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chaos - Page 9

  • L'Europe barbare...

    Les éditions Perrin publient cette semaine L'Europe barbare - 1945-1950, une étude de l'historien britannique Keith Lowe. L'auteur a déjà publié un ouvrage intitulé Inferno (Scribner, 2007), pas encore traduit en français, consacré au bombardement de Hamburg en 1943, qui avait provoqué la mort de 40 000 habitants...

     

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    " La Deuxième Guerre mondiale s'est officiellement achevée en mai 1945, mais son déchaînement de violence perdura des années. Après plus de 35 millions de morts et nombre de villes rasées, les institutions que nous considérons aujourd'hui comme acquises, police, médias, transports, gouvernements nationaux et pouvoirs locaux, étaient à reconstruire. Le taux de criminalité montait en flèche, les économies s'effondraient et la population européenne survivait au bord de la famine.
    Dans ce livre au souffle épique, Keith Lowe décrit un continent secoué par la violence, où de vastes segments de la population répugnent encore à accepter que la guerre soit finie. Il met l'accent sur la morale pervertie et le désir insatiable de vengeance qui furent l'héritage de ce conflit. Il dresse, enfin, le tableau du nettoyage ethnique et des guerres civiles qui déchirèrent l'existence des gens ordinaires, de la mer Baltique à la mer Méditerranée, avant l'instauration chaotique d'un nouvel ordre mondial qui finit par apporter la stabilité à une génération brisée."

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  • L'année du chaos ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Joris Karl, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la violente aggravation de la crise que pourrait nous réserver l'année 2013... A titre de mise en bouche, vous pourrez découvrir le scénario noir de 2013, imaginé par France 2 dans son journal de 20 heures du 20 décembre 2012 et évoqué dans l'article.

     


    2013, l'année du chaos ?

    Le Français moyen pense que ça n’arrivera jamais, comme en 1937 il ne pensait pas que 1940 fut possible. Mais la catastrophe approche, inexorablement, mathématiquement. On peut la humer à distance, comme une bête sauvage aux relents de malheurs, qui se faufilerait dans les sous-bois économiques. Les branches craquent dans la nuit, on l’entend toujours plus près, mais on préfère se blottir au fond du lit, en espérant que tout cela n’est qu’une légende. Et pourtant…

    Les médias ne peuvent plus cacher la réalité, c’est à cela qu’on voit ce qui se prépare. Nous avions déjà le président Hollande qui annonçait une année 2013 durant laquelle le chômage ne cesserait d’augmenter, ce qui, pour un homme au pouvoir, était une première assez couillue !

    Nous avions cet étrange docu-fiction de France 2 qui jouait à nous faire peur : « 2013, le scénario noir »

    Et puis, le réveillon à peine digéré, ce dossier paru dans Le Parisien, évidemment repris à la télé (France 3) : les véritables chiffres du chômage enfin dévoilés. Une bombe atomique qui a explosé à l’heure où, personnellement, je sortais mes lentilles du micro-ondes.

    « 9 Millions de chômeurs en France à ce jour ». Je n’osais pas en croire mes oreilles. Même un dur à cuire du FN n’aurait pas osé ce chiffre de malade. Dire que je passais pour un néo-nazi quand j’annonçais cinq millions de chômeurs dans les dîners en ville…

    La réalité éclaboussait tout. Aux 3 millions et quelques d’inscrits métropolitains à Pôle Emploi, on ajoutait ceux de l’Outre-mer. On atteignait alors 5 millions et demi de sans emploi ou en activité (très) réduite. Pour une fois inspirés, les journalistes avaient la terrible idée de continuer l’addition maudite. Et vlan, encore 1 300 000 bénéficiaires du RSA ; et vlan, 1 500 000 personnes « en temps partiel subi » qui vivotent au gré de CDD au rabais. Et bang, encore 830 000 « découragés » qui ont abandonné toute démarche. Sale décompte, sale total. Au pourcentage de la population active, cela fait donc… 30 % de sans emplois. Un chiffre ahurissant, digne des heures sombres de la République de Weimar !

