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europe - Page 2

  • Les États-Unis contre l'Europe...

    Les éditions Culture & Racines viennent de publier un essai de Jean-Loup Izambert intitulé Empêcher l'Europe - Les États-Unis contre l'Europe. Journaliste professionnel et écrivain, Jean-Loup Izambert mène, en indépendant depuis 1990, des enquêtes à long terme sur les centres de pouvoir financier, économique et politique.

     

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    " Six mois avant les élections européennes du 9 juin et législatives françaises des 30 juin et 7 juillet 2024, les dirigeants de l’Union européenne avaient décidé d’imposer aux peuples un État « européen », « quels que soient les résultats électoraux de part et d’autre de l’Atlantique » indique un document du Parlement européen. 

    Derrière ces scrutins de dupes, qui décide de cette Europe supranationale méprisant la volonté des peuples ? 

    Qui sont vraiment ces « pères fondateurs » de l’Union européenne dont les services de Washington guident les interventions et soutiennent les organisations, y compris subversives ?

    Comment les dirigeants impérialistes de Washington s’ingèrent-ils dans les affaires européennes avec la complicité de politiciens domestiques, de Jean Monnet à Emmanuel Macron, jusqu’à soutenir des opérations subversives ? 

    Quels réseaux d’influence politico-financiers s’affairent à diviser et piller l’Europe lors de réunions secrètes et au profit de qui ?

    Dans cette nouvelle enquête le journaliste d’investigation Jean-Loup Izambert nous entraîne dans les coulisses de l’histoire dissimulée. Au fil de quatorze chapitres, riches en révélations surprenantes confortées de nombreuses preuves et documents inédits, les faits s’emboitent comme les pièces d’un puzzle pour camper une image insoupçonnable de l’Union européenne. Loin, très loin, de celle que se façonne l'institution. "

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  • Les États-Unis contre l'Europe...

    Les éditions Culture & Racines viennent de publier un essai de Jean-Loup Izambert intitulé Empêcher l'Europe - Les États-Unis contre l'Europe. Journaliste professionnel et écrivain, Jean-Loup Izambert mène, en indépendant depuis 1990, des enquêtes à long terme sur les centres de pouvoir financier, économique et politique.

     

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    " Six mois avant les élections européennes du 9 juin et législatives françaises des 30 juin et 7 juillet 2024, les dirigeants de l’Union européenne avaient décidé d’imposer aux peuples un État « européen », « quels que soient les résultats électoraux de part et d’autre de l’Atlantique » indique un document du Parlement européen. 

    Derrière ces scrutins de dupes, qui décide de cette Europe supranationale méprisant la volonté des peuples ? 

    Qui sont vraiment ces « pères fondateurs » de l’Union européenne dont les services de Washington guident les interventions et soutiennent les organisations, y compris subversives ?

    Comment les dirigeants impérialistes de Washington s’ingèrent-ils dans les affaires européennes avec la complicité de politiciens domestiques, de Jean Monnet à Emmanuel Macron, jusqu’à soutenir des opérations subversives ? 

    Quels réseaux d’influence politico-financiers s’affairent à diviser et piller l’Europe lors de réunions secrètes et au profit de qui ?

    Dans cette nouvelle enquête le journaliste d’investigation Jean-Loup Izambert nous entraîne dans les coulisses de l’histoire dissimulée. Au fil de quatorze chapitres, riches en révélations surprenantes confortées de nombreuses preuves et documents inédits, les faits s’emboitent comme les pièces d’un puzzle pour camper une image insoupçonnable de l’Union européenne. Loin, très loin, de celle que se façonne l'institution. "

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  • David Engels : « L’Union Européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde »

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par David Engels à Breizh-Info à l'occasion de la parution de son essai intitulé Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024).

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de plusieurs essais traduits en français dont Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (la Nouvelle Librairie, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

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    David Engels : « L’Union Européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde »

    Breizh-info.com : Votre livre compare l’Europe actuelle à la Rome antique en déclin. Pouvez-vous expliquer davantage les parallèles spécifiques que vous voyez entre ces deux périodes historiques ?

