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  • Les mystères de l'Eurasie...

    Les éditions Ars Magna viennent de publier un essai d'Alexandre Douguine intitulé Les mystères de l'Eurasie. Théoricien politique influent, un moment proche d'Edouard Limonov, Alexandre Douguine est la figure principale du mouvement eurasiste en Russie. Outre L'appel de l'Eurasie (Avatar, 2013), le texte d'une longue conversation entre lui et Alain de Benoist, plusieurs  de ses ouvrages ou recueils de ses textes sont déjà traduits en français comme La Quatrième théorie politique (Ars Magna, 2012), Pour une théorie du monde multipolaire (Ars Magna, 2013), Vladimir Poutine, le pour et le contre - Écrits eurasistes 2006-2016 (Ars Magna, 2017) ou Le Front de la Tradition (Ars Magna, 2017).

     

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    " Les Mystères de l’Eurasie est un des tout premiers livres d’Alexandre Douguine puisqu’il fut d’abord publié en samizdat, dans une version abrégée, avant la disparition de l’URSS, puis dans sa totalité, en 1991, après la chute du régime soviétique. Ce qui frappe dans cet ouvrage est d’abord son côté spiritualiste et même mystique, tout à fait à l’opposé du « matérialisme historique » soviétique officiel du temps où il a été conçu. Douguine cherche des signes, et cherche à découvrir le mystère de l’histoire du monde, et surtout de l’histoire de la Russie. La deuxième chose frappante dans le livre est le patriotisme de l’auteur, un patriotisme mystique typiquement russe, très différent du nationalisme étroit qu’on connaît en Occident. Contrairement à d’autres dissidents, Douguine ne prit pas l’Occident pour modèle, et surtout pas le capitalisme et le libéralisme. Il comprit très tôt que la Russie devait échapper au « double abîme », celui du système soviétique (matérialiste et collectiviste) et celui du système occidental (mercantiliste et individualiste). Cette recherche d’une troisième voie finira par déboucher sur l’eurasisme qu’il développera dans ses écrits ultérieurs. "

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  • « Mai 68 a quelque chose d’une farce »...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist au site Philitt à propos de Mai 68. Philosophe et essayiste, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Décroissance ou toujours plus ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2018).

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    Alain de Benoist : « Mai 68 a quelque chose d’une farce »

    PHILITT. Aujourd’hui, ce que l’on commémore officieusement, ce sont les 50 ans d’un « événement ». Souscrivez-vous à cette conception événementielle de Mai 68 ?

    ALAIN DE BENOIST : Le président de la République, Emmanuel Macron, a envisagé de commémorer Mai 68. On pourrait y voir là un paradoxe, mais ce serait apporter du crédit à une stratégie de communication, en matière de quoi il excelle. Ce serait surtout accorder du crédit à un événement que l’on a gonflé rétrospectivement. Il y a bien sûr une part de vérité dans la définition de Mai 68 comme d’un événement, mais elle est assez caricaturale. Mai 68 est en fait une reconstruction. L’on fait remonter toutes les transformations sociales ou « sociétales » à cet événement, si bien que « soixante-huitard » est devenu un adjectif qui ne va pas sans rappeler celui du « communard » qui luttait derrière les barricades. Or, la réalité est toute différente, essentiellement pour deux raisons. La première est que Mai 68 est moins un événement fondateur qu’un moment s’inscrivant dans une tendance plus profonde, déjà à l’œuvre dans la société. Ce que l’on désigne par « Mai 68 » n’est que la cristallisation de transformations qui opèrent depuis les années 1950, durant lesquelles se mettent en place les nouveaux modes de vie consuméristes des Trente Glorieuses (diffusion massive de la télévision, de l’électroménager…), ainsi que les innovations civiques et économiques telle que la place nouvelle que les femmes acquièrent dans la société. Qu’il y eût ou non Mai 68, les transformations sociales que nous avons connues auraient donc quand même eu lieu. Les autres pays européens, qui n’ont pas eu leur Mai 68, en témoignent : eux aussi ont pleinement intégré les nouveaux paradigmes sociaux du capitalisme libéral.

