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guerre - Page 47

  • Alain de Benoist : « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la guerre à laquelle la France est confrontée...

     

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    « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    « Cette fois, c’est la guerre », titrait Le Parisien au lendemain des attentats du 13 novembre. « Nous sommes en guerre », a, lui aussi, déclaré Manuel Valls. C’est votre avis ?

    Bien sûr. Mais pourquoi le dire si c’est évident ? Toute la question est là : nous sommes en guerre, mais beaucoup de Français ne le comprennent pas. Aux attentats du 13 novembre qui, à la différence de ceux de janvier dernier, ne visaient personne en particulier, mais tout le monde indistinctement, ils répondent en des termes convenus qui ressortissent principalement au registre humanitaire (« tristesse, horreur »), lacrymal (« ayons une pensée pour les victimes ») et maternel (« protégez-nous des méchants »). Ils observent des minutes de silence et allument des bougies comme ils le feraient à l’occasion d’une tuerie perpétrée par un fou dans une école, d’une catastrophe aérienne ou d’un tremblement de terre meurtrier. Ils proclament « même pas peur », quitte à détaler comme des lapins à la moindre fausse alerte. Peur, insécurité, psychose. En fin de compte, les attentats se ramènent à un déchaînement de violence incompréhensible dont sont responsables « ceux qui aiment la mort » et dont sont les victimes « ceux qui aiment la vie ». Ce vocabulaire, cette attitude, ces réactions ne sont pas ceux de gens qui ont compris ce qu’est la guerre. Les attentats ont frappé des hommes et des femmes qui n’avaient pas le sentiment d’être en guerre ou d’en vivre une.

    Il n’est jusqu’au terme de « kamikazes » qu’on voit maintenant employé partout, alors qu’il est totalement inapproprié. Les pilotes kamikazes (« vent divin ») étaient des soldats japonais qui sacrifiaient leur vie en allant frapper des objectifs militaires, pas des fanatiques qui allaient se faire exploser pour tuer des civils !

    Comment expliquer cette incompréhension ?

    D’abord parce que cette guerre est d’un genre particulier, puisqu’elle combine guerre conventionnelle sur le terrain et terrorisme, et que l’ennemi se recrute en partie chez nous. Ensuite, parce qu’on n’a jamais vraiment expliqué aux Français pourquoi nous avons choisi de nous y engager. Devions-nous prendre part aux côtés des Américains au conflit qui, à l’heure actuelle, oppose les sunnites et les chiites ? Et pourquoi nous acharnons-nous à refuser toute collaboration avec la Syrie et l’Iran, qui combattent Daech les armes à la main, tout en continuant à faire la cour aux dictatures pétrolières du Golfe, qui soutiennent directement ou indirectement les djihadistes ? Un tel manque de clarté ne favorise pas la compréhension.

    La vraie raison, cependant, est ailleurs. En dehors des guerres liées à la décolonisation (Indochine, Algérie), la France est en paix depuis 70 ans. Cela veut dire, non seulement que les jeunes générations n’ont jamais connu la guerre, mais – cas unique depuis des siècles – que leurs parents ne l’ont pas connue non plus. Dans l’imaginaire collectif de la majorité des Européens, la guerre, c’est fini. Ou plus exactement, c’est fini chez nous.

    En dépit des événements qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie, et de ce qui se passe actuellement en Ukraine, ils ont le sentiment qu’en Europe, la guerre est devenue impossible. Ils s’imaginent que la construction européenne a créé un état de paix qui ne peut que durer (en réalité, c’est l’inverse : l’Europe n’a pas empêché la guerre, c’est la fin de la guerre qui a permis de créer l’Europe). Bien sûr, ils savent que l’armée française poursuit des « opérations » dans certains pays, comme le Mali, mais tout cela leur apparaît comme quelque chose qui ne les concerne pas, d’autant que les théâtres d’opérations sont lointains.

    C’est aussi la raison pour laquelle ils parlent de « scènes d’apocalypse » pour désigner des attentats qui ont fait 130 morts. Quels mots emploieraient-ils pour désigner ces périodes de la Première Guerre mondiale où les combats faisaient plus de 20.000 morts par jour ? Il leur reste à apprendre que la paix est une chose fragile, et qu’elle ne sera jamais l’état naturel d’une société. Y compris en Europe.

    Le vieux rêve de « faire disparaître la guerre » n’en reste pas moins présent dans les esprits… même s’il n’y a jamais eu autant de guerres dans le monde que depuis que la guerre a été officiellement abolie !