    Pour corser le tout — j’avais tout juste fini d’avaler mes lentilles —, une jolie présentatrice enfonçait le clou : le secteur automobile français obtenait son pire résultat depuis 1997 avec moins 14 % de vente en 2012.

    Après six mois de plans sociaux à répétitions, la France peut regarder avec terreur ses voisins s’enfoncer. De l’Espagne à la Grèce, c’est à qui plongera le premier. « Ils » pourront multiplier les réunions de la dernière chance pour sauver l’euro, remonter les cours de la bourse au cric, au bout d’un moment, l’étincelle jaillira. On ne sait pas où, pas quand. Peut-être en mars, peut-être en septembre. En tout cas, la machine infernale de l’immigration (300 à 500 000 personnes qui débarquent chaque année en France) ne va pas ralentir, au contraire.

    Préparez-vous.

    Le chaos, c’est demain.

    Joris Karl (Boulevard Voltaire, 4 janvier 2013)

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  • Qu'est-ce que la mondialisation ?...

    Vous pouvez regarder ci-dessous un entretien avec l'économiste hétérodoxe Frédéric Lordon, extrait du documentaire de Gilles Perret, Ma mondialisation,et conseillé avec brio par Fortune, le blog économique de Fdesouche.  Il explique ce qu'est concrètement la mondialisation dans le domaine économique... 

     

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  • Chaos mondial et nouvelles menaces...

    Les éditions du CNRS rééditent en collection de poche Les nouveaux dangers planétaires, un ouvrage de Xavier Raufer, publié initialement en 2009 et consacré aux nouvelles formes de menaces qui pèsent sur les sociétés organisées dans un monde placé sous le signe d'Arès, le dieu de la mort violente et du crime...

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    "À l’heure du chaos planétaire, comment lutter efficacement contre la multiplication des dangers ? Face à la re-tribalisation du monde, comment prévenir, contrôler, réprimer ou attaquer ?


    Toute stratégie de sécurité globale cherchant ses références dans les règles et les normes du passé est vouée à l’échec. Pour répondre aux défis du nouveau désordre mondial, l’État souverain doit optimiser la collecte et l’analyse de l’information stratégique, la rendre moins coûteuse, et concevoir une doctrine fondée sur l’alerte précoce. Dénonçant ce qu'il nomme le « syndrome de Byzance », Xavier Raufer dresse un parallèle entre les querelles théologiques qui se tenaient à Byzance lors de la chute de Constantinople et le monde actuel, où l’on tergiverse autour de sujets anodins au lieu de faire face aux nouveaux dangers planétaires.


    Une étude fondamentale pour comprendre la face noire de la mondialisation et lutter contre les fléaux du troisième millénaire."

     

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  • Les guerres de l'Empire global...

    Les éditions de La Découverte publient prochainement Les guerres de L'Empire global, un essai d'Alain Joxe. Spécialiste des question stratégiques et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Alain Joxe est l'auteur de plusieurs essais comme Voyage aux sources de la guerre (PUF, 1991) ou L'Empire du chaos (La Découverte, 2002).

