Au sommaire cette semaine :
- dans la lettre Communication & Influence, Olivier de Maison Rouge, avocat et spécialiste de l'intelligence économique, revient sur l'utilisation du droit et des normes comme instrument dans la guerre économique...
- sur le Figaro Vox, le groupe Plessis, composé de hauts fonctionnaires, dévoile ses propositions en matière de lutte contre le terrorisme...
Lutte contre le terrorisme : les propositions choc d'un groupe de hauts fonctionnaires
terrorisme - Page 15
-
Tour d'horizon... (115)
-
Quelle guerre ? Quelle victoire ?...
Nous vous signalons a parution du numéro 49 de Médium (octobre-décembre 2016), la revue dirigée par Régis Debray. Ce numéro, coordonné par François-Bernard Huyghe, questionne la guerre dans laquelle nous sommes censés être plongés...
" Notre époque adore voir les vainqueurs - les performants, les populaires, les séduisants, les efficients- ; elle communie dans l'émotion : gagner, c'est vibrer. Mais aimons nous vraiment la victoire, celle qui se remporte après atroce résistance, celle qui brise l'ennemi pour forcer sa volonté, celle qui s'inscrit dans l'Histoire ? Et pouvons nous ?
Nous sommes, paraît-il, en guerre. D'intérêt et pas de religion dit le pape. Contre le terrorisme dit le président. Contre la barbarie dit le premier ministre. Contre Daesh précisent ceux qui aiment que l'ennemi ait un nom et une adresse (Monsieur al Baghdadi, Califat, pays de Cham, Entre Syrie et Irak). Contre l'extrémisme violent disent les Américains.
Notre armée intervient au Mali, en Centre Afrique, en Libye et ailleurs. Et ne parlons pas de l'Amérique d'Obama (opérations militaires en Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, Yemen, Somalie, Pakistan pour ce prix Nobel de la paix). Tous ces drones, tous ces bombardiers, ces interventions au sol, peut-être, quel triomphe annoncent-ils ? Qu'écrirons-nous dans les manuels et quels monuments pour quelles commémorations ? Ou voulons-nous simplement qu'ils nous fichent la paix, cessent leurs attentats et décapitations en ligne et nous laissent retourner à notre vivre plus ou moins ensemble et à notre mondialisation plus ou moins heureuse ?
Le djihadisme avec qui nous sommes sensés être en guerre, ne peut ni gagner (pas d'émirat futur à Washington), ni perdre (si chaque kamikaze recrute ses successeurs pour le venger). Plus généralement, nous, occidentaux, malgré notre supériorité technique, ne gagnons plus de guerres tant nos bienveillantes interventions militaires suscitent de nouvelles hostilités.
Du coup, les médiologues (et quelques praticiens) s'interrogent sur la notion de victoire : il faut savoir la définir et définir l'ennemi, il faut y croire, y faire croire (surtout en persuader le vaincu) ; il gagner la bataille pour la mémoire des peuples. Ce qui nous amène aussi à réfléchir sur la relativité historique de l'idée de guerre victorieuse donc de paix, ou plutôt aux variations de ses représentations. "Sommaire :
Ouverture
Régis Debray, F.B. Huyghe : La faiblesse des armes
Vaincre et convaincre
François-Bernard Huygue : Clausewitz, réveille-toi !
Paul Soriano : Notre djihad
Philippe-Joseph Salazar : L'éloquence du massacre
Margaux Chouraqui : La contamination par l'image
P.-M. de Biasi et C. Schmelck : Les réseaux du chaos
Jacques Billard : L’école de la guerre
La victoire incertaine
Général V. Desportes : La guerre au sein des populations
Olivier Kempf : Quand la victoire se défile
Nicolas Mazzucchi : Le meurtre pour les nuls
Émeric Lhuisset : Théâtres de guerre
Pierre Conesa : L’histoire jugera
Mémoires de guerres
Monique Sicard :Déboulonnades
Robert Dumas : Réduire au silence
Jacques Lecarme : 1918 : quelle victoire ?
