Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 285

  • Les retombées géopolitiques de la guerre en Ukraine...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Patricia Lalonde, cueilli sur le site de Geopragma et consacré aux conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur le paysage géopolitique mondial. Chercheuse à l’IPSE (Institut de Prospective et de Sécurité́ en Europe), Patricia Lalonde a succédé à Caroline Galactéros à la tête de Geopragma.

    Guerre_Ukraine_Russie.jpg

    Les retombées géopolitiques de la guerre en Ukraine

    Les conséquences de la guerre des Russes en Ukraine sont innombrables : si les pays européens ont unanimement condamné l’intervention russe en Ukraine, il n’en est pas de même pour la plupart des pays du Moyen-Orient et de la sphère eurasiatique. 

    Après le refus de la Chine et de l’Inde de condamner l’opération militaire russe en Ukraine, il semblerait que les pays du Moyen-Orient tentent, eux aussi, d’éviter une brouille avec la Russie.

    Israël, soucieuse de ne pas froisser un pays avec lequel elle entretient de bonnes relations – grâce à l’importante communauté juive sur son sol – s’est dans un premier temps abstenu de condamner la Russie lors du vote aux Nations Unies, même si elle finira sous la forte pression américaine, par voter pour son retrait de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies. Son Premier ministre Naftali Bennett proposera son aide pour une médiation entre la Russie et l’Ukraine, ce qui ne sera pas bien vu des côtés européen et américain. Néanmoins, malgré les remous politiques que la crise ukrainienne provoque dans le pays, les dirigeants israéliens savent qu’un accord avec le voisinage reste primordial pour la sécurité d’Israël.

    L’Invitation de Bachar el Assad par Mohamed Ben Zayed aux Emirats Arabes Unis reste sans doute l’acte le plus significatif d’une possible recomposition au Moyen-Orient.

    MBZ, qui a signé les accords d’Abraham à l’initiative de Donald Trump, pourrait chercher à devenir un facilitateur dans une prochaine réintégration de la Syrie dans le Conseil de Coopération du Golfe, espérant ainsi ouvrir la voie à un possible futur nouveau Levant.

    La visite du ministre des Affaires étrangères du Barheïn à Sergueï Lavrov, son homologue russe à Moscou ainsi que les accords diplomatiques et économiques qui s’en est scellés participent à ce remodelage.
    Le président turc, R. T. Erdogan, politiquement mis à mal dans son pays, tout en restant un pilier de l’OTAN, joue sur plusieurs tableaux, après s’être rapproché d’Israël, il cherche également à se réconcilier avec Damas. Il prend une place centrale dans les négociations qu’il héberge à Istanbul entre l’Ukraine et la Russie comme il l’a fait lors des négociations d’Astana sur le conflit syrien ou encore sur le conflit du Haut Karabakh ; son rapprochement avec Damas et avec Israël pourrait également participer à ce jeu de chaises musicales au Moyen-Orient.

    Il semblerait que l’alliance des pays occidentaux avec les États-Unis contre la Russie ait effrayé tous ceux qui gardent et cherchent à avoir de bonnes relations avec elle.

    La façon dont l’Amérique de Joe Biden a lâché les Afghans (en laissant le pays revenir au Moyen Âge), son incapacité à faire stopper la guerre au Yémen provoquant les attaques des Houthis sur les sols saoudien et émirati ont fait la démonstration pour bon nombre de pays de la région qu’il était dangereux de mettre tous leurs œufs dans le même panier, sous la protection de l’oncle Sam… C’est ainsi que Mohamed Ben Salmane vient d’obliger le président du Yémen en exil Mansour Hadi à démissionner dans une énième tentative de paix, en donnant la gestion des affaires à un conseil présidentiel. S’il n’est pas certain que les Houthis en accepteront toutes les conséquences, le besoin urgent d’aide humanitaire de l’ouverture de l’aéroport de Sanaa et du port d’Hodeïda, pourrait les pousser à au moins accepter d’entamer de véritables négociations. L’avenir de la sécurité au Moyen-Orient ne pouvant plus reposer sur les Américains, de nouvelles dispositions doivent être prises au niveau régional. 

    S’il fallait une autre preuve, le refus des Algériens à Doha lors du Forum des Pays exportateurs de gaz (GECF) de livrer du gaz à certains pays européens, excepté à l’Italie, en serait une autre démonstration.

    L’évolution de la dynamique du pouvoir mondial et des pratiques régionales réoriente rapidement de nombreux États du Moyen-Orient qui préfèrent s’éloigner de Washington par peur.

