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progressisme - Page 4

  • Face au nihilisme : retrouver notre vouloir-vivre de Nation...

    Vous pouvez ci-dessous découvrir un entretien avec Pierre le Vigan, réalisé par Edouard Chanot pour son émission Parade - Riposte, et diffusé le 4 avril 2019 sur Sputnik, dans lequel il évoque la question l'actualité du nihilisme à l'occasion de la sortie de son essai Achever le nihilisme (Sigest, 2019).

    Urbaniste, collaborateur des revues Eléments, Krisis et Perspectives libres, Pierre Le Vigan a notamment publié Inventaire de la modernité avant liquidation (Avatar, 2007), Le Front du Cachalot (Dualpha, 2009), La banlieue contre la ville (La Barque d'Or, 2011), Écrire contre la modernité (La Barque d'Or, 2012), Soudain la postmodernité (La Barque d'or, 2015), Métamorphoses de la ville - De Romulus à Le Corbusier (La Barque d'Or, 2017).

     

                                 

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  • Comment expliquer ses échecs idéologiques ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et dans lequel il montre que le progressisme dénie toute légitimité à sa contestation. Spécialiste de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018). Avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, François-Bernard Huyghe vient de publier Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019).

     

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    Les ratés du faire croire

    L’idéologie, trop vite congédiée par les partisans du « il n’y a pas d’alternative » ou de la « fin de l’Histoire » à la Fukuyama, revient et au galop. Son spectre hante l’Europe, ou, du moins, les européistes : populisme, illibéralisme, nationalisme, conspirationnisme, et autres vilains mots en isme...

    Ainsi, pour le « progressiste » (libéral, social et européen) de type macronien, tout s’explique par les fantasmes identitaires des oubliés de la mondialisation, par la puissance corruptrice des discours de haine, par les ratés de notre système d’éducation et d’intégration au nom de nos « valeurs », ... Quand il ne recourt pas tout simplement aux vieux clichés de classe, notamment à propos des Gilets jaunes : des abrutis, nourris de stéréotypes (antisémites, homophobes, anti-élites, contre la presse, les riches, les bobos, etc.) donc poussés uniquement par le ressentiment, incapables de s’organiser. Leur infériorité congénitale explique comment ils ne pensent pas bien. Voire ne pensent pas du tout.

    L’idéologique est d’abord réduit au psychologique (voire, plus ou moins consciemment, au biologique : ces gens sont tarés ou, comme le disait sans gêne Gaspard Gantzer, ils ont un petit QI). La thématique de réduction aux catégories mentales (haine, stéréotypes persistants, troubles identitaires...) s’inscrit dans la logique du mépris que nous avons évoquée (voir la série d’articles).

    On notera au passage que cette thématique du mépris (y compris face à la haine supposée des classes dangereuses) est nettement passée à gauche, alors qu’il était longtemps une marque de la droite réactionnaire la plus décomplexée. Il est mon adversaire parce qu’il est mon inférieur.

    Mais le second grand type d’explication recourt au principe de causalité diabolique. Nous l’avons exploré dans notre livre Fake news (depuis quelques jours en version « la manipulation en 2019 » actualisée et augmentée).

    Globalement une partie des élites attribue tous les événement fâcheux des deux dernière années Brexit, élection de Trump, référendum catalan, élections italiennes, demain résultat des élections au Parlement européen à une action délibérée des désinformateurs (notamment russes). Plus récemment l’affaire Benalla, la montée des Gilet jaunes ou même la mise en cause de notre pays par l’Onu pour brutalités policières : tout cela a été présenté comme le résultat d’influences étrangères. Lesquelles au fait ?
    Les Russes font figure de suspect habituels (rôle longtemps tenu par les Chinois). Mais les méchantes « sphères » sont aussi suspectes de saboter la démocratie à grands coups de mensonges numériques.

    Récemment, le Monde (8 mars 2019) a trouvé de nouveaux suspects. Comme le milliardaire américain Robert Mercer, qui, avec sa fille, et à travers le fond d’investissement Renaissance Technologies, financerait des campagnes pro Trump via les « alt-right », plus un think tank néoconservateur (Gatestone), et un journal canadien the Rebel (dont un salarié avait contribué à diffuser les Macronleaks) tout cela s’intéressant beaucoup à l’Europe et offrant parfois des contenus en français. Le journal rapproche aussi des activités du centre Horowitz connu pour ses opinions anti-islam ou du think tank Middle East Forum à la fois ultraconservateur et très pro-sioniste. Il y aurait des bourses, des financements, des vidéos en ligne, des soutiens à des activistes de droite comme Tommy Robinson aux États-Unis.
    Tout cela est sans doute vrai et, pour notre part, nous n’avons jamais douté qu’il y ait aux États-Unis de riches partisans de Trump et d’Israël qui financent des fondations, des messages en ligne ou des médias internationaux.

