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crise - Page 13

  • Tout va très bien, Madame la Marquise !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jacques Sapir, cueilli sur son blog RussEurope et consacré au dernier sommet européen que les médias, comme à leur habitude, nous ont vendu comme une réussite...

     

    Sommet européen 18102012.jpg

    Tout va très bien, madame la marquise...

    « On ne déplore qu’un tout petit rien… »

    Le sommet européen des 18 et 19 octobre a abouti à un échec, que l’on cache plus ou moins sous des communiqués ronflants[1], et des articles où la flagornerie perce sous l’apparente objectivité[2]. À croire que la chanson de feu Charles Trenet, « Tout va très bien madame la marquise », est devenu le nouvel hymne des dirigeants français sur la question européenne. Il est ainsi frappant de voir que, même dans la presse européenne et française, les doutes commencent à se faire insistants[3]. Si le principe d’un accord de supervision bancaire a bien été accepté pour l’ensemble des banques de la zone Euro, les conditions de sa mise en œuvre n’ont pas été précisées. Elles font l’objet de discussions importantes, que ce soit par la Grande-Bretagne (qui entend bien garder le contrôle de ses banques) que de l’Allemagne. De fait, des obstacles juridiques importants existent et ils ont été rappelés par la Chancelière allemande elle-même[4]. Celle-ci a même déclaré : « Rien qu’à regarder le processus pratique, il est absolument clair que ceci ne se mettra pas en place en un mois et demi »[5], sonnant par là même le glas des espérances françaises et espagnoles de voir l’Union bancaire aboutir d’ici la fin de l’année.

    Ces obstacles devraient retarder l’application de l’accord au 1er janvier 2014 et surtout aboutir à ce qu’ils ne portent que sur les passifs accumulés à partir de cette date[6]. En d’autres termes, le projet d’une Union bancaire comme instrument de résolution de la crise des banques espagnoles, grecques et portugaises a lamentablement échoué, car les mauvaises dettes sont déjà présentes dans les passifs. D’ici à 2014 on estime que seront révélés 270 milliards de pertes pour les seules banques espagnoles[7].

    De même, si le communiqué final insiste sur la nécessité de briser le cercle vicieux qui entre les banques et les dettes souveraines des États, l’aide directe du MES, qui était sérieusement envisagée pour l’Espagne, se trouve de fait reportée après la mise en œuvre de l’Union bancaire, soit après le 1er janvier 2014. Il y a donc contradiction entre le discours et les actes, ce qui n’est pas pour étonner les observateurs. Le renvoi de la décision à une réunion de l’Eurogroupe n’a fait qu’acter l’existence du blocage[8].

    Sur l’intégration économique et politique, que des hommes politiques français de premier plan avaient annoncée à grand son de trompe, le blocage est encore plus total. En s’en remettant aux autorités nationales pour trouver un accord sue ce que l’on appelle le « six-pack » et le « two-pack », le Conseil a reconnu l’ampleur des divergences. De même, l’idée d’un budget européen renforcé n’a pas été retenue, et Mme Merkel a opposé une fin de non-recevoir à l’émission de « dettes communes » soit à l’émission des Eurobonds. À l’inverse, le projet allemand d’une supervision directe  des budgets nationaux par la Commission n’est même pas cité. C’est donc bien à un constat de blocage complet qu’il faut alors conclure.

    Enfin, sur la Grèce, si le Conseil donne acte au Premier ministre Samaras des efforts consentis par le peuple grec, il n’a été nullement question des deux ans supplémentaires réclamés à cors et à cris. Ici encore le Conseil a été incapable d’aboutir à un accord. Si la Grèce recevra très probablement les 31 milliards d’euros dont elle a besoin d’ici décembre sous peine de faire défaut, le problème de son financement se posera à nouveau dès la fin du mois de janvier 2013. Il semble donc bien que le Conseil européen des 18 et 19 octobre dernier n’ait fait que repousser de quelques semaines les échéances.

     

    Rien de ceci n’est glorieux, et il n’est aucune raison de pavoiser. La zone Euro s’achemine vers un terrible retour de crise, qui surviendra entre le début de 2013 et le printemps. Il sera alors bien tard pour prendre les mesures qui s’imposeront alors par la force du désastre. L’affirmation du Président François Hollande selon laquelle la fin de la crise de la zone Euro est en vue apparaît ainsi malencontreuse et quelque peu aventurée. Le 16 avril 1940, Paul Reynaud, nouveau Président du Conseil, déclarait devant le sénat que « la route du fer est coupée ». Moins d’un mois plus tard c’était l’offensive allemande sur l’ouest de l’Europe. Des hommes politiques responsables devraient se souvenir que l’avenir se plie fort rarement à leurs rêves.

