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Métapo infos - Page 13

  • Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Lionel Baland, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la répression qui s'abat en Allemagne sur les organisations et les personnes appartenant à la mouvance patriote.

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    Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue

    Le système politique allemand, mis en place après la Seconde Guerre mondiale par les Alliés occidentaux et étendu dans l’Est de l’actuelle République fédérale d’Allemagne lors de la réunification survenue en 1990, présente la particularité d’être installé entre des « rails ». En conséquence, les individus et les structures qui développent des idées et des activités qui sont, sur la gauche ou sur la droite, à l’extérieur de ces « rails » sont soumis à diverses mesures de surveillance et de répression. Si ces dernières ont touché dans le passé essentiellement des éléments politiques radicaux, le rejet de l’immigration de masse, à la suite de l’ouverture des frontières par la chancelière démocrate-chrétienne CDU Angela Merkel en 2015, conduit à ce que des formations politiques qui disposent désormais d’un soutien important parmi la population se trouvent elles aussi dans le collimateur.

    Surveillance et infiltration

    Ainsi, l’État fédéral et chacun des seize États fédérés disposent d’Offices de protection de la Constitution qui jouent le rôle de services secrets. Les Offices de protection de la Constitution de chacun des États fédérés n’étant pas soumis à celui de l’État fédéral, chacune de ces structures agît de sa propre initiative et est en relation avec le ministère de l’Intérieur et le Parlement de l’entité qu’elle représente.

    Les Offices de protection de la Constitution classent des groupements qu’ils examinent en trois catégories : « objet d’observation », « cas suspect » et « extrémiste avéré  ». Les groupes qui sont mis dans les deux dernières d’entre elles font l’objet d’interceptions des communications (téléphoniques, par courriels, …) et d’infiltrations par des agents de renseignement. 

    Parmi les sections du parti patriotique Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne – AfD) ayant atteint le plus haut niveau dans ce classement figurent trois sections d’États fédérés de l’Est du pays. Une autre, également de l’Est, et l’AfD au niveau fédéral sont aussi placées dans cette catégorie, mais ce classement est suspendu dans les deux cas pour des raisons stratégiques en attendant que les recours juridiques introduits par l’AfD soient traités par les instances appropriées.

    Menaces d’interdiction

    L’AfD, première dans l’Est du pays et deuxième formation politique d’Allemagne dans les sondages, est sans cesse menacée de faire l’objet d’une procédure d’interdiction au niveau fédéral, même si la probabilité que celle-ci puisse aboutir sur le long terme reste faible.

    En effet, au cours de l’histoire de la République Fédérale d’Allemagne, seules deux formations politiques ont été interdites : le parti national-socialiste Sozialistische Reichspartei (Parti socialiste de l’Empire – SRP) en 1952 et le parti communiste Kommunistische Partei Deutschlands (Parti communiste d’Allemagne – KPD) en 1956.

    Les tentatives de prohibition visant le parti ultranationaliste Nationaldemokratische Partei Deutschlands (Parti national-démocratique d’Allemagne – NPD) ont échoué dans le passé, la Cour constitutionnelle fédérale estimant que, ce parti étant infiltré par des informateurs de l’Office de protection de la Constitution, il n’était pas possible de déterminer si les propos et les actes considérés comme anticonstitutionnels émanaient ou non d’informateurs – certains de ceux-ci exerçant même de hautes fonctions au sein du parti – et aussi que, au vu de ses résultats électoraux, le NPD ne représentait pas réellement une menace pour le système en place.

    Gouvernement illégitime

    Lors des élections législatives du 23 février 2025, le parti de gauche anti-immigration Bündnis Sahra Wagenknecht – Für Vernunft und Gerechtigkeit (Alliance Sahra Wagenknecht – Pour la raison et la justiceBSW) a raté à moins de 14 000 voix près le seuil électoral des 5 % permettant de siéger à la Chambre fédérale des députés. Après des recomptages partiels dans l’un ou l’autre endroit du pays, ce nombre est tombé à moins de 10 000 voix. En conséquence, les extrapolations permettent d’affirmer qu’en cas de nouveau comptage dans l’ensemble de l’Allemagne, le BSW atteindrait les 5 % nécessaires. Or, si le BSW siégeait à la Chambre fédérale des députés, le gouvernement actuel, dirigé par Friedrich Merz et regroupant les démocrates-chrétiens de la CDU, les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les sociaux-démocrates du SPD, n’y disposerait plus d’une majorité des sièges.

