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terrorisme - Page 15

  • Des citoyens armés pour faire face à la menace terroriste...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné le 16 septembre 2016 par Bernard Wicht à la Radio Télévision suisse pour évoquer la volonté de l'Union européenne de désarmer ses citoyens, en rendant plus difficiles les conditions d'acquisition et de détention des armes. Universitaire, historien des idées et spécialiste en stratégie, Bernard Wicht a récemment publié Une nouvelle Guerre de Trente Ans (Le Polémarque 2011), Europe Mad Max demain ? (Favre, 2013) et L'avenir du citoyen-soldat (Le Polémarque, 2015).

     

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  • Déradicalisation : faits et foutaises...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du criminologue  Xavier Raufer, cueilli sur Atlantico et consacré à la "déradicalisation"...

     

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    Déradicalisation : faits et foutaises

    Ô combien violent, le double choc de Charlie-Hebdo et de l'Hyper-cacher assomme le gouvernement. Dès qu'il émerge, il réalise qu'il doit riposter sur le seul front qui l'obnubile et le hante, celui des médias. Montrer qu'on agit ! Et positivement encore pour le peuple de gauche ! Du préventif ! Enrayer des départs de jeunes pour le Jihad... Bombes humaines à désamorcer. Vite ! Des psychologues et travailleurs sociaux voulant et sachant faire ça - bien sûr, devant les caméras.

    L'opération s'amorce, les fonds affluent - sans réflexion préalable, sous le fouet de l'urgence. Or deux préalables réflexions s'imposaient. D'ordre criminologique, elles eussent fourni à ce versant préventif de l'antiterrorisme le cadre réfléchi et raisonné dans lequel - modestement - du positif pouvait s'espérer.

    Ces réflexions, les voici :

    - Aujourd'hui, nul au monde ne sait changer ce qu'il y a d'enraciné dans l'esprit, dans la conscience humaine. Les pires dictatures, les plus affreux goulags y ont échoué. La "Révolution culturelle" chinoise achevée - trente à cinquante millions de morts, pire génocide de l'histoire humaine - les Chinois reprennent illico leurs millénaires coutumes. Le tsunami maoïste a coulé sur les Han comme l'eau sur les plumes d'un canard. Au plan individuel, se transformer soi-même est déjà ardu - cesser de fumer, faire un régime, dur. Alors, tenter une telle aventure collective dans la France de 2015, avec M. Hollande comme carotte et Mme Taubira dans le rôle du bâton, euh...

    - Ce qu'on appelle "déradicalisation" n'est qu'une variante de la réinsertion des malfaiteurs dans la société, entreprise confiée en France au travail social qui, pour aller vite, n'arrive à rien. Pour un détenu voulant sincèrement apprendre le grec ou devenir plombier-zingueur, 99 sont prêts à tout pour sortir de taule un jour plus tôt - ou bêtement, s'ennuyer moins. Ici, un proverbe résume tout "Passée la fête, adieu le saint". En prison - chacun le sait sauf sans doute nos ministres - on dit oui à tout - et on trie après.

    Ces réflexions préliminaires auraient dû intéresser le gouvernement - mais non. Il faut communiquer, vite. Le Vingt Heures n'attend pas. Quitte à bidonner et gaspiller.

    Les mois passent. A l'été 2016 la vérité émerge. D'abord chez les surveillants de prison, directement concernés. Le porte-parole de leur syndicat majoritaire dénonce "Des programmes qui n'ont ni queue ni tête... Ce mot de déradicalisation qui ne veut rien dire... Des massages, des cours d'escrime". Vous avez bien lu : on pense amadouer de potentiels égorgeurs de prêtres et massacreurs d'enfants ; en faire de doux agneaux, par le chant, les ateliers-photos... Des balades en catamaran ! Aux frais du contribuable, bien sûr.

    Sur le terrain, des caricatures d'arnaques, vite décelables par le plus myope des inspecteurs, le plus énamouré de Mme Taubira : de simples vitrines médiatiques, poussées et financées par l'usuel préfet-minorité-visible, juste là pour la photo... Chiffres bidonnés et activités fictives... Le ministre de l'Intérieur venu manger un couscous (bien sûr...) devant les caméras (on s'en doutait...) ; gestion obscure et employés non payés... Des familles de "radicalisés" promenées sans résultat... Une animatrice (issue-de-la-diversité) aux titres fictifs et qualifications-bidon...

