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  • Survivre à la peur...

    Les éditions Culture & Racines viennent de publier le premier tome du nouvel ouvrage de Piero San Giorgio intitulé Survivre à la peur, avec une préface de Laurent Obertone.

    Figure de proue dans le monde francophone d'une forme de survivalisme ou de décroissance identitaire, Piero San Giorgio est notamment l'auteur de  Survivre à l'effondrement économique (Le Retour aux sources, 2011 et Culture & Racines, 2022) et de Rues barbares (Le Retour aux sources, 2012 et Culture & Racines, 2020).

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    Guerres, inflation, crises financières, pandémies, violences, pénuries, insécurité chronique... Voilà de quoi l’avenir semble être fait. Il y a effectivement de quoi flipper ! Avez-vous suffisamment de contrôle sur vous-même pour survivre à une crise majeure ? Savez-vous vraiment maîtriser votre PEUR ? 

    Depuis la crise sanitaire, beaucoup d’entre nous ont perdu confiance dans les institutions. La défiance vis-à-vis d’un État de plus en plus incompétent et spoliateur est en augmentation constante. Mais cette séquence aura également révélé notre incapacité à dominer notre PEUR. Ce qui a provoqué aveuglement, désorganisation, crédulité, aliénation, sujétion, hystérie, exclusion, guerre civile larvée, fanatisme, voire folie et illusion… et cela pourrait être pire la prochaine fois !

    Alors, à quoi bon se préparer si on ne peut pas faire face en tant qu’individu ni en tant que collectif ? Et si le pouvoir instrumentalisait nos PEURS contre nos intérêts ? Et si nous devions d’abord nous survivre à nous-mêmes pour mieux survivre aux catastrophes ? Ce sont ces interrogations qui ont motivé le présent ouvrage, fruit de plusieurs années de travail et de réflexion.

    Piero SAN GIORGIO nous plonge aux origines de la PEUR et il ne nous épargne rien ! D’abord au travers d’une étude alliant considérations neurologiques, biologiques et historiques afin de mieux appréhender nos craintes parfois irrationnelles. Son propos est ensuite agrémenté par des entretiens avec des spécialistes de renommée mondiale. Enfin, il propose plusieurs méthodes qui vous permettront d’affronter votre PEUR, de la transformer puis de la dépasser pour… y survivre !

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  • L'Intervalle entre le marchepied et le quai...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un recueil de chroniques polémiques de Bruno Lafourcade intitulé L'Intervalle entre le marchepied et le quai.

    Écrivain talentueux, à la plume incisive, chroniqueur de la revue Éléments, Bruno Lafourcade a publié ces dernières années, plusieurs romans, L'ivraie (Léo Scheer, 2018), Saint-Marsan (Terres de l'ouest, 2019), Tombeau de Raoul Ducourneau (Léo Scheer, 2019) et Le Portement de la Croix (Jean-Dézert, 2022), trois pamphlets, Les nouveaux vertueux (Jean-Dézert, 2017), Une jeunesse, les dents serrées (Pierre-Guillaume de Roux, 2019), et La Littérature à balles réelles (Jean Dézert, 2021), un polar, Le Hussard retrouve ses facultés (Auda Isarn, 2019) et deux recueils de chroniques ou de pièces brèves,  Les Cosaques & le Saint-Esprit  (La Nouvelle Librairie, 2020) et Sac de frappe (Jean Dézert, 2022).

     

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    " Après Les Cosaques & le Saint-Esprit, Bruno Lafourcade récidive avec un deuxième et décapant volume de chroniques. Les événements des dernières années et leur cortège d’inanités prêtent le flanc à une satire mordante qu’accompagne une profondeur d’analyse bienvenue. « Prenez garde à l’intervalle entre le marchepied et le quai » pourrait résumer notre époque absurde : alors que les peurs légitimes sont ramenées à des fantasmes, nous sommes bombardés de mises en garde contre des risques dérisoires. C’est le paradoxe du temps : du lactose au gluten, tout est dangereux, sauf nos ennemis déclarés, les terroristes qui assassinent, les criminels que l’on absout. De notre civilisation en train d’imploser, l’auteur tire cette morale implacable : la société du care est une société du crime. "

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  • Le risque écologique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré au risque lié aux dérives de l'écologie...

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste localiste intitulé Chez nous ! - Pour en finir avec une économie totalitaire (La Nouvelle Librairie, 2022).

