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Métapo infos - Page 1135

  • Cioran, apologue de la barbarie ?...

    « Si le monde tremble quand il entend le mot barbarie, c'est qu'il l'associe aux invasions sauvages... Mais ce genre d'ébranlement n'est-il pas préférable à un lent pourrissement ? À l'encontre de la barbarie antique, je conçois une barbarie intérieure, issue d'une purification extraordinaire du sang, d'une torture du cerveau, d'une vitalisation totale fusionnant à l'extrême les consciences individuelles ; elle engendrera, sur la décomposition ambiante, les fondements d'un monde qui, sans être meilleur ou plus harmonieux, présentera du moins la garantie d'une nouvelle vitalité, de valeurs complètement transfigurées. »

     

    Les éditions de L'Herne viennent de publier sous le titre Apologie de la barbarie, un recueil d'articles de Cioran, écrits au cours des années 30 et publiés dans la presse roumaine.

    Quand Cioran n'était pas encore le philosophe du désespoir, mais un jeune intellectuel fasciné par le fascisme...

     

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    " Il semble opportun, aujourd’hui, de proposer au lecteur ces écrits de jeunesse de Cioran, en lui demandant un regard lucide, sans préjugés et, surtout, sans les habituelles étiquettes de la pensée unique inaptes à saisir une démarche si extrême. Il convient néanmoins de préciser que certains propos exprimés ici peuvent choquer et n’entraînent, en aucun cas, l’adhésion de l’Éditeur.

    Lorsque Cioran, étudiant boursier à Berlin, rédige ces articles pour les journaux roumains Calendarul ou Gândirea, il y fait montre d’une fascination sans limite et assumée pour une Allemagne à laquelle Hitler promet un renouveau radical. Il reniera, plus tard, explicitement ses emballements d’alors, mais ces textes restent essentiels pour comprendre aussi bien l’évolution de sa pensée que celle de notre histoire passée et présente. En effet, le déferlement de violence qui y est invoqué, l’effondrement métaphysique, le déclin des valeurs morales et spirituelles, la perte d’identité d’une jeunesse désorientée à la recherche de solutions extrêmes, signent le sceau barbare d’une civilisation occidentale à l’agonie, d’une Europe des années 30 qui projette un éclairage cruel et singulièrement contemporain sur nos problématiques actuelles et notre impuissance à les résoudre. "
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  • Réforme des collèges : la droite complice de ce qu'elle dénonce...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 19 mai 2015 et consacrée à la réforme des programmes au collège et à l'embarras qu'elle suscite à droite...

     

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  • Le monde des anciens Celtes...

    Les éditions bretonnes Yoran Embanner viennent de publier Le monde des anciens Celtes, une étude de Venceslas Kruta. Historien et archéologue, grand spécialiste de la protohistoire de l'Europe, l'auteur a notamment signé Les Celtes - Histoire et dictionnaire, des origines à la romanisation et au christianisme (Robert Laffont, 2000), une somme de référence publiée dans la collection Bouquins.

     

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    " Une histoire du peuple celte de ses origines au VIe siècle av. J.-C. aux invasions romaines du Ier siècle av. J.-C. qui s'appuie sur des découvertes archéologiques récentes. Divers points sont traités : société, religion, art, écriture, commerce, villes, etc. Trois études particulières sur l'Espagne, l'Irlande et la Bretagne, alors Hispanie, Hibernie et Armorique. "

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  • Qu'est-ce que le conservatisme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté cueilli sur Figarovox et consacré à la question du conservatisme. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et a déjà publié plusieurs essais.

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    Finkielkraut, Le Goff, Delsol : qu'est ce que le conservatisme?

    À son émission Répliques, Alain Finkielkraut se demandait récemment comment peut-on être conservateur? Question aussi étrange que fondamentale, posée au sociologue Jean-Pierre Le Goff et au philosophe britannique Roger Scruton. Les deux convenaient de la difficulté de penser le conservatisme dans une époque qui veut nous convaincre des vertus de la marche forcée vers la modernité, même s'ils convenaient de sa nécessité. Dans L'ingratitude, un très beau livre de 1999, Finkielkraut observait déjà que le conservatisme, dans notre monde, est davantage une indignation qu'une accusation. Il vaut la peine de citer longuement un beau passage de ce livre qui saisit très bien l'esprit de l'époque.