    David Engels : Migration de masse, baisse de la natalité, polarisation sociale, implosion de la famille, déclin de la religion traditionnelle, guerres asymétriques, mondialisation, crise de l’identité culturelle, insécurité, transformation d’un système politique participatif en oligarchie, populismes – tout ceci n’est pas le propre des 20e et 21e siècles, mais peut aussi être retrouvé à la fin de la République romaine. Les conséquences en furent d’abord une crise politique et économique endémique, puis une époque de désordres et de guerres civiles, et finalement la prise de pouvoir d’un régime autoritaire conservateur et plébiscitaire comme seul moyen de médier entre les groupes ethniques et politiques opposés – et au point où nous en sommes, je vois difficilement comment échapper à une telle évolution en France tout comme en Europe.

    Breizh-info.com :Vous critiquez le mondialisme et le souverainisme comme des extrêmes inefficaces. Comment l’hespérialisme peut-il offrir une alternative viable face aux pressions économiques et politiques mondiales ?

    David Engels : En effet. Le mondialisme adopté par l’Union européenne est le pire ennemi de la véritable identité européenne, car il nie à la fois les spécificités nationales et civilisationnelles et ne retient de notre histoire que l’humanisme et l’universalisme dont l’idéologie néfaste du wokisme n’est pas un accident de parcours, mais le résultat logique. Mais le souverainisme, bien que je puisse très bien le comprendre psychologiquement comme un genre de retour à une position de défaut face à l’universalisme, est également problématique. Car diviser à nouveau l’Europe en une trentaine d’États-nations dont la plupart n’ont aucun poids sur l’échelle internationale va permettre la fragmentation de notre espace civilisationnel dont les conflits d’intérêts vont tôt ou tard permettre aux autres grandes puissances – États-Unis, Russie, Chine, monarchies du Golfe, bientôt aussi l’Inde et le Brésil – de s’immiscer encore plus impunément qu’actuellement dans nos affaires. L’hespérialisme propose une voie du milieu : coopérer étroitement dans tous les domaines qui relèvent de la défense des intérêts vitaux de notre civilisation – accès aux ressources stratégiques, contrôle des frontières extérieures, défense et politique étrangère commune, recherche scientifique de pointe, voies de communications continentales, intercompatibilité juridique et économique – tout en restituant le reste des compétences aux États-nations. L’Union européenne est faible vers l’extérieur et forte vers l’intérieur ; il faudrait plutôt le contraire.

    Breizh-info.com : Vous proposez le concept d’hespérialisme comme une « troisième voie » pour l’Europe. Quelles seraient, selon vous, les premières étapes concrètes pour mettre en œuvre cette idéologie dans les politiques européennes actuelles ?

    David Engels : Tout d’abord, insistons bien sur le fait qu’un tel revirement institutionnel n’a de sens qu’après une véritable révolution idéologique, car je serai le dernier à vouloir attribuer à Ursula von der Leyen le contrôle d’une armée européenne. Cette révolution idéologique impliquerait le refus du wokisme et le retour à une vision plutôt identitaire et civilisationnelle de ce qui nous rend Européens. C’est une évidence historique qu’un Portuguais est plus proche d’un Polonais, qu’un Norvégien est plus proche d’un Italien, qu’ils le seraient tous d’un Marocain, d’un Indien ou d’un Chinois : de nombreux siècles de foi commune, de rêves partagés et d’interactions intenses ont façonné une véritable communauté de destin. Jusqu’au milieu du 20e siècle, personne n’aurait sérieusement mis en doute cette identité commune ; paradoxalement, seule l’idéologie du libéralisme, qui a uniquement misé sur « l’humanisme » global, qui a convaincu l’Européen à confondre sa propre identité collective du moment avec celle de l’humanité entière. Dès lors, la première étape de la lutte pour l’Europe est d’ordre identitaire et culturel : les différents patriotes nationaux devront intégrer la civilisation européenne dans leur vision politique et établir une vision cohérente en étroite interaction avec leurs partenaires.