    L’Iran sous sanctions américaines cherche également à jouer un rôle et à apaiser les tensions régionales entre les partisans des accords d’Abraham et ceux qui ne veulent en entendre parler.

    À cause de la guerre en Ukraine, les négociations sur le nucléaire iranien ont pris du retard. La Russie, important négociateur sur le JCPOA, a en effet réclamé que les nouvelles sanctions appliquées par les Américains depuis l’invasion russe en Ukraine, ne le soient pas en ce qui concerne son commerce avec l’Iran, laissant ainsi aux Américains, comme ultime moyen de pression sur les Iraniens, la menace de laisser les Gardiens de la Révolution sur leur liste terroriste.  

    En Asie centrale, la rencontre et le soutien du Premier ministre Pakistanais Imran Khan avec Vladimir Poutine, ainsi que son refus d’accepter l’implantation de bases militaires américaines sur son sol, ont fortement déplu aux Américains. Il est vrai que le rapprochement que le Pakistan a opéré avec la Chine et son soutien à la « Belt and Road Initiative » dont le port de Gwadar au Balouchistan doit faire partie, avait déjà commencé à envenimer les relations entre les deux pays. Imran Khan vient d’être destitué dans ce qui semble être un coup d’État imposé aux militaires pakistanais par les Américains. De graves troubles dans le pays sont à craindre, risquant s’il en était encore possible de déstabiliser le voisin afghan.

    Enfin, la réunion organisée par le ministre des Affaires étrangères chinois avec ses homologues d’Asie Centrale dans la province d’Anthui en Chine afin de se mettre d’accord sur une position commune sur le conflit Ukraine Russie,  ainsi que  les accords commerciaux et diplomatiques qui s’en sont suivis, montrent qu’une nouvelle organisation géopolitique du monde est en marche.

    Pas sûr que les appels téléphoniques de Joe Biden au président indien, Narendra Modi ainsi qu’à Cyril Ramaphosa, son homologue de l’Afrique du Sud pour avoir une explication sur leur abstention sur le vote pour évincer la Russie de la CNDH ne puissent empêcher ce bouleversement géopolitique. 

    Pas sûr non plus, que l’insistance des Américains à vouloir prolonger la guerre et à livrer des armes lourdes à l’Ukraine ne constitue pas un énorme risque pour l’Europe.

    Patricia Lalonde (Geopragma, 18 avril 2022)

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les snipers de la semaine... (235)

    Macron_2022-2027.jpg

    Au sommaire cette semaine :

    - sur Vu du droit, Régis de Castelnau appelle à battre Macron...

    Présidentielle : voter avec les classes populaire et battre Macron

    -sur Le journal du stratège, Eric Verhaeghe rappelle pourquoi Macron est l'homme du chaos...

    Pourquoi les ténèbres macroniennes ont besoin du chaos pour régner

    -sur Polémia, Michel Geoffroy nous annonce ce que sera le deuxième quinquennat de Macron...

    Tyrannie, déclin, immigration… Vers un nouveau quinquennat Macron infernal

    Lien permanent Catégories : Snipers 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (374)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Au sommaire :

    • 1 - L'image de la semaine
      Gérald Darmanin s'est rendu à la mosquée de Paris le 13 avril pour y célébrer la rupture du jeûne du ramadan. Il y a fait une sortie incitant les français à se convertir à l'Islam. Retour de Jean-Yves Le Gallou sur les courbettes de Darmanin et Castaner auprès du recteur de la mosquée de Paris.
    • 2 - Le débat : prime à l'arrogance
      Le débat du second tour était terriblement attendu dans cette campagne non-existante de l'élection présidentielle. Les deux finalistes, cinq après leur première joute, semblent avoir changé de stratégie. C'est un Emmanuel Macron arrogant et hautain qui a fait face à une Marine le Pen assagie et presque dominée.
    • 3 - Revue de presse
      Elon Musk vs Twitter, l'extradition de Julien Assange vers les Etats-Unis, un oligarque tchèque fait campagne pour Macron, la dictature sanitaire chinoise, des émeutes d'extrême-droite en Suède ? Ne ratez rien de l'actualité mondiale de la semaine.
    • 4 - La Sorbonne assiégée
      L'Université Paris-Sorbonne, Sciences Po Paris et l'ENS Ulm ont dû faire face à de violents blocages organisés par des milices d'extrême-gauche. Entre manipulations sémantiques et deux-poids deux mesures, les médias ont choisi le camp des bloqueurs. Témoignages d'une étudiante lyonnaise de la Cocarde harcelée pour ses idées et du porte-parole du syndicat "La Cocarde étudiante".

