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Métapo infos - Page 944

  • Quatre classiques de l'horreur...

    Les éditions Akileos viennent de publier Lovecraft - Quatre classiques de l'horreur, un recueil de quatre récits de Lovecraft, adaptés en bande-dessinée par Ian N. J. Culbard et qui avaient été édités séparément auparavant.

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    " La Quête onirique de Kadath l’inconnue, L’Affaire Charles Dexter Ward, Les Montagnes hallucinées et Dans l’abîme du temps, quatre des plus célèbres récits du maître de l’horreur et du fantastique superbement mis en scène par Ian Culbard."

    " Par trois fois, Randolph Carter rêva de la cité merveilleuse. Jadis, elle avait eu pour lui une importance capitale ; il le savait, sans pouvoir dire en quel cycle du temps ni en quelle incarnation il l’avait connue, voire si c’était en rêve ou à l’état de veille. Maléfice ! La prodigieuse cité du couchant ne cesse de se dérober, comme si quelque dieu jaloux en interdisait l’accès. Comment retrouver cette fuyante merveille – seuls les grands anciens, qui hantent la forteresse d’onyx de Kadath l’inconnue, peuvent aider l’insatiable arpenteur des songes dans sa quête. Dans le gouffre des rêves, commence alors l’aventure : 7 créatures maudites, déserts glacés, cryptes diaboliques, mers déchaînées, montagnes aux mille pièges… "

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  • La fin d'un monde ?...

    Nous reproduisons ci-dessous l'entretien donné par Alain de Benoist à Breizh infos et consacré à la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.

     

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    « 9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump.»

    Breizh-info.com : Quel est votre sentiment après l’annonce de l’élection de Donald Trump ?

    Alain de Benoist : 9 novembre 1989 : chute du Mur de Berlin. 9 novembre 2016 : élection de Donald Trump. Dans les deux cas, la fin d’un monde. Notre dernier Prix Nobel de littérature, Bob Dylan, s’était finalement révélé bon prophète : The times they are a-changin’ ! C’est en tout cas bien à un événement historique que nous venons d’assister. Depuis des décennies, l’élection présidentielle américaine se présentait comme un duel à fleurets mouchetés entre deux candidats de l’Establishment. Cette année, pour la première fois, c’est un candidat anti-Establishment qui se présentait – et c’est lui qui l’a emporté. « Malgré ses outrances », disait un journaliste. Plutôt à cause d’elles, aurait-il fallu dire, tant l’électorat de Trump n’en pouvait plus du politiquement correct !

    En fait, dans cette élection, ce n’est pas le personnage de Trump qui est important. C’est le phénomène Trump. Un phénomène qui, tout comme le Brexit il y a cinq mois, mais avec une force encore supérieure, illustre de façon spectaculaire l’irrésistible poussée du populisme dans le monde. Natacha Polony l’a très bien dit : ce phénomène « n’est que la traduction d’un mouvement de fond qui ébranle toutes les sociétés occidentales : la révolte des petites classes moyennes déstabilisées dans leur identité par la lame de fond d’une mondialisation qui avait déjà emporté les classes ouvrières ». Le fait dominant, à l’heure actuelle, tient en effet dans la défiance grandissante que manifestent les peuples à l’endroit des élites politiques, économiques, financières et médiatiques. Ceux qui ont voté pour Trump ont d’abord voté contre un système dont Hillary Clinton, symbole passablement décati de la corruption institutionnalisée, donnait une représentation exemplaire. Ils ont voté contre le « marigot de Washington », contre le politiquement correct, contre George Soros et Goldman Sachs, contre la morgue des politiciens de carrière qui cherchent à confisquer la démocratie à leur seul profit, contre le show business que les Clinton ont appelé à leur rescousse. C’est cette vague de colère qui s’est révélée irrésistible.

    Breizh-info.com :  Au-delà de cette victoire, l’écart de voix est considérable. Comment l’expliquez-vous ? S’agit-il du dernier sursaut des Blancs et des Indiens d’Amérique, menacés démographiquement par les Noirs et les Latinos ?

