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oligarchie - Page 2

  • La politique de Macron : une révolution oligarchique contre le peuple...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Le Vigan cueilli sur Polémia et consacré à Macron en tant qu'actuel fondé de pouvoir du système oligarchique.

    Urbaniste, collaborateur des revues Eléments, Krisis et Perspectives libres, Pierre Le Vigan a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007), Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009), La banlieue contre la ville (La Barque d'Or, 2011), Écrire contre la modernité (La Barque d'Or, 2012), Soudain la postmodernité (La Barque d'or, 2015), Achever le nihilisme (Sigest, 2019), Nietzsche et l'Europe (Perspectives libres, 2022) et La planète des philosophes (Dualpha, 2023).

     

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    La politique de Macron : une révolution oligarchique contre le peuple

    « Liquidation », écrivait Frédéric Rouvillois dans son livre sur Macron comme définition de son projet (Liquidation – Emmanuel Macron et le saint-simonisme, Cerf, 2020). Le projet de Macron, c’est cela : liquider tout ce qui restait solide dans la société française, certains habitus et mœurs, certaines structures, certains projets (devenir propriétaire d’une maison, la léguer, avoir un métier dont on est fier et pas seulement un « job »), rendre tout liquide, tout réversible, tout jetable (notamment les traces de notre histoire), tout interchangeable (les peuples, les gens, les sexes, les métiers, les territoires, etc.). Éparpillé façon puzzle : cela veut dire que notre pays et notre peuple ont été mis en morceaux. Dispersés et hachés menu. Éparpillé : c’est le résultat de la politique de Macron. Un peuple dispersé, affaibli, atomisé. Loin de n’avoir « rien fait », comme on l’entend parfois, Macron a presque tout réalisé de son programme. Vendre l’industrie française : c’est le capitalisme de connivence. Conforter l’oligarchie : c’est le pacte de corruption lié au covid, c’est-à-dire à l’interdiction de traiter les malades du covid hors utilisation de vaccins (ceux permettant des superprofits aux membres de la caste – ceux qui ont propulsé Macron et qui attendaient leur retour sur investissement).

    Téléologie et domination du Capital

    Il faut ici faire appel à Marx. Et d’abord souligner son point faible : la téléologie, voire une certaine eschatologie. C’est ce qu’il y a de moins convaincant chez Marx. « Pour nous, écrit Marx, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement » (L’Idéologie allemande). On peut en douter. Pour le dire autrement, peut-on penser que le règne du Capital (entendons par là les rapports sociaux liés à un certain état et un certain agencement des forces productives) aboutisse nécessairement, même avec un coup de pouce politique, au communisme selon Marx, c’est-à-dire à la fin de l’aliénation ? Non. On ne peut valider la thèse de l’inéluctabilité historique de la marche vers le socialisme marxien comme travail conscient de la transformation de la nature et de soi-même. On peut craindre au contraire que le brouillard des âmes et le brouillage de la conscience de soi comme sujet historique ne s’étendent, par le développement du fétichisme de la marchandise.

    Pas de marche assurée au dépassement du capitalisme donc. En revanche, le règne du Capital (de la Forme Capital) peut aboutir à une version apocalyptique du « communisme », cette fois au sens stalinien, ou au sens de la dictature chinoise, c’est-à-dire à l’étatisme absolu. Mais la différence entre le totalitarisme néo-libéral et les totalitarismes communistes, c’est qu’il s’agit d’un étatisme antinational avec les néo-libéraux, l’État ayant fusionné avec les multinationales et la finance, qu’il a déjà sauvées en 2008 (cf. notamment Alain de Benoist, Au bord du gouffre – La faillite annoncée du système de l’argent, Krisis, 2015). Nous vivons ainsi sous le « soleil noir du capital », comme écrit Anselm Jappe. Il est là non pour nous chauffer l’âme, mais pour brûler nos vies et pour nous aveugler par le crétinisme télévisuel des médias de grand chemin.