    Jacques Sapir (RussEurope, 20 octobre 2012)

     

    otes :

    [1] Fredet J-G., « Bruxelles : accord a minima ou compromis en trompe-l’oeil ? », Le Nouvel Observateur, 19 octobre 2012, URL : http://tempsreel.nouvelobs.com/la-crise-de-l-euro/20121019.OBS64…-de-bruxelles-accord-a-minima-ou-compromis-en-trompe-l-oeil.html

    [2] Revault D’Allonnes D. et Philippe Ricard, « A Bruxelles, M. Hollande et Mme Merkel s’accordent sur un compromis minimum » Le Monde, 19 octobre 2012, URL : http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/10/19/a-bruxelles-m-hollande-et-mme-merkel-s-accordent-sur-un-compromis-a-minima_1778028_3214.html

    [3] « Sommet européen : les avancées… et les blocages », La Tribune, 19 octobre 2012, URL : http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/2012…9trib000725970/sommet-europeen-les-avancees-et-les-blocages.html

    [4] RTT News, RTT Staff Writer, « Merkel Casts Doubt On Setting Banking Union By Year-End », 20 octobre 2012, URL : http://www.rttnews.com/1987133/merkel-casts-doubt-on-setting-banking-union-by-year-end.aspx?type=eueco

    [5] Mrs. Angel Merkel, “Just looking at the practical process, it is absolutely clear that this is not going to take place in a month and a half », cité par Die Welt, « Creation of EU banking union ‘will take years’ » le 19 octobre 2012, édition électronique, URL : http://www.dw.de/creation-of-eu-banking-union-will-take-years/a-16319868

    [6] Kanter J., « German Refusal on Bank Aid Mars End of Europe Summit » New York Times, 19 octobre 2012, URL : http://www.nytimes.com/2012/10/20/business/global/germany-spoils-party-with-refusal-on-bank-aid.html?_r=0&pagewanted=print

    [7] Penty C., « Spain Banks Faces More Losses as Worst-Case Scenario Turnes Real », Bloomberg, 17 octobre 2012, URL : http://www.bloomberg.com/news/2012-10-17/spain-banks-face-more-losses-as-worst-case-scenario-turns-real.html

    [8] « Sommet européen : les avancées… et les blocages », La Tribune, 19 octobre 2012 op.cit..

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  • Chroniques d'avant-guerre...

    Les éditions Blanche viennent de publier Chroniques d'avant-guerre, le nouvel ouvrage d'Alain Soral. On retrouve dans ce livre, qui reprend le bloc-note de l'auteur, publié pendant près de trois ans dans la défunte revue Flash, le style polémique et l'absence de concession au politiquement correct qui avaient fait le succès de Jusqu'où va-t-on descendre ? (Edition Blanche, 2002) ou de Socrate à Saint-Tropez (Edition Blanche, 2003)...

     

    Chroniques d'avant-guerre.jpeg

    "Chroniqueur durant deux ans (2010-2011) à la revue Flash, le « journal gentil et intelligent » créé par des dissidents du Parti communiste et de National Hebdo, Alain Soral a analysé avec pertinence et justesse les grands enjeux politiques, économiques et sociaux dans des chroniques où il manie les concepts avec humour et facilité pour mieux les faire comprendre. Opposé aux intellectuels qui ne parlent que pour eux-mêmes, Alain Soral s'adresse au plus grand nombre, et ils sont de plus en plus nombreux à l'écouter, en témoigne le succès constant de ses livres malgré l'omerta qui le frappe."

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  • Honneur aux soixante-dix !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue assez virulent de l'économiste hétérodoxe Jacques Sapir, cueilli sur son carnet RussEurop et consacré au vote du traité européen sur la stabilité, la coopération et la gouvernance.

     

    Pavé.jpg

    Honneur aux soixante-dix !

    Soixante-dix députés ont osé voter contre le TSCG.

    Soixante-dix sur cinq cent soixante-huit votants, c’est peu.

    Soixante-dix contre quatre cent soixante-dix-sept qui ont voté pour, c’est peu.

