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Métapo infos - Page 241

  • Néo-vacanciers : de si gentils robots...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Cesena cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux néo-vacanciers de la société liquide...

     

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    Néo-vacanciers : de si gentils robots

    Ils sourient hagards. C’est l’été. Les voilà prêts à quitter La Défense pour s’égailler à Ibiza, Los Angeles ou Bodrum. Peu importe la destination, pourvu qu’ils aient l’ivresse du voyage. Oh, rien de très dépaysant, ils comptent bien retrouver les mêmes chaînes de magasins, les mêmes cocktails et les mêmes séries dans ce qui leur tient lieu d’imagination. 

    Ont-ils déjà posé les pieds dans nos ghettos ethniques ? De toute manière, Kevin et Mateo épousent le sabir d’Ahmed. Leur lingua franca a écrabouillé tous les adverbes pour en recracher un gloubi-boulga réduit à sa plus simple expression. Faut-il en rire ou en pleurer, à l’heure où la queer theory triomphe, ils n’ont plus que le mot genre à la bouche. « Genre, tu vois genre, j’ai trop kiffé genre ». Une syntaxe schtroumpfement riche ! L’adjectif stylé se greffe sur le beau, le bien et le juste. « Trop stylé, genre ! ». 

    Dès L’abîme se repeuple (1997), Jaime Semprun dénonçait la déréliction du langage propre aux sociétés industrielles avancées. Nous n’en sommes plus là. Car de langage, il n’y a plus. Les mots, ou leurs substituts, sortent comme des sabres des gueules de ces fakirs involontaires. Des sentiments ou des pensées abstraites les font paniquer. Ils n’ont plus les mots, les choses, ni les esprits pour les concevoir. Un bégaiement trahit parfois leur désarroi… de courte durée. Heureusement, leur conscience s’est endormie avec leur âme.

    Le néant consumériste

    Si le monde entier est devenu un aéroport, comme Michel Houellebecq le prophétisait dans Plateforme, ils en sont les voyageurs sans bagage. Salariés du tertiaire, ils jouissent d’un pouvoir d’achat à réinjecter dans l’industrie des loisirs. Aussi longtemps que l’Intelligence artificielle ne les aura pas remplacés. En attendant cette apocalypse programmée, ils tuent le temps sur les réseaux sociaux, suivent des influenceuses, se photographient devant des spritz et gomment leurs défauts grâce aux filtres magiques de la Toile.

    Leurs parents ne leur ont rien légué ou si peu. Quelques souvenirs. Du numéraire. Tout autant que les classiques, la littérature et le cinéma populaire français leur sont étrangers. Molière, Fernand Raynaud ou Le Splendid, connais pas. Renoir père ou fils, même combat perdu d’avance. Y a-t-il eu seulement une vie avant Facebook ?

    Qui sont ces enfants de personne, suivant l’expression qu’avait trouvée Jacques de Guillebon du temps de sa jeunesse perdue ? Des cadres inférieurs, supérieurs ou moyens, suivant leur ancienneté et leur degré de progression dans l’organisation. Ils ont entre 25 et 45 ans. Netflix supplée à leur imagination. Uber Eats à leur alimentation. Amazon Prime à leur divertissement. 

    Du monde, ils n’ont connu qu’un Occident cramoisi par la paix perpétuelle. Les attentats islamistes n’auront eu raison de leur pacifisme. Ces robots faits hommes sont si ingénus qu’ils croient leurs congénères solubles dans le consumérisme pacificateur. Par principe, ils se disent écologistes, antiracistes et bienveillants.

    De Mickey à Barbie

    Ne vous risquez pas au second degré avec ces internautes-nés. Ils n’entendent rien aux vannes acides de Pierre Desproges sur le cancer ou le racisme. Ils croiraient raciste le sketch de Guy Bedos et Sophie Daumier sur les vacances au Maroc. Vous qui entrez ici avez aboli toute ironie…

    Toute négativité a quitté leur univers. S’y insinuent bien quelques maladies, des crises, voire la mort avec sa grande faux qu’il convient d’expulser en Ehpad. En transhumanistes à petit pied, ils se croient immortels. Rien ne les angoisse comme la mort, dont ils taisent jusqu’au nom. Un mauvais esprit se demanderait pourquoi ils tiennent tant à survivre. L’immortalité, pour quoi faire ? Ils sont ce qu’ils possèdent, c’est-à-dire un compte en banque convertible en marchandises. Nous vivons au milieu des holothuries, ces gentils concombres de mer qui se contentent d’une bouche et d’un anus pour ingérer puis déféquer.