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    Le risque écologique

    Qui ne l’aperçoit ? L’écologie devient haïssable. Les écologistes la rendent haïssable. Ils ont fait de la science à laquelle ils se réfèrent abusivement la plus grande menace que la majorité des Européens voit peser sur son mode de vie, sur sa joie de vivre, et sur cette beauté qui continue d’être son privilège quotidien. À force d’agresser ceux qui aiment la viande, roulent en voiture et prennent des bains chauds, les Verts font tout pour dégoûter les Français comme les Européens de l’écologie. Et le résultat sera là cet hiver ; devant une crise du pouvoir d’achat et du mode de vie, largement imputables aux folies anti-nucléaires, tout électrique et globalistes, les citoyens européens vont massivement rendre à raison les Verts responsables, et bien à tort, l’écologie complice de leurs malheurs quotidiens. En clair ; les Verts sont devenus les premiers ennemis de l’écologie. Toute politique écologique nationale se fera contre eux, au nom de la science qu’est l’écologie, au nom du bien vivre sur son territoire qui est le sens du combat écologique, au nom des limites et des frontières qui sont les conditions indépassables de la survie des écosystèmes ! 

    Quatre dangers menacent de ruine l’écologie, science de l’environnement, savoir calme du bien vivre chez soi, patient apprentissage d’être d’ici et des siens.

    Hold up de l’ultra gauche

    Le premier est le hold up que l’ultra gauche a entrepris et réussi à ce jour, sur l’écologie. Le mélange entre les choix politiques de l’ultragauche et l’écologie est exécrable, et d’abord parce qu’il est une négation de l’écologie humaine. L’écologie, science des systèmes vivants complexes, ne peut être favorable aux mouvements incontrôlés de population. Les afflux de population dans un écosystème donné sont porteurs d’une pression accrue sur les ressources limitées dont il dispose. Ils sont une négation des biens communs, cet héritage de générations qui transmettent aux leurs ce qu’ils ont conquis pour eux.

    La mobilité des populations à travers les frontières nie le rapport intime, unique d’un homme avec la terre sur laquelle il est né. Elle est la fourrière de l’artificialisation des conditions de vie — de la fabrique de l’homme hors sol. Un système vivant ne subsiste que parce qu’à travers la membrane, la peau ou la frontière, il trie ce qui de l’extérieur lui apporte, ce qui de l’extérieur le menace. L’idéologie migratoire participe à l’artificialisation des relations entre les hommes et le climat, le territoire, les saisons, qui est une négation de l’écologie. L’égalitarisme des « droits à… » est lui aussi profondément antinomique avec la priorité écologique. Non, 60 millions de Français ne peuvent avoir accès à toutes les plages de France !

    La préservation des biens communs suppose le contrôle des accès et des usages, la priorité aux communautés locales, un droit des résidents supérieur à celui des nomades ou des nouveaux arrivants. Les socialistes devraient davantage y réfléchir ; sauf à reconnaître le droit des communautés à contrôler leur territoire et ses ressources, la seule régulation vient de l’argent — plages payantes, parking payants, immobilier hors de prix pour les populations locales, etc. Est-ce le modèle que nous voulons pour la France ?

    La rente de la peur

    Le second est le catastrophisme irresponsable d’ONG, d’associations, et aussi d’élus, qui attisent les peurs et comptent sur des paniques collectives pour réaliser leur agenda. Jouer sur les peurs est toujours la recette des totalitarismes. Nous sommes loin du « catastrophisme éclairé » cher à Jean-Pierre Dupuy (2009) ! Quand elles s’adressent à des mineurs ; « la planète brûle, papa que fais-tu ? » et poussent des enfants de dix ans à se réveiller en pleurant d’angoisse, ces opérations sont des manipulations indignes et doivent être condamnées. Les apostrophes de Greta Thunberg — qui est Greta Thunberg ? — appellent cette seule question ; qui l’a fabriquée ? Qui la finance ? Quels intérêts emploient cette marionnette, et déjà remisée au rang des accessoires ? Les usines de la peur ne sont pas moins dangereuses quand elles s’adressent aux populations. Dans la mesure où elles diffusent des informations fausses, exagérées ou tronquées, elles mettent en risque toute la crédibilité de la science qu’est l’écologie — rappelons Georges Steiner ; une affirmation qui ne peut pas être contredite n’est pas scientifique.

