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occident - Page 34

  • La Russie contre l'ordre hollywoodien !...

    Nous reproduisons ci-dessous le point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr, qui remet en perspective la déferlante médiatique anti-Poutine depuis les élections législatives du 4 décembre 2011.

     

     

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    La Russie contre l'ordre hollywoodien

    Comme un mauvais scenario de série B, le script diplomatique du camp atlantiste enchaîne les poncifs, les déclarations-types, les formules figées et usées à seule fin de déstabiliser l’Etat russe. Nous avons connu exactement la même rhétorique quand l’Iran a organisé des élections en 2009. On met d’abord en doute l’ « équité » de la campagne. Puis on jette la suspicion sur le modus operandi de l’élection, accusé de secréter une fraude massive. Des « observateurs » sont bien sûr invoqués pour valider ce réquisitoire, même s’ils ne sont pas sur place, et qu’ils sont enrégimentés dans les rangs des adversaires du régime. Bien entendu, tous les chiffres sont, soit fictifs, soit largement gonflés. Qu’importe, puisque les médias occidentaux les reprennent tels quels, sans autre forme de procès. En général, on cite, pour ce faire, des sources qui sonnent bien, où les expressions « droits de l’homme », ou des termes comme « liberté », « démocratie », « résistance » octroient une onction bienpensante. Ces « canaux » sont des entités plus ou moins fantomatiques, siégeant à l’extérieur, dans certains pays leur accordant une hospitalité généreuse, ou bien, sont des blogs parfaitement artificiels, manipulant l’opinion par des informations inventées ou déformées. Le cas est avéré aussi bien en Libye qu’en Syrie. D’un point de vue logistique, il est déterminent que des images de violence, de répression, que des victimes frappent les consciences. On manie alors la synecdoque, cette figure de style qui fait prendre la partie pour le tout. On trouvera toujours quelques excités pour se faire trouer la peau, surtout chez certains islamistes fanatisés, mais il est plus simple de gonfler les chiffres, de filmer en plan resserré des manifestations minoritaires pour faire croire à des protestations de masse, si possible en utilisant le téléphone portable, dont l’effet connote le danger, la clandestinité et un certain héroïsme, bref, le frisson. Ajoutez à cette salade les tremolos, le ton indigné, déclamatoire des journalistes, les injonctions et ultimatums des organismes liés à l’ONU, à l’OSCE, dont on a toutes les raisons de douter de l’impartialité, et beaucoup de dollars versés dans les poches de quelques consciences fraternitaires, et vous avez un bel et bon plan de subversion.

    La Russie n’a donc pas échappé à ce machiavélisme, à vrai dire un peu réchauffé. Après avoir injurié, dévalorisé, dénoncé, calomnié, traîné dans la boue un Vladimir Poutine, qui n’a eu que le tort de redresser un pays bien mal en point, et de ne pas recommencer l’ « expérience » Eltsine, qui a vu la quasi disparition de l’Etat et la dilapidation des richesses russes, après avoir montré la paille dans l’œil du voisin quand le camp de Guantanamo, un mode de scrutin ubuesque, la loi du fric roi, la torture délocalisée, des procès expéditifs, un patriot act antidémocratique, et une agressivité permanente désignent la poutre du donneur de leçon américain, sans parler de ses larbins européens, on passe à la pratique. Les élections législatives du mois de décembre ont permis aux trafiquants d’opinions et aux petits comploteurs indigènes de briller dans leurs œuvres. Les ONG, comme Golos, se sont dites harcelées par le pouvoir, des sites internet auraient été bloqués. Puis, on a crié à la fraude, au bourrage d’urnes, sans en apporter la preuve. La seule confirmation de ces accusations est une série de déclarations des libéraux et des national bolchéviques, qui sont des ennemis jurés du régime, et qui se sont alliés dans un combat plus que douteux. Il est au demeurant plaisant de constater combien l’antisémite Limonov est maintenant devenu une star dans les milieux bobos parisiens ; mais il est vrai qu’aux dernières nouvelles, il aurait abandonné sa haine du Juif… Paris vaut bien un pourboire… Bref, pour un journaliste occidental, tel communiqué vaut preuve. Ensuite, on a organisé une petite manifestation, dont on a doublé le chiffre, et cette provocation a bien sûr, comme il est normal quand on a affaire à une agitation illégale, occasionné des arrestations. Des martyrs dans la musette, donc. Enfin, last but not least, quelques personnalités internationales ont réclamé une révision de l’élection, ou, mieux, comme Gorbatchev, dont le seul son du nom provoque en Russie un crachat de mépris, en ont ordonné l’annulation.

