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Livres - Page 352

  • Sur l'esprit du capitalisme...

    Les éditions Cécile Defaut viennent de publier un recueil de textes de Max Scheler intitulé Trois essais sur l'esprit du capitalisme. Né en 1874 et mort en 1928, Max Scheler est un philosophe allemand fortement influencé par Nietzsche, qui est à l'origine du courant de l'anthropologie philosophique, dont son élève Arnold Gehlen a été le principal continuateur. Armin Mohler a pu considérer Max Scheler comme un philosophe appartenant à la périphérie de la Révolution conservatrice.

     

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    " Les textes critiques de Max Scheler sur le capitalisme, rédigés au printemps 1914 (avant le début de la Première Guerre mondiale) et inédits en français, occupent une place de premier ordre parmi les études concernant la genèse et la spécificité historiques du capitalisme. Dans le débat inauguré vers 1900 entre sociologues, historiens et économistes à propos des sources religieuses de l’« esprit du capitalisme », Scheler élabore une position aussi originale que méconnue.

    Dans un dialogue fécond avec les principaux représentants de la discussion académique et avec les différents courants du socialisme, il analyse notamment l’éthos du type humain qui, en tant que bourgeois et entrepreneur, a fait triompher le capitalisme industriel moderne. Le modèle de l’homo oeconomicus minimisant ses coûts et maximisant ses profits, qui sert de référence à la théorie économique depuis le XIXe siècle, y apparaît comme le résultat d’un empoisonnement de la vie psychique des élites sociales, qui conduit à une distorsion pathologique de l’appréhension des valeurs. "

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  • De Nuremberg à Nuremberg...

    « Je ne prends pas la défense de l'Allemagne. Je prends la défense de la vérité. »    Maurice Bardèche, Nuremberg ou la terre promise

     

    Les éditions Kontre Kulture viennent de rééditer sous le titre Nuremberg deux essais polémiques de Maurice Bardèche, intitulés Nuremberg ou la terre promise et Nuremberg II ou les faux monnayeurs, qui avaient fait date à l'époque de leur publication en 1948 et 1950. Normalien, agrégé de lettres et auteurs d'essais reconnus sur Proust, Balzac ou Flaubert, Maurice Bardèche était également le beau-frère de Robert Brasillach et a animé après guerre la revue Défense de l'Occident.

     

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    " Le 20 novembre 1945 s’ouvrait en Allemagne le procès de Nuremberg. Il n’avait pas suffi aux vainqueurs de vaincre par les armes, il leur fallait aussi vaincre par le droit. À la fin de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles, en faisant des ennemis d’hier les oppresseurs économiques de l’Allemagne, avait permis à son peuple de se souder, de retrouver le chemin de la fierté en retrouvant celui de la prospérité, grâce à un système qui échappait aussi bien aux spéculateurs de Wall Street qu’au dirigisme soviétique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne fallait pas refaire cette erreur : il fallait en finir avec ce peuple qui menaçait les visées hégémoniques des uns et des autres sur l’Europe. Il fallait l’avilir, lui donner pour longtemps la haine et la honte d’être lui-même. Alors les vainqueurs sont devenus les porte-parole de la Conscience universelle.

    Mais ce que peu de monde a compris, hier comme encore aujourd’hui, c’est que ce ne sont pas seulement les Allemands qui ont subi les conséquences de Nuremberg, c’est nous tous qui avons été dépossédés : « Nous vivions jusqu’ici dans un univers solide […] Tout était clair : le père était le père, la loi était la loi, l’étranger était l’étranger. On avait le droit de dire que la loi était dure, mais elle était la loi. » Pour la première fois, un procès se fondait sur des lois qui n’existaient pas au moment des faits, et contrairement à toutes les règles du droit, les mêmes étaient à la fois accusateurs et juges. Vae victis ! En déclarant les Allemands seuls responsables des hostilités, puis en déclarant leur guerre illégale, il était alors loisible de dire qu’ils n’avaient pas commis des actes de guerre encadrés par le droit de la guerre, mais des crimes de droit commun. Cette « juridiction internationale » – dont le ressort est toujours limité aux pays faibles ou vaincus – ouvrait ainsi l’ère d’un « univers élastique » où les lois peuvent changer au gré des vainqueurs ou des puissants. Elle effaçait aussi « le patient travail d’intégration de la prédication du Christ au droit romain » : « Tous les préceptes de conduite qui avaient cours jusqu’ici ont été écartés et à leur place a été établi l’esprit de vengeance de la loi mosaïque. »

    Lire Nuremberg, c’est comprendre le changement de paradigme qui a mené au monde actuel, c’est comprendre ce qui fonde l’acceptation de l’abandon de souveraineté des nations au profit d’instances internationales, l’acceptation de devenir citoyen du monde, d’un monde où tout le monde est partout chez soi « et qu’ils ont appelé la Terre promise ». "

     

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  • La langue des médias...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un essai d'Ingrid Riocreux intitulé La langue des médias - Destruction du langage et fabrication du consentement. Agrégée de lettres modernes, l'auteur est actuellement chercheur associé à l'Université Paris IV.

     

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    « Les journalistes se présentent volontiers comme des adeptes du "décryptage". Mais est-il autorisé de "décrypter" leur discours ?

