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occident - Page 30

  • L'âge des limites ?...

    Les éditions Mille et une nuits viennent de publier, dans leur collection Les petits libres, un court essai de Serge Latouche intitulé L'âge des limites. Principal penseur français de la décroissance, Serge Latouche est l'auteur, notamment, du Pari de la décroissance (Fayard, 2006) et de Sortir de la société de consommation (Les liens qui libèrent, 2010). Il a aussi récemment publié aux éditions Les Liens qui Libèrent Bon pour la casse - les déraisons de l'obsolescence programmée.

     

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    "Au début des années 1930, lorsque Paul Valéry écrit l’une de ses plus fameuses phrases, « Le temps du monde fini commence », il constate que le temps de l’aventure, des découvertes des nouveaux continents et de leur conquête est terminé. Aujourd’hui, son expression « monde fini » nous renvoie à l’épuisement du monde, tout d’abord de son sol et de ses richesses minières et pétrolifères, à la pollution des eaux, de l’océan, de l’air... L’exploitation totale de notre biosphère ne peut plus être que l’annonce de la fin du monde. Si nous voulons éviter la catastrophe, il convient de rompre avec le projet de développement illimité que porte l’Occident et d’entrer dans une nouvelle ère : l’Âge des limites. Serge Latouche montre comment le processus qui conduit à toujours repousser les limites se manifeste dans tous les domaines (non seulement économique et écologique, mais aussi politique et moral)."

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  • Quand Sandy nous inonde...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'inondation médiatique provoquée par le cyclone Sandy, symptôme de l'américanisation de notre société...

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    Quand Sandy nous inonde

    Le cyclone Sandy aurait-il la même vertu que le 11 septembre ? Sans être un fanatique des informations, l'on est bien obligé de se résigner à être des Américains comme les autres. Tant l'Amérique est l'avenir de l'homme ! Les images de la dévastation tournent en boucle, les reportages se succèdent, on y est presque, et tout passe après, les autres catastrophes, tremblements de terre, incendies, terrorisme.... Même notre gouvernement paraît provincial. On dirait que notre avenir se joue là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique. La bourse s'est arrêtée, des requins se baladent sous les eaux troubles qui ont envahi Manhattan, les Mac Do baignent dans leur jus, les obèses flottent et les trompettes de la campagne électorale font des couacs.

    Parlons-en, de cette campagne ! Êtes-vous pour Obama, ou pour Romney ? Rien ne nous est épargné, des gaffes du Républicain, des fluctuations de la forme obamienne, des taux d'imposition yankees, des états d'âme de l'électeur moyen. Il faudra quand même qu'on nous octroie un droit de vote, à nous, pauvres Indiens occidentaux, pour devenir civilisés !

    Que signifie donc pour nous cet envahissement informationnel et symbolique, venu de l'épicentre de l'atlantisme ?

    Depuis une quinzaine d'années, subrepticement, une révolution silencieuse, sournoise, aussi dangereuse qu'inconsciente, transforme l'intelligence et la sensibilité des Français. Quoique préparée depuis une bonne soixantaine d'années, modulée par le travail régulier et efficace du cinéma hollywoodien, de la télévision, de la variété, puis des outils modernes de communication, des techniques cybernétiques, audiovisuelles, de l'industrie, en général, ainsi que des modes, cette métamorphose a créé une autre manière de voir le monde. Certes, la couleur était annoncée : nous sommes tous des Américains, proclamait tel spécimen de notre élite. Mais, au-delà de la rhétorique convenue, lorsque la nécessité communicationnelle l'imposait, qui pensait vraiment que ce fût vrai, hormis quelques drogués de l'american way of life ? Et pourtant …

    Encore faudrait-il préciser, quitte à décevoir les enthousiastes, que si nous nous mettons à imiter l'Amérique, nous serons plutôt des sous-Américains, des supplétifs, des singes de nos maîtres.

    Toutefois, le cœur du monde battrait donc dans la Grosse Pomme. Qu'elle éclate, perde ses pépins, pourrisse ou se liquéfie : quel symbole ! Mais que sommes-nous devenus ? Si nous sommes autres, sommes-nous pour autant des personnes, c'est-à-dire des êtres qui parlent, pensent, agissent, rêvent, sentent, aiment, projettent un avenir à partir d'un sol, d'un air, d'un ciel, d'un horizon ? Existons-nous vraiment ?

