Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 19 mai 2015 et consacrée à la réforme des programmes au collège et à l'embarras qu'elle suscite à droite...
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Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 19 mai 2015 et consacrée à la réforme des programmes au collège et à l'embarras qu'elle suscite à droite...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Mathieu Bock-Côté cueilli sur Figarovox et consacré à la question du conservatisme. Québécois, l'auteur est sociologue et chroniqueur à Radio-Canada et a déjà publié plusieurs essais.
Finkielkraut, Le Goff, Delsol : qu'est ce que le conservatisme?
À son émission Répliques, Alain Finkielkraut se demandait récemment comment peut-on être conservateur? Question aussi étrange que fondamentale, posée au sociologue Jean-Pierre Le Goff et au philosophe britannique Roger Scruton. Les deux convenaient de la difficulté de penser le conservatisme dans une époque qui veut nous convaincre des vertus de la marche forcée vers la modernité, même s'ils convenaient de sa nécessité. Dans L'ingratitude, un très beau livre de 1999, Finkielkraut observait déjà que le conservatisme, dans notre monde, est davantage une indignation qu'une accusation. Il vaut la peine de citer longuement un beau passage de ce livre qui saisit très bien l'esprit de l'époque.
«Mais le conservatisme n'est plus une opinion ou une disposition, c'est une pathologie. […] «Réforme» est le maître mot du langage politique actuel, et «conservateur» le gros mot que la gauche et la droite s'envoient mutuellement à la figure. Concept polémique, le conservatisme n'est plus jamais endossé à la première personne: le conservateur, c'est l'autre, celui qui a peur, peur pour ses privilèges ou pour ses avantages acquis, peur de la liberté, du grand large, de l'inconnu, de la mondialisation, des émigrés, de la flexibilité, des changements nécessaires. […] Tous les protagonistes du débat idéologique, aujourd'hui, sont des vivants qui se traitent mutuellement de morts, et la nostalgie, d'où qu'elle vienne, est systématiquement qualifiée de frileuse».
Cette question se pose évidemment de manière particulière en France, qui n'a pas, à proprement parler, de tradition conservatrice, ou du moins, qui ne l'assume pas comme telle et surtout, où à peu près personne, ne revendique une telle étiquette. Mais il se pourrait bien que la situation change peu à peu, et qu'on assiste à l'émergence d'un mouvement conservateur conscient de lui-même. À tout le moins, ce terme apparaît sous la plume de bien des auteurs, comme Chantal Delsol, Vincent Coussedière, Élisabeth Lévy, ou Bérénice Levet, qui utilisent ce terme pour nommer une sensibilité renaissante devant les excès d'une modernité au visage de plus en plus déshumanisant, même si le système médiatique fustige aisément cette inquiétude.
Le conservatisme français a désormais une base populaire qui se mobilise autour des enjeux sociétaux. Ce n'est pas surprenant, ils représentent aujourd'hui une nouvelle ligne de fracture qui se constitue autour de ce qu'on appelle la question anthropologique. Il ne faudrait toutefois pas faire l'erreur de définir le conservatisme comme une droite morale. Non seulement parce qu'il ne saurait s'y réduire, mais surtout, parce que l'essentiel n'est pas là. D'un pays à l'autre, le conservatisme ne se concrétise pas par les mêmes questions, mais il est toujours traversé par une même intuition: la modernité laissée à elle-même décharne l'homme, en le condamnant à l'individualisme absolu, comme si son émancipation devait se laisser avaler par un fantasme de l'autoengendrement.
Il s'agit surtout de renouer avec une certaine idée de l'homme et de la civilisation à laquelle il appartient. Le conservatisme affirme ainsi que l'homme a besoin d'ancrages. C'est le rapport à l'histoire et à l'héritage qui se joue. Doit-on considérer l'héritage comme un formatage compressant l'individu et ses possibilités existentielles, l'empêchant d'exprimer sa véritable authenticité en l'assignant à un rôle social aliénant? Ou doit-on y voir un passage fondamental sans lequel l'individu est condamné à la sécheresse culturelle, à une vie vide de sens, comme s'il se croyait premier venu sur terre, et aussi, dernier à y passer, ce qui le dispenserait d'avoir à préserver ce qu'on lui a transmis, pour le transmettre à son tour.
