Le 25 mai 2023, Martial Bild recevait, sur TV libertés, le journaliste franco-hongrois Yann Caspar pour évoquer avec lui son livre Edward Bernays, l’homme qui murmurait à l’oreille des foules (La Nouvelle Librairie, 2023).
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Le 25 mai 2023, Martial Bild recevait, sur TV libertés, le journaliste franco-hongrois Yann Caspar pour évoquer avec lui son livre Edward Bernays, l’homme qui murmurait à l’oreille des foules (La Nouvelle Librairie, 2023).
Les éditions Perrin viennent de publier les Maximes et réflexions du Cardinal de Retz, choisies et présentées par Simone Bertière. Ecclésiastique, contre son gré, aventurier politique et écrivain, Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, a été un des principaux meneurs de la Fronde à Paris.

" Le cardinal de Retz a laissé dans l'histoire le souvenir d'un trublion et ses Mémoires passent pour un bréviaire de subversion. Depuis longtemps on leur emprunte, sans toujours les avoir lus, des formules utilisables à toutes fins, qu'on se transmet en les déformant. Or les maximes dont il a émaillé le récit de sa vie valent beaucoup mieux que cela. Détachées de leur contexte et regroupées, elles offrent en raccourci des vues pénétrantes et originales sur les hommes, le gouvernement, l'action politique. Elles sont aussi un miroir où se réfléchit le visage d'un homme dont la carrière fut un échec retentissant, mais qui sut en tirer les leçons et les mettre en forme dans un style qui a la fermeté et la souplesse de l'acier. "
C'est ainsi que Simone Bertière nous présente son anthologie de plus de 250 maximes, tirées des Mémoires du cardinal : " un vade-mecum pour candidat à des fonctions officielles " autant qu'un recueil de férocités jubilatoires ponctuées de leçons de sagesse universelle. Un régal... "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Thierry Lentz, cueilli sur Figaro Vox et consacré au "coup d'état" des juges...
Historien, directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz est l'auteur de nombreux ouvrage sur l'Empereur et le 1er Empire, dont dernièrement Pour Napoléon (Perrin, 2021). Mais, on lui doit également une enquête passionnante sur l'assassinat du président des Etats-Unis John Kennedy ainsi qu'une étude intitulée Le diable sur la montagne - Hitler au Berghof 1922-1944 (Perrin, 2017).

Thierry Lentz: «Les magistrats profitent de l'effritement du pouvoir politique pour imposer leur autorité»
En 1976, le conseiller d'État Francis de Baecque publiait aux Presses universitaires de France un ouvrage dont le titre fit les délices des étudiants en droit : Qui gouverne la France ?. À cette époque, l'auteur voulait seulement débrouiller les rapports et pouvoirs respectifs du président de la République et de son Premier ministre, compliqués alors par les différends entre Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac. Si un tel ouvrage devait être réécrit aujourd'hui, il faudrait y ajouter quelques chapitres.
Il ne concernerait plus seulement la fameuse «dyarchie au sommet» (l'expression est de De Gaulle, qui ne voulait pas en entendre parler), mais devrait être étendu à un phénomène dont nos compatriotes ne s'inquiètent guère : la place des juges et des autorités administratives indépendantes dans l'acte de gouverner. Il s'agit ni plus ni moins que d'une réforme constitutionnelle rampante, évolutive et pernicieuse, car remettant en cause l'article 3 de notre Constitution qui dispose que «le pouvoir appartient au peuple qui l'exerce par l'intermédiaire de ses représentants et par la voie du référendum», et ajoute «Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice».
Il ne se passe pas en effet une semaine sans qu'une décision de justice française ou européenne, une déclaration de magistrat ou même un rapport d'une instance réputée indépendante (sans qu'on nous dise de quoi), soit autant d'agents non-élus, n'intervienne directement dans la marche des affaires publiques ou la vie privée, jusqu'à ce rapport ahurissant de la Cour des comptes qui va jusqu'à suggérer la limitation de la consommation de viande à 500 grammes par tête et par semaine.
À l’abri d'adages qui «claquent» comme des commandements aux citoyens à aller voir ailleurs («On ne critique pas une décision de justice», «Je ne commenterais pas les affaires en cours» ou, le plus beau, «J'ai confiance en la Justice de mon pays»), les interventions des magistrats dans la vie publique de la nation et dans la vie privée des citoyens se multiplient. Grandes questions et sujets de détail, rien n'échappe à leur sagacité. Formés sur les bancs d'une école qui ne cache plus ses préférences idéologiques et sociétales, ils puisent dans leur «indépendance» ou leur «inamovibilité» une protection absolue, concrétisée par le silence de tous, notamment du président de la République, chargé de veiller au respect de la Constitution et à la continuité de l'État (article 5 de la Constitution). Notamment lorsqu'ils faussent l'élection présidentielle de 2017, lorsque les actes d'instruction paraissent dans les journaux avant même d'avoir été communiqués aux parties, lorsqu'ils règlent leurs comptes avec un garde des Sceaux à peine nommé, lorsqu'ils condamnent un ancien président sur des soupçons d'intention et plus généralement lorsqu'ils appliquent la loi civile ou pénale dans une vision idéologique, sans tenir compte de la jurisprudence (à force, ils espèrent bien un revirement qui leur donnera raison) ou des nécessités nationales ou sociales.
