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Métapo infos - Page 941

  • Macron, président ready made...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Richard Millet, cueillie sur son site personnel et dans laquelle il évoque, pour le quotidien italien La Verità Emmanuel Macron, le nouveau président de la République...

    Auteur de La confession négative (Gallimard, 2009) et de Tuer (Léo Scheer, 2015), Richard Millet a publié l'automne dernier aux éditions Léo Scheer un roman intitulé Province.

     

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    Macron, président ready made

    D’une certaine façon, Macron a toujours déjà été élu. L’unanimité extatique qui l’a porté au pouvoir s’est drapée d’une prétendue contestation à gauche (le bobo trotskiste Mélanchon) et de l’habituel épouvantail d’ «extrême-droite » : Marine Le Pen, dont les hystériques défenseurs des « valeurs républicaines », prétendument menacées par la « montée du fascisme », n’admettraient pour rien au monde qu’elles trouvent en Le Pen un ardent défenseur.

    Macron n’a donc pas été élu, comme on le dit, sur les ruines des partis politiques (y compris le Front national) ; il l’a été par un système qui avait besoin de faire croire à sa propre décomposition pour présenter Macron comme l’homme « providentiel », principalement parce qu’il est jeune. L’argument du « jeunisme » est en effet puissant dans un pays qui tient encore aux apparences pour cacher la fatigue de l’enchantement démocratique. La démocratie, en l’occurrence, consiste à faire croire aux gens qu’ils peuvent décider d’un destin politique qui ne serait pas entièrement soumis à l’argument économique : on aurait ainsi le choix entre plusieurs candidats, puis deux ; et si Macron n’est pas Le Pen, Le Pen et Macron représentent bien les deux faces d’un même désastre : le candidat par défaut – conséquence de la « défection » de Dominique Strauss-Kahn, en 2012, qui a porté Hollande au pouvoir, et aujourd’hui, Fillon ayant conduit la « droite » au suicide, Macron, candidat secret de l’Élysée. Ce défaut marque la fin de l’apparatchik français, clientéliste, conservateur, qui vivait de l’indifférenciation entre la droite et la gauche. De ce « renouveau », le ready made Macron est la quintessence, comme Trudeau, Merkel, Obama, Blair, etc., noms génériques de la social-démocratie mondialiste. Tous s’enchantent de l’élection d’un homme dont on peut dire qu’il a été aussi porté au pouvoir pour que l’Europe ne connaisse pas un Trump français.

    Macron a donc été élu non par le peuple français (quel « peuple » ? et qui est vraiment français, dans cet imbroglio post-démocratique ?) mais par les médias officiels - détenus par une poignée de business men post-gauchistes, qui ont fait voter les lois sur l’euthanasie, le mariage homosexuel, la procréation assistée, la gestation pour autrui, bientôt la libéralisation du cannabis, les manipulations génétiques, le vote des étrangers, et tous ces dispositifs nihilistes que le Système politico-médiatique présente comme l’unique version du progrès.

    Et comme nous sommes en France, ancienne nation littéraire, la farce électorale a pris une dimension théâtrale, malgré l’absence de femmes, mais avec ses traitres, la lutte entre jeunes et vieux, ses rebondissements, et le grotesque qui tient lieu de débat ; car les vraies questions ont été soigneusement évitées, notamment celle de l’immigration de masse, principalement musulmane, Le Pen modérant son discours pour ne pas trop paraître Front national, Macron pour faire un peu oublier qu’il était le candidat déclaré des musulmans.

    Observons pour finir les symboles de la victoire de Macron, cet homme qui a prétendu qu’il n’y a pas de culture française tout en se disant l’ami du philosophe Paul Ricœur : la cour du Louvre, la pyramide mondialiste de Pei, Bonaparte et Beethoven, l’hymne « européen », une foule « bigarrée », parfaitement sélectionnée ethniquement par les organisateurs du spectacle ; bref, le vieux rituel du mortifère Mitterrand au service d’un homme jeune mais en fin de compte très vieux : rien de neuf, donc, sous le soleil de la République médiatique ; les Français, qui ont fait semblant de réfléchir à leur avenir, sont passés de l’insignifiant Hollande au sémillant Macron ; ils peuvent continuer de dormir de leur sommeil d’esclaves consentants.

    Richard Millet (Site officiel de Richard Millet, 9 mai 2017)

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  • La soumission librement consentie...

    Les Presses universitaires de France viennent de rééditer un essai de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois intitulé La soumission librement consentie. Enseignants-chercheurs en psychologie sociale, les deux auteurs ont notamment publié l'excellent Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens (PUG, 1987), maintes fois réédité. Par ailleurs, Jean-Léon Beauvois a aussi écrit seul plusieurs essais, dont Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social - Petit traité des grandes illusions et Les influences sournoises (Bourin, 2005).