    Logiquement, on devrait armer quelques terroristes, semer la pagaïe dans la rue, discrédité l’autorité russe. En fait, ce processus destructeur a déjà commencé, puisque plusieurs attentats sanglants ont eu lieu ces dernières années, dont celui de l'aéroport international Domodedovo de Moscou, le 24 janvier 2011, qui a fait plusieurs dizaines de morts.

    La guerre est, de fait, commencée. Celle que livrent les services secrets et de propagande atlantistes sur le sol même de la Russie double l’offensive belliqueuse que mène de façon plus ouverte l’empire oligarchique et marchand, sur d’autres théâtres d’opération, comme la Libye, la Syrie, le Liban, l’Iran, la Géorgie… Que la Russie, redressée et restaurée par Poutine, et avec l’assentiment de la Chine, fasse mine de résister, en déplaçant la flotte russe en Méditerranée, ou en activant des missiles nucléaires à Kaliningrad, cela montre que la partie n’est pas encore gagnée pour les champions du gouvernement mondial.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 7 décembre 2011)

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  • Pour une Afrique maîtresse de son destin !...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une présentation par Bernard Lugan de son livre Décolonisez l'Afrique !, publié aux éditions Ellipses. Pour l'auteur, "l'Afrique subit une recolonisation économique, politique et morale. Un demi siècle après les fausses indépendances, la véritable libération de l'Afrique est donc à la fois nécessaire et urgente."


    Bernard Lugan : "Décolonisez l'Afrique !" par realpolitiktv

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  • Mourir pour le yuan ?...

    Les éditions François Bourin viennent de publier Mourir pour le Yuan ?  - Comment éviter une guerre mondiale, de Jean-Michel Quatrepoint. Journaliste et professeur d'économie, Jean-Michel Quatrepoint dénonce le déclin consenti de l'Europe face à la Chine et en appelle à une politique de puissance du noyau carolingien de notre continent. Sinon, l'accumulation des déséquilibres mènera inéluctablement à la guerre...

     

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    "Faillite de la Grèce. Endettement record des États-Unis. Crise de l’euro. Rigueur et austérité un peu partout en Occident.
    Chômage de masse. Économies exsangues. La globalisation, censée apporter bonheur et prospérité au plus grand nombre, tourne au cauchemar pour des centaines de millions de membres des classes moyennes, lentement mais sûrement paupérisés. Trois ans après la chute de Lehman Brothers, rien n’a été réglé. Bien au contraire. Les causes de la crise – déséquilibres commerciaux et déficits qui en découlent – sont toujours là. La Chine, avec son yuan sous-évalué, continue d’engranger des excédents et poursuit sa stratégie de conquête. L’Allemagne mercantiliste est tentée de jouer cavalier seul. Multinationales et financiers imposent leurs lois à des États de plus en plus impuissants. Les inégalités explosent, et avec elles, les risques d’implosion sociale.
    Comment éviter la catastrophe qui s’annonce ? Comment faire pour que cette seconde globalisation ne connaisse pas le même sort que la première, qui s’est fracassée un jour d’août 1914 ?"
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  • Le double attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse par Claude Bourrinet du double attentat d'Oslo, établie à partir des éléments d'appréciation disponible à la date de sa rédaction. Ce texte a été publié initialement sur Europe Maxima...