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    "Crise de l'euro et des dettes souveraines, occupations qui s'éternisent en Afghanistan ou en Palestine, restrictions des libertés liées à la lutte antiterroriste, corruption des élites, soulèvements des peuples : comment comprendre ce sombre panorama des premières années du XXIe siècle ? Comment expliquer que les États et l'ONU ne parviennent pas à enrayer cette spirale de désordres ?
    Dans cet essai ambitieux, Alain Joxe répond à ces questions en analysant toutes les dimensions de l'empire global du néolibéralisme - qui déborde l'empire américain. La mondialisation de l'économie et de la finance vise à accumuler des profits sans limites, à enrichir les riches et appauvrir les pauvres. Une nouvelle noblesse rentière dénationalisée consacre ainsi la souveraineté des entreprises, au détriment de la fonction protectrice des États. Cette profonde mutation politique conduit à transformer les missions militaires en doctrines policières. Et un nouvel arsenal informatisé surgit (drones et munitions spéciales), utilisable contre les soulèvements populaires dans les pays du Sud comme du Nord. Alain Joxe montre ainsi comment la « révolution électronique » a entraînéà la fois la gestion informatisée des « marchés » et la robotisation de la guerre.
    Mutations économiques, militaires et technologiques se combinent dans une accélération des décisions qui efface le temps long du politique et fabrique un système incapable de réguler la finance ni la violence. Pour en finir avec la dictature des marchés, une mobilisation éthique commence en faveur de la conversion de l'Ancien Monde en union fédérale solidaire, qui seule pourra restaurer la démocratie sociale à bonne échelle en maîtrisant la crise économique."

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  • Europe : fusion des Etats, fission des sociétés ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une réflexion sur les développements possibles de la crise européenne, produite par Bernard Wicht et cueillie sur Le Polémarque, le site de Laurent Schang.  Spécialiste des questions stratégiques, Bernard Wicht est l'auteur de L'OTAN attaque (Georg, 1999) et de Guerre et hégémonie (Georg, 2002). Il a aussi publié récemment un court essai intitulé Une nouvelle Guerre de Trente ans ? - Réflexions et hypothèses sur la guerre actuelle (Le Polémarque, 2010).

     

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    Europe : fusion des Etats, fission des sociétés ?

    À court terme, vers quelle Europe se dirige-t-on ?[1]

    La question est loin d'être académique. Effondrement de l'UE ou raidissement sous forme d'une fédéralisation forcée ? A priori les deux options sont envisageable dans le climat actuel, cependant la seconde hypothèse me semble la plus vraisemblable compte tenu de la dynamique générale qui s'est enclenchée avec la crise de l'euro.

    En effet, si l'on suit les explications de l'historien britannique Niall Ferguson, spécialiste de la monnaie, il est plus facile de sortir de l'UE que de l'euro[2]. Si le Traité de Lisbonne prévoit la possibilité pour un État de quitter l'Union, ce n'est pas le cas pour l'euro où aucun mécanisme n'est prévu en la matière ; un peu comme les conquistadores des Grandes Découvertes, l'UE a semble-t-il brûlé ses vaisseaux et rendu un retour en arrière quasi impossible. De plus, matériellement une sortie de l'euro signifierait pour les États fortement endettés que leurs actifs seraient libellés en (nouvelle) monnaie nationale (drachme, lire, pesetas, etc.) tandis que leurs passifs resteraient libellés en euro : donc banqueroute assurée pour ces pays. À cette première explication touchant la quasi-impossibilité de sortir de la monnaie unique tant institutionnellement que concrètement, Ferguson en ajoute une deuxième : une monnaie nécessite impérativement un système fiscal et budgétaire unifiés, c'est la condition fondamentale de son fonctionnement à moyen et long terme.

    À mon avis, ce sont ces deux éléments structurels qui imposent une fédéralisation forcée de l'UE : une monnaie et l’appareil fiscalo-budgétaire l’accompagnant. L'euro a créé ainsi une dynamique débordant largement la capacité de décision des gouvernements, sans parler des réactions des populations. Il y a là un « moteur » au sens macro-historique, qui dicte le développement des sociétés en fonction de la logique défi-réponse[3]. On l'a d'ailleurs déjà vu à l'œuvre avec les changements de gouvernement en Italie et en Grèce, changements intervenus non pas suite à une élection mais sous la pression des marchés financiers.

