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Métapo infos - Page 1082

  • Réflexions sur le terrorisme et sur l'Etat islamique...

    Dans un entretien donné samedi 14 novembre 2015 à Elise Blaise et Martial Bild sur le plateau de TV Libertés, Xavier Raufer est revenu sur les attentats du 13 novembre  et sur l’État Islamique qui les a commandités et revendiqués. Criminologue et spécialiste du terrorisme, Xavier Raufer est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Les nouveaux dangers planétaires - Chaos mondial, décèlement précoce (CNRS Editions, 2009), Géopolitique de la mondialisation criminelle - La face obscure de la mondialisation (PUF, 2013) et Cyber-criminologie (CNRS Editions, 2015).

     

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  • Décomposition française...

    Les éditions fayard viennent de publier un essai de Malika Sorel-Sutter intitulé Décomposition française - Comment en est-on arrivé là ?. Malika Sorel-Sutter est ancien membre du collège du Haut Conseil à l'Intégration et de sa mission Laïcité. Elle est notamment l'auteur d'Immigration, intégration: le langage de vérité (Mille et une nuits, 2011).

     

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    " La décomposition de la France est engagée. Cela ne fait plus de doute. C’est en observant le système administratif et le monde politique, de l’intérieur, que Malika Sorel a pris la mesure de la faillite de nos élites. L’auteur a dû faire le constat de la servilité, de l’incurie, de l’impéritie, du cynisme, mais aussi de la peur, et de son corollaire, le mépris de la liberté, de la liberté d’esprit.

    La pente est prise depuis trop longtemps, par les mêmes toujours au pouvoir, du renoncement à analyser les problèmes en profondeur, à reconnaître leurs erreurs et à reprendre les questions douloureuses, dont les conclusions se révèlent bien souvent déplaisantes…
    Nos élites de commandement savent pourtant exactement ce qu’il en est des difficultés inhérentes à l’immigration et à l’intégration, qui se posent d’une manière plus aiguë que jamais. Et c’est là la source majeure de la dépression collective dans laquelle les Français ne cessent de s’enfoncer.
    Dans ce livre très personnel, elle raconte les choix opérés, auxquels les Français n’auront pas été associés, qui ont conduit le pays à sa situation actuelle. "
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  • Après les attentats de Paris, une remise à plat de la diplomatie française s'impose...

     Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Labévière, cueilli sur le site Les Observateurs et consacré aux attentats de Paris comme symbole de l'échec de politique étrangère menée par notre pays au cours des dernières années... Ancien journaliste à Radio France internationale et à la Télévision suisse romande, Richard Labévière est spécialisé dans les questions de défense et de diplomatie.

     

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    Après les attentats de Paris, une remise à plat de la diplomatie française s'impose

    L'organisation « État islamique » (Dae’ch) a revendiqué, - ce samedi 14 novembre - les attentats de la veille au Bataclan, (salle de spectacle située au 50, boulevard Voltaire à Paris), dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale française et les explosions survenues aux abords du Stade de France à Saint-Denis, qui ont fait 129 morts et 352 blessés, selon un bilan provisoire. Le communiqué du groupe terroriste précise que « huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris ». D’une quarantaine de lignes, le communiqué décrit aussi le Stade de France comme un lieu où s’est déroulé un match entre « deux pays croisés » et le Bataclan comme abritant des « centaines d’idolâtres pour une fête de la perversité ».

    Un premier constat doit ramener à la dimension géopolitique de l’événement : Paris n’est pas le centre du monde... Cette nouvelle tragédie intervient après celles de Beyrouth, qui a fait une cinquantaine de victimes le 12 novembre dernier (cf Editorient de ce jour) et de Bagdad, le 13 novembre, causant la mort de 18 personnes. Quelques jours auparavant, le crash d’un avion russe dans le Sinaï, vraisemblablement causé par une valise piégée et, également revendiqué par Dae’ch, a tué l’ensemble des 224  personnes à bord, tandis qu’à Gaza et en Cisjordanie de jeunes Palestiniens tombent quotidiennement sous les balles de la soldatesque israélienne.