    Quand Macron fait du saint-simonisme

    Frédéric Rouvillois dit encore : « Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, Macron fait du saint-simonisme sans le savoir » (FigaroVox, 27 septembre 2020). Cela va plus loin que cela, et c’est encore plus grave que cela. L’utopie rationaliste et techniciste de Saint-Simon (le socialiste) se voulait un « nouveau christianisme » (1825). Avec Macron, c’est d’un antichristianisme ou d’un postchristianisme (car s’opposer suppose de connaître, ou d’être déçu, non d’être indifférent) qu’il s’agit. Ses mots d’ordre sont non seulement ceux du télétravail mais ceux de la télévie. Une vie désincarnée. « Éloignez-vous les uns des autres », « suspectez tout le monde (de ne pas être vacciné, d’être “un danger”) », « méfiez-vous de votre prochain », « isolez-vous » et, finalement, « préparez-vous à la vraie vie dans le monde libéral : la guerre de tous contre tous ». C’est le refus de toute incarnation. C’est l’effacement de toutes les images fédératrices. C’est la destruction de toutes les formes instituantes : école, églises, histoire de France, élections prises au sérieux, fêtes solennelles. C’est la victoire de « ceux qui ont créé leur start-up » sur « ceux qui ne sont rien » et qui pourtant sont tout le peuple. C’est la domination des arrogants improductifs voire nuisibles (les affairistes) sur les travailleurs, sur les producteurs.

    Les libéraux des deux rives contre le peuple et le politique

    La politique Macron est le stade ultime du libéralisme et du capitalisme. Mais en quel sens ? C’est ici que nous voyons un tournant et une accélération dans les politiques libérales menées depuis 1983. Que s’est-il passé pour que le libéralisme devienne l’ennemi des libertés ? Il a fallu que le libéralisme fasse un constat. Le libéralisme se heurte à la résistance de la nature humaine. Qu’en conclut-il ? Qu’il faut changer la nature humaine. Tel est l’objectif de Macron et plus largement du Great Reset (la grande réinitialisation) de Klaus Schwab et Thierry Malleret (un livre publié en 2020). Le libéralisme ne se remet pas en question. Il remet le réel en question. La société n’est pas conforme aux postulats libéraux ? Ne changeons pas le libéralisme, mais changeons la société. Les communistes ont parfois fonctionné de cette façon. En ce sens, les libéraux sont leurs élèves. Entendons : les élèves de ce que les communistes ont fait de pire.

    Les libéraux ont donc constaté que la société n’était pas entièrement conforme aux schémas libéraux. Il faut donc changer la société. C’est pourquoi le libéral-libertaire Macron, unissant les libéraux des deux rives, les fossoyeurs de la France des deux rives, les oligarques des deux rives (une affaire qui a mieux marché que la sympathique tentative de Jean-Pierre Chevènement en 2002 d’unir les « républicains des deux rives »), appuyé sur le crétinisme et l’inculture des bobos, veut donner au libéralisme un nouvel élan et ne peut le faire qu’en supprimant la démocratie, en la réduisant à des procédures hors-sol, non représentatives.

    C’est pourquoi la Ve République (qui n’était pas parfaite mais était un outil améliorable) a été vidée du meilleur de son contenu, avec l’extension des pouvoirs du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, des juges, avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, avec la transformation du poste de Premier ministre en simple poste de collaborateur (et pas le premier) du chef de l’État, et avec bien entendu la tutelle de l’UE (si utile car déresponsabilisante).

    Bilan : des élites robotisées et les robots contre la France. Les élites peuvent se permettre d’être antipatriotes et hors-sol, de partout et de nulle part. Le peuple ne le peut pas. « À celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien[1]. »

    « Crise » du covid et « crise » du climat comme moyen de tétanisation du peuple

    En rendant les élections de plus en plus déconnectées du peuple (la grande majorité des élus des chambres viennent des couches supérieures de la nation), en mettant dans les lois ordinaires toutes les lois d’exception qui devaient être temporaires, liées au terrorisme, à la « crise » du covid[2], au « climat », la politique Macron vise aussi à sauver le capitalisme par une mutation totalitaire. Il s’agit de mêler fausse « urgence » écologique (alors que l’écologie sérieuse, c’est le long terme), réduite à ce qui intéresse le système, c’est-à-dire la « croissance verte » et non la relocalisation de nos économies et industries, et réformes sociétales consistant à mettre l’accent sur de faux problèmes (comme les inégalités de salaire hommes-femmes, qui sont depuis longtemps interdites par… le Code du travail).

