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Métapo infos - Page 281

  • Le “front républicain” : seulement contre la droite...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christophe Boutin cueilli sur Figaro Vox et consacré au front républicain, arme du système contre la droite. Professeur de droit constitutionnel, Christophe Boutin est notamment l'auteur d'un essai intitulé Politique et tradition (Kimé, 1992), consacré au penseur italien Julius Evola. Il a également co-dirigé la publication du Dictionnaire du conservatisme (Cerf, 2017), du Dictionnaire des populismes (Cerf, 2019) et du Dictionnaire du progressisme (Cerf, 2022).

     

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    Christophe Boutin: «Pourquoi le “front républicain” ne s'applique qu'à la droite»

    Un politique peut aujourd'hui se réclamer du trotskisme le plus échevelé et obtenir sans coup férir le nombre de parrainages nécessaires pour être candidat à l'élection présidentielle, quand bien même son courant ne représente-t-il jamais, élection après élection, que moins de 1 % des suffrages exprimés.

    Nul journaliste, quand Fabien Roussel tonne contre l'invasion russe en Ukraine, ne lui rappelle ce 11 janvier 1980 où, en direct de Moscou, le premier secrétaire du PCF, Georges Marchais, justifiait l'invasion de l'Afghanistan par des troupes soviétiques uniquement soucieuses de libérer les populations locales de féodaux moyenâgeux pratiquant le «droit de cuissage».

    Certains le regrettent. On nous permettra pourtant de penser que l'on doit au contraire s'en féliciter, en considérant que le pluralisme, nécessaire dans une démocratie, traduit finalement plus sa vitalité qu'il n'augmente ses faiblesses, et que les erreurs des uns n'ont pas à entacher les choix des autres.

    Dans le même temps pourtant, lorsque des politiques se voient attribuer malgré eux un label «d'extrême droite» qu'aujourd'hui quasiment tous les spécialistes universitaires du sujet remettent en question, considérant qu'il ne concerne guère qu'une infime minorité et nullement une force politique de l'ampleur de celle qui a amené Marine Le Pen pour la seconde fois au second tour de l'élection présidentielle, et Éric Zemmour, qui faisait là sa première apparition, à un score de 7 % au premier tour, tout change.

    Plus question en effet de pluralisme: «Pas de liberté pour les ennemis de la liberté» tonnent nos modernes Saint-Just, se félicitant alors sans pudeur des parrainages refusés, des meetings interdits, de l'ostracisme professionnel frappant militants ou candidats, quand ce n'est pas de leur agression.

    Ce «deux poids, deux mesures» a-t-il toujours existé ? Sous les noms successifs de «front républicain», «pacte républicain», «digue républicaine» jusqu'où remonter ? Au front républicain des origines de la IIIe République, constitué face aux menaces bonapartistes et monarchistes ? À cette discipline républicaine qui allait permettre au Front populaire d'arriver au pouvoir au sortir du 6 février 34 ? Les menaces sont réelles alors: on pouvait se demander en 1880 si le régime nouveau allait durer, et s'inquiéter en 1936 de la montée du fascisme. Mais derrière l'affichage idéologique de ces alliances - qui laissent sur leur gauche, socialistes, utopistes et anarchistes violents - on ne saurait oublier l'élément tactique, la conquête du pouvoir. Sous la IVe République ainsi, les fronts républicains ne visent plus qu'à permettre à une vaste alliance centrale de se le partager, écartant à droite les gaullistes et à gauche les communistes.

    Sous la Ve République, cette stratégie devient initialement un instrument d'hégémonie au profit de la seule gauche, qui fait peser sur toute alliance avec le Front national qui progresse un interdit moral que Jacques Chirac valide politiquement. À partir du milieu des années 80, la droite qui s'auto-baptise dès lors «de gouvernement» parce qu'elle interdit à d'autres d'y participer n'hésite pas aux alliances avec la gauche, sanctionnant ceux de ses membres qui violent le nécessaire «cordon sanitaire». Ce nouveau Front républicain culmine en 2002 avec le happening de l'entre-deux tours d'une élection présidentielle où s'opposent Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac. Et si, à partir de 2011, la théorie du «ni, ni» (ni FN, ni PS) est celle de Nicolas Sarkozy, le Front républicain, qui continue d'ouvrir la voie vers les maroquins par la grâce médiatique, conserve ses adeptes en 2022, même si la flambée de l'abstention et du vote blanc en montre pourtant les limites.

