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Points de vue - Page 288

  • Quand l'oligarchie veut fracturer la société...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Laurent Ozon à l'occasion d'un séminaire parisien de Maison Commune en septembre 2013. Laurent Ozon démontre avec brio en quoi la question du mariage homosexuel (ou des prochaines réformes "sociétales") doit et peut être abordée sous un angle politique.

     

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  • Les dégâts de l'angélisme...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré aux résultats de la politique laxiste de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira.

     

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    Les dégâts de l'angélisme

    Quand la garde des Sceaux et les anarchistes autistes qui constituent sa cour cesseront-ils de mépriser la réalité pour accepter enfin de regarder le monde extérieur — en particulier ce qui se passe dans les grands États de droit ?

    Levons ici le suspense : là où l’on déploie une politique diamétralement opposée à celle de Mme Taubira, le succès est patent ; quand un pays fait du Taubira, parfois avant la lettre, l’échec est manifeste.

    Commençons par le Royaume-Uni : de 2008 à 2012 et pour les mêmes motifs qu’en France (l’obsession du surpeuplement carcéral), les dirigeants politiques et la justice ont décidé de reléguer l’incarcération au rang d’ultime recours. On y a laissé en liberté toujours plus de condamnés.

    Résultat ? De juillet 2012 à mars 2013, les individus condamnés à une peine non carcérale (community sentencing en anglais) ont, du fait qu’ils se trouvaient libres, pu commettre 93 600 infractions (une toutes les six minutes : 472 agressions sexuelles, 5 800 actes de violence, vols, etc., et 4 500 cambriolages). Si l’on avait laissé ces bandits en prison, on aurait compté autant de victimes en moins !

    Précisons que tous ces chiffres révélateurs sont publiés par le dirigeant travailliste Sadiq Khan, ministre de la Justice dans le shadow cabinet — pas exactement le type extrémiste que dénonce Mme Taubira à tout bout de champ. M. Khan a par la suite renchéri en accusant l’actuel ministre de la Justice (le conservateur Chris Grayling) de jouer avec la vie de ses concitoyens, soulignant que, de 2008 à 2012, un total de 81 000 malfaiteurs violents avait échappé aux geôles britanniques. Bilan pour la seule année 2012 : 56 homicides et 111 viols. Voilà des socialistes comme on aimerait en voir à Paris, au ministère de la Justice…

    Passons maintenant aux grandes villes des États-Unis, où la police pratique de longue date diverses variantes de cette “tolérance zéro” qu’exècre la “culture de l’excuse”. Dans la plupart d’entre elles, les homicides ont encore fortement baissé en 2013, par comparaison avec 2012 : — 20 % à New York, où les homicides sont pourtant au plus bas depuis 1990 ; — 17 % à Los Angeles, tout comme à Chicago !

    Ailleurs que chez nous, la cause est donc entendue : le laxisme est catastrophique et la fermeté, payante. C’est d’ailleurs ce que pensent les Français. Tout au long de l’année 2013, diverses enquêtes ont même signalé un sévère rejet de la doctrine Taubira, à la fois en contradiction avec les expériences étrangères les plus positives et avec le bon sens judiciaire le plus élémentaire.

    En octobre 2013, l’Ifop a publié un sondage sur le futur projet de loi de Mme Taubira pour la justice : sera-t-il un efficace outil de lutte contre la “délinquance” (en fait, contre le crime, mais en la matière, les médias édulcorent toujours). Pour les Français, c’est non à 75 %. Cependant, faut-il réformer sérieusement la justice ? Oui, il le faut ! répondent les sondés à 59 %. Mais alors, pour quelle politique ? Là encore, en mars dernier, les Français ont clairement répondu, en exigeant la fermeté dans un sondage publié par le Figaro. Les condamnés devraient-ils purger au minimum les trois quarts de leur peine ? Oui à 90 %, répondent les Français dans leur ensemble. Et à 85 % pour les sympathisants de gauche ! Faut-il renforcer et durcir la justice des mineurs ? Nos concitoyens le pensent à 66 %, et même ceux de gauche à 47 %!

    Même message, en décembre dernier, via la dernière enquête de victimation de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée par le Figaro : la délinquance est une préoccupation majeure pour 53 % des personnes interrogées.

    En cette année doublement électorale (municipales en mars, européennes en juin), et puisque la sanction des faits ne suffit pas, il y a fort à parier que c’est dans les urnes que va s’exprimer le ras-le-bol des Français envers la folle politique de Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 3 février 2014)

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  • Non au redressement de la nature humaine !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger consacré à l'enseignement de la théorie du genre à l'école. Philippe Bilger anime le blog Justice au singulier.