    De même que nous n’avons jamais douté qu’il y ait eu des milliardaires US qui aient milité contre le communisme ou pour l’Europe libérale. Nous n’avons jamais douté que George Soros ne donne des sommes considérables à des mouvements ou médias libéraux anti-Orban, anti-Trump, pro révolutions de couleur pro-UE, ou pro société ouverte. Et cela pour l’excellente raison qu’il le dit lui même et s’en vante. Pas davantage, nous ne doutons que les médias français soient pour une bonne entre les mains de 9 milliardaires qui ne sont pas trop favorables aux populistes ou aux Gilets jaunes. Ou qu’il existe des réseaux d’influence libéraux à travers la planète.

    La vraie question est : en quoi une ingérence anti-UE, anti-libérale, qu’elle soit menée par des États ou par des milliardaires pervertis, serait-elle en mesure de fausser la démocratie ? Pourquoi les « bonnes » influences laisseraient-elles de marbre les électorats populistes d’Europe et pas le contraire ? Quelle est la recette magique des méchants ? Et pourquoi la vérité serait-elle impuissante à triompher du mensonge, elle qui a à son service tant de gouvernements vertueux, de médias mainstream, d’ONG de bonne volonté et d’internautes profondément vertueux ?
    Nous développerons dans d’autres billets la critique de ces deux arguments majeurs de l’idéologie dominante (en disant « idéologie dominante », nous voulons simplement dire que dans toute société, s’il y a au moins deux idéologies, il y en a forcément une qui prédomine). Mais il faut aussi se poser la question complémentaire : qu’est-ce qui pousse les tenants des conceptions prédominantes à attribuer leurs échecs (leur incapacité à faire croire les masses) à des facteurs aussi triviaux que les mauvais instincts desdites masses ou les manœuvres vicieuses d’une poignée de manipulateurs ?

    L’explication est probablement que ce type d’explication satisfait les dominants. Pour eux, l’idéologie est le mal psychique par excellence : l’ignorance de la réalité (fake news, fantasmes et compagnie) constitue son terrain favorable car elle nourrit les passions tristes (obsession identitaire, haine de l’autre). À moins que les discours idéologiques anti-systèmes (donc anti-démocratie puisque nous avons été élus), ne soient que les indices d’une gigantesque opération de désinformation, surtout en ligne : haine envers le Vrai, le Beau, le Juste plus falsification de la réalité . Opération menée par les Russes, les Chinois, les islamistes, les extrémistes : le succès des idées non conformes ne peut ressortir qu’au ressentiment ou à la conspiration. La solution serait de rééduquer ou d’inclure, non de confronter des intérêts ou des projets. Éventuellement, il faudrait contrôler les réseaux sociaux...

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 9 mars 2019)

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  • Le progrès, une idéologie d’avenir ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son blog et consacré à l'idéologie du progrès, qui se trouve au cœur de la doctrine politique d'Emmanuel Macron. Économiste de formation, vice-président de Géopragma, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

     

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    Le progrès, une idéologie d’avenir ?

    Enrôler le progrès à son usage unique ; c’est la grande idée politique d’Emmanuel Macron. Le combat entre progressistes et conservateurs remplacerait le débat entre droite et gauche.Vieillie, dépassée, la confrontation entre socialistes et libéraux ferait place à une confrontation entre l’avenir et le passé, ceux qui avancent et ceux qui bloquent, la lumière et la nuit. On croirait entendre Jack Lang en 1981… Le simplisme a une force politique. L’avenir, qui est contre ?

    La pertinence de l’opération pose pourtant question. Car tout se complique dès qu’il s’agit de définir le progrès dont l’avenir doit être porteur, cette valeur supposée positive, à laquelle s’oppose le conservatisme, si aisément jugé négatif. Sauf qu’il n’est pas certain que le progrès, celui que désignent les progressistes, soit exactement le futur ; de même qu’il n’est pas certain que la volonté de conserver, attribuée aux opposants, s’enlise dans le passé. Et si c’était le contraire ? Et si « je maintiendrai » était la formule révolutionnaire du futur ?

    La belle route du progrès

    L’avenir tel que La République en Marche veut y conduire la France a été écrit en 1990. Libre échange, entreprises mondiales, sociétés multiculturelles, règne du droit et uniformisation du monde sur le modèle américain. La chute de l’empire soviétique promettait l’union planétaire, la démocratie mondiale, et le libéralisme devenait la seule politique possible. C’était la fin de l’histoire, qui s’en souvient ?

    Le libre-échange allait bénéficier à tous ; d’ailleurs, aucun économiste ne peut être protectionniste, affirmaient doctement des experts payés pour leurs discours par les banques et les fonds d’investissement. Les multinationales avaient carte blanche ; délocaliser, c’était l’avenir ! Les leçons du XXe siècle étaient tirées ; le nationalisme c’est la guerre, et la Nation, dans ses frontières, était une forme politique dépassée. Le sort des peuples européens se confondait avec l’intégration de l’Europe. L’euro devait donner à l’Europe sa forme fédérale, appelée à attirer toutes les Nations.

