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totalitarisme - Page 6

  • Ernst Nolte et les fondements historiques du national-socialisme...

    Les éditions Desclée de Brouwer viennent de rééditer un ouvrage d'Ernst Nolte, désormais classique, Les fondements historiques du national-socialisme, dans une nouvelle traduction assurée par Philippe Baillet. Historien et philosophe, élève d'Heidegger, Ernst Nolte a étudié le phénomène totalitaire à travers le bolchévisme, le fascisme et le nazisme. Il est notamment l'auteur du Fascisme dans son époque (Bouquins, 2008) et de La guerre civile européenne 1917-1945 (Perrin, 2011), ouvrage important qui a suscité de très vifs débats lors de sa parution.

     

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    " Auteur de livres célèbres sur les guerres mondiales, civiles et idéologiques du xxe siècle, Ernst Nolte tente ici de caractériser et de définir les fondements historiques du national-socialisme. Il démontre que ni Hitler ni son mouvement ne peuvent être pensés comme un phénomène simplement « produit » par les circonstances, même exceptionnelles, au sein desquelles ils sont apparus et ont pu prendre les aspects que nous leur connaissons.
    Selon Nolte, le plus grand danger historiographique consiste à réinterpréter les circonstances de départ à la lumière de leur point d'arrivée. Il renverse l'analyse et tourne son attention vers les racines de tous les thèmes idéologiques et historico-politiques qui se sont nourris, avec une efficacité et une virulence extraordinaires, de ces circonstances. La diffusion dans la société (pas uniquement allemande) de l'antisémitisme, du darwinisme social, du nationalisme à base raciale et du bolchevisme ; leur nature idéologique ; leur déformation ultérieure dans l'idéologie de Mein Kampf, etc. : tels sont les grands thèmes d'un ouvrage où se déploie l'analyse noltienne des fondements du national-socialisme. "
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  • Un fonctionnaire de la Grande Terreur...

    Les éditions Gallimard viennent de publier une étude biographique signée par Alexeï Pavlioukov et intitulée Le fonctionnaire de la Grande Terreur : Nikolaï Iejov. Alexeï Pavlioukov est chercheur à l'institut de sociologie de l'académie des sciences de Russie.

     

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    " Le nom de Iejov, ministre du NKVD, la police politique soviétique, est associé pour toujours au moment le plus sinistre de l’histoire russe, celui de la Grande Terreur (1937-1938) et de ses millions de victimes.
    Alexeï Pavlioukov a eu accès aux archives centrales du FSB (les services de police politique), habituellement fermées aux chercheurs, et en particulier aux dossiers d’instruction de Iejov lui-même et de ses plus proches collaborateurs, quand ils furent à leur tour arrêtés. Cherchant à se disculper, tous racontèrent dans le détail comment la machine avait été mise en marche sur ordre de Staline, et comment elle avait fonctionné pendant un peu moins de deux ans avec ses quotas de victimes planifiés.
    Iejov, personnalité banale, sinon falote, apprenti tailleur, soldat adhérant pendant la révolution au parti bolchevik dont il devient un fonctionnaire, s’élève peu à peu à l’intérieur de l’appareil grâce à une vertu que très vite relèvent ses chefs : l'aptitude à exécuter coûte que coûte les ordres reçus, sans états d’âme autres que la promesse d’une promotion. Petit, timide, piètre orateur, inculte, il serait probablement depuis longtemps oublié s’il était resté un homme de l’appareil du parti responsable des cadres et n'avait pas été, par la volonté de Staline, appelé à s’occuper de la police politique.Le lecteur suit pas à pas cette ascension, puis la chute quand Staline décide de mettre fin à la Grande Terreur et de se débarrasser de ses exécutants.
    Iejov fut un rouage essentiel de la Grande Terreur ; sa biographie est en réalité celle d’un système avec la part de hasards, de rencontres, d’opportunités de carrière, de logique bureaucratique et d’effets sanguinaires, dictés tant par l’aveuglement idéologique que par les circonstances d’une réalité qui échappe aux plans et se montre rétive aux programmes. C’est, somme toute, la biographie scrupuleuse d’une criminalité de bureau. "

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  • Quand on sonne les cloches à Richard Millet...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Brighelli, cueilli sur son blog Bonnet d'âne et consacré au dernier épisode en date de la chasse à l'homme lancée par la bien-pensance contre l'écrivain Richard Millet...