    Il faudra vous y faire : nos congénères sont innocents, comme le mur contre lequel on fusille les communards, ironisait Bertrand Delcour dans Pourquoi nous sommes morts. La nouvelle bourgeoisie inculte – au sens quasi littéral du mot – a trouvé son président. À force de « cranter un truc » (sic), Macron représente le parfait compromis entre cette Civilisation des prénoms chère à Renaud Camus et la masse des retraités accrochés à leur épargne. Le Petit Remplacement qu’ils incarnent ne console pas du grand. Il nous y enfonce la tête la première.   À son maquilleur qui s’étonnait de l’assassinat de Kennedy, De Gaulle aurait répondu : « Qu’attendez-vous d’un peuple d’adultes qui lit Mickey ? » Maintenant que la lecture, fût-ce la plus débilitante, a laissé place aux images, qu’escomptez-vous d’un troupeau d’adultes qui regarde Barbie ?

    David Cesena (Site de la revue Éléments, 8 août 2023)

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  • Le bestiaire philosophique de Friedrich Nietzsche...

    Les éditions Dualpha viennent de publier un essai de Jill Manon Bordellay intitulé Bestiaire philosophique de Friedrich Nietzsche. Docteur en philosophie et en littératures comparées, Jill Manon Bordellay est professeur de philosophie.

     

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    " Près du petit village d’Eze sur un sentier caillouteux serpentant la colline d’environ quatre cents mètres d’altitude ; Friedrich Nietzsche randonne en ce printemps 1884 chaque matin et fin d’après-midi au moment où le soleil commence et finit sa course.

    Sous ce cœur rougeoyant du ciel de la Provence, le philosophe reprend goût à la vie après sa dispute avec Richard Wagner et sa déconvenue avec Lou Andréa Salomé. Il reconnaît que cet astre lui confère une vitalité intense : « C’est du soleil que j’ai appris cela, quand il se couche, du soleil trop riche : il répand alors dans la mer ; l’or la richesse inépuisable. »

    Pour lui, le soleil est un dieu véritable : « Ici, je crois au soleil comme la plante y croît. »

    Ainsi l’or de ses rayons irradie à l’infini le bleu intense de la mer. Le philosophe marche, marche sur ce chemin aux semelles de poussière. Ce vagabondage traversant des espaces ombragés aux senteurs de thym et de lauriers roses au parfum de miel et des nappes exposées au soleil, l’inspire particulièrement pour écrire Ainsi parlait Zarathoustra.

    Nietzsche suit le cycle de la nature et profile l’éternel retour : « Tout meurt, tout refleurit, le cycle de l’existence se poursuit éternellement. »

    Il n’y a rien d’étonnant lorsqu’il parcourt ce sentier escarpé surplombant la mer de ressentir une véritable émotion créatrice. Les fragrances d’oliviers, de buddleias, de pois de senteur activent la danse des papillons, mais surtout la réflexion du promeneur solitaire.

    Cet univers aux confins de la terre et de la mer contribue pour l’auteur de la Naissance de la tragédie à rêver à la naissance d’un nouveau prophète en Zarathoustra. Les grottes où se cachent de discrets animaux, des ruisseaux où se baignent des ragondins, des creux d’arbres où niche l’oiseau de Minerve ; le philosophe cueille toute cette merveilleuse vie animale pour la transcrire dans l’œuvre majeure de sa pensée.

    Au-dessus de lui, survolent les aigles royaux, à ses pieds se lovent les couleuvres près d’un cours d’eau. Toute la mythologie nietzschéenne semble née dans ce lieu à la végétation luxuriante où chaque animal exprime sa force vitale.

    Nietzsche reconnaît que la gestation de son œuvre, un peu comme Zarathoustra dans celle de la caverne, contribue à lui redonner le goût de la vraie vie. La vie telle qu’il l’entend pour l’homme qui sait se dépasser, l’existence pleine et entière du surhomme. « J’ai bien dormi, j’ai beaucoup ri et j’ai retrouvé une vigueur et une patience merveilleuses. » "

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  • Demain, le retour des Gilets jaunes ?...