    Breizh-info.com : Vous mentionnez que la civilisation européenne a créé quelque chose de totalement nouveau à partir de ses racines historiques, ce que vous appelez « l’esprit faustien ». Pouvez-vous développer sur ce concept et comment il influence encore aujourd’hui la civilisation occidentale ?

    David Engels : En effet. Certes, nos racines culturelles sont extrêmement variées et remontent loin dans le passé, englobant essentiellement l’héritage de l’Ancien Proche Orient, de la civilisation gréco-romaine, du christianisme primitif et des traditions des peuples païens tels que les Celtes, les Germains et les Slaves. Mais ce qui nous rend véritablement européen, ce n’est pas juste l’addition des strates de notre passé, c’est cette mentalité « faustienne » qui émerge au début du Moyen-Âge et qui nous rend totalement différents des autres grandes civilisations. L’homme faustien est caractérisé par un élan compulsif vers l’infini, vers la transgression ultime ; une tendance à la fois admirable et néfaste, car dans une première phase, durant ce que nous appelons le « Moyen Âge », elle se dirigeait vers Dieu, mais dans une seconde, qui correspond au temps modernes, vers la matière. Cathédrale gothique et gratte-ciel américain ne sont que les deux faces d’une même médaille, thèse et antithèse.

    Breizh-info.com : L’identité européenne, selon vous, puise ses racines dans plusieurs cultures anciennes, comme les traditions gréco-romaines et chrétiennes. Comment voyez-vous l’intégration de ces racines multiples dans une Europe de plus en plus multiculturelle ?

    David Engels : Actuellement, nous sommes face à un double problème assez typique pour chaque civilisation tardive : d’un côté le multiculturalisme, d’un autre la « sortie de l’histoire » de bon nombre d’Européens de souche. Comment intégrer les premiers, et comment ré-européaniser les seconds ? En ce qui concerne les personnes d’origine immigrée, il est évident que, même en appliquant un régime stricte de « rémigration » des illégaux, il restera le problème immense de dizaines de millions de personnes possédant, parfois depuis des générations, la citoyenneté européenne restant néanmoins souvent hostiles face à notre civilisation. Pour résoudre ce dilemme, nous pourrions nous inspirer de la politique culturelle d’Auguste qui, dans une situation analogue, a réussi le pari de transformer l’identité romaine d’une identité essentiellement ethnique en une identité civilisationnelle à la fois inclusive et conservatrice. Ainsi, ce n’était qu’en montrant des preuves de loyauté par rapport à l’État – par le service militaire, l’apprentissage du latin, la prise de la toge, l’exercice du culte impérial ou l’évergétisme citoyen – que les non-Romains gagnaient le droit d’être intégrés plus activement dans la citoyenneté et de pouvoir monter les échelons de la société romaine. Chez nous, être un Européen devrait de nouveau être un but enviable, non une source de gêne et de mauvaise conscience. Ceci devrait aussi animer la ré-européanisation des Européens : certes, c’est le propre d’une civilisation tardive que de plus en plus de citoyens « sortent » de la civilisation pour rentrer dans la « post-histoire », mais il y a moyen à la fois d’assurer la formation d’une solide élite patriotique et de réunir les masses autour d’une certaine fierté culturelle, certes superficielle, mais suffisante à éviter l’auto-destruction totale de la civilisation.

    Breizh-info.com : Votre analyse s’inscrit dans une perspective hégélienne de l’histoire, avec des phases thétiques, antithétiques et synthétiques. Pensez-vous que l’Europe est déjà entrée dans sa phase de synthèse, ou sommes-nous encore dans l’apogée de l’antithèse ?