    Comme elles sont généralement incapables de proposer des solutions à la hauteur des problèmes évoqués — ce n’est pas en prenant des douches froides que le problème de l’eau sera résolu, et l’Europe est bien placée pour savoir que les énergies dites renouvelables ne sont pas la solution, mais une partie du problème ! Le temps n’est pas loin où la complicité de trop d’organisations « vertes » avec des intérêts privés obligera chacun à se poser la question ; et si la prétendue « écologie » n’était que le moyen d’une politique de la peur, au service d’intérêts privés évidents ? Evidents, comme ceux qui ont détruit la suprématie de l’industrie automobile allemande et française au profit d’Elon Musk — l’homme le plus riche du monde ! —, comme ceux qui interdisent l’exploitation des algues en France, pour ne pas concurrencer l’oligopole allemand de l’alimentation animale et des engrais, comme ceux qui ont mobilisé la population allemande contre le nucléaire, moyen incontournable d’une indépendance énergétique qui aurait consacré la primauté mondiale de l’industrie allemande, comme ceux qui utilisent les migrations de masse pour en finir avec l’unité ethnique des peuples d’Europe et saper la volonté de se battre de nos Nations.

    L’atlantisme vert

    Le troisième est lié à l’atlantisme forcené des partis dits « Verts » au parlement européen et dans la vie nationale. Les Verts sont les premiers à faire la leçon sur les droits humains, la protection des minorités, etc. Les premiers à entretenir la guerre en Ukraine, à justifier les ingérences des Fondations et ONG, à soumettre les Nations à l’universalisme frelaté de Wall Street de la City. Il en est qui chérissent les tribus brésiliennes pour mieux punir les Français. Il en est qui, au nom de la juste défense de l’indépendance nationale de l’Ukraine, se font les complices des trusts et des mafias qui ont assuré le contrôle du tiers environ de toutes les terres arables ukrainiennes, les meilleures du monde, aux oligarques américains, des Kerry aux Biden ! Et de promouvoir le « biofuel », carburant « vert », qui détruit des millions d’hectares de forêts en Asie, en Afrique et en Amérique latine pour enrichir leurs financiers !

    D’autres défendent l’intégrité territoriale de Taiwan ou de l’Ukraine, mais n’ont pas un mot pour le pillage du gaz et du pétrole syrien par le corps expéditionnaire américain, ou pour l’escroquerie qui peut priver demain le Liban de ses ressources gazières et bloque déjà ses comptes bancaires! Il en est qui font la leçon à l’Europe sur les migrants, mais servent le marché européen à un Elon Musk qui revendique ouvertement des coups d’État là où des gouvernements élus le privent de ses mines de lithium (comme Evo Morales en Bolivie) !

    Et ceux qui entendent interdire de parole toute critique du Green Deal, du Farm to Fork, du « tout électrique » et autres fantaisies européennes dictées d’outre-Atlantique, sont sourds aux cris qui montent de partout ; laissez-nous vivre ! Selon nos mœurs, nos traditions, nos goûts ! Selon nos choix, nos préférences collectives, et ces particularités remarquables qui font la richesse de nos Nations ! Le débat est existentiel. La vision américaine de la protection de l’environnement — le wilderness, interdit aux hommes ; et tout le reste, livré au développeurs ! — est antinomique avec le savoir vivre millénaire du paysan français et européen qui façonne son environnement autant qu’il est façonné par lui. Le progrès n’est pas la séparation entre les hommes et ce que l’on appelle à tort « « environnement », et qui est notre foyer — la source intarissable de ces bonheurs quotidiens qui ne s’achètent pas. Il est dans une réconciliation aux antipodes de l’amour américain pour les « fake things », le plastique et le béton.

    La nouvelle religion

    La quatrième est d’une tout autre nature. Le 6 septembre dernier, Radio France annonçait sa décision de devenir verte. Plus de place sur les ondes pour le débat sur le changement climatique, la promotion des conclusions du GIEC est de rigueur, et la conversion des journalistes aux règles de sobriété environnementales est exigée. En clair ; une vérité officielle est proclamée, et il n’y a pas place ni de parole en dehors d’elle. La question n’est pas celle de la validité des travaux du GIEC, objet de la plus large association de scientifiques jamais réalisée, et d’ailleurs à peine contestée à ses marges. La question n’est pas non plus celle de la réalité d’un dérèglement climatique partout attesté, des rizières de Madagascar aux forestiers d’Alaska, et du Pacifique à la Méditerranée ! Que ceux qui n’ont jamais vu la couche de pollution à l’atterrissage sur Delhi, Pékin ou Paris, nient l’impact des activités humaines sur l’air et le climat !

