Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

guerre - Page 43

  • Le bras droit du monde libre...

    Les éditions Alexipharmaque viennent de publier, au format numérique, un recueil de deux nouvelles de Laurent Schang intitulé Le bras droit du monde libre. Directeur des éditions du Polémarque et collaborateur de la revue Éléments, Laurent Schang a déjà publié une biographie de Maître Morihei Ueshiba, le fondateur de l'Aïkido, aux éditions Pygmalion (2004), un court roman de géopolitique-fiction, Kriegspiel 2014, récemment réédité aux éditions Le retour aux sources, ainsi qu'un excellent recueil de nouvelles, Le constat d'Occident, aux éditions Alexipharmaque (2007).

    Le livre est disponible au téléchargement sur le site des éditions : Alexipharmaque

     

    Afficher l'image d'origine

    " À cha­cun sa ma­de­leine. Celle de Laurent Sc­hang me­sure 1,09 m et pèse 4,3 kg. Son pe­tit nom : le FN FAL. FN pour Fa­b­rique Na­tio­nale, FAL pour Fu­sil Au­to­ma­tique Lé­ger. Dans ce livre, son troi­sième pu­b­lié aux Édi­tions Alexi­p­har­maque, l’au­teur solde une dette vieille de trente ans, lorsqu’au temps du col­lège il se plon­geait avec dé­l­ice dans la lec­ture des aventures de ses hé­ros, réels comme les brous­sards rho­dé­siens en cou­ver­ture du ma­ga­zine Troupes d’él­ite, ou fic­tifs, façon James Big­g­les­worth, alias Biggles, avia­teur, dé­tec­tive et espion. Qu’il ra­conte le duel à mort que se li­v­rèrent, et con­ti­nuent de se li­v­rer, le FN FAL et l’AK-47 aux quatre coins du monde, ou qu’il re­vi­site la feue Rho­dé­sie du Sud, Laurent Schang érige la même stèle vo­tive, tail­lée dans le marbre de la nos­tal­gie. Mais en a-t-on ja­mais fi­ni avec ses rêves d’en­fant ? "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Beyrouth 1976 : des Français dans la guerre du Liban...

    Les Bouquins de Synthèse nationale viennent de publier un récit d'Emmanuel Albach intitulé Beyrouth 1976 - Des Français aux côtés des phalangistes. Journaliste, Emmanuel Albach a fait partie de la poignée de jeunes Français qui se sont engagés dans le camp chrétien au début de la guerre civile libanaise.

    On rappellera qu'on trouve quelques pages sur le même thème dans l'enquête de Christian Rol, Le roman vrai d'un fasciste français (La manufacture de livres, 2015), et aussi que l'écrivain Richard Millet a consacré deux livres à son expérience de la guerre du Liban, La confession négative (Gallimard, 2009) et Tuer (Léo Scheer, 2015).

     

    Beyrouth 1976.jpg

    " Au milieu des années 70 une guerre terrible éclata au Liban. Celle-ci opposait les diverses milices musulmanes aux Phalanges chrétiennes alors dirigées par Béchir Gemayel. Elle ensanglantera le pays du Cèdre pendant de nombreuses années. À Paris, un groupe d’étudiants est scandalisé par la lâcheté du gouvernement giscardien qui refuse d’intervenir pour soutenir les chrétiens menacés. Ils décident de sauver l’honneur de la France et partent se battre, les armes à la main, à Beyrouth. L’un d’entre eux, Stéphane Zanettacci, n’en reviendra jamais. Emmanuel Albach fut l’un des deux premiers Français à se rendre sur les champs de batailles libanais. Il nous raconte son histoire et nous explique le sens de son engagement. "

     

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Demain le soldat "augmenté" ?...

    La revue Défense et Sécurité Internationale , dont le rédacteur en chef est Joseph Henrotin, vient de publier un numéro hors-série (n°45) consacré au "soldat augmenté" dont les performances et les capacités seront accrues par l'utilisation des différents types de technologies disponibles (cyber, bio, nano, etc...)...

