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occident - Page 35

  • Christine Lagarde, l'amie américaine...

    Alors que radios et télévisions vont nous rebattre les oreilles avec la nomination de Christine Lagarde au poste de directeur général du Fonds Monétaire International, en remplacement de Dominique Strauss-Kahn à la suite de son affaire de "troussage de bonne", cette petite chronique d'Eric Zemmour sur RTL remet bien cet "événement" à sa juste place...

     


    Eric Zemmour : "Christine Lagarde, l'amie... par rtl-fr

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  • La démocratie totalitaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un très bon texte de Michel Geoffroy publié initialement sur Polémia et consacré au détournement de la démocratie par l'oligarchie des "élites mondialisées"...

     

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    La démocratie totalitaire ou comment le despotisme oriental s'installe en Europe

     

     

    Le Système aime se parer des couleurs de la « démocratie », qu’il oppose bien sûr à l’horrible dictature. Les révolutions arabes ne déboucheraient-elles pas enfin sur « la démocratie » ?
    Mais que recouvre ce terme exactement ? Voilà bien le problème aujourd’hui.

    La démocratie comme procédure non comme contenu

    La science politique classique distinguait traditionnellement les régimes politiques selon leur forme. Pour reprendre une classification basique : le gouvernement d’un seul (monarchie), le gouvernement des meilleurs (aristocratie), le gouvernement du peuple (démocratie), cette classification pouvant, bien sûr, être raffinée à l’infini.

    La démocratie se définissait alors comme un processus politique particulier, dont on retrouve la définition dans la Constitution de la Ve République : « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

    Mais subrepticement le Système a substitué, à cette définition objective et procédurale d’un régime politique, une approche subjective par le contenu. En clair un régime ne serait pas démocratique parce que le peuple aurait la décision finale, mais seulement si les décisions qui résultent de cette souveraineté populaire sont conformes à une certaine norme.

    Pour le Système la souveraineté ne serait démocratique que si elle débouche sur des décisions conformes à ses fameuses « valeurs », c'est-à-dire conformes à son idéologie cosmopolite, égalitaire, féministe, antiraciste, marchande, repentante et aux droits de l’hominien. Le démocratiquement correct dériverait ainsi du politiquement correct.

    Le démocratiquement correct : bûcher médiatique et interdits professionnels

    Dans les régimes de démocratie populaire, c’est-à-dire de dictature communiste, la souveraineté populaire n’était en effet licite qu’à la condition de respecter le credo et l’appareil communistes. Sinon le désir d’émancipation ou de liberté devenait sédition ou sécession de contre-révolutionnaires ou de hooligans, et appelait une juste répression. Dans la patrie de prolétaires, puisque la classe ouvrière était par construction au pouvoir, les ouvriers ne sauraient se révolter contre le gouvernement, c’est-à-dire contre eux mêmes : s’ils le font c’est donc qu’ils sont en réalité des réactionnaires contre lesquels il faut envoyer les chars. Contre les mutins de Vendée ou de Lyon, « les amis du genre humain » avaient déjà envoyé les Colonnes infernales et la guillotine.

    L’oligarchie occidentale tient le même discours et adopte la même attitude. Elle ne tue pas encore mais elle condamne déjà au bûcher médiatique et aux interdits professionnels. Le reste suivra un jour.

    Les votes ne sont déjà démocratiquement valides que s’ils sont conformes à l’idéologie et aux intérêts de la superclasse mondiale. Sinon ils n’expriment qu’un prurit « populiste » de « beaufs » ou « d’extrême droite » qu’il faut non seulement négliger, mais surtout combattre.

    Des conséquences fatales pour les citoyens, commodes pour l’oligarchie

    Cette vision subjective de la démocratie a plusieurs conséquences fatales pour les citoyens mais bien commodes pour l’oligarchie dominante.