    La question est que la méthode est celle des régimes totalitaires. La question est celle des vérités officielles, qui suscitent d’elles-mêmes défiance, contestation et refus — que les enseignants chargés de faire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en témoignent ! Elle signale un affaiblissement démocratique considérable ; nous en avons bien fini avec le libre examen, la liberté de conscience et d’opinion ! et elle place l’écologie en tant que cible ; plus une science, dont chaque affirmation doit être prouvée, éprouvée et démontrée sans cesse, mais une religion, qui relève du sacré, et dont les articles de foi ne peuvent être questionnés sans sacrilège !

    A quand des fatwas contre ceux qui ne s’alignent pas sur la vérité écologique proclamée par WWF, Greta Thunberg, Oxfam et Escrocs Inc ? A proclamer des vérités officielles, l’écologie suit une pente qui sape sa crédibilité, fait d’elle la cible des esprits libres, et peut lui aliéner cette majorité de la population qui constate où la conduisent les mensonges d’État qui lui sont assénés — écoutez le Président Emmanuel Macron justifier la fermeture de Fessenheim par la proximité avec l’Allemagne ! Le chemin détestable suivi par les lois mémorielles nous conduit à la suppression progressive de toutes les libertés de conscience et d’expression. La menace du juge écrase le débat politique. Il est grave que l’écologie entre dans ce processus qui dénie le propre de l’homme — la capacité de se faire son opinion. Par lui-même et pour lui-même.

    Les Zuckerbeg, Bezos ou Attali sentent bien la menace ; et si les Français pensaient par eux-mêmes ! Et tous les moyens du totalitarisme numérique se mobilisent pour revenir sur l’un des acquis décisifs des révolutions ; la liberté d’opinion ! L’autonomie est le refus de toute vérité révélée, la capacité à remettre en question tous les dogmes et toutes les figures sacrées, qu’elles soient historiques (les « lois mémorielles » utilisées pour empêcher le débat et terroriser les opposants), religieuses (la fatwah contre Salman Rushdie a son équivalent dans les persécutions subies par tous ceux qui contestent les nouveaux dogmes, qu’ils soient LGBT, immigrationnistes ou européens) ou sanitaires (les mesures de licenciement abusif, d’enfermement administratif, voire de privation de liberté, dont ont été victimes ceux qui refusaient le prétendu « vaccin » contre le COVID témoignent d’un nouveau champ du sacré, lié au corps, à la santé, et au refus éperdu de la maladie et de la mort).

    Que l’écologie devienne la source de nouveaux dogmes, devant lesquels il n’y a qu’à s’incliner avec une pieuse révérence, sans les questionner, les interroger, et les confronter à l’expérience, signifie que l’écologie n’est plus une science. Cette dénaturation est de grande importance. L’écologie comme fabrique d’une vérité officielle devient haïssable, elle perd son autorité légitime, et sera combattue comme escroquerie instrumentalisée — car nous n’échapperons pas à la question ; qui gagne à l’escroquerie écologique européenne qu’est le « Green Deal » ? L’écologie comme parti peut tuer l’écologie comme science. Il est à craindre que ce crime parfait soit déjà bien engagé, pour qui est conscient de la somme d’absurdités à laquelle la couleur « verte » a servi d’habillage, de l’assujettissement de l’Europe aux injonctions venues des États-Unis à la préférence irrationnelle pour le moteur électrique, de la casse du nucléaire à la destruction des mécanismes de prix pour l’énergie. 

    L’écologie doit redevenir ce qu’elle est ; la science du bien vivre chez soi parmi les siens. Science de l’apaisement du rapport à notre foyer, la terre, la vie animale et végétale, et la succession des générations. Science de l’apprivoisement réciproque entre ceux que nous sommes et toutes les formes de vie qui nous avoisinent, qui partagent notre vie, et sans lesquelles nous ne serons pas. Et par-dessus tout, science de l’émerveillement devant le temps qui passe, la succession des saisons, la vie et la mort, et tout ce qui n’a de prix sur aucun marché du monde.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 8 septembre 2022)

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  • Les snipers de la semaine... (240)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Hashtable, H16 dézingue le gouvernement qui réenclenche la politique de la peur...

