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occident - Page 29

  • Les dissidents du XXIe siècle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au nouvelles formes de dissidence en ce début de XXIe siècle...

     

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    France / Occident : les dissidents du XXIe siècle

    Honneur aux dissidents

    Les dissidents soviétiques avaient bonne presse en Occident dans les années 1970, car ils permettaient d’attaquer l’URSS sur les droits de l’homme – dont l’idéologie commençait à prendre sa forme moderne – et en particulier sur le droit d’émigrer (déjà…). Ils révélaient aussi la réalité cachée du communisme, même si en fait on savait déjà tout depuis Victor Kravtchenko (J’ai choisi la liberté, 1946) et même bien avant.

    On se souvient notamment de V. Boukovski, d’A. Zinoviev, d’A. Ginsburg, des frères Kopelev, ou Medvedev, de L. Pliouchtch et, bien sûr, d’A.Soljenitsyne.

    Les dissidents ont cependant commencé à moins intéresser l’Occident quand, ayant quitté l’URSS, ils ont commencé à déclarer que le « monde libre » n’était pas non plus le paradis. Et plus encore quand ils ont préféré revenir en Russie après la chute du communisme, comme Soljenitsyne, par exemple. Mais tant qu’il s’agissait de mettre en accusation l’Union soviétique, l’Occident souhaitait la bienvenue aux dissidents. Mais aujourd’hui les rôles se sont inversés.

    Le phénomène de dissidence marque l’usure d’un système

    L’apparition de la dissidence montre qu’un système touche à sa fin.

    Le phénomène de dissidence correspond au fait qu’un jour, et d’une façon imprévisible, des personnes du système décident de ne plus jouer le jeu en acceptant, en outre, d’en supporter personnellement les conséquences. Ce qui signifie qu’ils ne croient plus au système dans lequel ils vivent et qu’ils n’ont en outre plus peur de vouloir le changer.

    Ainsi, recrutés avant tout parmi les intellectuels et les chercheurs choyés par le régime, les dissidents soviétiques montraient que le mythe communiste ne faisait même plus rêver « l’avant-garde du prolétariat ». Comme le décrit A. Soljenitsyne dans son livre Le Chêne et le Veau, l’existence de la dissidence portait des coups de boutoir répétés sur le régime soviétique d’autant plus redoutables qu’elle provenait de l’intérieur du système lui-même. Comme un jeune veau têtu peut finir par abattre à la longue un vieux chêne.

    Ce phénomène s’est déjà produit dans l’histoire, notamment à la fin de l’Ancien Régime, quand une partie de la noblesse s’est ralliée aux « Lumières ».

    Les dissidents du XXIe siècle 

    La dissidence réapparaît aujourd’hui en Occident.

    Julian Assange, Bradley Manning et Edward Snowden sont en effet des dissidents du XXIe siècle. Et comme leurs homologues soviétiques, ils annoncent que le système occidental se fissure de l’intérieur.

    Bien qu’anglo-saxons, donc issus de la population dominant le système occidental, ces trois dissidents ont décidé un jour, et d’une façon imprévisible, de révéler au monde la réalité cachée de la politique américaine, en faisant la lumière sur les activités secrètes d’écoute des communications mondiales par la NSA auxquelles il participait, pour Snowden, ou en organisant la divulgation de documents diplomatiques ou militaires américains classifiés, pour Assange et Manning, via Wikileaks.

    Ces dissidents ne pouvaient ignorer les risques auxquels ils s’exposaient. Ils les ont pourtant assumés en démontrant par là même qu’ils plaçaient l’exigence de vérité plus haut que leur propre sécurité ou que leur loyauté vis-à-vis du système occidental.

    Leur dissidence porte aussi sur les télécommunications et l’internet : donc sur le cœur du réacteur occidental contemporain et sur le levier principal de sidération des populations.

    Tous les trois sont jeunes, enfin : ce qui montre que la contestation monte des profondeurs du système.