    S’ensuit tout un discours mensonger sur de soi-disant « réfugiés » climatiques, prétexte à de nouvelles vagues migratoires, et sur un « changement » climatique d’origine seulement anthropique, hypothèse bien incertaine (le climat a tout le temps changé, et l’influence du soleil peut être infiniment plus importante que l’action humaine. Lire ou relire Emmanuel Le Roy Ladurie sur le perpétuel changement du climat. En outre, un réchauffement n’a pas que des aspects négatifs). Tétaniser les hommes pour les neutraliser. Mondialiser tous les problèmes pour faire oublier que des solutions locales et démocratiques peuvent exister. Mais aussi préparer un nouvel âge du capitalisme. Voilà l’agenda Macron.

    Vaccinations et lutte du Capital contre la baisse tendancielle du taux de profit

    Nous avons souligné les limites de Marx quand il croit pouvoir déceler un mouvement téléologique dans l’histoire. Mais cela ne peut faire oublier que Marx est totalement pertinent quand il inscrit l’économie dans une anthropologie et une philosophie, inscription richement prolongée par de nombreux marxiens, tels Karel Kosík[3], Georg Lukács, Tran Duc Thao, Roger Garaudy[4], Lucien Sève[5]… Il n’y a, comme le soutenait Raymond Abellio même après s’être détaché de certains aspects du marxisme, de solide théorie de la valeur que celle, marxienne, de la valeur-travail. En conséquence, sont aussi pertinentes la théorie de la plus-value et la loi de baisse tendancielle du taux de profit. Le jeu des tendances et contre-tendances de cette loi garde une grande valeur explicative. Or, dans la mesure où l’économie capitaliste du monde occidental, et surtout européen, est de moins en moins productive, le capitalisme a besoin d’être de plus en plus parasitaire, prédateur, improductif. Il a besoin de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit. Et c’est là qu’arrivent les « vaccins ».

    Un vaccin obligatoire ou des vaccins obligatoires, et renouvelables plusieurs fois par an, constituent un formidable moyen de rétablir de hauts taux de profit dissociés de toute production socialement utile. Des profits sûrs avec la socialisation des risques et des éventuelles pertes (ou coûts de recherche), et avec la privatisation des profits. Processus classique d’un capitalisme de plus en plus ennemi de l’économie réelle, un capitalisme parasitaire et improductif qui a besoin de l’État pour restaurer ses profits, pour sauver les banques et les marchés financiers.

    Passe sanitaire, confinements et couvre-feu contre la révolte populaire

    Le puçage généralisé de tous et, au-delà de cela, le transhumanisme comme fabrication synthétique de soi et marchandisation de soi sont des moyens de relancer l’exploitation de l’homme en poussant l’aliénation jusqu’à la création d’un homme nouveau, simplifié, interchangeable, déshérité, sans culture. Un homme en kit, dans lequel tout est amovible, y compris ses organes sexuels. C’est ce qui se passe avec la stratégie dite « anti-covid », avec passe sanitaire puis passe vaccinal, couvre-feu et confinements (et pourquoi pas bientôt des confinements contre le réchauffement climatique, sachant qu’il y a déjà des interdictions de circulation ?).

    Ce qu’ont entrepris Macron et l’Union européenne comme projet de long terme, c’est une guerre de liquidation anthropologique de l’homme comme lié à ses semblables c’est-à-dire d’abord à son peuple, et être d’héritage culturel, issu d’une histoire, bénéficiaire d’une transmission. Libéral, on pourrait penser que le pouvoir macronien est issu pourtant en ligne directe du libéralisme de Benjamin Constant. Mais il y a dans cela une cohérence : la logique du libéralisme est l’individualisme. Elle est le tout à l’ego. Sa logique est la dissociation et l’éclatement du lien social. Sa logique est l’atomisation des gens et des peuples. Sa logique mène donc à la mort des peuples et à l’individualisation de tout (d’où la destruction du Code du travail, la destruction de la Sécurité sociale, des retraites par répartition, etc.). La logique du libéralisme comme individualisme et culte des idées abstraites est la suppression du passé. Voilà comment on tue une civilisation pour y substituer une sous-civilisation de gens pucés et sous surveillance continue. Voilà comment on crée un « parc humain », comme dit Peter Sloterdijk. C’est pourquoi le libéralisme est contre les libertés et les peuples. Sa logique est orwellienne. 1984, nous y sommes.