Clément Sigalas : 1940 : quelle guerre ? -
Le jour où tout s'embrasa...
Les éditions Ring publient demain le nouveau roman de politique-fiction réaliste de Laurent Obertone intitulé Guérilla - Le jour où tout s'embrasa. Journaliste et écrivain, Laurent Obertone est l'auteur de deux essais marquants La France Orange mécanique et La France Big Brother ainsi que d'un récit puissant, Utøya, consacré à la tuerie commise par Anders Breivik...
" Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément.
La cité s'embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose.
Forces de l'ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos.Rapidement, réseaux électriques et hydrauliques tombés, faute d'approvisionnements, d'ordre, de moyens de communication, de transports et de secours, la déferlante gagne la campagne, la société vole en éclats et les villes sont la proie de violences, de pillages et de gigantesques incendies. Des terroristes, dépassés par les troubles, déclenchent des actions de grande ampleur depuis les terres, la mer et le ciel.
Privés de tout, livrés à eux-mêmes, les citoyens s'apprêtent à faire face au carnage.Les événements décrits dans Guérilla reposent sur le travail d'écoute, de détection et les prévisions du renseignement français. Après deux ans d'immersion au contact d’agents des services spéciaux et des plus grands spécialistes de la terreur et des catastrophes, l'auteur du chef d’œuvre Utøya (l'affaire Breivik) et de l'enquête phénomène La France Orange Mécanique livre un roman météore ultra-réaliste et nous plonge dans le récit paroxystique de la guerre civile. "
-
Des citoyens armés pour faire face à la menace terroriste...
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné le 16 septembre 2016 par Bernard Wicht à la Radio Télévision suisse pour évoquer la volonté de l'Union européenne de désarmer ses citoyens, en rendant plus difficiles les conditions d'acquisition et de détention des armes. Universitaire, historien des idées et spécialiste en stratégie, Bernard Wicht a récemment publié Une nouvelle Guerre de Trente Ans (Le Polémarque 2011), Europe Mad Max demain ? (Favre, 2013) et L'avenir du citoyen-soldat (Le Polémarque, 2015).
-
Déradicalisation : faits et foutaises...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du criminologue Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré à la "déradicalisation"...
Déradicalisation : faits et foutaises
Ô combien violent, le double choc de Charlie-Hebdo et de l'Hyper-cacher assomme le gouvernement. Dès qu'il émerge, il réalise qu'il doit riposter sur le seul front qui l'obnubile et le hante, celui des médias. Montrer qu'on agit ! Et positivement encore pour le peuple de gauche ! Du préventif ! Enrayer des départs de jeunes pour le Jihad... Bombes humaines à désamorcer. Vite ! Des psychologues et travailleurs sociaux voulant et sachant faire ça - bien sûr, devant les caméras.
L'opération s'amorce, les fonds affluent - sans réflexion préalable, sous le fouet de l'urgence. Or deux préalables réflexions s'imposaient. D'ordre criminologique, elles eussent fourni à ce versant préventif de l'antiterrorisme le cadre réfléchi et raisonné dans lequel - modestement - du positif pouvait s'espérer.
Ces réflexions, les voici :
- Aujourd'hui, nul au monde ne sait changer ce qu'il y a d'enraciné dans l'esprit, dans la conscience humaine. Les pires dictatures, les plus affreux goulags y ont échoué. La "Révolution culturelle" chinoise achevée - trente à cinquante millions de morts, pire génocide de l'histoire humaine - les Chinois reprennent illico leurs millénaires coutumes. Le tsunami maoïste a coulé sur les Han comme l'eau sur les plumes d'un canard. Au plan individuel, se transformer soi-même est déjà ardu - cesser de fumer, faire un régime, dur. Alors, tenter une telle aventure collective dans la France de 2015, avec M. Hollande comme carotte et Mme Taubira dans le rôle du bâton, euh...
