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Décryptage - Page 113

  • Réalités identitaires contre leurres géo-économiques...

    Dans cette chronique, mise en ligne sur Realpolitik.tv,  Hervé Juvin procède à un brillant démontage des notions géo-économiques factices de "pays émergents" et de "BRICS" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) créées pour tenter d'effacer l'identité politico-historique de ces pays ...

     


    Considérations géo-économiques sur les concepts... par realpolitiktv

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  • Pathologie américaine ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent entretien avec Xavier Raufer, cueilli sur Causeur et consacré à la récente tuerie de Newtown et au rôle supposé joué par la vente libre des armes...

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    De la violence en Amérique

    Gil Mihaely : La récente tuerie dans l’école primaire de Newtown relance le débat sur le contrôle des armes à feu. La disponibilité de ces armes, notamment des armes de guerre, explique-t-elle ces épisodes meurtriers ?

    Xavier Raufer : La dernière tuerie en date n’a “relancé le débat sur le contrôle des armes à feu” que dans les médias et, de façon factice, chez des politiciens américains incapables de résoudre ce problème. À ce propos, il est inquiétant que sans exception, les grands médias d’”information”, quotidiens, radios, télés, énoncent ensemble, au même instant et sans nulle nuance, précisément la même idée, formant ainsi une vaste Pravda collective.

    GM : Même si certains médias le manipulent, le problème existe…  

    XR : Oui, et pas seulement aux Etats-Unis ! Mais pour les médias c’est toujours la même rengaine : les tueries entre gangsters à Marseille ? Les Kalachnikov ! On n’en sort pas. Les massacres de masse aux Etats-Unis : les armes ! Rien d’autre. Or les armes ne tuent jamais – une kalachnikov posée sur la table prend juste la poussière – ce sont ceux qui en usent : gangsters à Marseille, bombes humaines aux Etats-Unis, qui posent problème. Mais non : la fascination médiatique pour la quincaillerie est absolue.

     GM :  Des lois plus restrictives voire la « prohibition » des armes à feu ne feraient-elles pas baisser le nombre de tueries aux Etats-Unis ?

    XR : Dans l’affaire des massacres de masse aux Etats-Unis, le paramètre des armes n’est ni l’explication, ni la solution. Que les médias d’information s’interrogent : pourquoi n’y a-t-il absolument aucun massacre de masse au Brésil et au Mexique, qui comptent vingt fois plus d’armes incontrôlées que les Etats-Unis ? Un autre phénomène devrait nous interroger : des massacres dans des écoles surviennent parfois en Chine – mais sans armes à feu, plutôt avec des explosifs ou des armes blanches.

    GM :  Certes, mais la disponibilité des armes à feu n’augmente-t-elle pas la gravité des autres crimes ?

    XR : Bien sûr. Dans West Side Story, les bandes s’expliquent à coups de couteaux. Que ce soit désormais à l’arme de guerre ne fait aucun bien aux statistiques criminelles.

    GM : Si ce n’est pas la disponibilité des armes, quel est donc le facteur déterminant dans les tueries de masse aux Etats-Unis ?

    XR : Ce qui provoque ces massacres aux Etats-Unis ne tient pas à l’accessibilité des armes – qui est à l’évidence, un facteur aggravant – mais à l’essence de la société américaine en général, au psychisme de quelques individus en particulier. Esquissons une comparaison avec un drame psycho-social français : l’alcoolisme. Ce phénomène est très profondément enraciné, terriblement long et difficile à réduire. Pour autant, l’alcoolisme est-il réductible à la seule accessibilité de l’alcool ? Vous avez vu, les Etats-Unis et la prohibition ? Voilà ce qu’il faut méditer, au lieu de s’hypnotiser sur des outils homicides.

    GM : L’existence de bombes humaines désocialisées comme Adam Lanza, le tueur de Newtown, est-elle un phénomène spécifiquement américain ?