    Le BSW a introduit une demande de recomptage auprès de la Cour constitutionnelle fédérale. La juridiction a décliné la requête. Le BSW désire s’adresser à la commission adéquate de la Chambre des députés afin de déposer la même sollicitation, mais trois mois après le scrutin celle-ci n’est toujours pas constituée.

    Vote de l’ancienne Chambre

    Après les élections législatives, l’ancienne Chambre des députés a voté, à la majorité des deux tiers, une réforme de la Constitution portant sur l’assouplissement du « frein à la dette », car au sein de la nouvelle Chambre des députés, une majorité des deux tiers en faveur de cette modification n’aurait pu être dégagée. Afin que cette mesure soit adoptée par les écologistes, une promesse d’attribuer une partie des fonds à l’environnement a été faite ainsi que celle de proposer le ministre écologiste sortant des Affaires étrangères Annalena Baerbock au poste de présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, fonction que cette dernière exerce désormais.

    Délit d’expression

    En Allemagne, à l’instar d’autres pays d’Europe occidentale, diverses opinions sont réprimées, mais également l’utilisation de symboles et de slogans anticonstitutionnels. Ainsi, Björn Höcke, qui est le chef de file de la tendance nationaliste de l’AfD et le codirigeant de l’AfD en Thuringe, ainsi que le président du groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de Thuringe, a été condamné au pénal à une peine de 13 000 euros pour avoir déclaré « Tout pour l’Allemagne ! » eu sein de la phrase « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne !», puis, une autre fois, à 16 900 euros pour avoir dit « Tout pour … », attendant que le public réponde « … l’Allemagne ! »

    Des écrivains et des éditeurs aussi visés

    La Nouvelle Droite allemande participe au combat métapolitique et influe fortement sur les idées de l’AfD. Sa principale structure se trouve à Schnellroda dans l’Est du pays, où l’éditeur Götz Kubitschek s’est implanté et subit les persécutions de l’Office de protection de la Constitution de Saxe-Anhalt et de l’Office fédéral de protection de la Constitution.

    Sa maison d’édition Antaios est placée sous surveillance et est classée en tant que « avérée d’extrême-droite », alors que la « fabrique d’idées » Institut für Staatspolitik (Institut pour la politique d’État – IfS) siégeant au même endroit s’est auto-dissoute en 2024, par crainte d’une interdiction par les autorités.

    Interdiction professionnelle

    Dans le plus pur style des systèmes politiques totalitaires, l’écrivain patriote John Hoewer est officiellement empêché d’avoir accès au stage ouvrant la voie vers la profession d’avocat, de juge ou de procureur à cause d’écrits qu’il a réalisés et de son rôle au sein des deux organisations classées « avérées d’extrême droite » Ein Prozent et Junge Alternative, qui est l’organe de la Jeunesse de l’AfD.

    Le système liquide ses propres valeurs

    En étant de plus en plus contraint de renoncer à ses propres principes basés sur l’affirmation de la démocratie et de la liberté d’expression, le système politique en place en Allemagne montre qu’il se sent de plus en plus menacé par des partis qui le contestent.

    Si, naguère, le rejet du système était extrêmement limité grâce à la qualité et au niveau de vie dans l’Ouest du pays et à la promesse et à l’espoir pour la partie orientale d’atteindre dans le futur les standards de vie de l’Allemagne occidentale d’autrefois issus du miracle économique de l’après-guerre, une partie importante de la population ne se reconnaît plus dans les partis du système ; la mondialisation, l’immigration de masse incontrôlée, ainsi que les mesures écologistes et la guerre en Ukraine soutenue par les partis du système qui engendrent une augmentation des coûts énergétiques, décrédibilisent de plus en plus le régime qui se cabre et tente de se protéger en violant ouvertement ses principes fondamentaux.

    Pour le système en place, la roche Tarpéienne n’est plus loin du Capitole !

    Lionel Baland (Site de la revue Éléments, 13 juin 2025)

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  • L'anticommunisme en France et en Europe: 1917-1991...