    Ouvrons brièvement ici une parenthèse pour rappeler les trois moyens dont dispose un État pour faire face au surendettement public : 1) l’inflation ; 2) la mise en faillite ; 3) la confiscation de la fortune privée. Dans le cas présent, les deux premiers sont exclus. Car la monnaie unique rend impossible toute politique inflationniste nationale. Il en va de même d’une mise en faillite autoproclamée (comme le fit l’Argentine il y a une dizaine d’années) ; la simple velléité de l’ancien Premier Ministre grec de soumettre à référendum le plan de renflouement proposé par le couple franco-allemand a conduit à sa démission immédiate. Ceci indique également que pour se mettre en faillite, un État doit pouvoir s’appuyer sur l’accord ou le consentement tacite d’une large majorité de sa classe politique et de la population ; l’exemple grec et dans une moindre mesure italien tendent à montrer que c’est loin d’être le cas en Europe pour l’instant. Il ne reste donc que la confiscation de la fortune privée. À cet égard, les pressions exercées sur les banques suisses en vue de taxer par tous les moyens l’épargne qui s’y trouve, conjuguées à la propagande visant à dénoncer les « profiteurs » qui chercheraient par ce biais à ne pas payer l’impôt, tout ceci témoigne que c’est bel et bien cette troisième voie – la confiscation de la fortune privée – qui est envisagée pour faire face au surendettement public.

    Revenons au moteur évoqué plus haut à propos du rôle de la monnaie unique. Si une telle dynamique est à l’œuvre, vers quelle Europe fédérale se dirige-t-on : un « gouvernement européen » à Bruxelles comme semble le dire les décisions du dernier Sommet européende décembre 2011 (pacte budgétaire[4]), ou bien une autre forme plus ad hoc. Là aussi, je vois plutôt la seconde possibilité. Les réunions à répétition du G20 à l'instigation principale de la France et de l'Allemagne, les rencontres entre chefs d'État et de gouvernement et les premiers mécanismes régulateurs créés en dehors du cadre de la Commission européenne, les invitations contraignantes adressées à ces occasions aux responsables des gouvernements concernés (Grèce, Italie, etc.), le leadership assumé en la matière par la France (en apparence) et par l'Allemagne (réellement), tout cela indique une voie probable, à savoir non pas un fédéralisme dans le cadre institutionnel bruxellois mais une formule plus empirique dans laquelle, sous couvert intergouvernemental (Sommets, conférences ministérielles, réunions restreintes, etc.), l'Allemagne laisserait la France jouer le rôle de « puissance invitante » (afin de lui permettre de sauver la face) mais déterminerait le contenu de l'agenda réel. Outre les réunions en cascade précitées, un autre argument plaide en faveur d'une telle évolution : l'Allemagne connaît déjà au niveau national un système fiscal pouvant préfigurer celui d'une Europe fédéralisée « par contrainte ». Car, d'ores et déjà dans l'Allemagne des 16 Länder, il n'y a qu'un seul système fiscal au niveau fédéral ; contrairement aux cantons suisses les Länder ne disposent pas de compétences fiscales propres, ils ne lèvent pas l'impôt eux-mêmes. L'argent est collecté de manière centrale par le Bund et redistribué ensuite aux Länder au prorata de leur taille et de leur population.

    Un tel système peut donc très bien s'adapter à un cas de fédéralisation forcée. Et en tenant ainsi les impôts, on peut ensuite dicter les priorités des politiques budgétaires nationales ; un peu comme le FMI et la Banque mondiale ont imposé, dans les années 90, des ajustements budgétaires aux États africains en contrepartie des prêts accordés. Au passage, on retrouve donc la préoccupation actuelle de plusieurs historiens d'une africanisation de l'Europe (Cosandey, Attali).

