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Points de vue - Page 11

  • La révolution arc-en-ciel : un totalitarisme participatif...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au "grand bordel arc-en-ciel", tel qu'il a été décrit et analysé par le journaliste Martin Peltier...

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, ainsi que plusieurs essais, dont La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021), Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021), Bienvenue dans le meilleur des mondes (La Nouvelle Librairie, 2023) et, dernièrement Occident go home ! - Plaidoyer pour une Europe libre (Via Romana, 2024).

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    La révolution arc-en-ciel : Martin Peltier dénonce un totalitarisme participatif

    Martin Peltier, journaliste et auteur de nombreux essais, avait déjà traité en 2019 et en 2020 de la révolution arc-en-ciel. Mais l’essai qu’il vient de publier aux Éditions du Verbe Haut, Le Vrai Nom du grand bordel : Arc-en-ciel[1] élargit notablement l’analyse et la perspective. En réalité, c’est un véritable dictionnaire historique et raisonné de la révolution arc-en-ciel qu’il nous livre, abondamment documenté et sourcé, en 36 entrées développées dans un style direct et percutant, car Martin Peltier a, on le sait, le sens des formules choc. Derrière le « grand bordel » qui emporte actuellement l’Occident dans son tourbillon, l’auteur s’efforce de mettre en lumière la cohérence d’une idéologie, d’un agenda et de réseaux à l’œuvre. Car la révolution arc-en-ciel est multimodale puisqu’elle vise « la construction multidimensionnelle d’un homme nouveau sur une terre nouvelle[2] », sous des cieux nouveaux.

    Un projet à la convergence de plusieurs utopies

    Pour Martin Peltier le projet utopique de l’arc-en-ciel repose sur la convergence de trois mouvements principaux : la peur climatique et des pandémies, matrice de l’écologisme punitif et de la dictature sanitaire, l’idéologie du genre – c’est-à-dire la révolution par le sexe – et la promotion de l’immigration sans limite, au nom de l’antiracisme.

    Trois utopies qui reposent sur l’idéologie et non sur la réalité.

    Au début de son essai, Martin Peltier montre ainsi que ces évolutions ne doivent rien à la fatalité naturelle mais traduisent un projet conscient porté par des oligarchies et des idéologues, principalement anglo-saxons. C’est pourquoi l‘arc-en-ciel inverse tout : « le réel est pris pour virtuel et vice-versa[3] » et l’arc-en-ciel est avant tout une inversion radicale du christianisme. Pendant que « la transgression est devenue norme sociale[4] » en Occident.

    Martin Peltier montre ainsi que l’arc-en-ciel repose sur « la communauté de pensée et d’action entre l’extrême gauche radicale, les élites occidentales, économiques, intellectuelles, religieuses, politiques, militaires et les institutions internationales[5] ». On pensera sur ce plan au concept de cathédrale développé par le théoricien conservateur américain Curtis Yarvin.

    Car, pour l’auteur, la révolution arc-en-ciel résulte de « la fusion de trois internationales : celles de l’or, du socialisme et de l’humanisme maçon[6] ».

    La révolution par le haut

    Mais Martin Peltier s’en prend aussi, et c’est son originalité, aux faux diagnostics : selon lui, la révolution arc-en-ciel n’a rien d’hyperlibérale car elle est conduite en Europe par des oligarchies issues de la gauche et elle ne nous fait pas entrer dans un monde orwellien.

    Car le monde orwellien était postsoviétique, alors que l’arc-en-ciel repose sur un soft totalitarisme qui se présente sous une forme séduisante. De même, pour lui, la révolution arc-en-ciel ne se réduit pas au wokisme car elle est « une révolution de l’élite longuement pensée dans des cénacles intellectuels, des décennies avant que les woke ne se sentent et se disent woke[7] ».

    Martin Peltier élargit ainsi l’analyse développée par Christopher Lasch dans sa Révolte des élites : la révolution arc-en-ciel est une « rupture imposée par le haut[8] » qui se sert de la cause des minorités pour imposer sa domination, dans le temps long. Et qui joue en permanence sur différents registres pour faire avancer son agenda, comme on dit au Forum de Davos.

    Un totalitarisme participatif

    L’arc-en-ciel se définit par le mouvement : « Ceux qui ont le droit de bouger sont les bons, nous, l’arc-en-ciel. Ceux qu’on entrave sont les mauvais, les nations, la vieille école, les automobilistes[9]. » Un mouvement sans fin mais pas sans but, puisqu’il ne vise rien de moins que de changer l’homme et de gouverner le monde.

    La révolution arc-en-ciel avance en faisant peur (peur du climat, des pandémies, de la guerre…), mais elle-même ne doit pas faire peur pour ne pas susciter la révolte des masses.
    Elle s’impose pour cette raison par le consensus des organisations internationales et des ONG, qui véhiculent son idéologie et son projet. Ou par le consensus des humanistes médiatiques et des scientifiques.
    Martin Peltier reprend ainsi le principe d’imbibition par lequel l’arc-en-ciel imprègne progressivement tout le corps social occidental : il « n’avance pas en convainquant mais en enveloppant, en engloutissant[10] ».