     

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    " Amener quelqu’un à faire en toute liberté ce qu’il doit faire est finalement moins compliqué qu’on ne le croit. Il existe aujourd’hui une somme impressionnante de connaissances scientifiques sur lesquelles on peut s’appuyer pour influencer les gens sans même qu’ils s’en rendent compte. Évidemment, cela s’appelle de la manipulation. Mais, qu’on le veuille ou non, la manipulation peut être mise au service des causes les plus sombres comme des causes les plus nobles. On peut par manipulation amener quelqu’un à s’aliéner dans une secte, comme on peut par manipulation amener quelqu’un à conduire plus prudemment, à dévorer les auteurs au programme du Bac, à s’investir dans le boulot, etc. Ces connaissances relèvent de la psychologie de l’enga­gement. Elles sont au cœur de ce livre qui illustre leurs applications dans des domaines aussi va-riés que la formation, la lutte contre les accidents de travail ou contre le Sida, le management, le marketing et même la thérapie. "

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  • Le nihilisme en Europe et ses ennemis...

    Vous pouvez découvrir l'entretien donné par François Bousquet à Daria Douguine, pour Geopolitika, à l'occasion du Colloque de l'Iliade, le 18 mars 2017. Il évoque la question de la lutte contre le nihilisme...

    Rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments, François Bousquet vient de publier La droite buissonnière (Rocher, 2016).

     

                                      

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  • La Monarchie et la classe ouvrière...

    Les éditions Ars Magna viennent de rééditer un essai de Georges Valois intitulé La monarchie et la classe ouvrière. Cadre dirigeant de l'Action française, Georges Valois l'a quittée dans les années 20 pour fonder le Faisceau, mouvement se réclamant du (premier) fascisme. Déporté en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale pour faits de résistance, il est mort à Bergen-Belsen en février 1945.

     

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    " Né de l’Affaire Dreyfus, l’Action française, fondée par des patriotes de gauche, en 1898-1899, allait réussir la prouesse de conclure à la monarchie sous l’influence de Charles Maurras au moment où le royalisme parlementaire commençait à disparaître, de marier le fédéralisme proudhonien et le nationalisme, la restauration de l’État et la décentralisation, de reprendre à son compte la pensée sociale de la Maison de France et des inspirateurs royalistes de la doctrine sociale de l’Église tout en faisant alliance avec des socialistes, des anarcho-syndicalistes, disciples de Georges Sorel. Or le principal artisan de ce dernier rapprochement fut incontestablement Georges Valois.

    Valois, d’abord anarchiste et socialiste, a été pendant vingt ans l’économiste de l’AF mais aussi son éditeur, à la tête de la Nouvelle Librairie Nationale. Sous son influence ont été conduites deux expériences différentes mais aussi passionnantes l’une que l’autre : la stratégie que l’on pourrait qualifier de syndicale d’abord, entre 1908 et 1914, qui vit l’AF soutenir des grèves, défendre la CGT, parrainer la création d’un Cercle Proudhon où pouvaient discuter nationalistes intégraux et partisans du syndicalisme révolutionnaire ; la stratégie corporatiste ensuite, entre 1918 et 1925, au nom de laquelle Valois se lança avec tout son enthousiasme dans la création pas seulement théorique mais réelle de syndicats mixtes de patrons et d’employés, fédérés par branche. Il connut des échecs mais aussi quelques succès notables.

    La Monarchie et la classe ouvrière est une des œuvres capitales de la période maurrassienne de Valois. Par sa forme, il se présente comme la suite du maître-ouvrage de Maurras, qui provoqua le ralliement de l’Action française à l’idée royale comme accomplissement de l’idée nationaliste : L’Enquête sur la monarchie. L’ambition de Valois est analogue. Là où Maurras voulait démontrer la nécessité du roi pour résoudre la question nationale, Valois veut démontrer la nécessité du roi pour résoudre la question sociale. Au-delà des dimensions contingentes de l’ouvrage, ce livre reste un repère. Il nous invite à dépasser les notions de droite et de gauche, issues des traditions parlementaires, pour renouer avec la liberté d’esprit et l’audace qui caractérisaient cet âge d’or du maurrassisme que furent les années 1900-1914. "

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  • Et après ? Rien comme d'habitude...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul fortune, cueilli sur son blog et consacré à l'élection de Macron à la présidence de la République... Paul Fortune est l'auteur d'un excellent récit initulé Poids Lourd...