    L’absolue nécessité de la peur

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    - sur son blog personnel, Maxime Tandonnet allume les responsables de la débâcle de notre poliytique énergétique depuis plus de dix ans...

    Electricité, la débâcle ou l’étrange défaite

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  • Géopolitique de la peur...

    Le nouveau numéro de la revue Conflits (n°32, mars-avril 2021), dirigée par Jean-Baptiste Noé, vient de sortir en kiosque. Le dossier central est consacré à la peur, dans sa dimensin géopolitique.

     

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    Au sommaire de ce numéro :

    ÉDITORIAL

    Sept ans de regard sur le monde, par Jean-Baptiste Noé

    CHRONIQUES

    LE GRAND ENTRETIEN

    Catherine Poujol. Asie centrale : l'appétit des puissances

    IDÉES

    Amilcar Cabral, la révolution en pensée et en action, par Gérard Chaliand

    PORTRAIT

    Klaus Schwab et le reset de Davos, par Michel Faure

    ART ET GEOPOLITIQUE

    Stratégies de manipulation des milieux intellectuels et artistiques ; peur, sidération et confusion (1947-1991), par Aude de Kerros

    ENJEUX

    GRANDE STRATÉGIE

    La guerre en ville. Stratégies obsidionales, par Pierre Santoni

    HISTOIRE BATAILLE

    Bannockburn (23-24 juin 1314). Qui s'y frotte s'y pique, par Pierre Royer

    GÉOPOLITIQUE ET ENTREPRISE

    RIEN QUE LA TERRE

    VUE SUR LA MER

    CHRONIQUES

    CHEMINS DE FRANCE

    LIVRES

    GÉOPO-TOURISME

    LIRE LES CLASSIQUES

     

    DOSSIER

    La peur : un élément de la géopolitique qui structure les sociétés et les peuples

    La peur comme origine des États et de l'ordre social, par Thibaut Gress

    Les grandes peurs des temps modernes, par Sylvain Gouguenheim

    Quand le peuple fait peur, par Paul Godefrood

    La rumeur et la peur : le plus vieux média du monde, par Laurent Gayard

    Les lieux qui font peur, par Thierry Buron

    Les peurs environnementales : du froid au chaud, par Jean-Baptiste Noé

    La Russie, l'épouvantail de l'Europe occidentale, par Hadrien Desuin

    La Chine : la grande peur des hérétiques, par Emmanuel Dubois de Prisque

     

                                                   

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  • Végéter est-il l’impératif catégorique et sanitaire du troisième millénaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marco Tarchi, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à l'idéal sanitaire promu par le système. Professeur de sciences politiques à l’Université de Florence et rédacteur en chef de Diorama Letterario, Marco Tarchi a été dès la fin des années 70 un des principaux promoteurs des idées de la Nouvelle Droite en Italie.

     

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    Végéter est-il l’impératif catégorique et sanitaire du troisième millénaire ?

    Il serait difficile de trouver quelque chose de plus emblématique de la condition psychologique et culturelle que notre époque expérimente, et en même temps de plus avilissant – si on ne veut pas aller jusqu’à l’adjectif « répugnant » – que les spots que le gouvernement allemand a diffusés pour convaincre ses citoyens de respecter de la manière la plus rigide les recommandations de limitations de la liberté de mouvement imposées afin de circonscrire la contagion au Covid-19. Dans le premier de ceux-ci, un garçon d’une vingtaine d’années, vautré à la maison sur son divan, canette de Coca-Cola en main et patates frites à portée de bouche, noie dans l’ennui une journée inutile. Dans le second, le même, hypothétique étudiant ingénieur à l’Université de Chemnitz, partage son aboulie avec sa petite amie ; du divan on est passé au lit, et pour réjouir l’inertie on est passé à de copieuses portions de poulet frit. Dans le troisième, le centre de l’attention, « Tobi le paresseux », autodéfinition qui va de soi, passe son temps devant son ordinateur mangeant des raviolis froids à même la boîte sans se soucier de les réchauffer. Ces scènes sont situées dans l’ambiance du « terrible » hiver 2020 ; et pour les accompagner, outre une musique de fond suggestive, on retrouve dans le futur les mêmes protagonistes vieillis, qui se vantent de l’« aventure » vécue un demi-siècle plus tôt qui les a contraint à se barricader dans leur maison et à ne rien faire, devenant ainsi – pour avoir scrupuleusement veillé à ne pas être des véhicules de la contagion – des héros. Ce dernier qualificatif plusieurs fois répété (on pourrait s’attendre à ce que Tobi reçoive une médaille pour son absence exemplaire de vie en société) est associé à d’autres mots non moins dissonants comme « destin », « devoir social », « destin de la nation », et le désormais omniprésent « ennemi invisible ».