    Les éditions des Presses universitaires de Rennes viennent de publier un ouvrage collectif dirigé par Olivier Dard et intitulé L'anticommunisme en France et en Europe 1917-1991.

    Professeur d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Sorbonne, Olivier Dard est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Voyage au coeur de l'OAS (Perrin, 2005), Charles Maurras - Le maître et l'action (Armand Colin, 2013) ou, avec Jean Philippet, Février 1934 - L'affrontement (Fayard, 2024).

     

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    " Contrairement à l’histoire du communisme, l’anticommunisme est un parent pauvre de l’historiographie. Enrichi de nouvelles approches et de nouveaux fonds d’archives, ce livre a pour ambition de caractériser cet objet polymorphe et polysémique qui n’a cessé d’évoluer au fil des mutations politiques, géopolitiques, sociales et culturelles de l’Europe du XXe siècle. Centré sur l’histoire du communisme soviétique de 1917 à 1991, il s’articule autour de plusieurs séquences clés : l’entre-deux-guerres, la guerre froide, mais aussi les premiers temps de la chute du communisme. Attentif à l’histoire des idées et des représentations, il s’intéresse également aux pratiques de groupements et aux appareils étatiques. Enfin, il analyse la sociologie des anticommunistes, qu’ils soient conservateurs, nationalistes, libéraux, radicaux, démocrates-chrétiens, socialistes, libertaires ou encore gauchistes, auxquels il faut ajouter les dissidents et les transfuges. Outre le terrain français, la matrice européenne, voire transatlantique, s’observe non seulement par les cas allemand, espagnol et italien, mais également par la mise en évidence du caractère transnational des réseaux anticommunistes. Il s’agit au fond de mesurer l’importance, la variété et la persistance de l’anticommunisme tout au long du XXe siècle en Europe, questionnant en retour la force comme la permanence de la menace communiste. "

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  • Lovecraft : l’épouvantable antimoderne...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Rémi Soulié, pour évoquer la figure de H. P. Lovecraft (1890-1937), maître de l'épouvante, reçoit :

    Christian Doumergue, écrivain et essayiste, auteur de Les Derniers mystères de Lovecraft (Éditions de l’Opportun, 2022)

    - Vincent-Pierre Angouillant, graphiste, éditeur et traducteur de Lovecraft par lui-même ou Lovecraft maître de vie (Éditions Saint-Jacques, 2024) et de Lovecraft : Lettres choisies du gentleman de Providence (Éditions Saint-Jacques, 2022) ;

    - Aristide Leucate, essayiste et juriste, chroniqueur à la revue Éléments, qui prépare un essai sur Lovecraft ;

    - Jean Montalte, journaliste à la revue Éléments.

     

                                             

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  • Annéantir le progressisme sans devenir conservateur...

    Les éditions du Royaume viennent de publier un recueil de textes de Curtis Yarvin intitulé Unqualified reservations - Annéantir le progressisme sans devenir conservateur. Informaticien et blogueur américain, Curtis Yarvin est une des principales figures de la mouvance néoréactionnaire.

     

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  • Le feu aux poudres...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros cueilli sur Geopragma et consacré à l'offensive déclenchée par Israël contre l'Iran et à ses suites potentielles.

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    Le feu aux poudres

    Il est difficile de comprendre l‘attaque « préventive » (une notion non reconnue par le droit international) d’Israël sur les infrastructures militaires, nucléaires, énergétiques et politiques (avec une série d’assassinats de personnalités militaires et scientifiques iraniennes) de l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi dernier autrement que comme le clou mis avec jubilation dans le cercueil d’un monde qui semblait enfin en passe de pouvoir retrouver un équilibre adapté à la nouvelle configuration des forces planétaires.

    Pur sabotage. « La multipolarité ne passera pas » dit Washington au monde via Tel-Aviv.