     

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    Et après ? Rien comme d'habitude

    C’était mille fois prévisible mais cela laisse quand même un petit goût de désespoir. Macron est président. De quoi ? Du rien. Macron n’est même pas le représentant d’un parti politique, il n’est l’homme d’aucune idéologie ni d’aucun engagement. Il est juste le pur porte-parole de la caste dirigeante qui s’est pressée derrière lui comme un seul homme. Les journalistes ont ouvert la marche triomphale de cet ectoplasme, suivi de toute la cohorte des profiteurs du système, depuis le nain de jardin bolchévique Robert Hue, qu’on croyait exilé en Corée du Nord, jusqu’au représentant pétochard de l’ex-droite républicaine Fillon. Suivaient aussi les spectres hideux et malfaisants qui hantent la politique française depuis des lustres avec leurs faces verdâtres et leurs âmes en lambeaux. Ils étaient là, les Attali, les Minc, les BHL, les Kouchner, les Bergé, les Cohn-Bendit… Et les voila tous au soir de la victoire de s’extasier devant ce homme qui aurait tout fait seul à force de volonté, de foi et de ténacité. Menteurs jusqu’au bout, il leur faut en plus bâtir une légende dorée pour leur champion, honteux qu’ils sont. Car ils savent bien que Macron n’est là que par la grâce d’un système qui vient de jeter le masque.

    Macron, c’est l’homme sans qualité, au regard qui ne porte nulle part sinon dans le vague, au sourire figé pratiqué longuement devant un miroir. Macron, c’est la politique à visage inhumain, indifférent à tout. Son mariage devrait en faire quelqu’un d’un peu rassurant, c’est en fait une union qui met mal à l’aise et qu’on ne pourrait qualifié autrement que de creepy, si ce mot avait un équivalent français. Macron va nous emmener dans le monde européiste des technocrates, des territoires à administrer, des administrés à gérer, tout comme on gère le personnel d’un usine – et bientôt comme on gère un flux de poulets destinés à l’abattoir.

    Et tout cela grâce aux Français qui semblent en redemander, encore et toujours plus. Inutile d’insister, le peuple a parlé, et il veut qu’on le laisse crever tranquille, pourvu que le coursier de chez Deliveroo arrive à temps pour le repas. Après tout pourquoi pas. Il faut bien admettre la défaite, mais cela fait mal quand c’est la défaite de la France. Après tout, peut-être est-ce une lubie de vouloir rester un peuple sur une terre. La France n’a pas toujours été ce qu’elle est. L’histoire l’a vue mainte fois démembrée, envahie, aux prises avec les menées de princes hostiles. La France s’en est relevée, et pas toujours pour le mieux. Alors qu’un séide de l’empire des Habsbourg vienne nous contraindre à l’obéissance, pourquoi pas. Les Français le désire tellement !

    Je ne sais pas si Marine aurait été plus auspicieuse, mais je sais que Macron sonne le glas de la politique telle que nous l’avons connue. Plus rien ne sera jamais vraiment politique, en réalité. Pour cinq ans au moins. Mais dans cinq ans, il sera encore un peu plus trop tard. Lionel Jospin avait déclaré, dans sa candeur imbécile, qu’il se fichait bien que la France s’islamise. Macron est de la même eau. Sauf qu’il est au pouvoir. Et que derrière son regard bleu d’acteur hollywoodien pour série B, il y a comme une inquiétante hystérie.

    Nous croyions que Hollande et sa clique avait franchi un cap dans la restriction de nos libertés, nous n’avons encore rien vu. Macron est l’homme de la machine européenne qui broiera sans état d’âme toute opposition.

    J’aimerais lui laisser sa chance. J’aimerais croire que c’est moi l’imbécile qui ne comprend rien et que grâce à lui, tout va aller mieux. Mais là, j’ai du mal.

    Paul Fortune (Blog de Paul Fortune, 7 mai 2017)

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  • Le rayon bleu...

    Les éditions Gallimard viennent de publier le nouveau roman de Slobodan Despot intitulé Le rayon bleu. Editeur et essayiste, Slobodan Despot est déjà l'auteur d'un superbe petit roman, Le miel (Gallimard, 2014), dont la lecture est chaudement recommandée...

    Il a été invité le 4 mai 2017 par Frédéric Taddéi, dans son émission Europe 1 social club, pour évoquer son livre.

     

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    " Dans un château désert, un vieux téléphone continue de sonner. Caché au fond de l’océan, un sous-marin nucléaire attend l’ordre suprême. Tous deux sont liés à Herbert de Lesmures, un haut conseiller de l’Élysée retrouvé mort à Paris. Carole-Anne, sa fille cadette, ne croit pas au suicide et encourage un jeune journaliste à mener l’enquête. Par amour pour elle, mais aussi parce qu’il est fasciné par Lesmures et le «téléphone immobile», il fera bien plus : il écrira ce livre, une complainte pour la France et le monde, unis dans leur destinée."

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