    La société multiculturelle était l’avenir ; elle abolit les frontières ; elle ne connaît la diversité qu’individuelle, et elle nous promet la paix et l’amitié entre tous les hommes unis par le commerce. Ils ne formeront plus des peuples, mais une humanité dans laquelle tous font valoir les mêmes droits, partagent les mêmes désirs, bref, deviennent les mêmes. La croissance allait sauver le monde ; la Chine marchait vers la démocratie à mesure que le bol de riz se remplissait. Le droit et le marché en avaient fini avec la politique ; la puissance, la souveraineté, la Nation, autant de vestiges à mettre au grenier. Ajoutons que le monde est à nous, que nous nous levons chaque matin pour tout changer, que tous les milliardaires du monde n’aspirent qu’à construire un monde meilleur, et que la liberté oublieuse du passé assure que chacune, que chacun se construise lui-même un avenir radieux.

    C’étaient les années 90. Un autre monde. C’est toujours la rengaine du progrès telle que l’entonnent celles et ceux qui n’ont rien vu, rien appris, rien compris depuis plus de vingt ans. Et c’est ce que des dirigeants européens autistes, un Président français vieilli avant l’âge, veulent continuer à nous faire croire comme progrès. Ce que la République en Marche veut faire croire à la France. Et pourtant…

    L’avenir a changé de route. La zone euro est en panne ; non seulement l’Europe recule par rapport à tous les autres continents, mais en Europe, les pays de la zone euro sont derrière les pays qui ont gardé leur monnaie nationale, à commencer par la Grande-Bretagne. Le commerce international est en recul, depuis que les coûts du transport ont cessé de baisser, depuis que les entreprises redécouvrent que l’éloignement est un facteur de risque.

    La part des multinationales dans l’activité mondiale baisse, pour la première fois depuis les années 1980. La dénonciation des pratiques commerciales déloyales est au cœur de tous les débats internationaux, et la hausse des tarifs douaniers, le resserrement des normes et des contrôles, est partout la réponse à des situations où la concurrence est inégale. Plus personne n’oserait dire que « le doux commerce » est la voie de la paix ! Il n’y a pas de marché quand les systèmes de valeurs, les priorités, diffèrent.

    Analysant la perspective de voir les États-Unis couper Huawei de ses fournisseurs occidentaux ou taiwanais, même le très libéral The Economist reconnaît que « la technologie ne peut rien contre la politique » ! Dans les cercles internationaux, et même à Davos 2019, le constat s’impose ; la mondialisation a fait quelques milliers de milliardaires, elle a sorti de la pauvreté 1,2 milliard d’Asiatiques, elle a surtout détruit des classes moyennes occidentales qui devaient l’essentiel de leur pouvoir d’achat, non à leur performance individuelle, mais à la solidité du cadre national et des systèmes sociaux en vigueur, des politiques salariales aux mutualisations internes. Et l’individualisme progresse sur fond de désespoir, avec un Japon, une Allemagne, une Corée du Sud, qui découvrent que l’isolement est la première maladie moderne, et que la réussite économique ne donne pas l’envie de vivre.

    Le nouveau signe du progrès

    Le progrès aujourd’hui n’est pas ce qu’il était en 1990. Les Français l’ont bien compris. Le progrès s’appelle circuits courts, il s’appelle relocaliser, se fournir à proximité, savoir qui produit quoi, et comment. L’avenir est fait d’héritages à conserver et à transmettre, plus beaux, plus riches, plus vivants. Le progrès s’appelle lutter contre l’esclavage et le trafic d’êtres humains qui sont le vrai nom de l’immigration. Le progrès s’appelle frontière, pour ceux qui veulent choisir leurs lois, leurs voisins, et leur destin. Le progrès s’appelle renouer avec l’histoire pour se projeter sans se perdre, il signifie préférer le citoyen à l’individu, parce que lui seul rend possible l’action collective, et que citoyenneté rime avec liberté. Et le progrès s’appelle retour au territoire, retour à la famille, aux liens et aux siens, parce que nul ne survivra seul à l’effondrement de nos sociétés et de la vie.

    L’avenir a changé de sens, et le progrès est l’inverse de ce qu’une politique française entêtée, aveugle et autiste, fait subir aux Français. Partout, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et partout, les États Nations cherchent à affirmer leur unité interne, pour mieux faire face aux défis extérieurs qui se multiplient. Partout, la frontière retrouve sa fonction vitale ; faire le tri entre ce qui vient de l’extérieur, qui est utile, choisi, et qui entre, et ce qui est dangereux, toxique, et qui reste à l’extérieur. Partout, l’unité nationale est une priorité.