    Comme en URSS

    Le sort des dissidents occidentaux n’a rien à envier à celui des soviétiques. Les dissidents soviétiques ne trouvaient pas asile dans les pays du Pacte de Varsovie. Il en va de même pour les dissidents du XXIe siècle : aucun pays « libre » du bloc occidental – qui croule pourtant sous les « réfugiés » venus de toute la terre – n’a couru le risque de les accueillir et de mécontenter ainsi le « grand frère » américain. Y compris les pays espionnés par la NSA et qui se sont donc montrés pas très rancuniers ! L’oligarchie présente, bien sûr, les dissidents comme des délinquants et des hooligans, comme au temps de l’URSS.

    Manning, qui a déjà passé 1200 jours sous les barreaux, a été condamné à 35 ans de prison, même s’il a évité l’incrimination de « collusion avec l’ennemi » qui lui faisait courir le risque d’emprisonnement à vie. Manifestement, pour la justice militaire américaine le reste du monde s’assimile donc à un territoire ennemi, cela soit dit en passant. Peut-être le retrouvera-t-on un jour pendu dans sa cellule, comme cela arrive parfois en Occident ? Assange, réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, se trouve sous le coup d’une demande d’extradition et de différentes accusations notamment d’abus sexuel. On a fait aussi circuler la rumeur qu’il se compromettait avec l’extrême droite (Le Monde du 23 août 2013), ce qui correspond en Occident au crime suprême de « contre-révolution » dans le bloc soviétique. Snowden, accusé d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux, n’a pu obtenir que l’asile temporaire en Russie.

    Le goulag médiatique

    Les médias, habituellement si aimables avec les délinquants de toute sorte, n’ont cessé, avec un bel ensemble, de dévaloriser la portée de leurs gestes (ils n’auraient révélé qu’un secret de Polichinelle) ou leur personnalité.

    Manning, que l’on présentait ainsi comme un « jeune homme » un peu dépassé, en a d’ailleurs profité habilement devant le tribunal militaire pour faire adoucir sa peine ! Le goulag médiatique est, certes, plus soft que le goulag soviétique, mais il vise à produire les mêmes effets : réduire au silence et condamner à la mort sociale.

    L’Occident, URSS du XXIe siècle

    Les dissidents se multiplient en réalité en Occident, pour la même raison qu’en Union soviétique. Car on croit de moins en moins aux mensonges idéologiques sur lesquels repose le Système et ses résultats inspirent de plus en plus la défiance.

    Dissidents littéraires qui rejettent la médiocrité et le conformisme, artistes dissidents qui refusent l’art officiel cosmopolite déraciné, dissidents politiques qui ne croient plus aux partis institutionnels, dissidents médiatiques qui ne supportent plus les bobards, dissidents économiques qui préfèrent l’exil au fiscalisme, dissidents moraux qui manifestent contre le mariage homosexuel, dissidents scolaires qui fuient le naufrage de l’école publique, dissidence populaire qui ne fait plus confiance à l’oligarchie, dissidence identitaire contre le grand remplacement programmé des Européens, dissidents contre les fauteurs de guerre occidentaux.

    Malgré la police, malgré le goulag médiatique, malgré la menace économique, la dissidence progresse partout en Occident. Parce que le Système craque de toute part.

    Nous sommes tous des Assange, des Manning et des Snowden !

    Michel Geoffroy (Polémia, 15 septembre 2013)

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  • La révolution militaire...

    Les éditions Gallimard viennent de rééditer dans leur collection de poche Folio un essai de Geoffrey Parker intitulé La révolution militaire. Un classique passionnant qui fait du perfectionnement des techniques militaires au travers de la pratique assidue de la guerre le principal moteur de l'expansion européenne.