     

    Soldat augmenté.jpg

    " Il s'agit de comprendre pourquoi, comment et jusqu'où les progrès scientifiques (médecine, biotechnologies, nanotechnologies, informatique) permettent dès aujourd'hui de doter les membres des forces armées de capacités physiques et intellectuelles allant au delà des aptitudes normales de l'être humain, pour une meilleure efficacité dans l’action militaire.
    En effet, si l’homme peut parfois apparaitre aujourd’hui comme le futur maillon faible d’un dispositif militaire, il  a vocation à rester au centre des systèmes d’armes de demain. Aussi est-ce précisément pour compenser ses faiblesses sur le champ de bataille que ce Hors-Série s’attache à traiter des possibles augmentations qui peuvent être mises à sa disposition, avec les questionnements de leurs impacts potentiels sur l’homme et de leur acceptabilité. "

    Au sommaire :

    Éditorial

    Le soldat augmenté : pourquoi ?

    Améliorer les capacités humaines : actualité d’un vieux rêve
    Par Pierre-Yves Cusset, chargé de mission à France Stratégie

    Les forces et les faiblesses du soldat sur le champ de bataille
    Par Eric Ozanne, colonel, chef d’état-major interarmées des forces armées en Guyane

    Le sommeil et la performance opérationnelle
    Par Dave I. Cotting, Associate Professor & Director of Core Curriculum Leadership Instruction Department of Psychology, Virginia Military Institute ; et Gregory Belenky, Research Professor, College of Medical Sciences, Washington State University

    Militem increscendum. Augmenter le soldat dans l’Antiquité et le Moyen Âge
    Par Olivier Hanne, agrégé et docteur en Histoire médiévale, chercheur au CREC.

    Le soldat augmenté : exemples de répercussions psychologiques
    Par Christian Colas, Médecin en chef des services (R), sous-direction plans capacités, direction centrale du service de santé des armées ; et Laurent Melchior Martinez, Médecin en chef, coordonnateur national du service médico-psychologique des armées, direction centrale du service de santé des armées

    L’homme augmenté et la conquête spatiale
    Entretien avec Jean-François Clervoy, astronaute.

    Le soldat augmenté : concept et réalité opérationnelle
    Par Jean-Thomas Rubino, capitaine (TA), instructeur aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan

    Le soldat augmenté : quel intérêt pour les forces ?
    Par Thomas Noizet, lieutenant-colonel, Etat-major de l’armée de Terre.

    Le soldat augmenté. Quel intérêt pour une unité d’élite comme le GIGN ?
    Par Christophe B., commandant de la force formation, GIGN

    Aéronavale, guerre en mer et soldats augmentés
    Par Pierre Vandier, capitaine de vaisseau, auditeur de la 65e session du Centre des Hautes Etudes Militaires, commandant du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle de 2013 à 2015.

    Le soldat augmenté : comment ?

    Les nouveaux horizons apportés par les micro et nanotechnologies pour le combattant de demain
    Par Audrey Flament et Jean-Michel Goiran, Leti, institut de CEA Tech

    Le fantassin du futur sera mobile et collaboratif
    Par Parick Sechaud, Sagem (groupe Safran). Division Optronique et Défense, R&T Combat Numérisé

    Le soldat augmenté : un soldat informé, allégé et mieux équipé
    Par Gérard de Boisboissel, ingénieur de recherche au Centre de Recherche des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC)

    Les soldats augmentés mieux informés, allégés et mieux équipés – de l’imagination à l’emploi
    Par Emmanuel Gardinetti, commandant (T) DGA Ingénierie des Projets, responsable du métier sciences de l’homme

    Aptitude au métier des armes : les perspectives ouvertes par l’anthropotechnie
    Par Lionel Bourdon, médecin chef des services HC, Praticien professeur agrégé du Service de santé des armées, Professeur titulaire de la chaire de recherche appliquée aux armées, Directeur scientifique de l’institut de recherche biomédicale des armées

    Le stress, acteur oublié de l’extension capacitaire
    Par Frédéric Canini et Marion Trousselard, médecins en chef, département Neurosciences & Contraintes Opérationnelles, Institut de Recherche Biomédicale de Armées (IRBA), Brétigny-sur-Orge

    Perspectives ouvertes par la pharmacologie en milieu opérationnel civil. Mythe ou réalité ?
    Par Olivier Lamour, docteur en médecine

    Le soldat augmenté : jusqu’où ?