    D’abord, elle implique que la « volonté générale » n’existe que si elle se conforme à l’idéologie dominante. Ainsi, si les électeurs irlandais refusent l’Europe de Maastricht, leur vote ne compte pas : on va d’ailleurs les faire revoter jusqu’à ce qu’ils acceptent. Si les Français refusent par référendum le 29 mai 2005 la prétendue Constitution européenne, cela ne compte pas : la volonté générale ne saurait aller, en effet, à l’encontre de son intérêt et celui-ci est justement la « construction » européenne. Si les Français ont voté majoritairement Non c’est donc qu’ils étaient mal informés. On va alors concocter le Traité de Lisbonne pour parvenir aux mêmes fins. Et pour plus de sûreté on ne le leur soumettra pas. Si Jean-Marie Le Pen arrive au second tour de l’élection présidentielle de 2002, cela ne compte pas : ses idées étant incorrectes, il n’aura pas droit à un débat télévisé avec J. Chirac, ni bien sûr à une campagne électorale normale.

    Droit des minorités contre nombre de suffrages ?

    Dans cette curieuse « démocratie » l’électeur se rend compte assez vite que son suffrage ne sert à rien, sinon à donner l’onction « démocratique » aux candidats et aux politiques choisis par le Système.

    Car le nombre de suffrages n’importe plus, bien au contraire : ne faut-il pas justement défendre les « droits » des minorités ? Le sort et donc le point de vue des minorités immigrées, religieuses ou sexuelles importe plus que celui de la majorité maintenant. Désormais certains sont plus égaux que d’autres.

    Le juge au-dessus du législateur

    Cette logique militante implique ensuite nécessairement de mettre en place un contrôle idéologique des lois, c’est-à-dire, en bon français, de soumettre le législateur au juge et à ses rabatteurs associatifs.

    En France la Constitution de 1958 avait institué un contrôle de la constitutionnalité des lois destiné à obliger au respect des compétences dévolues au Parlement. Il ne s’agissait là encore que d’un contrôle formel.

    Mais très vite il s’est élargi au contenu des lois elles-mêmes : sont-elles conformes notamment au préambule de la Constitution, lequel renvoie à celle de 1946 d’inspiration socialiste sinon communiste ? Comme les traités internationaux ont ensuite primauté sur les lois nationales, celles-ci sont-elles conformes aux principes qui les sous-tendent ? Non seulement, par les transferts de souveraineté, le législateur national a vu son champ d’intervention se réduire par rapport à celui des institutions européennes, mais en outre son initiative nationale est maintenant bridée par un contrôle de constitutionnalité érigé en contrôle de conformité idéologique.

    Il suffit de voir comment les pourtant timides initiatives gouvernementales visant à limiter l’immigration clandestine sont systématiquement contrées partout en Europe par les juges, pour voir qui est devenu le véritable souverain.

    Ce n’est évidemment pas fini : par exemple, le projet de loi constitutionnelle sur l’équilibre des finances publiques veut inscrire le principe d’équilibre budgétaire dans la Constitution. C’est donc le conseil constitutionnel – ceux que les médias nomment les « sages » – qui va devenir le gardien des finances publiques ! Le législateur perdrait donc son pouvoir d’autoriser les dépenses et les impôts et finalement sa justification. Un détail de l’histoire sans doute.

    Car la Révolution française s’est notamment faite contre le pouvoir des « parlements », c’est-à-dire contre le pouvoir des juges, contre leur arbitraire et leur aptitude à produire un droit procédural et complexe à l’excès. Contre la société des plaideurs et des lawyers précisément.

    Mais l’oligarchie occidentale l’a rétablie à son profit.

    Or il y a une différence notable entre un juge et un législateur. C’est que le premier est irrévocable – du moins en Europe –, inamovible et irresponsable. Alors que les députés et les sénateurs peuvent être révoqués par l’électeur. Ce qui change tout.

    En d’autres termes, dans la « démocratie » actuelle, le souverain n’est pas responsable devant le peuple. Ce qui n’empêche évidemment pas les juges de prétendre juger « au nom du peuple français » ! Pour son bien en quelque sorte.

    Les libertés publiques sous condition

    Dès lors que la souveraineté doit être politiquement conforme cela signifie aussi – autre détail ennuyeux – que les droits dont le Système entend nous abreuver sont en réalité conditionnés de la même façon.

    Comme le dit joliment l’article 17 de la Convention européenne des droits de l’homme, aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme donnant un droit « d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés reconnus à la présente Convention ».