    Un Front donc, une digue, mais contre quoi, et pourquoi à sens unique ? Car s'il est aujourd'hui très difficile de qualifier le programme du Front national de Marine Le Pen «d'extrême droite», quand il n'est qu'une version édulcorée de celui du RPR des années 80, ou de trouver dans son entourage des fascistes assumés et dans ses références historiques un culte des années sombres, on peut en effet être plus réservé à l'encontre de partis de gauche où foisonnent les disciples d'Hugo Chavez, les admirateurs du Che et, où, plus largement, on n'entend guère remettre en cause les principes de l'idéologie la plus meurtrière du XXe siècle. Quant à lutter contre les hordes en chemise brune, nul ne saurait s'y opposer, mais encore faudrait-il qu'elles existent. Or, depuis des dizaines d'années, la violence politique qui se manifeste en France n'est certes pas prioritairement le fait de milices fascistes, mais bien de groupuscules d'extrême gauche.

    Il est vrai que cette violence-là sert le pouvoir en place, ainsi légitimé pour réprimer avec une rare violence les manifestations ou imposer des mesures de contrôle de la population de plus en plus attentatoire aux libertés. Et pour permettre demain le «vote utile» des électeurs de la «droite de gouvernement» sur ses candidats ou ceux qu'il aura adoubés, ce même pouvoir a tout intérêt à agiter le spectre du «grand soir» des «partageux» : les «Versaillais» du «parti de l'ordre» le rallieront à nouveau, comme au moment de la crise des «gilets jaunes».

    Ainsi, contrairement à ce que pensent ceux qui ne veulent y voir que la conséquence du poids d'une intelligentsia médiatique fortement ancrée à gauche, le «deux poids, deux mesures» doit apparaître en ce printemps 2022 pour ce qu'il est: un instrument permettant à un bloc politique central constitué aujourd'hui autour d'Emmanuel Macron, mais le dépassant largement - ce «bloc élitaire» évoqué par Jérôme Sainte-Marie, ce rassemblement des «anywhere» décrit par David Goodhart, ces gagnants de la mondialisation des métropoles dont parle Christophe Guilluy -, de rester au pouvoir.

    N'ignorant pas qu'il partage avec la gauche, y compris la plus radicale, une même vision du monde progressiste, ce pouvoir est trop subtil pour se tromper d'ennemi: la révolte de leurs petits-fils et fils n'amène qu'un sourire nostalgique sur les lèvres des ex-soixante-huitards ou lycéens en lutte contre la «réforme Devaquet» - tous maintenant macronistes -, et les rodomontades du «Premier ministre élu» ne les impressionnent pas plus. En sus de ce poids incapacitant d'une pseudo-morale largement acquise aux idées de gauche qu'il ne faut pas négliger, il n'y a en fait aucun intérêt tactique à dénoncer les alliances qui peuvent se faire entre l'ancienne «gauche de gouvernement» et une gauche plus radicale ou plus sectaire.

    Mais que s'affirme un courant national-populaire disposant d'une doctrine et prêt à remettre en cause la «liquidation», pour reprendre le titre d'un ouvrage de Frédéric Rouvillois sur le macronisme, entreprise depuis maintenant bien des années, voilà qui ne saurait être toléré. «Nous avons changé d'époque», disent les représentants autoproclamés du «cercle de la raison», voulant indiquer par là «qu'il n'y a pas d'autre alternative», comme le clamait Margaret Tatcher, et que la fuite en avant doit continuer pour permettre à la société rêvée d'advenir. Grâce à la gauche, spectre utile quand elle est révolutionnaire et caution morale quand elle se veut intellectuelle, et contre cette droite à laquelle, et ce n'est donc pas un hasard, l'oligarchie réserve ses coups.