     

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    ABCD de l’égalité: non au redressement de la nature humaine

    Cela a commencé avec le mariage pour tous. On pouvait penser que le mimétisme européen avait joué avec un engagement présidentiel à l’évidence plus facile à tenir que l’inversion de la courbe du chômage.

    Cela a continué avec l’affaire Dieudonné et les injonctions du ministre de l’Intérieur qui dépassaient, et de très loin, le cadre de sa mission pourtant si difficile à assumer quand on constate les piètres résultats de la lutte contre l’insécurité en 2013. Ce n’était pas à lui d’intimider les spectateurs des représentations de Dieudonné en leur faisant la morale et en les stigmatisant quasiment. Devaient-ils demander à Manuel Valls la permission de sortir le soir?

    Cela dure avec la conception de la justice socialiste qui, fuyant le réel et ses incommodités, rêve de l’avenir, fantasme sur le futur et élabore ses projets, qui le demeurent, pour un peuple imaginaire merveilleusement à l’écoute et détaché des misères humaines, des tragédies causées par les crimes et les délits.

    Cela s’aggrave avec la théorie du genre et, même si les démentis des ministres sont sincères, il y a une aspiration de ceux qui nous gouvernent à faire de l’école et de l’enseignement tout autre chose que ce qu’ils devraient être. Apprendre, lire, écrire, calculer, s’imprégner de notre Histoire de France, se former à la passion des grands auteurs et de la littérature, apprivoiser les langues étrangères, autant d’objectifs et d’ambitions qui, pour être d’une heureuse banalité, sont aujourd’hui peu ou prou relégués au profit d’une éducation même plus civique mais bouleversante, destinée à constituer les établissements pour des lieux d’expérimentation et d’indifférenciation des sexes.

    Dans 600 écoles de dix académies, si on n’apprend pas aux garçons à devenir des filles, les nouveaux ABCD de l’éducation, de la grande section de maternelle au CM2, s’assignent pour but de lutter contre les stéréotypes filles-garçons. “Nous voulons tout de même qu’il y ait égalité entre les hommes et les femmes au sein de la société, dans le choix d’un métier”, a déclaré Vincent Peillon (Le Parisien).

    Soit, mais si une telle ambition est légitime, incombe-t-il à l’école de superposer sans cesse à ses missions fondamentales de plus en plus négligées des prises de conscience et des ateliers vecteurs d’une bouillie éthique et sociale difficilement assimilable ? L’enseignement est-il voué à diffuser une certaine conception de la morale qui se résume peu ou prou à un féminisme même plus raisonnable ? Serait-il absurde de laisser aux parents, aux familles, aux vies amoureuses et à l’influence aussi bien forte que subtile des hommes et des femmes dans leurs relations quotidiennes, la charge, l’honneur de se faire progresser, d’avancer en lucidité, en égalité ? La vie privée du président serait sacrée mais les intrusions dans notre sphère d’existence tolérables ? Est-il normal de poser la main de l’Etat, sa volonté orientée, son idéologie plus sectaire – une seule vision, toujours, de l’humain, de sa liberté, de sa responsabilité – qu’équitable, sur un monde qui appelle d’autres démarches, et surtout pas de la politique même déguisée en soie, en velours et en injonctions patelines à suivre ? Pourquoi s’immisce-t-il dans ce qui nous regarde au premier chef ?

    Avec ces insensibles ou ostensibles dérives, je perçois l’émergence, dans la démocratie selon François Hollande, d’îlots de totalitarisme mou, d’un caporalisme collectif qui s’en donne d’autant plus à coeur joie qu’à défaut de changer le monde, de réformer la France, le pouvoir n’a plus que la ressource de s’en prendre aux “fondamentaux”, aux permanences, aux stabilités, à l’ordre, aux évidences de la nature.

    Il y a de manière dévastatrice, sur tous les plans, une obsession de rupture. Si, en effet, parfois le naturel mérite d’être amendé ou complété par le culturel, nous n’en sommes plus là avec ce gouvernement. Pourquoi a-t-il une telle hantise devant ce qui coule de source, ce qui a été admis durant des siècles, ce qui a fait ses preuves et qui autorise une politique digne de ce nom ? Pourquoi la nature et ses leçons inspirent-elles autant de dégoût à ce pouvoir ? Parce que ce qui est proche, accessible, irréfutable, légitime fait peur ? Qu’on met le désordre et l’agitation là où on peut ? Que, dépassés par la nature, on a pris le parti de lui faire la peau ? Que la culture est un beau mot qui à force d’être exploité tourne à vide mais qu’on prétend s’en servir comme arme de guerre contre l’intolérable pesanteur des comportements et des déterminismes parce que ceux-ci seraient en eux-mêmes pervers ?