    La deuxième raison est que Mai 68 n’est pas un événement unitaire, tel qu’on l’envisage aujourd’hui rétrospectivement. C’est, d’une part, la dernière grande grève générale que la France ait connu, touchant l’ensemble des corps professionnels, du plus petit ouvrier aux plus grands médias de masse. C’est, d’autre part, une révolte étudiante qui, de fait, n’avait pas grand-chose à voir ni avec les communistes, ni avec le monde du travail : comme le disait très justement Pasolini, il s’agissait d’étudiants fils de bourgeois qui affrontaient des policiers fils de prolétaires. Il y avait donc deux courants presque concurrents : l’un, majoritaire, qui l’a malheureusement emporté, caractérisé par son rejet de l’autorité en général, des repères et des normes constitutives du tissu social français ; l’autre, minoritaire, inspiré du situationnisme, et guidé par de grands penseurs tels que Jean Baudrillard, Guy Debord, Henri Lefebvre ou Herbert Marcuse. Il s’agit donc d’un mouvement historique complexe, et qu’on ne peut finalement comprendre qu’en ayant eu part, de près ou de loin, aux événements dans leur actualité vivante. 

     

    PHILITT. Vous aviez justement 25 ans en 1968. Quelle a été votre attitude et vos prises de positions pendant les événements en question ?

    ALAIN DE BENOIST : Je faisais partie de la génération qui avait connu la fin de la guerre d’Algérie et le climat enfiévré des années 1960, véritables années d’incubation des bouleversements postérieurs de 1968. Résidant à Paris, j’étais au cœur des événements cette année-là. Je n’étais cependant pas acteur, mais simplement spectateur. Il faut dire que, professionnellement, je travaillais à l’Échos de la presse et de la publicité, dirigé par le pittoresque Noël Jacquemart. Le journal m’envoyait sur place récolter un maximum de journaux et de documents qui se produisaient au milieu de l’effervescence politique de  la jeunesse étudiante et des mouvements de contestation. Je ne faisais pas partie de ces étudiants de droite qui voulaient s’opposer au mouvement : il y en a eu, Bernard Lugan était des leurs, et il en témoigne admirablement bien. Mais pour ma part, j’étais simplement mû par une curiosité dépourvue de toute sympathie ou antipathie particulières. Je me rappelle néanmoins avec enthousiasme l’engouement politique qui était à l’œuvre, car le contraste avec la société actuelle est désolant : la population, étudiante y compris, s’est nettement dépolitisée, dans son discours comme dans ses créations effectives. En mai 1968, les défilés, les drapeaux rouges, les chants, constituaient à l’inverse un paysage politique dont le dynamisme était tout à fait séduisant, indépendamment des idées politiques qui étaient mobilisées. Quand bien même il régnait davantage une atmosphère de fête que de révolution, en comparaison à la violence de la guerre d’Algérie, nous sentions qu’il se passait quelque chose. Des ruptures historiques s’exprimaient.

     

    PHILITT. Vous parlez de transformations sociales profondes se manifestant dans Mai 68. Y a-t-il selon vous un sens de l’Histoire qui s’est plus largement exprimé dans ces événements ?

    ALAIN DE BENOIST : Mai 68 est effectivement le moment contingent d’un processus structurel inéluctable : la modernisation de la société. Mai 68, c’est l’aboutissement de la modernité : son échec était prévu d’avance. J’ai beaucoup critiqué la modernité dans mes différentes publications et à ce sujet, je suis hostile aux idées présidant à Mai 68 dans ce que l’Histoire en a retenu. Je pense à l’avortement des espérances sociales dans la constitution d’un « gauchisme organisationnel », fils des revendications individualistes des étudiants parisiens qui ont fait le jeu du capitalisme libéral. Aujourd’hui, la nouvelle gauche qui exhibait le slogan « jouissons sans entraves » est composée de notables bien installés dans l’appareil politique qui conserve et reproduit les rouages depuis toujours dénoncés par les communistes. Je suis donc hostile à ce qui s’est culturellement exprimé dans Mai 68 en tant que je suis un critique de la modernité, mais non dans un sens « restaurationniste » : il faut penser le réel tel qu’on le constate dans ce qu’il a parfois d’inéluctable. C’est une question de lucidité et d’honnêteté, suivant la formule de Péguy : « il faut voir ce que l’on voit ». Je ne crois pas à un sens de l’Histoire global et encore moins linéaire, mais je crois en l’existence de processus historiques cycliques dont les possibilités ne sont pas inépuisables. Ces processus ont donc leur fin naturelle. Je vois mal en quoi la modernisation de l’Europe et du monde pourrait être mise à mal par des facteurs externes : nous assistons véritablement à la destruction d’un monde ancien. En revanche, je suis nullement fataliste, et je crois bien que la cause de l’épuisement du projet moderne peut venir de ses propres contradictions. Il y aurait à ce sujet beaucoup à dire sur la façon dont le capitalisme libéral scie les branches sur lesquelles il se trouve installé. J’ai toujours pensé que le système de l’argent périrait par l’argent. Viendra le moment où le désordre moderne se heurtera au principe de réalité : plus le chaos s’étend, plus se constitue le besoin d’ordre. La nature ayant horreur du vide, la déconstruction de toutes les structures traditionnelles ne peut se suffire à elle-même : il va falloir reconstruire derrière. L’Histoire est imprévisible, et en ce sens elle est toujours ouverte : un basculement est toujours possible, si l’on prend conscience de la gravité de la crise écologique généralisée autant que de la violence des grandes crises financières. Je ne suis donc ni fataliste ni volontariste : il faut que la volonté se cristallise à un moment donné, c’est-à-dire lorsque les circonstances sont favorables. Soyons attentifs à la sagesse pratique du kairos.

