Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist reçoit Jean-Pierre Laurant, Xavier Accart, David Bisson et Pierre-Marie Sigaud, quatre spécialistes de René Guénon pour évoquer sa vie et son œuvre.
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Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist reçoit Jean-Pierre Laurant, Xavier Accart, David Bisson et Pierre-Marie Sigaud, quatre spécialistes de René Guénon pour évoquer sa vie et son œuvre.
Les éditions Pierre Guillaume de Roux, en liaison avec l'Institut Iliade, viennent de publier un essai de Thibault Mercier intitulé Athéna à la borne - Discriminer ou disparaître ? . Avocat au barreau de Paris, Thibault Mercier a cofondé le Cercle Droit & Liberté.
" « Discriminer ou disparaître » est une alternative douloureuse dans une société où la simple constatation d’une différence nous est interdite sous couvert de lutte contre les discriminations. Sexisme, racisme, homophobie ou encore « grossophobie » sont autant de concepts incapacitants nous imposant de nier la réalité et la diversité des individus.
Ce fétichisme de l’anti-discrimination entraîne ainsi la création d’un être indifférencié et interchangeable, vidé de sa substance, sans sexe, sans couleur, sans famille ni histoire. L’individu, alors réduit à sa simple qualité de producteur et de consommateur en devient une pièce fabriquée à la chaîne par la science ou l’industrie, un objet de commerce de masse qui s’achète et se vend comme au marché aux esclaves, et se retrouve finalement sans aucune défense face au Big Brother étatique et économique.
Prenant à rebrousse-poil cette nouvelle idéologie de l’anti-discrimination qui nous contraint de proclamer – contre l’évidence - la parfaite identité de tous les hommes (mais aussi de tous les peuples), l’auteur se propose de revenir sur cette notion de discrimination qui signifie simplement distinguer, choisir, tracer des frontières ou encore définir des limites. Alors que toute culture, toute religion, toute pensée est fondée sur une différenciation, la discrimination serait finalement un outil nécessaire à la cohérence historique des peuples et à la préservation de la personne humaine. "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur Huyghe.fr et consacré à la stratégie d'étouffement de la révolte populaire des Gilets jaunes retenue par le pouvoir.
Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018). Avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, François-Bernard Huyghe vient de publier Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).
Pour en finir avec le peuple
La stratégie macronienne ou, disons, « progressiste » au sens que les élites donnent à ce mot, vis-à-vis des couches populaires est assez simple.
Depuis le début de l’affaire des Gilets jaunes s’est posée la question des périphériques : ouvriers, artisans, petits patrons, retraités, unis par un même sentiment d’être relégués. Furieux d’être prélevés par l’État providence tout en perdant des services publics, éloignés des flux économiques, sociaux et culturels de la France « ouverte » d’en haut, réduits au statut des sans espoirs (ni leur situation, ni celle de leurs enfants ne s’améliorera) ils se sont révoltés hors des schémas politiques connus. Hors des villes, hors des syndicats, hors des divisions droite-gauche, hors norme, hors d’atteinte des médias traditionnels, hors lois du genre, en tout cas.
Que faire ? Réprimer et en éborgner quelques uns ? Faire peur (ce qui accessoirement ramène vers vous la droite ennemie du désordre et des couches dangereuses) ? Proposer un grand débat qui va surtout servir à opposer les gentils qui vont discuter comme dans un séminaire d’entreprise et les méchants qui vont aux manifestations et seront complices du pire ?
Mais la stratégie macroniste fait mieux à partir de trois catégories simples
»Fasciser le peuple. Il y a de multiples façons de poser l’équation foules égale foules haineuses, égale bête immonde. Peuple égale populiste. Manifestant égale factieux. Populo égale facho.