    Donc puisque cette Convention interdit par exemple ce qu’elle nomme la « discrimination », cela signifie que ceux qui sont diabolisés comme « discriminateurs » ne peuvent se prévaloir des garanties juridiques de ladite Convention. La liberté d’expression et d’opinion est bien sûr garantie. Mais sauf pour ceux que le Système veut diaboliser car leurs idées ne sont plus des opinions mais des délits. Tout est dans la nuance… Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! Ce vieux slogan totalitaire a désormais un fondement légal.

    Dans cette curieuse démocratie les libertés publiques vont ainsi en se réduisant. Ce n’est pas un hasard car, contrairement à ce que prétendent les partisans des droits de l’hominien, la liberté n’est pas native : elle est une création politique de la cité, car elle découle de la souveraineté. Un peuple qui perd sa souveraineté perd donc nécessairement ses libertés. Les Européens de l’Ouest sont en train de le redécouvrir à leurs dépens.

    Déni de peuple, déni de démocratie

    La démocratie était enfin entendue en Europe comme le gouvernement du peuple justement, c'est-à-dire de l’assemblée des citoyens « libres », puisque la liberté découle de la souveraineté. Voilà qui est bien gênant pour le Système depuis que le divorce entre les peuples autochtones et la superclasse mondiale ne cesse de s’élargir. Changeons donc de peuple, comme le père Ubu.

    L’immigration fournit un peuple de rechange en même temps que de fructueux bénéfices au patronat. C’est pourquoi le Système l’encourage. On nous explique donc maintenant que la citoyenneté se résumerait à des « papiers » ou à des droits sociaux ; qu’elle serait un droit de l’hominien et non plus un ensemble de devoirs et que ce qui compterait ce serait la résidence sur un territoire et non l’appartenance à la communauté nationale : cela serait moins « discriminatoire ». Et l’on installe la société multiculturelle. Malheureusement les sociétés multiculturelles sont par essence « multi-conflictuelles ». Car dans une société multiculturelle le « plébiscite de tous les jours » cher à E. Renan n’est plus possible puisqu’on ne se comprend plus.

    Le Système a, en réalité, réintroduit une définition totalitaire de la démocratie, avec la complicité des prétendus experts en science politique et des juristes qui peuplent les universités et les prétoires, idiots utiles ou intéressés, tout contents de célébrer à cette occasion l’avènement prétendu de l’ « Etat de droit ».

    Mais cette « démocratie » n’a plus rien à voir avec la conception européenne de la souveraineté du peuple. Le mot « démocratie », conformément aux lois de la novlangue, a vu son sens s’inverser. « La liberté c’est l’esclavage », avertissait G. Orwell dans son roman sinistre 1984.

    Ce que l’oligarchie occidentale nomme « démocratie » signifie en réalité déni de souveraineté, déni de liberté, déni de citoyenneté, déni de peuple. C’est en vérité une nouvelle forme de DESPOTISME oriental : incarné dans un pouvoir distant et intouchable, qui entend régner sur un empire d’ilotes.

    Michel Geoffroy (Polémia, 20 juin 2011)

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  • Un autre monde ?...

    Alain Chauvet, consultant et professeur à l'Ecole centrale de Paris et à l'Essec, vient de publier aux éditions Lethielleux, Un autre monde - Protectionnisme contre prédation, un essai dans lequel il préconise la réorganisation du monde en grands espaces politiques économiquement autocentrés. Il avait déjà publié en 2009 Après l'Occident - Pour un protectionnisme intelligent aux éditions Desclée de Brouwer.

     

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    "Est-on au bord d'un effondrement de la civilisation occidentale ? La disparition des Etats-providence est elle inéluctable ?

    Comment arrêter les guerres, remettre l'argent à sa place, et éviter le chaos auquel nous destinent les prédateurs financiers ?

    Peut-on rompre la fatalité du cycle millénaire des civilisations grecque, romaine et chrétienne ?

    Comme dans « Après l'Occident » (2009), Alain Chauvet fournit une lecture nouvelle de la mondialisation et de la crise, à partir d'une analyse de l'histoire de l'Humanité.

    Constatant l'impossibilité de mettre en place un gouvernement mondial qui régulerait la planète et éliminerait la prédation, il propose une solution contre-dogmatique : découper le monde en dix grandes civilisations totalement protectionnistes. Dix petits mondes se partageraient la planète et réguleraient chacun l'économie et la vie politique de leur territoire.