    Christophe Boutin (Figaro Vox, 4 mai 2022)

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  • Evola, la mystique, l'ascèse et la liberté...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un recueil de textes inédits de Julius Evola intitulé L'école de mystique fasciste - Écrits sur la mystique, l'ascèse et la liberté (1940-1941). Penseur essentiel du traditionalisme révolutionnaire, écrivain au style clair et puissant, Julius Evola est notamment l'auteur de Révolte contre le monde moderne (1934), Les Hommes au milieu des ruines (1953) et Chevaucher le tigre (1961).

     

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    " La Scuola di mistica fascista, fondée à Milan en 1930, fut une institution destinée à la formation politique et intellectuelle de la future classe dirigeante fasciste. Créée, composée et dirigée presque exclusivement par de jeunes adultes, cette école se présente comme une exception dans le panorama des organisations pour l’encadrement de la jeunesse de l’époque. D’autre part, cette institution qui met au centre de son nom et de son enseignement la notion de « mystique », fait de ces jeunes non seulement des ambassadeurs de l’Idée fasciste, mais aussi des missionnaires d’un fascisme interprété et vécu comme « religion politique».
    La rencontre entre Evola et l’École de mystique fasciste eut lieu dans la perspective d’une tentative, menée à tous les niveaux par le Baron, de rectifier le régime fasciste italien dans un sens ésotérique et traditionnel.
    Le résultat ne fut pas au rendez-vous, mais il nous en reste des écrits théoriques de Julius Evola dont l’intérêt est grand pour leurs lecteurs actuels. "

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  • Élection présidentielle : les médias de grand chemin ont sorti l’artillerie lourde...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de l'Observatoire du journalisme consacré à la campagne médiatique massive qui a d'abord visé Eric Zemmour puis Marine Le Pen, ostracisant ainsi 13 millions d'électeurs...
     

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    Élection présidentielle : les médias de grand chemin ont sorti l’artillerie lourde pendant la campagne électorale
     
    Si certains pensaient que le respect du pluralisme avait fait des progrès en France, ils en sont pour leurs frais. Alors que 13 millions d’électeurs ont porté leurs suffrages à Marine Le Pen lors du 2ème tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement National et ses soutiens continuent à être stigmatisés et à être considérés comme infréquentables. Avant le premier tour, c’est Éric Zemmour qui subissait les foudres de l’oligarchie médiatico-politique. Dans cette mise au ban, les médias de grand chemin prennent toute leur part. Nous en avons parlé brièvement le 25 avril 2022. La revue de presse qui suit rentre plus dans le détail.
     

    Le paratonnerre Zemmour

    De nom­breux com­men­ta­teurs de la vie poli­tique en con­vi­en­nent : Éric Zem­mour a durant la cam­pagne élec­torale précé­dant le 1er tour de l’élection prési­den­tielle servi de para­ton­nerre à Marine Le Pen. Les médias de grand chemin ont en effet fait feu de tout bois pour écarter le can­di­dat Éric Zem­mour du cer­cle de la respectabil­ité et l’ostraciser.

    L’OJIM y a con­sacré quelques arti­cles, notam­ment à l’occasion d’un meet­ing à Nantes, d’un déplace­ment à Mar­seille et d’une tri­bune des « jour­nal­istes-pas-com­plices ».

    L’approche du 2ème tour de l’élection prési­den­tielle a été mar­quée par un retourne­ment de sit­u­a­tion. De nom­breux « peo­ple » et jour­nal­istes ont rival­isé d’efforts pour dia­bolis­er le vote en faveur de la can­di­date du Rassem­ble­ment national.

    Les médias de grand chemin en campagne pour Emmanuel Macron

    Pour ne citer que deux exem­ples des nom­breuses tri­bunes appelant à faire bar­rage à Marine Le Pen, le 15 avril, dans L’Express, un col­lec­tif de pro­fes­sion­nels de san­té expri­mait « sa préoc­cu­pa­tion quant au pro­jet porté par la can­di­date du RN ».

