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europe - Page 132

  • Vers une Union carolingienne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Marc Rousset, cueilli sur le site de Metamag et consacré à l'avenir de l'Europe qui passe selon lui par la constitution d'un noyau carolingien fort. Marc Rousset, qui a exercé pendant près de vingt ans des fonctions de direction dans de grands groupes européens, a publié en 2001 un ouvrage intitulé La Nouvelle Europe :Paris-Berlin-Moscou - Le continent européen face au choc des civilisations, aux éditions Godefroy de Bouillon.

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    Europe : vers une Union carolingienne ?
     
    « Charlemagne a encore de l’avenir » a pu dire Charles de Gaulle !  « Il ne faut pas moins d’Europe, mais plus d’Europe » a déclaré de son côté  la chancelière Angela Merkel  tout en appelant «  à donner un signal et à nous rapprocher dans une union politique ».
     
    Ne pas se fier aux apparences 
     
     Dans l’immédiat, il est certain qu’avec « François, le cauchemar des entreprises » titre d’un article dans  le quotidien Süddeutsche Zeitung,  l’Europe  n’en prend pas le  chemin. François Hollande cherche à nier les réalités économiques et à finasser avec l’Italie et l’Espagne ; il  ne trouve grâce en Allemagne que dans le parti « die Linke » l’équivalent du Front de gauche de Jean Luc Mélenchon .

    François Hollande ne connait pas suffisamment l’Allemagne et commence à réaliser qu’il va lentement mais sûrement à «  l’échec et mat », au-delà de son petit jouet sur la croissance de 120 milliards d’euros (emprunts de la Banque Européenne d’investissements ,fonds européens non encore utilisés) . 
    L’Allemagne aurait bien tort de ne pas lui permettre de  garder la face et de continuer à  illusionner ses électeurs. La Chancelière allemande a préféré ne pas s’attarder à Rome  pour voir à Gdansk  la « Mannschaft » triompher  au football contre la Grèce (tout un symbole). Mario Monti  adhère sur le fond, aux  thèses d’Angela  Merkel .  Les sociaux -démocrates du SPD  qui auraient eu tort pour des raisons de politique interne allemande, de refuser l’invitation à l’Elysée,  se sont empressés  de rallier le pacte budgétaire européen lors du vote  au Bundestag. 
     
    Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle souligne qu’on ne peut pas combattre une crise des déficits avec de nouvelles dettes et qu’il n’est plus possible d’acheter de la croissance avec des dettes. La croissance doit être le résultat de réformes structurelles qui améliorent la compétitivité. Au delà des obstacles apparents que représente  François Hollande, l’Europe, dans son malheur  et son déclin actuel tant politique, militaire, démographique, moral qu’économique  ne se dirige-t- elle pas à terme vers une UnIon carolingienne, noyau dur d’une Europe Puissance à construire pour survivre dans le monde multipolaire du XXIème siècle ?
     
    Faire du mal économique  européen de l’euro  un bien  politique 

    Milton Friedmann a prétendu  à juste titre que l’Europe, sans harmonisation budgétaire, fiscale et sociale  a mis la charrue avant les bœufs en introduisant l’euro. Le laxisme socialiste français et des pays de l’Europe du sud  aura également beaucoup contribué à l’intenable situation actuelle car la France était même  légèrement plus compétitive que l’Allemagne lors de l’introduction de l’euro. La  Chancelière apporte cependant  une réponse qui n’est pas sans rappeler les propositions passées  de Karl Lamers et Wolfgang Schaüble à Edouard Balladur : « Nous devons créer une structure politique qui va de pair avec notre monnaie unique ». La France, beaucoup plus forte économiquement  à l’époque, offusquée par l’atteinte portée  à son aura politique , avait refusé de les étudier sérieusement .
    Guido Westerwelle souligne que l’Europe est notre meilleure garantie de prospérité dans un monde multipolaire qui se globalise avec de nouveaux centres de pouvoir. A la France de faire en sorte  qu’une véritable préférence communautaire soit établie et que l’Europe passoire ne soit plus l’Europe offerte , le sas de décompression, comme le remarquait Régis Debray, vers le libre échangisme mondialiste .La France doit reprendre l’idée allemande, mais  faire aussi comprendre à l’Allemagne qu’avec des structures compétitives, on peut lutter entre Européens , à armes égales, mais certainement pas avec des salaires trente  fois moins élevés , que ce soit en Chine ou au Maroc, comme le vient de le prouver Renault en implantant une nouvelle usine ultra -moderne  avec des salaires marocains , à quelques heures des côtes françaises , et cela sans aucune protection douanière européenne.
     