    Le 14 juillet 2023, Vincent Lapierre recevait Yannick Jaffré sur Le Média pour tous pour évoquer avec lui son essai Pour l'honneur des gilets jaunes (The BookEdition.com, 2023).

    Professeur agrégé de philosophie, Yannick Jaffré est déjà l'auteur de Vladimir Bonaparte Poutine - Essai sur la naissance des républiques (Perspectives libres, 2014) et de Paris-Moscou - Aller simple contre le féminisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

                                             

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  • Clausewitz : De la guerre...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la présentation du De la guerre, de Clausewitz, faite par Laurent Schang, le 1er juin 2023, dans le cadre des Jeudis de l'Iliade, à la Nouvelle Librairie.

    Écrivain, chroniqueur et éditeur militaire, Laurent Schang a à son actif plusieurs récits et recueils de nouvelles, comme Le constat d'Occident (Alexipharmaque,2007), Kriegspiel 2014 (Le Mort-qui-Trompe, 2009) ou Le bras droit du monde libre (Alexipharmaque, 2019), et des biographies, telles Maître Morihei Ueshiba (Pygmalion, 2004) ou Von Rundstedt - Le maréchal oublié (Perrin, 2020).

     

    " Monument inachevé et donc infidèle à la pensée de son auteur, Vom Kriege (en français De la guerre) continue, deux siècles après sa rédaction, de plonger ses lecteurs dans des abîmes de réflexion, de l’amateur éclairé à l’expert en stratégie.

    Bien plus qu’un traité destiné aux seuls gens du métier, Vom Kriege élève en effet son sujet, le « phénomène guerre », au niveau philosophique. C’est que chez Clausewitz la psychologie tient une part au moins aussi importante que les considérations tactico-stratégiques.

    Vom Kriege est réputé – à juste titre – pour sa complexité. Mais une complexité que ses exégètes n’ont fait qu’amplifier (quand ce ne sont pas ses traducteurs, parfois fautifs), chacun y allant de son interprétation, selon l’époque ou ce qui lui convenait d’y puiser pour nourrir ses propres théories.
    Alors, Vom Kriege, livre daté ou toujours d’actualité ?"

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  • Crises, guerres, terreur : en sortir, mais comment ?...

    Les éditions Eska viennent de publier le numéro 33 de la revue Sécurité globale dont l'un des principaux contributeurs est Xavier Raufer. Le dossier de la revue est consacré aux sorties de crise.

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    Sommaire :

    • Dossier. Crises, guerres, terreur : en sortir, mais comment ?

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  • Référendum sur l’immigration : la méfiance des élites envers la souveraineté populaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Leblay cueilli sur Polémia et consacré au refus des consultations référendaires du peuple par les élites du système.

     

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    Référendum sur l’immigration : la méfiance des élites envers la souveraineté populaire

    Le site Télos a publié le 27 mai dernier un article de Messieurs Elie Cohen, Gérard Grunberg et Pasquale Pasquino intitulé Le choix inquiétant des Républicains. Il s’agit d’une critique de l’annonce dans Le journal du dimanche du 21 mai 2023 par Eric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau de deux propositions de loi sur l’immigration. La première proposition vise à permettre la tenue d’un référendum sur l’immigration et la seconde a pour objet l’adoption de mesures restrictives sur l’immigration. Face à ces deux propositions, les auteurs de l’article marquent leur opposition avec les intentions formulées par les trois élus Républicains qu’ils résument en trois mesures : une réforme constitutionnelle pour élargir l’objet du referendum à la politique de l’immigration ; une remise en cause de la primauté de la norme juridique européenne sur la norme nationale ; et une primauté de la décision politique sur son interprétation juridique.