    Le 20 avril, Libéra­tion nous infor­mait que « près de 300 per­son­nes issues du monde du sport se sont rassem­blées à la Mai­son du judo à Paris pour appel­er à faire bar­rage à l’extrême droite le 24 avril ».

    Mais les médias de grand chemin ne se sont pas con­tentés de relay­er des appels à vot­er en faveur d’Emmanuel Macron. Nom­bre d’entre eux ont de façon totale­ment décom­plexée fait eux-mêmes cam­pagne pour le can­di­dat LREM.

    Les exem­ples de ce par­ti-pris sont innombrables :

    Le 8 avril, Chal­lenges entendait nous faire savoir « com­ment Marine Le Pen cam­ou­fle ses folies budgé­taires ».

    France 24 repre­nait mot pour mots le ver­ba­tim de mil­i­tants écol­o­gistes dans un arti­cle au titre inquié­tant : « avec Marine Le Pen au pou­voir, “il n’y aurait aucun espoir” pour la planète ».

    Le Parisien n’a égale­ment pas ménagé ses efforts pen­dant la cam­pagne élec­torale pour ori­en­ter le choix de ses lecteurs. Le 19 avril, il s’agissait de met­tre en lumière « les 5 failles du pro­gramme économique » de Marine Le Pen.

    Ce qui fut jadis un jour­nal de référence et qui est devenu un jour­nal de déférence à l’idéologie “woke”, Le Monde, nous met­tait grave­ment en garde le 9 avril : « absten­tion, extrême droite, les pièges du pre­mier tour».

    Le Figaro, à l’image d’une grande par­tie de son lec­torat, a mul­ti­plié les arti­cles très cri­tiques à l’encontre de Marine Le Pen, tout en ménageant Emmanuel Macron, présen­té comme plus « raisonnable », bien qu’il ait lit­térale­ment « cramé la caisse » durant son mandat.

    Le ser­vice pub­lic de radiod­if­fu­sion, fidèle à son ori­en­ta­tion idéologique, n’a pas été en reste. Pour ne don­ner qu’un exem­ple, le 19 avril, dans un nou­v­el exer­ci­ce de dia­boli­sa­tion, France Info entendait nous démon­tr­er «pourquoi le pro­gramme de Marine Le Pen reste ancré à l’ex­trême droite, mal­gré la dédi­a­boli­sa­tion ».

    Par­fois, des médias ont util­isé les car­i­ca­tures les plus abjectes pour dia­bolis­er la can­di­date du RN, à l’image du site d’information Politico.eu, qui a représen­té avant le 2e tour Marine Le Pen en men­ace gri­maçante de «la fin de l’Europe ». Rien que ça ! Ou bien Cour­ri­er inter­na­tion­al (voir notre papi­er du 25 avril supra)

    Les informations auxquelles vous avez échappé

    Cha­cun se sou­vient que durant la cam­pagne élec­torale en vue de l’élection prési­den­tielle organ­isée en 2017, les médias de grand chemin ont mené tam­bour bat­tant un sto­ry­telling ali­men­té par les casseroles de François Fil­lon et ses démêlés judi­ci­aires. Chaque jour appor­tait son lot de nou­velles révélations.

    En 2022, le con­traste a été sai­sis­sant. Les affaires Mc Kin­sey (« Mc Kin­sey gate »), Roth­schild (« Roth­schild gate ») et les accoin­tances trou­blantes entre Ursu­la Von Der Leyen et Emmanuel Macron mis­es en lumière par le site Breizh info, ont avant le pre­mier tour de la prési­den­tielle rapi­de­ment déserté les jour­naux télévisés et les autres médias.

    Tout sem­ble avoir été fait pour laiss­er une paix royale au can­di­dat Macron, un can­di­dat aux innom­brables casseroles (celles que nous venons de citer, Fes­sen­heim, Alstom, endet­te­ment faramineux du pays etc.), au pro­gramme poli­tique famélique, dévoilé au dernier moment. Un can­di­dat qui par ailleurs n’a con­cédé par­ticiper qu’à un seul débat con­tra­dic­toire lors de l’entre-deux tours.