    Alain de Benoist : Aux Etats-Unis, le vote populaire est une chose, celui des grands électeurs (le « collège électoral ») en est une autre. Le plus extraordinaire, et le plus inattendu, est que Trump l’ait aussi emporté auprès des grands électeurs. Bien entendu, on peut estimer qu’il a surtout fait le plein de la classe ouvrière blanche, dont un certain nombre de suffrages s’étaient précédemment portés sur Bernie Sanders (en ce sens, le vote en sa faveur est aussi un vote de classe). Mais, si intéressante soit-elle, une analyse du vote en termes ethniques serait assez réductrice. Les analyses qui ne manqueront pas paraître ces prochaines semaines montreront que Trump a aussi obtenu des voix chez les Latinos, et même chez les Noirs. Le vrai clivage est ailleurs. Il est entre ceux qui considèrent l’Amérique comme un pays peuplé par des gens qui se définissent d’abord comme des Américains, et ceux qui n’y voient qu’un champ politique segmenté en catégories et en groupes de pression tous désireux de prévaloir leurs intérêts particuliers au détriment les uns des autres. Hillary Clinton s’adressait aux seconds, Trump aux premiers.

    Breizh-info.com : La ligne politique de Donald Trump pourrait grossièrement être décrite comme plutôt libérale à l’intérieur des frontières et plutôt protectionniste à l’extérieur. Cela vous semble-t-il intéressant ? N’est-ce pas ce libéralisme « intérieur » qui manque au Front national pour percer en France ?

    Alain de Benoist : La situation des deux pays n’est pas comparable, et la forme que peut (ou doit) y prendre le populisme ne l’est pas non plus. Aux Etats-Unis, le ressentiment anti-Establishment est inséparable de l’idée propre aux Américains que le meilleur gouvernement est toujours celui qui gouverne le moins. Cette aspiration libérale au « toujours moins d’État » fait partie de l’ADN étatsunien, pas de celui des Français qui, dans la crise actuelle, demandent au contraire plus de protection que jamais. Contrairement à ce que vous dites, le Front national, à mon avis, aurait donc tout intérêt à durcir plus encore sa critique du libéralisme.

    Quant à soutenir le libéralisme « à l’intérieur » et le « protectionnisme » à l’extérieur, cela me paraît relever de la contorsion. Il n’y a pas d’un côté un libéralisme qui dit une chose, et de l’autre un libéralisme qui dit le contraire. Du fait même de ses postulats fondateurs, le libéralisme implique à la fois le libre-échangisme et la libre circulation des personnes et des capitaux. On peut certes déroger à cette règle, mais alors on sort du jeu libéral. Il est bien clair qu’avec Donald Trump, les États-Unis ne vont pas cesser d’être l’un des rouages moteurs du système capitaliste dans ce qu’il a de plus brutalement prédateur. Bien qu’il ne soit pas une figure de Wall Street, Trump correspond d’ailleurs assez bien lui-même à l’image d’un capitalisme débridé.

    Breizh-info.com : Le FN se félicite de la victoire de Trump. La droite français semble effondrée. Qui va en tirer les fruits ici ?

    Alain de Benoist : Pas grand monde probablement. Marine Le Pen a été la première (avec Poutine) à féliciter Trump, et c’est bien naturel. Ce qui est plutôt comique, c’est de voir tous les hommes politiques, de droite et de gauche, qui s’étaient bruyamment réjouis par avance d’une victoire de Clinton qui leur paraissait si « évidente », devoir demain faire bonne figure à Donald Trump, l’accueillir parmi eux dans les sommets internationaux, le recevoir sans doute un jour à l’Élysée, après avoir déversé sur lui des tombereaux d’injures et de mépris.

    La classe dirigeante est à l’image des maîtres du cirque médiatique. L’élection de Trump est aussi « incompréhensible » pour eux qu’a pu l’être le Brexit en juin dernier, le « non » des Français au référendum de 2005, la montée du FN, etc. Elle leur est incompréhensible parce que pour la comprendre il leur faudrait se remettre en cause de façon suicidaire. C’est pourquoi ils ne trouvent rien d’autre à faire qu’à réciter leurs mantras sur les « discours de haine », la « démagogie » et l’« inculture » où se complairait le peuple. Leurs instruments conceptuels sont obsolètes. Ils ne veulent pas voir le réel, à savoir que les peuples n’en peuvent plus d’une démocratie représentative qui ne représente plus rien et d’une expertocratie qui ignore systématiquement les problèmes auxquels ils se heurtent dans leur vie quotidienne. Lénine disait que les révolutions se produisent quand à la base on ne veut plus et qu’à la tête on ne peut plus. Mais les élites en place sont incapables de s’en rendre compte, alors même que le sol se dérobe sous les pieds. Ecoutez-les tenter d’« expliquer » ce qui vient de se passer. Voyez leurs visages décomposés, tétanisés. Après avoir donné Clinton gagnante jusqu’à la dernière minute, ils ne veulent à aucun prix identifier les causes de leurs erreurs. Ils ne comprennent rien à rien. Ces gens-là sont incorrigibles.