    Partout aussi, l’État est appelé à redécouvrir son rôle ; protéger, promouvoir, préférer les citoyens. Même Henry Kissinger (Le Débat, nov-déc. 2018) appelle les États à prendre le contrôle d’Internet ! Même Davos sent vaciller ses certitudes mondialistes et témoigne du malaise dans ce qui reste du monde global ! Partout, sous des formes et des contours divers, le besoin de dire « nous » l’emporte sur le « je » de l’isolement et de la détresse. Et partout, être respecté, être associé, être représenté, devient plus important que les bénéfices économiques promis par des experts méprisants, distants et absents.

    Quand le progressisme se confond avec le bougisme — changer tout, tout le temps et pour rien — le progrès s’appelle demeurer. Quand le progressisme signifie sacrifier au court terme un patrimoine, des infrastructures, des traditions, le progrès s’appelle maintenir. Quand le progressisme s’attaque aux mœurs, aux institutions, aux familles, aux corps et à la vie, le progrès s’appelle préserver. Parlez-en à ceux de l’Est européen, ils savent que conserver, maintenir, défendre et préserver peut être la promesse qui fait se tenir debout et qui ouvre toutes grandes les portes de l’avenir !

    Et voilà que la confusion se dissipe. N’en déplaise à Mme Nathalie Loiseau, il n’y a pas et il n’y aura pas de souveraineté européenne parce que la souveraineté est l’apanage des peuples, et qu’il n’y a pas, il n’y aura pas de peuple européen. N’en déplaise à Emmanuel Macron, le libre échange est en recul, comme le commerce mondial, parce qu’ils sont à l’origine de la plus formidable régression sociale que l’Europe ait connue. N’en déplaise à des socialistes qui ont trahi le peuple, les frontières sont de retour parce que leur ouverture détruit les acquis sociaux, le droit du travail et les solidarités nationales plus vite que n’importe quel autocrate illibéral.

    N’en déplaise aux européistes de la fuite en avant fédérale, comme aux nostalgiques d’une grande Europe aux ordres du Reich, l’État Nation est la forme politique de la modernité, et les rêves du multilatéralisme, du post-national et de la démocratie mondiale ont fini dans les poubelles de l’histoire. Qu’elles y restent ! Et n’en déplaise aux donneurs de leçons, le dépassement des Droits de l’individu est en cours, des Droits qui n’ont de réalité que quand les citoyens dans une société organisée et grâce à un Etat fort, décident de les honorer.

    Voilà notre situation historique. Un nouvel obscurantisme nous rend prisonniers. Il s’appelle globalisme, multiculturalisme, individualisme. L’idéologie qu’il constitue est rétrograde, elle répète des refrains qui ont trente ans d’âge, et elle nous bouche l’avenir. Nous devons allumer d’autres Lumières pour faire reculer l’obscurité, et nous libérer des mensonges officiels comme des inquisiteurs qui appellent « fake news » ce qui révèle les mensonges de l’oligarchie au pouvoir. Nous devons suivre l’enseignement de Spinoza, de Kant, et nous libérer de la religion laïque de l’économie, qui a remplacé les religions divines sans rien tenir de leurs promesses ! L’avenir s’appelle Nation, s’appelle citoyen, s’appelle frontières. Le changement s’appelle sécurité, autorité, et stabilité. Et le progrès s’appelle demeurer Français, bien chez nous, bien sûr notre territoire, bien dans nos frontières, pour être à l’aise dans le monde.

    Il est grand temps que la France se réveille du sommeil de plomb dans lequel le socialisme l’a plongé. Il est plus urgent encore que La République En Marche cesse de mettre la France à reculons, de vendre pour changement une rengaine que personne n’écoute plus, et de nommer progrès ce qui a provoqué un recul français manifeste, douloureux, et continuel depuis trente ans. Nous qui défendons la Nation représentons le progrès, le vrai, celui qui est partagé par tous. Nous représentons les libertés publiques, et la première d’entre elles ; la liberté de choisir qui est Français. Nous voulons que la France reprenne sa place dans le monde ; nous allons faire rentrer la France dans l’histoire ; nous allons rendre à la France son avenir, un avenir choisi, pas celui qu’on nous impose, un avenir voulu, pas celui des gérants de fonds, un avenir qui en finisse avec les vieilles recettes et les vieilles illusions, un avenir que nous aurons choisi !

    Hervé Juvin (Blog d'Hervé Juvin, 18 février 2019)

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  • Une démocratie gangrenée par l'idéologie progressiste...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Laurent Fidès au Figaro Vox à l'occasion de la réédition en collection de poche de son livre Face au discours intimidant - Essai sur le formatage des esprits à l'ère du modialisme (Toucan, 2015). Laurent Fidès est agrégé de philosophie.

     

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    « Notre démocratie est gangrenée par l'idéologie progressiste »

    FIGAROVOX.- Votre livre déconstruit les ressorts de l'idéologie contemporaine dominante. De quelle «idéologie» s'agit-il? Et le terme n'est-il pas exagéré, ou trop lourdement connoté?

