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Métapo infos - Page 640

  • Sahel : et maintenant, que faire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lugan, cueilli sur son blog et consacré à l'enlisement de l'opération Barkhane menée par la France au Sahel.  Historien et africaniste, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont  Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire de l'Afrique du Nord (Rocher, 2016), Algérie - L'histoire à l'endroit (L'Afrique réelle, 2017), Heia Safari ! - Général von Lettow-Vorbeck (L'Afrique réelle, 2017), Atlas historique de l'Afrique (Rocher, 2018) et Les guerres du Sahel (L'Afrique réelle, 2019).

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    Sahel : et maintenant, que faire ?

    Au Sahel, dans la même semaine, un militaire français a été tué, les armées du Mali et du Burkina Faso ont subi plusieurs graves défaites, perdant plus d’une centaine de morts, cependant que cinquante travailleurs civils employés d’une mine canadienne ont été massacrés au Burkina Faso, un pays en phase de désintégration. Même si la France annonce avoir tué un important chef jihadiste, la situation échappe donc peu à peu à tout contrôle.

    La réalité est que les Etats africains faillis étant incapables d’assurer leur propre défense, le G5 Sahel étant une coquille vide et les forces internationales déployées au Mali utilisant l’essentiel de leurs moyens à leur autoprotection, sur le terrain, tout repose donc sur les 4500 hommes de la force Barkhane.

    Or :

    1) Avons-nous des intérêts vitaux dans la région qui justifient notre implication militaire ? La réponse est non.

    2) Comment mener une véritable guerre quand, par idéologie, nous refusons de nommer l’ennemi ? Comment combattre ce dernier alors-que nous faisons comme s’il était surgi de nulle part, qu’il n’appartenait pas à des ethnies, à des tribus et à des clans pourtant parfaitement identifiés par nos services?

    3) Quels sont les buts de notre intervention ? Le moins que l’on puisse en dire est qu’ils sont « fumeux » : combattre le terrorisme par le développement, la démocratie et la bonne gouvernance, tout en nous obstinant, toujours par idéologie, à minorer, ou parfois même, à refuser de prendre en compte l’histoire régionale et le déterminant ethnique qui en constituent pourtant les soubassements ?

    4) Les Etats africains impliqués ont-ils les mêmes buts que la France ? Il est permis d’en douter…

    L’échec est-il donc inéluctable ? Oui si nous ne changeons pas rapidement de paradigme. D’autant plus que le but prioritaire de l’ennemi est de nous causer des pertes qui seront ressenties comme intolérables par l’opinion française.

    Dans ces conditions, comment éviter la catastrophe qui s’annonce ?

    Trois options sont possibles :

    - Envoyer au moins 50.000 hommes sur le terrain afin de le quadriller et de le pacifier. Cela est évidemment totalement irréaliste car nos moyens nous l’interdisent et parce que nous ne sommes plus à l’époque coloniale.

    - Replier nos forces. Barkhane est en effet dans une impasse avec des possibilités de manœuvre de plus en plus réduites, notamment en raison de la multiplication des mines posées sur les axes de communication obligés. Mais aussi parce qu’elle consacre désormais une part de plus en plus importante de ses faibles moyens à son autoprotection.

    - Donner enfin à Barkhane les moyens «  doctrinaux » de mener efficacement la contre-insurrection. Et nous savons faire cela, mais à la condition de ne plus nous embarrasser de paralysantes considérations « morales » et idéologiques.

    Cette troisième option reposerait sur trois piliers :

    1) Prise en compte de la réalité qui est que la conflictualité sahélo-saharienne s’inscrit dans un continuum historique millénaire et que, comme je le démontre dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, nous ne pouvons prétendre avec 4500 hommes changer des problématiques régionales inscrites dans la nuit des temps. 

    2) Eteindre prioritairement le foyer primaire de l’incendie, à savoir la question touareg qui, en 2011, fut à l’origine de la guerre actuelle. En effet, si nous réussissions à régler ce problème, nous assécherions les fronts du Macina, du Soum et du Liptako en les coupant des filières sahariennes. Mais, pour cela, il sera impératif de « tordre le bras » aux autorités de Bamako en leur mettant un marché en main : soit vous faites de véritables concessions politiques et constitutionnelles aux Touareg qui assureront eux-mêmes la police dans leur région, soit nous partons et nous vous laissons vous débrouiller seuls. Sans parler du fait qu’il devient insupportable de constater que le gouvernement malien tolère des manifestations dénonçant Barkhane comme une force coloniale alors que, sans l’intervention française, les Touareg auraient pris Bamako…

    3) Ensuite, une fois le foyer nordiste éteint et les Touareg devenus les garants de la sécurité locale, il sera alors possible de nous attaquer sérieusement aux conflits du sud en n’hésitant pas à désigner ceux qui soutiennent les GAT (Groupes armés terroristes) et à armer et à encadrer ceux qui leur sont hostiles. En d’autres termes, nous devrons opérer comme les Britanniques le firent si efficacement avec les Mau-Mau du Kenya quand ils lancèrent contre les Kikuyu, ethnie-matrice des Mau-Mau, les tribus hostiles à ces derniers. Certes, les partisans éthérés des « droits de l’homme » hurleront, mais, si nous voulons gagner la guerre et d’abord éviter d’avoir à pleurer des morts, il faudra en passer par là. Donc, avoir à l’esprit, que, comme le disait Kipling, « le loup d’Afghanistan se chasse avec le lévrier afghan ». Il ne faudra donc plus craindre de dénoncer les fractions Peul et celles de leurs anciens tributaires qui constituent le vivier des jihadistes. Mais, en même temps, et une fois encore, il faudra imposer aux gouvernements concernés de proposer une solution de sortie aux Peul.