    XR : Là est le sujet. Pratiqué par des solitaires frustrés ou enragés, éduqués mais coupés de la société, le massacre de masse peut s’appuyer sur un prétexte idéologique ou millénariste. Certains vont aussi prendre pour objet phobique une école, des minorités, etc.

    Mais l’origine psychologique n’est pas garantie : parfois, la biologie s’en mêle. Le premier massacre de masse moderne – 15 morts, 32 blessés – est perpétré en août 1966 à l’Université d’Austin (Texas) par Charles Whitman, 25 ans. Abattu par la police, Whitman évoque dans son testament d’étranges élans homicides. Son autopsie révèle une grosse tumeur dans un secteur cérébral régulant l’agressivité.

    À ce jour, ces massacres de masse prennent l’ampleur d’un phénomène de société dans des pays riches marqués par un « protestantisme sociologique » provoquant un conformisme et une bienséance insupportables. Toute expression forte ou dissidente y fait horreur. Toute négativité en est bannie : les églises n’y montrent plus le Christ crucifié – odieuse vision d’une incorrecte torture. Exemple : l’Amérique blanche suburbaine du Colorado où, en 1999, deux élèves du lycée Columbine abattent 13 de leurs condisciples et en blessent 32, avant de se suicider. Désormais, Newtown.

    GM : Une société trop policée est donc criminogène ?

    XR : Evidemment ! L’être humain n’est pas un robot. L’homme jeune est aventureux, souvent outrancier de propos ou d’actes (“il faut bien que jeunesse se passe”…). Etouffez-le dans le politically correct et la bienséance gnan-gnan – vous aurez inévitablement 999 moutons bêlants – et une bombe humaine. Tout ca est su depuis des siècles – Pascal : “Qui veut faire l’ange, fait la bête” – mais plus présent dans la culture catholique que protestante – sans doute l’une des origines profondes de toute l’affaire.

    GM : Dans les exemples que vous avez cités plus haut, les tueurs sont de jeunes hommes blancs. Peut-on établir le un profil de ces « loups solitaires » et des communautés ou des lieux qu’ils risquent de prendre pour cibles ?

    XR : Impossible. Le FBI  essaie depuis vingt ans d’établir un profil dans l’”active Shooter phenomenon” sans que cela ne donne rien. Des individus solitaires, d’apparence sombre et mutique, blancs, mâles et jeunes – il y en a  vingt millions aux Etats-Unis, pouvant aussi bien être sujets à une sévère rage de dents, à une psychose homicide ou à un chagrin d’amour…

    GM : Outre Atlantique, les faits divers, la télévision et le cinéma semblent illustrer une certaine obsession américaine pour le meurtre. Comme l’expliquez-vous ?

    XR : L’acte fondateur des Etats-Unis, c’est la Guerre de sécession. Or, loin des superbes batailles bien rangées, des charges de cavalerie du général Lee, ce fut à 90% une atroce guerre de voisinage, terriblement sanglante et durable. Songez qu’elle s’achève en 1865 et qu’en 1882 encore, le soldat sudiste Jesse James braque toujours des banques, explicitement au nom de la “Lost Cause1 (sudiste) !

    Avant cette guerre, il n’y avait que peu d’armes aux Etats-Unis. Le nécessaire pour les ours, les pumas – ou les Indiens. Que vos lecteurs anglophones lisent les deux fascinants livres mentionnés ci-après, ils seront édifiés2. Ces massacres ont donc pour origine un séculaire traumatisme originel. L’arme à feu, la mort, sont enfouis au plus profond de la psyché américaine. Réduire ce drame à une simple affaire de quincaillerie est quand même désolant.