    Laurent FIDÈS.- L'idéologie dont je parle est multiculturaliste, échangiste, déconstructiviste, elle nous promet un monde sans frontières, sans différences, atomisé, peuplé d'entités négociables et remplaçables. Plusieurs indices me font penser que nous avons affaire à une idéologie plutôt qu'à une doxa, même si elle n'est pas formalisée: le fait que ces idées soient présentées comme des vérités, voire comme des vérités scientifiques (portées par les «sciences humaines» qui jouent ici un rôle spécifique), le déni de réalité (l'idéologie est vraie, c'est le réel qui ment, comme lorsque vous croyez assister au changement de peuple qui se déroule sous vos yeux et que l'on vous explique que ce que vous voyez n'existe pas), la mobilisation de l'appareil idéologique d'État, de l'école primaire (qui inculque l'antiracisme dogmatique comme un catéchisme) à la Justice (qui criminalise les idées non conformes) en passant par l'Université et bien sûr les médias. Mais surtout cette idéologie, comme toute idéologie à toute époque, correspond aux intérêts de la classe dominante: cette hyperclasse d'affairistes et de financiers à laquelle s'agrègent tous les gagnants de la mondialisation ainsi que cette fraction de la petite bourgeoisie urbaine cultivée qui profite des retombées sociétales du système et y trouve en tout cas son compte.

    Vous parlez d'une «dichotomisation interne» à cette idéologie: qu'est-ce que vous entendez par là?

    J'appelle «dichotomisation interne» une technique de manipulation qui consiste à faire croire à un conflit en opposant simplement deux sensibilités prises au sein d'un même courant. En procédant ainsi, en faussant les lois de la symétrie et en marginalisant les contradicteurs sérieux, le système peut se reproduire à l'infini sans entorse apparente au principe du pluralisme.

    En fait, les oligarques et les technocrates qui détiennent le pouvoir sans l'avoir conquis (leur pouvoir étant d'origine économique) ont besoin des formes de la démocratie pour asseoir leur légitimité. Le problème est donc pour eux d'infléchir la consultation démocratique dans le sens de leur politique, du moins quand le peuple est consulté, ce qui n'est pas toujours le cas (il y a aussi des cas où l'on ne tient pas compte du résultat de la consultation parce qu'il ne va pas dans le sens attendu, comme au référendum de 2005). Pour cela il existe différentes techniques que j'analyse dans le livre. La dichotomisation interne en est une parmi d'autre. Par exemple on s'arrange pour maintenir la fausse division entre deux partis dits «de gouvernement», l'un de droite, l'autre de gauche, qui poursuivent en réalité les mêmes objectifs et ne diffèrent que par les moyens de les atteindre. L'alternance droite-gauche en France, a longtemps fonctionné sur ce modèle. Les voix dissidentes sont marginalisées, comme on l'a fait aux dernières présidentielles en décrétant qu'il y avait de grands et de petits candidats, et que les petits ne méritaient pas un temps de parole équivalent à celui des grands, ce qui manifeste une bien étrange conception de la compétition démocratique. Le mouvement «populiste» actuel déjoue ce procédé dichotomique en renvoyant dos à dos droite et gauche «de gouvernement» pour installer un autre clivage, non plus horizontal, mais vertical, politiquement plus significatif.

    Certaines idées, à l'inverse, sont «criminalisées»: par qui? Comment?

    Oui, le discours intimidant est un discours culpabilisant, qui diabolise, criminalise, anathémise, déshonore toute pensée non-conforme en la désignant comme fasciste, négationniste, monstrueuse et pathologique. Le coupable doit en venir à se mépriser, à se regarder comme infâme, indigne d'appartenir à l'humanité, il doit se détester ou se repentir. Vous me demandez par qui les idées non-conformes sont criminalisées? Je vous répondrai: par les gardiens de la pensée unique, journalistes, enseignants, universitaires, bref, par ceux que vous trouvez à tous les niveaux de l'appareil idéologique d'État. Voyez par exemple comment les journalistes traitent du «grand remplacement»: il faut toujours qu'ils disent «la théorie délirante du grand remplacement» alors que son inventeur, Renaud Camus, dit lui-même qu'il ne s'agit pas d'une «théorie». Dans un autre genre, voyez l'affaire Sylvain Gouguenheim.

    Ce professeur de l'École normale supérieure de Lyon, spécialiste d'histoire médiévale, avait voulu montrer dans un ouvrage académique que les textes grecs s'étaient transmis non pas principalement par le truchement des savants arabes, mais aussi par une filière latine que les historiens avaient tendance à négliger. Aussitôt une cabale fut organisée contre lui, par voie de pétition, pour l'accuser d'islamophobie. En réalité, beaucoup des signataires n'avaient pas ouvert le livre, la plupart ne connaissaient rien au sujet, et certains d'entre eux publiaient régulièrement des essais engagés à gauche, en qualité d'universitaires, sans trop se soucier pour leur propre compte de «la nécessaire distinction entre recherche scientifique et passions idéologiques» qui figurait dans leur pétition.