     

    PHILITT. Mai 68 a remis en cause les repères traditionnels du christianisme dans la famille et dans la société. Quel horizon l’homme moderne pourrait-il poursuivre en ayant rompu avec l’idéal collectif de type religieux ?

    ALAIN DE BENOIST : Je ne crois pas que Mai 68 ait été une contestation des valeurs spécifiquement chrétiennes. C’était une contestation plus profonde encore, contre toutes les valeurs d’autorité, chrétiennes et non-chrétiennes, laïques ou autres : ainsi en est-il par exemple de la remise en cause de l’autorité du père de famille, qui pouvait être aussi bien chrétienne que républicaine laïque. L’Église elle-même avait déjà fort à faire avec ses propres problèmes : elle sortait à peine de la rupture engendrée par le concile du Vatican II. Je ne crois pas qu’un retour aux valeurs chrétiennes réparerait la situation : d’abord parce que j’avoue n’être pas personnellement chrétien, mais surtout, je crois, avec Marcel Gauchet, que le christianisme est la religion de la sortie de la religion. Nous sommes rentrés dans une époque où les valeurs religieuses chrétiennes sont devenues une opinion : la religion n’a plus la fonction organisatrice de la société qu’elle occupait auparavant. Il faut dire que la déchéance du paradigme chrétien s’est produite en deux temps. Il y a d’abord eu un mouvement de sécularisation opéré à partir des prémisses chrétiennes : l’avenir a pris la place de l’au-delà, le bonheur a pris la place du salut, et la monarchie absolue a pris la place du pouvoir absolu de Dieu. Autrement dit, le pouvoir politique temporel s’est arrogé l’exclusivité de la fonction sacrée, contre le sacerdoce. Il y a eu ensuite la désacralisation de la politique elle-même, sous l’influence de l’idéologie des droits de l’homme et de l’économie libérale : le gouvernement politique des hommes a fait place à la gouvernance administrative des choses. Cela étant dit, je n’irai pas jusqu’à affirmer que Mai 68 est la conséquence du christianisme. Autant il y a une corrélation entre le christianisme et le communisme, car on remarque que les zones géographiques les plus catholiques ont été les zones les plus perméables aux idées communistes, autant Mai 68 n’a strictement rien à voir avec le projet chrétien. Il s’est effectivement produit, de l’eschatologie chrétienne à l’ « eschatologie marxiste », une sorte de « transfert de foi ». Mais l’individualisme, nettement exprimé dans Mai 68, a mis fin à tout cela : il a mis fin à tout engagement de type sacerdotal comme aux grands projets collectifs. L’individualisme a ramené l’engagement aux choses éphémères, le limitant à l’horizon minimal des intérêts individuels dans une société devenue liquide, pour reprendre les termes de Zygmunt Bauman. Il n’est donc pas improbable que le règne de la technique s’affermisse toujours plus en exploitant le conformisme de l’homme occidental contemporain : le transhumanisme et l’intelligence artificielle constitueront peut-être le visage du monde de demain, aussi inquiétant que cela puisse être.

     

    PHILITT. La libéralisation des mœurs a été la grande victoire de la bourgeoisie révoltée de Mai 68. Diriez-vous avec Michel Clouscard que ces événements expriment moins une crise politique ou économique qu’une crise du désir ?