    Malheureusement, l'Europe occidentale n'a retenu des Lumières que le vertige du mouvement, de la transgression, de la liberté mal conçue. Sa radicalité existentielle s'est réalisée à partir de la rupture. L'Occident conçoit mal des limites à l'esprit qui nie. Depuis la Renaissance, le désir doit prendre le large, et tout ce qui rappelle l'ancre est détestable, les traditions, le passé, les contraintes.

    L'Amérique, et singulièrement New York, possède cette redoutable séduction : elle est cette part d'oubli de nous-mêmes qui nous facilite apparemment la vie en en nous délivrant du fardeau. Elle incarne une légèreté utopique, clinquante, d'un érotisme assez grossier pour toucher la masse. C'est pourquoi son succès a été fulgurant, total et mortel. Elle est ce paradis artificiel, que Baudelaire condamnait dans l'opium, car il est, pour lui, un succédané trompeur du paradis, un poison suprêmement immoral, qui nous fait croire que nous sommes devenus des dieux, quand nous ne faisons que nous livrer aux pulsions les plus avilissantes de l'être humain.

    C'est pourquoi la véritable résistance, le combat contre notre anéantissement, doit serrer de près le travail des mots, l'action des images, le sourd cheminement des « esprits animaux », comme on disait à l'époque de Descartes, qui rampent jusque dans nos cœurs et nos reins. Il ne suffit pas de se déclarer révolutionnaire, opposant au Nouvel Ordre mondial, rétif à l'Empire, adversaire mortel du libéralisme. Notre ennemi n'est peut-être pas, d'abord, ce géant, cet ogre, ce Titan qui découpe le ciel et nous jette des montagnes pour nous écraser. Il est plus humble, et, partant, plus dangereux. Il est dans ce que l'on consomme, ce que l'on mange, ce que l'on boit, regarde, contemple. Je suis toujours étonné que des camarades ingurgitent encore du coca cola, ou savourent des feuilletons yankees, lesquels, par petites touches, incrustent en nous des tiques de langage, des tournures de visages, des silhouettes et des profils, des accents et des couleurs, des timbres et des saveurs, tout ce qui façonne la peau des jours et la courbe de nos élans. Les Anciens disaient bien que ce que notre œil voit, s'immisce dans notre cœur. Prendre l'habitude d'écouter telle musique, de savoir ce qu'il y avait à la télévision la veille au soir, de se tenir au courant des ragots du show business, des pipeuls et des choutés, des frasques de cow boy de notre élite, bref, de consommer tout ce que la postmodernité nous lègue en matière de viatique pour l'Eden, ne s'avère pas si innocent qu'on veut bien le croire. L'invasion est telle qu'elle passe, à la longue, pour naturelle. Et nous nous mettons à nous changer vilainement sans que nous y prenions garde.

    Le premier réflexe révolutionnaire est donc de prendre conscience de l'extraordinaire gravité de la vie quotidienne, dont chaque atome est porteur de l'ensemble, de l'intégralité de notre existence, de la nature de notre être. Si nous approfondissons assez l'identité de ce qui fait de nous des Français, des Européens, mais aussi des femmes et des hommes (car l'american way of life est, fondamentalement, une entreprise de déshumanisation) nous arrivons à adopter ce que les Romains appelaient la gravité, c'est-à-dire le sentiment que le temps, inscrit dans l'éternité, reçoit la présence, autrement dit le poids des choses, de ce qui est, de ce qui doit être, et en particulier notre différence.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 31 octobre 2012)

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  • L'agonie des grands mâles blancs sous la clarté des halogènes...

    L'Éditeur, jeune maison d'édition, publie cette semaine un livre d'Olivier Bardolle intitulé L'agonie des grandes mâles blancs sous la clarté des halogènes. Olivier Bardolle, observateur lucide et désespéré de la société contemporaine, est déjà l'auteur de plusieurs essais, dont, notamment,  De l’excès d’efficacité des systèmes paranoïaques, Des ravages du manque de sincérité dans les relations humaines ou De la prolifération des homoncules sur le devenir de l’espèce, tous publiés chez l’Esprit des péninsules.

