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  • Quand l'économie devient religion...

    Les éditions Grasset viennent de publier un essai de Stéphane Foucart intitulé Des Marchés et des Dieux - Comment l'économie devint religion. Journaliste, spécialiste des questions de sciences et d’environnement, Stéphane Foucart est l'auteur de La Fabrique du mensonge. Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger (Denoël, 2013).

     

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    " 2007-2008  : la crise des subprimes plonge le monde dans la stupeur. Personne, ou presque, ne l’a vue venir, et surtout pas les économistes mainstream. L’économie n'était-elle pas censée être une science infaillible ?
    Peut-être est-ce tout le contraire. Dans l’Occident post-religieux, le discours économique semble avoir pris la place du sacré. Ce culte a pour principe divin le Marché, incarné par une multitude de Marchés dont l’appétit n’est apaisé que par la croissance. Il a pour valeur cardinale la liberté d’entreprendre, pour idéal l’équilibre et pour credo l’infinitude du monde, condition à la satisfaction des dieux. Il a ses temples, ces grandes bâtisses d’allure gréco-romaine où valsent les indices, reflets des humeurs divines changeantes  . Il a ses rites de consommation ; il a son clergé, la finance, et ses archiprêtres, les grands banquiers centraux, seuls capables d’apaiser la colère des dieux.
    Progressivement, depuis le XVIIIe siècle, l’économie a acquis l’autorité dont était investie la religion. Elle ne s’attaque plus à l’astronomie et à la biologie, comme le christianisme avant elle, mais s’en prend à l’écologie et à toutes les sciences qui fixent des limites au Marché. Le nouveau Jupiter, c’est lui.
    Une fascinante enquête historico-économique à la recherche des ressorts profonds du système économique qui nous régit. "

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  • Mai 68, la grande désintégration...

    Nous  reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Zemmour cueilli dans le Figaro Vox et consacré à Mai 68 et à ses conséquences politico-sociétales...

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    Mai 68, la grande désintégration

    Maintenant on sait. On sait que Mai 68 n'était qu'une ruse de l'histoire. On sait que le marxisme emphatique des jeunes révolutionnaires n'était qu'une manière détournée de faire le jeu du marché. On a lu Régis Debray, dès 1978, et Luc Ferry, au milieu des années 1980. Avant eux, l'Américain Christopher Lasch, et tous les autres depuis. On sait que la «crise de civilisation» diagnostiquée alors par Georges Pompidou était surtout une mutation du capitalisme, qui passait d'un système fondé sur la production, l'industrie et l'épargne, à une économie basée sur la consommation, les services et la dette.

    On sait que même la «grève générale», rêve séculaire de tous les syndicalistes, a été noyée sous les augmentations de salaires - bientôt dévorées par la dévaluation du franc et l'inflation - et le retour de l'essence dans les stations-service pour les départs du week-end de la Pentecôte.

    On sait que le talent du slogan travaillé dans les ateliers de la Sorbonne s'est reconverti dans les agences de publicité. On sait que la libido des étudiants de Nanterre qui voulaient aller dans le dortoir des filles s'est transmuée en pulsion de consommation. On sait que leur universalisme utopique a fait le lit du marché mondial des capitaux et des marchandises.

    On sait que leur antiracisme généreux a forgé dans l'ouest de l'Europe des sociétés multiculturelles où chacun suit sa coutume, ses racines, sa loi religieuse. On sait que l'austérité virile des militants maoïstes a été subvertie et vaincue par le féminisme hédoniste du MLF et des mouvements «gays».

    On sait que Mai 68 a commencé avant mai 1968. A Vatican II, avec la chute de la pratique du catholicisme. Ou en cette même année 1965, avec la fin du baby-boom démographique. Ou en 1967, avec la légalisation de la pilule. Ou avec les émeutes raciales de Los Angeles ou les manifestations contre la guerre du Vietnam, ou l'émergence du «politically correct», la défense véhémente des minorités.