Comble de tout, ces magistrats jugent «au nom du peuple français» qui leur a délégué le pouvoir de «dire le droit». Ajoutons qu'ils paraissent parfois ajouter aux principes évoqués plus haut celui d' «impunité» soit en se couvrant les uns les autres, au besoin par voie de communiqués de presse effarouchés, soit en appliquant de façon extensible une loi de 2019 sur la publication des décisions de justice qui leur permet de rester anonymes. D'autorité judiciaire, comme le dit la Constitution, ils sont passés sans opposition à «super-pouvoir» politico-judiciaire.
Ces privilèges des magistrats judiciaires et leur tendance à vouloir concurrencer le peuple et l'exécutif a donné des ailes à toutes les instances qui jouissent de la possibilité de «juger» ou d'intervenir dans une parcelle du pouvoir. Quelques exemples parmi tant d'autres. Un jour, le Conseil constitutionnel cherche une application concrète du principe de fraternité de la devise républicaine pour se mêler de la politique migratoire, en faveur des étrangers en situation irrégulière. Un autre, le Conseil d'État évalue la politique environnementale du gouvernement et sanctionne l'État d'astreintes s'il ne l'améliore pas. Un troisième, les tribunaux administratifs appliquent au droit mouillé et à l'aune des humeurs des rapporteurs (ils parent cette pratique du qualificatif «d'opportunité», c'est plus acceptable) tel ou tel litige, se constituant eux-mêmes en source de l'insécurité juridique. Et que dire des juges supranationaux de Luxembourg (Cour de justice de l'Union européenne) et de Strasbourg (CEDH) qui chapeautent le tout en limitant le pouvoir de notre législatif et, toujours, appliquent une législation vague dont leur interprétation s'impose à des États en principe indépendants ?
Crème sur ce mille-feuilles juridictionnel, les fameuses autorités «administratives» ou «publiques» indépendantes se sont multipliées. Arroseurs arrosés, les gouvernants (et les citoyens) subissent désormais les caprices idéologiques de pas moins de vingt-quatre «volapüks», dont bon nombre doublonnent avec les inspections des ministères, à ceci près qu'elles ne reçoivent d'instructions de personne, ne rendent compte à personne et imposent leurs décisions à tous. Certaines sont connues, comme l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (l'Arcom), la Commission d'accès aux documents administratifs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, la Commission nationale de l'informatique et des libertés ou le Défenseur des droits (dont la prise de position récente contre ce qu'il appelle les «violences policières», sans égard aux mille blessés des forces de l'ordre nous laisse pour le moins perplexe). D'autres le sont moins, sans pour autant que leurs capacités d'imposer leurs vues à l'État soient moindres : Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires, Autorité de régulation des transports, Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires, etc.
On pourrait se réjouir tout à la fois que les juges aient pris leur envol, que des juridictions n'aient plus peur de s'affirmer, que de grands sujets soient traités indépendamment des pressions politiques, si cette multiplication officielle ou officieuse des pouvoirs concurrents aux pouvoirs constitutionnels n'était pas source de paralysie de l'exécutif, de marginalisation du législateur et, finalement, d'exclusion du peuple de décisions qui relèvent de sa compétence. Ce dernier aspect est sans doute celui qui devrait nous inquiéter. On plaisantait naguère (à moitié) en disant que «si le peuple ne plaît pas, il n'y a qu'à changer le peuple». Il n'en est même plus besoin : il suffit aujourd'hui de le diluer, pour lui laisser seulement une portion de souveraineté et l'impression qu'il continue à l'exercer.
Thierry Lentz (Figaro Vox, 26 mai 2023)
Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°202, juin - juillet 2023) est en kiosque!
A côté du dossier consacré au phénomène "trans", on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Eric Naulleau, Jacques Julliard, Georges Liébert et Dominique Fernandez...
Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, de Daoud Boughezala, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, de Bernard Rio, d'Ego Non et de Slobodan Despot...