    Depuis près d’un an, prochetmoyen-orient.ch écrit que l’existence même,   territoriale, financière, sinon institutionnelle de Dae’ch n'est pas un fait acquis. Malgré les atermoiements et l'inefficacité d’une Coalition internationale anti-terroriste - qui a plus gesticulé et communiqué qu’effectué de véritables opérations éradicatrices -, l'état des forces de Dae’ch sur le terrain ne peut s’inscrire dans la durée. Rappelons nous l'évolution qu’a connue Al-Qaïda : dès lors qu’elle était réellement menacée par les forces américaines dans ses sanctuaires afghano-pakistanais en novembre 2001, la nébuleuse Ben Laden s’est largement délocalisée, décentralisée et redéployée avant de se remettre à frapper l’ « ennemi lointain » dans plusieurs pays européens.

    Avec la montée en puissance de l’engagement militaire russe en Syrie, Dae’ch est désormais confronté à la même évolution, subissant nombre de revers signant le début de la fin de son existence territoriale en Syrie, ainsi qu’en Irak. Partant de là, il n’est pas très étonnant de voir ainsi Dae’ch multiplier des attentats spectaculaires au Liban, en Irak, en Egypte et à Paris, destinés à montrer à l’opinion internationale qu’il conserve intact sa capacité de nuisance et d’initiative.

    Un deuxième constat ré-actualise, ce que nous écrivons dans prochetmoyen-orient.ch depuis le début, à savoir qu’on ne riposte pas efficacement au terrorisme exclusivement de manière militaire. Après les attentats de Paris, la France est-elle en guerre, comme le martèle le premier Ministre Manuel Valls ? Attention au contre-sens : la guerre, le recours à la force est l'ultime moyen pour créer les conditions d'un règlement d'un différend entre des Etats, quand celui ci n'a pas été obtenu par des moyens pacifiques. Or Dae'ch  n'est ni un Etat ni une armée et aucune négociation n'est possible  avec lui. Sans doute l’option militaire est elle un pis aller et peut elle servir   à gagner du temps, mais en l'occurrence le recours aux forces armées ne saurait mettre fin au phénomène terroriste ni réussir à en éradiquer durablement les causes et les logiques. Faire la guerre au terrorisme ? Le terrorisme n’est pas une substance mais un mode opératoire. On ne fait pas la guerre à un modus operandi, mais sans doute faut-il agir contre des groupes clairement identifiés. En amont, c’est clairement la tâche des services spéciaux et de renseignement ; en aval, des services de police et de justice. En amont et en aval, la diplomatie doit pouvoir jouer pleinement son rôle et on se rappelle les mots d’Hubert Védrine alors ministre des Affaires étrangères, devant l’Assemblée générale des Nations unies après les attentats du 11 septembre 2001 : « assécher le terreau du terrorisme en réglant diplomatiquement les crises des Proche et Moyen-Orient, à commencer par le conflit israélo-palestinien… » 

    Un troisième constat éclaire crûment les multiples contradictions de la politique étrangère française.  En fermant l’ambassade de France à Damas - le 6 mars 2012 -, Alain Juppé alors ministre des Affaires étrangères, a pris une décision stupide et contraire aux principes fondamentaux  de l'action diplomatique. C’est justement lorsqu’une relation bilatérale se dégrade qu’il faut, au contraire, chercher à maintenir un dialogue même a minima avec l’adversaire , notamment par l’entremise des services spéciaux, et ce pour préserver l'avenir. En fermant les services de la représentation française de la rue Ata al-Ayyoubi de Damas, Paris se privait, hélas, d’une coopération des espions syriens dont les renseignements avaient pourtant  servi, entre autres,  à empêcher un attentat majeur à Nancy entre les deux tours de l’élection présidentielle française de 2007.

    En prenant fait et cause pour les dit -« révolutionnaires » contre le gouvernement syrien légal, la diplomatie française sortait de sa tradition gaullo-mitterrandienne de médiation et d’interposition, et marquait l'engagement de  notre pays  comme l’une des parties liées à un conflit, dont il était pourtant évident qu’il évoluerait en guerre civilo-régionale généralisée.