    Idéal sanitaire, phase post-goebbelsienne de l’appareil de propagande

    On ne peut s’étonner que le produit de cette phase post-goebbelsienne de l’appareil de propagande de guerre allemand ait enchanté simultanément des médias comme Vanity Fair, Il Foglio [périodique néo-conservateur italien (NDT)], La Repubblica (quotidien italien libéral-libertaire), d’accord pour le trouver « génial », ni que son ironie peu subtile soit louée par les publicitaires italiens. En effet, que peut-on trouver de mieux pour décrire le type d’homme idéal (et de femme, cela va sans dire) de la Cosmopolis souhaitée par les partisans de l’idéologie des « droits humains » : un consommateur produit en série, se nourrissant de rebuts, prêt docilement à obéir à l’appel des autorités démocratiques et des mass médias et à se réfugier, sans plus réagir, dans l’individualisme le plus grégaire et le plus strict, se remontant le moral à coups de visioconférences, de chats en ligne, de séries sur quelque plateforme de multi-médias, et, pourquoi pas ? de signatures virtuelles de pétitions pour soutenir les causes du « genre » ou de l’« inclusivité » disponibles sur ces mêmes sites.

    Progresse également ainsi, sur les ailes de la peur instillée par une incessante communication anxiogène, cette mutation anthropologique graduelle qui, en quelques décennies, a trouvé dans les épisodes épidémiques un nouveau véhicule de grande efficacité. De fait, l’ablation des liens interpersonnels est recommandée, avec une emphase et une fréquence toujours s’accélérant, comme l’unique remède possible pour se mettre à l’abri de la contagion du virus ; et certains arrivent à y voir des aspects positifs. On ne s’étonnera pas qu’au nombre de ceux-ci, se trouve Bill Gates, prêt à décrire le monde futur avec des accents guère empreints de préoccupation sociale : pour un certain nombre d’années, nous confie-t-il, nous aurons au moins une atmosphère plus pure, car avec une baisse de 50 % des voyages, les émissions de gaz à effet de serre se réduiront considérablement, même si cela nous contraint à avoir peu d’amis. Le télétravail prospèrera – et avec lui, pourrait-on ajouter, l’utilisation ultérieure de produits Microsoft – et les rapports sociaux seront atrophiés. Cette perspective ne semble pas susciter d’inquiétudes excessives ni parmi les intellectuels médiatisés, ni parmi les politiques, ni parmi les scientifiques.

    La vie à tout prix

    Parmi les intellectuels médiatiques, nombreux ceux qui invoquent un « droit à la santé », concept purement insensé, que personne ne songerait à opposer à la survenue d’un infarctus, d’une hémorragie cérébrale ou d’une forme grave de tumeur, sachant bien qu’aucun sujet frappé de pathologies de ce type ne saurait être en mesure d’exercer ce droit, auquel serait substitué le réel et souhaitable droit au soin ; un « droit à la santé » plus fort que n’importe quelle peur de délitement du lien social.

    Presque tous les seconds [les politiques (NDT)] suivent comme un seul homme et ne songent qu’à calmer les protestations légitimes des catégories productives pénalisées par les fermetures imposées, à coup d’aides comme s’il en pleuvait et en bonne partie à fonds perdus qui seront payés ultérieurement moyennant de substantielles augmentations de charges fiscales, car le déficit de l’État ne pourra pas être maintenu éternellement. Les conséquences de l’obligatoire (et désirée) « distanciation » sur la capacité de résistance du tissu social les laisse tout à fait indifférents.

    Enfin, quant aux experts médiatiques, leur conviction unanime – que la vie compte plus par la dimension quantitative de sa durée que par sa qualité – s’exprime au quotidien dans les modalités les plus diverses sur toutes les scènes télévisées, radiophoniques ou imprimées…

    À elles trois, ces composantes fondamentales de la classe dirigeante des démocraties occidentales (ces régimes qui devraient incarner le meilleur des modèles possibles de gouvernement des « pays avancés ») en viennent à oublier un aspect incontournable de la réalité, en raison même de la cécité induite par le conformisme de fer du politiquement correct : l’impossibilité d’éliminer le risque de l’existence humaine, aussi bien individuelle que collective. Et encore plus la douloureuse nécessité de l’accepter.