    David Engels : Les deux, car comme toujours en histoire, les différentes phases ne sont pas nettement séparées les unes des autres, mais se recoupent partiellement. Ainsi, le wokisme est sans aucun doute le point culminant de cette antithèse matérialiste, pseudo-humaniste, rationaliste et universaliste, et nous nous approchons du moment où le wokisme se mènera à l’absurde et engouffrera avec lui toutes les certitudes sur lesquelles le monde moderne s’est construit depuis un demi-millénaire. En même temps, nous voyons aussi apparaître les premiers symptômes de ce que j’appelle la phase de synthèse, c’est-à-dire le « retour rationnel à la tradition ». En effet, le rationalisme, mené à l’absurde, ramène les Européens à se rendre compte que seule la tradition peut fournir une base solide pour stabiliser à nouveau notre civilisation, mais ce renouveau de la tradition sera voulu, choisi, rationnel, même partiellement artificiel, alors que la tradition originelle, celle du Moyen-Âge, était instinctive, sans alternative, héritée, organique. Et si nous regardons autour de nous, du néo-paganisme aux démocraties illibérales et du néo-classicisme dans l’art jusqu’aux trad-wifes et à l’engouement de la jeunesse pour le catholicisme traditionaliste, nous voyons partout des premiers indicateurs d’un tel changement de paradigme.

    Breizh-info.com : Comment envisagez-vous le rôle du christianisme, que vous identifiez comme l’une des racines essentielles de l’Europe, dans le renouveau que vous appelez de vos vœux ?

    David Engels : Il va de soi qu’au cœur du retour à la tradition se trouvera un renouvellement du christianisme, voie d’accès à la transcendance privilégiée et prioritaire des Européens. Néanmoins, il ne faudra pas se faire d’illusions : les larges masses post-historiques sont incapables, du moins pour le moment, d’un tel revirement qui sera, dès lors, l’apanage d’une petite élite seulement ; tout comme dans le principat augustéen, le retour à la tradition et la restitution de l’ancienne religion républicaine étaient essentiellement l’œuvre d’une petite élite politique et intellectuelle, mettant en œuvre un programme de restauration dont les foules ne voyaient et comprenaient que l’aspect purement patriotique, voire opportuniste. Ce n’est qu’une fois la civilisation touche vraiment à la fin de son cycle de vie que les anciennes croyances, revisitées par cette canonisation « augustéenne », célèbrent leur véritable retour en tant que phénomène de masse, mais sous une forme assez primitive, stérile et ouverte aux syncrétismes, bien loin de la créativité et du dynamisme de la phase thétique initiale. D’ailleurs c’est aussi à ce moment que se décide la question de savoir si ce qui reste d’une civilisation va tomber sous l’emprise d’une autre religion, voire d’une autre civilisation, comme cela a été le cas avec l’empire romain et le christianisme, l’empire chinois des Han et le bouddhisme, ou l’Iran post-sassanide avec l’islam.

    Breizh-info.com : Votre livre se termine sur une note d’espoir pour un « retour rationnel à la tradition ». Comment concilier ce retour avec les valeurs contemporaines telles que les droits de l’homme et la démocratie libérale ?

    David Engels : La clef se trouve dans le terme « rationnel » : ma vision de l’histoire n’est pas cyclique, mais plutôt dialectique. La synthèse n’est donc pas un simple retour aux origines ; c’est le moment où la raison est transcendée par la tradition, ce qui constitue aussi le point final de l’histoire d’une civilisation et le moment où tout son potentiel inhérent s’épuise. Il va de soi que cette synthèse conserve, bien qu’en les sublimant, les acquis précédents. Tout comme l’art augustéen prétend restaurer l’art archaïque avec une technologie hellénistique extrêmement moderne ; tout comme l’empire chinois des Han prétend restituer celui des Zhou tout en se servant sans scrupules des institutions et des concepts des Qin ; tout comme la troisième dynastie d’Ur prétend restaurer les origines primordiales de l’époque de Gilgamesh tout en continuant les pratiques de l’empire d’Akkad, le « retour rationnel aux origines » en Europe tentera de combiner archaïsme et modernisme en un genre d’archéofuturisme. D’ailleurs, cela n’ira sans doute pas sans heurts et artificialités, voire hypocrisie : Auguste tenta bien de restituer l’importance du mariage, de la famille et d’une abondance de descendants ; toujours est-il que les Romains préféraient largement leur mode de vie concupiscent, et que même l’empereur, deux fois mariés, n’eut qu’une seule fille dont les aventures sexuelles étaient connues partout dans l’empire…