     

     

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    " La domination du monde par l'Europe du XIXe siècle est chose bien établie. Mais pourquoi et comment ce petit bout de péninsule eurasiatique démuni de ressources naturelles a-t-il pu assurer sa première expansion et affirmer en trois siècles, de 1500 à 1800, sa mainmise sur le tiers de la planète ? Avant sa révolution industrielle, le nerf de l'essor occidental a été sa révolution militaire.
    De cette révolution militaire, Geoffrey Parker rappelle l'importance, analyse les données et pèse le poids respectif de tous les éléments, techniques, stratégiques, tactiques, politiques et mentaux. Au moment où l'expansion rapide des armes à feu transforme le style des opérations offensives et défensives, où se développe l'art des fortifications, où les armées décuplent leurs effectifs et où s'aggravent les répercussions sociales des combats, où les États s'organisent en fonction de la guerre, règlent leurs conflits autant sur mer que sur terre et projettent leurs rivalités sur les autres continents.
    La vraie question sur laquelle débouche ce savant survol n'est pas tant de comprendre pourquoi furent ainsi vaincus les Amérindiens au XVIe siècle, les Indonésiens au XVIIe, les Indiens et les Africains au XVIIIe, mais pourquoi seuls la Corée, la Chine et le Japon purent tenir jusqu'à ce que le vapeur cuirassé et le canon à tir rapide viennent à bout de l'Est asiatique. "

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  • On a déjà vu le film !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'excellente chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 30 août 2013 et consacrée aux menaces de l'Occident à l'encontre de la Syrie ...

     


    Kosovo, Mali, Libye, Syrie : on a déjà vu le... par rtl-fr

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  • Manières du monde, manières de guerre...

    Les éditions Nuvis viennent de publier Manières du monde, manières de guerre, un essai de Caroline Galacteros-Luchtenberg, préfacé par Hubert Védrine. Auditeur de l'IHEDN et directeur de séminaire à l'Ecole de Guerre, Caroline Galacteros-Luchtenberg dirige Cabinet de conseil et de formation en intelligence stratégique.

     

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    « La principale originalité de ce livre est de réintroduire une dimension stratégique dans la crise générale de l’Occident. Celui-ci, structurellement endetté, ne contrôle plus le temps, les rythmes, la financialisation débridée, la virtualisation ; il n’est plus dans le monde le seul maître des innovations et de la fabrication des normes internationales. Quant au politique, puni de sa naïveté, il surnage pathétiquement et tente de faire diversion. On paraît loin, dans ce tableau sans concession, de l’art de la guerre mais, pour Caroline GALACTEROS-LUCHTENBERG, le lien est évident : cette déshumanisation progressive des rapports professionnels et sociaux déstructure nos sociétés et ruine la légitimité résiduelle de leurs projections de puissance et d’influence. C’est le cœur de sa thèse.
    A ce titre elle estime que la guerre que mène l’Occident depuis la fin de la Guerre froide constitue une matrice précieuse pour identifier les tendances des sociétés ultra-développées, sociétés paradoxales où se mêlent et se contredisent technologisme béat et appauvrissement éthique, connexion et solitude, transparence et opacité, tolérance et moralisme vindicatif, etc. Ce n’est pas la première fois que le caractère insensé de nos sociétés — à proprement parler en perte de sens — est décrit et déploré, mais il l’est, dans cet essai, de façon particulière, tout au long de sa seconde partie, à partir du monde militaire et de celui de la guerre. »

     

    (Extrait de la Préface de Hubert Védrine)

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  • Kosovo, l'Etat mafieux ?...

    Les éditions Fayard publient cette semaine une nouvelle enquête de Pierre Péan intitulée Kosovo - Une guerre « juste » pour un État mafieux. Journaliste indépendant, Pierre péan est l'auteur de plusieurs enquêtes décapantes comme La face cachée du Monde (Mille et une nuits, 2003), Le monde selon K. (Fayard, 2009) ou Carnages - Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique (Fayard, 2010). Il a récemment signé, avec Philippe Cohen, Le Pen, une histoire française (Robert Laffont, 2012), une biographie de Jean-Marie Le Pen.