    Comment cette centralisation pourrait-elle se dérouler concrètement ? Les populations rempliraient-elles des déclarations fiscales « allemandes » qu'elles enverraient ensuite à Berlin ? Peu réaliste. En revanche, la formule du pot commun est utilisée de longue date dans l'UE pour différents programmes allant de la Politique agricole commune à la Recherche scientifique. Il est ainsi possible d'imaginer grosso modo un vaste pot commun rassemblant les finances des États européens en difficulté, pot commun géré par l'Allemagne (et sous présidence honorifique française) dictant la rigueur budgétaire nécessaire en contrepartie des plans de sauvetage octroyé à ces pays. À partir de là, la fédéralisation se réalise de fait, de manière pragmatique et empirique, sous la pression financière mais sans réforme institutionnelle de l'UE (que l'on sait voué à l'échec depuis les référendums sur le projet de constitution européenne) - l'UE se trouvant en corollaire vidé, également de fait, de sa substance (Ferguson providebit).

    Conséquences d'une telle évolution : 1) fusion étatique accrue et accélérée sous leadership monétaire et financier franco-ALLEMAND ; 2) manifestations, émeutes et révoltes se développant de manière endémique en réaction aux politiques d'austérité ; 3) militarisation exponentielle des polices nationales en réponse aux émeutes et révoltes ainsi que recours croissant aux sociétés de sécurité privée pour faire face à l'ensemble des besoins. Il faut en outre supposer que, d'une part, les mouvements de type Wikileaks et Indignés auront d'ici là suffisamment discrédité les classes politiques nationales et que, d'autre part, le spectre du chaos et de l'anarchie aura été suffisamment agité, pour permettre à cette fédéralisation de ne pas se heurter à un obstacle démocratique trop important !

    Il est intéressant de relever que les trois conséquences susmentionnées correspondent presque trait pour trait à celles de la Grande Dépression médiévale des XIVe et XVe siècles. Cette dépression intervient en effet avec la saturation de l'économie féodale et débouche sur un renforcement du pouvoir des classes dominantes, sur des révoltes urbaines (Ciompi à Florence, Jacques à Paris, etc.), ainsi que sur la militarisation accrue en raison des guerres endémiques et du recours à des mercenaires (les routiers)[5].

    Bernard WICHT (Le Polémarque, 21 février 2012)

    [1] À ce stade, il est important d’insister sur cette dimension du « court terme », le moyen et long termes pouvant déboucher sur des conséquences assez différentes comme j’ai tenté de l’esquisser dans mon petit opuscule intitulé Une nouvelle Guerre de Trente Ans ? Réflexion et hypothèse sur la crise actuelle, Nancy, Le Polémarque, 2011.

    [3]Il importe de rappeler que l’évolution fondamentale des sociétés découle rarement des décisions des gouvernements et des plans établis par eux, ni des réflexions des philosophes. La raison humaine (comprise au sens d’un comportement dicté par des principes et un raisonnement apparemment rationnels) ne joue donc pas grand rôle. La plupart du temps c’est la pure logique défi-réponse qui dicte cette évolution et la direction de celle-ci dépend des dynamiques à l’œuvre et non tant des « réponses humaines » que l’on tente d’apporter. Ces dynamiques découlent essentiellement de l’économie, de la démographie, voire de la construction du pouvoir (au sens de prédation et hégémonie). À titre d’exemple en ce sens, il est frappant de constater que les États-Unis voient leur évolution actuelle dictée non tant par l’analyse rationnelle des besoins du pays et de la population, mais bel et bien par une dynamique purement hégémonique craignant l’émergence d’un peer competitor : d’où les nouveaux programmes d’armement, la défense du dollar par déstabilisation de l’euro alors que, pendant ce temps, à l’intérieur la société se délite à grande vitesse (notamment : de nombreuses petites villes devant renoncer à tout service public, la drogue en provenance du Mexique gangrénant déjà une moitié des États de l’Union). Ce sont de telles dynamiques qui décident et non les protestations, les historiens du temps long de Toynbee à Braudel l’ont maintes fois souligné.

    [5]Guy BOIS, La grande dépression médiévale, XIVe – XVe siècles : le précédent d’une crise systémique, Paris, PUF, 2000 (Collection Actuel Marx Confrontation).

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