    Breizh-info.com :Dans votre ouvrage, vous semblez suggérer une continuité entre le Saint Empire Romain et la situation actuelle en Europe. Pouvez-vous expliquer comment cette référence historique pourrait inspirer les leaders européens d’aujourd’hui ?

    David Engels :  L’Union européenne est impuissante lorsqu’il s’agit de défendre nos intérêts dans le monde, car son universalisme lui interdit une véritable politique volontariste et patriotique. En même temps, l’UE est de plus en plus autoritaire lorsqu’il s’agit d’imposer ses choix aux États-nations. Pour forcer un peu le trait : l’Europe se laisse constamment marcher sur les pieds par les autres grandes puissances, mais quand il s’agit d’imposer à un continent entier l’utilisation de bouteilles en plastique avec capsule attachée, l’UE fait des miracles. Ce qu’il faut, c’est renverser cette tendance : force et fierté à l’extérieur, liberté et subsidiarité à l’intérieur. L’exemple idéal pour un tel État supranational libre, c’est le Saint Empire : pendant un demi-millénaire, il a réussi à défendre ses frontières avec succès tout en garantissant la liberté et la diversité d’innombrables royaumes, duchés, cités ou prince-évêchés de la Provence jusqu’en Poméranie et des Pays-Bas jusqu’au cœur de l’Italie – et ce en conservant même l’exemple romain républicain de l’élection de l’empereur. Ce n’est qu’une fois l’unité du monde chrétien fracassé par le protestantisme et le nationalisme que le Sacrum Imperium est entré en décroissance, bien que, du moins en principe, il a survécu sous forme de l’empire austro-hongrois jusqu’en 1918. Si nous voulons vraiment réenraciner l’Europe dans sa propre histoire et une attitude positive face aux grandes idées de notre passé telles que la chrétienté et l’empire, le Sacrum Imperium est l’exemple idéal.

    Breizh-info.com : La montée des nationalismes en Europe est souvent perçue comme une réaction à la globalisation. Comment l’hespérialisme pourrait-il répondre aux préoccupations légitimes des populations tout en évitant les écueils du repli sur soi ?

    David Engels : Parler d’une construction politique idéale est une chose ; la mettre en œuvre dans la réalité une autre. Je pourrais vous parler longuement, comme j’ai tenté de le faire dans mon livre, des diverses institutions et équilibres politiques à prévoir. Mais le fait est que l’Europe n’est ni une île, ni au sommet de sa force comme au 19e siècle. Notre continent est menacé de partout, à l’intérieur comme de l’extérieur. Ce qui est en jeu, c’est à la fois notre survie en tant que civilisation (mise en péril par l’immigration de masse et le wokisme) et notre liberté (en voie d’être abrogée par notre vassalisation par les autres grandes puissances politiques et évidemment économiques). C’est peut-être paradoxal, mais si nous voulons sauver nos identités nationales, l’Europe doit redécouvrir son patriotisme, retrouver sa fierté civilisationnelle se muer en superpuissance, sinon, nous allons devenir un croisement entre un musée en plein air pour Chinois et Américains et un échiquier commode pour les guerres mondiales futures des autres grandes puissances.

    David Engels, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh-info, 8 octobre 2024)

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  • Pierre Drieu la Rochelle : le rêve ou l'action...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie, associées à l'Institut Iliade, viennent de publier dans leur collection Longue mémoire un court essai de Jeremy Baneton intitulé Pierre Drieu la Rochelle - Le rêve ou l'action.