    Après l’impasse des pourparlers entre les Etats-Unis et la Russie sur l’Ukraine, orchestrée depuis l’entourage même du président Trump, voilà donc le Moyen-Orient qui s’embrase, mettant opportunément en péril la perspective d’un accord réaliste sur le nucléaire iranien qui aurait permis à ce pays de sortir enfin du marasme économique dans lequel les sanctions occidentales l’ont plongé depuis près de 20 ans. Cette attaque repousse aussi aux calendes grecques la perspective de reconnaissance d’un État palestinien qui semblait s’imposer de nouveau du fait de l’opprobre général suscité par la politique de terreur du gouvernement israélien sur le Hamas mais surtout sur les populations palestiniennes de la bande de Gaza depuis octobre 2023. Le sixième round à Oman des négociations indirectes USA-Iran est en panne, comme le sommet sur le règlement de la question palestinienne qui devait se tenir mardi à l’invitation de la France et avec la participation de l’Arabie Saoudite.

    Les questions fusent de toutes part sur l’ampleur de l’escalade choisie par Tel Aviv, la durée et l’extension prévue de la campagne de décapitation, la capacité réelle de représailles de l’Iran – que Trump pousse sans rire à négocier sous peine d’annihilation -, sur le niveau d’infiltration de l’Iran par le Mossad, l’entrée officielle de Washington dans le conflit, les réactions de Moscou et de Pékin…

    Bref, nous voici de nouveau en plein Far West. Face à un tel niveau de double standard et d’impunité, on se demande si les « Indiens » – ici les Iraniens, comme les Russes dans le cas de l’Ukraine – ne devraient pas cesser d’être crédules ou légalistes pour se faire respecter. Être les plus intelligents ou patients ne suffit pas toujours quand on veut vous faire la peau.

    Au-delà de l’illégalité totale de l’action israélienne, et si l’on veut bien se donner la peine de raisonner avec un minimum de bon sens, chacun reconnaitra qu’il y a un vice de forme et de fond dans le narratif israélien entonné en chœur en Europe et à Washington. Au-delà du risque évident de prolifération régionale, que personne ne souhaite (notamment pas la Russie ou la Chine), un Iran accédant au rang de puissance nucléaire militaire, ce qu’il ne revendique d’ailleurs pas, n’est pas une menace existentielle pour Israël qui est à ce jour la seule puissance nucléaire de la région. C’est Téhéran qui dans les faits, est menacé existentiellement par Israël, non l’inverse. Or, la puissance nucléaire est une arme de non-emploi qui permet d’éviter la montée aux extrêmes, précisément par l’équilibre dissuasif de la terreur face au risque d’annihilation mutuelle que son acquisition instaure automatiquement. Le régime de Téhéran n’est pas plus irrationnel ou suicidaire que celui d’Israël. En conséquence, l’acquisition du statut de puissance nucléaire militaire aurait pour effet de sanctuariser ipso facto le territoire de la République islamique et d’empêcher Israël de pouvoir désormais surclasser l’Iran et se risquer de nouveau à toute offensive d’ampleur. C’est précisément cet équilibre que B Netanyahu veut empêcher. Car il faut bien reconnaitre que ce que l’on appelle depuis des décennies « l’équilibre stratégique au Moyen-Orient » est de fait un déséquilibre flagrant au profit exclusif d’Israël, puisque l’État hébreu est, dans la région, l’unique puissance nucléaire non avouée, non inspectée, non signataire – contrairement à l’Iran – du TNP donc non soumise aux inspections de l’AIEA. L’objectif israélien est donc d’empêcher ce rééquilibrage mais aussi tout accord sur le nucléaire civil, toute normalisation des relations économiques et politiques de l’Iran avec les États-Unis ou l’Europe et de forcer un changement de régime en Iran pendant qu’il le peut encore, pour y installer un pouvoir sous contrôle occidental permettant son accès au marché iranien et l’accaparement des richesses énergétiques, industrielles et technologiques de ce grand pays.

    Le gouvernement de B. Netanyahu depuis des décennies nourrit donc un lobbying intense en ce sens et la focalisation sur la menace militaire iranienne vis-à-vis de l’État hébreu vise à finir par légitimer officieusement des frappes présentées comme « vitales » pour la sécurité d’Israël, frappes devant être appuyées indirectement puis directement par Washington. Au risque d’entrainer le monde dans une escalade gravissime. Depuis la destruction en avril dernier du consulat iranien à Damas, cette campagne de provocations s’est très largement intensifiée et vient d’arriver à ses fins.