     

    «Mais le conservatisme n'est plus une opinion ou une disposition, c'est une pathologie. […] «Réforme» est le maître mot du langage politique actuel, et «conservateur» le gros mot que la gauche et la droite s'envoient mutuellement à la figure. Concept polémique, le conservatisme n'est plus jamais endossé à la première personne: le conservateur, c'est l'autre, celui qui a peur, peur pour ses privilèges ou pour ses avantages acquis, peur de la liberté, du grand large, de l'inconnu, de la mondialisation, des émigrés, de la flexibilité, des changements nécessaires. […] Tous les protagonistes du débat idéologique, aujourd'hui, sont des vivants qui se traitent mutuellement de morts, et la nostalgie, d'où qu'elle vienne, est systématiquement qualifiée de frileuse».

     

    Cette question se pose évidemment de manière particulière en France, qui n'a pas, à proprement parler, de tradition conservatrice, ou du moins, qui ne l'assume pas comme telle et surtout, où à peu près personne, ne revendique une telle étiquette. Mais il se pourrait bien que la situation change peu à peu, et qu'on assiste à l'émergence d'un mouvement conservateur conscient de lui-même. À tout le moins, ce terme apparaît sous la plume de bien des auteurs, comme Chantal Delsol, Vincent Coussedière, Élisabeth Lévy, ou Bérénice Levet, qui utilisent ce terme pour nommer une sensibilité renaissante devant les excès d'une modernité au visage de plus en plus déshumanisant, même si le système médiatique fustige aisément cette inquiétude.

     

    Le conservatisme français a désormais une base populaire qui se mobilise autour des enjeux sociétaux. Ce n'est pas surprenant, ils représentent aujourd'hui une nouvelle ligne de fracture qui se constitue autour de ce qu'on appelle la question anthropologique. Il ne faudrait toutefois pas faire l'erreur de définir le conservatisme comme une droite morale. Non seulement parce qu'il ne saurait s'y réduire, mais surtout, parce que l'essentiel n'est pas là. D'un pays à l'autre, le conservatisme ne se concrétise pas par les mêmes questions, mais il est toujours traversé par une même intuition: la modernité laissée à elle-même décharne l'homme, en le condamnant à l'individualisme absolu, comme si son émancipation devait se laisser avaler par un fantasme de l'autoengendrement.

     

     

    Il s'agit surtout de renouer avec une certaine idée de l'homme et de la civilisation à laquelle il appartient. Le conservatisme affirme ainsi que l'homme a besoin d'ancrages. C'est le rapport à l'histoire et à l'héritage qui se joue. Doit-on considérer l'héritage comme un formatage compressant l'individu et ses possibilités existentielles, l'empêchant d'exprimer sa véritable authenticité en l'assignant à un rôle social aliénant? Ou doit-on y voir un passage fondamental sans lequel l'individu est condamné à la sécheresse culturelle, à une vie vide de sens, comme s'il se croyait premier venu sur terre, et aussi, dernier à y passer, ce qui le dispenserait d'avoir à préserver ce qu'on lui a transmis, pour le transmettre à son tour.

     

    Le vingtième siècle a connu la tentation de l'homme nouveau, et il se pourrait bien qu'elle soit de retour. Il s'agissait chaque fois de l'arracher à l'histoire et de le conditionner de manière absolument nouvelle. L'homme nouveau n'est plus déterminé par le passé mais par l'avenir, par l'utopie sociale qu'entendent implanter les ingénieurs sociaux, qui disent avoir une connaissance scientifique du bien. On ne saurait s'opposer à eux sans être refoulés dans les ténèbres du passé. Le conservatisme, de ce point de vue, invite le politique à ne pas prétendre changer la nature humaine, et surtout, à ne pas se laisser avaler par l'utopie de la société parfaite, qui accouche toujours d'une société tyrannique.

