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Points de vue - Page 190

  • Une nouvelle donne politique européenne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Plouvier, cueilli sur Metamag et consacré à l'opposition désormais frontale en Europe entre le globalo-mondialisme et le populisme. Médecin, Bernard Plouvier est notamment l'auteur d'essais et d'études historiques décapantes, comme Faux et usage de faux en histoire (Dualpha, 2012) ou Le dérangement du monde (Dualpha, 2016).

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    La nouvelle donne politique européenne

    La France, une fois n’est pas coutume depuis quarante ans, semble vouloir donner l’exemple et reprendre la main en Europe

    Le succès d’Emmanuel Macron et, à un moindre degré, celui du Front National à la présidentielle pourraient bien sonner le glas pour les partis traditionnels et c’est une excellente chose, en notre continent sclérosé.

    Effectivement, le Parti socialiste est une nouvelle fois moribond (comme en 1920, après la sécession communiste, ou en 1966, après la déculottée de la présidentielle où Charles de Gaulle avait été réintronisé). Le Parti communiste, privé des subsides moscovites, est en voie d’extinction et la resucée du millionnaire en euros Mélenchon, adepte du très stalinien culte de la personnalité, n’a émergé qu’au hasard de la débâcle des socialo-écolo-marxistes : on se recycle comme l’on peut. Quant à la droite molle et au marécage centriste, ils se rallieront tout naturellement au mouvement macronien ou se disperseront en une multitude de chapelles.

    De fait, l’actuel New Deal à la française se réduit à l’opposition manichéenne entre l’option globalo-mondialiste et le choix populiste, soit l’antagonisme irréductible des tenants du culte des droits de l’homme (surtout si l’individu est un fort consommateur) et des chevaliers de l’intérêt collectif.

    Miguel de Unamuno avait écrit, bien avant les turbulences des années 1930-40 : « Quiconque lutte pour un idéal pousse le monde vers l’avenir. Les seuls réactionnaires sont ceux qui se contentent du présent ». Il y a pire que les hommes au regard rivé sur la simple actualité. Il y a les vieilles barbes, fidèles aux schémas périmés : les dinosaures des diverses chapelles marxistes et les dévots des régimes théocratiques.

    Le monde actuel ne peut que vomir les fossiles du Moyen âge, qu’ils soient mahométans ou gourous de sectes créationnistes, théoriciens de la monarchie de droit divin ou du césaropapisme, aussi bien que les dinosaures léninistes, staliniens, maoïstes, trotskistes ou les partisans de l’anarchie violente.

    Les hommes du XXIe siècle semblent bien partis pour participer ou assister à l’affrontement entre les tenants de l’économie globale, de l’hédonisme promu au rang de valeur morale essentielle, du brassage des races, de l’imposition de la culture du basic english et des images virtuelles & les partisans de la doctrine populiste, qui a une tradition de 26 ou 27 siècles en Occident, de la Grèce présocratique à nos jours… évidemment, nos merveilleux universitaires l’ignorent, mais nul être de qualité n’a jamais compté sur eux pour organiser sa vision du monde.

    Au plan pratique – et quelles que soient les déclarations de principe des uns et des autres -, la personnalité morale du véritable titulaire de la souveraineté oppose radicalement les deux régimes.

    La globalo-mondialisation est un parfait exemple de ploutocratie, prenant le masque à peine trompeur d’une « démocratie ». Les chefs de l’économie exercent, en coulisses, un pouvoir absolu, tandis que s’agitent sur le « théâtre du monde » (comme on disait au XVIe siècle) les pantins élus par le bon peuple. Pour être sûrs de dominer tout à leur aise, les maîtres du jeu économique financent tous les partis et mouvements susceptibles de former une majorité de gouvernement.

    En régime populiste, chaque voix compte

    De ce fait, le peuple reste au final le seul titulaire de la souveraineté. L’humanisme populiste repose sur les valeurs traditionnelles de l’Honneur, du Travail, de la Famille et de la Patrie (la Terre des Pères, soit une notion incompréhensible aux déracinés et aux cosmopolites). Le populisme est la réponse traditionnelle des peuples malheureux – économiquement ou moralement – qui se traduit par un absolu dévouement à la collectivité nationale, à l’inverse de l’individualisme forcené, mis en avant par la doctrine mondialiste.