    Certaines voix pourtant se font entendre, et depuis plusieurs années déjà! Vous les citez: Zemmour, Lévy, Finkielkraut, Bruckner…

    En effet, on assiste depuis quelque temps à une libération de la parole, y compris dans les grands médias. Je crois qu'il y a plusieurs raisons à cela. Peut-être d'abord certaines règles du CSA. Sans doute aussi la course aux parts de marché: Zemmour, c'est vendeur! Et puis les journalistes savent que les idées dominantes ne sont pas majoritaires dans le pays: donc il faut bien aller un peu dans le sens de la majorité, sinon on se coupe d'une grande partie du public. Enfin, simple hypothèse, il n'est pas impossible que certains sentent le vent tourner et se préparent à la suite. Quoi qu'il en soit, tout cela reste sous contrôle. Les intellectuels non-alignés ne sont pas si présents. On en voyait dans l'émission de Frédéric Taddéi, soigneusement programmée en fin de soirée pour en limiter l'impact, mais l'émission a disparu, sans explication bien claire. J'ai beau regarder assez souvent la télévision, je n'y vois ni Alain de Benoist, ni Olivier Rey, ni Chantal Delsol, ni Hervé Juvin, ni Michèle Tribalat, etc. etc. Ceux-là, vous les trouvez sur les médias alternatifs, que dans le Camp du Bien on appelle «la fachosphère». Tiens, voilà un bel exemple de discours intimidant, n'est-ce pas?

    Vous dénoncez aussi un manque de rationalité, paradoxal puisque la plupart des débats de société sont pourtant assis sur des considérations qui se revendiquent de la plus parfaite objectivité scientifique… vous citez notamment, comme exemple, les discussions en matière de bioéthique?

    D'abord, quand on suit les débats médiatiques, on est consterné par tant de confusions et de tant de mauvaise foi. Par exemple l'avortement est présenté comme un «droit fondamental»: ce droit, c'est celui qu'a la femme de disposer de son corps. Il est vrai que c'est un droit fondamental incontestable, mais il concerne essentiellement la contraception. Quand la femme est enceinte, la relation à son corps se complique d'une relation à autrui, autrui étant ce petit être qui est dans son corps mais qui n'y est pas comme une partie corporelle (un organe). C'est là qu'on attend les experts: leur rôle devrait être de poser les problèmes éthiques correctement, rationnellement, pour apporter aux citoyens l'éclairage nécessaire.

    Au lieu de cela, ils s'alignent sur l'idéologie dominante. C'est pitoyable. En réalité, il ne faut pas se raconter d'histoires: le droit à l'avortement n'a rien à voir avec l'éthique, c'est un choix de société qui correspond au mode de vie contemporain de la classe moyenne éduquée, urbaine, dans lequel la femme travaille, exerce des responsabilités, aspire à faire carrière, etc. On peut concevoir que la société ne soit pas prête à faire un autre choix, mais de là à se cacher derrière un «droit fondamental», c'est vraiment donner dans la sophistique. On voit ici qu'il y a des tabous. Je pense que ce n'est pas sain. Les gens devraient être au clair sur des questions qui les concernent autant.

    Comment la langue se fait-elle également l'instrument de ce «discours intimidant»?

    Nous sommes un peu manipulés par les mots, mais c'est compréhensible. Il est difficile, quand nous utilisons de façon habituelle un cadre posé par convention, de ne pas croire à la réalité intrinsèque de cette convention. Les gens qui exercent le pouvoir connaissent toute l'importance de la sémantique. Il n'est pas innocent de dire «extrême-droite» tandis qu'on dit «la gauche de la gauche» pour éviter «extrême gauche». Personne n'a envie de se voir coller l'étiquette «extrémiste», parce qu'un extrémiste est un personnage violent, avec lequel il est impossible de discuter. On crée aussi des mots comme «europhobe» pour faire croire que ceux qui détestent la technostructure eurocratique sont des ennemis de la belle idée d'Europe, alors que c'est l'inverse qui est vrai: quand on aime l'Europe on est amené à détester cette organisation stérile qui l'affaiblit et la condamne à l'impuissance. Il y a bien d'autres mots piégés. Même le mot «français» est devenu trompeur puisqu'on parle de «djihadistes français», comme si le djihadisme et la francité ne s'excluaient pas mutuellement de manière flagrante. Il y a également une manière d'utiliser les mots qui vise à ce que les choses ne puissent pas être nommées. On parle ainsi des «jeunes» des «quartiers sensibles». C'est une sorte de langage crypté à la Orwell. Cela pourrait être assez drôle si ces manières de parler n'étaient pas aussi des manières de penser. De nos jours, l'enseignement fait beaucoup de dégâts en fabriquant une pensée stéréotypée, une «pensée par slogan» qui n'est pas du tout une pensée, mais qui relève par contre d'un authentique endoctrinement.