    Parce que cette gauche ne sait plus quoi faire pour se faire remarquer. Alors elle change l’insupportable cohérence née du passé et du pragmatisme.

    Ce totalitarisme qui pointe est soft, certes, mais clair et net. Logique aussi : la liberté est en effet une ennemie. Partout.

    Pourquoi prétendre, à toute force ou à coups fourrés, dénaturer, confondre, enjoindre, ne pas succomber à l’immédiate compassion pour les victimes, détourner les institutions et les services de leur but, déséquilibrer une société, dégrader les identités, instiller de la mauvaise conscience dans des liens qui se sont toujours construits en s’opposant, qui s’opposent mais se complètent, quel besoin a l’Etat de venir s’immiscer dans ce qui ne le concerne pas ?

    J’écoute, je lis Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem. Le premier : “La lutte contre les stéréotypes de genre – les opinions toutes faites sur les femmes et les hommes – et l’homophobie doit être menée avec force à tous les niveaux d’enseignement”. La seconde : “La théorie du genre, qui explique “l’identité sexuelle” des individus autant par le contexte socio-culturel que par la biologie a pour vertu d’aborder la question des inadmissibles inégalités persistantes entre les hommes et les femmes ou encore de l’homosexualité et de faire oeuvre de pédagogie sur ces sujets” (Le Figaro).

    Pourquoi pas ? Mais il y a des politiques et des ministres pour cela. Ce prêchi-prêcha n’a pas sa place à l’école.

    Les homosexuels se marient parce qu’il convenait de fabriquer une égalité artificielle. Des spectateurs sont réprimandés parce qu’ils croyaient avoir le droit, en démocratie, d’assister à des spectacles selon leur bon plaisir. L’angélisme gouvernemental s’obstine à faire céder les évidentes compassions pour les victimes et la rigueur qu’elles appelleraient en retour face aux constructions idéologiques gangrenées par la fuite du réel et fondées sur un autre peuple que celui, insupportable, réclamant sécurité et justice. L’école, les petits enfants et les enseignants sont embarqués dans un processus qui vise à déconstruire et à troubler. Le progressisme niais non seulement accable mais fait perdre son temps à un service public qui devrait pouvoir se concentrer sur l’essentiel.

    Le naturel, partout, est chassé au galop.

    Je suis contre le RNH. Contre le “redressement de la nature humaine” dont ce pouvoir s’est fait une dangereuse spécialité.

    Philippe Bilger (Causeur, 3 février 2014)

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  • Le nez de De Gaulle et son identité...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christian Combaz, cueilli sur son site personnel et consacré à la question de l'identité...

     

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    Le nez de De Gaulle et son identité

    A l'époque de mon enfance , dans la France du Général de Gaulle, on caractérisait volontiers les gens par leur aspect. On disait par exemple ( comme on aurait pu dire de De Gaulle lui-même) « c'était un type à grandes oreilles, une voix qui commençait comme un barrissement, par de curieux aigus, et une silhouette voûtée, dont les épaules semblaient avoir un temps de retard sur les mouvements de la marche ».

    Cette habitude du portrait instantané résultait de cinq ou six siècles de littérature. De Montaigne à Marcel Proust, en passant par Balzac et Dumas, on avait coutume de croquer les gens en permanence.

    Cinquante ans plus tard, la pratique sociale a tellement changé qu'il n'est plus question de désigner quelqu'un par sa taille, le volume de son nez, l'angle de ses oreilles ou, évidemment, la couleur de sa peau.

    Pourquoi ? Parce que l'individu ne doit plus être décrit et qu'il est interdit de dire que l'Oncle Marcel a un drôle de pif . Parce que, si on commence dans ce registre, c'est la porte ouverte à la description raciale, donc à la discrimination. On dira donc plutôt de l'Oncle Marcel qu'il est très attentif aux autres, qu'il a une grande capacité d'écoute. Ou le contraire. Mais quant à savoir à quoi il ressemble, plus question de le réduire à son apparence. Ce serait une offense à ceux qui n'aiment pas la leur. Pire, les surnoms dont les groupes gratifiaient autrefois leurs membres, le genre « patte-folle », « le tondu », « la pipelette », etc, tout cela est relégué au rang des habitudes réductionnistes, fascistes, au nombre desquelles la simple différenciation entre les êtres sera probablement classée un jour.