    Si l’idéal de la société globalo-mondialiste est de créer un monde de consommateurs repus, béats et bien-pensants – de gentils personnages insipides, dignes de figurer dans une production des établissements Disney -, l’idéal populiste est de participer à une grande aventure collective.

    Le défi populiste européen du XXIe siècle est de créer un grand Empire fédéral où toutes les Nations issues de la race européenne pourront œuvrer, prospérer, créer une nouvelle civilisation, comme le firent nos grands ancêtres gréco-romains ou les hommes de la Grande Renaissance et des siècles d’expansion de l’Europe moderne, apportant sciences et techniques aux habitants des autres continents, de 1492 à 1945.

    Globalo-mondialisation versus Populisme, c’est la nouvelle donne. Il serait dommage, pour les Européens, de laisser passer cette chance, par veulerie, paresse ou timidité.

    Bernard Plouvier (Metamag, 11 septembre 2017)

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  • Les leçons d'Irma...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurent Ozon cueilli sur Breizh Info et consacré aux enseignements qu'il est possible de tirer du chaos provoqué par l'ouragan Irma dans les îles françaises de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy...

    Chef d'entreprise et essayiste, Laurent Ozon est l'auteur de France, années décisives (Bios, 2015).

     

     

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    Les leçons d'Irma

    Les populations touchées par l’Ouragan Irma ont été secouées par des crises particulièrement révélatrices : anarchie, pillages, violences inter-ethniques et intersociales, désespoir viral sur les réseaux sociaux, peurs contagieuses, critique de l’absence de moyens de secours et d’assistance des institutions.

    Ces effets contrastent avec ce qui s’est passé au Japon par exemple. Un pays dont la population très homogène a pourtant été touchée par des tsunami, des tremblements de terre et une catastrophe nucléaire ces dernières années. Une population qui est pourtant restée solidaire, travailleuse et pudique sur ces souffrances, sans pour autant renoncer à exercer une pression réelle sur l’Etat afin qu’il fasse le bilan et tire les conséquences de ses inconséquences. Alors pourquoi ces différences ?

    On pourrait évoquer de nombreux facteurs mais la récurrence des actes de pillages et de violences en Louisiane durant l’ouragan Katrina qui avait entrainé l’intervention de l’armée, comme ceux d’Haïti ou de Saint-martin ne laissent pas de doutes sur leurs causes réelles.

    Les catastrophes révèlent en effet l’état du lien social et la nature réelle des solidarités. Ces évènements fabriquent de véritables épidémies de stress qui soudent, délitent et recomposent les communautés humaines sur des bases organiques. Les êtres humains se regroupent et s’organisent sur des bases d’intérêts perçus, d’affinités identitaires et les liens artificiels se disloquent.

    Lorsque dans ces moments, l’armée ou la police perdent leurs moyens, on mesure la sincérité des liens générés par le vivre-tous-ensemble. Et le constat est simple et évident : Les pillages et violences qui suivent les catastrophes et le recul de l’Etat dans les sociétés multi-ethniques démontrent que la peur de la police est leur seul ciment. Raphaël Enthoven nous le rappelait récemment sur Europe 1, « c’est la peur et non l’amour qui fonde le vivre-ensemble « . Raphael Enthoven confond seulement le vivre-ensemble avec  le vivre-tous-ensemble qui semble devoir continuer à être le programme commun de toutes les formations politiques, des Insoumis ou Front National. Pourtant, ce que nous dit Irma est simple: Le « contrat social » ne peut suffire à faire tenir ensemble des peuples sans un État policier et un contrôle serré des citoyens. Lorsque l’État s’affaiblit, la société révèle sa véritable nature. Nous en avons eu, une fois de plus, l’évidente démonstration.

    On peut le regretter mais c’est ainsi. Le destin des sociétés multi-ethniques confrontées aux aléas inévitables de l’histoire et à leurs passions centrifuges, est de devenir des sociétés coercitives, liberticides et étatistes et ce faisant, de justifier la désolidarisation des peuples qui les composent et veulent finalement s’en affranchir lorsque l’Etat engage sa spirale descendante.

    Les catastrophes, qu’elles soient sociales, sanitaires, économiques ou naturelles accélèrent l’histoire des hommes. Les besoins de sécurité, de liberté et de bien-être des peuples imposent toujours des recompositions. Celles-ci disloquent les constructions artificielles soudés par l’idéologie, le contrôle et la force et recomposent des communautés génératrices de sécurité, de liens, et finalement de nouvelles institutions.

