Pierre Le Vigan, essayiste et collaborateur habituel de la revue Eléments, analyse pour Métapo infos les positions du collectifs d'intellectuels regroupé sous l'appellation de "Gauche populaire"...
Métapo infos - Page 1480
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Une gauche populaire ?...
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A l'usage des réactionnaires authentiques...
"La pensée réactionnaire fait irruption dans l'histoire comme le cri d'alarme de la liberté concrète, comme un spasme d'angoisse devant le despotisme illimité auquel atteint celui qui s'enivre de liberté abstraite". Nicolás Gómez Dávila
Les éditions Müller ont publié récemment un recueil intitulé Citations à l'usage du réactionnaire authentique, réalisé par Renaud Dozul. De Abellio à Volkoff en passant par Cioran, Jünger, Millet et bien d'autres...
Nul ne sait ce qu'est la guerre, s'il n'y a son fils.
JOSEPH DE MAISTRE
Les événements s'usent. J'attends le temps où l'époque présente apparaîtra ridicule.
HENRY DE MONTHERLANT
L'homme n'a pas besoin de voyager pour s'agrandir ; il porte avec lui l'immensité.
ABEL BONNARD
Les bibliothèques, ces cimetières de l'esprit humain, où dorment tant de morts qu'on n'évoquera plus.
LOUIS DE BONALD
Les statistiques sont inventées pour les êtres bornés.
Que signifie par exemple la question :
«Quelle est votre couleur préférée ?»
pour celui qui se sent bien dans le brouillard, ou que la palette, l'opale, l'arc-en-ciel, un soleil couchant à Manille enchantent ?
ERNST JÜNGER
Les êtres heureux sont graves.
JULES BARBEY D'AUREVILLY
La foi consiste à ne jamais renier dans les ténèbres ce qu'on a entrevu dans la lumière. GUSTAVE THIBON
La civilisation de jouissance se condamne elle-même à mort lorsqu'elle se désintéresse de l'avenir.
RAYMOND ARON
Ce que les autres font, nous avons toujours l'impression que nous pourrions le faire mieux. Nous n'avons malheureusement pas le même sentiment à l'égard de ce que nous faisons nous-mêmes.
EMIL MICHEL CIORAN
Pour juger notre époque, il suffit de se rappeler que ses moralistes sont les sociologues.
NICOLÁS GÓMEZ DÁVILA
La nature humaine, si elle évolue, ce n'est guère plus vite que le profil géologique de la terre.
ALEXANDRE SOLJÉNITSYNE -
Election de François Hollande : le point de vue d'Alain de Benoist...
Alain de Benoist, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, analyse pour la radio francophone iranienne la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle et, notamment, ses implications en matière de politique étrangère...
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Tour d'horizon... (27)
Au sommaire cette semaine :
- sur Metamag, Michel Lhomme revient sur les drapeaux de la place de la Bastille, le soir du 6 mai...
La France aux drapeaux bigarrés
- sur Investig'action, Jérôme Roos explique pourquoi l'élection de François Hollande ne changera rien...
Pourquoi Hollande ne fera pas de grosse différence pour l'Europe
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Une maladie infantile du populisme ?...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son blog et consacré aux bons résultats de la candidate populiste aux élections présidentielles, des résultats basés cependant sur un refus parfois un peu sommaire de l'idée d'Europe...
Les maladies infantiles du populisme
Les deux tours de l’élection présidentielle de mai 2012 m’incitent à des réflexions nullement électoralistes ni politiciennes. Quelque chose d’important est survenu, qui était peu prévisible et que je vais résumer en deux remarques principales.
En dépit d’effets d’annonce peu discrets n’engageant que ceux qui voulaient y croire, le président sortant a raté sa tentative de « siphonner » l’électorat frontiste qui lui avait tant bénéficié en 1997. Oublions le candidat socialiste désigné en raison de son profil terne et rassurant après la mise à l’écart du richissime couple Sinclair-DSK pour cause de scandales publics répétés. Oublions aussi Jean-Luc Mélanchon qui n’a pas dépassé le total habituel des candidats d’extrême gauche, PC inclus. Reste la nouveauté de cette campagne, le Front national, entièrement rajeuni et dynamisé par la personnalité de sa présidente. A la faveur de qualités propres et d’un parcours difficile et tenace, Marine Le Pen a pu se faire entendre par la France qui souffre, représentant un réel espoir. Ses 18% de suffrages au premier tour constituent un succès d’autant plus évident qu’ils s’accompagnent d’un renouvellement important de l’électorat. Avec Marine Le Pen, le Front a changé de physionomie. Il a perdu l’image ringarde et agressive qui était la sienne pour s’afficher « moderne » sur les questions de société (contraception, avortement) et ferme sur la question de l’immigration. Les erreurs de la campagne de 2007 (présence d’une beurette) alors que Sarkozy brandissait un karcher symbolique ont, semble-t-il, été comprises. Le Front national est redevenu le grand rassemblement identitaire des Français souvent très jeunes qui refusent l’immigration.