    Or quand on y réfléchit et c'est l'objet de ce tour de piste, l'identité d'un être est justement, très souvent, forgée par la façon dont on le désigne. En ce sens, ceux qui, aujourd'hui condamnent toute forme de désignation d'autrui dès l'enfance par ses traits les plus immédiats croient faire œuvre pie. En empêchant un petit garçon de se percevoir comme masculin, une petite fille de Brest de se regarder comme féminine, comme bretonne, comme française, en se gardant de désigner les origines, les dons, les prédispositions d'un enfant, les parents militants et les professeurs pénibles, qui sont souvent les mêmes, croient agir pour une société idéale, délivrée de tout préjugé, de tout déterminisme, de tout rejet de l'autre, or ils font exactement le contraire.

    Voyons en quoi ce que nous avons vécu était conforme aux règles qui président à la construction d'une identité et voyons en quoi ce que nous vivons y contrevient gravement . Et surtout voyons quelles en sont les conséquences. 

    L'identité se forge dès l'enfance par l'adoption d'un rôle, d'une image, d'une spécialité reconnue, d'une préférence affichée. La différence entre garçons et filles, qui semble la première, est délibérément brouillée aujourd'hui dès l'attribution des rôles, et il est probable qu'elle sera un jour conjurée par le vêtement unisexe. L'école de la République post-gaullienne prétend en outre demeurer généraliste afin de ne pas fermer à l'enfant des portes trop tôt mais l'expérience prouve, après cinquante ans, que les portes restées ouvertes mènent à une impasse, celle de l' indéfinition. Le «je ne sais pas quoi faire » de l'élève de Terminale admet un corollaire, « je ne sais pas qui je suis » - jusqu'à ce que le marché de l'emploi me le dise, mais une identité forgée par Pôle-Emploi est-elle vraiment conforme à l'idéal de Jean-Jacques Rousseau, selon qui l'éducation a pour objet de faire un homme, et pour qui il n'est pas de métier plus urgent  ? Ce n'est pas certain.

    L'identité est forgée, aussi, par référence à celle de l'autre, mais comme on interdit aux enfants de dessiner leurs voisins dans leurs caractéristiques les plus évidentes , il ne savent plus se dessiner eux-mêmes. L'identité est un autoportrait auquel, de temps en temps, votre voisin de classe, votre entourage, votre hiérarchie vient apporter sa touche, or depuis trente ans tout le monde a reçu la consigne de déposer les pinceaux. Ceux qui ne veulent pas qu'on dessine leur portrait, sans doute parce qu'ils ne s'aiment pas, comme ces rombières qui ne veulent pas être prises en photo, ont gagné la partie. Les enfants, faute de pouvoir adopter leur portrait, sont voués aux formes géométriques, à l'abstraction d'autrui, à l'abstraction d'eux-mêmes et aux mathématiques.

    L'identité est reliée au temps. Elle est construction, elle a un rapport avec l'avant et l'après, les âges historiques, les âges de la vie. On mesure hélas chaque jour à quel point l'éducation comme la société font abstraction de l'Histoire, des origines, et même de l'âge des protagonistes du jeu social, . Depuis les années 70 on voit apparaître non seulement un type humain indéfinissable par son aspect physique, mais par son âge lui-même et par ses origines. On l'affuble d'un déguisement de jeune adulte dès l'adolescence. Il le garde jusqu'au seuil de la vieillesse. L'histoire de sa famille est volontairement brouillée par le système. Il devient obligatoire, en tout cas il est très chic de confesser son appartenance à trois ou quatre mondes culturels différents dont on ignore tout, à l'américaine.Combien de fois les Californiens nous ont-ils fait le coup du « je crois que j'ai des ancêtres ukrainiens, c'est un état de Russie n'est-ce pas? ». Et la chose qu'on entend le plus souvent dans les jeux télévisés, est, en réponse à une question sur Napoléon III : je ne connais pas la réponse, parce que je n'étais pas né.

    L'identité entretient, enfin, un rapport intime avec le langage qui classe, différencie, permet le refus de ce qui n'est pas soi, permet de définir ce que sont les autres. Le contrôle du langage est donc parmi les plus féroces priorités que s'est fixé le XXème siècle. En 1950, on disait à ses adversaires ou à ses élèves :" je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites", on dit, désormais, "vous n'avez pas le droit de le dire" - ce qui interdit de se forger une conviction par confrontation avec celles des autres, puisque certaines ne sont même plus exprimables. De même certains mots ne sont plus prononçables. Pire, certains autres n'ont plus le même sens pour tout le monde , ce qui interdit d'opposer à autrui une parole compréhensible à tous puisque le sens des mots dépend de celui qui écoute. Si c'est le gouvernement français qui écoute, il peut vous imputer à crime tout qu'il trouve dans votre courrier électronique - avant de téléphoner à Washington pour savoir ce qu'il doit en faire .