    Irma nous parle de notre futur. L’hiver arrive.

    Laurent Ozon (Breizh Info, 14 septembre 2017)

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  • Lutter contre l'ingérence et l'hégémonie informatique américaine !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Luc Rubiello cueilli sur Figaro Vox et consacré à la dangereuse hégémonie que les cinq entreprises géantes américaines (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont su imposer dans le champ du numérique. Une réflexion qui mérite d'être complétée par la lecture de l'excellent livre de Pierre Bellanger, La souveraineté numérique (Stock, 2014).

     

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    Lutter contre l'ingérence et l'hégémonie informatique américaine

    La part d'audience des multinationales américaines (le GAFAM: Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) dans les technologies de l'esprit en France est proche de 100%.

    Le Pacte numérique pour l'indépendance et la sécurité internet de la France a été créé pour résister et lutter contre les effets pervers de cette domination sur notre sol:

    L'hégémonie américaine oppressante

    Suite aux révélations wikileaks révélant que nos iPhone, Android et télés sont espionnés par les Américains et à l'heure où un Français doit déclarer ses comptes de réseaux sociaux pour entrer aux Etats-Unis, M. Trump a présenté un budget militaire et du renseignement 2018 en augmentation de 50 milliards de dollars pour le porter à 350 milliards (soit bien plus que le budget de l'Etat français).

    Louis Pouzin, un des pères d'internet, a bien résumé la situation:

    «Les Etats-Unis contrôlent déjà tous les verrous d'internet et proposent leurs services dans le monde entier. C'est un système de colonisation bien connu depuis le 18ème siècle: on utilise les ressources du pays occupé pour les lui revendre après traitement» (préface du livre Internet Dangers Actions - Quelle société numérique voulons-nous?).

    Le traçage des données personnelles

    Le stockage sans limitation de durée de toutes les communications téléphoniques et internet de la population française s'effectue dans le plus grand centre mondial de stockage de données à des fins de renseignement situé aux Etats-Unis dans la ville de Bluffdale située dans l'Utah (coût de 2 milliards de dollars pour une surface de plus de 100.000 m2). Ce pays est historiquement un allié mais qu'en sera-t-il à l'heure où son Président renforce à un tel point sa domination militaire et ses services de renseignement (America First) déjà surpuissants?

    L'éducation et intimité de notre jeunesse en péril

    Monsieur Mathieu Jeandron, Directeur de la DNE, n'émet «pas de réserve générale» et soutient l'arrivée du GAFAM dans les établissements scolaires et universitaires français. Rappelons que la Direction du numérique pour l'éducation (DNE) pilote et met en œuvre les nouveaux systèmes d'information de l'Education nationale à l'heure où la réforme du collège et les nouveaux programmes scolaires et universitaires accordent une importance croissante au numérique.

    Les géants du GAFAM et les services de renseignement américains vont donc s'emparer des données personnelles des jeunes français: parcours scolaire et niveau de chaque jeune dans chaque matière, bulletins de notes et appréciations des enseignants, nombre d'heures de colle, appréciations des professeurs et motivations des élèves.

    Juteux profits en perspective pour le GAFAM... qui n'aura plus qu'à proposer aux meilleurs des bourses d'étude... aux Etats-Unis.

    Un jeune français passe en effet de plus en plus de temps sur internet en utilisant ces systèmes américains sans souvent savoir l'utilisation qui sera faite de ses connexions.

    Un jeune dira qu'il n'a rien à cacher et qu'il est plus important pour lui que ses proches partagent ses données personnelles et que peu importe si des étrangers y ont accès oubliant que la caractéristique de l'intimité est qu'elle ne se reconstitue pas si elle est altérée, cause principale de nombreux suicides et comportements déviants. Il n'est en outre pas dit que son futur employeur soit du même avis.

    Notre activité économique sous contrôle américain

    Nous Français, achetons et vendons de plus en plus sur cet internet américain entraînant une forte baisse d'activité pour les commerces de proximité et à un degré moindre pour la grande distribution avec pour effets une plus faible animation des centres-villes et la perte d'un grand nombre d'emplois non délocalisables. Le développement des entrepôts Amazon en France n'est pas inéluctable: pour nous extraire de cette domination il est nécessaire d'agir aux niveaux culturel et politique.