- Ce qu'on appelle "déradicalisation" n'est qu'une variante de la réinsertion des malfaiteurs dans la société, entreprise confiée en France au travail social qui, pour aller vite, n'arrive à rien. Pour un détenu voulant sincèrement apprendre le grec ou devenir plombier-zingueur, 99 sont prêts à tout pour sortir de taule un jour plus tôt - ou bêtement, s'ennuyer moins. Ici, un proverbe résume tout "Passée la fête, adieu le saint". En prison - chacun le sait sauf sans doute nos ministres - on dit oui à tout - et on trie après.
Ces réflexions préliminaires auraient dû intéresser le gouvernement - mais non. Il faut communiquer, vite. Le Vingt Heures n'attend pas. Quitte à bidonner et gaspiller.
Les mois passent. A l'été 2016 la vérité émerge. D'abord chez les surveillants de prison, directement concernés. Le porte-parole de leur syndicat majoritaire dénonce "Des programmes qui n'ont ni queue ni tête... Ce mot de déradicalisation qui ne veut rien dire... Des massages, des cours d'escrime". Vous avez bien lu : on pense amadouer de potentiels égorgeurs de prêtres et massacreurs d'enfants ; en faire de doux agneaux, par le chant, les ateliers-photos... Des balades en catamaran ! Aux frais du contribuable, bien sûr.
Sur le terrain, des caricatures d'arnaques, vite décelables par le plus myope des inspecteurs, le plus énamouré de Mme Taubira : de simples vitrines médiatiques, poussées et financées par l'usuel préfet-minorité-visible, juste là pour la photo... Chiffres bidonnés et activités fictives... Le ministre de l'Intérieur venu manger un couscous (bien sûr...) devant les caméras (on s'en doutait...) ; gestion obscure et employés non payés... Des familles de "radicalisés" promenées sans résultat... Une animatrice (issue-de-la-diversité) aux titres fictifs et qualifications-bidon...
Combien de jeunes islamistes ont-ils ainsi été "désamorcés" - peut-être aucun car pour commencer, on ne sait rien d'eux - s'agissait-il de fanatiques égorgeurs en puissance, ou du cousin Ernest voulant s'initier au catamaran ou à la poterie ?
Nulle évaluation bien sûr. Plus de huit millions d'euros sans doute gaspillés sans comptabilité. On sait vaguement que quelque 1 800 individus ont fréquenté de telles structures. Quelle vigilante association, quels "Décryptage" ou "Décodeur" exigera de voir ces 1 800 dossiers, étudiera leurs suivis... Constatera les résultats... Evaluera le coût de l'affaire ? Prenons le pari : aucun. Bienvenue au royaume des ombres, versant médiatique.
Xavier Raufer (Atlantico, 13 septembre 2016)
-
Le discours d'un roi...
Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il poursuit son observation des signes de la guerre civile qui vient...
Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.
Le discours d’un roi
« La Norvège, c’est avant tout des personnes. Des gens qui viennent du sud, du nord, du centre du pays. Mais aussi d’Afghanistan, du Pakistan, de Pologne, de Suède, de Somalie et de Syrie », vient de déclarer le roi de Norvège, Harald V, dans un discours qui a « enthousiasmé » les « internautes », c’est-à-dire personne, en vérité – la propagande manipulant les réseaux sociaux de manière à donner à ce discours, comme à tant d’autres, une audience artificielle. Voilà pour l’harmonieuse composition ethnique de la néo-Norvège. Harald V participe d’ailleurs lui-même de cette immigration positive, puisqu’il révèle sans rire que ses « grands-parents ont immigré du Danemark et d’Angleterre, il y a 110 ans », – ce qui fait de lui, comme on le voit, un réfugié de la troisième génération.