    Breizh-info.com : Marine Le Pen ne prend elle pas une leçon, elle qui parle de « France apaisée » avec un discours très modéré là où Trump a joué la carte agressive et déterminée ?

    Alain de Benoist : C’est une erreur de croire que ce qui a bien fonctionné dans le contexte particulier d’un pays fonctionnera automatiquement dans un autre. Trump, le « clown milliardaire », a tenu durant sa campagne des propos d’une violence sidérante qui seraient impensables en France. La détermination, au surplus, n’implique pas forcément l’agressivité. Le slogan de « La France apaisée » se justifiait très bien il y a quelques mois. Il ne vous aura pas échappé qu’à l’approche des échéances électorales, la direction du FN l’a abandonné.

    Breizh-info.com : La candidature de Donald Trump a notamment été portée par l’Alt-Right et une armée de jeunes militants virtuels qui ont utilisé à plein les montages vidéos, photographiques ou les dessins humoristiques pour soutenir Donald Trump avec humour. Est-ce la fin du militantisme traditionnel ? Est-ce le début d’un nouvel âge, celui de l’activisme numérique et de l’utilisation de l’humour ?

    Alain de Benoist : Il est évident qu’Internet et les réseaux sociaux jouent désormais un rôle décisif dans la vie politique, mais les partisans de Trump ne sont pas les seuls à en avoir usé. Les soutiens de Hillary Clinton n’ont pas été en reste. Mais si l’on parle d’« activisme numérique », c’est surtout aux révélations de Wikileaks qu’il faut songer. Elles ont eu, comme vous le savez, un rôle décisif dans la campagne électorale américaine. À côté de Donald Trump, le grand vainqueur du scrutin s’appelle Julian Assange.

    Breizh-info.com : A quelles conséquences vous attendez-vous en Europe ? Dans le monde ?

    Alain de Benoist : Il y a tout lieu de penser que les conséquences vont être aussi nombreuses que considérables, mais il est trop tôt pour spéculer là-dessus. Autant Hillary Clinton était prévisible (avec elle, c’était la guerre avec la Russie presque assurée), autant les intentions de Donald Trump restent relativement opaques. Déduire les grandes lignes de ce que sera sa politique à la Maison Blanche de ses plus tonitruantes déclarations de campagne serait pour le moins audacieux, sinon naïf. Trump n’est pas un idéologue, mais un pragmatique. Il ne faut pas non plus oublier (le parallèle entre la France et les États-Unis est là aussi trompeur) que le président des États-Unis, coincé qu’il est entre le Congrès et la Cour suprême, est loin d’avoir tous les pouvoirs qu’on lui prête de ce côté-ci de l’Atlantique. D’autant que le complexe militaro-industriel est toujours en place.

    Je pense par ailleurs que les « trumpistes » européens n’auront pas forcément que des bonnes surprises. Que Donald Trump se préoccupe en priorité des intérêts de son pays est tout à fait normal, mais il ne s’ensuit pas que cela favorise ou rejoigne les nôtres. « America first », cela veut dire aussi : l’Europe loin derrière ! Après des décennies d’interventionnisme tous azimuts et d’impérialisme néocon, le retour à un certain isolationnisme serait une bonne chose, mais qui peut aussi avoir son revers. N’oublions pas qu’aucun gouvernement américain, interventionniste ou isolationniste, n’a jamais été pro-européen !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh infos, 10 novembre 2016)

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  • Tour d'horizon... (117)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son site Bouger les lignes, la spécialiste de la géopolitique et des questions de défense, Caroline Galactéros, analyse la stratégie chinoise au Moyen-Orient...

    Au Moyen-Orient, un jeu d’ombres chinoises

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    - sur Philitt, dans un entretien, Serge Latouche revient sur sa conception de la décroissance...

