Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de rééditer un essai de Carl Schmitt, intitulé Terre et mer, qui avait été publié initialement en français par les éditions du Labyrinthe en 1985. Le texte est complété par une introduction d'Alain de Benoist. De nationalité allemande, juriste et philosophe du politique, ami d'Ernst Jünger, Carl Schmitt est l'auteur de nombreux ouvrages comme La notion de politique (1928), Le nomos de la terre (1950) ou Théorie du partisan (1963).
" Terre et mer : ces données élémentaires de l’existence humaine déterminent à la fois le caractère spécifique des droits des peuples et de la façon de faire la guerre.
Les différentes conceptions que se font les nations et les hommes d’Etat de la politique, de la guerre, du droit, des rapports d’amitié et d’hostilité, sont, en effet, enracinées dans les modalités de leur relation à l’espace.
Paru pour la première fois en 1944, puis réédité en 1981, ce livre constitue une introduction à l’œuvre de maturité de Carl Schmitt et notamment à l’essai Der Nomos der Erde (1950), dans lequel se trouve abordé le problème de la paix. L’histoire nous est présentée ici comme une opposition entre « ceux qui vivent sur la terre ferme » et « ceux qui écument les mers », histoire qui a trouvé son expression la plus fascinante dans la lutte entre l’Angleterre et la France napoléonienne. Le dualisme existant entre terre et mer a marqué de son empreinte toute la période récente de l’histoire européenne. C’est à partir de lui en particulier, qu’ont été définies les notions modernes de politique, d’Etat, de droit et de travail. Mais ici, Carl Schmitt ne fait pas seulement œuvre de théoricien. Il expose aussi ses vues sous la forme d’un récit à sa fille Anima. Ce qui lui permet de parler de manière vivante aussi bien de l’atmosphère de la piraterie que des calculs stratégiques des grands chefs d’Etat-major. "