    Combien de jeunes islamistes ont-ils ainsi été "désamorcés" - peut-être aucun car pour commencer, on ne sait rien d'eux - s'agissait-il de fanatiques égorgeurs en puissance, ou du cousin Ernest voulant s'initier au catamaran ou à la poterie ?

    Nulle évaluation bien sûr. Plus de huit millions d'euros sans doute gaspillés sans comptabilité. On sait vaguement que quelque 1 800 individus ont fréquenté de telles structures. Quelle vigilante association, quels "Décryptage" ou "Décodeur" exigera de voir ces 1 800 dossiers, étudiera leurs suivis... Constatera les résultats... Evaluera le coût de l'affaire ? Prenons le pari : aucun. Bienvenue au royaume des ombres, versant médiatique. 

    Xavier Raufer (Atlantico, 13 septembre 2016)

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  • Le discours d'un roi...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il poursuit son observation des signes de la guerre civile qui vient...

    Richard Millet vient de publier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Le discours d’un roi

    « La Norvège, c’est avant tout des personnes. Des gens qui viennent du sud, du nord, du centre du pays. Mais aussi d’Afghanistan, du Pakistan, de Pologne, de Suède, de Somalie et de Syrie », vient de déclarer le roi de Norvège, Harald V, dans un discours qui a « enthousiasmé » les « internautes », c’est-à-dire personne, en vérité – la propagande manipulant les réseaux sociaux de manière à donner à ce discours, comme à tant d’autres, une audience artificielle. Voilà pour l’harmonieuse composition ethnique de la néo-Norvège. Harald V participe d’ailleurs lui-même de cette immigration positive, puisqu’il révèle sans rire que ses « grands-parents ont immigré du Danemark et d’Angleterre, il y a 110 ans », – ce qui fait de lui, comme on le voit, un réfugié de la troisième génération.

                Le deuxième fondement de son discours concerne bien sûr l’harmonie libidinale, ce qu’on appelle en français servile : l’« orientation sexuelle » : « Les Norvégiens sont jeunes et vieux, grands et petits, malades ou invalides. (…) Parmi les Norvégiens, il y a des filles qui aiment les filles, des garçons qui aiment les garçons, et des filles et des garçons qui s’aiment mutuellement ». Comme c’est mignon, ça, chouchou…

                Quant au troisième fondement, le voici : « Les Norvégiens croient en Dieu, en Allah, en tout et en rien », autrement dit tout et n’importe quoi, apparemment, mais en réalité le roi est un agent actif de l’islam, ce qui nous conduit à nous demander si Harald V n’est pas, à 79 ans, tout à fait gâteux, ou si Justin Trudeau n’a pas investi le corps de cette vielle baderne – à moins que ce ne soit le père Ubu lui-même, indigné, merdre ! de voir Harald V prostituer la fonction royale à ce que la démocratie a produit de plus funeste : le multiculturalisme à dominante musulmane, qui s’impose plus rapidement, voire avec frénésie, dans les pays protestants, et jusque chez les ours polaires bientôt contraints d’émigrer à cause du réchauffement climatique, et que le bon Harald accueillera la larme à l’œil, car, ajoute-t-il, « notre maison est là où bat notre cœur. Et notre cœur bat souvent au-delà des frontières ». Un tel roi, dont tout le discours vise à faire passer la pilule islamique, me donne à penser que je n’avais pas tout à fait tort de dire, en 2012, que Breivik était bien ce que méritait la Norvège…

                Pendant ce temps, une coiffeuse norvégienne se retrouve au tribunal pour avoir refusé ses services à une femme bâchée ; et le royaume, qui compte 5 millions d’habitants, a reçu l’an dernier 30.000 demandes d’asile. On imagine que Breivik doit s’agiter dans son trois-pièces carcéral. On n’entend guère dire, dans la presse officielle, que les Norvégiens ne sont plus que 45% (contre 54%, l’année précédente) à juger positive l’immigration extra-européenne – comprenant enfin que le sympathique kebab du coin est en réalité une officine salafiste. Les « soldats d’Odin » patrouillent dans certaines villes de province, et l’extrême droite « progresse », comme dans l’Europe tout entière, sous l’œil méprisant ou voilé de gouvernements dépassés par les « évènements » dans le  déni idéologique du système médiatico-politique qui taxe de populisme, de xénophobie, de racisme, de fermeture de cœur ce qui reste de peuple authentique.