    Plutôt que de rectifier le tir du gouvernement précédent, Laurent Fabius forçait le trait en proclamant que « Bachar al-Assad n’a pas le droit d’être sur terre ». D’une « politique arabe » héritée de quarante ans d’investissement diplomatique continu, Paris basculait dans une « diplomatie sunnite de la France », essentiellement motivée par des contrats d’armements juteux à destination de l’Arabie saoudite (démocratie exemplaire comme chacun sait !) et d’autres pays du Golfe. Cette contradiction majeure de la diplomatie française fut soulignée par le président Abdelaziz Bouteflika lors de la visite d’Etat de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Celui-là posa cette simple question à son homologue français : comment pouvez-vous simultanément faire la guerre aux jihadistes dans le sahel alors que vous les aidez en Syrie ?...

    Un quatrième constat concerne les différentes couches d’un « mal français » composite et récurrent. Le 27 octobre 2005, des émeutes dans les banlieues françaises et leur cortège de violences urbaines, ont débuté à Clichy-sous-Bois à la suite de la mort de deux adolescents alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrôle de police. Ces révoltes devaient ensuite s’étendre à un grand nombre de banlieues, fortement touchées par le chômage, le trafic de drogue, d’armes et la prostitution. L'état d'urgence fut déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de trois semaines consécutives, donnant de la France une image inquiétante de pays en quasi-guerre civile. Résultat de la brillante politique de la ville menée depuis des décennies par nos gouvernements successifs, cette déglingue sociale a fait l’objet de moult réunions et colloques sans trouver de réponses pertinentes et durables.

    Même constat sur la situation carcérale lorsqu’on sait depuis plusieurs années que le recrutement de jihadistes s’effectuent largement dans nos prisons. Pourquoi et comment les auteurs des attentats de janvier 2015 ont-ils pu rencontrer – en prison – et y nouer une relation suivie avec Djamel Beghal, l’un des cadres français d’Al-Qaïda ? Quant à l’école de la république, voilà aussi plusieurs décennies qu’on se gratte la tête en se demandant pourquoi elle fabrique de moins en moins de citoyens fiers d'appartenir à une République laïque, pluraliste et démocratique… Ajoutées à ce mille-feuille de crises récurrentes, symptomatique d’un effritement du lien, sinon du contrat social français, les dérives des médias   audiovisuels comme de la presse française constituent  un cinquième problème, voire un facteur de confusion, d’incompréhension et d’égarement idéologique.

    En janvier dernier, se proclamant « Je suis Charlie », des millions d’anonymes - de « zombies », pour reprendre l’expression heureuse du démographe Emmanuel Todd -, estimaient défendre le pluralisme et la liberté d’expression si chers à notre vieille démocratie-témoin tellement soucieuse des droits humains. Or, et bien avant les derniers attentats de Paris, on assiste à un déferlement en  continu d’une propagande unidimensionnelle et dominante qu’on peut qualifier de « néo-conservatrice »  donnant la parole quasi exclusivement à quelques soi disant experts peu recommandables dont on évite de s'interroger sur les antécédents et les bailleurs de fonds...

    Cette idéologie dominante, cette absence de débat critique et d'expertise fondée sur une réelle connaissance du terrain, font pleinement partie du problème et contribuent aussi à nourrir le jihadisme européen. Elle conforte aussi les options moralisantes d’une diplomatie française, axée sur l'immédiateté, rivée aux sondages d’opinions et au service des copinages et des passations de marchés d’armements ! En décrétant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans Bachar al-Assad », François Hollande prétend apporter, sinon imposer nos « valeurs » au peuple syrien ! Que ne le fait-il pas pour l'Arabie Saoudite ? Au-delà de cette posture néo-coloniale se parant des plumes du « devoir d’ingérence », cher aux « idiots utiles » de l’idéologie dominante, le président de la République française réitère la vieille politique de la canonnière et du « regime change » qui a échoué partout : en Afghanistan, en Irak, en Libye et au Yémen... ! Quelle arrogance de la France et quelle incompétence de nos élites et de nos medias  qui ne savent pas tirer le moindre enseignment de l'histoire!           

    Alors que faire ? D’abord remettre à plat notre politique étrangère et le calendrier de ses priorités, en travaillant avec tous les pays susceptibles de lutter efficacement contre Dae’ch, à commencer par la Russie, l’Iran et… la Syrie. Dans cette perspective, la vieille option française d’une « conférence régionale-globale », centrée sur le règlement de l’ensemble des crises proche et moyen-orientales, reprend toute sa pertinence. La Feuille de route internationale (sur laquelle s’accordent désormais Washington et Moscou) doit remanier un calendrier devant impérativement privilégier un objectif opérationnel clair et simple : la neutralisation de Dae’ch. Face à une telle évidence, cessons de mettre la charrue avant les bœufs en proclamant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans » ou « avec » un tel ou tel autre… L’avenir politique de la Syrie est, avant tout l’affaire des Syriens eux-mêmes et ils ne pourront se prononcer que lorsque la situation militaire et sécuritaire garantira durablement l’unité et la souveraineté territoriale de leur pays.