Mais je ne prends pas la plume pour entretenir mes lecteurs d’évidences que l’on peut trouver ailleurs. Je voudrais appeler tout d’abord l’attention sur certaines conséquences de la défaite du président sortant. Elle vaut condamnation de son style « marchand de cravates » et de son soutien inconditionnel aux Etats-Unis et à Israël. Cette défaite s’étend à l’ancienne majorité. Dans son désarroi, celle-ci ne pourra plus opposer au Front national l’habituel barrage électoral l’excluant des assemblées contre toute justice démocratique ; un barrage qui favorisait la reproduction des oligarchies de droite et de gauche (à supposer que ces mots aient un sens). Ce « système » avait été mis en place par le général De Gaulle pour éliminer des concurrents de droite, et assurer son pouvoir face à un parti communiste encore puissant et avec qui il entretenait une étrange complicité depuis la Résistance (été 1941), l’Epuration (mené contre des ennemis communs) et la Libération (cinq ministres communistes dans le gouvernement De Gaulle en 1945). Neutralité encore du PCF lors des événements de Mai-68 provoqué en grande partie par le soutien du pouvoir à l’intelligentsia de gauche pour lutter contre la droite « Algérie française » de l’époque. J’ai détaillé tout cela dans mon essai, De Gaulle, La grandeur ou le néant (Le Rocher, 2004) qui est plein d’enseignements pour comprendre notre temps.
En résumé, la grande époque de la bipolarisation voulue par l’ancien gaullisme est révolue. On le doit au temps qui passe et use tout, aux fautes et au tempérament de Sarkozy, mais aussi aux qualités de Marine Le Pen, sans préjuger naturellement d’un avenir que nous ignorons.
A ce sujet, il est nécessaire de relever une tendance inquiétante qui n’est pas le propre du Front national, mais qui semble commune à la plupart des mouvements « populistes » européens (j’entends le qualificatif populiste de façon nullement péjorative).
Comme la plupart de ses émules européens, le Front national souffre d’une sorte de « maladie infantile », comme aurait dit Lénine pour les siens. La « maladie infantile » du populisme peut être diagnostiquée comme une méconnaissance dramatique de la réalité européenne et une tentation de repli rétrograde, dans le vieux cadre apparemment rassurant de vieilles nations sorties de l’Histoire, celui de la « France seule » (comme si nous en étions encore à Louis XIV). C’est une option difficilement soutenable dans un monde constitué d’énormes puissances et de vastes espaces en conflits, et alors que d’évidentes catastrophes pointent à l’horizon. On comprend naturellement la défiance justifiée à l’encontre des institutions actuelles de l’Union européenne qui n’ont d’européennes que le nom, et sont en réalité mondialistes dans leur idéologie et leurs desseins. Mais, sous prétexte qu’une oligarchie dénaturée a mis en place un système aberrant (plus jacobin que fédéral), faut-il rejeter en bloc toutes les perspectives européennes qui étaient justes à l’origine (interdire une nouvelle guerre fratricide entre la France et l’Allemagne et construire un ensemble géopolitique cohérent par rapport aux grands blocs mondiaux, disposant de sa propre monnaie face au dollar et au yen) ? Ne faut-il pas, au contraire, dessiner un nouveau projet mobilisateur, celui d’une nouvelle Europe carolingienne, qui entraînerait la volonté d’une refonte complète des institutions, afin que celles-ci permettent une véritable union fédérative de peuples frères et non l’instrument dictatorial d’idéologies mondialistes et d’oligarchies mafieuses ? Enfin, ne faudrait-il pas rappeler haut et fort, en préambule à tout, notre appartenance à une civilisation européenne qui nous justifie et plonge ses racines jusque dans notre antiquité commune la plus ancienne, qu’elle soit grecque, romaine, celte et germanique ?
Dominique Venner (Blog de Dominique Venner, 8 mai 2012)
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Le temps du loup...
Les éditions Alexipharmaque viennent de publier Le temps du loup, un livre d'entretien avec Jean-Paul Bourre. Ecrivain non-conformiste, journaliste,en particulier à la revue Rock et Folk, Jean-Paul Bourre est notamment l'auteur de Génération Chaos (Belles Lettres, 1998) et de Guerrier du rêve (Belles Lettres, 2003).
"Sommes-nous proche de ce que les Eddas scandinaves appelaient «temps du loup», ce moment de totale inversion qui marque la fin d’un cycle, et où toute une civilisation s’effondre, comme ce fut le cas pour la chute de l’Empire romain ? Sébastien d’Altavilla interroge Jean-Paul Bourre sur la mythologie «du loup», celle des peuplades européennes d’avant le christianisme, mais aussi à travers la vision eschatologique de l’Église, et sur leur résonnance dans notre immédiate actualité. Sommes-nous au bord du gouffre ? Existe-t-il encore des stratégies de Reconquête ? Jean-Paul Bourre désigne les diverses menaces et les points de tension, stratégies politiques et invasion extra-européenne non-contrôlée, qui finiront, dit-il, par «détruire définitivement l’identité de ce pays». La vision métapolitique n’est pas absente de ces entretiens, mais il ne s’agit pas toujours de métaphore. On y retrouve l’importance du « recours aux forêts», une référence à Ernst Jünger qui affirme : «le recours aux forêts peut s’opérer à toute heure, en tout lieu et même contre une supériorité numérique écrasante. Dans ce dernier cas, ce sera la seule résistance que l’on puisse concevoir.» On y retrouve aussi l’ombre des cavaliers sudistes de John Mosby, maître dans l’art de la guérilla, l’importance du combat identitaire, les saints et les héros, la nostalgie des clochers de France, sur fond de guerre civile. Jean-Paul Bourre — dont l’émission sur radio Ici et Maintenant vient d’être suspendue par le CSA — se considère d’abord comme un rebelle — «depuis les années blousons noirs» dit-il — et comme un barde, enraciné, un «porteur de mémoire»."