    Sans vie privée, pas de démocratie

    Il faut avoir le courage de dire, contre la pensée dominante du GAFAM, qu'il sera impossible de s'en sortir si les dirigeants et les citoyens ne prennent pas conscience du fait que la perte d'indépendance à moyen/long terme est un point plus important que l'efficacité à court terme d'une solution GAFAM: si on opte pour l'efficacité on perd notre indépendance, nos données personnelles, et notre libre arbitre ce qui s'avère préjudiciable.

    Faites ainsi attention à la généralisation des objets connectés, des technologies prédictives, des NBIC, des robots auto-apprenants et des drones dans l'espace aérien civil qui marqueront la fin de ce qui reste de notre vie privée en gardant bien à l'esprit que «Sans vie privée, pas de démocratie».

    Le Pacte numérique INNOOO pour retrouver notre indépendance numérique

    C'est tout le sens et l'une des raisons du succès du moteur de recherche / réseau social français sans publicité INNOOO (INNOvation Ouverte par Ordinateur) qui inaugure une voie nouvelle par une nouvelle vision du Web sans publicité.

    Souhaitant alerter et faire prendre conscience à tous de cette dépendance et de ses conséquences, l'association INNOOO demande donc aux citoyens français et francophones de signer le Pacte numérique pour l'Indépendance et la Sécurité Internet de la France pour résister à cette colonisation sur notre territoire.

    Pour lire, signer et rejoindre les plus de 20000 signataires du Pacte numérique pour l'Indépendance et la Sécurité Internet de la France: www.innooo.fr puis Pacte numérique et «Je signe».

    Luc Rubiello (Figaro Vox, 7 septembre 2017)

     

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  • Mélenchon, un opposant factice fabriqué par le Système ?...

    Nous reproduisons ci-dessous  un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au rôle de Jean-Luc Mélenchon, promu par le système, unique opposant à Emmanuel Macron...

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    Opération Mélenchon , ou comment le Système fabrique une opposition factice à Macron

    La promotion médiatique de Jean-Luc Mélenchon et de sa France insoumise a pris son essor à l’occasion des élections présidentielles de 2017. Mais depuis la victoire d’Emmanuel Macron elle n’a pas cessé, bien au contraire : au point que Jean-Luc Mélenchon fait figure d’opposition officielle de Sa Majesté, omniprésente dans les médias mainstream.

    Pourquoi ? Parce que la promotion d’une alternative de gauche radicale et immigrationniste s’inscrit dans la stratégie européenne de la superclasse mondiale.

    Deux mâchoires, un même piège

    La superclasse mondiale a deux fers au feu en effet :

    • d’un côté, promouvoir, bien sûr, les hommes politiques qui s’affichent libéraux et libertaires, donc qui se rangent officiellement sous la bannière de son idéologie ; en France elle a donc assuré la promotion d’Emmanuel Macron ;
    • mais, d’un autre côté, elle s’efforce aussi de promouvoir une opposition de gauche à ces mêmes politiciens. De façon à empêcher l’émergence d’une véritable opposition patriote et alternative au mondialisme et au néo-capitalisme en Europe. C’est la fonction dévolue en France à Jean-Luc Mélenchon.

    Ce sont les deux mâchoires du même piège destiné à museler les Européens.

    Les précédents européens

    Ce dispositif a déjà été expérimenté en Grèce, en Espagne et en Italie.

    Le Système a assuré la promotion de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne, pour capter la colère populaire au profit de l’ultragauche altermondialiste et immigrationniste :

    En Grèce, cela s’est d’ailleurs justement fait après avoir démantelé l’opposition de la droite patriote qui progressait à chaque élection en s’attaquant au mouvement Aube Dorée, opportunément présenté comme une organisation criminelle à caractère néo-nazi. Un grand classique de la diabolisation des dissidents en Europe !

    En Italie, le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo s’inscrivait dans un processus comparable, même s’il se positionnait moins nettement à gauche : il a surtout servi à concurrencer l’opposition de droite aux élections en captant à son profit le rejet des électeurs vis-à-vis des partis institutionnels.

    Une opposition factice au Système

    Or cette gauche et ces mouvements « alternatifs » présentent la caractéristique essentielle et commune de ne rien entreprendre de sérieux pour changer le Système : en Grèce, Syriza applique avec zèle le programme déflationniste défini par la « troïka » bruxelloise et, en Espagne, Podemos a surtout réussi à rendre le pays ingouvernable, en refusant toute alliance politique.