    Dans la perspective d’un temps plus long, il s’agit de mettre en œuvre, dans les pays directement confrontés aux guerres civiles et régionales, comme dans les pays européens qui leur servent à la fois de déversoirs et de réservoirs, des programmes lourds susceptibles d’endiguer la décomposition sociale et étatique. Répétons : les bombardements ne peuvent avoir d'effet sur les causes profondes du terrorisme. Ces interventions militaires servent seulement à gagner du temps… un temps nécessaire sans doute  à l’ouverture sérieuse et déterminée de ces énormes chantiers diplomatiques, économiques, sociaux, culturels et politiques…      

    Richard Labévière (Les Observateurs, 15 novembre 2015)

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  • Au fond de la couche gazeuse...

    Les éditions Fario viennent de publier Au fond de la couche gazeuse 2011-2015, un essai sous forme de chronique, de Baudoin de Bodinat, sur l'effondrement du monde moderne. Baudoin de Bodinat est l'auteur d'un ouvrage marquant intitulé La vie sur terre (Encyclopédie des nuisances, 1996 et 1999).

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    " Comme on s’informe des mœurs et usages d’une colonie animale en observant à bonne distance ses foyers d’attroupement, ses circulations saisonnières, ses activités significatives, il est indispensable d’examiner l’état actuel de la collectivité humaine et l’esprit qui l’anime en tâchant de se projeter, autant que possible, en dehors ou au-delà de ce « Dôme » d’ondes électromagnétiques qui la retient captive (à plus de sept milliards se gênant d’être entassés là sans issue). Et tout autant d’essayer de saisir ce qui se tient comme pensées et sensations frustres derrière l’expression neurasthénique de ceux que l’Âge numérique a assujetti à ses écrans.
    Des observations, des relevés sur le motif ou encore des sondages pensifs dans ce qui subsiste d’âme ont été recueillis au cours des années 2011 à 2015 du calendrier grégorien. Quelques saisons après la publication de La Vie sur Terre donc, au cours desquelles le bruit de cataracte au loin s’est amplifié sensiblement au milieu des crues et dévastations physicochimiques, des foules déplacées au gré des pénuries et massacres, des frustrations exacerbées, des pandémies et de la peur qu’elles entretiennent sous l’œil des engins aéronautiques et des caméras de surveillance un peu partout.
    Un défaut généralisé d’attention à tout ce que l’opulence offre à ses victimes, les substances psychostimulantes et la pornographie comme exutoire, la mise à l’index de la nostalgie ou le dégoût des impressions obscures qui affleurent sous le vernis de l’excitation intensive sont devenues l’apanage de ces Nibelungen des temps de la fin, prêts à se jeter, entraînant avec eux tout l’or de la vie, dans les brasiers de la dernière techno-party mondiale où ils feront les figurants. "

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  • Forum de la dissidence !...

    Samedi 21 novembre 2015, à Paris, la Fondation Polémia organise le 1er Forum de la dissidence à la salle CAP 15, 13 quai de Grenelle, de 13 heures 30 à 19 heures.

    Vous pourrez y entendre de nombreux intervenants, dont Jean-Yves Le Gallou, Robert Ménard, Renaud Camus, Julien Rochedy, Béatrice Bourges, Michel Geoffroy, Gabriel Robin et Charlotte d'Ornellas...

    Plusieurs stands de vente de livres ou de revues seront également à votre disposition.

    Vous pouvez réserver une place sur le service de billetterie : Forum de la dissidence

     

     

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    Au programme :

    13h30/14h : Accueil

    14h/14h15 : Introduction

    « 1789/1914/1945/1968 La fin du vieux monde : vers de nouveaux cycles ? »

    Par Jean-Yves Le Gallou

    Tables rondes animées par Philippe Christèle (Polémia) et Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire)

    14h15/15h30 : La dissidence sur les valeurs

    Présentation de la vidéo « Etre française ».