    En analysant de très nombreux exemples récents, ce livre montre que les journalistes ne cessent de reproduire des tournures de phrases et des termes qui impliquent en fait un jugement éthique sur les événements. Prenant pour des données objectives des opinions qui sont en réalité identifiables à des courants de pensée, ils contribuent à répandre nombre de préjugés qui sont au fondement des croyances de notre société. Si le langage du Journaliste fonctionne comme une vitre déformante à travers laquelle on nous montre le présent, il est aussi une fenêtre trompeuse ouverte sur le passé et sur l'avenir.

    Analyser le discours du Journaliste, c'est donc d'une certaine manière mettre au jour l'inconscient de notre société dans tout ce qu'il comporte d'irrationnel. Ce livre est conçu comme un manuel de réception intelligente à l'usage des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs quotidiennement exposés aux médias d'information. Son ambition est de lutter à la fois contre la naïveté et la paranoïa complotiste afin de n'être plus "orientés par un discours orientant". »

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  • Le Dieu fou...

    Les éditions Les belles Lettres viennent de publier un ouvrage de Bernard Sergent, intitulé Le Dieu fou - Essai sur les origines de Siva et Dionysos. Chercheur au CNRS,  docteur en histoire ancienne, président de la Société de Mythologie Française, Bernard Sergent est spécialiste des Indo-Européens et est notamment l'auteur de Les Indo-Européens - histoire, langue, mythes (Payot, 1995) et de Celtes et Grecs - Le livre des héros et Le livre des dieux (Payot, 2000 et 2004).

     

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    " Ce livre revient sur une comparaison entre deux grands dieux, l'un, grec, Dionysos, l’autre, indien, Śiva. En tenant compte des travaux antérieurs et en apportant un nouveau matériel, l’auteur montre que ces deux figures remontent à une seule et même, celle d’un dieu auquel sont attribués tous les excès (débauche, consommation d’alcools ou de drogues, etc.). Ce dieu lié au monde des morts entraîne ses fidèles et adorateurs au-delà des limites communément admises par la société. Dionysos et Śiva possèdent un grand nombre de mythes en commun, et globalement ce qui est dit en Grèce ancienne de Dionysos était dit de Śiva en Inde ancienne et médiévale.
    La recherche comparative révèle que d’autres figures divines chez les Germains, les Baltes, les Anatoliens, les Thraces, les Phrygiens, les Celtes se rattachent à Dionysos et Śiva. Cela confirme que Śiva et Dionysos représentent un héritage religieux indo-européen. Inde et Grèce se caractérisent, par rapport aux autres nations de langue indo-européenne, par l’extrême richesse du matériel qu’elles offrent.
    C’est donc tout un pan de l’idéologie indo-européenne qui se distingue et se met ici en exergue. "

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  • Le retour du peuple...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de Vincent Coussedière intitulé Le retour du peuple - An I. Agrégé de philosophie et élu local, Vincent Coussedière est l'auteur d'Eloge du populisme (Elya, 2012).

     

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    " Tous en appellent à la France. Certains prétendent sauver la Nation. D’autres la République. D’autres encore, la Démocratie. D’où viennent ces oppositions. Elles paralysent l’action et sont suicidaires. Comment réconcilier ces faux contraires ?
    Convoquant la philosophie, Vincent Coussedière révèle le patriotisme méconnu de Rousseau et de l’esprit des Lumières.
    Relisant notre histoire récente, il montre comment le néo-républicanisme des années 1980 aura été le grand fossoyeur des idées qu’il prétendait défendre. Décryptant aujourd’hui, il éclaire la fin des politiques et le retour des intellectuels républicains, de Régis Debray à Alain Finkielkraut. Et si ces penseurs en rupture de ban étaient avant tout les porte-voix de l’opinion, abandonnée et méprisée par les élites ? Et si le « populisme ambiant » n’était pas le problème, mais la solution de la crise actuelle ? Et s’il était temps, enfin, de réhabiliter le Peuple ? "

     

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  • Quand les intellectuels français rêvaient d'une union européenne...

    Les éditions  du CNRS viennent de rééditer dans leur collection de poche Biblis un essai de Bernard Bruneteau intitulé Les « collabos » de l'Europe nouvelle. L'ouvrage a déjà été publié sous le titre L'Europe nouvelle de Hitler, en 2003, aux éditions du Rocher. Professeur de science politique à l’université de Rennes, Bernard Bruneteau a notamment publié Le Totalitarisme : origines d’un concept, genèse d’un débat 1930-1942 (Cerf, 2010).

     

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    " « L’Europe nouvelle » : c’est ainsi qu’en 1940 les sirènes de la propagande qualifièrent le continent unifié de force par les armées du IIIe Reich. Si ce fut synonyme pour des millions d’Européens de dépendance, de réquisitions et de travail obligatoire ou forcé, ce fut aussi symbole d’espoir pour certains intellectuels français et belges qui voulurent y voir l’annonce d’une possible union européenne. Pacifistes rêvant d’en finir avec la souveraineté absolue des États, « techniciens » confiants dans les vertus d’un gouvernement économique, socialistes en quête d’une dernière utopie mobilisatrice : tous furent victimes d’une illusion qui les fit croire à la volonté européenne de Hitler, les rendant aveugles aux réalités monstrueuses de son ordre nouveau. Tout à cette illusion tragique, les intellectuels européistes de Vichy continuèrent les réflexions commencées au temps d’Aristide Briand sur une fédération politique et économique. Avec parfois des expressions troublantes : « communauté de communautés », « organe de gestion supra-continental » ou « monnaie fédérale unique »… "

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