    Cela ame­nait Anne-Sophie Chaz­a­ud à com­menter sur Facebook :

    « En France, au regard de la quin­zaine pro­pa­gan­diste pro-Macron absol­u­ment déli­rante et car­ac­téris­tique d’une République bananière que nous venons de vivre, il n’a même pas été néces­saire d’activer plus qu’à l’accoutumée des dis­posi­tifs spé­ci­aux de cen­sure sur les réseaux : les médias ont fait le boulot tout seuls, spon­tané­ment, en amont ».

    Difficile liberté d’expression

    Dans ce con­texte, il faut saluer les rares voix dis­cor­dantes dans le con­cert de louanges envers le can­di­dat Emmanuel Macron. Nous en citerons deux.

    Tatiana Ven­tôse ani­me avec un suc­cès pop­u­laire cer­tain l’émission Fil d’actu sur YouTube. A l’issue du pre­mier tour de la prési­den­tielle, la jour­nal­iste indépen­dante issue de la France insoumise a essayé de lancer un appel à vot­er con­tre Emmanuel Macron lors de 2e tour. Elle décrit dans une vidéo l’impossibilité à laque­lle elle a été con­fron­té de men­er son pro­jet à bien. Elle décrit en par­ti­c­uli­er l’impossibilité dans le milieu des intel­los, pré­caires ou pas, à affich­er des con­vic­tions « déviantes ».

    Au final, l’appel qui devait paraître dans le jour­nal Mar­i­anne n’a jamais vu le jour, bien que T. Ven­tôse ait recueil­li quelques signatures.

    Elle donne un autre exem­ple, qui con­cerne une inter­view d’un jour­nal­iste qui souhaitait témoign­er de son oppo­si­tion à Macron durant l’entre-deux tours au micro d’une radio de grande audience.

    L’interview n’a jamais été dif­fusée en rai­son de nom­breuses pres­sions au sein de la radio. On ne sait pas de quel média il s’agit, les noms ayant été gardés anonymes pour préserv­er la volon­té des intéressés. Ces deux exem­ples mon­trent une nou­velle fois le cli­mat de ter­reur intel­lectuelle, en par­ti­c­uli­er dans le milieu des médias, qui règne en France, un pays dont les dirigeants ne cessent de se gar­garis­er de mots ron­flants tels que « droits de l’homme», « démoc­ra­tie », « état de droit ».

    Del­phine Wespis­er est une anci­enne Miss France qui a des opin­ions poli­tiques et ne s’en cache pas. Dans une vidéo mise en ligne sur Twit­ter, elle explique son sou­tien à Marine Le Pen pour le 2e tour de l’élection prési­den­tielle. À la suite de cette mise en ligne, Del­phine Wespis­er a subi une avalanche d’insultes et de pro­pos peu amènes sur les réseaux soci­aux. Elle a égale­ment, selon 20 Min­utes, été écartée jusqu’à la fin du sec­ond tour de la prési­den­tielle de l’émission « Touche Pas à Mon Poste ». Le quo­ti­di­en gra­tu­it apporte une autre infor­ma­tion : « Après avoir défendu Marine Le Pen, (elle) a pris une déci­sion rad­i­cale : elle ne par­lera désor­mais plus jamais de poli­tique ». Une nou­velle preuve que dans la France de 2022, la lib­erté d’expression est un con­cept par­fois vide de sens.

    Nous ter­minerons cet arti­cle par un extrait de la vidéo de Tatiana Ventôse :

    « On est dans une péri­ode où se passe exacte­ment ce qu’on avait prédit si Marine Le Pen arrive au pou­voir. On n’est pas cen­sé être dans cette péri­ode-là. On n’est pas cen­sé être dans une péri­ode où l’on cen­sure la presse, où des gens se font vir­er parce qu’ils ont pris hors antenne des posi­tions poli­tiques, (…), où penser d’une cer­taine manière est pro­hibé, et si tu pens­es d’une manière un peu dif­férente, tu es mis à l’index, tu es mar­gin­al­isé, voire on te garan­tit une mort économique et sociale, et puis démerde toi… »

    Dans l’océan de con­formisme ambiant, il reste quelques vigies autour du flam­beau de la lib­erté d’expression plus que jamais menacée.