    L’auteur n’hésite pas à définir l’arc-en-ciel comme un totalitarisme participatif, car « tout le monde est maton et maté[11] », tout le monde est surveillant et surveillé, comme on l’a vu lors de l’épidémie de Covid-19. Et finalement il y a nous « qui donnons notre assentiment à tout cela, et qui devenons, leçon après leçon, des esclaves volontaires, responsables et admiratifs[12] ».

    Une révolution mondialiste mais pas mondiale ?

    Au terme d’un constat implacable et documenté, on pourra regretter que l’auteur ne nous fournisse pas de pistes de salut, clef en mains : c’est donc à nous de les trouver.

    Son constat vaut surtout pour l’Occident en outre, car le reste du monde se montre plutôt rétif à la révolution arc-en-ciel. Si l’arc-en-ciel se veut mondialiste, il n’est pas pour autant mondial, car il incarne avant tout le déclin de notre civilisation et fait, heureusement, figure de repoussoir pour les civilisations émergentes. Un aspect que l’auteur aurait pu également développer.

    Mais avec Le Vrai Nom du grand bordel, Martin Peltier nous donne, on le voit, matière à réfléchir sur ce qu’est devenue notre civilisation et sur le nouveau totalitarisme qui s’installe en Occident, sous les couleurs trompeuses de l’arc-en-ciel. C’est pourquoi il faut le lire car il nous donne l’occasion d’une prise de conscience salutaire.
    Tout en n’ayant pas peur puisque, dans le monde réel, l’arc-en-ciel n’est qu’un mirage visuel fugace…

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 juin 2025)

     

    Notes :

    [1] Peltier (Martin), Le Vrai Nom du grand bordel : Arc-en-ciel – Au bout de la révolution, un empire et sa religion, Les Éditions du Verbe Haut, 2025. 23 euros.
    [2] Peltier (M.), op.cit., p. 10.
    [3] Ibid., p. 92.
    [4] Ibid., p. 299.
    [5] Ibid., p. 62.
    [6] Ibid., p. 97.
    [7] Ibid., p. 62.
    [8] Ibid., p. 66.
    [9] Ibid., p. 80.
    [10] Ibid., p. 131.
    [11] Ibid., p. 164.
    [12] Ibid., p. 194.

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  • Les dessous du conflit israélo-iranien...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré  à la guerre ouverte déclenchée par Israël contre l'Iran...

     

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    Benyamin Netanyahou et les dessous du conflit israélo-iranien

    En attaquant l’Ukraine, le 22 février 2022, Vladimir Poutine ne savait peut-être pas à quelle point cette équipée brouillonne, qui devait alors se conclure en quelques semaines, allait bouleverser la géopolitique mondiale. Les attaques israéliennes contre l’Iran, déclenchées ce 13 juin, en sont aujourd’hui la conséquence logique.

    Ainsi, en se concentrant tous ses efforts sur Kiev, Moscou laisse le champ libre à d’autres initiatives, toutes aussi hasardeuses, dont celle du Hamas, le 7 octobre 2023, ayant entraîné les massacres qu’on sait. Dès lors, l’enchaînement est inéluctable et la réponse de l’État hébreu aussi prévisible qu’impitoyable : Tel-Aviv peut alors se déchaîner sur le Hezbollah libanais tout en commençant, déjà, à menacer l’Iran. Principe d’opportunité oblige, ce qui demeure de Daech en Syrie en profite pour mettre à bas le régime de Bachar el-Assad. Là, ce n’est pas en deux semaines, mais seulement en quelques jours. En effet, le Hezbollah n’est plus en mesure de lui venir en aide ; pas plus que le Kremlin, bien trop occupé en Ukraine.

    Résultat ? L’arc chiite qui allait de Téhéran à Beyrouth en passant par Damas n’est plus ; privant ainsi la République islamique d’Iran de toute profondeur stratégique. Pour tout arranger, Donald Trump négocie en direct avec les Houthis yéménites, l’ultime allié de l’ayatollah Khamenei. Ce principe d’opportunité, qui a profité aux Syriens de Daech, Israël le fait sien à son tour, en attaquant l’Iran à un moment d’autant plus idoine que le revenant de la Maison-Blanche n’a, malgré ses dénégations, rien à refuser à Benyamin Netanyahou.

    Trump et Netanyahou : qui donne les ordres, qui les reçoit ?

    La preuve en sont ces révélations d’Adrien Jaulmes, correspondant du Figaro à Washington, ce 14 juin : « Les négociations entre les États-Unis et l’Iran, rouvertes par Trump à la surprise générale en avril dernier, avaient d’abord semblé déjouer les plans de Netanyahou, depuis longtemps favorable à une action militaire contre le programme nucléaire iranien. » Mais, toujours selon la même source : « Donald Trump et ses conseillers auraient fait semblant de s’opposer publiquement à des frappes israéliennes. L’objectif était de convaincre l’Iran qu’aucune attaque n’était imminente et de s’assurer que les militaires et les scientifiques iraniens figurant sur les liste des cibles d’Israël ne prendraient pas de précautions particulières. Pour parfaire la couverture, des collaborateurs de Netanyahou avaient même déclaré aux journalistes israéliens que Trump avait tenté de retarder une frappe israélienne, lors d’un appel téléphonique, le lundi 10 juin. » Citant l’International Crisis Group, think thank américain, Adrien Jaulmes note néanmoins : « Cela n’était pas conforme à la stratégie du président américain. Netanyahou a clairement forcé la main à Trump. » Bref, de l’attelage américano-israélien, on ne saura jamais vraiment qui tient la laisse ; qui est le maître et qui est le chien.