     

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    Attentat d'Oslo : ce qu'il cache et dévoile

    Le double attentat d’Oslo, du 22 juillet 2011, qui a fait près d’une centaine de morts, et a touché le centre du pouvoir norvégien ainsi que le Parti travailliste, soutien du gouvernement, n’a pas fini de provoquer des ondes, qui ne seront pas toutes policières. En effet, l’identité du terroriste, celle du pays visé et l’imbroglio politique dans lequel l’Europe s’emmêle actuellement, du fait de l’impuissance des États à affronter les périls de l’heure, et de celui, concomitant, de la montée des populismes, notamment dans les pays du Nord, vont susciter des bouleversements probablement considérables.

    On notera tout d’abord que le type de massacre perpétré par Anders Behring Breivik est différent de certains qui ont marqué les esprits occidentaux récemment. Certes, il y eut bien, aux U.S.A., l’attentat d’Oklahoma City, perpétré en 1995 par un militant d’extrême droite, mais, finalement, il est différent (si l’on excepte également, mais c’est une autre histoire ! le 11 septembre) de toute une série de tueries, tant en Amérique qu’en Europe, qui ont été commises par des individus isolés. Celui de septembre 2007, par exemple, dont l’auteur était un Finlandais de 18 ans, Pekka-Eric Auvnen, s’était conclu par un suicide, fin assez fréquente pour ce genre d’action destructrice, et on avait souligné combien ce jeune homme était « normal », comme bon nombre de cas identiques : bon élève, sans histoire, très « branché », blanc, intégré dans une société assez austère.

    On pourrait mettre en parallèle, dans la plupart de ces cas, la dilection pour le virtuel, Internet, les jeux vidéo. Il est certain que l’expression par ces médias virtuels encourage le narcissisme, la paranoïa ou la mégalomanie, dans l’impression qu’il donne d’être le centre du monde et de détenir une puissance surdimensionnée. D’autre part, Facebook permet de s’expliquer, de « faire passer des messages », ce qui peut faciliter une expansion d’un moi, qui aurait peut-être été tenu dans des proportions raisonnables autrement. C’est sans doute cette sensation de dilatation de l’ego qui se produit lorsqu’on s’adonne aux jeux vidéo ultraviolents. On tue des dizaines de personnes sans qu’une inhibition jugule la jouissance destructrice. Il n’est parfois qu’un pas pour passer du virtuel au réel, ce dernier d’ailleurs prenant subrepticement les caractéristiques du premier, un mort n’ayant plus, in fine, les attributs de la vraie mort.

    Ce qui frappe au demeurant, dans ce genre d’action effroyable, c’est l’absence de sens moral, de compassion pour les victimes et leurs proches. Les témoins soulignent souvent le sang froid, la rigueur méthodique avec lesquels ils perpétuent leurs crimes. Un pilote de bombardier doit éprouver, sans doute, le même état d’esprit, à 15 000 mètres de hauteur.

    Aussi, le jeune Norvégien qui vient de massacrer plusieurs dizaines de personnes, préparait-il son geste depuis deux ans. Tout était calculé, il en avait donné les raisons dans un document de 1500 pages datant de l’automne 2009. Il avait aussi réalisé une vidéo de propagande d’une dizaine de minutes.

    Ce qui différencie cependant ce massacre de certains autres, ce sont les motivations idéologiques. Anders Behring Breivik, qui se présente, sur une photographie, vêtu d’une panoplie de franc-maçon, se réclame du fondamentalisme chrétien, et revendique un combat radical contre le multiculturalisme, l’islam, l’immigration. Il appartient donc à cette mouvance émergente, appelée populiste, qui, des Pays-Bas de Geert Wilder à la Suisse d’Oscar Feysinger, est l’événement politique majeur de ces dernières années. Cette « extrême droite » s’affiche volontiers comme libérale, pro-sioniste, antimusulmane, identitaire, atlantiste, occidentaliste.