Le vingtième siècle a connu la tentation de l'homme nouveau, et il se pourrait bien qu'elle soit de retour. Il s'agissait chaque fois de l'arracher à l'histoire et de le conditionner de manière absolument nouvelle. L'homme nouveau n'est plus déterminé par le passé mais par l'avenir, par l'utopie sociale qu'entendent implanter les ingénieurs sociaux, qui disent avoir une connaissance scientifique du bien. On ne saurait s'opposer à eux sans être refoulés dans les ténèbres du passé. Le conservatisme, de ce point de vue, invite le politique à ne pas prétendre changer la nature humaine, et surtout, à ne pas se laisser avaler par l'utopie de la société parfaite, qui accouche toujours d'une société tyrannique.
Il y a au cœur du progressisme une prétention à la maîtrise absolue de la vie, et plus particulièrement de la vie sociale, comme si on pouvait abolir son mystère, comme si une société absolument transparente était possible et désirable. On assiste alors à une technicisation à outrance de la vie politique. On entend resocialiser complètement l'homme, le soumettre à un conditionnement idéologique tout azimut. Un homme nouveau devrait en sortir. Mais en transformant l'homme en pure créature de la société, on écrase philosophiquement les conditions mêmes de sa liberté, de son épanouissement. L'homme n'a pas à se faire démiurge. Il ne doit pas créer le monde, encore moins créer un homme nouveau, mais conserver le monde, l'aménager et l'améliorer.
On voit alors qu'une certaine gauche, incarnée par des figures comme Christiane Taubira ou Najat Vallaud-Belkacem, fait preuve d'un véritable fanatisme dans la déconstruction. On comprend pourquoi l'homme de gauche, raisonnable, désillusionné par son propre camp, devient souvent conservateur par la question de l'école. N'est-ce pas en bonne partie à travers la question de l'école qu'Alain Finkielkraut est venu au conservatisme, non pas à la manière d'une doctrine, mais en reprenant à son compte ses inquiétudes fondamentales? C'est à travers elle qu'il découvre jusqu'où va la tentation de la table-rase qui rattrape inévitablement le progressisme, désireux d'en finir avec un monde trop vieux. Le petit individu supposé se construire intégralement par lui-même, comme s'il ne devait rien aux œuvres et à la mémoire, a toutes les chances d'être un futur barbare.
Pourrait-on trouver une définition convenable pour le conservatisme, finalement, qui ne l'enferme pas dans le seul contexte politique français, mais qui ne lui soit pas étrangère? Le conservatisme représente une modernité inquiète. Il n'entend pas la congédier, car il sait la chose non seulement impossible, mais indésirable. Il refuse toutefois de voir l'homme s'y donner corps et âme, car il y aura toujours une part de l'homme qui ne trouvera pas satisfaction en elle. Le souci qu'a un philosophe comme Pierre Manent de croiser la question du corps politique à celle de l'âme doit beaucoup à la philosophie ancienne. La philosophie politique moderne, si dépendante du mythe du progrès, ne repose-t-elle pas, en dernière instance, sur une conception faussée de la nature humaine, en prétendant définir l'homme à l'extérieur de toute filiation?
Au fil des ans, on a souvent reproché à la droite française de s'en tenir à un discours strictement gestionnaire. Au fil des décennies, elle se serait ralliée à la vision du monde de la gauche, tout en cherchant à la convertir à une forme élémentaire de réalisme économique. Cette vision était un peu injuste. La droite a cherché, à bien des manières, à ressaisir sa propre philosophie, mais ces entreprises avortèrent chaque fois, ou alors, furent déportées dans les marges de la vie politique, et condamnées à l'insignifiance, ou récupérées par la droite dite populiste. Comme si la droite, dès qu'elle ne se voyait plus comme une annexe comptable de la gauche, était condamnée à se faire «extrême-droitiser». Peut-elle se réapproprier son propre imaginaire, ses propres mythes?