    « L’épuisement de Mai-68 et le retour des permanences anthropologiques »

    Par Béatrice Bourges, Thibaud Gibelin (Génération 2013, Institut ILIADE), Charlotte d’Ornellas (Génération 2013, Boulevard Voltaire, TV Libertés), Gabriel Robin (Génération 2013, Boulevard Voltaire)

    15h30/15h45 : La dissidence en librairie

    « Contre le Système : des idées venues d’ailleurs… », diaporama présenté par Claire Chardon (Génération 2013)

    16h15/17h : L’art de la dissidence

    Robert Ménard

    17h/17h30: Pause.

    Découverte des stands et séance de dédicaces des auteurs invités.

    17h30/18h30 : La dissidence sur l’identité

    Présentation de la vidéo : « Etre français »

    « Grand Remplacement et réveil des identités »

    Renaud Camus, Julien Rochedy (Génération 2013, ancien directeur du FNJ), Damien Rieu (Génération 2013, ancien porte-parole de GI).

    18h30/19h00 : Conclusion

    « Année 2015, année radicale »

    Par Michel Geoffroy

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  • Peut-on éradiquer l'islamisme en france ?....

    Nous reproduisons ci-dessous les propositions du groupe de haut-fonctionnaires Plessis, cueillies sur le Figaro Vox, pour une politique ferme d'éradication de l'islamisme en France...

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    Islamisme : les propositions choc d'un groupe de hauts fonctionnaires

    Après les nouveaux attentats qui viennent de frapper la France, il est vital de revenir avec lucidité sur les graves menaces qui pèsent sur notre société et notre peuple. Depuis les attaques de janvier, un grand nombre d'analyses plus ou moins judicieuses avaient été publiées, de l'atrabilaire Qui est Charlie? (1) d'Emmanuel Todd, au subtil Situation de la France (2) de Pierre Manent.

    Le slogan majeur avait alors été «pas d'amalgame», sous-entendu entre l'islam et les terroristes. La situation présente invalide brutalement cet artifice de communication. Admettons que la raison d'Etat pousse les dirigeants à fermer les yeux sur certaines situations dont l'énoncé même pourrait remettre en cause certaines de leurs politiques. Les attentats du 13 novembre nous montrent que cette posture empêche de lutter efficacement contre des menaces pourtant bien identifiées. Il n'y a que des politiques aveugles ou craintifs et des médias tenants du politiquement correct pour affirmer qu'il n'y a pas de problème de l'islam en France, comme ailleurs. Les responsables religieux et les intellectuels musulmans (3) les plus avisés et les plus honnêtes le reconnaissent .

    Certes, porter la parole publique en ces temps troublés est difficile. Mais nier les problèmes, c'est en créer d'autres, plus vastes, plus graves, voire insolubles. Après les attentats de Charlie Hebdo, le président de la République avait sans doute raison lorsqu'il voulait éviter la stigmatisation injuste et la confrontation de nos concitoyens, mais il aurait tort d'affirmer de nouveau que les assassins, comme ceux de Charlie Hebdo «n'ont rien à voir avec l'islam» (4) . Et doublement tort, d'abord parce que cette parole présidentielle ne porte pas auprès d'une population qui vit, au quotidien, frictions et incompréhensions et, ensuite, parce que les meurtriers de janvier et de novembre, s'ils ne sont pas l'islam de France ont bien à voir avec lui. Et cet islam de France peine à se dégager des dérives que connaît l'islam dans trop de pays. Essayons d'y voir clair et de dégager quelques points.

    Premier point: l'islam de France est très largement sunnite. Ce qui induit au moins trois difficultés.

    Idéologiquement le sunnisme est aujourd'hui travaillé par des tendances dures et rétrogrades qui ont peu à peu pris l'ascendant sur les autres courants. Abdennour Bidar, Malek Chebel et quelques autres peuvent forcer notre estime en appelant à un islam des Lumières, dont il faudrait creuser s'il est théologiquement possible. En tout état de cause, ils ne pèsent tien auprès de la masse sunnite.