    Aux dirigeants français de savoir alors  également dire « Non » au « Nein »allemand, avec menace de ne plus jouer le jeu , et de revenir aux monnaies nationales, voire aux frontières nationales ! « Alles oder Nichts « (tout ou rien), prendre les Allemands à leurs propres mots,  voilà ce que devrait proposer une France responsable à l’Allemagne, en acceptant l’idée allemande, mais sans se laisser rouler pour autant dans la farine, d’autant plus qu’à terme, l’Allemagne elle même ne pourra plus supporter la  concurrence des pays émergents !
     
    De plus pour survivre  économiquement au XXIème siècle, il faut un marché minimum de 150  miIlions de consommateurs, ce qui permet des économies d’échelle avec  des débouchés suffisants, des structures économiques et technologiques compétitives, et ce qui permet aussi de pouvoir financer des projets  technologiques modernes  publics ou privés d’avenir  tels qu’AIrbus,  Galiléo, Ariane, projets spatiaux et aéronautiques, industrie navale, armements terrestres…Pour paraphraser Lénine(« Mieux vaut moins mais mieux  ») , il est donc possible d’affirmer  qu’ avec moins  d’Européens véritablement unis dans une structure carolingienne  on peut donc faire plus qu’avec l’actuelle Union européenne anglo-saxonne, libre échangiste sous protectorat militaire américain

    A quand une véritable défense européenne franco-allemande ?
     
    IL faut faire exactement le contraire de ce que préconise Michel Rocard et tout en gardant la dissuasion nucléaire française, mettre en place une défense européenne crédible, opérationnelle, moderne, crainte, établie sur le Rhin et dont le quartier général serait à Strasbourg et non pas à Bruxelles, tout un symbole !
    Le mythe de la France a toujours été  de se constituer en unique héritière de Charlemagne. Le mythe de l’Allemagne a toujours été celui de la continuation de l’Empire Romain, avec le Saint Empire Romain Germanique. L’Europe n’en finit pas de subir les conséquences du Traité de Verdun en 843 par lequel les fils de Louis Le Pieux réglaient le partage de l’Empire Carolingien : ce qui allait devenir l’Allemagne à Louis Le Germanique, ce qui allait devenir la France à Charles Le Chauve, et ce qui allait devenir l’objet des guerres civiles européennes entre ces deux pays, la Lotharingie pour Lothaire.
    La France et l’Allemagne sont liées par une « communauté de destin ». Edouard Husson remarquait que s’il y a un noyau en Europe, c’est bien celui constitué par la société française et allemande ; l’alliance de l’aveugle et du paralytique garde un sens si chacun sait soigner ses maux (étatisme et laxisme socialiste  d’un côté, pacifisme de l’autre) (Edouard Husson- Une autre Allemagne - Gallimard, 396 p – 2005). A quand un Quartier général européen à Strasbourg puisque ,suite à l’obstruction britannique, celui constitué à Bruxelles n’en finit pas de rester dans les limbes chiraquiennes et  comprend en tout et pour tout  aujourd’hui  8 personnes ! De qui se moque-ton ? Là aussi, ce serait à la France de prendre les Allemands à leurs propres mots  et de mettre en place une véritable structure de défense en dehors de l’OTAN  équidistante de la Russie et des Etats-Unis! L’Europe continentale européenne resterait  dans l’Alliance Atlantique tout en  se rapprochant de la Russie  par une  Alliance Continentale où l’on pourrait reprendre schématiquement le traité  révisé et renégocié de l’Alliance Atlantique en remplaçant tout simplement le mot Etats-Unis par Russie !

    Prenons en considération la proposition de l’Allemagne, mais en nous faisant respecter ,  sans brader les intérêts économiques de la France, sans se laisser  embarquer dans un monde libre échangiste mondialiste  qui convient pour l’instant surtout à Angela Merkel . Exigeons la mise en place d’une défense européenne et gardons toujours en mémoire ces paroles prophétiques du Général de Gaulle ,le 29 Mars 1949,lors de sa conférence de Presse  au Palais d’Orsay « Moi je dis qu’il faut faire l’Europe  avec un accord entre Français et Allemands. Une fois l’Europe faite sur ces bases, alors on pourra essayer, une bonne fois pour toutes, de faire l’Europe toute entière avec la Russie aussi, dût- elle changer de régime. Voilà le programme de vrais Européens". Voilà le mien »
     
    Marc Rousset (Metamag, 16 juillet 2012)
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  • Le contraste...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Baquiast, animateur du site Europe solidaire, qui souligne le contraste entre les capacités dont dipose encore notre pays (pou combien de temps ?.) et son absence de véritable politique étrangère...

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    Défilé militaire du 14 juillet 2012. Le contraste

    Les images opèrent encore. Ceux qui regardaient les puissants moyens déployés par la République sur les Champs-Elysées, couvrant un vaste domaine d'armes et d'interventions, pouvaient s'imaginer que la France était encore une grande puissance... Ce qui est le cas d'ailleurs quand on la compare aux piètres capacités des autres pays européens, y compris la mirifique Allemagne - pour ne pas mentionner le Royaume Uni, tristement tenu en laisse par les Etats-Unis.
    Or quand on considère la politique étrangère, ou plutôt l'absence de politique étrangère de la France, on mesure le contraste.