Mais le fait que conservatisme actuel ait à la fois une impulsion populaire et une grande vitalité intellectuelle laisse croire toutefois qu'il ne se dissipera pas aisément. Il semble répondre à un besoin vital, celui de réinscrire l'homme dans la durée historique et dans une relative stabilité anthropologique. De l'éloge des frontières à celle des nations, de la redécouverte de l'autorité à celle de la prudence devant la démiurgie biotechnologique, c'est une même philosophie qui se déploie, en rupture avec l'éloge de l'illimité et de la déconstruction propre à la pensée 68. Reste à voir de quelle manière il sera maintenant possible de traduire politiquement de telles intuitions.
Mathieu Bock-Côté (Figarovox, 28 avril 2015)
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur le site de la fondation Polémia et consacré à l'arrivée massive d'immigrés illégaux sur les côtes européennes depuis plusieurs semaines...
Les naufrageurs au secours des naufragés
Il y avait déjà les migrants, voyageurs d’infortune entassés dans la jungle de Calais (Le Monde du 7 août 2014). Il y avait aussi, bien sûr, nos nombreux réfugiés, également candidats à l’Eldorado européen. Voici maintenant l’heure des naufragés, qu’il faut sauver de la noyade en Méditerranée.
Le registre compassionnel relatif à l’immigration de peuplement se révèle, comme elle, intarissable. Pour le plus grand profit des véritables naufrageurs de l’Europe !
Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »
C’est encore notre faute s’ils se noient
L’Union européenne mobilise, nous dit-on, son dispositif Frontex en Méditerranée.
Nous voilà rassurés : les étrangers qui tentent irrégulièrement de s’introduire par la mer sur le territoire européen pourront donc être secourus par les marines européennes. On évitera donc de nouvelles tragédies comme le souhaitent les Nations unies.
C’est bien ce que nous disent aussi M. Cohn-Bendit et certains prélats catholiques : pour éviter les noyades il suffit d’accueillir plus facilement nos braves candidats à l’immigration. En d’autres termes notre politique, paraît-il trop restrictive, vis-à-vis de l’immigration provoque des drames. Donc c’est encore la faute de ces cochons d’Européens si des immigrés se noient en tentant d’entrer en fraude en Europe.
Bon sang mais c’est bien sûr !
Les migrations ne font que commencer
Nous sommes tellement abreuvés de ce pathos tout à la fois compassionnel (vis-à-vis des immigrants) et culpabilisant (vis-à-vis des natifs européens) que l’on finirait pas perdre de vue l’essentiel, à savoir, d’abord, que la pression migratoire aux portes de l’Europe en provenance de l’Afrique ne fait que commencer.
Les migrations résultent en effet de deux phénomènes : un effet pull et un effet push, comme disent les anglophones. L’effet pull (du verbe tirer) résulte de l’attirance du pays convoité par le migrant, parce qu’il semble lui offrir de meilleures opportunités. Les systèmes de protection sociale et de santé en Europe, sans équivalents dans le monde, constituent justement une puissante attirance. Il suffit pour s’en convaincre de fréquenter ces institutions.
L’effet push (du verbe pousser) résulte des multiples raisons qui poussent un migrant à devoir quitter son pays d’origine.
Les conséquences du chaos africain
S’agissant des migrants originaires du continent africain, du nord comme du sud sahélien, la principale cause de l’effet push provient du chaos africain.
En effet, même dans les prévisions les plus optimistes l’Afrique ne décollera pas avant au mieux les années 2050. Et cela, à la condition qu’elle régule sa population, ce qu’elle a, jusqu’à présent, toujours refusé de faire. Autant dire qu’il s’agit d’un optimisme de commande de la part des organisations internationales.
