La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 84, mai - juin 2016).
Ouvert par l'éditorial de Philippe Conrad ("Hitler contre Staline ou le naufrage de l'Europe"), le dossier central est consacré au front de l'Est (1941-1945). On peut y lire, notamment, des articles de Gaël-Georges Mouliec ("La débâcle de 1941; une faillite du renseignement soviétique ?" ; " Les «Malgré-nous» prisonniers en URSS"), de Max Schiavon ("Barbarossa. l'échec de la guerre éclair à l'Est" ; "Les «Français libres» sur le front de l'Est"), de Luc Pauwels ("L'Ukraine et les déchirements de la guerre"), d'Eric Lefévre ("La Légion des volontaires français contre le bolchévisme") et de Jacques Berrel ("Des officiers allemands au service de l'Armée rouge").
Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec François-Bernard Huyghe ("La désinformation") et l'autre avec Emmanuel Le Roy Ladurie ("Retour sur une œuvre majeure"), ainsi que des articles de Martin Benoist ("Babœuf ou l'infortune de l'Egalité"), d'Arnaud Guyot-Jeannin ("Le rêve européen de Drieu la Rochelle"), d'Arnaud Benedetti ("1947. L’État face à la menace communiste"), de Rémy Porte ("Les politiques et la conduite de la guerre"), d'Olivier Zajec ("Philippe Ariès") et d'Emma Demeester ("Marguerite d'Angoulême"), ou encore les chroniques de Péroncel-Hugoz et de Philippe d'Hugues....
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Front de l'est...
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Pourquoi perd-on la guerre ?...
Les éditions Odile Jacob viennent de publier un essai de Gérard Chaliand intitulé Pourquoi perd-on la guerre - Le nouvel art occidental. Homme de terrain, spécialiste des luttes de libération nationale et des mouvements de guérilla, Gérard Chaliand s'est toujours intéressé à la stratégie, et on lui doit, outre de nombreux essais, une remarquable Anthologie mondiale de la stratégie, régulièrement rééditée dans la collection Bouquins. Il a raconté son parcours dans La pointe du couteau (Robert Laffont, 2011).
" Depuis le retrait du Vietnam, le bilan militaire de la puissance américaine et de ses alliés occidentaux est sans conteste négatif : conflits coûteux, résultats militaires médiocres, conséquences politiques désastreuses.
Conjuguant l’histoire, la géopolitique et l’observation du terrain, Gérard Chaliand rappelle quels étaient les ingrédients de la victoire – et donc les raisons actuelles de l’échec, notamment au Moyen-Orient.
Voulons-nous vraiment gagner ces guerres ? À quel prix ?" -
Le jeune Européen...
Les éditions Bartillat viennent de publier un recueil de textes et de courts essais de Drieu la Rochelle intitulé Le jeune Européen et autres écrits de jeunesse 1917-1927. L'édition a été établie par Julien Hervier, qui a notamment collaboré à la publication du volume des Œuvres de Drieu dans la Pléiade et qui, en 1978, avait consacré sa thèse, rééditée récemment, à Deux individus contre l'histoire : Pierre Drieu la Rochelle, Ernst Jünger (Euredit, 2010).
" Juste avant la débâcle de 1940, à un moment dramatique où il se penche sur son passé, il éprouve le besoin de faire le point sur ses premières œuvres et de publier un recueil de ses Écrits de Jeunesse : deux recueils de poèmes de guerre, Interrogation (1917) et Fond de cantine (1920) ; et deux recueils d’essais et de textes divers, La Suite dans les idées (1927) et Le Jeune Européen (1927). Mais, toujours insatisfait de lui-même, il croit nécessaire d’en retravailler la formulation, perdant ainsi au passage la fraîcheur de ses premières sensations ; cela nuit particulièrement à la nouvelle version de ses poèmes.
Notre nouvelle édition des Écrits de jeunesse reste fidèle au projet de l’écrivain, mais c’est un nouveau livre, puisque nous avons préféré sauvegarder la verdeur des textes originaux, plutôt que de nous ranger aux corrections a priori discutables de l’âge mûr.
Bouleversés par leur expérience atroce de la « Grande Guerre », déçus par le morne immobilisme du vieux monde qu’ils voient retomber dans l’ornière de ses petites habitudes, les jeunes écrivains de cette génération espèrent encore pouvoir donner un sens à une modernité emportée par un perpétuel mouvement d’accélération dans le vide.
Malgré quelques incertitudes juvéniles, ces courts textes de Drieu incarnent avec vigueur cet esprit d’invention et cette sincérité, réalisant une subtile combinaison entre excentricités dadaïstes, enthousiasme futuriste pour l’innovation technique et révolte surréaliste, tout en maintenant vivace le souvenir de la tradition classique. "
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La France, une nation mal défendue ?...