    Serge Latouche : « La décroissance veut retrouver le sens de la mesure »

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  • Feu sur la désinformation... (111)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Trump : médias partiaux, impensable victoire !

      « La victoire de Donald Trump est mathématiquement impossible ! » La presse est unanime. Pour BFM, « Trump dépasse Hitler sur l’échelle de la psychopathie ». Quant à Slate, l’élection de Donald Trump correspond à un « cataclysme historique » comparable à l’assassinat de François Ferdinand le 28 juin 1914.
      Pour Ingrid Riocreux, auteur de La langue des médias, le vocabulaire utilisé était différent en fonction des candidats : Clinton “portait des attaques à Trump” , Trump lui ” lançait des boules puantes” !
      Quel est le portrait des candidats dressé par les médias ? Exemple avec France Info : Donald Trump est « soutenu par le Ku Klux Klan », tandis que Hillary Clinton est la « grande copine des stars ».
      Retour sur le traitement médiatique partisan des élections américaines.
      I-Média décrypte.

    • 2 : Le zapping d’I-Média

      Scènes « gênantes » de caricature de Donald Trump et séquences lacrymales diffusées dans l’émission Quotidien sur TMC.
      Pour Daniel Morin et Guillaume Meurice, les pseudos humoristes de France Inter qui ne savent être que dans l’insulte : « c’est le peuple le plus con de la terre qui a voté ».

    • 3 : Élection américaine : le direct de la catastrophe
      Experts, instituts de sondage, journalistes, tous se sont trompés. Parmi eux : Soufian Alsabbagh, « l’Expert » qui se trompe d’analyse sur le plateau de BFM pour enchainer ensuite sur le plateau de l’émission Quotidien de Yann Barthès.
      Sur les plateaux les mines sont « inquiètes, préoccupées ». Sur LCI, Christine Ockrent, journaliste pour France Culture, continue, après les résultats à diaboliser le nouveau président, elle ira même jusqu’à affirmer que Donald Trump est antisémite.
      La surprise pendant ce direct est de taille. C’est la confrontation du monde oligarchique au réel.
    • 4 : Les tweets de la semaine

      France Inter, à travers l’édito de Pablo Mira, fait quasiment un appel à l’assassinat politique, Tandis que, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gerard Arnaud, commet une ingérence grossière dans les affaires électorales américaines.

    • 5 : Média : l’heure du mea-culpa

      C’est l’heure du bilan pour les médias qui ont professé la victoire de Clinton. Certains médias font leur mea-culpa : Béatrice Houchard, journaliste à l’Opinion, tweete : « Un jour, il faudra que les journalistes se rappellent que leur (notre) métier est de raconter le monde tel qu’il est, pas comme ils le rêvent »
      Ce Mea-culpa reste minoritaire, il est même étouffé par les Unes de presse annonçant la fin du monde en même temps que l’élection du nouveau président américain.
      I-Média réinforme.

     

                            

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  • Ses missions secrètes...

    Les éditions du Nouveau Monde viennent de rééditer Mes missions secrètes, les mémoires d'Otto Skorzeny. Officier autrichien de la Waffen SS, en charge des opérations spéciales les plus sensibles avec son commando Friedenthal, Otto Skorzeny est bien connu notamment pour sa participation, en septembre 1943, à la libération de Mussolini, après la déposition de celui-ci par le roi Victor-emmanuel III. Cette figure charismatique poursuivra après la fin de la guerre une vie aventureuse de mercenaire au service de la lutte contre le communisme. On notera enfin que c'est Otto Skorzeny qui a inspiré le personnage du colonel Olrik à Edgar P. Jacobs, le créateur de Blake et Mortimer !...

     

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    " Surnommé par ses biographes « l'homme le plus dangereux d’Europe », Otto Skorzeny fut un des hommes de main favoris d’Hitler et l’officier commando allemand le plus médaillé de la Seconde Guerre mondiale, pour ses actions d’éclat audacieuses. À son actif, le rapt de Mussolini détenu par les insurgés royalistes en 1943, ou encore son coup de main contre le régent hongrois Horthy qui s’apprêtait en 1944 à signer une paix séparée avec Staline. Il s’illustre également lors de la bataille des Ardennes avec un commando déguisé en soldats américains qui s’infiltre dans les rangs alliés et vole des tanks Sherman : la rumeur se répand d’un projet d’assassinat contre Eisenhower obligeant ce dernier à rester confiné dans ses quartiers pendant des semaines.