                Je lisais ce discours dans le wagon de RER qui me ramenait en banlieue. Le trafic était fortement perturbé « en raison d’une mesure de sécurité à Nation », autrement dit par un « colis suspect » qui nous rappelait, si besoin était, que nous sommes en guerre. Un Rom s’égosillait d’une voix enlaidie par un accordéon aigrelet. J’étais assis à côté d’un jeune homme en costume Alain Figaret ou Armand Thiery et qui sentait une eau de toilette de chez Armani. Il pianotait sur son téléphone. Face à nous, une jeune fille en niqab marron glacé, à face lunaire, le nez sur son smartphone, tout comme sa voisine, une pulpeuse brunette qui ne nous laissait presque rien ignorer de sa poitrine – toutes deux réunissant dans le même geste compulsif le salafisme et le consumérisme, soit deux formes de nihilisme (dans le wagon j’étais d’ailleurs le seul, avec un vieil Antillais hautain, à ne pas avoir la face rongée par la lumière d’un écran). Près de la brunette, deux autres signes de décadence : la vitre du wagon était rayée de tags tracés au diamant, et une peau de banane était posée sur le rebord intérieur de la fenêtre, près la main de la brunette, abandonnée là par un négligent ordinaire. Un parfait échantillonnage de la France contemporaine, qui aurait plu à Ubu V de Norvège ? En réalité le mélange ne prend pas : l’indifférence qui régnait là était une forme d’hostilité à peine déguisée qui eût pu éclater au moindre incident, regard ou parole. Pendant ce temps, Hollande prononçait un discours sur la guerre contre le terrorisme dans lequel il insistait lourdement sur le fait que les musulmans sont souvent les premières victimes du terrorisme islamique. Les vrais chrétiens et les patriotes apprécieront en rappelant, une fois de plus, que, si l’on ne se décide pas à entrer dans la Reconquista, l’islam a d’ores et déjà gagné : la parfaite aisance de la voyageuse en niqab le suggérait amplement.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 9 septembre 2016)

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  • L'écologie ? Quel scandale !...

    Le Crapouillot est de retour ! Après 20 ans d'absence, le magazine, fondé en 1915 par Jean Galtier-Boissière, revient dans les kiosques pour lutter contre le bourrage de crâne, la désinformation et les conformismes de notre époque. La nouvelle équipe qui l'anime, après avoir abordé la question du terrorisme islamique dans un premier numéro, consacre le deuxième à l'écologie. On pourra notamment lire avec profit les articles décapants de Mathilde Gibelin et d'Hyppolyte Soleval...

    Une bonne initiative à soutenir !

     

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    Au sommaire :
    Les échos des tranchées
    Les agriculteurs, amis de la terre ou ses pires pollueurs ?
    Le lobby agroalimentaire
    La pieuvre Monsanto
    L’enjeu des semences
    Comment enrober le capitalisme d’une vaseline bien verte
    Éoliennes : le paradoxe par excellence de l’écologie actuelle !
    Le gaz de schiste, élément de survie de la croissance
    Les déchets, crime organisé ?
    Les mails plus écolos que les courriers ? Faux !
    Les politiciens, ces clowns de l’écologie
    Cop21 : une grand-messe pour nous enfumer (au co2)
    Le nucléaire, la moins pire des solutions
    Manger 5 fruits et légumes par jour, c’est bon pour la santé !
    La pilule, libération de la femme ?
    Point philo
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  • La France et l'Afrique face à l'offensive islamiste...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Bernard Lugan au site de réflexion géopolitique Katehon et consacré à la menace islamiste. Africaniste et historien, Bernard Lugan a publié de nombreux ouvrages, dont dernièrement Osons dire la vérité à l'Afrique (Rocher, 2015), Histoire & géopolitique de la Libye des origines à nos jours (L'Afrique réelle, 2015) et Histoire de l'Afrique du nord (Rocher, 2016).