    Mais soixante-dix qui, venant de tous les horizons politiques, ont osé se dresser contre les consignes d’état-major, contre l’intense pression médiatique, contre le conformisme, contre les petits calculs politiciens, contre la lâcheté servile, cela, en vérité, fait beaucoup.

    Ce Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, contient trois mensonges pour le prix d’un.

    Quelle stabilité, quand on voit dans le rapport récent du FMI, posté sur ce carnet[1], que les mécanismes mis en oeuvre depuis 2010 n’ont fait qu’aggraver la crise? Quelle stabilité encore quand on voit la dépression que connaissent certains des pays en crise? Parler de stabilité est ici un mensonge flagrant.

    Quelle coordination quand on sait qu’il n’y a de coordination qu’entre des agents libres, sinon c’est à une autorité hiérarchique que l’on a affaire, et qu’il n’y a dans ce traité qu’asservissement à des agences dites indépendantes ? Ce Traité organise en fait le dépérissement de la démocratie en Europe avec la fin de l’autorité suprême des Parlements nationaux en matière budgétaire. Or, il faut s’en souvenir, c’est par le consentement à l’impôt que commence la démocratie.

    Quelle gouvernance enfin dans un Traité qui est en fait inapplicable et qui n’a pas d’autres fonctions que d’être violé à peine signé ? Est-ce ainsi que l’on croit créer un « bonne gouvernance » dans les mots dont on se gargarise à Bruxelles et ailleurs ? 

    On dit aussi, et c’est un argument avancé en sa faveur, que ce Traité institue une solidarité en Europe. Mais quelle solidarité, dans un traité qui condamne l’Europe à l’austérité et à la récession ? C’est la solidarité de la matraque et du bâton, de l’oppression et de la répression, comme l’expérimentent les manifestants qui, d’Athènes à Madrid en passant par Lisbonne, se sont levés contre la misère qui leur est imposée. User alors d’un tel argument revient à déconsidérer pleinement l’idée d’une possible solidarité européenne

    Trouvera-t-on ces mots excessifs ? Que l’on regarde alors le rapport du Fond Monétaire International, le World Economic Outlook d’octobre 2012[2] qui explique bien la marche à la misère entamée au nom d’une austérité qui n’a donc pour but que de sauver un fétiche : l’Euro. Que l’on regarde ce rapport, qui reste prudent dans ses projections, mais qui n’en établit pas moins que la majorité des pays ne pourront respecter les clauses de ce traité qui vient d’être ratifié. Que l’on regarde aussi la note commune à trois instituts (l’INSEE, l’IFO et l’ISTAT) sur la récession dans la zone Euro[3]. Que l’on regarde enfin les rapports de l’UNICEF qui établissent la montée de la dénutrition et du manque de soin chez les enfants grecs[4]. Je pense avoir, par ailleurs, montré dans de nombreux textes et notes, tous les effets pervers de ce traité[5].

    De cela, les thuriféraires du TSCG, les sectateurs de l’Euro, n’en ont cure. Même l’appel des économistes hétérodoxes, avec lequel j’avais des désaccords suffisamment importants pour ne pouvoir le signer, a été scandaleusement censuré par Le Monde[6]. Il était dit que pour faire passer cette amère pilule, on ne reculerait devant aucune bassesse, devant aucune ignominie.

    Le TSCG nous a donné l’exemple éclatant du cynisme en politique, quand un candidat à l’élection présidentielle se prononce pour sa réécriture et s’empresse, une fois élu, de le faire voter. Ce n’est pas le codicille sur la croissance, malheureux engagement de 140 milliards d’euros étalé sur trois ans, une aumône, qui peut en changer la nature. Même ses amis politiques le reconnaissent aujourd’hui publiquement. Ce Traité ne fut pas renégocié, et  d’ailleurs ce gouvernement n’a jamais cherché à s’en donner les moyens.

    C’est ainsi que l’on détruit la démocratie.Le mensonge électoral nourrit la colère et produit le mépris pour une classe politique qui affiche sa solidarité profonde contre le peuple. Bientôt montera le vieux cri de l’anti-parlementarisme : « tous pourris » ! On dira, c’est le populisme qui monte. Et l’on se trompera, car ce sera alors devenu la stricte vérité.

    Oui, le fétichisme de l’Euro – car c’est bien de cela qu’il s’agit avec cette transformation dans l’imaginaire d’un instrument en une fin en soi – et la volonté de pouvoir de ses grands prêtres nous condamnent à un appauvrissement généralisé, à une montée du chômage sans limites et, à la fin des fins, comme en Grèce et en Espagne, à la destruction de nos sociétés.