Car le discours bisounours officiel sur le développement ou la croissance de l’Afrique ne saurait cacher que les seules choses qui croissent vraiment là-bas ce sont sa population, son instabilité politique, ses affrontements ethniques et religieux et le saccage de son environnement. Autant de facteurs durables de migration.
Les migrations internes au continent africain ne cessent d’ailleurs d’augmenter aussi pour toutes ces raisons, ajoutant au chaos.
Les naufrageurs à la rescousse des naufragés
Le discours compassionnel que tient l’oligarchie sur les drames de l’immigration clandestine en Méditerranée sert une nouvelle fois à faire prévaloir l’émotion sur la réflexion. Afin de cacher la responsabilité écrasante des gouvernements européens au pouvoir depuis les années 1970 dans la crise migratoire actuelle.
Car ce sont les gouvernements européens qui ont décidé la politique migratoire aberrante que nous connaissons aujourd’hui, pour complaire aux exigences du patronat qui souhaitait une main-d’œuvre meilleur marché et plus docile. C’est par exemple le gouvernement de Giscard d’Estaing qui a cédé sur le regroupement familial que réclamait le patronat et que G. Pompidou avait toujours refusé. Ce sont ces gouvernements qui ont construit une Union européenne bureaucratique et impuissante, sans frontières ni défenses. Ce sont eux qui ont donné le pouvoir aux juges immigrationnistes, nationaux ou européens.
On ne saurait oublier également toutes les fausses bonnes raisons qui nous ont été assenées par ces mêmes gouvernements pour ouvrir la voie à l’immigration de peuplement. Rappelons-nous ce que l’on nous disait, par exemple, dans les années 1980 sur le fait que l’immigration permettrait de sauver nos systèmes de retraite ou de protection sociale ! L’immigration serait une chance et une richesse pour tous.
Les naufrageurs autistes
La classe politique européenne a au surplus fait preuve d’un autisme caractérisé face aux catastrophes engendrées par sa politique migratoire.
Elle a refusé les avertissements des économistes sur les coûts sociaux induits des migrations. Comme elle a refusé de voir que l’assimilation de populations nombreuses et culturellement éloignées du modèle européen ne pouvait pas fonctionner. Comme elle a sous-estimé le péril islamiste, quand elle ne l’a pas encouragé, en contribuant à déstabiliser les gouvernements laïcs du Moyen-Orient.
Le naufrage migratoire de l’Europe est donc son œuvre.
Les naufrageurs hypocrites
Mais les naufrageurs sont aussi des hypocrites.
Ils cachent sous de nobles valeurs humanistes leur impuissance – à l’image de notre ministre de l’Intérieur qui, à Calais, regrette que pas assez de candidats à l’immigration ne demandent d’asile en France !
La prédiction sinistre de Jean Raspail dans son roman Le Camp des saints (*) est donc en passe de se réaliser sous nos yeux. Il mettait déjà en scène des gouvernements qui, faute de garantir les frontières, avaient les yeux de Chimène pour les immigrants qui s’échouaient sur nos plages et qu’ils accueillaient dans un « camp du cœur d’or » symbolique.
Ces gouvernants imaginaires aux mains molles mais au cœur gros comme une cougourde, nous les voyons à l’œuvre aujourd’hui.
Les naufrageurs contre les Européens
En outre, la compassion hypocrite affichée par l’oligarchie européenne pour les pauvres immigrés se double curieusement d’une rage croissante contre les autochtones, coupables de ne jamais vouloir en accueillir assez.
Car les gouvernements naufrageurs déploient de grands efforts non pas pour restreindre l’immigration mais pour… réduire au silence les natifs européens qui s’en inquiètent. A les en croire, la plus grande menace pesant sur l’Europe serait en effet sa fermeture aux autres et son repli identitaire !
Concrètement les candidats à l’immigration ont droit à tous les égards de la part du Système.