     

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    " Drieu la Rochelle est un auteur qui ne se laisse pas aisément définir. L’homme a en effet collectionné les étiquettes les plus contradictoires : nietzschéen, surréaliste, révolutionnaire, radical, réactionnaire, socialiste, nationaliste, européaniste, pacifiste, fasciste, etc. Sa vie et son oeuvre épousent les convulsions de son siècle et en sont le reflet. Fin connaisseur de son œuvre, Jeremy Baneton nous offre une intime compréhension de cet être qui a souffert avant tout « de l’inachèvement des hommes » et nous dévoile un penseur éminemment visionnaire pour qui l’Europe seule pouvait sauver la France. "

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  • Vers la fin des états-nations en Europe ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 27 septembre 2024 et consacrée à la bascule de pouvoir, en train de se produire, des capitales des États européens vers Bruxelles.

     

                                                

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  • La Pologne, quatrième grand en Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Renaud Girard cueilli sur Geopragma et consacré à la montée en puissance de la Pologne en Europe. Grand reporter au Figaro, Renaud Girard est membre du comité d'orientation stratégique de Geopragma.

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    La Pologne, quatrième grand en Europe

    Pendant plus de sept générations, les Français n’éprouvaient que de la compassion quand ils parlaient de la Pologne. C’était une nation qu’ils aimaient, car catholique, romantique, courageuse ; Bonaparte et Clemenceau l’avaient rétablie dans ses droits, respectivement en 1807 et 1919.

    Mais les Français plaignaient aussi beaucoup la Pologne, tant elle fut maltraitée par l’Histoire contemporaine, qui la vit partagée trois fois (entre la Russie, la Prusse et l’Autriche) à la fin du XVIIIe siècle ; qui la vit trois fois se soulever en quête de sa liberté (1830, 1863,1944) dans des insurrections aussi vaines que sanglantes – les deux premières contre l’Empire russe, la troisième contre le IIIe Reich, sans que l’Armée rouge ne lève le petit doigt pour aider les insurgés ; qui la vit secrètement partagée puis attaquée en septembre 1939 par Hitler et Staline ; qui la vit sortir de la Seconde Guerre mondiale avec six millions de victimes (dont la quasi-totalité de ses trois millions de Juifs, assassinés par les nazis) ; qui la vit abandonnée au totalitarisme soviétique par les Occidentaux aux conférences de Yalta et de Potsdam (février et juillet 1945).

    Malgré leurs malheurs et les jougs qui leur furent imposés, jamais les Polonais ne perdirent leur ferveur nationale, ni la foi en leur destin. C’est à cette résilience, à ce courage, à cette espérance, que le président Charles de Gaulle voulut rendre hommage lors de son voyage de six jours en Pologne de septembre 1967. Le Général portait la culpabilité que l’état-major français (contre ses conseils de chef des chars de la 5e armée à l’époque) ait refusé d’attaquer en septembre 1939 le territoire de l’Allemagne nazie, après que cette dernière eut agressé la Pologne, alliée de la France. Le plus illustre des Français a aujourd’hui sa statue en plein cœur de Varsovie.

    Progrès constant

    À l’émergence du mouvement ouvrier Solidarité contre l’autoritarisme communiste en août 1980, les Français furent les premiers à aider la Pologne, à y envoyer des colis, à recueillir ses réfugiés.

    Aujourd’hui, il n’est plus question pour les Français de prendre la Pologne en pitié. Ils peuvent désormais l’admirer, voire l’envier, sans arrière-pensée, tant le progrès de ce pays de 38 millions d’habitants a été constant depuis qu’il s’est libéré du communisme à la fin des années 1980. Membre de l’Union européenne (mais pas de la zone euro) depuis vingt ans, la Pologne a remarquablement bien utilisé les considérables subsides qu’elle a reçus de Bruxelles (plus de 250 milliards d’euros) pour rénover ses infrastructures. Lors de son adhésion à l’UE en 2004, la Pologne en constituait le 9e PIB (Royaume-Uni exclu). Elle en est aujourd’hui le 6e. Le rapport du PIB par habitant polonais au PIB moyen par habitant européen, en parité de pouvoir d’achat, est passé de 51 % en 2004 à 79 % en 2022.