    ALAIN DE BENOIST : Le grand mérite de Michel Clouscard est qu’il voit le côté parodique de Mai 68. Je l’ai constaté moi-même sur place : l’on se déguisait en Lénine, l’on jouait la Commune au Théâtre de l’Odéon. En ce sens, la formule de Marx se vérifie entièrement dans mai 68 : « les grands événements se produisent toujours deux fois, la première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce ». Mai 68 a quelque chose d’une farce. La critique très violente des communistes contre ce que nous appellerions les « gauchistes » a bien été actualisée par Clouscard. Cet aspect parodique de Mai 68 est précisément justifié du fait que tous les révolutionnaires en peau de lapin se sont transformés en réformistes mondains. Dans leur révolte contre le puritanisme bourgeois – qui était très réel et effectivement intenable –, il est clair qu’à un excès ils en ont substitué un autre : celui de la démesure. Il existe un bon libertinage, mais le problème est que Mai 68 a contribué à la mise en place de nouvelles normes. Parmi ces normes, il y a celle de la normativité de la performance : l’expérience qualitative de l’épanouissement sexuel est subverti dans l’injonction quantitative à la jouissance forcée et orgueilleuse. Il est selon moi très paradoxal de parler d’une libération sexuelle dans la mise en place d’une « sexocratie ». Une authentique libération sexuelle aurait, au contraire, consisté en un réinvestissement libre de l’Eros, débarrassé de toute dimension normative extérieure, vécue dans le secret des cœurs et des corps. Les Anciens faisaient bien la différence entre une sexualité débridée et dionysiaque d’une part, et une érotique épanouie d’autre part : le critère de discrimination entre le bon et le mauvais, en matière sexuelle comme en toute autre chose, reste en fait celui de l’hubris. Mon propos n’est donc pas moralisateur : je prends le parti de la mesure contre toute forme de démesure, qu’elle soit pornographique ou encratique. Qu’elle soit enfermée dans ses corsets ou qu’elle soit émancipée, la bourgeoisie reste en fait la même : l’échec de la libération du désir témoigne donc entre autres choses de la victoire, à travers Mai 68, de la parodie idéologique sur les possibilités concrètes d’une France qui croyait encore dans la politique mais en avait déjà perdu la main.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Paul Ducay (Philitt, 26 avril 2018)

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  • Tour d'horizon... (145)

    rony brauman, droit humanitaire, françois kersaudy, jean-baptiste pitiot, julien freund, guerre

    Au sommaire cette semaine :

    - Dans Le Point, François Kersaudy dresse un portrait sans concession de l'Université française...

    Tous unis vers Cythère (1)

    Tous unis vers Cythère (2)

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    -  dans un entretien donné à Comes Communication, Rony Brauman met en garde contre les stratégies communicationnelles que peut masquer le droit humanitaire, qui mérite par ailleurs d'être défendu...

    Derrière l'humanitaire et l'ingérence, trop souvent désinformation et manipulations ?

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    - Theatrum Belli met en ligne un mémoire de Jean-Baptiste Pitiot consacrée à Julien Freund...

    Guerre et polémologie dans la pensée de Julien FREUND

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  • Feu sur la désinformation... (183)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé Grandchamp.

    Au sommaire :

    • 1 : Opération Defend Europe : la rage des journalistes
      Après la mer Méditerranée, les Alpes ! Samedi 21 les identitaires ont reformé la frontière au col de l’échelle pour lutter contre l’invasion migratoire. De leur côté les journalistes enragent, insultent et manipulent l’information.
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Mercy a été retrouvée : Il y a un an naissait la petite Mercy alors qu’elle accostait l’Europe. La naissance avait inspiré la chanson du groupe Madame Monsieur qui représentera la France lors de l’Eurovision de 2018. Ce type de naissance est bien rarissime, puisque la plupart des migrants arrivant par la mer méditerranée sont des hommes. La séquence se veut lacrymale, l’émotion permettant de tuer la raison?.

    • 3: Rue Beltrame dans une mairie FN, le sens interdit des médias
      Bobard sur la famille Beltrame : la famille Beltrame interdirait aux mairies FN de baptiser des rues en son nom. Le mensonge a été émis par le journal l’Essor de la gendarmerie. L’information a été repérée par BFMTV et reprise par quasiment tous les médias. Seul Le Parisien s’est donné la peine d’interroger la mère du colonel Beltrame, permettant ainsi de rétablir la vérité.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Manifeste sur le nouvel « antisémitisme », l’AFP sort de sa réserve et qualifie la tribune de « Virulente ». Alors que l’agence ne doit publier que des faits constatés, une fois de plus l’AFP a envoyé à l’ensemble des rédactions françaises un jugement de valeur. Le mot « virulent » est loin d’être un mot neutre, il se rapporte à ce qui est nocif. Un parasite est virulent, un poison est virulent.
    • 5 : Tolbiac, Le média de Mélenchon en coma dépassé
      Evacuation de la faculté de Tolbiac le média de Mélenchon invente un blessé grave dans le coma. C’est le gros bobard du média d’extrême gauche.

                                

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  • Pourquoi les riches votent à gauche...