    Xavier Raufer, propos recueillis par Gil Mihaely (Causeur, 20 décembre 2012)

     

    Notes :

    1. La cause perdue
    2. Daniel E. Sutherland, « A savage conflict », UNC Press NC, USA 2009 et T.J. Stiles, « Jesse James, last rebel of the Civil War », Vintage, NY, USA, 2007

     

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  • Main basse sur la mémoire...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un documentaire de Béatrice Pignède, diffusé par Clap 36 et intitulé Main basse sur la mémoire - Les pièges de la loi Gayssot :

    "Vingt ans après l'adoption de la loi Gayssot, de nombreux historiens, philosophes, hommes politiques de tous bords, dénoncent les dérives qu'elle a engendrées. La « mère de toutes les lois mémorielles », votée en 1990, pénalise la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, tels que définis par le Tribunal de Nuremberg.
    Présentée à l'époque comme un rempart contre l'antisémitisme, son bilan est pourtant aujourd'hui désastreux : atteintes aux libertés, concurrence génocidaire, surenchère victimaire, renouveaux identitaires et racistes, gigantesques détournements financiers.
    Au plan international, le verrou idéologique institutionnalisé par la loi Gayssot participe également à justifier les guerres coloniales de ces dernières années et à couvrir la politique d'Israël d'une caution inoxydable."

    Intervenants :
    Pierre Nora, Annie Lacroix-Riz, Paul Ricoeur, Anne-Marie le Pourhiet, Jacob Cohen,Alain Benajam, Norman Finkelstein, Jean Bricmont, Robert Faurisson.

     


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  • De la gauche caviar à la gauche Judas...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'affaire de Florange, qui a vu, une nouvelle fois, le gouvernement de gauche renier ses engagements...

     

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    Florange : de la gauche caviar à la gauche Judas

    La « nationalisation » d’ArcelorMittal a fait long feu. Les hauts fourneaux ne redémarreront pas. Un goût très amer est l’unique résultat d’une comédie dont les prétentions affichées se sont dégonflées comme un ballon de fête électorale. On en a « gros sur le cœur ». Ce n’était donc que cela... La nationalisation, même « temporaire », du site sidérurgique de Florange, n’était, au mieux, qu’un moyen naïf de faire chanter Lakshmi Mittal, qui en a vu d’autres, au pire une tromperie aussi niaise. Les imbroglios insensés qui ont accompagné ce qui est présenté comme un compromis, mais qui n’est en fait qu’un pari, bien fragile au demeurant, porteraient à sourire, tellement le personnage haut en couleur qu’est Montebourg, affublé du titre grotesque de « ministre du redressement productif », s’est époumoné en promesses réduites impitoyablement en poussière par Ayrault. Mais où sont passés les « repreneurs fiables » ? Et que valent ses rodomontades pseudo-révolutionnaires, qui s’en prenaient aux méthodes du patron indien, lesquelles ne devaient pas trouver leur place en France ? Même pas peur ! Du reste, le pauvre Montebourg ne sait plus à quel saint se vouer : la raffinerie Petroplus, par exemple, n’a pas plus de repreneur libyen que de repreneur russe ou chinois pour Florange. Peut-être au fond sa tâche est-elle d’occuper la galerie, pendant que le sale boulot s’effectue hors du théâtre des opérations médiatiques. Par exemple quelque chose qui ressemblerait à la fermeture, malgré son activisme presque sarkozyen, du site d'Aulnay PSA.