Mais les natifs, eux, ont droit à la loi sur le renseignement, au matraquage fiscal et courent de plus en plus le risque de se voir traîner devant les tribunaux pour cause de racisme, de xénophobie et d’islamophobie. Dans le roman précité de Jean Raspail, le dernier acte du gouvernement consiste justement à bombarder… ceux qui veulent rester français.
Comme l’écrivait déjà J.J. Rousseau : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d’aimer ses voisins. »
Les naufrageurs commencent vraiment à nous fatiguer.
Michel Geoffroy (Polémia, 6 mai 2015)
Note :
(*) Le Camp des saints, Club Français du Livre 1973.
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexandre Latsa, cueilli sur le site d'information russe Sputnik et consacré à la recomposition politique que peut entrainer la trahison du peuple par la gauche française.
La trahison de la gauche française
Le Parti socialiste existe toujours… sur le papier, titrait récemment Slate alors que la direction du parti socialiste venait de rappeler «qu'aucun débat médiatique ne se fera durant cette campagne».
On voit mal comment il pourrait en être autrement alors que les contradictions systémiques qui frappent le parti socialiste sont dues aux mêmes contraintes que celles qui frappent la « droite » française ou du moins ses plateformes de gouvernance, RPR autrefois et maintenant l'UMP.
Les partis de la gouvernance française, à droite et à gauche, ont peu à peu perdu leurs fonds idéologiques, tout a été dissous au cours des quinze dernières années dans deux objectifs qui sont devenus des obsessions pour la droite et la gauche traditionnelles: les processus autoritaires d'intégration européenne et d'implémentation de la monnaie unique.
Dans cette grande soumission au « système » de Bruxelles, qui s'est donc historiquement couplée avec une « libéralisation » du marché du travail et une plus grande concurrence (intra-européenne mais aussi à l'échelle mondiale) la gauche française a fini de trahir son héritage politique historique.
En abandonnant les travailleurs face à la dérèglementation transnationale, en contribuant activement à la destruction de l'état français, en oubliant tout patriotisme économique, le parti socialiste prend sans doute une trajectoire historique similaire à celle du parti communiste. C'est à partir des années 70 que le PCF, (parti communiste français) en reniant ses racines staliniennes, a fini par disparaitre idéologiquement mais aussi électoralement.
Il semble probable qu'un destin électoral similaire attende le parti socialiste. Ses leaders actuels semblent manquer d'idées et leur obsession de conquête électorale du centre a totalement vidé le parti de tous ses principes. Il n'a plus d'ambition idéologique en faveur du peuple français, ni la volonté de constituer un authentique projet pour défendre les travailleurs. C'est cette situation qui a provoqué récemment une révolte molle dans la gauche de la gauche.
Cette situation est l'aboutissement d'une longue évolution qui a commencé quand la nouvelle gauche sociétale a pris le pouvoir dans les esprits, après mai 68. Depuis, deux facteurs sociologiques et économiques lourds ont fini par détruire les ambitions anciennes de la gauche française, et l'électeur de gauche n'est plus ce qu'il était.
D'abord il y a eu la disparition du « populo » français dans l'esprit de nombreux nouveaux électeurs et dirigeants de la nouvelle gauche: les bourgeois-bohème avec leurs attentes sociétales libertaires. Ces habitants du centre des villes qui dirigent le parti ne ressemblent plus beaucoup aux ouvriers, paysans et employés qui historiquement constituent le socle du « peuple » français. C'est tellement vrai que pour l'élite socialiste des beaux quartiers, le mot "populisme" est devenu une grossièreté, voire une injure. On est loin du populisme social du 19° siècle aux USA ou des « Narodniki » russes de l'époque tsariste.