    Observatoire du journalisme (Observatoire du journalisme, 2 mai 2022)

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  • Le laboratoire clandestin de l’histoire...

    Les éditions Vendémiaire viennent de publier un ouvrage de Thierry Camous intitulé Uchronie - le laboratoire clandestin de l'histoire. Professeur agrégé à Nice et docteur en histoire ancienne, Thierry Camous est notamment l’auteur de Orients-Occidents, 25 siècles de guerres (PUF, 2007) et de La Violence de masse dans l’histoire - État, libéralisme, religion (PUF, 2010). 

     

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    " Si Alexandre le Grand n’était pas mort en -323 à Babylone, aurait-il empêché l’avènement de l’Empire romain ? Si les Chinois n’avaient pas renoncé à la navigation au XVe siècle, auraient-ils découvert l’Amérique ? Et si Charles VII n’avait pas cru en Jeanne d’Arc, la France serait-elle tombée aux mains des Anglais ? Le principe de l’uchronie est simple : identifier dans le passé un événement précis et postuler qu’il ne s’est pas produit ou qu’il s’est déroulé différemment. Il constitue alors un point de divergence. À partir de celui-ci, on peut imaginer une réalité alternative, un « non-temps » à l’image de l’utopie qui est un « non-lieu ».
    Pensé comme un outil de compréhension de l’histoire, une expérience dans un laboratoire – forcément clandestin –, le genre de l’uchronie invite à se poser la question interdite : « Et si… ? »
    En dix hypothèses, de la bataille de Charles Martel contre les Arabes à Poitiers en 732 aux élections américaines qui virent la victoire de George W. Bush en 2000, sans oublier la défaite de Waterloo, les affrontements aux issues inattendues de Rossbach dans la Saxe de 1757 et de Midway lors de la guerre du Pacifique, ou encore l’assassinat de l’archiduc François- Ferdinand qui plongea l’Europe dans un conflit meurtrier, Thierry Camous explore, en s’appuyant sur les recherches historiques les plus récentes, les divergences non advenues d’événements clés du passé, leurs conséquences potentielles et les mondes qu’elles auraient pu faire naître… "

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  • Le retour du roi Maulin...

    Dans ce nouveau numéro d’Orages de papier, réalisé par TV Libertés en partenariat avec la Nouvelle Librairie , François Bousquet rencontre Olivier Maulin à l'occasion de la réédition de son réjouissant ensemble romanesque intitulé La Trilogie royale (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

                                          

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  • La guerre de Céline...

    Les éditions Gallimard publient cette semaine Guerre, le roman inédit de Louis-Ferdinand Céline, dont le manuscrit, qui lui avait été volé, avec d'autres, dans son logement lors de la libération de Paris, à l'été 1944, a réapparu soudainement l'année dernière et a pu être restitué à ses ayants droit. Un événement littéraire exceptionnel !

     

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    " Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l'action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l'écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d'imagination, y lève le voile sur l'expérience centrale de son existence : le traumatisme physique et moral du front, dans l'"abattoir international en folie". On y suit la convalescence du brigadier Ferdinand depuis le moment où, gravement blessé, il reprend conscience sur le champ de bataille jusqu'à son départ pour Londres. À l'hôpital de Peurdu-sur-la-lys, objet de toutes les attentions d'une infirmière entreprenante, Ferdinand, s'étant lié d'amitié au souteneur Bébert, trompe la mort et s'affranchit du destin qui lui était jusqu'alors promis. Ce temps brutal de la désillusion et de la prise de conscience, que l'auteur n'avait jamais abordé sous la forme d'un récit littéraire autonome, apparaît ici dans sa lumière la plus crue. Vingt ans après 14, le passé, "toujours saoul d'oubli", prend des "petites mélodies en route qu'on lui demandait pas". Mais il reste vivant, à jamais inoubliable, et Guerre en témoigne tout autant que la suite de l’œuvre de Céline. "

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