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    "Le grand mâle blanc, au sourire conquérant, cigarette aux lèvres, verre de scotch à la main et Cadillac sous le coude, icône d’une société de consommation en plein essor, n’existe plus. Ses échecs historiques à répétition, les guerres dévastatrices, les décolonisations douloureuses, les krachs en série, l’irruption des nouvelles puissances, ont eu raison de son aura. L’hypermodernité, règne de l’urgence et de la superficialité, a rendu désuètes ces gueules charismatiques. Fini l’homme « taillé pour la pleine mer, pour parcourir les steppes à cheval, traverser les déserts, pénétrer au plus profond des forêts primitives ». Au programme désormais : crise économique, dette publique, précarité de l’emploi, concurrence sauvage et logement clapier. Cette nouvelle existence au rabais signe la fin de la vie héroïque et de ses excès. À l’ère de la grande fusion universelle et du temps numérique,  il va falloir apprendre à se faire tout petit.
    Un essai drôle et désespérément lucide sur le crépuscule du grand mâle occidental tel que nous le connaissons depuis la découverte de l’Amérique, et tel que lui même a pu s’admirer dans le miroir complaisamment tendu par Hollywood."

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  • Un refuge dans ce monde impitoyable ?...

    Les éditions Bourin viennent de publier Un refuge dans ce monde impitoyable, un essai consacré à la famille du sociologue critique américain Christopher Lasch, figure intellectuelle du populisme de gauche, mort en 1994, dont l'oeuvre a influencé, notamment, des auteurs comme Jean-Claude Michéa ou Alain de Benoist. Ses ouvrages les plus connus sont désormais disponibles en collection de poche : La culture du narcissisme (Champs Flammarion, 2008), Le seul et vrai paradis (Champs Flammarion, 2006) ou La révolte des élites et la trahison de la démocratie (Champs Flammarion, 2010). 

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    "Quel est le rôle de la famille en Occident ? En quoi sa fonction est-elle altérée, sinon réduite à néant, par le capitalisme ? Et quelles sont les conséquences sociétales, et même civilisationnelles, de sa fragilisation ? Soulignant l'emprise croissante des experts sur la famille depuis un siècle (professionnels de l'aide sociale, psychologues, école), Lasch montre que, loin de constituer un refuge dans le monde moderne, la famille est plus que jamais en proie au contrôle social. L'idéologie thérapeutique qui émerge au début du siècle dernier est portée par des " médecins au chevet de la société " désireux d'instaurer une moralité nouvelle : satisfaction immédiate et totale des désirs de l'enfant, évitement systématique du conflit, rapports parents-enfants envisagés sous une simple forme contractuelle, peur des émotions. Cette nouvelle religion interdit toute proximité des parents avec leur progéniture et les conduit à abdiquer toute autorité, renforçant par là-même leur dépendance vis-à-vis de l'expertise médicale, sociale, psychologique. Pour Lasch, les transformations à l'œuvre au sein de la famille éclairent, d'une façon plus générale, la perte d'autonomie qui caractérise la condition de l'individu dans le monde moderne et capitaliste."

     

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  • Langue fantôme...

    "Dans cette décadence, Breivik est sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s’aveugler pour mieux se renier, particulièrement la France et l’Angleterre ; loin d'être un ange exterminateur, ni une bête de l'Apocalypse, il est tout à la fois bourreau et victime, symptôme et impossible remède."

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Langue fantôme suivi de Eloge littéraire d'Anders Breivik, deux courts essais de Richard Millet qui ont provoqué les hurlements des agents culturels de la bien-pensance...

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    "Faut-il se lamenter sur le sort du roman français, quasiment absent de la scène internationale ? Pas si sûr quand on mesure à quel niveau d'abêtissement conduit le roman dit "international ". Ainsi Umberto Eco n'a-t-il pas hésité à "réécrire" Le Nom de la rose à l'intention des lobotomisés du Culturel : suppression des citations latines, passages amputés des descriptions, appauvrissement du vocabulaire. Un processus de vulgarisation où seul subsiste le scénario, en attendant le video game. Ce qu'on appelle encore "roman" est ainsi devenu le lieu même de la destruction de la langue et de la littérature. La tiers-mondisation culturelle de la France le proclame de toutes parts. Et quand, à la mise à mort de la littérature, s'ajoute la négation de l'idée de nation, n'est-ce pas au néant qu'on donne droit de cité ? Ainsi, le massacre perpétré par Anders Breivik, en Norvège, loin de constituer l'acte d'un homme seul, encore moins celui d'un aliéné, renvoie les politiques et agents "culturels" au miroir d'une société qui, par-delà le scénario "multiculturaliste", a choisi de renoncer à toute communauté de destin, à ses racines vivantes, chrétiennes, donc littéraires."