    Du langage, nous passons donc au sens, ultime cercle de l'éviction de l'identité. Quand un langage cesse de désigner le réel, quand il n'est plus l'expression de quelqu'un, il est l'expression de quelque chose. Ce n'est plus vous qui parlez, vous ne savez plus ce que vous dites: ça parle en vous.

    Nous voilà dans le monde de l'inadvertance, du non-dit, du signifié par défaut. L'identité ne saurait-être niée davantage. On vous tient pour le pitoyable instrument de quelque chose qui vous dépasse. Vous proférez des choses qui ne vous appartiennent pas, comme dans les pièces de Ionesco ou certaines scènes du dramaturge Jean-Luc Lagarce. 

    Quelles en sont les conséquences ? Nous les mesurons dans tous les films de science-fiction, mais dans ce domaine et pour paraphraser le génie de ceux qui nous gouvernent, demain c'est maintenant. Le film est en train de se rembobiner à toute allure : la parole, c'est à dire le langage qui dit quelque chose, qui exprime une volonté, une préférence, un refus, qui a un auteur, s'apprête à resurgir, à retentir de nouveau. Naturellement, le corps social militant, associatif, normatif, essaie de discréditer cette renaissance du verbe individuel, en essayant de montrer une fois de plus que ça parle en vous. Si vous refusez de pratiquer le fétichisme du sens obligatoire, du discours fléché, vous offensez les Dieux. Mais ce discours ne marche plus.

    Rembobinons le film par le langage. On voit bien, et nous avons vu récemment, qu'on ne peut pas lutter durablement contre l'usage des mots. Et que lorsque certains mots sont interdits par décret, certains gestes criminalisés, il suffit de les remplacer par d'autres. La conséquence de la réglementation est donc le contraire de ce que l'on croit : l'infection se répand. Aucun antibiotique n'est efficace. Quand le mot quenelle sera interdit sur les boîtes de conserve, un autre deviendra à la mode. La jeunesse saura toujours inventer de quoi défier le pouvoir, lequel, en attendant, se discrédite en courant après les mots comme n'importe quelle dictature d'opérette. 

    Remontons encore le film mais cette fois par l'Histoire.

    Elle est en train d'enfler dans les profondeurs comme un tsunami encore ignoré. Le tremblement de terre a déjà eu lieu au milieu de l'Océan, désormais la vague géante est presque formée. Elle déferlera très vite. Les groupes humains qu'on a voulu priver de leur mémoire , de leur territoire, les retrouvent inopinément. Chacun est à la recherche d'une définition de soi, les uns en analysant de manière compulsive l'histoire de la colonisation ou des croisades, les autres en nous parlant de Celtes et des Teutons. Fâcheuse victoire. Le communautarisme à l'américaine, qui ne peut pas avoir d'équivalent chez nous parce que nous sommes des pays étroits, c'est Babel dans une cage d'escalier . C'est votre voisin qui vous reproche la conduite de vos ancêtres. C'est la religion qu'on arbore comme une cartouchière. Là encore, on aimerait que les fourriers de l'indifférenciation  soient placés  face aux conséquences de leurs actes, et obligés de vivre avec ceux qu'on n'a plus le droit de regarder dans la rue. A présent ces derniers se désignent eux-mêmes à notre attention à tout propos et nous parlent de leur fierté. Leur fierté n'est pas agressive, non : sauf qu'elle défile deux fois par an en vous faisant un bras d'honneur en maillot de cuir, qu'elle envahit les églises sans soutien-gorge, ou qu'elle porte des vêtements traditionnels au supermarché.

    Remontons enfin le film identitaire jusqu'à l'Individu, et observons le résultat de l'angélisme des maîtresses d'école qui cherchent à conjurer depuis dix ans la vocation, le genre, la différenciation physique, la répartition des rôles chez les enfants : désormais les caractères sexuels les plus provocants sont apparents dès l'âge de douze ans et demi, surtout en milieu populaire. Les adolescents sont couverts de tatouages tellement nombreux et compliqués qu'ils ressemblent aux guerriers des bandes dessinées, aux mercenaires des jeux vidéo. On a prétendu les dresser à respecter leurs camarades c'est à dire à ignorer leurs différences dès la maternelle, ils n'ont que l'invective et l'insulte raciale à la bouche. Encore merci aux éducateurs et aux parents.On les voulait citoyens, ils ne connaissent que leur bande. On voulait qu'ils réfléchissent par eux-mêmes, ils pratiquent la loi de la meute. On ne voulait pas les contraindre, ils contraignent leurs parents et leurs maîtres. A la recherche de quoi ? De ce dont les bons apôtres les ont privés : une définition. Quand on sait qui on est, on n'a besoin d'affronter personne.