    Alors, si dire la vérité vaut que l’on soit taxé d’être excessif, je veux bien être excessif et je l’assume. Car, aujourd’hui, la raison et l’intelligence vomissent les tièdes.

    Honneur donc à ces soixante-dix députés !

    Ils ont eu le bon réflexe et ils ont raisonné de manière juste, en refusant d’accorder leurs suffrages à ce texte inique. Qu’importe leurs raisons circonstancielles ; qu’importe d’où ils viennent et à quel parti ils appartiennent ! Quand il s’agit de résister, on ne mégote pas sur ses alliés.

    Il y a soixante-douze ans de cela, le 10 juillet 1940, quatre-vingts parlementaires, députés et sénateurs (57 députés et 23 sénateurs) refusèrent d’accorder les pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain. Le vote de l’écrasante majorité mit fin à la République, et institua un régime de fait et non de droit. Le vote de ces quatre-vingts minoritaires fut, avec l’appel du 18 juin, le deuxième acte fondateur de la France Libre, préparant la résurrection de la République défunte.

    Ce rappel est aujourd’hui nécessaire.

    Puissent les soixante-dix députés qui ont refusé de voter être rejoints par autant de sénateurs que possible. Puissent-ils voir leur nombre croître quand ce texte viendra en seconde lecture.

    Les canons furent, par le passé, l’ultime raison des rois.

    Les traités sont aujourd’hui l’ultime raison des élites oligarchiques.

    Qu’ils se rappellent que l’ultime raison des peuples reste le pavé.

    Jacques Sapir (RussEurop, 9 octobre 2012)

     

    Notes :

    [2] IMF / FMI, « IMF Sees Heightened Risks Sapping Slower Global Recovery », Economic Outlook, 9 octobre 2012, URL : http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2012/res100812a.htm

    [3] Association des trois Instituts Économiques Européens, La zone Euro en récession, www.ifo.de , www.insee.fr , www.istat.it

    [6] Jacques Sapir, “Sur le TSCG”, RusseEurope. Le Carnet de Jacques Sapir sur la Russie et l’Europe (Hypotheses.org), 23 septembre 2012. [En ligne] http://russeurope.hypotheses.org/133.

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  • La présidentielle de 2017 aura-t-elle lieu ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre-Henri d'Argenson, cueilli sur Atlantico et consacré à cette explosion politique et sociale qui vient... 

    Paris guerre.jpg

     

    Pourquoi il n'y aura pas d'élection présidentielle en 2017

    L’année 2012, baignée de la peur inconsciente de l’apocalypse du calendrier maya, a le parfum des terreurs de l’an mil, avec son cortège de catastrophes naturelles, d’émeutes et de dislocations géopolitiques. Dans cette ambiance millénariste, les guerres de position des leaders de la droite en vue de l'élection présidentielle de 2017 ont quelque chose de surréaliste, en miroir des gesticulations gouvernementales, aussi spectaculaires qu’impuissantes face au chaos des évènements.

    Car il faut bien se rendre à l’évidence : il est hautement probable que ces élections n’aient tout simplement pas lieu. Point n’est besoin de faire montre d’un catastrophisme dramatisé pour se rendre compte que nous approchons à grands pas du dénouement final de la crise, celle qui a commencé en 1973 avec le premier choc pétrolier, et qui ne touche pas seulement notre économie mais la plupart des piliers de notre civilisation.

    Pourquoi 1973 ? Parce que, depuis 1974, aucun budget n’a été voté en équilibre par le Parlement. Autrement dit, c’est depuis 1974 que la génération 68, toujours au pouvoir, non seulement s’est endettée sur ses enfants et petits-enfants pour maintenir le capricieux niveau de vie auquel elle a exigé avoir droit, mais a prolongé la fausse abondance de la société de consommation grâce aux importations de produits à bas coût venus d’Asie. Quitte à fermer les usines européennes qui produisaient ces mêmes produits, pour rester compétitifs sur les marchés des émergents qui nous vendent aujourd’hui des produits concurrents, et pas seulement sur le créneau manufacturier, mais aussi sur celui des produits et services à haute valeur ajoutée. Quitte à allonger la durée des études pour masquer la hausse du chômage et le tarissement de nombreuses filières, sans parler de l’embauche massive de fonctionnaires. Quitte à continuer d’accueillir à bras ouverts une immigration majoritairement sous-qualifiée, bien au-delà de nos capacités d’accueil et d’intégration, prolétariat de substitution pour la gauche et nouvelle armée industrielle de réserve pour le capital, selon la formule marxiste, juste en l’espèce. Et quitte, enfin, à encourager la destruction écologique planétaire engendrée par nos modes de vie.