    On sait que Mai 68 n'a pas été seulement français, mais occidental (Italie, Allemagne, Etats-Unis), et même européen (Prague) et même mondial (Mexique). On sait que Mai 68 a été cependant la voie française pour fermer le ban de l'histoire révolutionnaire du pays en faisant une ultime révolution pour rire. Une dernière révolution mais sans mort ou presque. Une révolution faite au nom du peuple par les fils de la bourgeoisie. Comme 1789 et 1848. Et, comme d'habitude, disait déjà Marx à propos de 1848, l'histoire se répète, la première fois en tragédie, et la seconde en farce.

    Mai 68, ce fut farces et attrapes.

    Le général de Gaulle avait joué le rôle de Richelieu et celui de Louis XIV ; les rebelles de la Sorbonne jouèrent donc aux enragés de 1793. La cible était idéale. De Gaulle, c'était tout à la fois le dernier père avant les papas poussettes, le dernier chef avant les managers, la dernière incarnation de la nation avant la dissolution de la nation, le dernier homme avant les adolescents féminisés.

    La cible était parfaite et peu importe qu'elle ait elle-même préparé le terrain, par de nombreuses mesures «émancipatrices», à ceux qui allaient le renverser. Sa mort, en 1970, était concomitante de la loi qui mettait un terme à la puissance paternelle dans la famille.

    Balzac avait dit que la mort du roi sur la guillotine avait été la mort de tous les pères. L'histoire repassait les plats avec la mort de De Gaulle. Les pères n'étaient plus que des papas, et les papas, que des secondes mères. La famille patriarcale passait sous le règne du matriarcat, dont les hommes s'échappaient, par le corps (explosion du nombre des divorces ou des familles monoparentales) ou par l'esprit. L'égalitarisme révolutionnaire passait partout, entre les hommes et les femmes, mais aussi entre les parents et les enfants, même entre les différentes sexualités. Il était interdit d'interdire. Tous égaux, tous sujets, tous dotés de droits.

    On n'était plus une famille, avec un père, une mère et des enfants, mais «on faisait famille» avec des individus égaux en droits, aux sexualités diverses. La famille n'est plus le lieu de la transmission, d'un héritage culturel et matériel, mais le lieu de l'épanouissement des individus. C'est là où les nécessités du marché (devenir un consommateur) rejoignent les anciens fantasmes révolutionnaires (détruire la famille bourgeoise). Là où les libéraux s'allient aux libertaires. Là où les mouvements féministes s'allient aux mouvements homosexuels, devenus «gays». Là où les minorités sexuelles s'allient aux minorités ethniques. Avec un ennemi commun: le mâle blanc hétérosexuel occidental.

    Un des slogans de Mai 68 était: tout est politique. Ils ne parlaient pas en l'air. Tout: famille, école, Eglise, parti, syndicat, sexe, nation, toutes les structures hiérarchiques et verticales seraient subverties et renversées. Mises à bas. Toutes les identités seraient remises en cause. Au nom de la liberté, on n'avait que des droits. Au nom de l'égalité, la société n'avait que des devoirs. Au nom du marché, on était un individu roi à qui il était interdit d'interdire. Mais, au nom de l'ancienne vulgate marxiste, nous sommes tous des «damnés de la terre» qui devront faire rendre gorge à notre ancien maître: le père, le prof, le patron, le prêtre, le ministre et, plus largement, l'homme, le blanc, le Français. La majorité est sommée de s'incliner et de se soumettre aux minorités.

    La redécouverte dans les années 1980 de Tocqueville, considéré comme un horrible aristocrate libéral par les révolutionnaires marxistes des années 1960, permettait de retourner l'antique malédiction des démocraties: puisque Tocqueville avait bien vu que le danger était la dictature des majorités sur les minorités, il fallait empêcher par tous les moyens cette tyrannie majoritaire. Au nom des droits de l'homme, on donna donc aux juges le moyen de contenir la moindre contrainte, la moindre «discrimination» de la moindre minorité. La démocratie n'était plus le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple, mais le pouvoir du juge, au nom du droit, pour les minorités. Le résultat ne se fit pas attendre: au nom de la nouvelle religion des droits de l'homme, le principe sacré de «non-discrimination» affirmait la tyrannie du juge et des minorités. On appelait cela avec emphase «l'Etat de droit».