     

     

    Il y a au cœur du progressisme une prétention à la maîtrise absolue de la vie, et plus particulièrement de la vie sociale, comme si on pouvait abolir son mystère, comme si une société absolument transparente était possible et désirable. On assiste alors à une technicisation à outrance de la vie politique. On entend resocialiser complètement l'homme, le soumettre à un conditionnement idéologique tout azimut. Un homme nouveau devrait en sortir. Mais en transformant l'homme en pure créature de la société, on écrase philosophiquement les conditions mêmes de sa liberté, de son épanouissement. L'homme n'a pas à se faire démiurge. Il ne doit pas créer le monde, encore moins créer un homme nouveau, mais conserver le monde, l'aménager et l'améliorer.

     

    On voit alors qu'une certaine gauche, incarnée par des figures comme Christiane Taubira ou Najat Vallaud-Belkacem, fait preuve d'un véritable fanatisme dans la déconstruction. On comprend pourquoi l'homme de gauche, raisonnable, désillusionné par son propre camp, devient souvent conservateur par la question de l'école. N'est-ce pas en bonne partie à travers la question de l'école qu'Alain Finkielkraut est venu au conservatisme, non pas à la manière d'une doctrine, mais en reprenant à son compte ses inquiétudes fondamentales? C'est à travers elle qu'il découvre jusqu'où va la tentation de la table-rase qui rattrape inévitablement le progressisme, désireux d'en finir avec un monde trop vieux. Le petit individu supposé se construire intégralement par lui-même, comme s'il ne devait rien aux œuvres et à la mémoire, a toutes les chances d'être un futur barbare.

     

    Pourrait-on trouver une définition convenable pour le conservatisme, finalement, qui ne l'enferme pas dans le seul contexte politique français, mais qui ne lui soit pas étrangère? Le conservatisme représente une modernité inquiète. Il n'entend pas la congédier, car il sait la chose non seulement impossible, mais indésirable. Il refuse toutefois de voir l'homme s'y donner corps et âme, car il y aura toujours une part de l'homme qui ne trouvera pas satisfaction en elle. Le souci qu'a un philosophe comme Pierre Manent de croiser la question du corps politique à celle de l'âme doit beaucoup à la philosophie ancienne. La philosophie politique moderne, si dépendante du mythe du progrès, ne repose-t-elle pas, en dernière instance, sur une conception faussée de la nature humaine, en prétendant définir l'homme à l'extérieur de toute filiation?

     

     

    Au fil des ans, on a souvent reproché à la droite française de s'en tenir à un discours strictement gestionnaire. Au fil des décennies, elle se serait ralliée à la vision du monde de la gauche, tout en cherchant à la convertir à une forme élémentaire de réalisme économique. Cette vision était un peu injuste. La droite a cherché, à bien des manières, à ressaisir sa propre philosophie, mais ces entreprises avortèrent chaque fois, ou alors, furent déportées dans les marges de la vie politique, et condamnées à l'insignifiance, ou récupérées par la droite dite populiste. Comme si la droite, dès qu'elle ne se voyait plus comme une annexe comptable de la gauche, était condamnée à se faire «extrême-droitiser». Peut-elle se réapproprier son propre imaginaire, ses propres mythes?

     

    Mais le fait que conservatisme actuel ait à la fois une impulsion populaire et une grande vitalité intellectuelle laisse croire toutefois qu'il ne se dissipera pas aisément. Il semble répondre à un besoin vital, celui de réinscrire l'homme dans la durée historique et dans une relative stabilité anthropologique. De l'éloge des frontières à celle des nations, de la redécouverte de l'autorité à celle de la prudence devant la démiurgie biotechnologique, c'est une même philosophie qui se déploie, en rupture avec l'éloge de l'illimité et de la déconstruction propre à la pensée 68. Reste à voir de quelle manière il sera maintenant possible de traduire politiquement de telles intuitions.

    Mathieu Bock-Côté (Figarovox, 28 avril 2015)

     

     

     

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  • Victoires perdues...

    Les éditions Perrin viennent de publier les Mémoires du Maréchal von Manstein. L'auteur, plus que Rommel ou Guderian, est considéré comme le meilleur stratège allemand de la deuxième guerre mondiale...

     

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    " Parus pour la première fois sous le titre Victoires perdues, les Mémoires du maréchal von Manstein comptent parmi les documents les plus percutants pour comprendre les opérations majeures de la Deuxième Guerre mondiale. C'est que, véritable pompier du Führer, Manstein est partout entre 1940 et 1944 : en Pologne, en France et, bien sûr, en Union soviétique. Il relate les querelles stratégiques, la mise au pas du haut commandement par Hitler, le quotidien des soldats et ses propres faits de gloire (surtout le terrible plan d'invasion de la France ou la prise de Sébastopol).