    Le soldat augmenté est avant tout un homme
    Par Jean-Michel Le Masson, médecin en chef (R), chef du Service de santé zonal pour le Secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur, chercheur associé au Centre de recherche des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan

    Le soldat est-il prêt à se « faire augmenter » ?
    Par Claude Weber, sociologue au Centre de Recherche des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC)

    Le paradoxe de la reine rouge
    Par Patrick Clervoy, docteur en médecine

    Quelle éthique du recrutement ?
    Par Henri Hude, philosophe, directeur du pôle Ethique et environnement juridique au CREC-Saint-Cyr.

    « Les gardiens de la galaxie » – l’éthique biomédicale part en guerre
    Par George Lucas, Académie navale d’Annapolis

    Evolution du droit et acceptation juridique de l’augmentation
    Par Julien Le Gars, magistrat, ancien sous-directeur des libertés publiques

    L’institution militaire face au défi de l’homme augmenté
    Par Didier Danet, Pôle Action Globale et Forces Terrestres, Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • L’Europe n’a d’autre alternative que d’affirmer ce qui la constitue en propre...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux suites des attentats du 13 novembre...

     

    Alain de Benoist 2.jpg

     
    « Nous faisons la guerre chez eux, ils font la guerre chez nous »

    Après les attentats commis à Paris en janvier dernier, des millions de gens avaient défilé dans les grandes villes en hurlant « Je suis Charlie ». Dans les jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre, on a seulement vu quelques rassemblements sporadiques, auxquels s’est ajouté l’« hommage national » présidé par François Hollande dans la cour d’honneur des Invalides. Pourquoi cette différence ?

    Les attentats de janvier et ceux de novembre sont très différents. En janvier dernier, les terroristes islamistes avaient massacré des journalistes auxquels ils reprochaient d’avoir « blasphémé » contre Mahomet, puis ils avaient tué des juifs au seul motif qu’ils étaient juifs. Il était alors facile pour les manifestants, qui dans leur grande majorité n’étaient ni juifs ni journalistes, de se dire solidaires de « Charlie » ! Le 13 novembre, au contraire, les terroristes n’ont pas visé de cibles particulières. Au Bataclan, ils n’ont pas demandé aux spectateurs de décliner leur origine ou leur religion. Ils ont massacré tous ceux qui étaient là sans distinction d’âge, de sexe, de croyance, d’appartenance ou de profession. On a ainsi compris que tout le monde est devenu une cible potentielle. L’équivalent d’une douche froide.

    Même si dans les deux cas les auteurs des attaques étaient les mêmes (de jeunes délinquants « radicalisés »), les motifs étaient également différents. L’attaque contre Charlie Hebdo était de nature « religieuse », celle contre le Bataclan de nature politique. Le 13 novembre, les terroristes voulaient sanctionner notre engagement militaire en Syrie : c’est la politique étrangère française qui était visée. Hollande l’a bien compris, puisqu’il a immédiatement ordonné à l’aviation française d’intensifier ses frappes, tandis qu’il s’engageait lui-même dans une vaste tournée diplomatique. Comme l’a écrit Dominique Jamet, « nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous ». Nous faisons la guerre chez eux, ils font la guerre chez nous. C’est aussi simple que cela.

    Plusieurs familles de victimes ont refusé de participer à la cérémonie des Invalides, parce qu’elles considèrent le gouvernement actuel comme le premier responsable des attentats. Une réaction exagérée ?

    Pas vraiment. Le 13 novembre, il a fallu plusieurs heures, durant lesquelles des dizaines de spectateurs du Bataclan ont été tirés comme des lapins, avant que l’on voie arriver les hommes de la BRI. Cela pose déjà un problème. Mais ce sont avant tout les failles du système français de renseignement qui doivent être montrées du doigt. Sur le plan intérieur, le « renseignement territorial » (recueil et analyse des données) est en effet vital, les plans Vigipirate ou Sentinelle, qui font patrouiller dans les rues des soldats réduits à l’état de vigiles, se bornant à créer une présence visible qui a pour seul but de rassurer la population sans vraiment la protéger.

