Au sommaire cette semaine :
- sur le site de Marianne, Bruno Deniel-Laurent revient sur le thème du déclin de l'Occident, très présent dans le débat intellectuel depuis quelques années...
- sur le site de l'Express, Jérôme Dupuis nous informe de prochaines rééditions de quelques maudits des lettres françaises...
Jacques Chardonne, Paul Morand, Lucien Rebatet : le retour des pestiférés
occident - Page 29
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Tour d'horizon... (42)
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Le point de vue d'Alain de Benoist sur la situation en Egypte...
Alain de Benoist, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis et éditorialiste de la revue Eléments, répond aux questions de la radio iranienne francophone, IRIB, à propos de la situation insurrectionnelle en Egypte, dans un entretien diffusé le 31 janvier 2013.
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Tour d'horizon... (38)
Au sommaire cette semaine :
- sur Geopolintel, Léon Camus dresse un panorama intéressant des stratégies en oeuvre au Proche-Orient...
Chronique de la guerre qui rôde au Proche-Orient
- sur Metamag, Michel Lhomme revient sur la politique de puissance chinoise en direction du Pacifique...
La contre-attaque chinoise dans le Pacifique
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Le petit placard de l'homme...
Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier Le petit placard de l'homme, un recueil d'essais de Viivi Luik, romancière et intellectuelle estonienne. De son point de vue d'européenne de l'est, elle jette un regard lucide sur l'occident et son déficit d'âme...
"« Il est clair qu’à une époque où s’effondrent les grands systèmes politiques et idéologiques – qu’ils se nomment communisme, socialisme ou capitalisme – la littérature, l’art et la culture qui se fondaient sur ces systèmes, y puisant leurs sujets et leur énergie, perdent nécessairement leur sens et s’effondrent eux aussi. Une opposition très nette est apparue entre ce que propose la littérature et ce que le public attend d’elle en son for intérieur. Tout ce qui, au début de ce siècle, était neuf, attirant parce que vénéneux et suave, est désormais vide, décoloré, délavé, éventé et amer. Parvenue au terme de son existence, clouée à la même place, la littérature tourne sur elle-même comme frappée d’une malédiction, elle n’embrase ni n’enthousiasme plus personne. La littérature, comme l’art en général, est devenue une occupation, un travail manuel ou un hobby universitaire, la langue secrète d’un petit cercle d’initiés, un phénomène sans importance qui n’occupe plus guère de place dans l’esprit des hommes. »"
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Persia delenda est ?...
Les éditions Xénia viennent de publier un court essai de Jean-Michel Vernochet intitulé Iran - La destruction nécessaire. Journaliste et spécialiste des questions géopolitiques, Jean-Michel Vernochet est déjà l'auteur d'un ouvrage intitulé Europe : chronique d'une mort annoncée, publié aux éditions de L'Infini.
"L’Iran doit être détruit. Malgré sa série d’échecs militaires, l’alliance occidentale doit mener cette campagne peut-être suicidaire. Pourquoi?
Non seulement parce que l’Iran remettrait en cause le monopole du feu nucléaire détenu au Proche-Orient par l’État hébreu. Ni en raison de la lutte acharnée que se livrent les grandes puissances pour s’approprier les gisements d’énergies fossiles, notamment le gaz iranien. Et ne parlons pas des arguments émotionnels liés aux droits de l’homme et au statut de la femme.
Aucune de ces raisons n’est suffisante, mais toutes ensemble elles participent d’une logique d’ensemble, systémique, qui les englobe. Et qui ne peut souffrir la présence d’une puissance iranienne échappant au nivellement libéral-démocratique du monde.
La cible est donc déjà verrouillée sur les écrans de guidage des centres d’opérations américains.
Intégrant le contexte global et l’enseignement des décennies qui précèdent, sans s’aveugler sur le régime iranien, Jean-Michel Vernochet livre une réflexion géopolitique de haut vol sur «notre» prochaine guerre. Peut-être la guerre de trop?" -
Qui sont les Femen ?...
Nous reproduisons ci-dessous un intéressant point de vue d'Alexandre Latsa, cueilli sur Polémia et publié initialement sur La voix de Russie, consacré au groupe très médiatisé des Femen.
Les Femen, des agents provocateurs ?
Depuis quelques mois, nombre de Français ont entendu parler des Femen, ce groupuscule féministe ukrainien composé de jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer leurs seins au grand jour. Les actions des Femen pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « Si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). Enfin, comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les Femen jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique très identitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.
Implication politique
C’est il y a un an que le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et surtout à se mêler activement de politique internationale. Les jeunes féministes se sont revendiquées de l’héritage de la Révolution orange en Ukraine, ce coup d’état démocratique destiné à vassaliser durablement l’Ukraine dans l’alliance occidentale. Fin 2011, elles ont aussi manifesté en soutien de la Révolution du Lotus en Egypte, contre Moubarak, et pour l’émancipation des femmes égyptiennes. Nul ne peut douter que le bilan des courses ne doit sans doute pas être à la hauteur de leurs espérances, mais leur croisade anti-Moubarak et pour l’émancipation des femmes s’est, depuis, transformée en une croisade contre la chariah et l’islamisme, ainsi que contre la burka. Curieusement, les provocations des Femen en Turquie et en Tunisie n’ont pas abouti à quoi que ce soit. Le fait de se déshabiller devant une mosquée n’a pas visiblement pas eu en Turquie l’effet escompté.
