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Métapo infos - Page 1648

  • Le compagnon de voyage...

    Publié en 2009 aux éditions Quai voltaire, Le compagnon de voyage, roman inédit de Malaparte, ressort en format poche dans la collection Folio. Une oeuvre qui mérite de trouver sa place aux côtés de Kaputt ou de La peau...

    Nous reproduisons ici la recension qu'en a fait jérôme Garcin sur Bibliobs.

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    Le 3 septembre 1943, après le renversement de Mussolini, les Alliés débarquent à Reggio de Calabre. Même si tout est perdu, quinze soldats italiens, qu'on dirait sortis du «Désert des Tartares», résistent pour l'honneur. Presque tous sont tués dans leur fortin.

    Rescapé, le chasseur alpin Calusia, un paysan originaire de Bergame, a promis à son lieutenant, qui agonisait, de le ramener chez lui, à Naples. Il couche sa dépouille dans un cercueil rempli de foin et de charbon qu'il charge sur un âne et commence, par des chemins de traverse, la longue remontée de la Péninsule en ruines. Calusia est un homme rude, bon et fier. Il ne comprend ni la lâcheté ni la bassesse.

    Et le spectacle qui s'offre à lui tout au long de cet exode ressemble à un cauchemar où les femmes sont humiliées et les voleurs, impunis. Cet inédit de l'écrivain de «la Peau», né en Toscane d'un père allemand, est aussi le dernier texte qu'il ait écrit. Simple comme le scénario d'un road-movie, poignant comme un testament, bref comme un libelle, «le Compagnon de voyage» est aussi l'allégorie du parcours sinueux de Kurt-Erich Suckert, alias Malaparte, passé du fascisme à l'extrême-gauche, mais toujours resté du côté des Calusia, des «pauvres diables» qui ne trahissent pas les vivants et sont fidèles aux morts.

    Jérôme Garcin (Bibliobs, 16 avril 2009)

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  • Jean Parvulesco, l'inconnu séditieux

    Nous reproduisons ici l'article, publié par Causeur, que Ludovic Maubreuil, critique de cinéma de la revue Eléments et responsable du blog Cinématique, a consacré à l'écrivain Jean Parvulesco à l'occasion de sa disparition.

     

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    Jean Parvulesco, l'inconnu séditieux

    C’était au temps du train Corail entre Lille et Paris, plus de deux heures trente si ma mémoire est bonne, assez en tous cas pour faire en un aller-retour, un sort aux romans qui résistent et aux essais qui ne se laissent pas faire, à ces œuvres énigmatiques ne se livrant jamais au lecteur dilettante. Avec un certain orgueil, j’étais alors impatient de cerner la philosophie d’Abellio, si séduisante mais si difficile à saisir, et pour cela, pistais le moindre commentaire de texte. Chez un bouquiniste, j’avais déniché Le soleil rouge de Raymond Abellio d’un certain Jean Parvulesco, trouvé à l’intérieur d’un livre de cuisine ouvert par erreur. Un signe, à n’en pas douter. Hélas, ne comprenant pas un traître mot au verbiage que j’identifiai immédiatement comme une belle fumisterie, le livre rouge et bleu, par la fenêtre du compartiment, s’envola en rase campagne ; j’en ai encore honte aujourd’hui.

    Mystique et affabulateur de génie

    Il y a six ou sept ans pourtant, je suis revenu vers l’œuvre de Jean Parvulesco, cette fois avec un tout autre état d’esprit. Mon orgueil ayant subi pas mal de revers, je ne désirais plus de clés bien ouvragées, de solutions définitives ou d’exégèses réglées, mais déprimé par la morne bassesse de la vie littéraire, je cherchais une sorte d’antidote à ce qui me semblait irréversiblement mou, triste, banal et sans issue. À tout prendre, il me fallait revenir à ce qui m’avait toujours paru le moins lisible possible et Parvulesco faisait partie de ce cercle-là !
    En quelques romans, je fus conquis, c’est-à-dire sauvé. Même si tout ce que cet étonnant mystique roumain racontait dans ses singuliers romans eschatologiques était pure affabulation, si les complots auxquels il faisait allusion et les rites expiatoires dont il dressait méticuleusement la liste, n’existaient pas, cet univers me ravissait littérairement. Lui au moins offrait un verbe ardent, inespéré, royalement hors-sujet. Lui au moins permettait d’envisager, selon sa propre terminologie, la défaite du si puissant non-être, qui n’avait soumis qu’en apparence, ou du moins que temporairement, l’Etre.

    Dans un article paru en 2008 dans Spectacle du Monde, Michel Marmin observe que Parvulesco « pour dévoiler, à l’instar de Balzac, l’envers de l’histoire contemporaine, car c’est bien de quoi il est question, récapitule et précipite toutes les formes du roman occidental, du roman arthurien au roman d’espionnage, et ne s’interdit aucune divagation onirique, fantastique ou érotique. » Cette langue qui témoigne d’une absence insensée d’assujettissement aux règles en vigueur, cette langue tout en circonvolutions limpides qui donnent l’impression d’être enfin dans le secret des dieux tout en se perdant aux enfers, cette langue-là est en effet comme une sorte de réaction chimique qui dissout instantanément la compartimentation de la post-littérature, la rend caduque à tout jamais et permet enfin de dépasser son absence d’attaches comme ses ersatz d’audace, pour en rêver immédiatement une autre.