    Seule l'Europe, avec son passé social-démocrate et sa puissance économique, peut réussir la première dans cette voie."

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  • Les snipers de la semaine... (23)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Acrimed, Julien Salingue mouche la gauche salonarde et libérale, celle qui, habituellement pro-américaine, pleure sur la dureté du sort reservé à DSK...

    Ils ne sont plus « tous américains »

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    - sur Valeurs actuelles, Denis Tillinac tire sur la caste politico-médiatique qui a pris la défense de DSK...

    Réflexes de caste

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  • Qui sera le prochain Goldstein ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Jérôme Leroy, cueilli sur Causeur, à propos de l'élimination de Ben Laden. Il faut relire Orwell !...

     

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    Ben Laden : qui sera le prochain Goldstein ?

    Dans 1984 de George Orwell, qui reste décidément le livre essentiel pour comprendre notre modernité, l’archétype du traître, le génie du mal, le grain de sable dans les rouages de l’Angsoc de Big Brother s’appelle Goldstein. Il a été l’un des principaux compagnons de Big Brother dans la conduite de la Révolution avant de se retourner contre lui et de lui livrer une guerre sans pitié, menant des opérations de déstabilisation depuis l’étranger, organisant des attentats au cœur de Londres et exhortant les citoyens pourtant si heureux d’Oceania à la révolte.

    Le lecteur se demande d’ailleurs si Goldstein, tout comme Big Brother, existe vraiment en tant que personne ou si c’est l’incarnation fictive de celui qu’il faut détester collectivement pour assurer la cohésion aléatoire d’une société elle-même minée par des contradictions intenables. Autrement dit Orwell montre, à travers ce personnage de Goldstein, opposant à la fois radical et complètement instrumentalisé par le pouvoir, la façon dont nos sociétés savent intégrer leur part de négatif pour continuer à avancer dans la bonne conscience la plus totale.

    La Minute de la Haine

    Dans 1984, Goldstein est la vedette d’une cérémonie bien particulière qui est la Minute de la Haine. Chaque jour, chaque citoyen sur son lieu de travail est prié de se rendre dans une salle de projection où il va exprimer en groupe sa détestation absolue de la figure honnie en hurlant des slogans haineux et en crachant sur l’écran. Cette Minute de la Haine est d’ailleurs un moyen pour la Police de la Pensée de détecter ceux qui ne communient pas suffisamment dans la détestation de ce qu’il faut détester.

    Goldstein est aussi un opposant très utile parce que sa haine du système de Big Brother est telle, ses propos et ses actes tellement effroyables, qu’il rend impossible toute critique car critiquer reviendrait à adhérer à ses
    thèses monstrueuses.
    Ces dernières années, nous avons connu de nombreux Goldstein

    En France, Goldstein s’est longtemps appelé Jean-Marie Le Pen. Jean-Marie Le Pen avait été inventé par Mitterrand puis entretenu par le discours sécuritaire de la droite pour empêcher de penser toute alternative crédible à l’ensemble RPR-UDF puis UMP ou au Parti Socialiste. Ce dispositif a permis d’éliminer tous ceux qui pouvaient incarner le « troisième homme ». On faisait monter en puissance Goldstein dans les sondages et c’est ainsi que Chevènement ou Bayrou perdaient tout espoir d’incarner une alternative crédible. Le Pen, Goldstein, même combat. Quand, au soir du 21 avril 2002, le scénario a failli déraper et que Goldstein s’est retrouvé au second tour, on a, comme dans le roman d’Orwell d’ailleurs, transformé la Minute de la Haine en Semaine de la Haine et ce fut la fameuse « quinzaine antifasciste » qui vit l’électeur de gauche se précipiter vers les urnes pour faire barrage à la Bête Immonde.