- On recherche des traces d’une infiltration d’extrême-droite (quite à inventer des « drapeaux d’ultra-droite »),
- On trouve des incident homophobes ou racistes sur les ronds-points,
- On explique que la peste brune va remonter les Champs-Élysées, puis que manifester illégalement c’est attenter aux valeurs de la République donc a) être responsable de toutes les violences et surtout celle que l’on subit 2) être factieux et subversif, donc un ennemi autoritaire de la démocratie
- On cherche les déclarations les plus délirantes des leaders auto-proclamés les plus excités pour faire l’amalgame avec Dieudonné, le général Boulanger, Salvini
- Et on gagne le jackpot en tirant la carte antisémitisme : quatre ou cinq salafistes injurient Finkielkraut (plutôt favorable aux Gilets jaunes)et voici que chaque manifestant en acte, en pensée ou en intention est accusé de ne pas s’être désolidarisé assez bruyamment de cette anti-France, donc ne pas la dénoncer assez, donc de l’excuser peut-être, donc d’en être un peu complice, donc d’être animé par une haine antisémite potentielle, donc... reductio ad hitlerum suit.
Infantiliser le peuple. Regardez : ces gens agissent par ressentiment, parce qu’ils ne comprennent rien aux réalités économiques et géopolitiques, ils sont furieux de leur propre médiocrité, ils ne savent même pas quelles sont leurs propres revendications, c’est n’importe quoi. Et les chefs, vous avez vu les chefs ! En plus ils leurs coupent eux-mêmes la tête ! Démocratie directe et pourquoi pas Noël toutes les semaines ! Des enfants vous dis-je. Et des enfants jaloux : notre président trop beau, trop intelligent, trop moderne leur renvoie une image inversée de leur propre débilité, alors ils sont dans la colère, ces gamins ringards !
Médicaliser le peuple. Au fond ces gens souffrent de maux imaginaires. Ils sont victimes des théories complotistes. Ils sont noyés de fake news sur les réseaux sociaux (il va d’ailleurs sérieusement demander à nos amis des GAFA de ne plus laisser circuler ces poisons pour l’esprit). Et d’ailleurs ne sont ils pas atteint par des virus mentaux, ceux de la désinformation : les russes, la fachosphère, la mélanchonosphère ? Un beau cas d’intoxication en fait.
Ce dernier point, la réduction d’une catégorie politique à une métaphore médicale, a un énorme avantage : il permet de ne pas penser l’adversaire, ou du moins celui qui vous critique, comme un opposant politique, qui a des intérêts, des valeurs et des revendications qui diffèrent des vôtre. Il ne peut être qu’atteint en tant qu’individu (et non comme sujet politique-, par une contagion que ce soit celle du faux ou celle de la haine.Tout est affaire de psychologie et de fantasmes, vous dis-je.
La stratégie de Macron peut se résumer dans l’idée de dépolitiser la révolte en la réduisant à des pensées à exclure (antisémitisme, discours de haine, antirépublicanisme) et à des affects à soigner. Pour combien de temps ?
Les éditions Liber viennent de publier un essai polémique de Michel Maffesoli intitulé La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants. Penseur de la post-modernité, Michel Maffesoli est l'auteur de nombreux ouvrages marquants comme La violence totalitaire (1979), L'ombre de Dionysos (1982), Le temps des tribus (1988), La part du diable (2002), Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) ou, dernièrement Être postmoderne (Cerf, 2018).
" La polémique n’est pas toujours bonne conseillère. Mais son piment n’est pas inutile pour donner quelque saveur à ces plats fort peu ragoûtants que l’on confectionne trop souvent dans les insipides arrière-cuisines universitaires. Elle est même parfois fort utile quand elle s’emploie à redynamiser un débat intellectuel languissant ou par trop conformiste. Débat et non critique ad hominem, ainsi que le réclamait Karl Marx lorsqu’il voulait invalider un de ses ennemis. Et il est fréquent dans la décadence contemporaine que certains continuent d’une manière adolescente à se poser en s’opposant. D’où les médisances, les calomnies, les à-peu-près, en bref l’agressivité de plus en plus répandue dans ces garderies d’enfants que sont devenues nos pauvres universités. Un essai corrosif et stimulant de Michel Maffesoli contre la bien-pensance intellectuelle et les lieux-communs de notre époque qui nous plombent dans un fatras idéologique, mélange indigeste d’individualisme, de rationalisme et d’inévitable utilitarisme. "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen cueilli sur Geopragma et consacré aux enjeux pour l'Europe de la technologie 5G. Membre de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique.