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    Quand on sonne les cloches à Richard Millet, ce n’est pas l’angélus !

    De Richard Millet, je ne sais pas grand-chose. Nous fîmes une émission ensemble chez Ardisson en 2005, je venais de sortir la Fabrique du crétin, et lui le Goût des femmes laides — un joli roman fort bien écrit sur un sujet somme toute assez peu labouré, sinon par Brassens dans une chanson moins connue que d’autres.
    Puis il a disparu de mon radar jusqu’en 2012. Cette année-là, il publiait Langue fantôme, un pamphlet sur l’état assez peu littéraire de la langue littéraire actuellement en usage en France, suivi d’un (très court) Eloge d’Anders Breivik, éloge paradoxal qui lui servait de prétexte à fustiger cette Europe ouverte à toutes les migrations. Et non, comme ont voulu le croire tous ceux qui ne l’avaient pas lu, à célébrer le tueur norvégien.
    Emoi dans Boboland ! Annie Ernaux se fendit aussitôt dans le Monde d’une tribune-pétition, co-signée par une foule d’écrivains connus (Le Clézio, dont Millet cultive une sainte horreur depuis vilaine lurette) et inconnus (tous les autres) réclamant la tête de l’imprécateur de ce vivre-ensemble que la rue de Grenelle, à la même époque, érigeait opportunément en totem de l’Education. Millet, qui vivait essentiellement d’un poste de lecteur chez Gallimard (à qui il a tout de même permis d’obtenir le Goncourt au moins en deux occasions, pour les Bienveillantes et pour l’Art français de la guerre) se trouva fragilisé, marginalisé, et confiné dans une léproserie. En attendant le prochain faux-pas qui permettrait de lui coller douze balles dans la peau et la tête dans la lunette de la Veuve.
    Du coup, je m’étais intéressé aux écrits polémiques de ce garçon un peu trop chrétien pour moi, qui se la joue « hanté pénultième » selon le joli mot d’un critique, mais qui dit des choses justes sur l’état actuel de la littérature française (pas très loin de ce qu’avaient asséné en leur temps Pierre Jourde dans la Littérature sans estomac et Jourde & Naulleau dans leur Précis de littérature du XXIème siècle) et l’apocalypse molle dans laquelle on engloutit la langue, littéraire ou non — dans une déconstruction dont j’ai moi-même analysé la chronologie, les intentions et les effets dans Voltaire ou le jihad.
    Sur ce, Millet, briguant manifestement la palme du martyre, a accumulé aux éditions Pierre-Guillaume de Roux ou Fata Morgana les petits essais assassins. Evidemment, la Bien-pensance Unique ne l’avait pas lâché, et il ne l’a pas lâchée. Ainsi, quand notre homme, dans un article publié dans la Revue littéraire et intitulé « Pourquoi la littérature française est nulle », a récemment tiré à vue le dernier livre de Maylis de Kerangal (qui ça ?), ex-signataire de la pétition Ernaud — une dame très bien du tout-Paris qui compte —, le petit peuple des écrivains en cour a supplié Antoine Gallimard de se débarrasser enfin du trublion… Tous (BHL en tête, qui ne s’en serait douté ?) ou presque tous — Sollers par exemple a intelligemment continué à dialoguer avec Millet, expliquant que « Richard Millet a eu un tort, celui de mêler à ses considérations sur la littérature des idées politiques, et des idées politiquement incorrectes. Elles ont permis à l’opinion, surtout l’opinion militante, se voulant extrêmement engagée, de l’accuser, avec des mots injurieux, d’être révisionniste et d’avoir écrit une immondice ; allant jusqu’à s’en prendre aux éditions Gallimard en s’exclamant : « Comment avez-vous pu publier une chose pareille ?! » Cette immédiateté de la réaction inquisitoriale, et je dirais même stalinienne, m’amène à dire que désormais, n’importe quelle interprétation peut avoir lieu sur des motifs « politiques » – je mets des guillemets – où on accuse d’emblée l’autre de racisme, d’ antisémitisme, etc., et je trouve que ça commence à bien faire. Pas vraiment parce que ça m’indigne « personne ne ment davantage qu’un homme indigné », a dit Nietzsche – mais parce qu’il y a une volonté d’éviter le débat de fond, c’est-à-dire ce que Richard Millet voit comme un désenchantement, un effondrement, une dévastation de la littérature, et sur quoi je suis en partie d’accord.»Pour avoir écrit ces lignes, il sera beaucoup pardonné à Sollers.
    Comme nous l’avons vu avec Kamel Daoud, la pétition-indignée-fatwa est l’actuel substitut du couteau de boucher dans le Nouveau Totalitarisme de l’Impensée-Unique. Antoine Gallimard, qui a un côté anarchiste bourgeois, avait longtemps fait le gros dos devant les hurlements des pintades. Mais bon, Mme de Kerangal est un auteur-maison, il y avait comme une déloyauté à pointer sa vacuité tout en travaillant pour la rue Sébastien-Bottin — désormais rue Gaston Gallimard…
    Aux dernières nouvelles, rapportées par Jérôme Béglé dans le Point, Millet prend la porte. Pas content, le bougre.