    En outre cette gauche prétendument alternative se prononce toujours en faveur de l’ouverture des frontières et de l’immigration : elle ne gêne donc nullement la superclasse mondiale qui se sert du chaos migratoire comme brise-glace des nations européennes.

    Et en Italie, les élus locaux « cinq étoiles » n’ont pas réussi grand-chose sinon démontrer « qu’ils ne savaient pas gouverner », selon le propos peu amène du président du Conseil Matteo Renzi : ils viennent d’ailleurs d’être largement sanctionnés par les électeurs aux élections municipales de juin 2017.

    Voter pour ces formations ne menace donc en aucune façon l’oligarchie ! Elle permet en effet de neutraliser la révolte populaire.

    Opération Mélenchon

    En France, la promotion médiatique de Jean-Luc Mélenchon sert l’oligarchie de deux façons.

    Lors de la campagne présidentielle, elle a d’abord servi à marginaliser la candidature de Benoît Hamon et surtout à concurrencer Marine Le Pen – l’objectif principal – en captant au profit de la France insoumise une partie de l’électorat populaire, séduit par les saillies du tribun Mélenchon. Le piège s’est refermé lorsque Marine Le Pen a essayé de concurrencer sur sa gauche le programme crypto-communiste de la France insoumise, ce qui a déçu ses soutiens de droite et favorisé par contrecoup l’élection d’Emmanuel Macron.

    Depuis la victoire de ce dernier, la promotion de Jean-Luc Mélenchon a désormais pour fonction principale de rendre l’opposition de droite et patriote aphone. Les médias mainstream n’évoquent en effet cette opposition que pour s’étendre à l’infini sur ses divisions : que ce soit pour insister sur la pluralité de candidatures à la présidence des Républicains ou pour gloser à l’infini sur les luttes de tendances au sein du Front national. Mais jamais pour lui donner la parole comme opposition.

    Champ libre, donc, pour les soliloques médiatiques de Jean-Luc Mélenchon !

    Un repoussoir commode

    Mais Jean-Luc Mélenchon ne menace nullement le Système comme il le prétend.

    Son programme évoque, certes, une sortie des traités européens et de l’OTAN. Mais il reste écologiquement correct (il préconise même une planification écologique !), culturellement correct (il préconise la création culturelle émancipée…), juridiquement correct (il propose d’inscrire de nouveaux droits de l’homme dans la Constitution) et surtout correct sur les plans migratoire et communautaire : pendant la campagne électorale il a même organisé une minute de silence en faveur des migrants disparus en mer ! Et son programme économique est suffisamment ringard pour dissuader les milieux économiques.

    La France insoumise sert donc de repoussoir commode à la France en marche ! Mais toutes s’accordent sur un point : faire taire l’opposition nationale et patriote par tous les moyens. Les « gros ballots », comme dit si aimablement Jean-Luc Mélenchon.

    La superclasse mondiale s’appuie aussi sur la gauche extrême

    Les poings levés des élus de la France insoumise et les drapeaux rouges et noirs de l’extrême gauche brandis devant les caméras, comme hier les cols Mao des bobos, ne tromperont que le public naïf des médias mainstream : cette extrême gauche n’est pas contre le Système, elle roule au contraire pour lui.

    Car ces prétendus anticapitalistes combattent avant tout ceux qui… refusent la loi de l’argent, les patriotes et les identitaires. Comme durant la campagne présidentielle les candidats d’extrême gauche ont surtout attaqué Marine Le Pen et François Fillon, mais quasiment jamais Emmanuel Macron.

    Comme ces prétendus « altermondialistes » ne militent pas contre le mondialisme : ils veulent seulement un mondialisme qui aille dans leur sens. Comme ces prétendus « antifascistes » font des risettes aux islamistes. Comme ces prétendus militants de « la cause animale » ne trouvent jamais rien à dire contre l’abattage hallal. Comme ces « féministes » estiment que le voile islamique libère les femmes. Comme les No Border, en favorisant par tous les moyens l’immigration en Europe, concourent activement à la constitution de l’armée de réserve du capital.

    La superclasse mondiale s’accommode très bien, aujourd’hui comme hier, de l’extrême gauche, même si elle pense que le néo-libéralisme réussira là où la Révolution communiste a échoué. Car tout ce qui peut ébranler les nations européennes contribue à renforcer son pouvoir transnational.

    La France insoumise et la France en Marche ne s’opposent pas : elles avancent au contraire main dans la main.