    Ils ont besoin d'affronter tout le monde.

    A présent il reste aux coupables à affronter la vérité. Peut-être qu'enfin, ils trouveront de quoi se reconnaître dans la glace à cinquante-huit ans. Mais quelle indulgence nourrissent, à leur égard, leurs enfants et leurs petits enfants devant ce monde qu'ils ont rendu dangereux par tant de généreuse niaiserie ?

    Christian Combaz (Site de Christian Combaz, 22 janvier 2014)

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  • 2013 : fin des rêves militaires

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Vincent Desportes sur les faiblesses de la politique militaire de notre pays... Le général Desportes est l'auteur de nombreux essais consacrés à la stratégie comme Comprendre la guerre (Economica, 2000) ou La guerre probable (Economica, 2008).

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    2013 : fin des rêves militaires

    2013 aura été « très militaire ». Deux interventions majeures, Serval au Mali pour lancer l’année, Sangaris en République Centrafricaine pour l’achever, avec, à mi-parcours, une opération en Syrie restée sans nom pour avoir été bloquée au dernier instant. En miroir, deux textes fondateurs : le 29 avril, officialisation du Livre Blanc dont la traduction budgétaire - la Loi de Programmation Militaire -, est approuvée par les deux chambres au cours du dernier trimestre.

    La puissante contradiction entre les faits – les interventions – et le discours – les deux textes – qui organisent parallèlement la dégradation progressive mais certaine de nos capacités militaires, ne peut que frapper les esprits. Interventionnisme, parfaitement légitime dans les trois cas, et incohérence… jusqu’à l’absurde. De cette « année stratégique » forgée de contradictions, plusieurs leçons peuvent être tirées.

    Leçon n°1 : l’évidence des inadéquations. Inadéquation d’abord entre notre politique extérieure, qui s’appuie à juste titre sur nos capacités militaires, et notre politique militaire qui tend à réduire ces mêmes capacités selon des logiques parfaitement déconnectées de leurs raisons d’être. Inadéquation ensuite entre les modèles de forces vers lesquelles nous nous dirigeons inexorablement - des forces réduites de haute sophistication, de plus en plus aptes à remporter les batailles et de moins en moins capables de gagner les guerres, adaptées surtout aux conflits que nous ne voulons pas mener – et les guerres combattues qui exigent des formats et des moyens dont nous nous dépouillons allégrement.

    Leçon n°2 : nous ne pouvons fuir nos responsabilités et nos intérêts, ils nous rattrapent. En particulier, nous ne pouvons pas échapper à l’Afrique. Cette politique, initiée dès les années 1990, n’a pas su se donner les moyens du succès. Le pire pour le monde, pour la France, serait une Afrique profondément déstabilisée, faible économiquement, qui aurait le plus grand mal à faire face à l’inexorable mais prochain  - 20 ans - doublement de sa population. Des Etats baroques que nous lui avons laissés, nous n’avons pas su l’aider à faire des Nations. Dès lors, pour un moment, nous devons nous réengager fermement, militairement en particulier, pour construire des structures fiables de sécurité panafricaines et rebâtir des armées qui constituent souvent l’indispensable ossature de ces Etats fragiles.

    Leçon n°3 : la fin du rêve européen. Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été européens, en matière militaire en particulier. 2013 nous contraint au réalisme. Allons vers l’Europe, mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts ; l’Europe elle-même en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont capables. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune il n’y aura pas de défense commune, car le sentiment de solidarité n’est pas assez fort pour imposer le risque politique. Alors, pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. L’intervention de troupes au sol est trop dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux : préservons les nôtres si nous voulons maîtriser notre action extérieure.

    Leçons n°4 : nous ne pouvons pas commander à la guerre. Le rêve du politique, c’est l’intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère. C’est le mythe cent fois invalidé du « hit and transfer », du choc militaire qui conduirait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage de relais à quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d’assumer elles-mêmes les responsabilités. Las ! Les calendriers idéaux sont toujours infirmés par la « vie propre » de la guerre. De la première bataille à « la paix meilleure » qu’elle vise, il y a toujours un long chemin chaotique qui ne produit le succès que dans la durée, l’effort et la persévérance.