    Récemment, on a vu Marc-Olivier Fogiel, qui pourtant a eu des enfants par GPA alors même que ce procédé est interdit en France, faire le tour des médias avec la bienveillance des journalistes. Mehdi Meklat vient à présent aussi de faire part de sa rédemption, avec l'indulgence du public… quand on est dans le bon camp, tout est permis?

    Qu'il puisse y avoir deux poids, deux mesures, cela ne fait aucun doute. Mais je suis favorable par principe à la plus grande liberté d'expression et j'approuve donc que Marc-Olivier Fogiel puisse donner son avis. Ce que je regrette, c'est plutôt l'absence de vrai débat. On parle beaucoup de la GPA et moins de la PMA. Or, voyez-vous, il me semble que le principe de la PMA est au moins aussi discutable. En effet dans «procréation médicalement assistée», il y a le mot «médical».

    Que je sache, la médecine a pour rôle de soigner et les homosexuels ne sont pas assimilables à des malades, sinon quelque chose m'a échappé. Quand je dis «soigner», j'inclus la palliation des défaillances de la nature, comme l'infertilité. Mais dans le cas d'un couple homosexuel, je pense qu'on a en vue autre chose: un droit à l'enfant, vu comme un droit au bonheur familial. Je me demande alors comment on peut justifier le glissement du «désir d'être heureux» vers le «droit au bonheur», un droit que la société aurait nécessairement à charge de satisfaire. En fait, l'institution du «mariage pour tous» entraîne l'application du principe d'égalité juridique à des situations qui sont par essence dissemblables ; d'où les problèmes philosophiques et éthiques que cela soulève. Mais qui pose ces questions dans le débat public? En tout cas je crois que sur des sujets aussi sérieux, nous ne pouvons pas nous contenter de témoignages émouvants. Nous avons besoin d'une pensée construite et argumentée. Nous avons besoin de rationalité. Nous souffrons beaucoup, en démocratie, du triomphe du pathétique sur la pensée méthodique, patiente, construite, démonstrative.

    Ce «camp dominant», et les vérités qu'il impose à la collectivité, a-t-il définitivement eu raison de notre modèle de civilisation?

    Je dirais plutôt que le discours intimidant affaiblit nos défenses immunitaires. Plus nous l'intériorisons, plus nous devenons vulnérables. Beaucoup de gens admettent aujourd'hui qu'il faut respecter les religions, toutes les religions, comme si l'irrespect dans ce domaine n'était pas un des marqueurs de notre civilisation. Une difficulté majeure, que ne connaissent pas les pays d'Europe de l'Est, est la confiance naïve dans notre dispositif de citoyenneté. C'est un dispositif inclusif, au sens de l'inclusion politique, mais point du tout au sens de l'inclusion culturelle. Or on voit bien qu'aujourd'hui le problème majeur est d'ordre culturel. On se trompe pareillement sur la fonction de la laïcité: la laïcité n'est pas du tout interventionniste culturellement, c'est simplement un principe de neutralité dans la sphère publique qui est elle-même autre chose que l'espace de la société civile. En revanche, la neutralité qu'elle impose peut parfois se retourner contre nos traditions culturelles, comme les crèches dans les écoles, etc. En réalité, rien de ce qui est propre à la citoyenneté ne s'applique directement aux problèmes culturels, c'est ce qu'il faut bien avoir à l'esprit. Ma thèse là-dessus est que nous avons une conception juridique et formelle de la citoyenneté qui n'est plus adaptée aux problèmes que nous rencontrons - pas seulement d'ailleurs au niveau de la pression migratoire, mais à d'autres niveaux également. À cette conception juridique et formelle, j'oppose la politique au sens fort du terme, qui concerne l'action efficace, la «décision qui institue», la souveraineté territoriale, etc. Je pense d'ailleurs qu'il y a dans le populisme une espèce de revanche du politique sur le juridique, qui prend la forme d'une contestation de «l'État de droit». Je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose, mais je l'analyse comme un phénomène assez remarquable.

    Laurent Fidès, propos recueillis par Paul Sugy (Figaro Vox, 23 novembre 2018)

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  • Élections européennes en folie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés et consacré à l'hystérisation de la campagne des élections européennes par Emmanuel Macron. Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010), Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse (Dualpha, 2017) et La démocratie interdite (Dualpha, 2018).

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    Élections européennes en folie

    À six mois des élections européennes, un climat délétère et de provocation se développe et tend à chercher à creuser une fracture profonde en Europe. La fin des partis traditionnels est entérinée au niveau européen par Emmanuel Macron qui recherche un affrontement violent avec ses adversaires qu’il traite ouvertement comme des ennemis issus des mouvements fascistes et nazis des années 1930, comme il l’exprime très clairement. Il les injurie même sans vergogne, et très loin du ton doucereux et diplomatique dont il se veut l’image relayée savoureusement notamment par la grande chaîne d’information BFM (dite « BFMacron »).