    Politiquement, le sunnisme, dans le monde en général et en France en particulier, est travaillé par les influences extérieures toutes plus dangereuses les unes que les autres. Algériens, Saoudiens, Qataris, Turcs, Marocains, dans une moindre mesure Egyptiens, tentent tous de contrôler via leur argent, leurs imams ou leur capital religieux (lieux saints, aura, institutions…) une large part du marché des biens du salut islamique en France et ailleurs. Or, ce sont aussi des Etats, qui jouent leurs partitions destinées à accroître leur pouvoir et leur influence sur le grand échiquier mondial ; la France en est une case essentielle, notamment en raison de son rôle en Europe.

    Organiquement, le sunnisme est peu structuré et permet à toutes sortes de groupes, ou d'individus, de dessiner les contours de leur islam et de leur djihad. C'est d'autant plus fâcheux que n'importe quel lecteur du Coran en aura découvert les contradictions qui peuvent justifier bien des interprétations dont celles, très nombreuses, qui recèlent d'importantes potentialités de violence.

    Deuxième point: l'islam de France est confronté à une radicalisation de ses jeunes. Il est d'abord essentiellement la religion de citoyens ou d'immigrés issus de pays anciennement colonisés par la France. Si l'ancienne génération a largement tourné la page, il n'en va pas de même des nouvelles. Leur situation sociologique, éducative et culturelle, conjuguée à l'instrumentalisation de l'Histoire par certains Etats, comme l'Algérie, ou encore aux propos irresponsables de spécialistes de la repentance, réactive sans cesse des relations psychologiques difficiles et une mentalité d'exploités en révolte. Ne voit-on pas jusqu'à l'avocat de l'un des ex-complices d'Amedy Coulibaly le présenter comme une victime révulsée par les exactions de la police? Peu importe que ces jeunes soient nourris au biberon de l'enseignement gratuit français, des allocations sociales françaises, hébergés dans des logements sociaux, certes parfois dégradés, mais fort peu onéreux grâce à l'effort financier français. Ils ne se perçoivent pas comme Français, mais parfois même comme anti-Français. Une part non négligeable d'entre eux a touché à la délinquance qu'ils ne vivent pas tant comme l'entrée en criminalité que comme l'inévitable opposition à des institutions dont une large part des médias et médiateurs de toutes sortes leur serinent à longueur de journée qu'elles sont injustes. Ceux-là sont habitués à la police et à nos tribunaux. Ils les détestent, mais n'en ont plus peur tant la réponse pénale est devenue risible depuis vingt ans.

    Troisième point: l'islam de France baigne dans l'un des pays les plus laïcs d'Europe! Non seulement l'Etat français s'est longtemps révélé incapable de comprendre la question religieuse par une sorte de cécité institutionnelle largement partagée par certaines «élites», mais ce laïcisme, souvent porté par la gauche, a aussi eu pour effet la fragilisation de la confession majoritaire en France, le catholicisme, et s'est trop souvent traduit par une agressivité à l'égard du christianisme en général. Les uns et les autres, catholiques compris -et parfois catholiques en tête- ont soigneusement appris que le christianisme ne devait plus structurer l'univers mental des Français, niant de ce fait son rôle essentiel dans la constitution de notre civilisation dans le passé et dans la conservation de ses valeurs dans l'avenir. Nos concitoyens ont souvent perdu de vue leur identité religieuse et n'ont plus pour horizon qu'un vague humani(tari)sme, certes issu d'un christianisme éthique dégradé, mais encombré d'un anticléricalisme culturel qui ne lui permet guère d'apercevoir les forces de régénération œuvrant au cœur du christianisme.

    Dans une économie en crise, un pays à «l'identité malheureuse», qui ne croit plus en grand-chose, a bien peu à offrir à des jeunes en quête de références: des centres commerciaux? Le mariage homosexuel et la GPA? Des plugs devant le ministère de la justice? Au fond, d'une certaine façon, le problème de l'islam de France est aussi celui du christianisme en France: trop peu levain dans une pâte trop lourde. Un christianisme trop absent et qui a admis un peu vite son élimination de la scène publique.

    Ces trois séries de problèmes dessinent les contours d'une politique visant à éradiquer l'islamisme en France qui pourrait comporter quelques axes.