    Une nécessaire libération : se libérer du libéralisme pour se libérer du règne du Capital

    Macron est l’actuel fondé de pouvoir de l’oligarchie. Un personnage anecdotique en un sens, mais si emblématique. Et c’est pourquoi il inspire les sentiments massivement hostiles que l’on peut constater chaque jour. Car la seule chose qu’il incarne, c’est justement l’abstraction, l’inhumanité et la brutalité de ce pouvoir oligarchique.

    Le monde de Macron, c’est un libéralisme totalitaire au service de l’argent roi. C’est pourquoi le réveil des solidarités locales et nationales est nécessaire. Il ne s’agit pas d’autre chose que d’une lutte de libération nationale et sociale. « Il faut refaire des hommes libres », disait Bernanos (La liberté, pour quoi faire ?, 1946). Cela ne se fera pas sans reconquérir nos libertés de peuple, nos libertés en commun.

    Pierre Le Vigan (Polémia, 16 avril 2023)

     

    Notes :

    [1] Au moment où on débat des droits de succession sur les héritages, il faut savoir qu’un Français sur trois n’hérite de rien, et qu’un ouvrier et employé sur deux hérite de moins de 8 000 (huit mille) euros (de quoi acheter une place de parking à Montélimar).
    [2] Le covid car c’est un virus, et non la covid car qui dit virus ne dit pas forcément maladie (2 % seulement des entrées en hospitalisation en 2020 y sont liés, France Info, 17-11-2021).
    [3] La Dialectique du concret, François Maspero, 1970 – Les éditions de la Passion, 1988.
    [4] Marxisme du xxe siècle, 10-18, 1966.
    [5] Une introduction à la philosophie marxiste, Éditions sociales, 1980.

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  • La guerre avant la guerre...

    Les éditions Konfident viennent de publier une chronique de Thierry Marignac intitulée La guerre avant la guerre. Romancier non-conformiste et traducteur d'anglais et de russe, Thierry Marignac a publié plusieurs romans, dont Fasciste (réédition Actusf, 2015),  Renegade Boxing Club (Gallimard, 2009),  Milieu hostile (Baleine, 2011), L'icône (Les Arènes, 2019) ou Terminal croisière (Auda Isarn, 2021), ainsi que des recueils de nouvelles.

     

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    " Thierry Marignac découvre Kiev fin 2004, en pleine révolution orange, à l'occasion d'un reportage sur la toxicomanie en Ukraine financé par une ONG de George Soros. Avant son départ, un ami russe l'a mis en garde : « Tu veux toujours y aller ? La guerre civile vient de commencer... »

    Quand il retourne dans le pays, dix ans plus tard, la révolte du Maïdan est passée par là. On se bat dans le Donbass, entre Ukrainiens, affrontements qui justifieront huit ans plus tard « l'opération militaire spéciale » ordonnée par le Kremlin.

    Loin des propagandes des deux camps, Thierry Marignac raconte l'Ukraine qu'il connaît : un État en faillite, gangrené par la corruption, livré à la cupidité d'une poignée d'oligarques, à la violence de groupes criminels opérant sous différents paravents idéologiques et à toutes les ingérences étrangères. Un édifice vermoulu, dont la grande erreur des Russes fut de croire qu'il s'écroulerait en février 2022, mésestimant ainsi un incontestable sentiment national."

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  • Face au Système oligarchique, nous menons le bon combat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au combat contre le Système oligarchique....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

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    Face au Système oligarchique, nous menons le bon combat

    Nous devons affronter la nouvelle année avec une certitude forte : nous menons le bon combat ! Et nos adversaires se trouvent dans le mauvais camp, celui du Système, celui de l’oligarchie, celui du Mal.

    Nous avons eu raison sur tout !