Réseaux 5G : encore une révolution qui échappe à l’Europe ?
Le mot « 5G » sera sur toutes les lèvres lors du « Mobile World Congress » du 25 au 28 février prochains, grand-messe mondiale annuelle de la téléphonie mobile à Barcelone. Pourquoi ? Car c’est l’héritier tant attendu du standard actuel, la 4G.
Nous utilisons nos smartphones en France et en Europe depuis 2012 à leur plein potentiel grâce à la 4G. Ce fut alors une petite révolution, car la 4G offrait deux atouts : premièrement, elle permettait la circulation des appels vocaux directement par Internet et non plus par le réseau téléphonique. Deuxièmement, la 4G s’appuyait sur le « multiplexage » (passage de différents types d’information par le même canal) permettant d’augmenter les flux d’informations et des données.
Le réseau 4G donne un aspect superlatif au terme haut débit. A juste titre : ses débits théoriques sont nettement supérieurs à la génération précédente (3G), allant de 42 Megabits / seconde à 300 Megabits / seconde pour la « LTE » (Long Term Evolution). La « LTE Advanced » va au-delà de 1 Gigabit/seconde.
Les inventeurs de WhatsApp ne s’y étaient pas trompés, lançant en 2009 une application Android et iOS permettant un service de messagerie, de MMS (envoi de messages enrichis de photos, vidéos et messages vocaux), et d’appels vocaux, tous gratuits sous réseau WIFI, faisant trembler les opérateurs traditionnels de téléphonie mobile qui voyaient déjà leurs millions d’abonnés les déserter. Pour la petite histoire, ces démissionnaires de Yahoo! avaient postulé chez Facebook et vu leurs candidatures rejetées, avant de se faire racheter à prix d’or quelques années plus tard en 2014 par le même Facebook pour la modique somme de 19 milliards de dollars…Facebook impliqué dans le scandale de l’usurpation de données via Cambridge Analytica, et décrié par certains de ses anciens employés pour une insoutenable légèreté de l’être s’agissant du traitement des données personnelles. Facebook a 1,7 milliard d’abonnés au niveau mondial, WhatsApp 1,5 milliard – de lourds enjeux.
Nous voici au cœur du sujet : avec la 5G, le débit de données sera 10 à 100 fois plus puissant qu’avec la 4G. Au-delà des calculs et des quantités de débit, il existe un calcul de pouvoir, d’influence et de renseignement qui devrait inquiéter au plus haut point tous dirigeants politiques, militaires et d’entreprises. En effet, contrairement à la 4G, les données ne seront plus uniquement transportées d’un point A vers un point B, mais bien interactives dans tous les sens et depuis de multiples sources, rendant la gestion des villes connectées, les utilisations des voitures autonomes ou encore des drones civils et militaires bien plus efficaces avec des réactions en contexte et en temps infiniment réel. C’en sera fini de la « latence technologique ».
Or, face à ces enjeux de souveraineté colossaux, comme d’ailleurs sur bien d’autres sujets, l’Europe se retrouve de nouveau coincée entre les Etats-Unis et la Chine.
Les grandes manœuvres ont débuté pour l’attribution des licences 5G à l’échelle mondiale, ainsi que les appels d’offre organisés pour la construction de ce réseau révolutionnaire qui comprendra des « backbones » de fibre optique terriens et sous-marins, des routeurs et des réseaux du dernier kilomètre. Les entreprises qui les installeront auront à gérer leur part de réseau et les données y transitant, et pourraient assez facilement créer des « portes arrière » pour capter et potentiellement copier celles-ci.
Imaginons le revers de la médaille. Ces applications tellement plus puissantes et versatiles auront aussi leur talon d’Achille : les hackers d’Etat, petits ou grands, ou des pirates informatiques privés, pourront créer de véritables crises et failles en déréglant la circulation de véhicules en ville, paralysant totalement ces mêmes villes, ou encore en faussant le ciblage de la livraison d’un colis ou d’un missile…Il n’existe pas pour le moment de standard de cryptographie et de sécurité associé à la 5G.