Ensuite, il y a eu la forte immigration que le pays a connue sur les dernières décennies, qui a entrainé la disparition des périphéries urbaines pauvres, les fameuses banlieues rouges, qui constituaient les socles de l'électorat ouvrier de gauche. Si les nouveaux français, issus de l'immigration, votent jusqu'à maintenant plus à gauche qu'à droite, c'est bien souvent par crainte de dérives stigmatisantes et sécuritaires. Cependant nombre de ces nouveaux français (musulmans ou pas) ont des traditions culturelles plutôt conservatrices, et voient d'un œil méfiant les dérives sociétales mises en avant par une partie de la nouvelle gauche.
Beaucoup d' ouvriers, paysans, employés et beaucoup de chômeurs ont déjà quitté la nouvelle gauche pour voter FN ou à droite tandis que la « nouvelle gauche » semble vouloir se focaliser sur une lutte à mort avec ce qui reste de la droite traditionnelle pour gagner la guerre du centre. Autour de ce grand centre, sur sa droite comme sur sa gauche, l'espace est donc de plus en plus occupé par un parti qui devient de plus en plus un authentique parti de gauche: le Front National qui tend même à laisser l'initiative sécuritaire à une aile de la droite de gouvernance.
Si les dynamiques actuelles devaient se confirmer, le fossé devait s'accroitre au sein de la gauche, au sein d'une élite partagée entre des centristes-sociaux et des ayatollahs de la théorie du genre. Dans ce cas, nul doute que cette nouvelle gauche pourrait perdre le soutien d'une bonne partie des français d'origine immigrée, qui l'ont pourtant massivement soutenue lors des précédentes échéances électorales.
Cette tendance lourde pourrait, pourquoi-pas, entrainer une recomposition bien inattendue de la vie politique française qui verrait un Front National s'ancrer de plus en plus à gauche, des blocs centristes sociaux-libéraux et européistes se coaliser pour avoir accès a la gouvernance et un mouvement souverainiste, protectionniste et étatiste faire son apparition.
En 2022?
Alexandre Latsa (Sputnik, 14 mai 2015)
Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 12 mai 2015 et consacrée à l'absence de François Hollande et des autres dirigeants européens aux commémorations du 9 mai à Moscou...
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son site J'ai tout compris et consacré à la scandaleuse réforme des programmes du collège portée par le ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem...
Nouveaux programmes scolaires : détruire l’identité nationale
Les programmes scolaires revisités par Mme Najat Vallaud-Belkacem mettent l’islam en valeur et tentent d’abolir la transmission de la culture française et européenne. Cette entreprise, fort bien ciblée, est parfaitement corrélée au processus d’immigration de peuplement invasive, de colonisation et d’islamisation. Les nouveaux programmes prévoient qu’une partie de l’histoire de France sera facultative (chrétienté médiévale) mais l’histoire de l’islam (truquée, on peut le prévoir…) obligatoire.
La logique islamisatrice
On croit rêver : en effet, dans les nouveaux programmes du collège concoctés par la ministre de l’Éducation nationale, Mme Najat Vallaud-Belkacem, l’histoire de la chrétienté médiévale, des Empires byzantin et carolingiens ou de la période des Lumières devient facultative. En revanche, en 5e, l’étude des débuts de l’expansion de l’islam est… obligatoire ! Le Conseil supérieur des programmes (CSP), peuplé d’islamo-gauchistes, a parfaitement validé ces choix. Ils entrent dans le projet d’effacer progressivement le récit de la mémoire historique nationale française au profit de l’identité des ”nouvelles populations”, selon le souhait du think-tank Terra Nova. Pour l’essayiste Dmitri Casali « on veut gommer les racines chrétiennes de la France ». C’est vrai, mais ce constat est insuffisant, il faut aller plus loin encore. Il s’agit tout simplement d’islamiser (et d’arabiser) l’enseignement de la mémoire historique dès l’adolescence.