    Il sera alors possible d’isoler les quelques clans donnant des combattants aux « GAT », ce qui empêchera l’engerbage régional. Le jihadisme qui affirme vouloir dépasser l’ethnisme en le fondant dans un califat universel se trouvera ainsi pris au piège d’affrontements ethno-centrés et il pourra alors être réduit, puis éradiqué. Restera la question démographique et celle de l’ethno-mathématique électorale qui ne pourront évidemment pas être réglées par Barkhane.

    Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle de territoires ou de ressources, nos forces percutent régulièrement les constantes et les dynamiques locales. Or, le chemin de la victoire passe par la prise en compte et par l’utilisation de ces dernières. Mais encore faut-il les connaître...

    Bernard Lugan (Blog de Bernard Lugan, 7 novembre 2019)

     

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  • Les snipers de la semaine... (192)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Boulevard Voltaire, repris par l'OJIM, Xavier Raufer dézingue Samuel Gontier, un plumitif de Télérama, "l’hebdomadaire télévision christiano-bien pensant du groupe Le Monde"...

    Samuel Gontier : bignole pour bobos !

    Samuel Gontier_Télérama.jpg

    - à son poste de sniper, Jean-Paul Brighelli sent la guerre civile s'approcher...

    L'odeur de la poudre

    Guerre civile_Chargement.jpg

    - sur son site, Michel Onfray allume la gauche convertie à l'islamophilie...

    La gauche bigote

    jean-paul brighelli,xavier raufer,guerre civile

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  • Feu sur la désinformation... (255)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous, dans son nouveau format, un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      Alors que François Hollande devait donner une conférence à l’université de Lille, des militants d’extrême gauche ont envahi la salle et déchiré les livres de l’ancien président socialiste. La conférence a été annulée.
    • 2 : Manif contre « l’islamophobie » : les médias complices des radicaux ?
      Si de nombreux médias fidèles à leur islamophilie ont évidemment salué la manifestation du 10 novembre, on a commencé à sentir un début de prise de conscience du danger de la situation chez certains journalistes et observateurs.
    • 3 : Revue de presse
      Un poilu qui viole sa femme, Hanouna qui soutient les menaces irréelles de Booba contre Zineb El Rhazoui…
      Encore une semaine médiatique riche en exagérations grotesques et en manipulations vicieuses !
    • 4 : Marion Maréchal diabolisée : un cas d’école
      Un célèbre historien russe a été arrêté à Saint-Pétersbourg pour une sordide affaire de meurtre. Il était lié à l’ISSEP de Marion Maréchal, les médias s’en sont donc donné à cœur joie...

     

                                         

     

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  • Peut-on encore éviter la partition ?...

    Le numéro 25 du mensuel conservateur L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut découvrir à l'intérieur, notamment, un dossier consacré au communautarisme islamique dans notre pays et un autre consacré au masculinisme  ainsi que les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde" "Essais" , "Culture" et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

    islam,islamisme,communautarisme,masculinisme

     

     

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  • Islamophobie, le nouveau chantage victimaire ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le Samedi Politique de TV Libertés, diffusé le 9 novembre 2019 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Philippe d'Iribarne, pour évoquer le concept incapacitant d'islamophobie. Polytechnicien, directeur de recherches au CNRS, Philippe d'Iribarne a notamment publié La Logique de l'honneur (Seuil, 1989), L’étrangeté française (Seuil, 2005), Penser la diversité du monde (Seuil, 2008) et, dernièrement, Islamophobie - Intoxication idéologique (Albin Michel, 2019).

     

                                        

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  • L'art de la guerre idéologique...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de François-Bernard Huyghe intitulé L'art de la guerre idéologique. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Fake news - La grande peur (VA Press, 2018) et, avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).

     

    Huyghe_L'art de la guerreidéologique.jpg

    " Pourquoi les convictions des « élites » ne séduisent-elles plus les masses ? Comment une guerre idéologique, que les libéraux avaient l’habitude de remporter, a finalement basculé ? En quoi les nouvelles technologies ont-elles été les premiers outils de ce renversement ?

    Pour comprendre ce phénomène à l’œuvre, François-Bernard Huyghe part d’un constat : la gestion économique de droite alliée à des références morales de gauche se heurtent au mécontentement populaire. Ce qui ne serait rien si ce couple ne menait à l’effondrement de la crédibilité des appareils politiques, culturels et médiatiques. C’est donc une « crise de la séduction » à laquelle nous assistons. Les promoteurs de « la société ouverte » ont accumulé des erreurs qui ont non seulement conduit à leur effacement, mais ont aussi détruit un logiciel idéologique qu’il leur faudra, à terme, renouveler.

    Diagnostic lucide et sans concession, ce livre expose les moyens mis en œuvre par les deux camps idéologiques pour imposer leur hégémonie. "

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