    L’incontestable supériorité technologique d’Israël

    D’un strict point de vue militaire, l’opération israélienne est un indéniable succès. Pourtant, il y a une dizaine d’années, un diplomate iranien assurait à l’auteur de ces lignes : « Avec les missiles S-300 fournis par les Russes, l’Iran est sanctuarisé. Si cent avions israéliens viennent nous attaquer, seule une vingtaine en réchapperont. » C’est en 2010. Un an avant, Gérard de Villiers, dans La Bataille des S-300, un SAS redoutablement bien documenté, écrit strictement la même chose. Seulement voilà, c’était il y a quinze ans et la technologie a fait des progrès depuis et, en la matière, l’écrasante supériorité israélienne est indubitable. Ainsi, les deux cents chasseurs partis bombarder l’ancienne Perse, ce vendredi 13 juin, sont tous rentrés intacts à leurs bases respectives. Certes, la riposte iranienne n’est pas mince, mais demeure strictement anecdotique, comparée aux dégâts causés par la partie adverse.

    Par certains aspects, cette guerre n’est pas comparable aux autres conflits ayant ensanglanté le Proche et le Moyen-Orient, les deux belligérants n’ayant aucune frontière en commun. L’avantage revient donc plus à celui qui maîtrise au mieux les avancées scientifiques permettant de frapper de loin qu’à celui capable d’aligner le plus de soldats pour aller se battre de près. Pour tout arranger, ce qui demeure d’aviation à Téhéran relève du domaine du dérisoire. Dans celui de la guerre du futur, l’État hébreu a déjà marqué des points décisifs. L’opération des téléphones portables piégés, fomentée dix longues années durant par les maîtres espions du Mossad et ayant décapité nombre de cadres du Hezbollah, a durablement marqué les esprits. Celle ayant intoxiqué le gratin militaire de l’armée iranienne, pour le pousser à se rassembler en un lieu et à une date évidemment connue du Mossad, afin de mieux pouvoir les atomiser, ce même vendredi 13 juin, demeure une autre remarquable manipulation.

    La « menace existentielle » d’Israël fondée sur une manipulation médiatique ?

    Après, quels sont les motifs de cette guerre ? Israël excipe évidemment de sa « survie », faisant de la République islamique d’Iran une « menace existentielle », surtout quand au bord d’acquérir l’arme nucléaire. À l’époque des missiles S-300 plus haut cités, il ne s’agit pourtant pas d’une priorité pour l’ayatollah Khamenei, pas plus que le président d’alors, Mahmoud Ahmadinejad n’entend « rayer Israël de la carte », tel que soi-disant prétendu lors d’une conférence prononcée le 25 octobre 2005. À croire que tout cela puisse participer d’une autre manipulation, médiatique, celle-là ; ce que semblait croire Le Point, à l’époque et qui, pourtant, n’est pas connu pour être un hebdomadaire furieusement antisioniste.

    Quand Tel-Aviv écoutait Téhéran…

    Ainsi, le 26 avril 2012, peut-on lire, sous la signature du journaliste Armin Arefi : « Le vent est-il en train de tourner sur l’Iran ? Présentée comme inévitable il y a encore quelques semaines, le risque de frappes israéliennes – et même d’une guerre régionale – semble inexorablement s’éloigner. Le revirement date du jour qui a vu deux responsables israéliens en exercice – le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d’état-major Benny Gantz – annoncer publiquement que la République islamique n’a pas décidé de se doter de la bombe atomique. Une information en réalité connue depuis plusieurs années des divers services de renseignement américains, mais aussi israéliens. » Bigre. Cela qui signifie que si les accords irano-américains sur le nucléaire iranien avaient suivi leur cours, peut-être que cette République islamique n’essaierait pas, aujourd’hui, de véritablement se doter de l’arme fatale en question…

    D’ailleurs, cela aurait-il été aussi grave pour la paix dans le monde ? Après tout, au siècle dernier, l’État hébreu s’est lui aussi équipé de l’arme nucléaire, en toute illégalité et ce dans le plus grand secret. Que l’Iran rétablisse ce déséquilibre n’aurait peut-être pas été non plus un péril pour la région. C’est en tout cas ce qu’estimait Jacques Chirac, le 29 janvier 2007, cité par Le Monde : « Je dirais que ce n’est pas spécialement dangereux. (…) Ça veut dire que si l’Iran poursuit son chemin et maîtrise totalement la technique électronucléaire, le danger n’est pas dans la bombe qu’il va avoir et qui ne lui servira à rien. Il va l’envoyer où, cette bombe ? Sur Israël ? Elle n’aura pas fait deux cents mères dans l’atmosphère que Téhéran sera rasé de la carte. »