    Les anciens révolutionnaires qui avaient retenu de Marx que le droit en général, et les droits de l'homme en particulier, n'était que l'arme de la bourgeoisie pour affermir son pouvoir et contenir les assauts du prolétariat, retournèrent leur veste avec maestria et devinrent les défenseurs les plus forcenés des droits de l'homme. C'était leur nouvelle religion séculière après le communisme. Après la défense du prolétariat, la défense des minorités. Après la lutte contre le capitalisme, la lutte conte le néocolonialisme. Après le communisme, l'antiracisme. Religion dont ils devinrent les nouveaux prêtres. La religion avait changé, mais les bûchers de l'Inquisition étaient allumés par les mêmes. Les fascistes d'avant étaient seulement devenus les racistes d'aujourd'hui.

    La pensée conservatrice affirme depuis longtemps qu'une nation n'est qu'une famille de familles. Il était inéluctable que la désagrégation de l'une entraînât celle de l'autre. Le constructivisme né dans les cerveaux des théoriciens français - Deleuze, Guattari, Foucault - nous revenait auréolé de son passage dans les campus américains des années 1960. Rien n'était naturel, tout était social. Rien n'était biologique, tout était culturel. C'était la victoire absolue de l'existentialisme de Sartre. On ne naît pas femme, on le devient. Ou pas. On ne naît pas homme, on le devient. Ou pas. On ne naît pas français, on le devient. Ou plus.

    Tous les instruments de l'assimilation - prénoms, vêtements, langue, école, histoire, culture, cuisine -, qui avaient permis l'intégration de générations d'immigrés venus de toute l'Europe, étaient rejetés au nom du respect des cultures et du prestige de la «diversité». Là encore, la conjonction très française de la liberté et de l'égalité, du libéralisme mais aussi de l'ancienne vulgate marxiste, faisait des ravages. Libres de suivre et d'imposer sa culture d'origine, sa tradition, sa religion, même si elle vient en contradiction avec la culture dominante de la France ; mais égaux, au nom du scrupuleux respect du principe de «non-discrimination».

    Cette double injonction est destructrice de la nation, qui n'est plus qu'un territoire sans passé où cohabitent des communautés diverses, au nom d'un «vivre-ensemble» oxymorique. Mais c'est bien l'objectif. Daniel Cohn-Bendit disait, bien des années après ses «exploits» de Mai 68: «Le peuple français n'existe pas ; et la notion même de peuple n'existe pas.» Le véritable héritage de Mai 68 est sans doute là, dans cette destruction voulue, pensée, imposée, des individus, des familles, des peuples, des nations. Ce nihilisme anarchisant s'épanouit au nom d'un universalisme totalitaire hérité du marxisme, marié avec le libéralisme de marché et qui n'a plus comme objectif de sacrifier la bourgeoisie sur l'autel du prolétariat, mais les peuples européens sur l'autel du métissage généralisé.

    Mai 68 a gagné depuis longtemps. Les rebelles sont devenus le pouvoir. Un pouvoir qui se prétend toujours rebelle. Et qui traite toujours ses opposants de conservateurs. Alors que les conservateurs, ce sont eux. Mais la révolte gronde. Elle est disparate, éclatée, divisée. C'est le succès de la Manif pour tous, en 2013, contre le mariage homosexuel. C'est le réveil d'un catholicisme identitaire qui a compris le danger de l'islam. Mais c'est aussi, dans les banlieues, un patriarcat islamique souvent virulent, et parfois violent, porté par les «grands frères», qui se vit en opposition avec le féminisme de leur société d'accueil.

    C'est même, sans qu'elles le comprennent elles-mêmes, la montée en puissance d'un néopuritanisme féministe qui, au nom des droits des femmes, remet en cause l'hédonisme libertin des anciens soixante-huitards, qu'ils soient producteurs de cinéma, photographes ou politiques. C'est enfin, à l'est de l'Europe, la coalition de peuples qui entendent bien sauvegarder tout à la fois leur cohérence nationale et leurs racines chrétiennes.