    1er axe: trancher les relations d'influence/allégeance entre l'islam de France et certains pays arabes. Les choses sont, au fond, assez simples: notre pays ne doit plus tolérer la présence sur son sol d'imams étrangers, officiels ou officieux, qui développent des thèses qui, de près ou de loin, vont à l'encontre de nos valeurs ou de la tranquillité publique. Il s'agit donc de disposer des moyens juridiques d'expulser les responsables à la moindre suspicion. Il s'agit aussi d'interdire et de réprimer très sévèrement tout financement par l'étranger. Cela suppose également de rompre les relations financières douteuses avec certains pays, tel le Qatar qui investit massivement dans l'économie française et dans les banlieues. Cela suppose enfin de reconsidérer nos relations avec des pays qui jouent un rôle trouble et foulent aux pieds nos valeurs, tels que l'Arabie Saoudite.

    2ème axe: conforter les courants modérés au sein de l'islam, ce qui signifie, les aider à s'organiser et leur confier les clés de l'enseignement, du prêche et de l'exégèse dans notre pays. Ce qui signifie, à l'inverse, priver les radicaux de tout lieu d'expression. Concrètement, cela suppose d'interdire, au moins pour un temps, tout enseignement coranique par des personnes non agréées et contrôlées par l'Etat, d'interdire tout prêche, spécialement en langue étrangère, non visé par les autorités et d'expulser ou de condamner les réfractaires, d'interdire de la même façon les livres et publications internet suspects, de mettre sous tutelle les lieux de culte musulman ou a minima de les contrôler sérieusement.

    3ème axe: achever l'organisation de l'islam de France. La création du CFCM était un pas… qui n'a pas suffi. Comme le proposait Malek Chebel, il faut un grand mufti de la République et la mise en place d'une organisation interne de l'islam sunnite. L'Etat peut y aider en ne tolérant l'existence que d'imams formés à ses écoles, et agréés par ses soins, en n'acceptant l'administration des lieux de culte que par des associations elles aussi contrôlées et dûment habilitées, en tout cas qui ne soient pas confiées aux plus extrémistes. Et il est indispensable que l'ensemble des responsables musulmans condamnent sans ambigüité non seulement ces actes terroristes, mais aussi, les organisations islamo-fascistes et leurs membres de l'EI, du front Al-Nosra et assimilés.

    4ème axe: lutter contre la radicalisation de manière radicale. L'identification a fait des progrès mais ne suffit pas. L'échange de données avec nos partenaires doit s'intensifier. L'isolement des détenus islamistes doit devenir une réalité, isolement des autres détenus, mais aussi isolement entre eux. Les étrangers doivent être expulsés et les doubles nationaux déchus de leur nationalité puis expulsés. Plus généralement, les délinquants doivent sentir la force de l'Etat dont la répression pénale doit être très sévère. Cela devrait être, en particulier à l'égard du trafic de stupéfiants, dont certains n'ont toujours pas compris qu'il finançait, pour une part, le terrorisme et, d'autre part, qu'il était poreux avec les milieux radicalisés. Enfin, il n'est plus tolérable qu'en France des salafistes, puissent fréquenter des mosquées salafistes et écouter des prêches violents sans autre intervention des pouvoirs publics qu'une surveillance par les services de renseignement. Lorsqu'ils sont étrangers, ces extrémistes doivent être massivement expulsés, à titre préventif, pour raison d'ordre public.

    5ème axe: maîtriser les flux migratoires. La dynamique démographique de la population musulmane en France, entretenue notamment par une immigration massive en provenance de pays à majorité musulmane, n'est pas de nature à faciliter la mise en place d'une cohabitation durable et harmonieuse entre les différentes composantes de la société. Du reste, l'absence de statistiques précises en la matière pourrait masquer un accroissement beaucoup plus significatif qu'on ne le pense généralement. La question de l'islam en France est ainsi étroitement liée à la maîtrise des flux migratoires, réguliers et irréguliers. Nous renvoyons pour plus de détails à notre précédent article , s'agissant notamment de l'indispensable contrôle effectif et rigoureux des frontières.