    Ce que Tel-Aviv n’avait pas à craindre, Le Point officialisant, le 26 avril 2012 toujours, ce qui s’écrivait dans des rédactions moins en vue : Mahmoud Ahmadinejad, par une erreur de traduction en anglais, dont on ne sait si elle fut ou non volontaire, a vu ses propos déformés. D’où la tardive mise au point de cet hebdomadaire : « Dans une interview à Al Jazeera, reprise par le New York Times, Dan Meridor, ministre israélien du Renseignement et de l’Énergie atomique, a admis que le président iranien n’avait jamais prononcer la phrase “Israël doit être rayé de la carte”. Il a tout de fois ajouté : “Mahmoud Ahmadinejad et l’ayatollah Khamenei ont répété à plusieurs reprises qu’Israël était une créature artificielle et qu’elle ne survivrait pas.” » Dans le registre de ces « créatures artificielles », le président iranien incluait par ailleurs l’URSS, dont il disait : « Qui pensait qu’un jour, nous pourrions être témoins de son effondrement ? » Et Le Point de rappeler : « Pourtant, c’est bien cette première citation erronée qui a été reprise en boucle par les médias du monde entier, attisant d’autant plus les soupçons autour du programme nucléaire iranien. »

    L’actuelle rhétorique eschatologique de Benyamin Netanyahou ne reposerait donc que sur du vent, au même titre que les sempiternels appels à un « droit international » tout aussi fumeux que paradoxalement des plus solides, depuis le temps que tant de nations s’assoient régulièrement dessus. Et la suite des événements ? Quid d’une éventuelle solution politique ? Le Premier ministre israélien parait n’en avoir guère plus à Téhéran qu’à Gaza. Certes, il compte sur l’apathie des États sunnites voisins, finalement pas mécontents de voir leur concurrent chiite dans la tourmente. Malgré ses protestations, la Russie devrait se cantonner dans la posture verbale, même si la Chine pourrait éventuellement hausser le ton, étant dépendante en grande partie du pétrole importé d’Iran.

    Renverser le régime iranien de l’intérieur : une chimère ?

    Et puis, il y a ce rêve de moins en moins inavoué consistant à renverser, de l’intérieur, le régime des mollahs. Là, il y a peut-être loin de la coupe aux lèvres, tel que souligné par Delphine Minoui, journaliste franco-iranienne et spécialiste incontestée de son pays natal, dans Le Figaro de ce 16 juin : « La société est divisée en trois groupes. Le premier, minoritaire, applaudit les frappes israéliennes. Le deuxième reste fidèle au régime, pour des raisons idéologiques ou d’intérêt économique. Le troisième, majoritaire, ne soutient ni la République islamique ni les frappes israéliennes. Il se réjouit de la mort des commandants corrompus des gardiens de la révolution, mais rejette toute forme d’agression contre le territoire et toute tentative d’imposer un système politique venu de l’extérieur. » Voilà qui est bien court pour subvertir le régime de l’intérieur…

    De son côté, notre confrère Régis Le Sommier, dans Le Journal du dimanche, n’écrit pas fondamentalement autre chose : « L’ère du carpet-bombing est révolue, mais Netanyahou y croit toujours, pour satisfaire une partie de son opinion publique. » Et surtout jouer la montre, histoire de repousser son inévitable comparution devant la commission d’enquête qui l’attend, négligeant qu’il a été devant le massacre commis par un Hamas ayant réussi à bousculer Tsahal, armée pourtant donnée pour toute puissante, le 7 octobre 2023.

    Posséder l’hégémonie technologique sur le temps court est une chose. Avoir une vision politique sur le temps long en est une autre. Tôt ou tard, Benyamin Netanyahou pourrait l’apprendre, fut-ce à ses dépens.

    Nicolas Gauthier (Site de la revue Éléments, 17 juin 2025)

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  • Proscription 2.0 : quand l’Occident rejoue la chute de la République romaine...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la chronique de David Engels sur Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie, datée du 13 juin 2025 et consacrée au système de proscription qui se met progressivement en place dans notre pays...

    Historien, essayiste, enseignant chercheur à l'Instytut Zachodni à Poznan, à l'Institut Catholique de Vendée ainsi qu'au Mathias Corvinus Collegium de Bruxelles, David Engels est l'auteur de trois essais traduits en français, Le Déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), Que faire ? - Vivre avec le déclin de l'Europe (La Nouvelle Librairie, 2024) et, dernièrement, Défendre l'Europe civilisationnelle - Petit traité d'hespérialisme (Salvator, 2024). Il a  également dirigé deux ouvrages collectifs, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020) et Aurë entuluva! (Renovamen-Verlag, 2023), en allemand, consacré à l’œuvre de Tolkien.

     

                                              

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  • Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Lionel Baland, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la répression qui s'abat en Allemagne sur les organisations et les personnes appartenant à la mouvance patriote.