    Avec De Roux, Ronet, Melville, Rohmer

    Mais après tout, qui connaît aujourd’hui Jean Parvulesco, décédé ce 21 novembre, à part quelques révolutionnaires gaulliens, quelques occultistes guénoniens, quelques tantristes lecteurs de Julius Evola ? Si une brève notice bio-bibliographique vient de paraître sur le site du Magazine Littéraire, cette revue n’a jamais daigné rendre compte de ses travaux.
    Pourtant, la silhouette de cet inconnu séditieux se profile auprès de tout ce que le siècle dernier a compté d’individus hors du commun et d’œuvres subversives, auprès d’Heidegger et d’Evola, Dominique de Roux et Ezra Pound, Maurice Ronet et Paul Gégauff. C’est Jean-Pierre Melville lui-même qui joue son rôle dans À bout de souffle et plusieurs films de Rohmer, à certains moment-clés, le font apparaître…
    Aujourd’hui, j’ai enfin compris pourquoi j’ai jeté ce livre par la fenêtre d’un train Corail, il y a presque dix-huit ans de cela : pour que quelqu’un le trouve sur la berge d’un ruisseau ou au milieu d’un sentier perdu, et remonte la piste. Pour que cette écriture un jour ou l’autre l’électrise et que cette parole inouïe, au sens figuré comme au sens propre, lui fasse comprendre que rien n’est joué.

    Ludovic Maubreuil (Causeur, 5 décembre 2010) 

     

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  • Le temps de Franco...

    Publié en 2008 chez Fayard, Le Temps de Franco, de Michel del Castillo, ressort au Livre de poche. L'auteur, romancier, d'origine espagnole, nous livre une biographie subtile et nuancée du Caudillo, qui replace le personnage dans son contexte sans parti pris idéologique. Un livre d'une grande honnêteté et, ce qui ne gâche rien, superbement écrit.

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    "Qui était Francisco Franco Bahamonde, dernier survivant parmi les grands dictateurs du XXe siècle, né en 1892 et mort en 1975 ? " Un militaire chimiquement pur ", répondait un prêtre qui le connaissait depuis l'enfance. A l'âge des radars et des fusées, des missiles atomiques et des bombes à laser, pouvons-nous comprendre un militaire du temps de la baïonnette ? A travers ce portrait qu'il travaille comme il l'a fait pour Colette et Dostoïevski, Michel del Castillo longe et commente les grandes étapes de la vie de Franco, enfance, études, guerre coloniale au Maroc, direction de l'académie de Saragosse, etc. Il ne traite pas directement de la guerre, mais l'évoque par rubriques : soulèvement des gauches, mort de la République, les partis et l'Etat, la Phalange, l'Eglise, la répression, les Juifs, la nuit noire, sans oublier la reconnaissance internationale, le décollage économique, l'instauration de la monarchie avec Juan Carlos, l'épilogue interminable de la mort... Attentif au mouvement d'une vie, Le Temps de Franco brosse à travers l'homme un demi-siècle de l'histoire d'un pays. Ce témoignage hautement littéraire est l'analyse d'un mythe non dénué d'une ironie amère envers les légendes, affabulations et trompe l'œil auxquels il a donné lieu."

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  • Un Etat qui se délite...

    L'Etat, en France, se délite... Philippe Bilger, magistrat et homme libre, en livre un nouvel exemple dans ce texte consacré au tribunal de grande instance de Bobigny, tiré de son blog Justice au singulier, que nous vous invitons à consulter régulièrement.

       

     

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    Quatre jours à Bobigny

    Récemment, je suis allé durant quatre jours au tribunal de grande instance de Bobigny pour être ministère public dans une affaire criminelle concernant trois accusés dont l'un ne se voyait reprocher qu'un délit et était détenu pour une autre cause. A l'issue des débats, ce dernier a été acquitté tandis que les deux autres ont été condamnés aux peines requises.

    Ce n'est pas le procès que j'ai envie de raconter même si, mené dans une atmosphère tendue mais courtoise et sans incident, il m'a donné l'impression parfois que certains jurés se vivaient moins comme des juges objectifs et sereins que comme des serviteurs de tel ou tel communautarisme.

    Ce qui m'a frappé dans ce palais de justice, ce n'est pas la population qui y déambulait, africains, maghrébins ou européens, ni la survenue d'événements significatifs qui auraient mérité une attention particulière.

    A dire le vrai, j'ai surtout ressenti, partout où je suis passé et notamment dans le secteur où mon activité me conduisait, sur le plan matériel comme un délabrement à la fois insinuant et irrésistible, une morosité crépusculaire, une dégradation nette. D'autant plus triste qu'elle semblait fatale et à l'abri de toute intervention humaine. J'étais venu à Bobigny quelques mois auparavant et j'ai retrouvé certains travaux dans le même état d'inachèvement avec un escalier métallique et des protections en plastique immuables. Je n'évoque même pas le bureau destiné à l'avocat général aux assises qui le laissait dans une obscurité presque totale puisque la plupart des lampes étaient mortes. Je glisse sur l'état honteux des toilettes où, si le président de la cour d'assises ne s'en était pas mêlé, des malheureux, dans le noir complet, se seraient perdus et cognés aux murs. On aboutit à cette leçon qu'au moins dans ces domaines, Paris est une réussite !