    Michel Geoffroy (Polémia, 6 septembre 2017

     

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  • La communion dans la communication...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Edouard Chanot sur Radio Sputnik, datée du 29 août 2017 et consacrée à la nomination du "journaliste" Bruno Roger-Petit comme porte-parole du président de la République...

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  • Qui arrêtera les grands épurateurs de l'Histoire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bérénice Levet, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'entreprise d'épuration de l'histoire menée par le milices du politiquement correct. Docteur en philosophie, Bérénice Levet a publié La théorie du genre ou La vie rêvée des anges (Grasset, 2014) et Le crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017).

     

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    Bérénice Levet :«Qui arrêtera les grands épurateurs de l'Histoire ?»

    Mardi dernier, le 28, se saisissant de la condamnation unanime par les médias français des événements de Charlottesville déclenchés par la décision de la municipalité de destituer la statue du ségrégationniste Général Lee, et la dénonciation non moins unanime du racisme persistant des Américains, de l'attitude des «suprémacistes blancs», le très prévisible président du Conseil Représentation des Associations noires de France (Cran), Louis-Georges Tin, publiait dans Libération une tribune intitulée «Vos héros sont parfois nos bourreaux» - précisons que la nuance n'est pas de Tin lui-même ; pour lui, il n'y a pas de «parfois»: «Vos héros sont nos bourreaux», écrit-il.

    Dans cette tribune, il somme le peuple français de procéder à son examen de conscience, de prendre acte de sa propre complaisance envers «les négriers», et réclame des édiles une vaste politique d'épuration urbaine: débaptiser les noms de rues, déboulonner les statues et, parmi les cibles visées par le militant, un nom se détache, nullement choisi au hasard tant la charge symbolique est forte, celui d'une des grandes figures de l'histoire de France: le nom de Colbert. «Lequel des deux pays est le plus problématique, feint de s'interroger Tin, celui où il y a un conflit autour de la statue d'un général esclavagiste, ou celui où il y a l'Assemblée nationale une statue de Colbert, une salle Colbert, une aile Colbert au ministère de l'Économie, des lycées Colbert, des dizaines de rues ou d'avenue Colbert sans qu'il y ait le moindre conflit, la moindre gêne, le moindre embarras?»

    S'attaquer aux statues est un geste hautement significatif. Souvenons-nous de l'Abbé Grégoire et de sa grande croisade contre le vandalisme (mot qu'il forgea) révolutionnaire, qu'il interprétait comme une volonté de «ramener le peuple à l'ignorance en détruisant les monuments des arts». Une ville est sédimentée historiquement et les statues sont les incarnations de ces couches successives qui la composent. Une ville se raconte au travers de ses statues. Celles-ci sont riches d'une double épaisseur temporelle: elles renvoient au siècle de la personne statufiée - témoins d'un temps passé, elles sont les marqueurs de la continuité historique d'une nation - mais aussi à l'époque où elles ont été érigées. (Je renvoie sur cette question aux précieux travaux de Maurice Agulhon).

    Ces grands démolisseurs ignorent les racines affectives de ces monuments. «Ces mois derniers, racontait le philosophe Ortega y Gasset dans sa préface à la Révolte des masses destinée aux lecteurs français, tout en traînant ma solitude par les rues de Paris, je découvrais qu'en vérité je ne connaissais personne dans la grande ville, personne sauf les statues (…) N'ayant personne à qui parler, c'est avec elles que je m'entretins». Et chacun de nous fait au moins l'expérience de ces itinéraires urbains jalonnés par la présence de ces grands hommes, écrivains, monarques, révolutionnaires, qui ont fait la France.

    Ces exigences de réécriture de l'histoire se sont multipliées au cours de ces dernières années. En décembre 2015, le Rijksmuseum d'Amsterdam s'engageait dans une vaste opération intitulée «Ajustements au sujet des terminologies colonialistes». Vingt-trois termes figurant sur les cartels des œuvres accrochées aux cimaises du musée, pouvant être jugés «offensants» par les visiteurs, avaient été retenus afin de leur trouver des substituts politiquement corrects: Maure, nègre , esclave, sauvage, hottentot, nain, mahométan. La même année, un Américain de trente-trois attaquait le Metropolitan Museum of Art de New York en justice pour racisme. Il accusait l'institution muséale de n'exposer que des œuvres figurant des Christs de type «arien», des Christs à la peau claire et aux cheveux blonds, provoquant du même coup, chez lui «un sentiment de rejet». Quatre toiles l'offensaient particulièrement, dont une du Tintoret et une autre du Pérugin. Il en exigeait impérieusement le décrochage.