    Manstein, en rédigeant ses mémoires après guerre, cherche néanmoins à dédouaner la Wehrmacht des crimes perpétrés sous le nazisme, notamment à l'Est. « En refusant d'emprunter, de temps en temps, la tunique du philosophe, il se garde de porter un regard rétrospectif sur la portée morale de son action et sur les crimes du régime hitlérien », résume Pierre Servent dans sa présentation. Reste que « Manstein est un stratège hors pair, cumulant des qualités que l'on retrouve rarement chez le même homme : la capacité à conceptualiser un grand nombre de combinaisons et la force de caractère pour en engager une seule avec résolution ». "

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  • Les naufrageurs au secours des naufragés...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de la fondation Polémia et consacré à l'arrivée massive d'immigrés illégaux sur les côtes européennes depuis plusieurs semaines...

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    Les naufrageurs au secours des naufragés

    Il y avait déjà les migrants, voyageurs d’infortune entassés dans la jungle de Calais (Le Monde du 7 août 2014). Il y avait aussi, bien sûr, nos nombreux réfugiés, également candidats à l’Eldorado européen. Voici maintenant l’heure des naufragés, qu’il faut sauver de la noyade en Méditerranée.

    Le registre compassionnel relatif à l’immigration de peuplement se révèle, comme elle, intarissable. Pour le plus grand profit des véritables naufrageurs de l’Europe !

    Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

    C’est encore notre faute s’ils se noient

    L’Union européenne mobilise, nous dit-on, son dispositif Frontex en Méditerranée.

    Nous voilà rassurés : les étrangers qui tentent irrégulièrement de s’introduire par la mer sur le territoire européen pourront donc être secourus par les marines européennes. On évitera donc de nouvelles tragédies comme le souhaitent les Nations unies.

    C’est bien ce que nous disent aussi M. Cohn-Bendit et certains prélats catholiques : pour éviter les noyades il suffit d’accueillir plus facilement nos braves candidats à l’immigration. En d’autres termes notre politique, paraît-il trop restrictive, vis-à-vis de l’immigration provoque des drames. Donc c’est encore la faute de ces cochons d’Européens si des immigrés se noient en tentant d’entrer en fraude en Europe.

    Bon sang mais c’est bien sûr !

    Les migrations ne font que commencer

    Nous sommes tellement abreuvés de ce pathos tout à la fois compassionnel (vis-à-vis des immigrants) et culpabilisant (vis-à-vis des natifs européens) que l’on finirait pas perdre de vue l’essentiel, à savoir, d’abord, que la pression migratoire aux portes de l’Europe en provenance de l’Afrique ne fait que commencer.

    Les migrations résultent en effet de deux phénomènes : un effet pull et un effet push, comme disent les anglophones. L’effet pull (du verbe tirer) résulte de l’attirance du pays convoité par le migrant, parce qu’il semble lui offrir de meilleures opportunités. Les systèmes de protection sociale et de santé en Europe, sans équivalents dans le monde, constituent justement une puissante attirance. Il suffit pour s’en convaincre de fréquenter ces institutions.

    L’effet push (du verbe pousser) résulte des multiples raisons qui poussent un migrant à devoir quitter son pays d’origine.

    Les conséquences du chaos africain

    S’agissant des migrants originaires du continent africain, du nord comme du sud sahélien, la principale cause de l’effet push provient du chaos africain.

    En effet, même dans les prévisions les plus optimistes l’Afrique ne décollera pas avant au mieux les années 2050. Et cela, à la condition qu’elle régule sa population, ce qu’elle a, jusqu’à présent, toujours refusé de faire. Autant dire qu’il s’agit d’un optimisme de commande de la part des organisations internationales.

    Car le discours bisounours officiel sur le développement ou la croissance de l’Afrique ne saurait cacher que les seules choses qui croissent vraiment là-bas ce sont sa population, son instabilité politique, ses affrontements ethniques et religieux et le saccage de son environnement. Autant de facteurs durables de migration.