    Étrangement, la police, qui doit en savoir assez sur le coupable, n’évoque nullement Israël dans les motivations qui auraient pu l’inciter à commettre son geste. Pourtant, il est essentiel de rappeler ce que représente la Norvège par rapport au problème palestinien.

    En 2009, l’opération « Plomb fondu », menée criminellement par les forces d’occupation contre le camp de concentration de Gaza, a suscité l’indignation dans la population norvégienne, au point que 40 % de celle-ci étaient favorables à une grève générale de soutien aux Palestiniens.

    Le 5 septembre de la même année, la ministre norvégienne des Finances, Kristin Halvorsen, prend la décision de retirer les investissements norvégiens de la société israélienne Elbit Systems à cause de « son implication intensive dans la construction de la barrière de séparation ».

    Le 1er octobre 2010, la Norvège interdit des exercices de sous-marins israéliens : les deux sous-marins israéliens qui devaient démarrer une série d’exercices au sud de la Norvège ne pourront pas stationner à la base navale de Markiva comme c’était prévu initialement. Ce refus norvégien intervient après une décision des autorités de suspendre les exportations de matériel militaire vers l’État hébreu.

    Le 18 février 2001, l’ambassade Israélienne à Oslo a reçu une notification officielle du gouvernement norvégien, formulant que l’ambassade devait trouver un autre site d’ici 2012. En effet, elle perturbe les riverains qui craignent pour leur sécurité. Un membre du ministère des Affaires étrangères a déclaré que les « autorités norvégiennes avaient capitulé devant l’opinion public hostile à Israël ».

    Le 24 juillet 2011, le professeur Alan Dershowitz, avocat américain qui enseigne le droit à l’université d’Harvard, invité par le I.C.E.J. (International Christian Embassy in Jerusalem) a essuyé un refus lorsqu’il a demandé de rencontrer les dirigeants norvégiens. Il n’a pas été non plus autorisé à donner une conférence dans les universités d’Oslo et de Trondheim, en raison de ses prises de position en faveur d’Israël. Il a lu en public une pétition rédigée par des professeurs norvégiens, appelant au boycott d’Israël.

    Le 24 juillet, la Norvège, par la voix du Premier ministre Jens Stoltenberg, juge « inacceptable » l’assaut de l’armée israélienne et réclame une enquête internationale indépendante, ajoutant que l’ambassadeur israélien à Oslo a été convoqué.

    Le 18 juillet, le ministre norvégien des Affaires étrangères avait estimé lundi que la candidature de la Palestine aux Nations unies était « tout à fait légitime ».

    Évidemment, ces faits et prises de positions ne sont ni des preuves d’implication, ni même des éléments de suspicion, bien qu’on puisse les voir comme des indices concordants.

    Maintenant, il est évident que les gouvernements européens en place vont profiter de l’aubaine pour accroître le contrôle et la répression des mouvements contestataires. C’est de bonne guerre. On ne regardera pas de trop près les différences entre les diverses sensibilités qui les constituent, entre ceux qui combattent pour une Europe authentique, libérée du joug atlantiste, et ceux qui mènent un autre combat, plus que douteux.

    Claude Bourrinet (Europe Maxima, 24 juillet 2011)

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  • Décoloniser l'imaginaire ?...

