïsme et l’islam se distinguent cependant sur un point fondamental dans leur rapport avec l’Europe chrétienne, dans la mesure où l’islam n’a quasiment jamais cessé, depuis sa première phase d’expansion, de représenter une menace militaire et civilisationnelle pour le monde chrétien, qu’il s’agisse de l’Empire byzantin ou de l’Occident médiéval. Rappelons que la conquête de l’Espagne par les Maures est bien antérieure aux premières croisades, et que l’Empire ottoman a occupé une partie significative de l’Europe balkanique dès avant la chute de Constantinople.

    Rien de comparable ne s’est assurément produit dans le contexte des rapports entre les différentes communautés juives et l’Europe chrétienne.

    Pour autant, l’emploi de la notion de « judéo-christianisme » nous semble procéder d’un raccourci contestable, impropre à définir l’essence de notre civilisation, qu’il convient tout simplement de qualifier d’européenne, sans lui accoler d’autres qualificatifs réducteurs.

    Le judaïsme n’a pas joué un rôle suffisamment décisif et direct sur l’identité de l’Europe pour que nous puissions définir cette dernière à partir de références religieuses, ethniques ou civilisationnelles finalement distinctes de ses propres racines. Cela ne signifie naturellement pas que les communautés juives installées depuis des siècles en Europe ne soient pas devenues parfaitement européennes. Il convient simplement de ne pas inverser le rapport d’influence et d’antériorité historique en qualifiant notre civilisation de « judéo-chrétienne », ce qui procède d’une double confusion intellectuelle. Il serait à tout prendre plus conforme à la réalité historique d’évoquer la notion d’helléno-christianisme, compte tenu des emprunts majeurs réalisés par la théologie chrétienne à la tradition philosophique grecque, même si le latin s’est naturellement imposé comme la langue de l’Église dans l’Occident chrétien.

    Par ailleurs, rappeler que l’Europe a entretenu dès l’origine des rapports conflictuels avec le monde musulman n’implique pas de considérer exclusivement l’islam sous ce rapport : les impératifs géopolitiques peuvent naturellement amener des nations européennes à traiter en alliées avec des puissances appartenant à la sphère civilisationnelle musulmane, qui ne présente d’ailleurs guère d’unité, que ce soit sur le plan religieux, linguistique, ethnique ou politique. Ce constat n’implique évidemment pas de reconnaître l’islam comme une composante de notre civilisation, en dépit de la présence de nombreux musulmans sur le sol européen (présence, dans la plupart des cas, récente à l’échelle de l’histoire). Si l’on peut parfaitement être musulman et ressortissant d’un pays européen, cela ne peut conduire en aucune manière à considérer la France comme un « pays musulman » (contrairement aux propos effarants récemment tenus par un ambassadeur de France dans un pays nordique, à la suite des débats sur le « séparatisme musulman » suscités par les attentats islamistes commis dans notre pays).

    Il est évident que les vagues migratoires massives en provenance de « terres d’islam », qui ont pénétré sur le sol européen depuis un demi-siècle avec la complicité plus ou moins active des élites politiques, économiques, intellectuelles, médiatiques et même religieuses, placent l’Europe devant la menace d’une modification radicale de son identité ethnique et culturelle. Il n’est pas certain qu’il soit possible de réduire la fracture provoquée par cinquante ans de trahisons et d’impérities en recourant à une définition biaisée des origines de notre civilisation.

    Contrairement aux admonestations des thuriféraires de l’intégration « républicaine », cette fracture ne correspond pas à un risque à venir, qui procéderait du repli « identitaire » de certains Européens. Cette fracture s’est DÉJÀ produite, et elle est le résultat de cinquante années de folle politique migratoire. Est-ce à dire que cette fracture nous place dans une situation irrémédiable ? Conviendrait-il, comme certains nous y incitent, d’en nier la portée dans l’espoir d’en limiter les conséquences ?

    L’Institut Iliade propose une autre voie : celle qui consiste à inviter les Européens non seulement à retrouver la mémoire de leur passé, mais surtout à se réapproprier pour l’avenir les vertus qui ont permis à leur génie civilisationnel de se déployer, il y a plus de cinq mille ans.

    L’aventure n’est pas terminée, mais l’heure est décisive ; elle requiert la plus grande lucidité. Ne nous payons plus de mots et renonçons aux facilités de langage qui nous égarent. Le concept de « civilisation judéo-chrétienne » est vide de sens lorsqu’il s’agit de définir l’identité collective de nos peuples. Osons promouvoir, incarner et défendre la CIVILISATION EUROPÉENNE, dont les origines ont été merveilleusement mises en lumière par les travaux de Georges Dumézil et Émile Benveniste [1].

    Henri Levavasseur (Institut Iliade, mars 2021)

     

    Note :

    [1] Rappelons, à l’intention des censeurs « vigilants » à qui cette information pourrait avoir échappé, que le linguiste Émile Benveniste, auteur d’une magistrale étude sur le « Vocabulaire des institutions indo-européennes » (Paris, Les Editions de Minuit, 1969), est né à Alep en 1902, de deux parents instituteurs de l’Alliance Israélite. Naturalisé français en 1924, ce grand savant honora sa patrie d’adoption par la qualité de ses travaux. Si cet exemple éminent démontre qu’il est possible à quelques individus d’exception de DEVENIR européen, il ne nous conduit pas pour autant à penser que l’identité civilisationnelle de l’Europe se réduit à la caricature d’un grand melting pot.

     

     

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