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    Allemagne : la répression contre les patriotes s’accentue

    Le système politique allemand, mis en place après la Seconde Guerre mondiale par les Alliés occidentaux et étendu dans l’Est de l’actuelle République fédérale d’Allemagne lors de la réunification survenue en 1990, présente la particularité d’être installé entre des « rails ». En conséquence, les individus et les structures qui développent des idées et des activités qui sont, sur la gauche ou sur la droite, à l’extérieur de ces « rails » sont soumis à diverses mesures de surveillance et de répression. Si ces dernières ont touché dans le passé essentiellement des éléments politiques radicaux, le rejet de l’immigration de masse, à la suite de l’ouverture des frontières par la chancelière démocrate-chrétienne CDU Angela Merkel en 2015, conduit à ce que des formations politiques qui disposent désormais d’un soutien important parmi la population se trouvent elles aussi dans le collimateur.

    Surveillance et infiltration

    Ainsi, l’État fédéral et chacun des seize États fédérés disposent d’Offices de protection de la Constitution qui jouent le rôle de services secrets. Les Offices de protection de la Constitution de chacun des États fédérés n’étant pas soumis à celui de l’État fédéral, chacune de ces structures agît de sa propre initiative et est en relation avec le ministère de l’Intérieur et le Parlement de l’entité qu’elle représente.

    Les Offices de protection de la Constitution classent des groupements qu’ils examinent en trois catégories : « objet d’observation », « cas suspect » et « extrémiste avéré  ». Les groupes qui sont mis dans les deux dernières d’entre elles font l’objet d’interceptions des communications (téléphoniques, par courriels, …) et d’infiltrations par des agents de renseignement. 

    Parmi les sections du parti patriotique Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne – AfD) ayant atteint le plus haut niveau dans ce classement figurent trois sections d’États fédérés de l’Est du pays. Une autre, également de l’Est, et l’AfD au niveau fédéral sont aussi placées dans cette catégorie, mais ce classement est suspendu dans les deux cas pour des raisons stratégiques en attendant que les recours juridiques introduits par l’AfD soient traités par les instances appropriées.

    Menaces d’interdiction

    L’AfD, première dans l’Est du pays et deuxième formation politique d’Allemagne dans les sondages, est sans cesse menacée de faire l’objet d’une procédure d’interdiction au niveau fédéral, même si la probabilité que celle-ci puisse aboutir sur le long terme reste faible.

    En effet, au cours de l’histoire de la République Fédérale d’Allemagne, seules deux formations politiques ont été interdites : le parti national-socialiste Sozialistische Reichspartei (Parti socialiste de l’Empire – SRP) en 1952 et le parti communiste Kommunistische Partei Deutschlands (Parti communiste d’Allemagne – KPD) en 1956.

    Les tentatives de prohibition visant le parti ultranationaliste Nationaldemokratische Partei Deutschlands (Parti national-démocratique d’Allemagne – NPD) ont échoué dans le passé, la Cour constitutionnelle fédérale estimant que, ce parti étant infiltré par des informateurs de l’Office de protection de la Constitution, il n’était pas possible de déterminer si les propos et les actes considérés comme anticonstitutionnels émanaient ou non d’informateurs – certains de ceux-ci exerçant même de hautes fonctions au sein du parti – et aussi que, au vu de ses résultats électoraux, le NPD ne représentait pas réellement une menace pour le système en place.

    Gouvernement illégitime

    Lors des élections législatives du 23 février 2025, le parti de gauche anti-immigration Bündnis Sahra Wagenknecht – Für Vernunft und Gerechtigkeit (Alliance Sahra Wagenknecht – Pour la raison et la justiceBSW) a raté à moins de 14 000 voix près le seuil électoral des 5 % permettant de siéger à la Chambre fédérale des députés. Après des recomptages partiels dans l’un ou l’autre endroit du pays, ce nombre est tombé à moins de 10 000 voix. En conséquence, les extrapolations permettent d’affirmer qu’en cas de nouveau comptage dans l’ensemble de l’Allemagne, le BSW atteindrait les 5 % nécessaires. Or, si le BSW siégeait à la Chambre fédérale des députés, le gouvernement actuel, dirigé par Friedrich Merz et regroupant les démocrates-chrétiens de la CDU, les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU et les sociaux-démocrates du SPD, n’y disposerait plus d’une majorité des sièges.

    Le BSW a introduit une demande de recomptage auprès de la Cour constitutionnelle fédérale. La juridiction a décliné la requête. Le BSW désire s’adresser à la commission adéquate de la Chambre des députés afin de déposer la même sollicitation, mais trois mois après le scrutin celle-ci n’est toujours pas constituée.

    Vote de l’ancienne Chambre

    Après les élections législatives, l’ancienne Chambre des députés a voté, à la majorité des deux tiers, une réforme de la Constitution portant sur l’assouplissement du « frein à la dette », car au sein de la nouvelle Chambre des députés, une majorité des deux tiers en faveur de cette modification n’aurait pu être dégagée. Afin que cette mesure soit adoptée par les écologistes, une promesse d’attribuer une partie des fonds à l’environnement a été faite ainsi que celle de proposer le ministre écologiste sortant des Affaires étrangères Annalena Baerbock au poste de présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, fonction que cette dernière exerce désormais.