    Nous menons le bon combat d’abord parce que notre famille de pensée a eu raison sur tout, avant les autres.

    C’est bien la droite « hors-les-murs », « dissidente », « extrême », « horlogère » ou « nouvelle » – qu’importe le qualificatif dont nous ont affublé nos adversaires – qui dès les années 1970, mettait en garde contre les conséquences catastrophiques de la dérégulation de l’immigration voulue par le patronat. Et contre la crise démographique européenne qui s’annonçait.

    C’est cette droite qui a annoncé, avec Guillaume Faye, la perspective d’une colonisation de l’Europe[1] organisée par le Système à tuer les peuples[2] qui prenait le pouvoir en Occident à partir des États-Unis.

    C’est cette droite diabolisée qui a perçu la première que la question identitaire allait devenir déterminante et qui a dénoncé l’hypocrisie d’une gauche bourgeoise ralliée au capitalisme mondialiste. Une bourgeoisie qui cherche dans l’immigré un peuple et un électorat de rechange et qui promeut le sociétal pour abolir le social.

    Une ruse de l’histoire

    C’est aussi notre famille de pensée qui – prenant la suite du Général De Gaulle par une ruse dont l’histoire a le secret – a toujours considéré que l’Europe n’avait de sens que de l’Atlantique à l’Oural et que l’inféodation aux États-Unis conduirait notre continent à la déchéance et à la guerre. Et que la société ne pouvait se réduire au marché ni à la Bourse.

    C’est aussi notre famille de pensée qui a dénoncé les dérives de l’Éducation nationale dès les années 1980, comme celle des juges idéologisés[3] qui allait conduire au gouvernement des juges et à l’explosion de l’incivilité et de l’insécurité. Car notre famille de pensée a renouvelé la critique traditionnelle de l’idéologie des Lumières et de l’égalitarisme, en s’appuyant sur les sciences du vivant[4].

    On pourrait continuer l’énumération : nous avons été les seuls à annoncer et dénoncer la dérive mortelle du monde occidental américanisé, dans sa globalité.

    C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on nous a diabolisés en permanence !

    Dépasser la politique politicienne

    Nous menons le bon combat ensuite parce que nous avons compris que la lutte contre le Système ne pouvait se limiter à la politique politicienne.

    C’était déjà la conclusion du petit opuscule Pour une critique positive, paru en 1962 et attribué à Dominique Venner, tirant les conséquences de l’échec de l’Algérie française.

    Car ceux qui pensent qu’il suffit de « gagner les élections » ou de constituer un groupe parlementaire pour mettre à bas l’oligarchie se méprennent et trompent surtout leurs électeurs. Ce que tous les prétendus « sauveurs » de droite n’ont cessé de faire, il est vrai, depuis 40 ans.

    La lutte contre ce que représente le Système n’est ni politicienne ni franco-française en effet : elle est métapolitique, métaphysique et culturelle. Elle ne peut être que totale et mondiale.

    Une réforme intellectuelle et morale

    La renaissance de notre pays ne peut donc résulter que d’un changement de vue-du-monde, ouvrant la voie à une réforme intellectuelle et morale, comme Alain de Benoist l’a exposé dans son maître essai Vu de Droite dès 1977[5]. Une renaissance permettant l’émergence d’une nouvelle élite politique, seule à même de mettre en mouvement notre peuple, en réalisant la grande politique qu’il attend désespérément [6].

    Une fois encore la droite dissidente a vu juste là où la droite établie n’a rien compris, ce qui explique sa marginalisation.

    C’est d’ailleurs parce que notre famille de pensée a été la plus diabolisée, censurée et persécutée depuis 40 ans qu’elle a pu aussi, la première, dénoncer la dérive de plus en plus liberticide du Système et le caractère factice de notre démocratie. Comme le démontre chaque jour Emmanuel Macron, le président incapable et impopulaire, curieusement réélu en 2022, et qui gesticule… sans majorité absolue au Parlement.

    Vers la guerre

    Nous menons le bon combat car il n’est plus possible, enfin, d’ignorer que l’oligarchie mondialiste qui a pris le pouvoir en Occident nous conduit vers la guerre mondiale, la paupérisation et la destruction de notre civilisation.