    Une conception de la démocratie

    Ce qui retient d’abord l’attention c’est la conception avancée par les trois auteurs de ce que doit être une démocratie et leur considération pour la souveraineté populaire. C’est certainement à ce titre que l’article doit être relevé en premier lieu. Deux phrases extraites de celui-ci en traduit l’esprit : LR remet à l’honneur la pratique du référendum, partageant ainsi la tendance antiparlementaire de la droite et de la gauche radicales et rompant avec le ralliement des gaullistes au parlementarisme rationalisé opéré après le départ du général de Gaulle. Cette évolution est dangereuse. La présidence du Général De Gaulle et le recours par celui-ci au suffrage populaire pour les questions qu’il estimait essentielles pour le pays apparait de ce point de vue comme une regrettable parenthèse. En fait, ce qui est défini comme le parlementarisme rationalisé est à l’essence de la Ve République puisque la Constitution de celle-ci, approuvée par le suffrage universel le 28 septembre 1958, a bordé l’action du Parlement. D’une part, aux termes des articles 34 et 37 de la Constitution le domaine de la loi est strictement défini, les « matières autres » ayant un caractère réglementaire. D’autre part, cette Constitution offre au gouvernement des moyens constitutionnels, en premier lieu l’article 49.3, pour faire adopter des textes malgré l’absence de majorité pour les voter. En parallèle, le recours au référendum est explicitement prévu aux termes des articles 11 et 89 de la Constitution. Il est vrai que l’article 89 apporte une limite fondamentale puisque toute réforme de la Constitution proposée au référendum doit au préalable être approuvée dans les mêmes termes par les deux assemblées. Le Général De Gaulle dû regretter cette disposition puisqu’il l’enfreint lors de la réforme constitutionnelle de 1962. Il recourut à l’article 11 comme dans le cas de l’autre projet de réforme constitutionnelle de 1969. Dans ces deux circonstances, le fondateur de la Ve République paraissait opposer une légitimité populaire à une légitimité parlementaire. Pour autant, il n’y eut aucun caractère systématique dans cette opposition. Notamment, renonçant à son projet de référendum annoncé le 24 mai 1968, c’est bien par le recours à des élections législatives qu’il a résolu politiquement la crise née des évènements de mai-juin 1968.

    Sans que la proposition soit détaillée, la réforme constitutionnelle envisagée par les trois élus Républicains devrait toucher l’article 89, permettant au Président de la République de soumettre directement au référendum un projet qui comporterait une modification de dispositions constitutionnelles.

    Une telle option ne remet pas en cause le parlementarisme rationalisé. Elle vise sur des sujets considérés comme essentiels à recueillir l’approbation du suffrage universel. Toute autre serait l’introduction du « référendum d’initiative citoyenne ».

    En fait, les auteurs expriment la plus grande méfiance à l’encontre de la souveraineté populaire, expression de la souveraineté nationale. C’est l’idée même qu’un peuple puisse par son suffrage fixé son destin qui est en cause, la mythologie juridique de la souveraineté populaire, selon leur expression à propos du référendum. L’élément fondamental de leur raisonnement est la soumission de l’action politique au contrôle du juge : … cette source (les règles en termes d’immigration) réside dans un ordre juridique fondé sur des droits universels garantis par des conventions européennes et sur le pouvoir d’interprétation et de sanction du juge. Ils ajoutent, par rapport à ces propositions des élus Républicains, qu’il s’agit d’une remise en cause de la primauté de la norme juridique européenne sur la norme nationale ; et une primauté de la décision politique sur son interprétation juridique… En précisant que : La supériorité de la norme juridique européenne sur la norme nationale est constitutive du projet européen et ne saurait être écartée au nom d’intérêts dont la définition serait laissée à la discrétion de chaque nation.

    Or, s’il peut être admis que le juge censure le vote du législateur, à l’évidence, réprouver l’expression populaire manifesterait un déni de démocratie. La promotion des valeurs et, en premier lieu, la démocratie se trouverait fortement mise à mal.

    En la circonstance, le sujet de l’immigration tel qu’il se présente pose le problème du devenir de la Nation au regard de l’arrivée de populations, de plus en plus nombreuses avec le temps, venues d’autres aires de civilisation ; sans compter les questions immédiates liées à la sécurité quotidienne.