    Délit d’expression

    En Allemagne, à l’instar d’autres pays d’Europe occidentale, diverses opinions sont réprimées, mais également l’utilisation de symboles et de slogans anticonstitutionnels. Ainsi, Björn Höcke, qui est le chef de file de la tendance nationaliste de l’AfD et le codirigeant de l’AfD en Thuringe, ainsi que le président du groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de Thuringe, a été condamné au pénal à une peine de 13 000 euros pour avoir déclaré « Tout pour l’Allemagne ! » eu sein de la phrase « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne !», puis, une autre fois, à 16 900 euros pour avoir dit « Tout pour … », attendant que le public réponde « … l’Allemagne ! »

    Des écrivains et des éditeurs aussi visés

    La Nouvelle Droite allemande participe au combat métapolitique et influe fortement sur les idées de l’AfD. Sa principale structure se trouve à Schnellroda dans l’Est du pays, où l’éditeur Götz Kubitschek s’est implanté et subit les persécutions de l’Office de protection de la Constitution de Saxe-Anhalt et de l’Office fédéral de protection de la Constitution.

    Sa maison d’édition Antaios est placée sous surveillance et est classée en tant que « avérée d’extrême-droite », alors que la « fabrique d’idées » Institut für Staatspolitik (Institut pour la politique d’État – IfS) siégeant au même endroit s’est auto-dissoute en 2024, par crainte d’une interdiction par les autorités.

    Interdiction professionnelle

    Dans le plus pur style des systèmes politiques totalitaires, l’écrivain patriote John Hoewer est officiellement empêché d’avoir accès au stage ouvrant la voie vers la profession d’avocat, de juge ou de procureur à cause d’écrits qu’il a réalisés et de son rôle au sein des deux organisations classées « avérées d’extrême droite » Ein Prozent et Junge Alternative, qui est l’organe de la Jeunesse de l’AfD.

    Le système liquide ses propres valeurs

    En étant de plus en plus contraint de renoncer à ses propres principes basés sur l’affirmation de la démocratie et de la liberté d’expression, le système politique en place en Allemagne montre qu’il se sent de plus en plus menacé par des partis qui le contestent.

    Si, naguère, le rejet du système était extrêmement limité grâce à la qualité et au niveau de vie dans l’Ouest du pays et à la promesse et à l’espoir pour la partie orientale d’atteindre dans le futur les standards de vie de l’Allemagne occidentale d’autrefois issus du miracle économique de l’après-guerre, une partie importante de la population ne se reconnaît plus dans les partis du système ; la mondialisation, l’immigration de masse incontrôlée, ainsi que les mesures écologistes et la guerre en Ukraine soutenue par les partis du système qui engendrent une augmentation des coûts énergétiques, décrédibilisent de plus en plus le régime qui se cabre et tente de se protéger en violant ouvertement ses principes fondamentaux.

    Pour le système en place, la roche Tarpéienne n’est plus loin du Capitole !

    Lionel Baland (Site de la revue Éléments, 13 juin 2025)

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  • Le feu aux poudres...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros cueilli sur Geopragma et consacré à l'offensive déclenchée par Israël contre l'Iran et à ses suites potentielles.

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    Le feu aux poudres

    Il est difficile de comprendre l‘attaque « préventive » (une notion non reconnue par le droit international) d’Israël sur les infrastructures militaires, nucléaires, énergétiques et politiques (avec une série d’assassinats de personnalités militaires et scientifiques iraniennes) de l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi dernier autrement que comme le clou mis avec jubilation dans le cercueil d’un monde qui semblait enfin en passe de pouvoir retrouver un équilibre adapté à la nouvelle configuration des forces planétaires.

    Pur sabotage. « La multipolarité ne passera pas » dit Washington au monde via Tel-Aviv.

    Après l’impasse des pourparlers entre les Etats-Unis et la Russie sur l’Ukraine, orchestrée depuis l’entourage même du président Trump, voilà donc le Moyen-Orient qui s’embrase, mettant opportunément en péril la perspective d’un accord réaliste sur le nucléaire iranien qui aurait permis à ce pays de sortir enfin du marasme économique dans lequel les sanctions occidentales l’ont plongé depuis près de 20 ans. Cette attaque repousse aussi aux calendes grecques la perspective de reconnaissance d’un État palestinien qui semblait s’imposer de nouveau du fait de l’opprobre général suscité par la politique de terreur du gouvernement israélien sur le Hamas mais surtout sur les populations palestiniennes de la bande de Gaza depuis octobre 2023. Le sixième round à Oman des négociations indirectes USA-Iran est en panne, comme le sommet sur le règlement de la question palestinienne qui devait se tenir mardi à l’invitation de la France et avec la participation de l’Arabie Saoudite.

    Les questions fusent de toutes part sur l’ampleur de l’escalade choisie par Tel Aviv, la durée et l’extension prévue de la campagne de décapitation, la capacité réelle de représailles de l’Iran – que Trump pousse sans rire à négocier sous peine d’annihilation -, sur le niveau d’infiltration de l’Iran par le Mossad, l’entrée officielle de Washington dans le conflit, les réactions de Moscou et de Pékin…

    Bref, nous voici de nouveau en plein Far West. Face à un tel niveau de double standard et d’impunité, on se demande si les « Indiens » – ici les Iraniens, comme les Russes dans le cas de l’Ukraine – ne devraient pas cesser d’être crédules ou légalistes pour se faire respecter. Être les plus intelligents ou patients ne suffit pas toujours quand on veut vous faire la peau.