    La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a succédé, l’an dernier, à la DCRI, née en 2008, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, de la fusion de la Surveillance du territoire (DST) – service à vocation avant tout judiciaire et opérationnelle – et des Renseignements généraux (RG) – service d’information sans aucune attribution judiciaire. Cet organisme hybride, qui a cumulé les défauts de ses deux composantes, a rapidement accumulé les échecs et les erreurs (voir le rapport Verchère-Urvoas de 2013). Plus douée pour espionner les journalistes que pour lutter contre le djihadisme, la DGSI dispose de beaucoup de renseignements sur des milliers d’individus dangereux mais, par manque de formation criminologique sérieuse, elle peine à trouver les moyens d’identifier ceux qui sont véritablement prêts à passer à l’acte. Elle n’a, en outre, toujours pas compris que les terroristes ne sont plus aujourd’hui des Ben Laden mais des jeunes bandits des « quartiers ». Les attentats de ces dernières années en sont le résultat. En Tunisie, après l’attentat du musée du Prado, tous les responsables du renseignement ont été démis de leurs fonctions. On peut regretter qu’il n’en soit pas allé de même en France.

    L’État islamique ne se cache pas de mépriser une civilisation occidentale qu’il estime « décadente et dépravée ». Que lui répondre ?

    Que l’Occident soit aujourd’hui décadent est un fait – et c’est également un fait que les interventions occidentales au Proche-Orient n’ont abouti, depuis 1990, qu’à généraliser la guerre civile et le chaos. Mais la pire des réponses serait de se faire gloire de nos tares. C’est, au contraire, la décadence qui nous rend incapables de faire vraiment face au djihadisme, dans la mesure où elle est toujours le prélude à une dissolution. Après les attentats de janvier, François Hollande exhortait à se remettre à « consommer ». Ces jours-ci, il appelait à continuer à « se distraire ». La cérémonie des Invalides donnait elle-même envie de pleurer, pas de se battre. Ce n’est pourtant pas avec des chansons de variétés que l’on stimule le courage et la volonté, ou que l’on recrée les conditions d’une amitié nationale. Comme l’écrit Olivier Zajec, « ce sont les nations, et non la consommation ou la morale, qui redonnent forme et sens au monde ».

    La guerre est une forme de rapport à l’autre qui implique aussi un rapport à soi. Cela signifie que, « pour savoir ce que sont nos intérêts, il nous faut d’abord savoir qui nous sommes » (Hubert Védrine). Dans L’Enracinement, Simone Weil constatait que « des êtres déracinés n’ont que deux comportements possibles : ou ils tombent dans une inertie de l’âme presque équivalente à la mort, ou ils se jettent dans une activité tendant à déraciner toujours plus, souvent par les méthodes les plus violentes, ceux qui ne le sont pas encore ou qui ne le sont qu’en partie ». Face à l’universalisme qui conduit au déracinement, l’Europe n’a d’autre alternative que d’affirmer ce qui la constitue en propre.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 29 novembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Alain de Benoist : « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la guerre à laquelle la France est confrontée...

     

    Alain de Benoist 2.jpg

    « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

    « Cette fois, c’est la guerre », titrait Le Parisien au lendemain des attentats du 13 novembre. « Nous sommes en guerre », a, lui aussi, déclaré Manuel Valls. C’est votre avis ?

    Bien sûr. Mais pourquoi le dire si c’est évident ? Toute la question est là : nous sommes en guerre, mais beaucoup de Français ne le comprennent pas. Aux attentats du 13 novembre qui, à la différence de ceux de janvier dernier, ne visaient personne en particulier, mais tout le monde indistinctement, ils répondent en des termes convenus qui ressortissent principalement au registre humanitaire (« tristesse, horreur »), lacrymal (« ayons une pensée pour les victimes ») et maternel (« protégez-nous des méchants »). Ils observent des minutes de silence et allument des bougies comme ils le feraient à l’occasion d’une tuerie perpétrée par un fou dans une école, d’une catastrophe aérienne ou d’un tremblement de terre meurtrier. Ils proclament « même pas peur », quitte à détaler comme des lapins à la moindre fausse alerte. Peur, insécurité, psychose. En fin de compte, les attentats se ramènent à un déchaînement de violence incompréhensible dont sont responsables « ceux qui aiment la mort » et dont sont les victimes « ceux qui aiment la vie ». Ce vocabulaire, cette attitude, ces réactions ne sont pas ceux de gens qui ont compris ce qu’est la guerre. Les attentats ont frappé des hommes et des femmes qui n’avaient pas le sentiment d’être en guerre ou d’en vivre une.