    Cette année, en Martinique, à l'occasion du 23 août, décrété par l'Unesco journée international de la mémoire de l'esclavage et de son abolition, une manifestation à l'initiative du MIR (Mouvement International pour les Réparations) a été organisée afin d'obtenir la destitution de la statue de Joséphine de Beauharnais, sur la place de la Savane. Les militants ont brûlé sur la statue le drapeau aux serpents, emblème très controversé de la Martinique puisque ce pavillon figurait à l'époque sur les navires négriers. D'autres manifestations et revendications de cet ordre ont été récemment rappelées par Mathieu Bock-Côté (Le Figaro, 30 août 2017). Il faudrait également regarder du côté des féministes non moins résolues à reconfigurer l'espace public.

    Politique de reconnaissance importée

    Comment en sommes-nous arrivés là? Plusieurs facteurs y ont contribué et se conjuguent.

    Nous sommes la proie d'une hydre à plusieurs têtes. Effets délétères partout dans le monde, mais plus encore en France tant cet esprit est contraire à notre histoire. L'avènement d'une mémoire pénitentielle et l'importation d'une idéologie et d'une politique de reconnaissance des identités venue des pays anglo-saxons, l'exaltation du droit à la différence avec la création de SOS Racisme par la gauche mitterrandienne en 1984 ont eu raison de la conception française de la République et de sa passion du monde commun.

    Le retrait de la nation, de l'histoire nationale comme principe d'identification a laissé le champ libre à l'affirmation identitaire, aux revendications de chacune des communautés et à l'émiettement du corps national. Un individu ne se satisfait pas longtemps de demeurer sans identité, il se tourne alors vers les plus avenants, les seuls offrants. Une identité de victime, autorisant la haine de la France et de l'Occident, semble un joyeux écrin.

    Ces phénomènes témoignent du rapport extrêmement épineux que nous entretenons avec le passé. Nous ne savons plus comment l'appréhender. Le passé appelle des héritiers, car il aspire à être continué, maintenu vivant et enrichi, or, il semble bien qu'il doive se contenter de touristes ou de juges, qui sont souvent les mêmes. L'hubris, la démesure d'un présent qui se voudrait entièrement fondateur, nous domine. L'homme ne veut plus se concevoir comme un héritier, avec ce que cela engage de responsabilité. L'histoire singulière dans laquelle nous entrons nous est confiée et il nous appartient d'en répondre. «Naître, disait Marcel Hénaff, c'est être en dette».

    La passion judiciaire nous habite et le passé ne nous apparaît plus que comme coupable de part en part et indigne d'être continué. Nous sommes devenus inaccessibles à la grandeur du passé, à sa noblesse, à sa puissance d'inspiration, à ses trésors. Dans la novlangue des années 1960-1970, fabriquer des héritiers signifie ipso facto se rendre coupable de collaboration en permettant à une civilisation de se prolonger. La passion de la repentance, l'ivresse pénitentielle, sur lesquelles tout a été écrit, nous habitent.

    Incarcérés dans la prison du présent

    Un point me semble devoir cependant être ajouté, plus rarement souligné. Incarcérés dans la prison du présent, nous sommes devenus incapables de nous extraire de nos catégories de pensée et de jugement - sexisme, racisme, colonialisme, machisme, dominants/dominés et nous revisiterons l'histoire avec pour seule pierre de touche cette indigente grille de lecture. L'inconnu est ramené au connu, l'étrangeté qui marque de son sceau des modalités de pensée et de vie venues d'autres rives temporelles, reconduites à du familier.

    Un mal redoutable nous affecte: nous sommes devenus incapables de suspendre nos évidences, de mettre entre parenthèses nos préjugés d'hommes démocratiques, égalitaristes. Incapables, autrement dit, de «nous dépayser dans un sens autre» (Paul Ricoeur) et d'atteindre à la complexité de réalités essentiellement distinctes des nôtres - et le plus grave est que l'école elle-même ne se fait plus le lieu de l'apprentissage de cette faculté, de cet art. Les programmes d'histoire et de littérature sont infestés par l'idéologie contemporaine et l'élève appréhende le passé avec les lunettes du présent, encouragé à distribuer les bons et mauvais points.