    Remarquons au passage que la nationalisation, qui est, littéralement, la reprise en main d’une entreprise par la Nation, est une action tout à fait légale, et envisagée par le préambule de la Constitution de 1946. Gageons que ce qui a pu choquer une ultralibérale comme Parisot a été justement cette évocation d’un geste qui heurte les libre-échangistes fanatiques qui nous dominent, plutôt que le poncif du manque de savoir-faire économique de l’Etat. Il aurait fallu plutôt se demander pourquoi un secteur qui concerne, en France, 40 000 personnes, qui produit un acier de très haute qualité, n’a pas été sauvegardé, protégé du dumping de prédateurs comme Lakshmi Mittal, qui a constitué son empire à coups de rachats d'entreprises défaillantes dans les pays émergents et pourquoi, au nom du dogme de la « main invisible », on réserve à l’industrie nationale et européenne les grands coups de poings qui la mettent à terre. Question oratoire, bien sûr... On préfère, dans un cadre mondial, sacrifier notre économie, notre pays, notre terre, au nom des principes. Et quels principes ? Tout le monde sait que Mittal contracte la production d’acier, dans un contexte de crise, pour sauvegarder des prix élevés. Sa démarche est entièrement financière. Une logique préoccupée de garantir des conditions de vie décentes à notre peuple aurait dû se fonder sur un volontarisme industriel, qui n’existe plus en France et en Europe, nonobstant notre ministre du Redressement productif. Que valent les leçons de « réalisme » lorsqu’on verse des milliards d’euros aux banques pour les sauver, et qu’on est soumis aux intérêts financiers transnationaux, voraces et cyniques ? Les dépenses occasionnées par des mesures d’ampleur, ambitieuses et véritablement soucieuses de notre intérêt, coûteraient bien moins cher que cette lente agonie qui nous ravale irrésistiblement au niveau de pays pauvre, désindustrialisé et dépouillé par les marchands apatrides. Nationaliser Florange, par exemple, exigeait 450 millions d'euros, mais n’oublions pas qu’après avoir été nationalisée, puis revendue, Alstom, qu’on donnait pour obsolète, lui a permis d'encaisser 1,6 milliard d'euros.

    Autre source d’embrouille et d’enfumage : la solution alternative est loin de rassurer. Le projet européen «Ulcos» n’a d’ailleurs pas été mentionné dans le communiqué final. Du reste, il a la réputation d’être peu rentable et grevé d’incertitudes techniques et financière. Un avenir fondé sur du sable, en quelque sorte... «Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années» affirme Ayrault. Cinq ans, c’est long... Quant au « plan social », qui peut garantir que ce n’est pas partie remise ?

    Toutefois, la seule question qui vaille la peine d’être posée est de savoir si la décision du gouvernement Ayrault sera aussi dévastatrice politiquement que celle de Jospin, en 1999, qui avouait, du ton technocratique qu’on lui connaît, qu’il ne pouvait rien faire, après des licenciements boursiers provoqués par Michelin. Décidément, la gauche s’est pliée à la logique libérale mondialiste, et ce ne sont pas les couinements de la patronne Parisot qui nous feront croire le contraire. En vérité, l’hypothèse de la nationalisation, outre qu’elle avait été envisagée par Sarkozy, qui s’y connaît pourtant lui aussi en matière d’enfumage, pour ce même ArcélorMittal, a été appuyée par une grande partie des responsables politiques, nationaux et locaux, de droite comme de gauche, adhésion qui ne plaide pas pour le caractère révolutionnaire d’une telle mesure. Il faut croire que, dans le jeu de dupe qu’est devenue la pratique politicienne contemporaine, on s’évertue à parodier les signes du combat ancien, où les affrontements idéologiques pesaient encore, et que cette agitation de pantins télévisuels, qui remuent leur verbe avec les accents faux d’une rhétorique surannée, ne vise qu’à préparer les trahisons futures, qui nous présenteront le dilemme entre un libéralisme mondialiste soft, contre un libéralisme mondialiste hard. Tant les mots sont plus importants que l’on ne croie pour faire avaler les choses.

    Il est en tout cas certain que les 2 700 employés de Florange sont insignifiants par rapport aux 260 000 salariés du groupe, et surtout par rapport aux quelque 50 000 chômeurs qui, en ces temps de crise, restent, en France, chaque mois sur le carreau. Leur poids est symbolique, comme l’est le mot « nationalisation », qui renvoie à une France jadis industrialisée, dont le secteur sidérurgique, sans parler des autres, était florissant, où la classe ouvrière était fière, digne, orgueilleuse et combative, et, pour tout dire, quand la France était encore la France.

    Le temps est donc au « réalisme », vertu que l’on brandit volontiers pour se donner un air d’honnête gestionnaire, et l’on ne prend même plus la peine d’user de ces feux d’artifices lyriques, qui faisaient frissonner la Mutualité. La chair est triste, hélas !, et je ne prends même plus la peine de lire tous les programmes, tellement ils se ressemblent et s’alignent platement sur les prétendues nécessités de l’économie mondiale.