    Tout a un prix, et celui du consumérisme européen, qui nous appauvrit, se paye par un déclassement durable : selon un rapport[1], les pays membres de l’OCDE, qui réunit une trentaine d’Etats parmi les plus riches de la planète et qui représentaient seulement 51% du PIB mondial en 2010 (contre 60% en 2000), devraient devenir minoritaire, à 43%, à l’horizon 2030. En fait, nous transférons notre appareil productif vers le reste du monde, sous les chaleureux applaudissements d’une Union européenne obsédée par le dogme libre-échangiste et le sauvetage de l’euro, dont on ne voit pas en quoi il pourrait nous préserver de  la déroute économique.

    La question qui se pose aujourd’hui est pourtant simple : lorsque nous n’aurons même plus de quoi acheter les produits de nos « partenaires commerciaux », que feront-ils de nous ? Ils commenceront par acheter ce qui reste, comme le font déjà le Qatar et la Chine, qui nous traitent comme un pays du tiers-monde, avant probablement de nous brader au plus offrant. Et nous, Européens, retournerons à l’usine pour confectionner les petits jouets des enfants chinois. Pendant ce temps-là, dans nos banlieues, les policiers se font tirer dessus avec des « mortiers »[2], des fusils de chasse et des kalachnikovs… tandis que nos dirigeants semblent n’avoir pour seul programme que d’accélérer la destruction de la seule institution qui tenait encore bon : la famille.

    Bref, en 2017, il serait extraordinaire qu’un effondrement de notre société, doublé d’une crise politique majeure, ne se soient pas produits. « Ca va péter », entend-on un peu partout. Et cette fois-ci peut-être, pour de bon.

    Pierrre-Henri d'Argenson (Atlantico, 2 octobre 2012)

    Notes

    [1] Le basculement de la richesse, rapport de l’OCDE du 16 juin 2010.

    [2] « La guerre d’Amiens a bien eu lieu », Gilles Gaetner, Valeurs actuelles du 20/09/2012.

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  • La fin de la croissance ?...

    Nous vous signalons la parution récente aux éditions de la Demi-Lune d'un essai de Richard Heinberg intitulé La fin de la croissance. Richard Heinberg, spécialiste des questions énergétiques est déjà l'auteur d'un essai intitulé Pétrole : la fête est finie !, publié aux mêmes éditions en 2008.

     

    Fin de la croissance.jpg

    "Les économistes maintiennent que la reprise est à portée de main, pourtant les taux de chômage demeurent élevés et les valeurs immobilières continuent de plonger ; les États croulent sous des déficits record et leur monnaie sont l'objet d'attaques spéculatives, le financement de leur dette soumis à des mécanismes prédateurs et destructeurs. « La Fin de la Croissance » pose un diagnostic dérangeant : d'un point de vue économique, nous sommes parvenus à un tournant décisif de l'Histoire. La trajectoire expansionniste de notre civilisation industrielle se heurte à présent à des barrières naturelles non négociables. Ce nouveau livre incontournable de Richard HEINBERG nous plonge au cur de la crise financière, afin de comprendre pourquoi et comment elle est survenue, et de tenter de trouver des solutions pour, peut-être, nous éviter le pire. Écrit dans un style alerte et très accessible, ce livre détaille les trois facteurs essentiels qui s'opposent à toute reprise à long terme de la croissance : l'épuisement des ressources, les dégâts environnementaux, et les taux d'endettement écrasants. La convergence de ces paramètres ne peut que nous obliger à reconsidérer les théories économiques dominantes, et à réinventer la finance et le commerce."

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  • Des années décisives ?...

    Vous pouvez écouter ci-dessous une intervention de Piero San Giorgio, auteur de Survivre à l'effondrement (Le Retour aux sources, 2011) ainsi qu'une intervention de Laurent Ozon, fondateur du mouvement Maison commune, de tendance écologiste, identitaire et protectionniste. L'enregistrement a été réalisée au cours d'une réunion publique qui s'est tenue à Paris le 20 septembre 2012.

     

     

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