    Les éditions Agone viennent de publier un essai de Thomas Frank intitulé Pourquoi les riches votent à gauche. Journaliste et essayiste américain, Thomas Frank écrit régulièrement pour Le Monde diplomatique et Harper’s des articles  iconoclastes d’analyse sociale et politique de la situation américaine.

     

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    " Ce livre analyse l’abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Il rappelle ce que cette « économie de la connaissance » a coûté aux travailleurs manuels et aux catégories peu diplômées, condamnées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, elles sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. Comme celui qui vit à la Maison-Blanche. "

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  • Les pompiers pyromanes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Gauthier, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la pétition contre le « nouvel antisémitisme » signée par 300 "personnalités"...

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    Pétition contre « le nouvel antisémitisme » : les pompiers pyromanes ?

    Trois cents « personnalités » viennent de signer une pétition contre « le nouvel antisémitisme », à l’occasion décrété « cause nationale ». Dans ce texte, on lit notamment : « Dix pour cent des citoyens juifs d’Île-de-France – c’est-à-dire cinquante mille personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau. »

    Et les pétitionnaires de pointer ce nouveau péril : « L’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des juifs en victimes de la société. » Fort bien. Et les mêmes d’exiger l’abrogation de certaines sourates du Coran pas toujours très tendres à l’égard des mêmes juifs. Fort bien, une fois encore, mêmes si cela fait tout de même beaucoup de problèmes d’un coup, surtout lorsque posés par ceux-là mêmes qui ont contribué à les créer.

    En effet, les pompiers d’aujourd’hui ne seraient-ils pas, un peu, les pyromanes d’hier ? Ceux qui, avec la création d’un mouvement tel que SOS Racisme, en plein règne mitterrandien, ont largement hystérisé les rapports entre les communautés. L’objectif de cette opération de basse politique, téléguidée par l’Élysée et mise en œuvre par les trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire – l’actuel NPA d’Olivier Besancenot –, fut de créer de la haine là où il n’y en avait pas. En persuadant les immigrés que les autochtones étaient la cause de tous leurs malheurs, par exemple. Résultat : les uns se sont enfermés dans une posture victimaire, tandis que les autres, à force de se faire dire qu’ils étaient racistes, ont parfois pu le devenir. Tout cela pour accompagner la progression du Front national, tout en interdisant, en raison d’une morale de façade, à la droite de s’allier avec lui, permettant de fait à la gauche de demeurer au pouvoir alors qu’elle était minoritaire dans les urnes. Les mêmes payent désormais au prix fort leur cynisme passé.

    Le paradoxe est que les fondateurs de SOS Racisme, Alain Krivine et ses disciples, mêmes acquis à la cause palestinienne, n’étaient arabo-musulmans que de loin. C’est une litote.

    Toujours à propos de l’hystérisation relative à l’antisémitisme, on rappellera deux fake news demeurées fameuses : l’attentat de la rue Copernic en 1980 et la profanation du cimetière de Carpentras, dix ans plus tard. Dans ces deux affaires, le coupable était, là encore, dénoncé à l’avance : cette « extrême droite », paraît-il responsable de tous nos maux, à en croire la vulgate médiatique dominante. Dans le premier cas, c’était la faute de Louis Pauwels et du Figaro Magazine ; dans le second, de Jean-Marie Le Pen et du Front national. Déontologie journalistique, quand tu nous tiens…

    Et aujourd’hui ? La faute au gauchisme et à l’islam, semble-t-il. C’est bien vague : l’un comme l’autre n’étant pas des personnes juridiquement constituées, il sera délicat de les traîner devant les tribunaux. D’où l’accueil critique fait à cette pétition par certains éditorialistes – Jean-Michel Helvig, par exemple. Et cet ancien directeur de Libération d’écrire ce lundi, dans La République des Pyrénées : « Chacun sait bien que l’islam n’est pas une église unifiée où une autorité peut officiellement toiletter un dogme anachronique. Au demeurant, le “nouvel antisémitisme” visé par le texte est porté par des individus qui s’embarrassent peu d’une lecture interprétative de textes séculaires. »

    En la matière, l’autocritique vaudrait d’ailleurs mieux que la simple critique, sachant que ces belles âmes ont été les premières à stigmatiser tous ceux qui s’alarmaient de l’immigration de masse, de la création de gigantesques ghettos ethnico-religieux, de la montée en puissance d’un islam radicalisé et réduit à sa seule dimension identitaire.
    On notera qu’à force de crier au loup, ce dernier a néanmoins fini par prendre forme. Et pas n’importe quelle forme, s’agissant de celle des agneaux que ces mêmes autorités morales couvaient jadis. Quelle ironie. On en rirait presque.

    Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 24 avril 2018)

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