Plutôt bon accueil en Union européenne
Au sein de l’Union européenne le mouvement a reçu un accueil beaucoup plus favorable. Les Femen ont organisé depuis un an un réel tour d’Europe, destiné à l’organisation d’actions dans différents pays, mais aussi à la création de structures Femen dans ces pays: Suisse, Hollande, Italie, ou encore France, par exemple, en réaction à l’affaire Strauss-Kahn. A l’international, c’est le Brésil qui, lui, a été cet été contaminé par cette vague féministe-orange. On se demande toujours avec quels moyens et quels soutiens logistiques ces déplacements ont été organisés. La Voix de la Russie a publié un texte à ce sujet, qui met en lumière des faits assez intéressants, notamment le fait que les Femen bénéficient de soutiens plus qu’inattendus à l’ouest comme à l’est, via des stars du show-business ukrainien, des hommes d’affaires allemands et américains ou encore plausiblement la présence française à l’étranger, puisque les Femen étaient notamment invitées à l’ambassade de France à Kiev le 14 juillet 2012. Ces soutiens ne sont pas surprenants lorsqu’on sait que les Femen défendent l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et s’opposent également à l’ingérence russe en Ukraine. Il est aussi à noter que, lors de leur dernière visite à Moscou, celles-ci ont été reçues par Sergueï Mironov, leader du parti d’opposition social-démocrate Russie Juste, parti qui a activement participé aux contestations de rues en Russie, contestations que certains ont comparées à une tentative de révolution de couleur en Russie.
Eté 2012 : la politisation s’accentue
C’est justement cet été que les choses ont commencé à prendre une autre ampleur. Le message global des Femen s’est politisé, s’affirmant de plus en plus contre le racisme, le sexisme et les valeurs patriarcales qui règnent dans les sociétés industrialisées, valeurs promues selon elles par les religions. Leurs campagnes politiques vont alors de plus en plus se diriger contre les leaders de l’Europe orientale : Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Victor Ianoukovitch ou leurs alliés en Europe, Sylvio Berlusconi en tête. En juillet dernier, les Femen tentent d’agresser le patriarche orthodoxe Cyrille lors d’une visite a Kiev, sous le slogan : Tuez Cyrille, la campagne étant accompagnée d’une photo de ce dernier décapité. Charlie Hebdo n’aurait sans doute pas fait plus ignoble. Très logiquement, finalement, cette action a été revendiquée en soutien aux Pussy-Riots, ces 3 anarchistes russes ayant été arrêtées pour avoir organisé un concert punk dans la cathédrale Saint-Sauveur à Moscou, ce qui a valu à deux d’entre elles d’être condamnées pour hooliganisme. En réaction à la condamnation de ces dernières, les Femen ont donc jugé nécessaire d’attaquer l’église et de tronçonner une croix érigée en mémoire des victimes de la répression stalinienne et qui datait de la Révolution de couleur orange. Ce faisant, elles voulaient autant manifester leur déception de l’Ukraine orange que montrer leur détermination face à l’église chrétienne.
Pas de répression officielle
La réaction du pouvoir ukrainien a été sans doute moins disproportionnée que celle du mainstream médiatique qui a réagi de façon relativement obsessionnelle à ce non-événement : dans tous les pays du monde les manifestations non organisées sont illégales et la destruction d’édifices publics et religieux également hors-la-loi. De façon surprenante, suite à cela, la coupeuse de croix arrive à s’enfuir d’Ukraine en étant pourtant recherchée en Ukraine et trouve refuge en France où s’installera, peu de temps après, la base arrière et internationale des Femen. L’antenne française est rapidement créée à Paris, composée de militantes françaises et sous la férule de Inna Shevshenko, Loubna Meliane ou encore Safia Lebdi qui a jugé bon de m’écrire.
En France, les Femen se rapprochent de la gauche
L’orientation très à gauche de ces cadres français est parfaitement adaptée aux revendications des Femen pour une nouvelle société sans religions, sans différences entre hommes et femmes et en faveur des droits des minorités. La proximité du mouvement avec les groupes libertaires de gauche français tels que « Ni putes ni soumises » ou avec « le Parti socialiste » semble clairement indiquer les raisons d’être de ce groupuscule féministe qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller hier en France déranger une manifestation autorisée pour la famille traditionnelle en hurlant « in Gay We trust ». Les Femen, déguisées en bonnes sœurs, ont gazé des poussettes et des enfants avec du faux gaz en hurlant « Voilà le sperme de Dieu », déclenchant vraisemblablement le stress et la colère du service d’ordre de la manifestation. On se demande comment il aurait pu en être autrement. Le mainstream s’est, lui, contenté de parler de coups que les Femen auraient reçus. Evidemment, nul ne saurait cautionner les coups que l’une des activistes a vraisemblablement reçus (ce qui n’est pas la première fois) mais, de la même façon qu’avec les Pussy-Riots, on peut se demander quelles sont les motivations réelles d’une telle action.
Une femme (théoriquement une future mère) trouve-t-elle normal d’aller hurler et jeter du gaz (aussi faux soit-il) sur des familles avec enfants en poussette ? N’y a-t-il d’autres moyens pour de jolies jeunes femmes, dont des responsables associatives françaises, de se faire entendre ? Comment la société et les journalistes auraient réagi si des manifestants pour le mariage homosexuel avaient été agressés de la même façon par des partisans du mariage traditionnel ?
Produit marketing importé sans doute à très bas coût, les Femen ont depuis leur arrivée en France dévoilé leur vrai visage, celui d’un groupuscule féministe financé et soutenu par l’Occident, sous contrôle politique et moral d’une gauche française libertaire et sectaire, et dont, à ce jour, les revendications exprimées sont bien loin des préoccupations populaires et nationales, tant françaises qu’ukrainiennes.
Alexandre Latsa (La voix de la Russie, 19 novembre 2012)