     

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    La France et l'Afrique face à l'offensive islamiste

    Katehon - Prêtre égorgé pendant la messe, tuerie de masse, attentats à l'explosif, la France est frappée par la violence politico-religieuse. Selon vous, pouvons-nous établir un parallèle avec la décennie noire qui a touchée l'Algérie dans les années 90 ?

    Bernard Lugan : Non, parce que durant la « décennie noire », les islamistes algériens avaient pour but la prise du pouvoir afin de faire basculer tout le Maghreb. Il s’agissait d’une guerre civile. En France, primo, nous ne sommes pas en guerre, l’emploi de ce terme est d’ailleurs inapproprié. La guerre c’est ce qui se passe en Syrie ou en Irak alors que la France est en réalité confrontée à une menace terroriste d’ampleur réduite car le pays continue à vivre normalement. Secundo, les islamistes n’y visent pas la conquête du pouvoir. Le risque serait la constitution de zones échappant au pouvoir central et à partir desquelles ils pourraient, dans une phase ultérieure, tenter de créer des califats.

    Katehon - Le régime algérien a écrasé la rébellion islamiste sur son sol par les armes. La France devra-t-elle prendre le même chemin ?

    Bernard Lugan : Une fois encore non. Des mesures de simple police suffiraient en effet à écarter une grande partie de la menace. Le problème est que nos hommes politiques ne se servent pas de l’arsenal juridique que la Constitution leur offre. Leur crainte n’est pas l’islamisme et le terrorisme, mais les réactions que de futurs attentats pourraient produire avec une prise de conscience de la population. Ils savent qu’ils auraient alors des comptes à rendre : pourquoi avoir encouragé le « grand remplacement », pourquoi avoir encouragé le communautarisme, pourquoi avoir sous-traité la paix dans les banlieues aux salafistes, pourquoi avoir aboli les frontières, pourquoi avoir décapité la gendarmerie, pourquoi avoir désarmé moralement et militairement le pays, pourquoi avoir si longtemps refusé de désigner l’ennemi  etc. ?

    Katehon - La France intervient militairement en Afrique parfois pour des raisons de lutte anti-terroriste. Ces opérations ont-elles des résultats contre le terrorisme islamique présent sur le continent africain ?

    Bernard Lugan : Oui et non tout à la fois. Oui parce que la présence militaire française dérange le dispositif islamo-terroriste, non parce que les causes ne sont pas traitées. Ainsi au Sahel, l’incohérence est totale car nos forces luttent efficacement contre les bandes, mais, en même temps notre diplomatie est plus que complaisante avec les pays du golfe qui financent le salafisme.

    Katehon - L'intervention de la France sur des théâtres d'opérations extérieurs n'aggrave-t-elle justement pas la menace terroriste ?

    Bernard Lugan : Ne pas lutter contre le terrorisme reviendrait à accepter de subir. Je pense que la question pourrait être formulée d’une autre manière : par certaines de ses interventions ou prises de position, la France n’a-t-elle pas favorisé le terrorisme ? Et là je répondrais alors que l’absurde intervention contre le colonel Kadhafi et que la stupide politique anti Assad ont effectivement créé des foyers terroristes.

    Katehon - L'état islamique et ses nébuleuses opèrent en Afrique. Le continent peut-il lui aussi basculer dans une "guerre de civilisation" ?

    Bernard Lugan : Dans toute l’Afrique de l’Ouest se livre actuellement une véritable guerre entre un islam enraciné dans des traditions locales et un islam à vocation universaliste et révolutionnaire importé d’Arabie. Ce dernier aurait, selon les estimations, réussi à convertir entre 20 et 40% des musulmans ouest africains.

    Les jihad africains d’aujourd’hui ne concernent donc que les musulmans car nous ne sommes pas (encore ?) en présence d’un front musulman face à un front chrétien, sauf sur certaines périphéries (Nigeria,  Kenya ou Centrafrique). Le phénomène que nous observons est celui d’une tentative de prise de contrôle des populations musulmanes africaines par les partisans d’un islam importé d’Arabie. Pour ces derniers, l’islam traditionnel ouest africain doit être « purifié » car il est considéré comme déviant et hérétique par les wahhabites. La purification passe par le retour au seul Coran et par le refus de toute tradition humaine, par définition polluante du message divin. Pour les wahhabites, tout ce qui n’est pas prescrit dans le Coran doit ainsi être combattu.