    L’État « impartial » cher à François Mitterrand et pivot de la campagne de François Hollande en 2012 vient de voler en éclat…

    Ses ennemis : la « lèpre nationaliste » assimilée sans nuance au NSDAP ou aux Faisceaux italiens d’avant-guerre, pour susciter une « Grande Peur » en Europe et attirer à lui une masse électorale craintive, crédule et émotive sur ces sujets. On attend pour bientôt un rappel de la Shoah pour faire bonne mesure.

    Emmanuel Macron dépasse les bornes sans que personne dans la grande presse officielle ne s’en indigne, glosant, commentant et minimisant avec le plus grand sérieux les folles incartades d’un président qui joue avec le feu, et bien plus provocateur qu’un Donald Trump dont le moindre mot le fait vouer aux gémonies. Jean-Luc Mélenchon est même un petit garçon face à ses outrances inouïes et ne lui arrive pas à la cheville dans ses gesticulations pourtant non dénuées de fondement lorsque l’on voit ce que M. Macron est capable de faire.

    Pourtant, l’élimination de tous les grands partis traditionnels d’Europe en France, Allemagne, Italie, Autriche, Hongrie ou leur affaiblissement ailleurs, sont un sujet de réjouissance à la fois pour M. Macron et aussi pour les mouvements ou gouvernements taxés de « populistes ».

    Ainsi les deux adversaires déclarés sont déjà passés par-dessus les partis pour clarifier d’une certaine manière les enjeux européens et leur apporter toute leur importance : l’immigration et la sécurité d’une part et, avec eux, une reconsidération de la notion d’État de droit d’une façon plus générale. Les petites cuisines chères aux partis traditionnels sont rejetées sur le côté de la route.

    Mais cette simplification apparente, et peut-être salutaire, cache d’autres craintes que ce « faux combat » dissimule. Les mouvements « populistes » européens, ou américains maintenant, sont tous partisans d’une économie très libérale, comme M. Macron lui-même. C’est peut-être leur seul point commun, mais il est de taille. D’ailleurs le discours économique d’Emmanuel Macron est beaucoup moins mondialiste qu’à ses débuts et tend à prendre depuis peu en compte les intérêts nationaux et européens. Ce n’est probablement pas un hasard.

    Qu’il puisse y avoir une convergence d’intérêts économiques, et la présence de Steve Banon en Europe tendrait à le prouver, entre M. Macron et les « Populistes » au bout du compte, est un paramètre qui n’est pas à écarter. Quitte à sacrifier quelques « valeurs » européennes périmées, à restreindre les flux d’immigration, tout en recomposant une Europe dans laquelle la haute finance aurait définitivement pris le pouvoir. M. Macron ne serait-il pas finalement un « Trump européen » en germe ?

    Pour l’instant M. Macron agite des chiffons rouges et réveille les vieux démons du passé, toujours vendeurs pour créer une apparente opposition frontale dans un nouveau bipartisme européen qui aurait au moins en commun l’élimination des vieilles structures au profit d’un grand « tout financier » tout aussi désolant, mais nouveau.

    Ceci étant, il est aussi risible qu’inquiétant d’entendre l’UE et Emmanuel Macron psalmodier les valeurs intangibles et sacrées de l’« État de droit » et de visionner le clip réalisé par l’État français pour mobiliser les électeurs en vue de la prochaine élection européenne. Ce clip est totalement partisan, stigmatisant MM. Orban et Salvini sans aucun complexe.

    C’est un clip de « La République en Marche » et non celui d’un État impartial qui poursuit un but exclusivement civique. Mais « l’État impartial » cher à François Mitterrand et pivot de la campagne de François Hollande en 2012 vient de voler en éclat et ne doit déjà plus être une valeur fondamentale de l’« État de droit ». Nous sommes entrés dans l’ère nouvelle de l’« État partial » macronien sans vergogne. On croit rêver.

    Tout cela est aussi outrancier – tout en laissant de marbre tous les commentateurs qui, il y a peu, se seraient offusqués et auraient crié à la dictature si Nicolas Sarkozy avait dit et fait le dixième de M. Macron –, que la dénomination des deux futurs partis européens amorcée par M. Macron : la « Lèpre nationaliste » (LN) d’un côté, et de l’autre, appelons le « Choléra macronien » (CM). Par certains côtés on croit revenir avec angoisse sur les bancs du cours préparatoire (CP).

    Richard Dessens (Eurolibertés, 12 novembre 2018)

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  • Le conservatisme, une idée à la mode ?...

    Le 5 février 2018, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin, à l'occasion de la sortie du Dictionnaire du conservatisme (Cerf, 2017), dont ils ont dirigé la publication avec Olivier Dard.

    Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Être ou ne pas être républicain (Cerf, 2015).

    Professeur de droit constitutionnel, Christophe Boutin est notamment l'auteur d'un essai intitulé Politique et tradition (Kimé, 1992), consacré au penseur traditionnaliste italien Julius Evola.

     

                                       

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