     

     

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  • A propos des Pussy Riot...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'«affaire» des Pussy Riot...

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    Pussy Riot, ce que désigne l'Occident
     
    L’art propagandiste consiste à se servir d’un événement, volontairement provoqué ou non, et de l’instrumentaliser en l’insérant dans une narration qui, la plupart du temps, est complètement détachée de la réalité, et s’apparente plutôt à une légende, noire ou rose. George Orwell a très horrifiquement décrit une société fondée en permanence sur cette dualité, qui fait penser à une sorte de schizophrénie collective, propre aux régimes dits « totalitaires ». Pour bien saisir l’importance disproportionnée que la « performance » des Pussy Riot, dûment encouragée et soutenue par l’énorme appareil de guerre idéologique de l’Occident, il faut la replacer dans une perspective sociétale. Car si ces « artistes », qui répètent de façon caricaturale et grotesque, ce que l’Occident a produit de pire en matière « culturelle », servent de pionnes à un conflit qui les dépasse, elles n’en expriment pas moins ce qu’est en vérité la nature du « Nouvel Ordre mondial » que d’aucuns voudraient voir s’étendre à l’échelle planétaire.

    Ne nous attardons pas sur les faits commis, qui relèvent du droit commun, et concernent la justice russe. Il est d’ailleurs choquant que des responsables politiques étrangers contestent un jugement qui serait exactement le même dans leur propre pays. Comme le faisait remarquer Alexandre Latsa (Pussy Riot : pourquoi une telle médiatisation? Rianovosti), l’article 322-3-1 du code pénal français punit de sept ans de prison et 100.000 € d’amende la dégradation d’un bien culturel exposé dans un lieu de culte. Rappelons aussi qu’en France existe une loi sur le blasphème, non pour protéger les religions traditionnelles, mais pour garantir la pérennité de dogmes relatifs à la shoah, vérités qu’il est interdit de discuter, et qui donne l’occasion, de ci, de là, de condamner, non pas parfois par rapport à ce qui est proféré, mais en regard de ce qu’on suppute être une opinion induite. Personne en France ne s’est élevé, dans les milieux intellectuels, pourtant si prompts à l’indignation sélective, contre cette loi inique qui a scandaleusement traîné devant les tribunaux des esprits libres, aujourd’hui si rares, parfois en assimilant outrancièrement l’antisionisme à de l’antisémitisme. Rappelons aussi en passant que nos démocrates maison, aptes à déclencher des « semaines de la haine » quand ça les arrange, ou à manier la perfidie comme d’habiles petits Goebbels qu’ils sont, ne voient aucun inconvénient à ce qu’un parti, qui drainent plus de 18% des électeurs, n’envoie à l’assemblée que deux députés. Il faut imaginer ce qu’une telle réalité politique susciterait de sarcasmes s’il s’agissait de la Russie, qui pratique en la matière la proportionnelle.