    Toutes ces révoltes ne se valent pas. Elles sont même souvent antinomiques, et même adversaires. Elles sont toutes le produit de la désagrégation des sociétés occidentales depuis Mai 68, de toutes les identités, individuelles, familiales, religieuses, et nationales.

    Sur les ruines de Mai 68, il faudra un jour reconstruire.

    Eric Zemmour (Figaro Vox, 2 mars 2018)

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  • Peut-on encore aimer le football ?...

    Les éditions du Rocher viennent de publier un essai de Robert Redeker intitulé Peut-on encore aimer le football ?. Philosophe, Robert Redeker est notamment l'auteur de Egobody (Fayard, 2010), Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Le progrès ? Point final. (Ovadia, 2015), L'école fantôme (Desclée de Brouwer, 2016) ou dernièrement L'éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, 2017).

     

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    " De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ? Souvenons-nous d'un propos de Paul Valéry : « la vie moderne (…) remplace l'imagination par les images ». Aujourd'hui, le meurtre est accompli. Le monde est rempli d'images de football. Les cœurs et les cerveaux, les espoirs et les passions, les esprits et les âmes, le sont également. Le football a installé sa demeure au centre de la vie moderne. Faites-nous rêver, demande-t-on souvent à une équipe de football ! Dès que nous posons la question du contenu de ce rêve, la consternation nous saisit. À quoi pourriez-vous nous faire rêver, vous les joueurs ? Vous les équipes ? Tenter de répondre à cette question provoque un malaise : le rêve que le football serait censé offrir est sans contenu. Vide. À quoi servent-elles, ces images ? Où conduisent-elles ? "

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  • Portrait d'un censeur ordinaire...

    TV Libertés a réalisé un court portrait de Laurent Solly, patron français de Facebook, responsable de la censure des pages identitaires sur ce réseau social... On retrouve ainsi, sans trop s'étonner, un ancien séide de Sarkozy comme serviteur zélé du politiquement correct...

     

                               

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  • Cahier de Damas...

    Les éditions Léo Scheer viennent de publier les Cahiers de Damas de Richard Millet. Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié à l'automne dernier, aux éditions Léo Scheer, un roman intitulé La nouvelle Dolorès et, tout dernièrement, son Journal tenu entre l'année 1971 et l'année 1994.

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    « Nous avons lu De la démocratie en Amérique et Masse et Puissance, Les Grands Cimetières sous la lune, Si c’est un homme, L’Archipel du goulag : nous ne saurions nous en laisser conter... Sur la guerre de Syrie, la presse occidentale, dans son ensemble, donne un point de vue unique, soumis à la vision politique des États-Unis et de leurs alliés. Je suis de ceux qui refusent ce conte... Rares sont ceux qui se sont rendus en Syrie, depuis 2011 ; rares, aussi, ceux qui connaissent vraiment le Proche-Orient. Quant aux écrivains, ils ne s’y intéressent pas... J’ai passé mon enfance dans cette région ; je suis retourné à Damas, à deux reprises, en 2015 et en 2017. Dans ces notes reprises sous forme de récit et de digressions, je dis ce que j’ai vu et entendu, et je le fais en écrivain, c’est-à-dire en homme libre. »

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  • Un seul problème : celui des quartiers hors contrôle....

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à Boulevard Voltaire à la suite de l'attaque menée par un terroriste islamiste à Paris, le 12 mai dernier. Criminologue et spécialiste des questions de sécurité, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et a également coordonné l'ouvrage collectif intitulé La première cyber-guerre mondiale ? (Eska, 2015).

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    Xavier Raufer : « La France a un seul problème, criminel et terroriste en même temps, celui de ces quartiers hors contrôle »

    Samedi soir, à Paris, un jeune de 20 ans d’origine tchétchène a poignardé au hasard 5 personnes dans la rue. Cet attentat n’a rien de nouveau si on le compare au précédent.