    Les migrations internes au continent africain ne cessent d’ailleurs d’augmenter aussi pour toutes ces raisons, ajoutant au chaos.

    Les naufrageurs à la rescousse des naufragés

    Le discours compassionnel que tient l’oligarchie sur les drames de l’immigration clandestine en Méditerranée sert une nouvelle fois à faire prévaloir l’émotion sur la réflexion. Afin de cacher la responsabilité écrasante des gouvernements européens au pouvoir depuis les années 1970 dans la crise migratoire actuelle.

    Car ce sont les gouvernements européens qui ont décidé la politique migratoire aberrante que nous connaissons aujourd’hui, pour complaire aux exigences du patronat qui souhaitait une main-d’œuvre meilleur marché et plus docile. C’est par exemple le gouvernement de Giscard d’Estaing qui a cédé sur le regroupement familial que réclamait le patronat et que G. Pompidou avait toujours refusé. Ce sont ces gouvernements qui ont construit une Union européenne bureaucratique et impuissante, sans frontières ni défenses. Ce sont eux qui ont donné le pouvoir aux juges immigrationnistes, nationaux ou européens.

    On ne saurait oublier également toutes les fausses bonnes raisons qui nous ont été assenées par ces mêmes gouvernements pour ouvrir la voie à l’immigration de peuplement. Rappelons-nous ce que l’on nous disait, par exemple, dans les années 1980 sur le fait que l’immigration permettrait de sauver nos systèmes de retraite ou de protection sociale ! L’immigration serait une chance et une richesse pour tous.

    Les naufrageurs autistes

    La classe politique européenne a au surplus fait preuve d’un autisme caractérisé face aux catastrophes engendrées par sa politique migratoire.

    Elle a refusé les avertissements des économistes sur les coûts sociaux induits des migrations. Comme elle a refusé de voir que l’assimilation de populations nombreuses et culturellement éloignées du modèle européen ne pouvait pas fonctionner. Comme elle a sous-estimé le péril islamiste, quand elle ne l’a pas encouragé, en contribuant à déstabiliser les gouvernements laïcs du Moyen-Orient.

    Le naufrage migratoire de l’Europe est donc son œuvre.

    Les naufrageurs hypocrites

    Mais les naufrageurs sont aussi des hypocrites.

    Ils cachent sous de nobles valeurs humanistes leur impuissance – à l’image de notre ministre de l’Intérieur qui, à Calais, regrette que pas assez de candidats à l’immigration ne demandent d’asile en France !

    La prédiction sinistre de Jean Raspail dans son roman Le Camp des saints (*) est donc en passe de se réaliser sous nos yeux. Il mettait déjà en scène des gouvernements qui, faute de garantir les frontières, avaient les yeux de Chimène pour les immigrants qui s’échouaient sur nos plages et qu’ils accueillaient dans un « camp du cœur d’or » symbolique.

    Ces gouvernants imaginaires aux mains molles mais au cœur gros comme une cougourde, nous les voyons à l’œuvre aujourd’hui.

    Les naufrageurs contre les Européens

    En outre, la compassion hypocrite affichée par l’oligarchie européenne pour les pauvres immigrés se double curieusement d’une rage croissante contre les autochtones, coupables de ne jamais vouloir en accueillir assez.

    Car les gouvernements naufrageurs déploient de grands efforts non pas pour restreindre l’immigration mais pour… réduire au silence les natifs européens qui s’en inquiètent. A les en croire, la plus grande menace pesant sur l’Europe serait en effet sa fermeture aux autres et son repli identitaire !

    Concrètement les candidats à l’immigration ont droit à tous les égards de la part du Système.

    Mais les natifs, eux, ont droit à la loi sur le renseignement, au matraquage fiscal et courent de plus en plus le risque de se voir traîner devant les tribunaux pour cause de racisme, de xénophobie et d’islamophobie. Dans le roman précité de Jean Raspail, le dernier acte du gouvernement consiste justement à bombarder… ceux qui veulent rester français.

    Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »

    Les naufrageurs commencent vraiment à nous fatiguer.

    Michel Geoffroy (Polémia, 6 mai 2015)

    Note :

    (*) Le Camp des saints, Club Français du Livre 1973.

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