    Aujourd’hui, les normes visibles du wahhabisme s’affirmèrent au grand jour : burqa,  séparation des sexes, nouveaux rites mortuaires, prière de nuit (tahajjud) et la plus visible par les musulmans, la prière les  bras croisés,toutes pratiques jusque-là inconnues au sud du Sahara. Ayant désormais pignon sur rue, les imams saoudiens, qataris et pakistanais expliquent aux populations africaines que leur retard est dû à ce que leurs dirigeants ont voulu imiter l’Occident. Le chemin du progrès et de la libération passe donc par le renversement de ces derniers, par le rejet des valeurs impies et par l’adhésion à l’islam authentique.

    Bernard Lugan (Katehon, 15 août 2016)

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  • En finir avec la religion des droits de l'homme !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Jean-Louis Harouel au Figaro Vox et consacré au débat sur la question de l’État de droit que les derniers attentas terroristes islamistes ont suscité. Agrégé de droit, Jean-Louis Harouel est professeur émérite de l'Université Panthéon-Assas et vient de publier Les droits de l'homme contre le peuple (Desclée de Brouwer, 2016).

     

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    Pour combattre l'islamisme, en finir avec la religion des droits de l'homme

    Après l'attentat de Nice qui a fait plus de 80 morts et l'assassinat sauvage d'un prêtre en pleine messe de Saint-Etienne-du-Rouvray par des islamistes, le débat politique porte désormais sur la question de l'Etat de droit. C'est justement le thème de votre livre: Les droits de l'homme contre le peuple

    De fait, alors que les droits de l'homme sont la seule identité que nos gouvernants veuillent bien aujourd'hui revendiquer pour la France, ils sont devenus depuis quelques décennies une véritable religion séculière obsédée de non-discrimination et destructrice des nations, qui handicape mortellement notre pays dans sa confrontation avec l'islam de masse installé sur son sol. Longtemps niée par les responsables politiques au pouvoir, cette situation catastrophique est enfin reconnue sous l'effet brutal des récents massacres commis au nom de l'islam.

    Dans un entretien au Monde, Nicolas Sarkozy affirme: «Si les démocratie ne défendent pas les citoyens, les citoyens se défendront de la démocratie». L'Etat de droit est supposé protéger les Français. Aujourd'hui paradoxalement les met-il en danger?

    N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, ce qui est en cause ici, ce n'est pas la démocratie, mais au contraire un déficit de démocratie, dont il est d'ailleurs lui-même largement responsable. La démocratie libérale consiste dans la souveraineté du peuple combinée avec les libertés publiques garantissant les citoyens contre d'éventuels excès d'autorité des gouvernants. Or, aujourd'hui, ce n'est plus le peuple qui est souverain, ce sont les dogmes de la religion des droits de l'homme, mortifère pour les peuples européens.

    La fonction de la démocratie est d'assurer à un peuple la maîtrise de son destin, de son territoire, de son identité, de son contenu humain, de ses grands choix de société. Or, sur tous ces points, si l'ont met à part la Grande-Bretagne, il y a belle lurette que les peuples d'Europe occidentale ne sont plus en démocratie, à la notable exception du peuple helvétique.

    De manière fallacieuse, ce que l'on baptise maintenant démocratie, c'est le règne de la religion séculière des droits de l'homme dont les diktats souvent délirants sont imposés aux peuples européens — via leurs élus et leurs gouvernants sans consistance — par la bureaucratie de Bruxelles et par les divers juges nationaux et supranationaux auto-investis d'une fonction prophétique leur permettant de «découvrir» sans cesse de nouveaux «droits fondamentaux» aux effets pro-catégoriels, destructeurs de ce qui reste de cohésion, de sécurité des personnes et des biens, et de valeurs de durée dans les sociétés européennes.

    C'est parce qu'on a traité les peuples européens en mineurs sous tutelle incapables de savoir ce qui est bon pour eux que l'on a laissé se développer une présence islamiste aussi massive, que notre arsenal juridique est aussi inadapté à la réalité et que les autorités françaises sont aujourd'hui si désemparées face au déchaînement de la violence djihadiste. En conséquence, le retour à la protection des citoyens passe par le retour à une démocratie véritable.