    6ème axe: le plus difficile, envisager de manière différente les religions. Le combat idéologique face à l'islamisme ne peut embrasser qu'un nombre limité d'options, toutes aussi complexes dans notre pays traversé de contradictions. La première option serait de réactiver un laïcisme sourcilleux qui fut celui des radicaux du début du XXème siècle, mais la gauche et ses élites terranovesques ont déserté ce combat. L'actuel premier ministre peut bien prétendre le ranimer (5) , mais, paraphrasant François Mitterrand face à Jacques Chaban-Delmas, on est tenté de lui répondre: «Quand je vous regarde, je ne doute pas de votre sincérité, mais quand je regarde votre majorité, je doute de votre réussite»(6) . Le risque existe au surplus que cette lutte se déchaîne encore et avant tout contre le catholicisme, plus tendre et tolérant (voir la «crise» des crèches avant Noël qui, avec le recul, montre à quel point les «libres penseurs» se sont trompés d'adversaires, par facilité et sans doute aussi par lâcheté), que contre un islam volontiers chatouilleux. Sur le fond, par ailleurs, ce combat a-t-il des chances d'être efficace et est-il même souhaitable? L'effacement du religieux est une part du problème. Faut-il creuser davantage le fossé entre des peuples avides de sens et leurs institutions?

    La seconde option serait d'accepter une nouvelle place des religions dans notre société de façon à en apaiser les relations et à franciser l'islam. A moins d'accepter l'islamisation de notre pays, cette option doit consister aussi à renforcer le christianisme pour équilibrer la situation et la résistance naturelle à l'islam, réactiver le fond éthico-philosophique qui fait le soubassement de nos valeurs républicaines et qui est profondément chrétien. Cela passe par un nouveau dialogue avec les institutions chrétiennes. Cela suppose une nouvelle réflexion sur la présentation du fait chrétien et de son impact sur la France, l'Europe et l'Occident notamment dans les programmes scolaires, les manuels, à l'inverse de la mise en valeur actuelle de l'islam au détriment du christianisme. Franciser l'islam cela passe aussi par une politique claire en matière de symbolique: pas de burqa, ni de qamis afghan sur le territoire national, pas de voile, pas de prières publiques, pas de mosquée ostentatoire et l'application scrupuleuse de nos lois, par exemple en matière de polygamie. Côté christianisme, les institutions nationales et locales doivent ranger au rayon des vieilleries les oripeaux du laïcisme d'antan, peut-être avec regret, mais «comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages» (7) .

    Non seulement une telle évolution pourrait bien rassurer nombre de nos concitoyens mais aussi attirer une part de la jeunesse d'origine immigrée. Mais ce n'est pas le seul enjeu: notre société doit inspirer le respect, retrouver des valeurs fortes et se libérer d'un consumérisme et d'un libertarisme débridés. Le Gouvernement est-il en capacité d'y contribuer? Sa gestion du mariage homosexuel, l'insistance renouvelée du ministre de la Justice sur la PMA au profit des lesbiennes, démontre qu'un certain establishment n'a rien compris aux évolutions profondes de notre société.

    Voilà bien une des racines de l'absence de résolution du problème de l'islam en France depuis des années et des inquiétudes que nous pouvons nourrir pour l'avenir: nos «intelligentsias» parisiennes sont trop libertaires, tout à la fois pour brider les forces de désordre et pour donner, notamment à nos jeunes, une espérance qui dépasse le matérialisme. Elles sont encore trop laïcardes pour s'appuyer sur le catholicisme honni et dont elles font encore leur principal adversaire, comme autrefois les politiques français qui s'aveuglèrent au point de ne vouloir détruire que l'Autriche et de laisser croître la Prusse. Qui sera capable de se saisir du problème?

    Groupe Plessis (FigaroVox, 16 novembre 2015)

    Notes :

    1 - Qui est Charlie? Sociologie d'une crise religieuse, Seuil, 2015.

    2 - Situation de la France, Desclée de Brouwer,‎ 2015

    3 - «Des intellectuels de confession musulmane appellent à une «révolution» dans l'islam», Le Figaro, 14 janvier 2015.

    4 - Adresse à la Nation à la suite des évènements des 7 et 8 janvier 2015, «Ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n'ont rien à voir avec la religion musulmane.»

    5 - Discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale en hommage aux victimes des attentats, 13 janvier 2015.

    6 - En réaction au discours de politique de politique générale de Jacques Chaban-Delmas, en 1969.

    7 - Charles de Gaulle, allocution télévisée du 14 juin 1960 «Il est tout à fait naturel que l'on ressente la nostalgie de ce qui était l'Empire, comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages.»

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