Entre temps, sur l’autre rive de l’Atlantique, le Président Trump a pourtant adressé aux agences fédérales en octobre 2018 l’un de ses « Memorandum » : « il est impératif que les Etats-Unis soient les premiers dans la technologie cellulaire de cinquième génération (5G) », soulignant que la course à la 5G avec la Chine était une priorité de sécurité nationale. Mais en oubliant de mentionner l’importance de la cyber-sécurité de ces nouveaux réseaux et abrogeant même des dispositions prises par la « Federal Communications Commission » de l’administration du Président Obama pour que les réseaux de la 5G soient sécurisés en amont par des standards pour réduire les risques d’intrusions et de cyberattaques…
C’est donc un vide sidéral de part et d’autre face à des dangers très tangibles et incroyablement destructeurs. S’affrontent sur cette question de standards gouvernements et acteurs privés, et ces derniers ont bien plus de chance d’innover rapidement et de se mettre en ordre de bataille avant que ne le fassent les bureaucraties d’Etat ou pire la bureaucratie communautaire avec telle ou telle « directive » ; notre regard peut s’arrêter sur l’impuissance et même l’inconscience des nations sur ces sujets depuis vingt ans sur toutes sortes de questions liées à la technologie… En l’absence de standards et de supervision, tout est possible.
Avec la 5G se dessine donc un combat mondial entre les géants qui construisent et gèrent déjà nos réseaux 4G en Europe : Cisco (US), Ericsson, Nokia et Alcatel (EU) –qui tous trois possèdent des parts de marché minoritaires aujourd’hui – et deux géants chinois, ZTE et Huawei. Cette dernière a fait les choux gras des quotidiens récemment, avec la détention de sa DAF (surtout fille du fondateur) au Canada sous mandat d’arrêt des Etats-Unis pour violation potentielle des sanctions mises en place contre l’Iran. Huawei s’est vue qualifiée par la Commission Européenne de société « inquiétante » car les terra datas qu’elle traite pourraient tomber dans la nasse des services de renseignements chinois. Huawei est en pleine ascension en Europe, ayant doublé ses effectifs entre 2013 et 2018 pour atteindre 14.000 employés, avec une part de marché des infrastructures de réseaux européens estimée à 15-20%. Son chiffre d’affaires en 2018 s’est établi à 100 milliards de dollars, plus que Cisco et même IBM. Elle a détrôné Apple pour devenir le deuxième vendeur de smartphones au monde, derrière Samsung.
Contre ce mastodonte, les Etats-Unis mènent une campagne de pressions notamment envers les opérateurs télécom en Europe, ainsi qu’envers nos gouvernements pour sortir Huawei de cette « course aux armements » du 21ème siècle d’un nouveau genre. L’Administration américaine a dépêché des émissaires au Royaume-Uni, en Allemagne, et en Pologne en 2018 pour faire passer un message très clair : les gains de coûts associés au fait d’utiliser un prestataire tel que Huawei sont sans commune mesure avec les risques (et coûts) d’intrusions chinoises dans les infrastructures de l’OTAN…et la possible remise en cause de la construction d’une base de l’armée américaine en Pologne évaluée à USD $ 2 milliards. L’effet de cette campagne s’est même fait ressentir jusqu’en Australie qui a sorti Huawei des appels d’offres liés à la 5G.
Lorsque Huawei et ZTE ont remplacé les puces américaines par des chinoises dans leurs smartphones, le gouvernement des Etats-Unis a sommé ses deux plus importants opérateurs de téléphonie mobile, AT&T et Verizon, d’arrêter la vente de ces smartphones dans leurs boutiques. Ils s’y sont pliés sans broncher.
La crainte des Etats-Unis repose en partie sur une loi de l’Empire du Milieu datant de 2017, la « Loi Nationale d’Intelligence », qui enjoint les sociétés chinoises de soutenir et de coopérer avec les services de renseignement chinois, où qu’elles opèrent.