    Dans votre livre, vous sous-entendez que les islamistes se servent des droits de l'homme pour mieux accroître leur influence en Europe et singulièrement en France. Comment?

    Longtemps, les droits de l'homme se sont confondus dans la pratique avec les libertés publiques des citoyens au sein des États-nations démocratiques. Avec le passage à la religion séculière des droits de l'homme, il y a eu à partir du milieu du siècle dernier un véritable changement de nature qui se marque dans la langue anglaise par l'antithèse rights of man/human rights, dont le second terme a correspondu en France à ce qu'on appelle les «droits fondamentaux», notion introduite dans les années 1970 et dont les grands bénéficiaires sont les étrangers. L'islam en a profité à plein pour installer en France, au nom des droits de l'homme et sous leur protection, la civilisation musulmane, ses mosquées et ses minarets, ses modes de vie, ses prescriptions et interdits alimentaires, ses comportements vestimentaires, voire ses règles juridiques en violation du droit français: mariage religieux sans mariage civil, polygamie, répudiation unilatérale d'une épouse par le mari, etc.

    À travers une foule de revendications identitaires téléguidées par eux, les milieux islamistes et notamment l'UOIF (Union des organisations islamistes de France) ont instrumentalisé les droits de l'homme pour appesantir leur contrôle sur les populations originaires du nord de l'Afrique et les contraindre au respect de l'ordre islamique, faisant en particulier tout leur possible pour empêcher les jeunes nés en France — auxquels nous avions commis l'erreur d'attribuer massivement la nationalité française — de devenir sociologiquement des Français.

    Dans un communiqué transmis au journal Corse Matin, le mouvement clandestin nationaliste, FLNC, menace les islamistes radicaux d' «une réponse déterminée» et estime que l'État français aurait «si un drame devait se produire chez nous (...), une part importante de responsabilité». Que cela vous inspire-t-il?

    Une certaine inquiétude, car des représailles privées n'arrangeraient sans doute rien, bien au contraire. En même temps, cette mise en garde montre que la force du sentiment identitaire donne à un groupe une combativité indispensable pour gagner une guerre. Or, de manière tragique pour la France, tout a été fait depuis un demi-siècle pour y détruire le sentiment identitaire, pour y interdire tout amour du pays, toute fierté d'être français. Les jeune générations n'ont entendu parler que de culpabilité de la France, de repentance, d'amour de l'autre jusqu'au mépris de soi. Notre Éducation nationale est non seulement médiocre et déculturée: elle impose sur le mode de la propagande une éducation anti-nationale.

    Tous les jeunes Français devraient savoir que l'élément fondateur de l'identité européenne a été historiquement son ancrage dans la chrétienté et son refus obstiné de basculer dans le monde islamique. L'Europe n'a pu exister et avoir le destin brillant qui fut le sien durant des siècles que grâce à son rejet farouche de l'islam. C'est ainsi qu'elle a pu s'arracher aux conceptions théocratiques — dont relève l'islam — et construire non sans peine cette disjonction du politique et du religieux qu'on appelle en France laïcité, dont l'origine se trouve dans la célèbre parole christique: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu».

    L'ancien président de la République propose d'adapter l'Etat de droit. Le risque n'est-il pas d'aller trop loin? Comment placer le curseur entre préservation des droits individuels et nécessité de nous défendre collectivement?

    Le problème est que nous ne sommes plus dans le cas d'un État-Nation culturellement homogène, qui est l'organisation politique d'un peuple. Il y a eu pour une part importante changement de peuple. Si bien que la «communauté nationale» dont on nous rebat les oreilles n'est plus qu'une fiction. La vérité est que trop souvent, sur le territoire de la France, nous sommes deux peuples, deux civilisations face à face. Et il est légitime que le peuple autochtone préserve sa survie en restant maître de son pays.