    La Pologne est encore derrière l’Espagne et les Pays-Bas en termes de PIB, mais elle va bientôt les rattraper, tant sa croissance est forte

    La croissance polonaise est tirée par trois secteurs très solides : les logiciels, l’agriculture, la manufacture de pièces pour l’automobile et l’électroménager. La Pologne est encore derrière l’Espagne et les Pays-Bas en termes de PIB, mais elle va bientôt les rattraper, tant sa croissance est forte.

    Politiquement, le pays est une démocratie qui fonctionne bien et qui connaît de réelles alternances. La Pologne vient de passer, sans la moindre anicroche, d’un gouvernement nationaliste de droite à un gouvernement de centre gauche, très pro-européen.

    Socialement, le pays ne connaît pas de gros problèmes : le taux de chômage est à 2 % ; l’assistanat n’existe pas ; les émeutes urbaines non plus ; l’immigration passe inaperçue. Il est vrai que les immigrés sont en grande majorité des Ukrainiens, lesquels sont, comme les Polonais, des Slaves chrétiens. En septembre 2015, lorsque la chancelière Merkel avait ouvert les vannes de l’immigration moyen-orientale en Europe, la Pologne avait déclaré qu’elle n’accueillerait pour sa part que des réfugiés chrétiens. Les Polonais sont sidérés par les problèmes que connaissent, avec leurs communautés musulmanes, des pays européens aussi anciennement avancés que la France, l’Allemagne ou la Suède. Il y a environ aujourd’hui trois millions d’Ukrainiens qui vivent en Pologne. Ils y ont tous trouvé un travail et y sont parfaitement intégrés.

    Bonne organisation et civisme

    Je viens de passer dix jours en Pologne, entre l’Oder et la Vistule, à visiter en profondeur ces trois régions (voïvodies) en expansion que sont la Basse-Silésie (chef-lieu Wroclaw), la Poméranie (chef-lieu Gdansk), la Mazovie (chef-lieu Varsovie). Dans les villes comme dans les villages, on est frappé par l’activité, la propreté, la bonne organisation, et le civisme des résidents. Dans certains quartiers, on se croirait presque en Suisse.

    Les pères fondateurs de la nouvelle Pologne, comme Tadeusz Mazowiecki ou Bronislaw Geremek, qui faisaient assaut de modestie lorsque je les interviewais comme jeune reporter, peuvent aujourd’hui se retourner de fierté dans leurs tombes. Fier aussi peut se montrer le courageux Leszek Balcerowicz, 77 ans aujourd’hui, le grand argentier dont le programme initial d’austérité lança, sur des bases saines, la nouvelle économie de marché polonaise, au début des années 1990.

    Géopolitiquement, après l’agression de la Russie contre l’Ukraine en février 2022, la Pologne est devenue l’avant-poste du combat européen contre l’expansionnisme poutinien. Il y a deux raisons pour lesquelles la Pologne est très respectée par les Américains au sein de l’Otan. La première est que la Pologne, contrairement à l’Allemagne et à la France (et à l’auteur de ces lignes…), n’a jamais cru en la bonne volonté de Vladimir Poutine. La seconde est qu’elle a fait passer ses dépenses de défense à plus de 4 % de son PIB. Quand on évoque devant les Américains l’article 5 de la charte de l’Otan (qui les oblige à défendre leurs Alliés), ils citent immédiatement l’article 3, qui exige de ses membres une préparation militaire suffisante pour pouvoir tenir lors d’un premier choc contre un adversaire commun (aujourd’hui la Russie).

    Toutes ces raisons font que le Triangle de Weimar (Paris-Berlin-Varsovie) est devenu aujourd’hui l’axe politique le plus important au sein de l’Union européenne et qu’il n’est pas illusoire d’affirmer que la Pologne deviendra prochainement le quatrième grand dans l’Union européenne.

    Renaud Girard (Geopragma, 23 septembre 2024)

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