    D. Trump cautionne-t-il pleinement cette stratégie portée par le Deep State américain et les néo-conservateurs qui fourmillent toujours autour de lui et ne rêvent que d’une guerre perpétuelle pouvant permettre selon eux la survie de l’hégémonisme américain ?

    Si oui, les pourparlers en cours depuis deux mois n’auront été qu’une mascarade, et toutes les contorsions présidentielles actuelles (j’ai essayé de dissuader Bibi, j’ai été prévenu mais je n’ai rien fait, les Iraniens peuvent encore négocier et renoncer à tout programme nucléaire et puissance balistique ou mourir sous les bombes, etc..) visent à prétendre rechigner à une implication militaire directe pour rapidement se déclarer « obligé » de voler au secours d’Israël face aux représailles destructrices de Téhéran. En ce cas, Donald Trump aura peut-être sauvé ses élections de mi- mandat, mais aussi ruiné toute sa crédibilité extérieure pour la fin de son second mandat. Si non, il est très urgent pour lui de reprendre la main, d’exprimer son refus total et définitif d’obéir à Israël, ce qui calmera militairement la situation très rapidement et permettrait la reprise d’un dialogue tripartite avec Pékin et Moscou.

    Le premier cas de figure semble le plus probable malheureusement, tant on sait que l’attaque initiale et l’encaissement des représailles par Tel Aviv n’a pu être possible que grâce au soutien militaire et en renseignement de Washington, comme en témoigne notamment la livraison en amont de plusieurs centaines de missiles Hellfire à guidage laser livres le 10 juin à Israël mardi dernier, juste avant les premières frappes de la nuit de jeudi.

    Enfin, si l’on regarde de plus haut encore, l’attaque contre l’Iran est aussi une attaque contre le cœur énergétique et commercial des BRICS. Le Corridor international de transport nord-sud (INSTC) reliant l’Inde et la Russie via l’Iran doit, avec d’autres infrastructures, renforcer la connectivité eurasiatique des BRICS. L’effondrement de l’Iran et sa mise sous contrôle politique américain mettraient sérieusement en péril l’intégration eurasiatique, donc les intérêts de Pékin et Moscou, les trois pays étant liés par des accords très importants et multidimensionnels.

    A minima, ne soyons pas dupes des énormités servies par des « grands » médias qui ont clairement perdu toute boussole : pas plus qu’Israël ne « rend service », comme il le prétend, au monde entier en mettant à feu et à sang l’Iran, le sort des femmes ou du peuple iranien n’est une quelconque préoccupation, tandis que celui des civils israéliens qui paient aussi de leur vie cette attaque folle est manifestement aussi passé par « pertes et profits » dans ces calculs sinistres et dangereux.

    Caroline Galactéros (Geopragma, 16 juin 2025)

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  • L'animal et la mort...

    Les éditions de La Découverte ont réédité voilà quelques mois un essai de Charles Stépanoff intitulé L'animal et la mort - Chasses, modernité et crise du sauvage.

    Charles Stépanoff est anthropologue, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et membre du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France. Il a notamment publié Voyager dans l'invisible - Techniques chamaniques de l'imagination (La Découverte, 2019).

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    " La modernité a divisé les animaux entre ceux qui sont dignes d'être protégés et aimés et ceux qui servent de matière première à l'industrie. Comment comprendre cette étrange partition entre amour protecteur et exploitation intensive ? Parce qu'elle trouble cette alternative, la chasse offre un point d'observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique.
    À partir d'une enquête immersive menée deux années durant aux confins du Perche, de la Beauce et des Yvelines, Charles Stépanoff documente l'érosion accélérée de la biodiversité rurale, l'éthique de ceux qui tuent pour se nourrir, les îlots de résistance aux politiques de modernisation, ainsi que les combats récents opposant militants animalistes et adeptes de la chasse à courre. Explorant les cosmologies populaires anciennes et les rituels néo-sauvages honorant le gibier, il fait apparaître la figure du " prédateur empathique " et les rapports paradoxaux entre chasse, protection et compassion. Dans une approche comparative, historique et ethnographique de grande ampleur, cet ouvrage éclaire d'un jour nouveau les fondements anthropologiques et écologiques de la violence exercée sur le vivant. "

     

     

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