    Surtout dans l’esprit des pacifistes qui veulent « faire la guerre à la guerre », sans même s’apercevoir du caractère contradictoire de ce slogan. Mais le pacifisme n’est pas la paix, c’est même le contraire. Lorsqu’en 1795, Emmanuel Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui s’inscrit dans le sillage de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713), il se contente de faire de la « paix perpétuelle » une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Le projet kantien postule en réalité la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur la pratique.

    La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. On ne fait pas disparaître un ennemi en se déclarant « pour la paix », mais en se montrant plus fort que lui.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 18 novembre 2015)

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  • Quand François Hollande a peur de désigner l'ennemi...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 17 novembre 2015 et consacrée à la riposte française aux attentats de Paris. Le journaliste montre que malgré leur discours martial, nos dirigeants se montrent incapables d'identifier et de désigner clairement l'ennemi...

     


    Attentats à Paris : "François Hollande craint... par rtl-fr

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  • Tour d'horizon... (98)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog La voie de l'épée, Michel Goya nous alerte sur les grandes décisions qui vont nécessairement devoir suivre l'attaque terroriste majeure qui nous attend dans les mois à venir...

    Le jour d’après la grande attaque

     [ Programmée depuis plusieurs jours, la publication de ce lien vers un texte du colonel Michel Goya, daté du 25 octobre, trouve, avec les attentats de Paris du 13 novembre, une résonance tragique. Nous sommes le jour d'après... Certains, manifestement, ne s'en sont pas encore rendus compte.]

     

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    - sur son blog Défense en ligne, Philippe Leymarie revient sur la menace que constitue le chaudron du Sahel...

    Bienvenue au Sahelistan

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  • Penser les forces armées pour le 21ème siècle...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien incisif et stimulant donné par Laurent Henninger à TV Libertés, à l'occasion d'une conférence qu'il prononçait le 12 octobre 2015 devant le Cercle Aristote sur le thème "Penser les forces armées pour le 21ème siècle". Laurent Henninger est historien, spécialiste des questions militaires, et chargé d'études à l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (IRSEM). Il évoque l’avènement prochain, au travers du déploiement de l'hypercapitalisme libéral, d’un système totalitaire plus violent que ceux du 20ème siècle et dénonce la politique de l’émotion.

    La conférence, que nous vous recommandons chaudement d'écouter, est disponible ici en vidéo : Penser les forces armées pour le 21ème siècle

     

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  • Centurions...

    Les éditions de l'Atelier Fol'Fer viennent de  publier dans leur collection Xenophon un ouvrage d'Alain Sanders intitulé Centurions - Trente baroudeurs de l'Indochine française. Journaliste et ancien professeur de lettres, Alain Sanders a notamment publié une biographie du marquis de Morès et une du général Robert E. Lee (Pardès, 2015). 

     

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    " Les trente baroudeurs racontés dans ce livre – trente parce qu’il faut bien faire un choix – ont tous choisi leur camp : celui du courage, de l’insécurité, de la fidélité, des copains. C’est l’Indochine de ceux qui ne vivaient pas la guerre depuis le Paramount à Hanoï ou le Continental à Saïgon. Mais dans la boue, le sang et les rizières.

    Certains sont très connus et donc incon-tournables. D’autres le sont moins. Comme Christian Simenon, le frère de Georges Simenon, tombé au combat. Ou Pierre Paulot, sergent-chef au 8e bataillon de choc, tué à Diên Biên Phu. Il y avait des Corses, des Bretons, des Lorrains, des gens des Landes, des Pyrénées, de Provence, des Espagnols, des fils de la rizière (comme le colonel Leroy), des pieds-noirs, des natifs d’Indochine (comme Romain-Desfossés), etc. Tous fils de France.

    On ne leur demandait pas de faire la guerre – ou seulement de ne faire rien que la guerre –, mais aussi de construire. Ils s’y donnèrent corps et âme. Sans jamais être vraiment soutenus par la métropole. Ils se sont battus. Et bien battus. Alors leur histoire. Pour témoigner qu’ils ne sont pas tombés « pour des prunes ». "

     

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  • Tour d'horizon... (96)

     

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le Plus de l'Obs, Peggy Sastre explique pourquoi l'héroïsme guerrier masculin est un avantage darwinien....

    La guerre, c'est "sexy" ? Pourquoi l'héroïsme guerrier est une affaire d'hommes

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    - sur Metamag, Pierre Le Vigan revient sur la société du dernier homme, anticipée par Nietzsche et qui est devenue la nôtre...

    Après le dernier homme, quoi ? (1)

    Après le dernier homme, quoi ? (2)

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