    Constatant à Bobigny un tel état des lieux, dont je veux bien croire qu'il ne mettait pas en péril forcément l'administration de la justice mais clairement son apparence, son image et la confiance dans la fiabilité de sa gestion, je ne pouvais pas m'empêcher de songer au livre blanc 2010 sur l'état de la justice en France publié par l'Union syndicale des magistrats (Le Parisien, marianne2, nouvelobs.com). Plus de 165 juridictions avaient été visitées et un inventaire de toutes les difficultés, des financières aux matérielles, des judiciaires aux infiniment basiques, était dressé qui montrait à quel point, avant même le fond de la justice, ses possibilités de fonctionnement élémentaire et de décence quotidienne étaient affectées. Michèle Alliot-Marie, devant un tel tableau, l'avait jugé "ridicule" et manifestait qu'elle aurait dû s'appliquer à elle-même cet adjectif. Heureusement, Michel Mercier l'a pris au sérieux et ce serait un axe fondamental de son action que de "se contenter" de favoriser une restauration, sur tous les plans, de ces lieux en péril. 

    Autre chose m'étonne au sujet du tribunal de Bobigny. Je sais bien qu'à la tête des juridictions le triumvirat - président, procureur et greffier en chef - ne favorise pas l'efficacité et la cohérence. Je connais le président Philippe Jeannin qui a fait son stage comme auditeur de justice quand j'étais affecté au parquet de Bobigny, il y a longtemps. J'ai suivi son parcours et il a été notamment un très bon président de la Chambre de l'instruction à Paris. Je ne l'imagine pas rester insensible devant ce que j'ai décrit. Le plus surprenant c'est que le procureur François Molins, qui n'a sans doute pas été pour rien dans l'acceptation résignée de ce lent et mélancolique délitement, s'est retrouvé directeur de cabinet de MAM puis, paraît-il sur la suggestion étrange de Jean-Louis Nadal, de Michel Mercier. J'espère qu'il traitera la justice en général autrement que Bobigny en particulier.

    Il n'y aucune fatalité pour que, sur le plan judiciaire comme sur d'autres, la Seine-Saint-Denis soit laissée à une forme d'abandon matériel et social. Certes, ce que j'ai vu à Bobigny est fragmentaire et limité et n'a rien à voir par exemple avec Sevran, où, Cité des Beaudottes, "les dealers contrôlent les habitants". Il n'empêche qu'on ne peut continuer à appréhender des difficultés tellement préoccupantes, lancinantes et structurelles qu'elles sortent de l'ordinaire, par des moyens et selon des modalités usuels. Pourquoi ne pas prendre exemple sur la nomination du préfet Lambert ? En face de telles carences, pourquoi la Justice ne nommerait-elle pas en urgence des "proconsuls" avec un mandat d'un an et toute latitude et tous pouvoirs pour remettre en état de marche des juridictions où il est miraculeux d'observer que, malgré des contextes aussi lourds, la qualité de la justice n'a pas sombré ? Ils seraient jugés à l'expiration de leur mission.

    En cas d'échec, il ne faudrait pas les "bombarder" directeurs de cabinet !

    Philippe Bilger (Justice au singulier, 3 décembre 2010) 

     

     

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  • Comment nous pourrions vivre...

    Les éditions Le passager clandestin viennent de publier Comment nous pourrions vivre, un court essai de William Morris, le chef de file des préraphaélites et du mouvement Arts & Crafts, par ailleurs militant socialiste anglais et précurseur de la pensée de la décroissance. L'ouvrage est édité dans une collection dirigée par Serge Latouche.

     

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    "C'est en 1884, soit six ans avant la parution de son célèbre Nouvelles de nulle part, que le socialiste révolutionnaire et architecte-décorateur, William Morris, prononce cette conférence.
    Voici comment nous vivons et voilà comment nous pourrions vivre, écrit Morris, qui appelle à un sursaut collectif pour substituer la " coopération " à " l'état de guerre perpétuelle " inhérent au capitalisme, introduire la nature et l'art dans " ces conglomérats énormes, impossibles à gérer, qu'on appelle des villes ", et refuser, au nom de la joie et de la dignité, la fatalité des " existences mécaniques ".
    Si le mot décroissance fait aujourd'hui polémique, ce texte révèle que l'idée, elle, ne date pas d'hier."

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  • Comment va le monde ?...

    Comment va le monde ?... Hervé Juvin, auteur d'un essai intitulé Le renversement du monde, nous donne une réponse passionnante en une vingtaine de minutes dans un entretien avec Realpolitik. Une pensée libre qui sort des sentiers battus... A écouter !


    Le renversement du monde
    envoyé par realpolitiktv. - L'actualité du moment en vidéo. 

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