    Le « végéter » se substitue au « vivre »

    Pendant des millénaires, la culture des peuples – de tous les peuples de la terre – s’est résignée à cet état de fait et l’a reliée à la volonté impénétrable du Destin et/ou de la divinité vénérée, et l’a incorporé dans le système de normes destiné à gouverner la vie des communautés. L’illusion prométhéenne typique de la modernité, alimentée par les préjugés du rationalisme comme les époques précédentes pouvaient l’être par ceux de la magie, a poussé certains, pas uniquement dans les milieux scientifiques, à croire qu’il était possible et même nécessaire de se rebeller contre cette loi de la nature. Et que l’existence individuelle puisse et doive être exemptée de l’aléa de l’imprévisible et de l’inattendu. Étanche, tenue sous contrôle – sécurisée, pour le dire dans la novlangue à la mode – et ce dans tous les cas. Avec pour conséquence de suivre et célébrer un horizon idéal dans lequel le végéter se substitue au vivre.

    À l’exhibition de corps à l’état végétatif, magnifiée par les spots allemands, vient un message qui associe le refus du risque à un acte d’héroïsme. Un contresens formidable, mais qui explique mieux que toute autre chose la substance profonde de l’esprit du temps dans lequel nous vivons.

    Qui refuse cette vision se voit automatiquement attribuer un caractère d’insensibilité, sinon de folie. La vieille figure du pestiféré à assigner à résidence revient sous forme de menace dans l’imaginaire collectif sur fond de débats qui remplissent les talk-shows, pendant que l’opinion publique se sépare verticalement dans tous les pays frappés par l’épidémie : entre les terrorisés qui se réjouissent du panorama spectral de cités désertes et qui voudraient les voir telles au moins jusqu’à l’épiphanie d’un miraculeux vaccin et ceux qui souffrent du confinement et attendent le moindre signe de retour à la normale pour replonger dans les rites de masse de l’apéritif.

    Réinsérer le risque dans l’horizon de la normalité

    À la stupidité du négationnisme – que quelqu’un exagérant et plaisantant un peu trop avec les données de la biologie (qui, dans le passé, a donné lieu à des utilisations politiques quelque peu problématiques), a pu définir comme le fruit d’un « processus mental non éloigné de celui qui survient dans certains types de démence » –, est opposée une autre forme de stupidité, à la fois identique et contraire, laquelle conduit à l’incompréhension et au refus des raisons de ceux qui, à un scénario de restrictions permanentes de la liberté de mouvement, d’obligation sine die d’endosser des masques chirurgicaux, de maintenir un mètre quatre-vingt de distance avec le prochain et d’éviter les « lieux de sociabilité » et les rencontres avec famille et amis, préfèreraient un autre scénario où, tout en respectant pourtant de manière temporaire les mesures adéquates de prudence, le risque serait accepté et graduellement réinséré dans l’horizon de la normalité.

    La diabolisation de ce choix et l’insistance anxiogène autour de présages funestes, sur le vaccin qui ne fonctionnera pas ou aura des effets limités dans le temps, sur les mortifères « troisièmes vagues » (et les suivantes en préparation), auront quasi certainement des effets opposés à ceux espérés, précipitant des strates croissantes de la population dans un état de prostration psychologique difficilement récupérable, dont on constate déjà les évidents symptômes. Mais apparemment, les dogmes idéologiques qui dominent la scène culturelle contemporaine empêchent d’accepter quelque attitude de confrontation à l’existence qui puisse paraître excessivement virile, et donc – dans l’expression banalisante de la vulgate progressiste – « machiste ».

    Végéter devient donc l’impératif catégorique du troisième millénaire. Il ne reste qu’à espérer qu’un jour, un sursaut d’orgueil collectif, face à une perspective aussi déprimante, puisse se transformer en  sérieuse et sacrosainte réaction ; et de faire, chacun à son niveau, tout son possible pour qu’une telle réaction advienne.

    Marco Tarchi, traduit de l’italien par Claude Chollet (Site de la revue Éléments, 15 janvier 2021)

     

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