    Il n’est jusqu’au terme de « kamikazes » qu’on voit maintenant employé partout, alors qu’il est totalement inapproprié. Les pilotes kamikazes (« vent divin ») étaient des soldats japonais qui sacrifiaient leur vie en allant frapper des objectifs militaires, pas des fanatiques qui allaient se faire exploser pour tuer des civils !

    Comment expliquer cette incompréhension ?

    D’abord parce que cette guerre est d’un genre particulier, puisqu’elle combine guerre conventionnelle sur le terrain et terrorisme, et que l’ennemi se recrute en partie chez nous. Ensuite, parce qu’on n’a jamais vraiment expliqué aux Français pourquoi nous avons choisi de nous y engager. Devions-nous prendre part aux côtés des Américains au conflit qui, à l’heure actuelle, oppose les sunnites et les chiites ? Et pourquoi nous acharnons-nous à refuser toute collaboration avec la Syrie et l’Iran, qui combattent Daech les armes à la main, tout en continuant à faire la cour aux dictatures pétrolières du Golfe, qui soutiennent directement ou indirectement les djihadistes ? Un tel manque de clarté ne favorise pas la compréhension.

    La vraie raison, cependant, est ailleurs. En dehors des guerres liées à la décolonisation (Indochine, Algérie), la France est en paix depuis 70 ans. Cela veut dire, non seulement que les jeunes générations n’ont jamais connu la guerre, mais – cas unique depuis des siècles – que leurs parents ne l’ont pas connue non plus. Dans l’imaginaire collectif de la majorité des Européens, la guerre, c’est fini. Ou plus exactement, c’est fini chez nous.

    En dépit des événements qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie, et de ce qui se passe actuellement en Ukraine, ils ont le sentiment qu’en Europe, la guerre est devenue impossible. Ils s’imaginent que la construction européenne a créé un état de paix qui ne peut que durer (en réalité, c’est l’inverse : l’Europe n’a pas empêché la guerre, c’est la fin de la guerre qui a permis de créer l’Europe). Bien sûr, ils savent que l’armée française poursuit des « opérations » dans certains pays, comme le Mali, mais tout cela leur apparaît comme quelque chose qui ne les concerne pas, d’autant que les théâtres d’opérations sont lointains.

    C’est aussi la raison pour laquelle ils parlent de « scènes d’apocalypse » pour désigner des attentats qui ont fait 130 morts. Quels mots emploieraient-ils pour désigner ces périodes de la Première Guerre mondiale où les combats faisaient plus de 20.000 morts par jour ? Il leur reste à apprendre que la paix est une chose fragile, et qu’elle ne sera jamais l’état naturel d’une société. Y compris en Europe.

    Le vieux rêve de « faire disparaître la guerre » n’en reste pas moins présent dans les esprits… même s’il n’y a jamais eu autant de guerres dans le monde que depuis que la guerre a été officiellement abolie !

    Surtout dans l’esprit des pacifistes qui veulent « faire la guerre à la guerre », sans même s’apercevoir du caractère contradictoire de ce slogan. Mais le pacifisme n’est pas la paix, c’est même le contraire. Lorsqu’en 1795, Emmanuel Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui s’inscrit dans le sillage de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713), il se contente de faire de la « paix perpétuelle » une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Le projet kantien postule en réalité la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur la pratique.

    La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. On ne fait pas disparaître un ennemi en se déclarant « pour la paix », mais en se montrant plus fort que lui.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 18 novembre 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 1 commentaire Pin it!
  • Quand François Hollande a peur de désigner l'ennemi...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 17 novembre 2015 et consacrée à la riposte française aux attentats de Paris. Le journaliste montre que malgré leur discours martial, nos dirigeants se montrent incapables d'identifier et de désigner clairement l'ennemi...

     


    Attentats à Paris : "François Hollande craint... par rtl-fr

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!