    Le rejet du référendum et de la souveraineté populaire

    Ainsi, il ressort du propos trois éléments : des droits universels garantis ; des nations enserrées dans des règles supranationales ; in fine, le pouvoir de décision revient au juge. Comme il est souligné, La France ne peut pas plus que l’Italie (pour la politique migratoire) s’opposer à l’Union européenne. Ce qu’il manque, assurément, partant de ces observations, c’est une définition de la démocratie et de la souveraineté d’un peuple. Néanmoins, il est possible de relever dans l’article quelques indices. Ainsi, s’agissant du référendum de 2005, ils (les électeurs) se décident plutôt en fonction de leur relation à l’acteur politique qui propose le référendum que sur le contenu de la proposition – comme on l’a bien vu dans le cas du référendum sur le traité constitutionnel de l’Union Européenne en 2005. Le gouvernement par référendum signerait en réalité la mort du régime représentatif rationalisé. Outre que les raisons invoquées pour lesquelles les électeurs se prononceraient relèvent d’une simple affirmation, non d’une démonstration, il apparait que par la référence au régime représentatif rationalisé détourne ce concept de son sens. Le régime représentatif rationalisé ne saurait exclure le recours au référendum sauf à considérer que le concept supposerait des choix politiques déterminés. Les élections, dans ces conditions, ne constitueraient alors qu’un simple habillage démocratique. En effet, les élus, au-delà du vote de leurs électeurs, seraient soumis à l’injonction d’une rationalité spécifique. Celle-ci serait comprise comme « une vérité » sur l’ordonnancement du monde ni contestable, ni négociable, ni amendable à laquelle n’accéderait qu’une « élite » dirigeante.

    La condamnation de l’assimilation

    Parmi les items de cette « vérité » figure l’immigration et la manière dont elle doit être conçue. A cet égard, le propos tenu sur l’assimilation est éloquent quant à l’idéologie qui sous-tend la vision exprimée par les trois auteurs : À cela s’ajoute la proposition réactionnaire et dangereuse de révision de la Constitution consistant à compléter son article 3 en proclamant que « nul ne peut devenir français s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française ». Cette vieille notion, particulièrement floue, que l’on croyait abandonnée, peut être entendue de toutes les façons y compris les plus restrictives. Non seulement l’immigration est vue comme une obligation mais elle doit se concevoir dans le cadre d’une société multiculturelle, c’est-à-dire le rassemblement d’individus à un moment donné sur un territoire donné, la cohabitation par nature ne devant être qu’harmonieuse, chacun ayant pour seul devoir de respecter l’autre. Tout cela relève du mirage de la construction de l’homme nouveau dans la société nouvelle. Mais les faits sont là ; l’histoire nous l’enseigne au travers des siècles et des millénaires.

    La représentation démocratique subordonnée au juge

    Ce parlementarisme rationalisé tel qu’il est invoqué dans le propos, placé sous le contrôle du juge national et international, dans le contexte de la pensée dominante présente, n’est donc pas un principe de gouvernement ouvert à tous les choix politiques, il est l’outil au service d’une idéologie et le seul moyen pour l’imposer. Les peuples d’Occident se montrant rétifs à un cosmopolitisme effaçant les cultures et les traditions propres à chacun, émiettant leurs sociétés, désagrégeant leurs économies par le jeu de concurrences insoutenables, octroyant des droits à tous d’où qu’ils viennent, la solution se trouve donc dans l’instauration de sociétés purement normatives au sein desquelles le juge devient le décideur suprême. Ce système voulu par une structure dirigeante, appuyée par une classe intellectuelle et médiatique rêvant de cet univers où l’individu évoluerait au gré de son désir est en marche. Pour autant, les résistances sont fortes, en témoigne là et ailleurs la voie des urnes. Il est encore loin de son accomplissement.

    L’exclusion de l’Union européenne, une menace illusoire

    Quant à la relation avec l’Union européenne, l’argument d’une exclusion de la France par celle-ci pour le non-respect des règles en matière d’immigration est vain. Sans la France, pays fondateur de la Communauté Économique Européenne, seconde puissance économique de l’Union, cette dernière perdrait son sens. Compte-tenu des intérêts économiques et monétaires en jeu, de la menace qui pèserait sur les budgets européens et, dans le domaine particulier de l’immigration, des préoccupations sinon des rejets exprimés par de plus en plus de peuples européens, assurément un accord serait trouvé.

    Michel Leblay (Polémia, 24 juillet 2023)

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