    Qu’on me comprenne bien.
    Comme Pierre Jourde qui a écrit sur le sujet des choses sensibles et définitives, je suis très loin de co-signer toutes les déclarations de Millet. Mais qu’un quarteron de littérateurs s’arroge le droit de demander sa tête me révulse. Que le trio infernal Louis / Lagasnerie / Eribon pense avoir le droit de dire qui doit vivre (les homos de gauche ?) et qui doit mourir (les hétéros de droite ?) me paraît symptomatique d’une époque qui faute de savoir se colleter au réel s’en remet encore une fois à l’idéologie : c’est vrai en littérature, en Education et en Economie, sans parler des Affaires étrangères. La question n’est même pas de savoir si Millet a raison de dénoncer comme il le fait l’emprise de l’Islam et le métissage — il y a dix mille manières de le dire. Le problème est qu’on lui interdise de parler — quoi qu’il dise. Qu’on lui interdise de vivre — quoi qu’il fasse. Que les petits marquis de la Gauche (je reviendrai quelque jour sur ce que le Point, il y a peu, appelait finement « la gauche Finkielkraut ») profitent bien des micro-particules de pouvoir qu’ils pensent aujourd’hui posséder. Le retour de bâton pourrait être terrible, et je ne lèverai pas le petit doigt pour leur épargner la géhenne — comme dirait Millet qui pense Bible en main, Belzébuth m’en préserve !

    Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne, 4 mars 2016)

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  • Théologie de la provocation...

    Les éditions des Syrtes viennent de publier un essai de Gérard Conio intitulé Théologie de la libération - Causes et enjeux du principe totalitaire et préfacé par Michel Onfray. Agrégé de lettres modernes et traducteur de nombreux auteurs russes et polonais, Gérard Conio a écrit sur l'art et le cinéma.

     

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    " La provocation est l'essence de la modernité. Les révolutions qui ont accouché du monde moderne ont marqué les étapes d'une décadence d'autant plus inexorable qu'elle a pris le visage du progrès. Le principe totalitaire est aussi universel que la présence en chacun de nous du «tiers inclus», à savoir l'espionnage des âmes exercé par un pouvoir inquisiteur qui s'installe à l'intérieur même des consciences. Ce principe tire son origine de la promesse du Christ de ne jamais quitter ses disciples.
    Prenant appui sur l'«affaire Azef», emblème de la provocation à la veille de la Première Guerre mondiale, déconstruisant un faux antisémite pour décrypter le mécanisme d'une intoxication de masse, guidé par Vassili Rozanov qui a posé les jalons de la «théologie de la provocation» en la mettant lui-même en pratique pour mieux en dénoncer les tenants et les aboutissants, Gérard Conio chemine à travers les grands bouleversements intellectuels de la culture russe pour dénoncer une vérité occultée : l'essence de la provocation est dans l'inversion des valeurs.
    Et les catastrophes qui ne cessent d'ébranler le monde au nom de la démocratie et des «droits humains» sont la meilleure preuve de cette mystification qui s'appuie sur les grands sentiments pour nous fermer les yeux sur des vérités que nous refusons de voir. "

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  • Une histoire mondiale du communisme...

    Les éditions Grasset viennent de publier les deux premiers tomes de l'Histoire mondiales du communisme de Thierry Wolton. Consacrés aux bourreaux et aux victimes , ils seront suivis d'un troisième tome consacré à l'héritage du communisme. Journaliste et historien, Thierry Wolton a publié de nombreux ouvrages consacré au communisme, qui n'ont pas été sans susciter des polémiques lors de leur parution, comme Le KGB en France (Grasset, 1985) ou Le Grand recrutement (Grasset, 1993).