    Puisqu’il faut s’attarder sur la seule réalité qui compte, à savoir la domination sans partage d’une propagande colportée par les officines, les chancelleries, les medias, les membres du show business etc., tous acteurs de diabolisation de l’ « ennemi », et de promotion d’une société gangrénée et contrôlée par la finance apatride et cupide, il est intéressant de souligner ce qui est tu, de façon si criante, si l’on ose dire. Quoi de plus comique que lire et d’écouter les couplets des chœurs de pleureuses, rhétorique si redondante et convenue qu’on a l’impression qu’elle s’inspire du même dictionnaire, d’un glossaire qui donnerait aux comédiens de cet opera buffa tous les termes idoines du langage de l’épouvante la plus extrême. C’est tout juste si Poutine, Bachar Al-Assad, après le regretté colonel Kadhafi, ne sont pas décrits comme les réincarnations méphistophéliques de l’inestimable Nosferatu, de quelque Dracula que toute la quincaillerie clinquante et dérisoire de la société hallucinogène actuelle viserait à exorciser. Cela porterait à rire, comme dans ces théâtres de guignol qui font se pâmer les enfants de cinq ans, s’il n’y avait dans les coulisses tant de cadavres encore sanglants. Car ces idiots utiles de la bien pensance (je ne parle pas des responsables politiques qui savent très bien ce qu’ils font, en machiavels de supermarché du crime) n’ont guère été entendus quand les forces colonialistes de l’Otan ont écrasé un petit pays libre et fier, occasionnant 160 000 morts. On ne les voit pas non plus quand des civils sont massacrés par les avions des « alliés » en Afghanistan, ou que des attentats « aveugles » (préfiguration de ce qui se passerait en Syrie si les « rebelles » extrémistes l’emportaient) déciment les populations dans l’Irak « libéré ». Apparemment, certaines vies valent plus que d’autres. Où sont passées les accusations de tortures délocalisées par la CIA dans certains pays arabes ou d’Europe centrale ? Pourquoi du reste ne pas user de la même ténacité que celle qu’on emploie pour diffamer la Russie et son prétendu « Goulag », son supposé manque de liberté, pour s’en prendre aux Etats Unis d’Amérique, que l’emprisonnement dans un camp de concentration à Guantanamo de prisonniers non jugés (et à ce jour, ce camp n’est toujours pas fermé) aurait dû mettre au ban de la « communauté internationale », et qui ont légalisé la torture, conçu une loi liberticide, dite « patriot act », laquelle permet toutes les atteintes à la vie privée, à l’expression et à la circulation des gens (avec l’assentiment de la Communauté européenne, qui a accepté un contrôle policier de ses ressortissant par les Américains) ? Pourquoi ne pas dénoncer, avec toute l’ampleur et la puissance médiatiques déployées pour caricaturer la Russie et d’autres pays récalcitrants, la peine de mort dont l’application particulièrement abjecte, passe presque, ainsi que les bagnes, les prisons infâmes, inhumaines du pays du shérif Lynch, comme des traits folkloriques du pays des cow boys ? Pourquoi, du reste, ne pas reconnaître que l’action « héroïque » de ces pauvres filles, qui risquent d’ailleurs de ne plus le rester tant il leur est permis d’espérer quelque récompense de la part du milliardaire Soros, qui a toujours soutenu les entreprises de subversion visant à miner les pays de l’ex-bloc soviétique, n’aurait pas été tenue pour telle si elles avaient eu l’idée saugrenue d’envahir une synagogue pour protester contre la politique agressive, spoliatrice, criminelle d’un Etat qui mène, sans susciter de protestations majeures, et en dépit de dizaines de résolutions de l’ONU le condamnant, un nombre impressionnant d’actions, dont une seule aboutirait, pour n’importe quel autre pays, à une mise au ban de la société des nations ?

    Il n’est pas inutile non plus de s’interroger sur la nature d’un tel groupe d’agit-prop, que l’on présente comme un modèle de liberté, représentatif d’une liberté d’expression liée prétendument, comme le suggère de façon particulièrement grotesque notre ministre de la « culture », à une jeunesse qui n’aurait, comme toute ligne d’horizon, que la perspective hautement exaltante, de pratiquer des orgies avec des femmes enceintes, de se masturber avec des poulets morts, de crier « merde, merde, merde au Seigneur » dans une église, de se montrer nu et couvert de cafards, et j’en passe. On sait que, jadis, à l’époque où les rôles étaient bien départagés à l’échelle mondiale, d’un côté l’axe du Bien, l’Occident, et l’axe du Mal, le camp soviétique – un mystique, Soljenitsyne, qui, au demeurant, présentait tous les caractères d’un véritable génie littéraire et philosophique, lui, était plus ou moins accepté comme dissident pat la pars occidentalis du globe, et d’ailleurs plutôt moins que plus. Il est vrai qu’à sa façon il anticipait la nouvelle Russie qu’un Vladimir Poutine incarne, une Nation fière, indépendante, qui ne se laisse pas marcher sur ses pattes d’ours, et qui revient de plus en plus à des valeurs ancestrales, à la religion de ses pères. Ce que ne saurait tolérer un capitalisme agressif, dont la justification, qu’on appellera « philosophique », faute de mieux, repose sur la légitimation de la destruction programmée de tout ce qui fait obstacle à l’affranchissement hédoniste, expressionniste, morbide de toutes les pulsions infra-humaines, de toutes les capacités, à vrai dire infinies, des désirs égocentriques, animaux et haineux de ce qui se cache sous la conscience humaine, et qu’une société digne de ce nom doit permettre de juguler par le respect, l’éducation, et la considération pour le sacré et sa propre patrie.
    Claude Bourrinet (Voxnr, 18 août 2012)

     

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