    François Hollande, qui applaudissait les troupes, se comporte en fait comme s'il n'avait aucun argument pour élaborer ne fut-ce qu'un semblant de politique étrangère distincte de celle des Etats-Unis.

    Il fait valoir qu'il a décidé de se désengager de la désastreuse campagne en Afghanistan. Mais il n'a guère d'autres raisons pouvant démonter que notre pays ne se comporte pas, comme le fait Royaume-Uni, en fidèle caniche de l'Amérique. Sur tous les théâtres, la France se coule dans les objectifs militaires et stratégiques des Etats-Unis, ceci malgré les signes évidents de la chute accélérée dans laquelle ceux-ci et leurs « alliés » se trouvent dorénavant entrainés.

    C'est le cas en Syrie où la France en rajoute dans l'irréalisme anti-Assad, sans se rendre compte qu'elle pave la voie pour les islamistes de combat. C'est le cas vis-à-vis de l'Arabie Saoudite et du Qatar, que la France n'aurait aucun intérêt à ménager, vu là aussi la contribution de ces deux pays à la propagation du terrorisme islamiste, aucun intérêt sauf celui de complaire aux Etats-Unis et à leur politique pétrolière.


    C'est le cas à propos du BMDE (bouclier européen) que l'Amérique tente d'imposer à l'Otan pour protéger ses propres intérêts, en en faisant supporter le coût aux Européens. A la surprise générale, lors de la dernière réunion de l'Otan, François Hollande a accepté de payer sa part des dépenses, alors qu'il manque d'argent pour renforcer notre propre défense.

    C'est le cas, ce qui est bien plus grave pour l'avenir, dans le domaine des relations avec la Russie. La France de François Hollande, loin de jouer la considérable carte que représenterait, vis à vie de la Russie et plus généralement du BRICS, une diplomatie européenne distincte des Etats-Unis, reprend à son compte les allégations irresponsables de la secrétaire d'Etat Hillary Rodham Clinton, concernant le caractère non démocratique (non soumis) de la politique décidée par Vladimir Poutine.

    Répétons-le, tant que la France, qui pourrait sans doute entraîner avec elle quelques Etats européens où l'atlantisme ne fait plus recette, ne se démarquera pas nettement de Washington, et derrière Washington, de Wall Street et de la City de Londres, elle n'aura rien à espérer en termes de redressement diplomatique. Aussi bien dans ce cas rayer le concept de défense européenne du dictionnaire, renvoyer les militaires français dans leurs casernes et mettre la force de frappe à la casse.

    Jean-Paul Baquiast (Europe solidaire, 14 juillet 2012)

     
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  • Balkans : un éclatement programmé...

    Les éditions Xénia viennent de publier un essai d'Alexis et Gilles Troude intitulé Balkans : un éclatement programmé. Spécialistes de l'ex-Yougoslavie, les auteurs reviennent, vingt ans après le début du  processus de dissolution de ce pays, sur cette crise, dont les principaux bénéficiaires ont été les Etats-Unis au travers de l'OTAN... 

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    "L’éclatement de la Yougoslavie, dés les années 1991-1992, accompagné de guerres civiles meurtrières, fut un grand traumatisme européen. Ce fut également le modèle et le banc d’essai de toutes les ingérences occidentales de l’ère post-soviétique, justifiées par la défense des minorités et des droits de l’homme, mais sous-tendues par des objectifs géopolitiques précis.
    Vingt ans plus tard, alors que les armes se taisent et que les passions paraissent endormies, Alexis-Gilles Troude jette un regard rationnel sur ces événements déjà entrés dans l’histoire.
    Présentées à l’époque, en Occident, comme des insurrections spontanées et autonomes des peuples assoiffés de liberté et de démocratie contre le pouvoir centralisateur de Belgrade, les sécessions des années quatre-vingt-dix révèlent une implication lourde des facteurs étrangers, notamment américains, tant sur le plan militaire et diplomatique que dans le domaine du conditionnement de l’opinion.
    Mettant en évidence les circonstances réelles de cette recomposition, cet ouvrage se penche également sur le destin des nouveaux Etats créés sur le territoire yougoslave et sur leurs chances de stabilisation et de survie dans le contexte actuel. Soulevant autant de questions qu’il apporte de réponses."

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  • La question du coût de l'Europe...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin revient ici la question du coût de la construction européenne et de l'utilisation des fonds structurels en s'appuyant sur l'exemple emblématique de l'Espagne...