Mais on cherche aussi à faire reculer dans les programmes tout ce qui pourrait heurter les musulmans – le christianisme, les Lumières, etc. « À croire qu’il ne faut pas heurter certaines sensibilités religieuses », remarquait pudiquement Hubert Tison, secrétaire général de l’association des professeurs d’histoire-géographie. Tout cela sous le prétexte d’ ”alléger les programmes” qui seraient trop chargés. En réalité, dans les collèges à forte proportion ou à majorité d’élèves musulmans issus de l’immigration, pour ne pas ”créer de problèmes”, on laisse aux professeurs le soin de faire l’impasse sur les sujets qui fâchent.
En revanche, tous les élèves, même dans les classes sans musulmans, devront obligatoirement étudier l’histoire de l’islam ! On se doute qu’elle sera enjolivée et expurgée de ses sombres réalités – comme par exemple l’esclavagisme des Africains, les raids barbaresques, les persécutions d’infidèles, etc. Derrière cette démission, cette soumission à l’islam, on retrouve aussi les pratiques soft-totalitaires de l’Éducation nationale, adepte du bourrage de crâne idéologique. Parmi les enseignements obligatoires, on trouve la traite négrière transatlantique et les conquêtes coloniales présentées comme des agressions ; toujours le même objectif : culpabiliser l’histoire de France.
Abolition et substitution de la mémoire
Mme Najat Vallaud-Belkacem sait ce qu’elle fait. Avec la complicité des idéologues de l’Éducation nationale et la bénédiction de François Hollande, elle milite activement pour accélérer l’islamisation. En tant que féministe, adepte de la théorie du genre, égalitariste forcenée, elle semble ne pas percevoir l’insurmontable contradiction de sa position. Mais peu importe : pour elle, sans doute, la dépossession de l’identité française est prioritaire et corrélée à une volonté de procéder à une acculturation arabo-musulmane. Tout se passe comme si l’islam devait devenir, par force, ”notre histoire”, comme si nous devions l’incorporer dans notre mémoire. Cela correspond au dogme (de type stalinien) de l’idéologie dominante, maintes fois asséné en dépit de toute vérité historique, selon lequel ”la France a toujours été un pays musulman” ou un pays d’immigration et de mélanges permanents, sans identité fixe. Un récent rapport sur l’intégration parle, sans rire, de la « dimension arabo- orientale de notre identité ». Le n’importe quoi, le mensonge historique, au service du fanatisme idéologique.
Dans les nouvelles réformes de déconstruction de l’identité européenne de la France, on trouve également le torpillage de l’enseignement du grec ancien, du latin et de l’allemand, destinés à disparaître progressivement ou à devenir anecdotiques et marginaux. Et à cela, s’adjoint logiquement le renforcement des ”enseignements de langues et de cultures d’origine” (ELCO). Il s’agit de faire apprendre les cultures et surtout les langues de leurs origines ethniques aux jeunes élèves issus de l’immigration, majoritairement l’arabe et le turc, qu’ils maîtrisent souvent mal ou pas du tout. Ces enseignements concernent aujourd’hui 92.500 élèves dont 87.000 dans le primaire, population scolaire en augmentation de 16% de 2010 à 2015. En parallèle, l’enseignement grammatical et lexical de la langue française est volontairement torpillé. Les deux entreprises sont logiquement liées.
Il s’agit, outre la furie égalitariste et anti-élitiste du nivellement par le bas (notamment avec la suppression des classes bilangues), terriblement nuisible pour les classes modestes, de supprimer de l’enseignement non seulement l’héritage du christianisme mais aussi celui de la culture gréco-latine, pareillement reniés. Ethnocide culturel.