    Ainsi de Colbert, cette immense figure de l'histoire de France, qui a permis à notre pays d'accéder à une grandeur jusqu'alors inégalée, Louis-Georges Tin ne sait et ne veut savoir qu'une chose: qu'il fut l' «auteur du code noir» - formule approximative car si Colbert fut à l'initiative du code noir, il n'en fut pas le rédacteur, mais ne demanderons pas à Tin de s'embarrasser de ce qui n'est assurément à ses yeux qu'un détail - et le fondateur de la Compagnie des Indes Occidentales.

    Qu'on ne nous accuse pas de nier la réalité de l'esclavage et la rigueur de cette juridiction. Nous n'ignorons nullement que le Code noir «en vigueur jusqu'en 1848, fut l'un des outils de l'inhumanité du système esclavagiste. Il en demeure l'un des symboles» (Olivier Grenouilleau) mais l'histoire de la France ne s'y réduit pas. Ce que s'obstinent à nier les Tin et consorts pour qui la colonisation est l'essence même de la France. Et dans cette intrigue des plus rudimentaires, les rôles sont aisés à distribuer: nous sommes les bourreaux et eux, les victimes.

    Il est évident que l'établissement des faits, la connaissance historique n'intéressent pas ces militants. L'objectif de ces carabiniers n'est pas le savoir, l'instruction, mais la comparution: ils veulent une France à terre, une France qui batte sa coulpe. La haine, le ressentiment - passion vile des hommes démocratiques, disait Nietzsche - les dévorent.

    Lecture infantilisante de l'histoire

    Cette lecture en blanc et en noir de l'histoire pourrait être dénoncée comme de l'infantilisme, ce qu'elle est assurément - l'adulte, l'homme qui a accédé à l'âge de la majorité, l'homme éclairé est censé savoir que l'histoire est un tissu de complexités - mais ce serait insuffisant car elle est d'une redoutable efficacité, elle séduit et est diffusée, relayée par des esprits qui ont largement dépassé l'âge infantile.

    Nos élites intellectuelles, culturelles, politiques en sont les grandes instigatrices. Ainsi, mardi 28, dès 7h30, avant même de s'être rendu à son kiosque à journaux, l'auditeur de la Matinale de France-inter savait, grâce à son animateur Nicolas Demorand (éditorial accessible en ligne sur le site de la radio), qu'il était ce jour-là un sermon à ne pas manquer et à gravement médité, publié dans le quotidien Libération, la tribune de Louis-Georges Tin. «Examen de conscience nécessaire, donc, de ce côté de l'Atlantique», concluait le journaliste sur un ton solennel mais non moins enjoué, le ton de celui qui se sait appartenir au camp du bien.

    C'est la raison pour laquelle on aurait tort de traiter par le mépris, avec un haussement d'épaules et un sourire au coin des lèvres, ces manifestations et revendications. Comment ces grands épurateurs de notre histoire, de notre passé, ne trouveraient-ils pas audience auprès de nos politiques hantés par l'idée d'être suspects de complicité avec les «péchés», quand ce ne sont pas les «crimes», de la France (colonialisme, sexisme etc.)? Imaginons un instant, Anne Hidalgo, lisant la tribune de Tin: Comment l'exhortation à traquer la moindre trace des «négriers» dont la ville perpétuerait le souvenir, et en conséquence, à débaptiser les rues, les établissements scolaires, déboulonner les statues pécheresses, ne trouverait-elle une oreille des plus bienveillantes auprès de la maire de Paris engagée dans cette vaste opération d'ingénierie urbaine et sociétale, éloquemment intitulée «Réinventer Paris» (entendre régénérer le peuple parisien)? Une ville nettoyée de ces vieilleries au nom de la lutte contre le racisme et l'esclavagisme…Que rêver de mieux!

    Il nous faut être extrêmement vigilants, car les revendications communautaristes sont un tonneau des Danaïdes et nos élites font montrer d'une véritable soumission.

    Cette focalisation sur le passé offre l'avantage de se détourner de l'urgence du présent, de se dispenser de juger ici et maintenant. Ainsi la France mérite-t-elle toute leur haine, quand les terroristes islamistes à l'inverse, serinent-ils après chaque nouvel attentat, ne l'auront pas.

    Bérénice Levet (Figaro Vox, 4 septembre 2017)

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