    "Révolution signifie une transformation radicale des institutions de la société. En ce sens je suis certes un révolutionnaire. Mais pour qu'il y ait une telle révolution, il faut que des changements profonds aient lieu dans l'organisation psycho-sociale de l'homme occidental, dans l'attitude à l'égard de la vie, bref dans son imaginaire. Il faut que l'idée que la seule finalité de la vie est de produire et consommer davantage - idée à la fois absurde et dégradante - soit abandonnée ; il faut que l'imaginaire capitaliste d'une pseudo-maîtrise pseudo-rationnelle, d'une expansion illimitée soit abandonné."    Cornélius Castoriadis

     

    Nous vous signalons la réédition aux éditions Parangon d'un ouvrage de Serge Latouche publié initialement en 2003 et intitulé Décoloniser l'imaginaire - La Pensée créative contre l'économie de l'absurde. Sociologue et philosophe, Serge Latouche est l'auteur qui, au travers de nombreux ouvrages, a donné de la visibilité à l'idée de décroissance en France. Il dirige la revue Entropia.

     

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    "Promettre la richesse en produisant de la pauvreté est absurde. Le modèle occidental de développement est arrivé à un stade critique. Ses effets négatifs sur la plus grande partie de l'humanité et sur l'environnement sont évidents. Il est nécessaire de le freiner, de le ralentir, voire de l'arrêter avant que des luttes, des cataclysmes ou des guerres ne se déclenchent. Partout dans le monde apparaissent les îlots d'une nouvelle pensée créative qui aspire à une vie sociale et économique plus équilibrée et plus juste. Cette critique du développement bouscule nos certitudes et remet en question la pensée et la pratique économiques de l'Occident"

     

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  • Hestia sur les rivages de Brooklyn...

    Nous vous signalons la parution aux éditions Avatar d'un ouvrage de Jure Vujic, intitulé Un ailleurs européen - Hestia sur les rivages de Brooklyn. De nationalité croate, Jure Vujic est avocat et chercheur en géopolitique. Il collabore à de nombreuses revues, et a notamment écrit dans la revue Krisis.

     

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    Hestia sur les rivages de Brooklyn

    La tradition est inversée. L’Europe ne raconte plus l’Occident. C’est l’Occident qui conte l’Europe. La marche en avant des proto-iraniens, peuples de cavaliers vers leur foyer « européen », la « hache barbare » du peuple des demi-dieux hyperboréens, Alexandre, Charlemagne, Hohenstaufen, Charles Quint, Napoléon ne font plus rêver. L’Occident hyperréel sublimé, le mirage du « standing », du bonheur à la carte est le songe éveillé et névrotique du quart-monde favellisé, d’un imaginaire tiers-mondiste « bolly-woodisé ». Il n’y a plus de grand métarécit européen faute de diégèse authentiquemment européenne. La « mimesis vidéosphérique » occidentale dévoile, déshabille, montre et remontre dans l’excès de transparence. Loin des rivages de l’Hellade, Hestia s’est trouvé un nouveau foyer sur les bords de Brooklyn, aussi banal et anonyme que les milliers d’« excréments existentiels » qui jonchent les rivages de Long Island.

    Que faire ? Hestia devra-t-elle chevaucher ce nouveau paysage extrême-occidental, c’est-à-dire faire en sorte que ce paysage devienne le centre de l’aventure d’une nouvelle extension métaidentitaire ? Faire l’expérience d’une nouvelle déconstruction identitaire par « l’archipélisation » ? La tâche de Hestia est celle du poète qui s’efforce de diffuser la totalité dans son lieu, trouver et inscrire « l’Ailleurs » dans « l’Ici ». Faire d’un territoire hostile et rival un lieu commun. Le génie « européen » qui avait pensé sensiblement le monde, qui l’avait dompté et conquis en l’accaparant dans la raison instrumentaire et intelligible avait fini par être consumé par la res cogitans occidentale, un « Nouveau monde » qui l’avait pulvérisé dans la sphère de l’intelligible et la surreprésentation excessive. En un mot l’esprit européen avait lui-même enfanté une image criminelle de lui-même. Et si c’était vrai ? Si l’Occident n’avait été que ça : un crime contre l’imaginaire ? S’il n’était rien d’autre qu’une machine à sublimer qui n’a cessé de servir le plus sournois des cultes de la représentation et de la raison discursive ? L’Occident en tant que processus de désenchantement irréversible ?

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