    Jouissant d’un grand prestige auprès des officiers alliés, il est rapidement libéré après la guerre, sans doute parce qu’il accepte de coopérer avec la CIA. Il s’installe en Espagne où on lui prête de nombreuses activités : aide à l’évasion d’anciens nazis en Amérique du Sud, trafics en tous genres. "

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  • De Gaulle : identité, souveraineté, dissidence...

    Nous reproduisons ci-dessous un florilège de citations du général De Gaulle établi et commenté par Jean-Yves Le Gallou pour Polémia...

     

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    De Gaulle : identité, souveraineté, dissidence

    Tout le monde se presse à Colombey-les-Deux-Eglises, le 9 novembre, pour commémorer la mort du général de Gaulle. Un géant par rapport aux nains qui lui ont succédé et s’en réclament. Indûment. De Gaulle est cité par tous. Récupéré par tous. Mais ses convictions étaient à l’opposé du politiquement correct contemporain. Et ses propos, s’ils étaient tenus publiquement aujourd’hui, lui vaudraient la correctionnelle.

    De Gaulle avait une conception essentialiste de la nation, à l’opposé de celle des négateurs de l’identiténationale. Sa conception de la souveraineté populaire était incompatible avec « l’état de droit », cache-sexe du pouvoir des juges.

     

    Une conception essentialiste de la nation

    Les phrases qui suivent sont connues, régulièrement citées et jugées « controversées » :

    « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leurs turbans et leur djellabas ? […] Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? […] Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! » (Conversation entre de Gaulle et Alain Peyrefitte le 5 mars 1959 suite aux événements d’Algérie dans C’était de Gaulle, tome 1, Alain Peyrefitte, éditions de Fallois/Fayard, 1994, ISBN 978‐2‐213‐02832‐3, p. 52).

    Cette déclaration est tellement « choquante » pour la bien-pensance contemporaine qu’elle est niée. Or c’est un verbatim d’Alain Peyrefitte, mémorialiste scrupuleux. Un mémorialiste dont personne sur le moment (en 1994) ne contesta la véracité des propos qu’il rapportait.

    Au demeurant, cette citation reflète si bien la pensée du général de Gaulle qu’on la retrouve, sous une forme plus littéraire, dans les Mémoires d’espoir, livre qui s’ouvre ainsi : « La France vient du fond des âges » et qui se poursuit ainsi :

    « Pour moi j’ai, de tout temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation » (Extraits des Mémoires d’Espoir, Tome 1, Plon, 1970, p. 1 et 181-182).

     

    Une conception de la souveraineté incompatible avec l’Etat de droit

    Là aussi nous sommes aux antipodes de la doxa dominante qui a fait des juges – européens, constitutionnels, administratifs et judiciaires – les législateurs de fait.

     « Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’Etat, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le Droit. »

    Difficile de faire plus court et plus bref comme éloge de la raison d’Etat. C’est pourtant la première chose que le général de Gaulle ait dite à Jean

    Foyer lorsqu’il l’a nommé Garde des Sceaux en 1962. Et c’est cette phrase qui ouvre les mémoires de Jean Foyer : Sur les chemins du droit avec le Général : mémoires de ma vie politique (1944-1988).

    On doit aussi au général de Gaulle cette formule choc :

     « En France, la meilleure cour suprême, c’est le peuple » (Mémoires d'espoir, Plon, 2014)

    Bien sûr, les esprits forts ne manqueront pas de dire qu’il s’agit de témoignages et non de déclarations. Mais là aussi les faits et les textes viennent appuyer l’authenticité des propos.

    « Le suffrage universel est la seule source du pouvoir » : tel fut le premier principe fondateur de la constitution de la Ve République. Et d’ailleurs, lors de la rédaction du texte constitutionnel, les textes généraux (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, Préambule de la Constitution de 1946) furent explicitement écartés du contrôle de constitutionnalité.

    Et les propos du général de Gaulle sont très explicites.

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est la parole du souverain  » (Discours du 25 août 1944).

    On le voit : rien n’est plus subversif au regard des normes actuelles du politiquement correct que les propos et la pensée du général de Gaulle. Dommage que tous ceux qui vont s’incliner devant son tombeau n’aient pas le courage d’assumer sans peur ses déclarations.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 8 novembre 2016)

     

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