    Leçon n°5 : le volontarisme ne remplace pas les moyens. Dès lors que, pour de multiples raisons, le « paradigme de destruction » ne peut plus être le paradigme central de la guerre, dès lors qu’il faut agir dans des contextes où le facteur multiplicateur de la technologie est très réduit, dès lors que la légitimité de la bataille ne peut se mesurer, ex-post, qu’à l’aulne du résultat politique, l’instantanéité et la « foudroyance » ne fonctionnent plus. La capacité à durer, les volumes déployables, les contrôles des espaces, redeviennent des données essentielles, ce qui remet d’autant en cause les évolutions de nos armées et ce terrible « manque d’épaisseur stratégique » qui les caractérise aujourd’hui.

    La France est, et se veut, à juste titre, une grande nation, ce qui suppose des capacités d’action, militaires en particulier. En nous montrant clairement à la fois ce que sait faire notre appareil militaire et ses évidentes limites, 2013 nous réveille et nous rappelle que le premier devoir du stratège est de proportionner l’enjeu et les moyens.

    Vincent Desportes (Revue Défense Nationale, 28 janvier 2014)

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  • Génération BHL : et ça continue encore et encore...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent article de Pascal Eysseric, rédacteur en chef d’Éléments, cueilli sur le blog de la revue et consacrés à Bruno Roger-Petit et à Caroline Fourest, deux chiens de garde du système, élevés dans le chenil de l’ineffable Bernard-Henri Lévy...

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    Bruno Roger-Petit et Caroline Fourest entourent le maître Bernard-Henri Lévy

     

    Bruno Roger-Petit, Caroline Fourest, les ravages de la génération BHL

    Il y a plus de trois décennies ans, le 3 octobre 1980, à 18 h 38, une bombe d'une forte puissance explosa devant la synagogue de la rue Copernic, à Paris, provoquant la mort de quatre passants. Le lendemain, Jean Pierre Bloch, le président de la LICRA déclara au journal de 13 heures de TF1 :
    «Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat. (…) Je dis que cet article prête à l'attentat et crée l'antisémitisme. Malgré ce que dira M. Pauwels — il versera sans doute comme beaucoup d'autres de larmes de crocodiles sur les victimes — , je dis que le responsable de l'assassinat, c'est cette presse ».

    Trois jours plus tard, lundi 6 octobre 1980, Bernard-Henri Lévy écrit dans Le Quotidien de Paris :
    «C’est toujours délicat d’établir des liens de cause à effet entre les discours et les actes. Mais il ne me paraît pas absurde de dire que tout le ramdam qu’on a fait récemment autour des thèses élitaires, indo-européennes, parfois eugénistes, des sous-développés de la nouvelle droite, par exemple, a préparé le terrain à la situation d’aujourd’hui. »

    Dans son viseur : Jean-Claude Valla, le jeune rédacteur en chef du Figaro Magazine, l'un des journalistes les plus brillants de sa génération, et l'une des figures les plus importantes et attachantes de la Nouvelle Droite. Ce dernier dut démissionner. La thèse du «climat » venait de faire sa première victime. Dans ses Mémoires — hélas inachevés —, que vient de faire paraître la vaillante maison d'édition Alexipharmaque, Jean-Claude Valla rappelle à toutes fins utiles :

    «On sait aujourd’hui qu’il s’agissait de Palestiniens appartenant à un petit groupe dissident du FPLP de Georges Habache, le «Palestinian Liberation Front Special Command » dont le chef s’appelait Salim Abou, et que l’explosif avait été acheminé par une valise diplomatique libanaise. »

    Dans une belle et émouvante préface qu'il consacre à son ami, Michel Marmin explique : « Meneur d'hommes qui savait allier la délicatesse à la fermeté, Jean-Claude Valla était un grand journaliste, doublé d'un historien non conformiste et scrupuleux. Ses mémoires, dont sa disparition prématurée interrompit malheureusement la rédaction, restituent pleinement sa personnalité lumineuse. Pour être incomplets, ils n'en constituent pas moins une magnifique leçon de conviction et de courage, deux vertus que les jeunes Européens ne sauraient trop aujourd'hui cultiver. »

    Trente ans ont passé, Jean-Claude Valla est mort à Pau le 25 février 2010, Bernard-Henri Lévy est toujours vivant. À ce jour, le faussaire n'a formulé aucun remords ni présenté aucune excuse. Trente ans ont passé, la thèse du «climat » a fait école, gangrenant le journalisme français, désormais en danger de mort.