    Au-delà de l’illégalité totale de l’action israélienne, et si l’on veut bien se donner la peine de raisonner avec un minimum de bon sens, chacun reconnaitra qu’il y a un vice de forme et de fond dans le narratif israélien entonné en chœur en Europe et à Washington. Au-delà du risque évident de prolifération régionale, que personne ne souhaite (notamment pas la Russie ou la Chine), un Iran accédant au rang de puissance nucléaire militaire, ce qu’il ne revendique d’ailleurs pas, n’est pas une menace existentielle pour Israël qui est à ce jour la seule puissance nucléaire de la région. C’est Téhéran qui dans les faits, est menacé existentiellement par Israël, non l’inverse. Or, la puissance nucléaire est une arme de non-emploi qui permet d’éviter la montée aux extrêmes, précisément par l’équilibre dissuasif de la terreur face au risque d’annihilation mutuelle que son acquisition instaure automatiquement. Le régime de Téhéran n’est pas plus irrationnel ou suicidaire que celui d’Israël. En conséquence, l’acquisition du statut de puissance nucléaire militaire aurait pour effet de sanctuariser ipso facto le territoire de la République islamique et d’empêcher Israël de pouvoir désormais surclasser l’Iran et se risquer de nouveau à toute offensive d’ampleur. C’est précisément cet équilibre que B Netanyahu veut empêcher. Car il faut bien reconnaitre que ce que l’on appelle depuis des décennies « l’équilibre stratégique au Moyen-Orient » est de fait un déséquilibre flagrant au profit exclusif d’Israël, puisque l’État hébreu est, dans la région, l’unique puissance nucléaire non avouée, non inspectée, non signataire – contrairement à l’Iran – du TNP donc non soumise aux inspections de l’AIEA. L’objectif israélien est donc d’empêcher ce rééquilibrage mais aussi tout accord sur le nucléaire civil, toute normalisation des relations économiques et politiques de l’Iran avec les États-Unis ou l’Europe et de forcer un changement de régime en Iran pendant qu’il le peut encore, pour y installer un pouvoir sous contrôle occidental permettant son accès au marché iranien et l’accaparement des richesses énergétiques, industrielles et technologiques de ce grand pays.

    Le gouvernement de B. Netanyahu depuis des décennies nourrit donc un lobbying intense en ce sens et la focalisation sur la menace militaire iranienne vis-à-vis de l’État hébreu vise à finir par légitimer officieusement des frappes présentées comme « vitales » pour la sécurité d’Israël, frappes devant être appuyées indirectement puis directement par Washington. Au risque d’entrainer le monde dans une escalade gravissime. Depuis la destruction en avril dernier du consulat iranien à Damas, cette campagne de provocations s’est très largement intensifiée et vient d’arriver à ses fins.

    D. Trump cautionne-t-il pleinement cette stratégie portée par le Deep State américain et les néo-conservateurs qui fourmillent toujours autour de lui et ne rêvent que d’une guerre perpétuelle pouvant permettre selon eux la survie de l’hégémonisme américain ?

    Si oui, les pourparlers en cours depuis deux mois n’auront été qu’une mascarade, et toutes les contorsions présidentielles actuelles (j’ai essayé de dissuader Bibi, j’ai été prévenu mais je n’ai rien fait, les Iraniens peuvent encore négocier et renoncer à tout programme nucléaire et puissance balistique ou mourir sous les bombes, etc..) visent à prétendre rechigner à une implication militaire directe pour rapidement se déclarer « obligé » de voler au secours d’Israël face aux représailles destructrices de Téhéran. En ce cas, Donald Trump aura peut-être sauvé ses élections de mi- mandat, mais aussi ruiné toute sa crédibilité extérieure pour la fin de son second mandat. Si non, il est très urgent pour lui de reprendre la main, d’exprimer son refus total et définitif d’obéir à Israël, ce qui calmera militairement la situation très rapidement et permettrait la reprise d’un dialogue tripartite avec Pékin et Moscou.

    Le premier cas de figure semble le plus probable malheureusement, tant on sait que l’attaque initiale et l’encaissement des représailles par Tel Aviv n’a pu être possible que grâce au soutien militaire et en renseignement de Washington, comme en témoigne notamment la livraison en amont de plusieurs centaines de missiles Hellfire à guidage laser livres le 10 juin à Israël mardi dernier, juste avant les premières frappes de la nuit de jeudi.

    Enfin, si l’on regarde de plus haut encore, l’attaque contre l’Iran est aussi une attaque contre le cœur énergétique et commercial des BRICS. Le Corridor international de transport nord-sud (INSTC) reliant l’Inde et la Russie via l’Iran doit, avec d’autres infrastructures, renforcer la connectivité eurasiatique des BRICS. L’effondrement de l’Iran et sa mise sous contrôle politique américain mettraient sérieusement en péril l’intégration eurasiatique, donc les intérêts de Pékin et Moscou, les trois pays étant liés par des accords très importants et multidimensionnels.