    Il est clair que Hollande a « écouté », dans l’affaire, Michel Sapin et Pierre Moscovici, plus sensibles à « l'image de la France » auprès des investisseurs étrangers qu’à la détresse des ouvriers français. La bourse vaut bien une fermeture. Le capitalisme prospère sur les cadavres économiques. Il n’est qu’à mesurer la hausse des cours boursiers quand des licenciements sont annoncés dans un secteur. « Say Oui to France » - certainement pas à la France des travailleurs !

    Les économistes ont toujours d’excellentes raisons pour justifier les capitulations. On peut même dire que les brigades de « spécialistes », dont le nombre ne semble pas très rentable en matière de prévisions, si l’on prend la peine de rassembler toutes les erreurs d’analyse et de prédiction qui ont ridiculisé la profession depuis des lustres, occupent et saturent petit écran, grandes ondes et torchons baveux, et qu’ils n’ont jamais assez de mots pour assurer qu’en matière de rêve, c’est assez. Un jour, il faudra se pencher sur la condition de ces plumitifs qui prospèrent à Science Po, dans des fondations grassement subventionnées par des multinationales, et sur les petites chaises qui serrent de près les arrière trains de ces princes qui nous gouvernent. Ces tristes sires ont pour sale besogne de faire accepter l’inévitable, ou considéré comme tel, et de prôner la résignation.

    La réalité économique que ces messieurs de la moulinette à Phynance est pour le coup assez peu ragoûtante, car on a eu souvent affaire, ces dix dernières années, à des licenciements boursiers, qui visaient à accroître les dividendes des actionnaires, en contractant la masse salariale. Danone, Lu, Michelin, Mark&Spencer, Hewlett-Packard, Moulinex, Aventis, Valeo et d’autres sont restées dans les mémoires.

    La gauche n’a jamais essayé d’empêcher ces dérives. Du moins, comme pour le cas Danone, a-t-elle fait mine de prendre des mesures qui se sont révélées impuissantes. Car depuis le tournant de la « rigueur », que l’inénarrable et ex-stalinien Yves Montand avait bénie de sa gouaille d’histrion, en 1983, elle n’a de cesse que de prouver son « sérieux », c’est-à-dire, in fine, sa collusion avec la finance internationale, que Hollande, quand il était candidat, a rassuré, dans la patrie de la banque, en Grande Bretagne, en avouant que ses quelques piques contre elle était de la rigolade électoraliste. Avec Fabius et Bérégovoy, le mot d’ordre avait été la « réconciliation avec le monde de l’entreprise », en clair avec le fric, ce que les champions de la gauche caviar ont bien compris. On ne jura alors que par la concurrence, les privatisations, les baisses d’impôts, les déréglementations.

    Rappelons les exploits d’une gauche qui a le culot de s’appeler encore « socialiste » (« Je n’aime pas les socialistes, parce qu’ils ne sont pas socialistes », disait déjà De Gaulle) : gouvernement Rocard : Crédit local de France, 5 avril 1991, privatisation partielle ; Renault, 1990, ouverture du capital ; gouvernement Jospin : Air France, 1999, ouverture du capital ; Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle), mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d'euros ; Crédit lyonnais , 12 mars 1999 (décret) ; France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de FF ; Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital ; Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital ; Framet, 1999; GAN, 1998; Thomson Multimedia ; 1998, ouverture du capital ; 2000, suite ; CIC, 1998; CNP, 1998; Aérospatioale (EADS), 2000, ouverture du capital.

    Si Jean-Marie Le Pen n’avait pas été là en 2002, rien ne les empêchait de continuer sur cette lancée. La droite l'a fait pour eux.

    Comment maintenant le gourvernement actuel va-t-il réagir quand des « plans sociaux » seront annoncés à Renault, SFR, Aetos ; aux Charcuteries Alsaciennes Iller , aux Rillettes Sarthoise Boussard, à la Société Générale, à Coca Cola, à l'AFPA (association nationale pour la formation professionnelle des adultes), à GOL, aux quotidiens régionaux La Provence, Nice Matin, Var matin et Corse Matin sont en vente, à la chaîne télé régionale TLM (Lyon), etc. ?