     

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    " La première guerre de l’OTAN a été menée au nom des droits de l’homme : frapper fort pour « prévenir un génocide » et stopper les troupes serbes menaçant des populations civiles. Elle était pourtant illégale. Pendant 78 jours, au printemps 1999, l’Alliance emmenée par les États-Unis a bombardé la Serbie, y compris le Kosovo, alors sa province, avec le soutien enthousiaste de la plupart des intellectuels et médias français. La même Alliance, soutenue par l’Europe, a détaché de la Serbie le Kosovo pour en faire, en 2008, un nouvel État qu’elle a adoubé. 
    Quatorze ans après, où en est le Kosovo « démocratique » et « pluri-ethnique » ? Voici un droit de suite – un de plus – dont nous avons été privés. En dépit de ses déclarations d’autosatisfaction, la communauté internationale a failli. Une véritable purification ethnique a débarrassé le Kosovo d'une grande partie de ses minorités (en premier lieu, serbes et roms), au lendemain de l’intervention de l’OTAN et en 2004. Au centre des trafics dans les Balkans, le nouvel Etat est dirigé par les leaders issus des rangs de l’UÇK, l’ancien mouvement indépendantiste armé, hier encore présentés comme les « combattants de la liberté », et aujourd’hui connus pour leurs liens avec le crime organisé. 
    Pierre Péan démontre la terrible duplicité de la communauté internationale, États-Unis en tête. Tous, Américains, Britanniques, Français et Allemands, savaient parfaitement à qui ils avaient affaire ; leurs services ont souvent appuyé ou formé militairement plusieurs des leaders de l’UÇK. L’auteur révèle que la France mena de facto une politique à double face pendant et aussitôt après la guerre… Depuis, ni Washington ni Paris n’ont jamais voulu désavouer leurs anciens protégés. Même la justice internationale et l’ONU ont été entravées. Voilà comment un effrayant trafic d’organes, mis au jour dès 2003 par des membres de la Mission d’administration du Kosovo de l’ONU, a été étouffé pendant sept ans… Pourtant, le constat, effroyable, des exactions et crimes commis ou couverts par le nouveau régime est abondamment documenté par nombreux enquêteurs internationaux, magistrats et agents de services de renseignement présents sur le terrain. Pierre Péan est allé à la rencontre de ces victimes ignorées par l’opinion internationale. Ce livre lève un coin du voile. "

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  • Les fossoyeurs de l'Occident...

    Les éditions Apopsix viennent de publier un essai de Louis Dalmas intitulé Les fossoyeurs de l'occident - Essai sur le Nouveau Désordre Mondial. Journaliste, Louis Dalmas a fondé en 1996 le mensuel Balkans Infos (maintenant B.I.) pour prendre la défense de la cause serbe. Il est aussi l'auteur de plusieurs essais comme La pensée asphyxiée (L'Age d'homme, 2000) ou Le crépuscule des élites (Tatamis, 2008).

     

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    " Supposez que vous soyez dans un avion sans contrôle au milieu d'un orage. Le chef de bord a eu un malaise et s'est évanoui. L'avion pique du nez. La chute menace d'être fatale. Tout à coup, vous apercevez sous un siège une sorte de manuel. Le titre : « L'avion. Comment il fonctionne. Que faire en cas de pépin ». Une lueur dans le cauchemar. Un moyen d'en sortir ? Peut-être une chance d'être sauvé. Vous croyez que, dans la merde où vous êtes, vous n'y jetteriez pas un coup d'œil ? Eh bien, dans la merde, vous y êtes. Et pas dans un simple avion à la dérive, mais dans tout l'espace occidental ! Pas seulement avec un pilote dans le cirage, mais au service d'un empire dirigé ou par des fous, ou par des cyniques qui se veulent les maîtres du monde et prévoient de s'enrichir en reconstruisant ce qu'ils auront détruit. Vous ne croyez pas que cela vaudrait le coup de feuilleter ce livre ? Non seulement ça vaudrait le coup, mais ça urge. Alors, faites un effort. Ouvrez-le et lisez. Il n'a pas la prétention de traiter de tous les sujets ni de résoudre tous les problèmes. Mais il offre quelques explications de ce qui nous arrive, qui ne sont pas celles données habituellement. Et qui peuvent peut-être aider à y voir plus clair. "

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