    A minima, ne soyons pas dupes des énormités servies par des « grands » médias qui ont clairement perdu toute boussole : pas plus qu’Israël ne « rend service », comme il le prétend, au monde entier en mettant à feu et à sang l’Iran, le sort des femmes ou du peuple iranien n’est une quelconque préoccupation, tandis que celui des civils israéliens qui paient aussi de leur vie cette attaque folle est manifestement aussi passé par « pertes et profits » dans ces calculs sinistres et dangereux.

    Caroline Galactéros (Geopragma, 16 juin 2025)

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  • Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Samuel Martin, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au Grand Remplacement qui est en train de se réaliser au Royaume-Uni.

     

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    Royaume-Uni : selon une étude, les Blancs britanniques seront minoritaires dans 40 ans

    Ce 10 juin, Sadiq Khan a été fait chevalier par Charles III. Maire de Londres depuis 2016, Khan a salué cet honneur en rappelant ses racines : « Évidemment, étant donné mon origine, étant fils d’immigrés, mes parents étant venus du Pakistan, c’est un événement important pour nous. » Une réussite familiale et individuelle qu’on ne peut s’empêcher de confronter aux chiffres et aux projections qui font le constat d’un bouleversement de la population du Royaume-Uni d’ici à une génération.

    72 écoles sans Blancs britanniques

    Concernant 21.500 écoles primaires et secondaires, les statistiques scolaires que vient de publier le ministère de l’Education nationale sont éloquentes. Pour en tirer l’essentiel :

    Les élèves britanniques blancs sont minoritaires dans une école sur quatre, où la majorité des élèves, soit est « Blancs non britanniques », soit appartient « à une minorité ethnique » (on mesure toute la limite d’un concept de minorité ethnique… majoritaire) : noire, indienne, pakistanaise, bangladaise, etc.

    Quand on parle d’élèves britanniques blancs minoritaires, ils le sont parfois dans une proportion écrasante : le Telegraph compte 454 écoles où ils représentent moins de 2 % des effectifs. Et même 72 écoles où il n’y a aucun Blanc inscrit. C’est le cas, par exemple, de la Rockwood Academy de Birmingham.

    Londres ne s’est pas défaite en un jour. Déjà, en 2012, des chiffres officiels montraient que « les enfants blancs nés en Grande-Bretagne sont désormais minoritaires dans de nombreuses écoles londoniennes ». Qu’ont fait les conservateurs, aux manettes de 2010 à 2022, pour enrayer la tendance ? Les Cameron, May, Johnson, Sunak ? Rien. La pression migratoire et nataliste n’a fait que s’accroître et se répandre au-delà de Londres : Birmingham, Manchester, Bradford, Leicester, sont des villes maintenant fortement concernées par cette disparition progressive des Blancs des photos de classe.

    La projection à long terme

    Fin mai, est parue une étude de Matthew Goodwin qui, par projections, donne une image du grand remplacement à moyen et long terme. « Les Britanniques blancs deviendront une minorité d’ici à 2063. Les personnes nées à l’étranger et leurs enfants seront majoritaires d’ici 2079. Et environ 1 personne sur 5 sera musulmane d’ici 2100 », a synthétisé sur X cet ancien professeur de l’université de Buckingham. Les Blancs britanniques ne se contenteront pas d’être minoritaires. Ils le seront de plus en plus. En 2100, ils ne représenteront plus que 33,7 % de la population. Ce que Matthew Goodwin appelle « des changements considérables et sans précédent dans la composition de sa population ».

    Sur les réseaux sociaux, le Pr Goodwin tient un discours politique : ni droite, ni gauche, trumpiste, anti-woke. Cela infirme-t-il son étude démographique ? Il ne semble pas. Elle a été publiée par le Centre for Heterodox Social Science, dont il est professeur invité et qui dépend de l’université de Buckingham : un gage de sérieux. De plus, ses projections sont « raccord » avec les chiffres publiés depuis par le ministère de l’Éducation : comment en irait-il autrement du Royaume-Uni dans une génération dès lors qu’il y a de moins en moins d’enfants blancs dans les écoles ? Car tout cela, c’est « d’ici à 2063 ». Cela paraît loin, mais c’est dans 38 ans. Autant dire très peu de temps avant que « ces îles n’aient une apparence et une perception profondément différentes », dit encore M. Goodwin.

    Starmer, Badenoch… ou Farage ?

    Les projections ne valent que si on laisse les choses courir en l’état, en accueillant toujours plus de population extra-européenne et sans relancer une politique nataliste. Un changement de cap les modifierait. Mais qui donnera ce coup de barre ? Les paroles martiales de Keir Starmer, pris il y a quelques semaines d’une frénésie de contrôle des frontières, se concrétiseront-elles ? Les bonnes intentions de Kemi Badenoch feront-elles oublier les années où les conservateurs n’ont rien fait ?

    Reste Nigel Farage, député depuis un an et dont le parti Reform UK est sorti renforcé des élections locales de début mai, avec 677 sièges gagnés, tandis que droite et gauche traditionnelles s’effondraient. Les Britanniques font confiance à 37 % à Reform UK, devant tous les autres partis, pour réformer. Ça tombe bien, c’est son nom. A condition de se dépêcher. A l’horloge du grand remplacement, il est minuit moins cinq.

    Samuel Martin (Boulevard Voltaire, 11 juin 2025)

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