    La thèse du «climat », l'effroyable plaie du journalisme français

    Pas une semaine ne s'écoule sans que cette détestable méthode inventée par Bernard-Henri Lévy ne soit reprise par un arriviste pour éliminer un concurrent. Il est vrai que depuis trente ans, la méthode béhachélienne d'intimidation comme moyen de promotion a fait ses preuves. La cible du moment s'appelle Frédéric Taddeï, le présentateur de l'émission «Ce soir ou jamais » (France 2).
    Adepte de la prétérition lourde et répétitive, de la double négation qui en dit long sur l'état d'esprit de son auteur, le journaliste de télévision Bruno Roger-Petit a remis au goût du jour la méthode behachelienne. Il ne s'agit pas ici de dénoncer la responsabilité dans un attentat, mais celle du succès surprise de la manifestation «Jour de Colère ». Les procédés stylistiques sont exactement les mêmes. L'absence totale d'honnêteté intellectuelle aussi.

    Dans son billet, Bruno Roger-Petit écrit : «Il n'est pas question ici de pratiquer le jeu de l’œuf et de la poule. Il n'est pas question d'accuser Taddeï (et d'autres) d'avoir engendré la manifestation «Jour de colère » et ceux de ses participants qui font un usage repoussant de ce qu'ils considèrent relever de la liberté d'expression. En revanche, on ne peut pas ne pas s'interroger sur le point de savoir si, à force d'avoir tendu le micro à divers vecteurs de divisions et d'oppositions entre Français, ils n'ont pas contribué, et Taddeï le premier, au dévoiement de la liberté d'expression transformée en arme contre la République et les droits qu'elle offre à chacun d'entre nous. »

    De là ou il est, Jean-Claude Valla me pardonnera d'avoir pensé à lui, en lisant ce passage d'un journaliste si médiocre. Il est pourtant emblématique de la tournure d'esprit d'une certaine école journalistique qui tient le haut du pavé en France (Renaud Dely, Joseph Macé-Scaron, Caroline Fourest, Nicolas Demorand, etc.). Cette génération perdue pour le journalisme a fait de la théorie du «climat » une religion. Le «climat» avant les faits. Le «climat» comme explication totalitaire du monde. Le «climat» pour mieux éliminer un adversaire idéologique. C'est Caroline Fourest qui explique à propos de l'affaire «Abdelhakim Dekhar », et avant même de connaitre l'identité du tueur, que ce n'est un «simple fait divers», mais bien un «climat particulier» qui est en cause. Fervente militante de la méthode behachélienne d'intimidation, Caroline Fourest lâche ses coups :
    « La plus grande responsabilité, aujourd'hui, est à droite, où l'absence de complexe et la surenchère ont libéré une parole mortifère. On entend décidément trop peu la droite républicaine. Où est-elle? Quand des gens de son propre camp dérapent et tiennent des propos à droite de l'actuel Front national».

    La méthode béhachélienne d'intimidation peut connaitre des ratés. Journaliste aux Inrockuptibles, David Doucet a démonté avec beaucoup de rigueur et d'à-propos les mensonges de Caroline Fourest sur Frédéric Taddeï. L'agenda de carrière ou de promotion leur tenant lieu de pensée, il est assez facile de suivre les adeptes de la méthode BHL à la trace. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les victimes ne sont pas toutes de droite, loin s'en faut. Les petits meurtres se pratiquent également entre amis. Longtemps au service de la coterie strauskhanienne, Bruno Roger-Petit a utilisé la méthode béhachelienne contre Manuel Valls, quand en 2009 ce dernier cherchait à prendre ses distances avec son mentor, ou contre Benoît Hamon, le remuant représentant l'aile gauche du parti socialiste (quand il était dans l'opposition).


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    Biberonné au lait de l'Idéologie française, le journaliste de connivence aboie quand des journalistes nuisent à leur client ou ne correspondent pas à leur plan de carrière. Toujours prêt, le journaliste de connivence pratique le contre-feu médiatique. À coup de  point d'interrogation et de basses insinuations. D'injures aussi. Il faut sauver le client. À tout prix.

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    Mais, c'est certainement dans l'art de l'insinuation que le journaliste de connivence peut le mieux déployer son art. Son domaine : la généralisation vague, la dénonciation globalisante de la droite, le retournement de veste, le commentaire venimeux. Ecrire tout est son contraire, mais toujours dénoncer. Faire son miel des ragots sur la vie privée sous un président de droite, et si possible en inventer, mais pour mieux dénoncer les atteintes à la vie privée sous un président de gauche. Tartuffe à l'heure d'internet. Bruno Roger-Petit y excelle.

     

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    Pascal Eysseric (Blog Eléments, 29 janvier 2014)

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