Au sommaire :
Éditorial
Fausses alternatives Par Alain de Benoist
Agenda, actualités
L’entretien
Éric Naulleau : « Le wokisme est un totalitarisme en marche » Propos recueillis par Bruno Lafourcade
Cartouches
L’objet disparu : le vidéo-club Par Nicolas Gauthier
Une fin du monde sans importance Par Xavier Eman
Cinéma : embellie du cinéma populiste ? Par Nicolas Gauthier
Curiosa Erotica : les filles de Provence de Léon Daudet Par David L’Épée
Champs de bataille : Franz von Sickingen, le dernier chevalier Par Laurent Schang
Les cultueuses Par Bruno Lafourcade
Ukraine : Thierry Marignac fait parler la pègre Par Daoud Boughezala
Retour de Drieu Par Christopher Gérard
Libre Ellul Le regard d’Olivier François
Économie Par Guillaume Travers
Bestiaire : Macaque faber Par Yves Christen
Sciences Par Bastien O’Danieli
Le combat des idées
Les black blocs face à la police : nouvelle géographie de la violence Par Laurent Vergniaud
Jacques Julliard décrypte la pensée de Georges Sorel Propos recueillis par François Bousquet
Patrick Buisson : La décadanse en chantant Par François Bousquet
Georges Liébert : « Wagner, le grand excitant de l’époque moderne» Propos recueillis par Olivier François
Ces écrivains russes dans le viseur de l’Occident : l’attentat contre Zakhar Prilepine Propos recueillis par Daoud Boughezala
La terre russe selon Monique Slodzian « L’Occident n’a pas voulu voir les 15 000 morts du Donbass »
Propos recueillis par Daoud BoughezalaEntretien avec Dominique Fernandez : un académicien aux pays des soviets Propos recueillis par Daoud Boughezala
La Délégation des siècles : nouveau venu de l’édition littéraire de droite Propos recueillis par David L’Épée
Pierre Mari, un mécontemporain capital Propos recueillis par Olivier François
Simon Collin, le Clochard céleste : le bon génie du mauvais goût Par David L’Épée
2023 : l’année d’Antoine Bourdelle Par Alix Marmin
Pierre Legendre et Clément Rosset : héros de la Mancha Par Christophe A. Maxime
Le « mythe surhumaniste » selon Giorgio Locchi Par Alain de Benoist
Ernst Kantorowicz, une biographie intellectuelle de Guillaume Travers Propos recueillis par Laurent Schang
À la découverte de Jean Vioulac : anarchéologie du désastre Par Élie Collin
Dossier
Le phénomène trans : le Grand Dérèglement
Le monstre et le mutant : le phénomène trans Par François Bousquet
Des transgenres aux transsexuels : le grand retour de l’essentialisme Par David L’Épée
Le phénomène trans sur le divan de Dany-Robert Dufour Propos recueillis par Thomas Hennetier
Reportage : le dilemme des féministes face aux trans Par Daoud Boughezala
Marie-Jo Bonnet : « Ce n’est pas avec un faux pénis qu’on devient un homme » Propos recueillis par Daoud Boughezala
Abus transsexuels sur mineurs Par David L’Épée
Panorama
L’œil de Slobodan Despot
Reconquête : Mémoire digitale Par Slobodan Despot
Un païen dans l’Église : un baiser d’amour à Lautenbach Par Bernard Rio
C’était dans Éléments : L’Europe contre l’occident Par Robert de Herte
Éphémérides
Le 16 mai 2023, Charles Gave recevait, sur la chaîne de l'Institut des libertés, Xavier Raufer et Hervé Juvin pour évoquer la dégénérescence civilisationnelle qui frappe les États-Unis...
Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de Guerric Poncet intitulé La mort fantôme - L'assassinat ciblé comme arme de guerre. Journaliste, diplômé en politique internationale et en histoire, auditeur de l'École de Guerre, Guerric Poncet a présidé l'Association des journalistes de Défense.

" Depuis que la guerre existe, les assassinats ciblés en font partie. L'objectif ? Supprimer un personnage jugé stratégique chez l'ennemi. De l'espion isolé aux commandos lourdement armés, de la fiole de poison au missile de croisière, tous les moyens sont bons. Les Américains tirent à vue. Les Israéliens s'infiltrent des années dans un réseau avant de frapper sa tête. Les Russes, eux, sont adeptes des substances radioactives qui tuent lentement mais sûrement. À l'aube du XXIe siècle, la donne a été bouleversée : les drones dotés d'intelligence artificielle sont devenus opérationnels. Utilisés dans des conflits militaires conventionnels, notamment par l'Ukraine face à l'invasion russe début 2022, ils sont aussi d'une extrême efficacité dans l'art de tuer avec précision. Tout en nous plongeant dans l'Histoire au long cours, de l'assassinat du roi d'Aragon à celui d'Oussama Ben Laden, La Mort fantôme fait également un inventaire de ces armes d'un genre nouveau, qui préfigurent les guerres hybrides de demain, en esquissant cinq scénarios d'éliminations ciblées dans le futur. "