     


    Hervé Juvin : la question du coût de l'Europe par realpolitiktv

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  • Penser notre futur...

    Vous pouvez écouter ci-dessous un exposé percutant de Laurent Ozon, diffusé par Le libre Teamspeak. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Laurent Ozon est un militant et un théoricien, par ailleurs chef d'entreprise, qui s'est beaucoup investi dans la diffusion des idées écologistes et localistes et a, notamment, dirigé la remarquable revue Le recours aux forêts, malheureusement disparue.

     

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  • Différents et pourtant si proches...

    Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Dominique Venner publié dans le dernier numéro la Nouvelle Revue d'Histoire, actuellement en kiosque, et consacré à la Prusse.

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    Prussiens et Français. Différents et pourtant si proches...
     
    Français et Prussiens, un couple moins improbable qu’on ne le croit… Pour preuve en 1784, l’Académie de Berlin institua un prix pour récompenser la meilleure réponse à une curieuse question : « À quoi faut-il attribuer l’universalité de la langue française ? » Antoine de Rivarol obtint le prix. Le travail pour lequel il avait concouru lui valut également une flatteuse épître de Frédéric le Grand. Ce dernier parlait et écrivait le français beaucoup mieux que l’allemand, langue qu’il réservait, disait-il, à ses chevaux. Retenons  que, cinq ans avant la Révolution française, la Prusse, en la personne de son monarque et de ses meilleurs esprits, voyait dans la France comme une sœur aînée. Cette sympathie admirative fut écornée par les conquêtes napoléoniennes, sans cesser vraiment, au moins dans la partie éclairée des deux nations. Pendant une grande partie du XIXe siècle, l’Université française regarda avec admiration sa sœur prussienne. On sait ce que fut l’influence prolongée de Kant, Hegel, Schopenhauer, et plus tard Nietzsche ou Heidegger. Il fallut la catastrophe de 1870-1871 pour que l’ancienne amitié fût brisée. Renan l’a dit mieux que personne : « La guerre entre la France et l’Allemagne est le plus grand malheur qui puisse arriver à la civilisation. L’harmonie intellectuelle, morale et politique de l’humanité est rompue. » En ce temps-là, comme à l’époque antique, on confondait volontiers l’humanité et l’Europe. À cette réserve près, c’était bien vu.

    Il faut rendre grâce au général de Gaulle, longtemps hanté par l’idée de la Revanche propre à sa génération, d’avoir compris sur le tard que « l’essentiel, c’est que les deux peuples [les Français et les Allemands], dans leurs profondeurs, exorcisent les démons du passé ; qu’ils comprennent maintenant qu’ils doivent s’unir pour toujours. […] Les Français et les Allemands doivent devenir des frères » (1).

    Certes, le général de Gaulle ne parlait pas des Prussiens, mais des Allemands. Cependant, aux yeux des Français, les Prussiens, ont souvent fait figure d’une sorte de condensé d’Allemands, ce qui était flatteur avant 1870.

    Au XVIIIe siècle, la Prusse du Grand Frédéric apparaissait déjà comme l’État le plus moderne d’Europe. Plus tard, on a pu dire que cet État était sorti de l’Ancien Régime sans passer par la Révolution. Il représentait un modèle longuement commenté par Renan dans sa « Réforme intellectuelle et morale de la France » écrite au lendemain de 1870 pour conjurer les tares et défauts ayant conduit à notre défaite. Au risque d’anachronisme, on serait presque tenté de dire que l’essai de Renan anticipait sur les travers et carences ayant également produit la défaite de 1940 (2).

    La Prusse s’était construite sur un peuple d’élite issu de toutes les régions allemandes et aussi de la France huguenote. Mais au-delà, elle avait été forgée par un style et des principes s’apparentant au stoïcisme. Au temps du Grand Frédéric, elle apparaissait comme un État où les grandes contradictions de monde moderne avaient pu se résoudre. La liberté de l’esprit ne s’y opposait pas à la discipline, la volonté historique n’avait pas été rongée par l’esprit de tolérance, la conscience nationale s’accordait avec le patriotisme monarchique. On ne peut ignorer non plus qu’avant 1932 la Prusse fut un môle de résistance au mouvement hitlérien. C’est elle encore qui a fourni le plus gros contingent de la conjuration du 20 juillet 1944. Non par préjugés aristocratiques, comme on l’a souvent dit, mais au nom d’une autre idée de l’Allemagne, peut-être utopique, accordée au « socialisme prussien » théorisé par Spengler, autoritaire, non libéral et fermé au grégarisme de masse. Et cette idée exigeante avait sans doute moins le pouvoir de nourrir un projet politique qu’une éthique personnelle. Mais, comme on le sait, c’est l’éducation intérieure des consciences qui peut conduire à une réforme de la société plutôt que l’inverse.

     Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 3 juillet 2012)

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