    Certains proposent la mise en place d'un «Guantanamo à la française». On ne peut pas dire que cela a été une réussite pour les Etats-Unis, même d'un strict point de vue sécuritaire…

    Une chose est sûre: un groupe humain ne peut pas se battre efficacement contre un ennemi implacable en tolérant dans son sein la présence d'éléments par lesquels il est en droit de craindre d'être combattu de l'intérieur. Pendant la Seconde guerre mondiale, à la suite de Pearl Harbour, les États-Unis avaient enfermés dans des camps leurs ressortissants d'origine japonaise. La chose est aujourd'hui très critiquée au nom des droits de l'homme, mais dans le contexte de l'époque, elle a paru indispensable et légitime.

    Il y a en outre d'autres pistes telles que l'incrimination de comportements hostiles, les condamnations pour intelligence avec l'ennemi, trahison, l'interdiction de séjour sur le territoire national, la déchéance de nationalité (pas seulement pour des bi-nationaux), le retour à la mort civile, l'expulsion. Il faut pour cela passer outre aux interdits de la Cour européenne des droits de l'homme qui refuse qu'on puisse faire un apatride. À quoi on peut au demeurant rétorquer que les islamistes méprisent les nations particulières et ne se réclament que de la nation musulmane mondiale: l'oumma.

    Le succès de l'islamisme, notamment auprès de jeunes qui sont nés en France, révèle une profonde crise de civilisation. Si à court terme la réponse sécuritaire peut-être une solution, sera-t-elle suffisante à long terme? Que faire?

    Il y a effectivement deux problèmes distincts: d'une part l'horreur spectaculaire des massacres perpétrés par des djihadistes ; et d'autre part le processus silencieux et occulté de la conquête islamiste dont je fais état dans Les droits de l'homme contre le peuple. Il ne fait pas de doute que dans le projet islamiste, l'Europe occidentale est redevenue une terre à prendre, une proie pour l'islam. Les islamistes pensent que le moment est venu pour les musulmans de reprendre une conquête de l'Europe occidentale rejetée il y a un millénaire par la vigoureuse résistance des Européens. Professeur d'histoire du Maghreb contemporain, Pierre Vermeren observe que de nombreuses mosquées créés en France ont reçu un nom évocateur de l'idée de la conquête par l'islam.

    Face à ce processus de conquête, le premier devoir des États européens est d'y mettre enfin un coup d'arrêt. L'Europe se doit de bloquer immédiatement l'immigration et la venue de réfugiés. Le devoir des dirigeants européens est de faire savoir que l'Europe ne peut pas accueillir un seul musulman de plus, vu la dangerosité pour elle de la présence islamiste, qu'il s'agisse des attentats ou de la mécanique conquérante. Les pays européens doivent dire clairement que les réfugié musulmans ont vocation à être accueillis par des pays musulmans, que c'est à l'Arabie saoudite et autres richissimes monarchies pétrolières de les accueillir, ou à défaut de financer leur accueil par d'autres États musulmans.

    Quant aux musulmans déjà présents sur le sol européen, il faut bien qu'ils aient conscience que, malgré la liberté des cultes pratiquée en Europe, l'islam politique n'y est pas légitime. Elle n'est pas légitime car elle est un système politique et juridique qui viole la disjonction du politique et du religieux qui fonde la civilisation européenne. Et elle n'est pas légitime à cause de son refus de la liberté de pensée, de l'infériorité qu'elle inflige aux femmes et aux non-musulmans, de la caution qu'elle apporte à l'esclavage, des appels à la violence qui figurent dans ses textes saints.

    Toutes ces vérités, les dirigeants européens ne sont certes pas prêts à les dire car la religion séculière des droits de l'homme leur défend de le faire. Et pourtant, ils y seront peut-être un jour acculés par la violence djihadiste.

    Tôt ou tard, interviendra sans doute un massacre encore plus terrible commis par des islamistes. Ce sera le massacre de trop. Et alors, les dirigeants français seront bien obligés la démolition des mosquées salafistes, la dissolution des organisations de cette mouvance, l'expulsion des prédicateurs étrangers, la construction de forteresses militaires pour contrôler les quartiers dominés par l'islamisme.

    Étrangement, la monstruosité même du terrorisme dont l'islamisme flagelle aujourd'hui la France lui permettra peut-être d'inverser le processus de la conquête islamique.

    Jean-Louis Harouel, propos recueillis par Alexandre Devecchio (Figaro Vox, 29 juillet 2016)

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