Les idiots de la République
C’est assez extraordinaire : la République renonce à l’intégration et à la francisation – encore plus à l’assimilation. Elle promeut le communautarisme ethnique et l’islamisation (tout en prétendant combattre l’islamisme !). En réalité, le pouvoir a pris acte des réalités démographiques et de l’immigration massive qu’il a favorisé depuis des décennies. M. Valls a déclaré le 5 mai 2015 devant les députés, fustigeant ceux qui s’opposaient à la réforme des programmes : « c’est une nostalgie que vous essayez de défendre, une nostalgie d’une France qui est celle du passé ». Autrement dit, la ”nouvelle France” doit abolir la mémoire et l’identité de l’ ”ancienne France”. Les Français de souche doivent renoncer à leur identité et à leur ethnicité mais….pas les immigrés allochtones ! Quant aux étrangers qui ont choisi l’assimilation française et européenne, ils sont tout autant méprisés. M. Valls a avoué par ailleurs que « le terme d’intégration ne veut plus rien dire ». Il lui préfère celui de « citoyenneté » Naïveté totale : la citoyenneté républicaine est totalement incompatible avec l’islam ! Et la vraie citoyenneté (voir Aristote) n’est possible qu’entre sociétaires qui possèdent les mêmes valeurs, la même mémoire ; autrement, c’est la rupture communautariste assurée avec, au bout, la guerre civile probable. Cette idéologie d’un angélisme crétin et, au fond, haineuse de l’identité européenne et française, a également été formulée par M. Sarkozy (mais, chez lui, par calcul politicien et non par fanatisme idéologique comme chez M. Valls) quand il a déclaré, repentant : « quand j’étais président de la République, je n’aurais pas du parler d’identité nationale mais dire que je voulais défendre les valeurs de la République ». Quelle république ? Une future république islamique ?
Il y a fort à parier que la droite, si elle revient au pouvoir en 2017, n’osera pas remettre en cause les mesures de démolition de Mme Vallaud-Belkacem.
Vers l’inévitable affrontement
La conscience nationale, les traditions autochtones sont donc traitées de ”nostalgie” ringarde, voire criminelle, par les collaborateurs de l’immigration massive et de l’islamisation. En revanche, les ” nouveaux Français” issus de l’immigration sont choyés comme jamais ; leur religion, leur culture, leurs langues sont mises en valeur et enseignées. Outre les nombreux privilèges, subventions, protections dont ils bénéficient par ailleurs. Ils sont flattés parce que leur nombre croissant fait peur. La tradition et la mémoire sont suspectes voire détestables quand elles concernent la France, son identité et son histoire ; mais elles sont formidables quand elles concernent les populations migrantes et, en particulier l’islam ; cet islam sur la véritable nature duquel on se bouche les yeux, soit par bêtise et ignorance, soit par pusillanimité et lâcheté.
Tout cela est parfaitement antidémocratique puisque la majorité des Français refuse cette politique de capitulation et de soumission. Mais la démocratie n’est pas le bac à sable de l’idéocratie de la gauche idéologue ou de la droite capitularde. Cependant ces nouvelles mesures imposées par l’oligarchie à l’Éducation nationale sont la conséquence logique de l’immigration hors contrôle et du différentiel démographique intérieur : elle a pris acte, avec jubilation, qu’intégration et assimilation étaient désormais quantitativement impossibles. C’est aux Français de souche de s’adapter, de renoncer à eux-mêmes, à leur enracinement. Leur histoire est terminée, forclose. L’oligarchie (voir les analyses de Terra Nova) se dit et espère que dans pas si longtemps la véritable minorité visible, ce seront les Français de souche.
Mais est-ce bien sûr que cette stratégie réussisse ? Pas certain. Car les oligarques à la tête de la République française ont négligé les effets dialectiques de leurs décisions. À toutes choses, malheur est bon. Autrement dit, en renforçant le communautarisme, notamment musulman (et en combattant par ailleurs l’islamisme et son terrorisme, contradiction absolue), les gouvernants renforcent par ailleurs la rupture polémique entre la France de souche et la ”nouvelle population”. Ils confortent des identités hostiles les unes envers les autres, dans leur rêve ”républicain” pacificateur. Ils préparent la guerre civile ethnique globale, qui impliquera évidemment, nécessairement l’islam, en Europe même. Ils jouent avec le feu comme des enfants avec des allumettes. Ceux qui ont créé le chaos, irresponsables, seront dévorés, comme les enfants de Saturne.
Guillaume Faye (J'ai tout compris, 10 mai 2015)