    Nous avions prévu que l’oligarchie n’hésiterait pas à recourir à la guerre pour empêcher la remise en cause de sa domination par les états-civilisationnels émergents, comme la Chine, l’Inde ou la Russie[7]. Et que les ruines et le chaos qu’elle avait provoqués au Proche Orient, nous donnaient un avant-goût de ce qui nous attendait.

    Cette prévision est en train de se réaliser avec la guerre en Ukraine, le retour des tensions au Kosovo, les provocations occidentales face à la Chine, la multiplication des points d’affrontement sur notre continent et la guerre ethnico-religieuse larvée qui commence à ravager l’Europe de l’Ouest.

    Il est vrai que la guerre est bonne pour les affaires de l’oligarchie, ce qui explique le ralliement au bellicisme états-unien, de l’Union européenne, « machin » livré aux lobbys et à la corruption.

    En 2023, il faudra choisir son camp

    La guerre que promeut l’oligarchie mondialiste traduit surtout l’affrontement eschatologique qui est en train de prendre place entre un Occident, qui incarne désormais la déchéance de l’homme, et le reste de l’humanité, qui rejette de toutes ses forces cette décadence. Un affrontement final d’ailleurs prévu par nombre de religions.

    Dans un tel affrontement, les Européens ne peuvent plus rester spectateurs : ils en sont déjà les victimes !

    Chaque Européen conscient doit donc choisir son camp et ce ne peut-être celui d’un Occident décadent et corrompu dans tous les sens du terme, qui nous conduit à la ruine et à la guerre.

    En 2023, nous continuerons de mener le bon combat !

    Michel Geoffroy (Polémia, 31 décembre 2022)

     

    Notes :

    [1] Guillaume Faye « La Colonisation de l’Europe » , l’Aencre, 2000
    [2] Guillaume Faye « Le Système à tuer les peuples » , éditions Copernic, 1981
    [3] Notamment par les travaux du Club de l’Horloge
    [4] Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge « La Politique du Vivant » , Albin Michel, 1978
    [5] Alain de Benoist « Vu de Droite, Anthologie critique des idées contemporaines », éditions Copernic, 1977
    [6] Voir Bruno Mégret « Le Temps du Phénix », éditions Cité Liberté, 2016
    [7] Voir notamment Michel Geoffroy « La Nouvelle Guerre des Mondes » Via, Romana, 2020

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  • Elections présidentielles : le système des parrainages nuit-il à la démocratie ?...

    Le 10 février 2022, Thomas Arrighi interrogeait Frédéric Rouvillois pour l'émission «Sputnik donne la parole» afin d'évoquer avec lui le système de parrainage des candidats à l'élection présidentielle. Frédéric Rouvillois y voit un dispositif mis au service de l’oligarchie, qui serait le « grand secret de la Ve République ». Professeur de droit public, et auteur de nombreux essais, il vient de publier avec Christophe Boutin l’ouvrage Les parrainages: ou comment les peuples se donnent des maîtres (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

                              

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  • Les nouveaux seigneurs...

    Les éditions Entremises viennent de publier un essai de Yves-Marie Adeline intitulé Les nouveaux seigneurs - Considérations sur la montée irrésistible de la nouvelle aristocratie. Spécialiste de la pensée antique et de l'histoire des idées politiques, Yves-Marie Adeline est déjà l'auteur de plusieurs essais historiques dont 1914 - Une tragédie européenne (Ellipses, 2011) et Histoire mondiale de la Grande Guerre (Ellipses, 2017).

     

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    " Dans cet ouvrage, Yves-Marie Adeline observe, décrit, examine cette nouvelle époque des rapports sociaux et politiques, ce nouvel âge de seigneurs qui se fait jour progressivement - cette époque où le modèle oligarchique s'impose. Aussi explore-t-il notre monde où s'opposent des masses de plus en plus massifiées, de plus en plus uniformes et donc d'autant mieux gouvernables, à une élite dominante de plus en plus restreinte.
    Au-delà de l'analyse de ce mouvement irrépressible de domination par ces "nouveaux seigneurs" , domination d'ailleurs masquée par notre culture démocratique, Yves-Marie Adeline rappelle aussi, en s'appuyant sur l'enseignement des philosophes grecs, quelle marge de manœuvre il reste à la réflexion politique pour équilibrer le phénomène. "

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  • Réquiem pour la démocratie libérale...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de David Engels, cueilli sur Tysol.fr,  qui nous rappelle que la démocratie libérale occidentale est une fiction destinée à masquer la réalité oligarchique du pouvoir...

    consacré au glissement autoritaire de nos sociétés à travers l'exemple de la dénonciation des opposants au « passe sanitaire » comme « parasites sociaux »...