    Sur le plan international, les Goldstein furent légion, notamment lors de la guerre en Yougoslavie. On se souvient évidemment de Karadzic et de Mladic (ce dernier court toujours mais n’intéresse plus grand monde, dirait-on) chez les Serbes de Bosnie. Leurs exactions avérées rendaient absolument impossible toute réflexion sur les vraies raisons de l’explosion de la Yougoslavie ou sur les horreurs commis par d’autres, comme les Croates quand ils chassèrent les Serbes de Krajina. De même, au moment de la guerre du Kosovo, l’intervention de l’Otan fut en partie motivée par l’épuration ethnique privée que menait le Goldstein du moment, Arkan, un super-méchant que l’on aurait pu croire sorti d’un SAS avec sa femme chanteuse et les supporters de son club de foot transformés en Tigres noirs avec fusils d’assaut et gros 4X4.

    Une des caractéristiques de Goldstein est qu’il connaît une mort violente ou suspecte. Arkan est mort assassiné devant un grand hôtel tandis que Milosevic lui-même, président de la Yougoslavie avec lequel on négociait avant qu’il ne devienne un criminel de guerre, est mort en prison à la Haye, d’une crise d’hypertension. Dommage pour la fin d’un procès pourtant bien intéressant.

    Que dire aussi d’un Goldstein particulièrement réussi, Saddam Hussein, qui après avoir été traité, pendant la guerre Iran/Irak des années 1980 comme la pointe avancée de la lutte de l’Occident contre l’obscurantisme chiite, a fini vingt ans plus tard pendu par les mêmes chiites dans une exécution complaisamment filmée.

    Tuer un ennemi est une victoire, pas une fête

    Ben Laden fut évidemment le Goldstein le plus réussi des dernières décennies. Depuis 1998, date à laquelle il fit exploser deux ambassades américaines en Afrique de l’Est, et encore plus depuis le 11 Septembre, il était devenu l’ennemi absolu. Il y avait de quoi, direz-vous et vous aurez raison. En même temps avec un ennemi tel que lui, il devenait absolument impossible de penser les rapports entre le Nord et le Sud, l’Occident et le monde arabo-musulman, Israël et la Palestine autrement qu’en termes de choc des civilisations, ce qui arrangeait bien les idéologues néoconservateurs du temps de Bush.

    Le « Printemps arabe » a changé la donne, et c’est tant mieux. Ben Laden est mort et c’est tant mieux aussi. Même si on aurait préféré pour lui le sort d’Eichmann et un procès exemplaire qui aurait dissipé les fantasmes que ne manqueront pas d’entretenir les conditions rocambolesques de sa mort et de la cérémonie funèbre et maritime qui s’en est ensuivie. Même si on aurait préféré, également, ne pas voir les scènes de liesse dans la rue américaine qui ne sont jamais que le reflet symétrique des scènes de liesse qui eurent lieu dans certains pays arabes après le 11 septembre. Je ne sache pas qu’on ait dansé dans les rues de Tel-Aviv ou de Haïfa après la pendaison d’Eichmann.
    Tuer un ennemi est une victoire, pas une fête.

    En ce qui concerne Ben Laden, et c’est là aussi une des caractéristiques du Goldstein d’Orwell, on lui accorde d’autant plus d’importance qu’il a de moins en moins de puissance. On a peut-être tué un symbole mais certainement pas un chef de guerre enfermé dans un QG et donnant ses ordres à ses troupes à travers une chaine de commandement clairement définie. Penser que la mort de Ben Laden signe l’acte de décès d’Al Qaïda, c’est un peu comme croire que tuer le clown Ronald Mc Donald entrainerait la fermeture de tous les fast-foods de la marque à travers le monde.

    Celui que les Américains avaient équipé en missiles Stinger contre les Soviétiques, celui dont la famille entretenait de cordiales relations d’affaires avec la famille Bush, était devenu le Génie du Mal officiel. Il n’est plus là. Un seul Goldstein vous manque et tout est dépeuplé.

    La succession est donc ouverte au bal des Affreux. De l’Iran à la Corée du Nord, les prétendants ne manquent pas. Et comme nous avons a terriblement besoin d’eux pour éviter de nous regarder en face, on ne devrait plus tarder à connaître le nom du successeur.

    Jérôme Leroy (Causeur, 5 mai 2011)


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  • Mort de Ben Laden : le point de vue de Tariq Ramadan...

    Vous pouvez visionner ci-dessous une intervention du théologien musulman Tariq Ramadan sur I télé à propos de la liquidation de Ben Laden par les forces spéciales américaines. Une analyse qui ne manque pas de pertinence...

     

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