Le deuxième fondement de son discours concerne bien sûr l’harmonie libidinale, ce qu’on appelle en français servile : l’« orientation sexuelle » : « Les Norvégiens sont jeunes et vieux, grands et petits, malades ou invalides. (…) Parmi les Norvégiens, il y a des filles qui aiment les filles, des garçons qui aiment les garçons, et des filles et des garçons qui s’aiment mutuellement ». Comme c’est mignon, ça, chouchou…
Quant au troisième fondement, le voici : « Les Norvégiens croient en Dieu, en Allah, en tout et en rien », autrement dit tout et n’importe quoi, apparemment, mais en réalité le roi est un agent actif de l’islam, ce qui nous conduit à nous demander si Harald V n’est pas, à 79 ans, tout à fait gâteux, ou si Justin Trudeau n’a pas investi le corps de cette vielle baderne – à moins que ce ne soit le père Ubu lui-même, indigné, merdre ! de voir Harald V prostituer la fonction royale à ce que la démocratie a produit de plus funeste : le multiculturalisme à dominante musulmane, qui s’impose plus rapidement, voire avec frénésie, dans les pays protestants, et jusque chez les ours polaires bientôt contraints d’émigrer à cause du réchauffement climatique, et que le bon Harald accueillera la larme à l’œil, car, ajoute-t-il, « notre maison est là où bat notre cœur. Et notre cœur bat souvent au-delà des frontières ». Un tel roi, dont tout le discours vise à faire passer la pilule islamique, me donne à penser que je n’avais pas tout à fait tort de dire, en 2012, que Breivik était bien ce que méritait la Norvège…
Pendant ce temps, une coiffeuse norvégienne se retrouve au tribunal pour avoir refusé ses services à une femme bâchée ; et le royaume, qui compte 5 millions d’habitants, a reçu l’an dernier 30.000 demandes d’asile. On imagine que Breivik doit s’agiter dans son trois-pièces carcéral. On n’entend guère dire, dans la presse officielle, que les Norvégiens ne sont plus que 45% (contre 54%, l’année précédente) à juger positive l’immigration extra-européenne – comprenant enfin que le sympathique kebab du coin est en réalité une officine salafiste. Les « soldats d’Odin » patrouillent dans certaines villes de province, et l’extrême droite « progresse », comme dans l’Europe tout entière, sous l’œil méprisant ou voilé de gouvernements dépassés par les « évènements » dans le déni idéologique du système médiatico-politique qui taxe de populisme, de xénophobie, de racisme, de fermeture de cœur ce qui reste de peuple authentique.
Je lisais ce discours dans le wagon de RER qui me ramenait en banlieue. Le trafic était fortement perturbé « en raison d’une mesure de sécurité à Nation », autrement dit par un « colis suspect » qui nous rappelait, si besoin était, que nous sommes en guerre. Un Rom s’égosillait d’une voix enlaidie par un accordéon aigrelet. J’étais assis à côté d’un jeune homme en costume Alain Figaret ou Armand Thiery et qui sentait une eau de toilette de chez Armani. Il pianotait sur son téléphone. Face à nous, une jeune fille en niqab marron glacé, à face lunaire, le nez sur son smartphone, tout comme sa voisine, une pulpeuse brunette qui ne nous laissait presque rien ignorer de sa poitrine – toutes deux réunissant dans le même geste compulsif le salafisme et le consumérisme, soit deux formes de nihilisme (dans le wagon j’étais d’ailleurs le seul, avec un vieil Antillais hautain, à ne pas avoir la face rongée par la lumière d’un écran). Près de la brunette, deux autres signes de décadence : la vitre du wagon était rayée de tags tracés au diamant, et une peau de banane était posée sur le rebord intérieur de la fenêtre, près la main de la brunette, abandonnée là par un négligent ordinaire. Un parfait échantillonnage de la France contemporaine, qui aurait plu à Ubu V de Norvège ? En réalité le mélange ne prend pas : l’indifférence qui régnait là était une forme d’hostilité à peine déguisée qui eût pu éclater au moindre incident, regard ou parole. Pendant ce temps, Hollande prononçait un discours sur la guerre contre le terrorisme dans lequel il insistait lourdement sur le fait que les musulmans sont souvent les premières victimes du terrorisme islamique. Les vrais chrétiens et les patriotes apprécieront en rappelant, une fois de plus, que, si l’on ne se décide pas à entrer dans la Reconquista, l’islam a d’ores et déjà gagné : la parfaite aisance de la voyageuse en niqab le suggérait amplement.
Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 9 septembre 2016)