    Historien, spécialiste de l'antiquité romaine, David Engels, qui est devenue une figure de la pensée conservatrice en Europe, est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

     

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    Réquiem pour la démocratie libérale

    La mort de la démocratie libérale est de plus en plus souvent invoquée, que ce soit de manière apotropaïque par ses partisans, que ce soit avec une certaine satisfaction par ses opposants. Pourtant, la démocratie libérale n'a jamais existé ; en fait, elle est une contradictio in adiectum.

    Tout d'abord, il est très douteux que le mot « démocratie » puisse vraiment s'appliquer aux sociétés occidentales modernes telles qu'elles ont évolué depuis la Révolution française, car le système des partis parlementaires n'a pas grand-chose à voir avec le concept réel de démocratie. À l'origine, la « démocratie » signifiait la tentative de faire exercer le pouvoir non seulement pour le peuple, mais aussi par le peuple, et ce non pas de manière de plus en plus indirecte à travers des étapes complexes de délégation de pouvoir, mais directement, à savoir par des plébiscites et par l'élection directe de tous les magistrats ou, mieux encore, par leur désignation par le sort, comme dans le cas de la démocratie attique. Nous, en revanche, en essayant de mettre en œuvre le concept polybien de la « constitution mixte », nous avons créé un système parlementaire de représentation qui, par le mécanisme des partis, par l'invention du politicien professionnel et par la délégation du pouvoir politique du peuple aux parlements et des parlements à diverses formes d'exécutifs et d'institutions internationales, ressemble le plus à une oligarchie. En outre, si l'on considère également qu'en raison de la polarisation sociale croissante et de l'érosion de l'État-nation classique, le pouvoir réel est plus susceptible de se trouver entre les mains des Big Tech, des Big Data et des Big Business qu'entre celles des politiciens, la marge de manœuvre réelle du peuple pour façonner la politique quotidienne se réduit encore plus.

    Deuxièmement, nous devons discuter de la signification du mot « libéral » et du soupçon que son idéal a peu à voir avec la réalité pratiquée aujourd'hui. Si l'on entend par « libéral » la volonté d'assurer la plus grande liberté possible à l'individu, il faut alors se demander si cette liberté n'existait pas dans une bien plus large mesure au cours des siècles passés qu'aujourd'hui, où un procéduralisme juridique presque maniaque tue dans l'œuf toute initiative, ou plutôt, la réserve à une élite jalousement protégée et à son soutien légaliste. De plus, la surveillance de plus en plus étroite de nos données par l'État et l'économie nous transforme en un peuple transparent, et l'introduction de systèmes de crédit social dystopiques comme ceux en Chine n'est pas seulement possible en Europe, mais est déjà devenue réalité à travers des initiatives comme le passeport covid : sans que nous nous en rendions compte, le prétendu libéralisme occidental s’est transformé en économie planifiée numérique polycentrique. En outre, en ce qui concerne les prétendues « valeurs » libérales, certaines questions gênantes se posent. Car s'il doit être « libéral » d'orienter sa propre vie selon des valeurs morales individuelles arbitraires et relativistes, qui doivent seulement répondre à la condition préalable de ne pas limiter la liberté d'autrui (ou, pour reprendre les termes de Kant, de pouvoir devenir une loi générale), la vacuité de l'idée de « valeurs libérales » apparaît rapidement. En effet, en fin de compte, un tel concept de liberté ne fait que déplacer le dilemme de la prise de décision morale des anciennes communautés de solidarité pré-modernes tels que la famille, l'église, la guilde ou le village vers le législateur étatique. Ce dernier, cependant, est de plus en plus influencé par une attitude résolument anti-traditionnelle et ne compte plus accompagner l’évolution sociopolitique, mais la diriger. Ainsi, en favorisant systématiquement les minorités les plus diverses et contestables tout en critiquant directement ou indirectement les modes de vie traditionnels et majoritaires, le « libéralisme » défendu par l'État moderne correspond de plus en plus à une tentative d’« ingénierie sociale » radicale de gauche. Au terme de cette évolution se trouve, comme on le voit déjà aujourd'hui, l'idéal d'un individualisme extrême et hédoniste-matérialiste, qui n'autorise que d’infimes variations sur le thème de plus en plus étroit de la prétendue « diversité » : ainsi, la réalité quotidienne résultant de cette politique semble collectiviste plutôt que véritablement libérale et a remplacé la liberté réelle et la diversité des styles de vie, comme le connaissait encore le passé pré-révolutionnaire, par un conformisme uniforme, comme le soupçonnait déjà Tocqueville.