Mais cette posture du gouvernement américain est imprégnée d’une hypocrisie sans vergogne. Car dans cette affaire, il existe aussi un angle « NSA » (National Security Agency), les « Grandes Oreilles » de notre grand allié qui sont allées jusqu’à épier les téléphones mobiles de chefs d’Etat « amis ». En 2013, son directeur, l’Amiral Michael S. Rogers, avait interdit aux dirigeants des opérateurs télécom américains d’inclure Huawei ou tout autre acteur chinois dans leurs appels d’offre. Ensuite, grâce aux révélations d’Edward Snowden, nous savons qu’une opération de piratage conduite à partir de 2010 par cette même agence, nommée « Shotgiant », lui a permis de s’immiscer dans les systèmes d’information du géant à son QG à Shenzhen. Cette intrusion n’aurait apparemment pas révélé l’existence de codes sources « malins » ou de programmes systématiques de collecte de données. Le gouvernement américain continue à ce jour de démentir l’existence d’une telle opération.
Et l’Europe, où est-elle dans tout cela ? Elle est loin sur son propre territoire, de reconstruire et même simplement de rénover son propre réseau avec les seuls acteurs nordiques et français. Elle se retrouve coincée entre les acteurs publics et privés chinois et américains. Peut-être pourrait-elle donner l’exemple comme elle l’a fait avec la RGPD, encore faudrait-il qu’il y ait une véritable prise de conscience et une ambition stratégique de la part de nos leaders politiques pour « sécuriser » cette révolution technologique, protéger les données confidentielles de nos entreprises et de nos gouvernements, et même pour s’en emparer. Il y a urgence. La mise en place de la RGPD est en effet d’ores et déjà elle-même menacée par le « Cloud Act II » voté par le Congrès américain en 2018.
Christopher Th. Coonen (Geopragma, 11 février 2019)
Les éditions Jean-Claude Lattès viennent de publier un roman de politique-fiction intitulé Article 36. Rédacteur en chef-adjoint du Parisien, Henri Vernet est aussi l'auteur de Frères ennemis (Calmann-Lévy, 2015), une enquête sur la violence en politique.
" 13 janvier 2020 à l’aube. Les chars Leclerc pénètrent dans Paris. À Marseille, des unités d’infanterie et des blindés légers quadrillent les quartiers nord en liaison avec la police et la gendarmerie.
Sur toutes les ondes et l’intégralité des réseaux sociaux, le président de la République décrète la mise en œuvre de l’article 36 de la Constitution : l’état de siège est proclamé sur tout le territoire. Les militaires prennent le contrôle du pays. Tout ce qui relève de la sécurité nationale relève désormais des généraux, qui ont la haute main sur les forces de l’ordre et mettent en place des tribunaux militaires. Le cours normal de la vie publique est aussitôt suspendu. Médias, syndicats, mondes enseignant et étudiant, corps intermédiaires civils et politiques, etc., sont comme gelés.
L’article 36, un dispositif oublié, hérité des régimes troublés du XIXe siècle, qui n’a jamais été mis en œuvre depuis la deuxième guerre mondiale… mais que tous les pouvoirs successifs ont tenu à garder dans notre Constitution en songeant qu’ils pourraient peut-être en avoir besoin un jour. Si le Président s’y est résolu, faisant appel au général Maxime Gerfaut qui vient de s’illustrer par une action humanitaire d’éclat en Syrie, c’est que le pays, frappé par une nouvelle vague d’attentats monstrueux, est en proie à de graves émeutes en banlieue et à des tentatives de sédition de groupes extrémistes.
Mais après un bref rétablissement de l’ordre républicain, la situation va vite échapper à tout contrôle politique. Le général Gerfaut veut aller plus loin… Le pays se coupe en deux, une partie de la population applaudit l’autre se révolte.
Pure fiction ? Oui bien sûr, ce livre est un thriller politique, pas un essai ni un document « vécu ». Mais il est le fruit d’une enquête patiente et rigoureuse, nourrie de témoignages et d’entretiens avec des responsables clés des armées, des services de renseignement, de la police et de la gendarmerie ; avec des juristes, des constitutionnalistes, des spécialistes de l’opinion publique, des femmes et des hommes politiques… Ce qui est raconté et décrit dans l’ouvrage est imaginaire, mais tout pourrait parfaitement arriver, et nous montrons comment. C’est tout l’enjeu de cette fiction « vraie ». "