     

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    " 1- Voici le premier récit complet de la plus grande aventure politique du XXe siècle : celle qui a porté les plus folles espérances et qui a conduit à la plus terrible catastrophe humaine de tous les temps, par sa durée et son ampleur.
    Le communisme n’a pas seulement régné sur une trentaine de pays et régi la vie de plus d’un tiers de l’humanité, il a également occupé la plupart des esprits pendant des décennies, aux quatre coins du monde. Nulle autre idéologie, nul autre système politique n’ont connu dans l’histoire une si foudroyante expansion.
    Comment expliquer ce succès, à quoi correspond-t-il, de quelle manière le communisme a-t-il triomphé, pourquoi a-t-il partout échoué, pour quelles raisons tant de vie humaines ont-elles été sacrifiées en son nom ? Seule une histoire mondiale de cette épopée permet de répondre à ces questions, de comprendre à la fois ce siècle communiste et l’héritage qu’il nous a laissé.
    D’octobre 1917 à la Révolution culturelle chinoise, de la collectivisation des campagnes à l’industrialisation menée à marche forcée, de la pénurie généralisée à la culture bâillonnée, de l’enfermement des peuples aux camps de concentration, tous les aspects de la réalité communiste, de son vécu sont ici racontés, analysés, mis en perspective. "

    " 2- La tragédie humaine à laquelle est associée l’histoire du communisme est-elle la conséquence de circonstances malheureuses  ou d’une politique délibérée ? Ce débat, récurrent depuis l’apparition du premier régime communiste en Russie, ne peut être tranché que si l’on prend en considération la dimension mondiale du système.
    Quelles que soient la géographie, l’histoire, la culture des pays où le communisme a triomphé, les mêmes méthodes ont abouti aux mêmes résultats. Ce ne sont pas les circonstances qui ont scellé le sort des peuples concernés, mais l’application d’une politique identique, quelles que soient les particularités nationales. Rien ne ressemble davantage à une victime russe qu’une victime chinoise, cubaine, coréenne ou roumaine…
    La guerre civile permanente que les régimes communistes ont menée contre leur population, pour imposer leur dogme, explique l’hécatombe sans précédent qui en a résulté. C’est en toute conscience que des dizaines de millions d’êtres humains ont été enfermés, torturés, déportés, affamés. C’est en toute conscience que des centaines de millions d’autres êtres humains ont été surveillés, exploités, endoctrinés, asservis.
    L’histoire mondiale du communisme, vue du côté des victimes, montre à quel point les utopistes parvenus au pouvoir n’ont pas davantage cherché à en finir avec les inégalités qu’ à construire la société idéale promise : c’est à l’humanité de l’homme qu’ils s’en sont pris. "

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  • Le progrès ? Point final...

    Les éditions Ovadia viennent de publier un essai de Robert Redeker intitulé Le progrès ? Point final. Philosophe, Robert Redeker, qui vit sous protection policière depuis près d'une dizaine d'années à la suite de la publication d'un texte hostile à l'islamisme, est l'auteur de plusieurs ouvrages comme Egobody (Fayard, 2010) ou Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).

     

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    " La religion du progrès – le progrès étant le second Occident, la seconde universalisation de l’Occident après le christianisme – est morte. Plus personne ne croit au Progrès, qui a pris il y a deux siècles la succession de Dieu comme objet de foi collective. Le progrès est la croyance en un accomplissent de l’humanité dans l’histoire selon une fin donnée d’avance (le bien, le vrai, le juste). Cet accomplissement est supposé avec le bonheur et la perfection de l’humanité. C’est pourquoi le progrès peut être tenu pour l’opium de l’histoire : l’idée qui occulte la réalité tout en faisant rêver, comme dans les projets de paix perpétuelle, à une illusoire et réconfortante réconciliation finale de l’humanité avec elle-même. Cette dissection du cadavre du progrès passe, en toute logique, par la radiographie des annexes du progrès : l’utopie, le totalitarisme. Comment le progrès, ce catéchisme de la raison, a-t-il pu, à la semblance du sommeil de la raison, engendrer des monstres ? La question de l’éclosion puis du trépas du progrès est en effet aussi une question politique. La société contemporaine est aux prises avec les produits de la décomposition du progrès. L’auteur de ce livre retrace la généalogie de cette foi dans le progrès, inspecte les causes de son trépas, dessine les traits d’un monde post-progressiste. Pour y parvenir, il convoque la philosophie, l’art, la sociologie et la théologie. "

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