                                            

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • L'ami des beaux jours...

    Les éditions Stock viennent de publier un roman de Sébastien de Courtois intitulé L'ami des beaux jours. Voyageur, écrivain et journaliste, Sébastien de Courtois produit l'émission « Chrétiens d'Orient » sur France Culture et, depuis 2021, est attaché culturel à Chypre. 

     

    De Courtois_L'ami des beaux jours.jpg

    " « En attendant le grand voyage que nous ne manquerions pas d’accomplir après nos études, nous menions la vie tambour battant avec la conviction que seules comptaient les idées, le rêve et notre guéguerre contre les syndicats étudiants dans une ambiance enfumée de café remplis de gars qui pensent pareil, un verre à la main. »
      Toulouse, 1991. Le narrateur, Sébastien, rencontre Frédéric sur les bancs de la fac de droit. Ils sont jeunes, arrogants, fous de littérature et de politique. Ils rêvent de la « vraie » vie, de l’aventure, d’être des héros dans une époque qui leur propose des stages en entreprise. Pendant ce temps, la Yougoslavie se disloque dans les guerres. C’est le moment : les deux garçons font des projets de fuite et de gloire.  L’arrivée de Sophie, un peu plus âgée, enflamme leur amitié par un amour intense, jaloux, à trois. Le temps se suspend à la croisée des chemins. Jusqu’au jour où Frédéric disparaît sans laisser de trace. Est-il parti rejoindre l’armée croate alors que se profile l’ombre des massacres ? Après une vie d’errances, Sébastien arrive en Turquie mais garde cette blessure au cœur. Poussé par un acteur turc à qui il raconte cette jeunesse brûlée, il décide de partir, trente ans plus tard, sur les traces de l’ami disparu. Frédéric est-il vivant ? Est-il mort en héros ? en meurtrier ?
    Rêver, aimer et courir vite : Sébastien de Courtois livre un roman sur le désir et le fantasme de la violence, sur la lâcheté, en amour comme en amitié, mais aussi sur la confusion des sentiments, et le prix accordé à la vie et au monde quand ils semblent si étriqués. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Quand l'école fabrique des consommateurs semi-illettrés...

    Le 12 avril 2022, Pierre Bergerot recevait Jean-Paul Brighelli sur TV libertés pour évoquer avec lui la situation catastrophique de l'éducation nationale à l'occasion de la sortie de son essai intitulé La fabrique du crétin - Vers l'apocalypse scolaire (L'Archipel, 2022).

    Normalien et agrégé de lettres, ancien professeur de classes préparatoires, Jean-Paul Brighelli est un polémiste de talent auquel doit déjà plusieurs essais comme La fabrique du crétin (Folio, 2006), A bonne école (Folio, 2007), Tableau noir (Hugo et Cie, 2014), Voltaire et le Jihad (L'Archipel, 2015) ou C'est le français qu'on assassine (Blanche, 2017).

     

                                           

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • La polyphonie du monde...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier, dans la collection de la revue Krisis, La polyphonie du monde, un livre d'entretiens donnés par Jean-François Gautier à Maxime Reynel, avec une préface de Rémi Soulié. Docteur en philosophie, essayiste, musicologue et historien des sciences, Jean-François Gautier (1950-2020) a collaboré à de nombreuses revues et a notamment publié  L’univers existe-t-il ? (Actes Sud, 1994), Le sens de l'histoire (Ellipse, 2013) et A propos des dieux - L'esprit des polythéismes (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

    Gautier_La polyphonie du monde.jpg

    " Habiter le monde est tout un art. Jean-François Gautier le pousse à son excellence en nous livrant une dernière fois sa pensée lumineuse. Au fil de conversations publiées à titre posthume, ce « méditatif comme les autres » – ainsi qu’il se définit – nous invite à vivre au diapason des Anciens. Au-delà de la résurrection de divinités ancestrales aux mille et une vertus, c’est l’harmonie d’un monde aux forces contraires qu’il nous faut comprendre à nouveau. Unique et précieux, ce dialogue est le testament intellectuel d’un des esprits les plus originaux de notre temps. Les intuitions de cet ancien élève de Lucien Jerphagnon, son intelligence féconde, entendent redonner aux Européens un accès aux logiques des différences pour éclairer de manière salutaire une époque si singulièrement privée de clarté. Plus qu’un livre, un enseignement pour bousculer nos certitudes et embrasser le cosmos. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!