    Nous sommes en effet toujours dans le même schéma. Nous sommes surtout frappés de constater sempiternellement et comme toujours que ce jeune homme est issu des quartiers que la bureaucratie française appelle aimablement « quartiers de la politique de la ville (QPV) », mais qui sont en fait de véritables coupe-gorges. Il a commencé sa carrière en France à l’Ariane à Nice et jusqu’à récemment dans le quartier de l’Elsau à Strasbourg. L’Ariane à Nice et l’Elsau à Strasbourg sont des coupe-gorges dans lesquels la police ne met les pieds qu’épisodiquement depuis deux ou trois décennies. Ce sont des quartiers dans lesquels ni la police ni le renseignement ne peuvent faire convenablement leur travail. Dans ces quartiers QPV, un individu peut se radicaliser à loisir pendant une ou deux décennies sans que nul n’en ait la moindre idée.
    Le seul problème criminel et terroriste de la France est celui de ces quartiers hors contrôle où on ne peut pas faire un travail de prévention et encore moins de répression.
    Nous l’avons vu récemment à Toulouse avec l’arrestation de deux ou trois dealers, ou encore avec cette femme portant le niqab alors qu’on sait que c’est une provocatrice et qu’elle fait exprès pour être arrêtée par la police. Cela a suffi à déclencher des émeutes épouvantables dont le récit rappelait les guerres coloniales : le quartier en feu, les hélicoptères qui tournent autour de la ville, etc.
    C’est naturellement un individu d’un de ces quartiers comme le quartier d’Ozanam à Carcassonne qui a tué le colonel Beltrame.
    Ces quartiers sont des pépinières de criminels et de terroristes. Tant que nous n’aurons pas résolu ce problème-là, il y aura sans arrêt des Tchétchènes, des Maghrébins, des Coulibaly et des tout ce que vous voulez, qui continueront à avoir un coup de lune et à sortir dans la rue avec un couteau ou avec une voiture pour assassiner leurs contemporains. Cela ne s’est pas produit jusqu’à maintenant, mais on aura peut-être même un jour un Français converti à l’islam, pourquoi pas.

    L’auteur de l’attentat de Boston était également un individu d’origine tchétchène.
    Que se passe-t-il avec la Tchétchénie ?

    Poutine a réglé le problème en Tchétchénie de manière impeccable. On souhaiterait d’ailleurs que le problème soit réglé aussi partout où il y a des révoltes islamistes. Naturellement, un certain nombre de ces terroristes étaient et sont partis vers le Moyen-Orient après ce qu’on appelle « la pacification ».
    Parmi ces gens-là, il y a avait évidemment de vrais djihadistes, mais il y avait aussi des officiers et des agents de renseignement russe infiltrés. Ils ont d’ailleurs fait ensuite un excellent travail en Irak et en Syrie pour guider les bombardements de leur aviation. En tout état de cause, les Tchétchènes ont rejoint par milliers le Moyen-Orient avec leurs femmes et enfants. Ils sont devenus des combattants d’élite de l’État islamique. Le chef de guerre de l’État islamique a même été un Tchétchène.
    Cette histoire est donc assez difficile à démêler. En tout état de cause, ils ne sont plus en Tchétchénie et ne posent plus de problème à la Russie elle-même. En revanche, nous avons des soucis avec eux à peu près partout où ils arrivent à se réinfiltrer en Europe.

    Était-ce encore un individu fiché ?

    Il y a un fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste appelé FSPRT. Ce fichier est consacré à des individus gravement radicalisés qui présentent un danger terroriste. Notre jeune Tchétchène était fiché S et fiché au FSPRT. Que faisait-il dehors ?
    Pourquoi lui a-t-on donné la nationalité française à la légère, sous prétexte que sa maman était venue habiter chez nous ?
    Cela fait quand même beaucoup. À chaque fois c’est pareil !

    Xavier Raufer (Boulevard Voltaire, 14 mai 2018)

     

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