    Les cadavres risquent de ne pas loger dans le placard !

    Claude Bourrinet (Voxnr, 2 décembre 2012)

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  • La face cachée des libérateurs...

     Vous pouvez découvrir ci-dessous un excellent documentaire historique intitulé La face cachée des libérateurs, signalé par Theatrum Belli et consacré aux comportement des troupes américaines en Europe pendant la deuxième guerre mondiale.

     

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  • De l'hypnose politique avant abattage rituel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré aux manoeuvres du système politico -médiatiques...

     

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    De l'hypnose politique avant abattage rituel

    Sarkozy peut être condamné (ce qui serait étonnant : ils passent tous à travers les gouttes), cela n'a guère d'importance, la jurisprudence politique montre que des responsables ayant eu des démêlés avec la justice, comme Jean-Marce Ayrault, le premier ministre, ou Harlem Désir, pour le parti socialiste, peuvent conduire sans problème un gouvernement ou un parti du système. Il n'est donc pas exclu que l'agité du bocal politicien ne revienne hanter le petit écran pour déloger le flamby qui s'y colle. Les pitreries grotesques des bouffons de l'UMP ne laissent guère de doute sur le triomphe probable de l'américanoïde président, qui s'affichera comme un zorro hollywwodien.

    Ce qui importe, c'est de voir comment tous les régimes de gauche, en Grèce, en Italie notamment, et en France maintenant, justifient le régime libéral tout en préparant (ou en ayant préparé, pour les deux premiers pays) le retour de la droite "décomplexée. Papandréou, et Zapaterro ont imposé à leurs pays, comme cela commençait à être le cas en Italie avant le prise de pouvoir du technocrate de Goldman Sachs Monti, soutenu par 556 voix (droite et gauche confondues) contre 61, des mesures qui ne ressemblaient en rien à une politique de gauche, au contraire. Convaincus du bien-fondé du Nouvel Ordre mondial, ou emportés par le maelström d'une crise qui bouscule en détruisant, qui incite en désespérant, qui impose ses solutions en ayant assujetti les peuples à sa logique délétère, ils ont commencé à rogner, à démanteler l'édifice social qu'une Europe, probablement naïve, croyait avoir érigé pour toujours, confiante qu'elle était dans la pérennité d'une civilisation de progrès.


    En quoi elle se trompait : la dure réalité de la puissance, de la domination sans fard revient, sans trop prendre la peine d'ajuster un masque qui ne sert plus à grand chose. Les conditions sont mûres pour qu'une oligarchie cynique et avide prenne le pouvoir dans l'aire de domination des Etats-Unis. En attendant pire...

    Avec la complicité des médias, les mesures libérales les plus radicales semblent désormais "souhaitables" pour sortir d'une crise déclenchée sciemment, une révolution ultra-capitaliste, où tous les acquis sociaux et républicains vont voler en éclat. En quelques années, la France va chuter au niveau des pays du Maghreb. Des voix se font entendre pour demander un ajustement sur les salaires espagnols, que le gouvernement Rajoy écrase, et qui sont ravalés eux-mêmes au niveau de ceux du Maroc, qui, eux-mêmes... L'arrivée de Sarkozy dans un ou deux ans est programmée (Copé a été trop mal « élu », et Fillion est discrédité). Attendons-nous à un gros coup de matraque sur la nuque. 

    Le pire, c'est que, comme d'habitude, le peuple, croyant bien faire, risque en masse de voter, comme en Espagne, ou, dans une moindre mesure en Grèce, pour ses bourreaux de droite, par dégoût de la gauche. La presse meanstream, les « spécialistes », l'enfumage propagandiste préparent les cœurs et les esprits.

    Quitte à manifester, un peu plus tard, avec la gueule de bois, par millions, pour se recevoir des coups.

    Mais ce sera trop tard.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 19 novembre 2012)

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