Le 10 février 2016 Valérie Brochard, Eric Naulleau et Eric Zemmour recevaient dans leur émission sur Paris première le général Vincent Desportes et le Gérard Longuet, ancien ministre de la défense, pour évoquer la situation de l'armée française. Vous pouvez découvrir le débat ci-dessous, dans une vidéo mise en ligne par le site Nos médias.
Auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur la guerre et la stratégie, le général Desportes a récemment publié La dernière bataille de France - Lettre aux Français qui croient encore être défendus (Gallimard, 2015).
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La stratégie a son bréviaire !...
Les éditions du Rocher viennent de rééditer le Bréviaire stratégique d'Hervé Coutau-Bégarie. Fondateur de l'Institut de Stratégie Comparée, professeur à l’École de guerre, Hervé Coutau-Bégarie est mort en 2012 et laisse derrière lui une œuvre d'historien et de stratégiste impressionnante par son ampleur et sa rigueur. Il est notamment l'auteur d'un Traité de stratégie (Economica, 2002), qui est une somme difficilement égalable...
" La guerre est un duel.Elle ne vise pas seulement à surmonter des obstacles, mais à vaincre et convaincre un adversaire. La violence et la manière de la contenir en équilibrant les fins politiques et les moyens militaires, est le critère constitutif de la stratégie. Contre la dérive contemporaine d'un mot devenu passe-partout, il est nécessaire de retrouver l'essence de la stratégie, dialectique des volontés et des intelligences utilisant la force pour régler leur conflit. Le but de ce Bréviaire, lecture célèbre dans les milieux militaires, est de surplomber l'ensemble du champ stratégique, de la manière la plus synthétique possible, afin d'en cerner les concepts, les méthodes et les principes. " -
Six heures à perdre...
Aux morts de Février
Les derniers coups de feu continuent de briller,
Dans les jours indistinct ou sont tombés les nôtres.
Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ?
Je pense a vous, ce soir, ô morts de Février.
Robert Brasillach, 5 février 1945
Les éditions Pardès viennent de rééditer un roman de Robert Brasillach intitulé Six heures à perdre , avec une de Philippe d'Hugues. Ecrivain et journaliste, Robert Brasillach, à qui l'on doit, notamment, Les sept couleurs, Comme le temps passe et Notre avant-guerre, mais aussi une Histoire du cinéma (avec son beau-frère Maurice Bardèche) ou un Corneille, a été une des principale victimes de l'épuration des intellectuels et est mort le 6 février 1945, dans les fossés du fort de Montrouge, sous les balles d'un peloton d'exécution...
" Ce n’est peut-être pas le meilleur roman de Robert Brasillach, mais ce n’est pas le moins intéressant, bien au contraire. C’est également le plus méconnu, le moins cité et le moins lu. La parution de ce roman posthume ne constitua pas un événement. L’exécution de Brasillach, le 6 février 1945, semblait déjà appartenir à une autre époque. Le retour inopportun d’un fusillé ne pouvait que passer inaperçu. Rares furent les comptes rendus. Ce n’était pas un inédit à proprement parler: tout à la fin de l’Occupation, il était paru en feuilleton, du 11 mars au 10 juin 1944, dans Révolution nationale, l’hebdomadaire de Lucien Combelle. Avant d’être arrêté, Brasillach avait eu le temps de corriger le texte paru en feuilleton, et de déposer chez Plon le manuscrit de cette version améliorée par ses soins. C’est ce texte définitif que Plon publia en 1953. S’il n’a pas l’éclatante qualité de Comme le temps passe, voire des Sept Couleurs, Six heures à perdre en a d’autres: on y voit surgir des tonalités différentes, qui annonçaient une nouvelle manière, un mûrissement de la pensée comme du style de Robert Brasillach. Dans ce roman de l’Occupation – un des plus grands qui soient, écrit à chaud, comme filmé sur le vif –, tout y est dit de la situation de notre pays en 1943-1944, de la Résistance, du marché noir, de la peine des femmes, de la confusion politique et des incertitudes des jeunes garçons. «Ce qui m’effraie, dit le narrateur, c’est l’intolérance des Français les uns vis-à-vis des autres.» Cette leçon, encore plus actuelle aujourd’hui qu’en 1953, devrait être méditée par les habituels détracteurs de service. Pour leur grand déplaisir, l’œuvre de Brasillach demeure, comme le montre avec éclat ce grand roman, à demi oublié mais que l’on va, enfin, pouvoir redécouvrir. "