    De cette brève clarification des termes, qui devrait faire comprendre que les « démocraties libérales » actuelles ne sont en réalité ni libérales ni démocratiques dans le sens où l’on l’entend généralement, mais cachent une gouvernement élitaire de plus en plus matérialiste et collectiviste, découlent quelques conséquences naturelles.

    D'une part, cette évolution, qui s'est fortement accélérée au cours des deux dernières décennies, va certainement se poursuivre encore plus rapidement à l'avenir, rendant ainsi progressivement claires les conséquences ultimes de nos choix politiques, et ce même pour les citoyens qui, pendant longtemps, ont naïvement préférer fermer les yeux face aux réalités. Malheureusement pour nous, il sera probablement bientôt trop tard, du moins pour l'Europe occidentale, pour procéder à des corrections de trajectoire significatives de manière organique et pacifique, car l’enchevêtrement entre politique, grandes entreprises, médias et experts est devenu tel que les pires extrêmes semblent d'abord devoir être atteints avant qu'une véritable remise en question puisse commencer.

    D'autre part, il s'ensuit que tout mouvement dédié à la lutte contre ces conditions ne doit pas être mené au nom d'une simple restitution d'un statu quo illusoire, comme celui des années 1980 ou 1990, qui, rétrospectivement, semblent si enviables seulement parce que les problèmes ancrés dans le système des partis parlementaires ainsi que dans le libéralisme de masse y étaient encore à peu près compensés par un dernier vestige de décence et de moralité enraciné fermement dans l’époque pré-révolutionnaires. Une fois de plus, cela ne fait que démontrer la véracité du fameux paradoxe de Böckenförde, selon lequel l'État moderne vit sur base de conditions préalables qu'il ne peut garantir lui-même - et que, faut-il ajouter, il combat même activement actuellement, sciant ainsi la branche sur laquelle il est assis… et nous tous avec lui.

    Une véritable alternative ne peut donc pas venir, pour le dire exagérément, de l'esprit du « conservatisme », car il ne reste plus grand-chose qui vaille la peine d'être conservé, mais plutôt de celui de la « réaction », dans le sens d'un retour conscient à des cadres et à des conditions politiques d'un tout autre type, et qui doivent bien sûr être adaptés aux réalités de la modernité. Mais cela ne peut se faire, comme je l'ai déjà expliqué avec un collectif d'auteurs venant de toute l'Europe dans mon livre « Renovatio Europae », que par un mouvement politique auquel j'ai donné le nom d'« Hespérialisme ». Ce n'est qu’en combinant le patriotisme culturel occidental avec le désir d'un lien renouvelé avec la transcendance chrétienne qu'il peut y avoir un espoir de survie pour notre civilisation. Et de ce point de vue, le seul point de départ possible pour une Europe alternative ne réside pas dans les États-nations post-révolutionnaires ou même dans les institutions internationales modernes, mais plutôt dans les formes pré-modernes d'Etats et de sociétés comme, par exemple, le « Sacrum Imperium » ou la République polono-lituanienne qui ont tous combiné subsidiarité, pluralisme politique, résilience, patriotisme, tolérance, sécurité juridique avec un ancrage transcendant.

    David Engels (Tysol.fr, 15 septembre 2021)

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